CâĂ©tait une Ă©vidence que le duo - improbable - fasse parler de lui. Booba, figure emblĂ©matique du rap français et Christine and the Queens considĂ©rĂ©e comme le "Michael Jackson fĂ©minin" font face Ă une critique sĂ©vĂšre venant tant des internautes que de la presse. Elle, fĂ©ministe et lui plutĂŽt misogyne, c'est un couple qui dĂ©chaĂźne les foules depuis la sortie du clip. Le feeling est bien passĂ©. On a dĂ©cidĂ© de faire un titre ensemble. J'aime vraiment bien ce qu'elle faitDĂšs dĂ©cembre Booba avait Ă©tĂ© questionnĂ© sur sa collaboration "Je ne la connaissais pas trop au dĂ©part quand on m'en avait parlĂ©, puis j'ai enquĂȘtĂ©. J'ai bien aimĂ© ses titres. Dans le courant de l'annĂ©e, nous avons commencĂ© Ă discuter par mails. Le feeling est bien passĂ©. On a dĂ©cidĂ© de faire un titre ensemble. J'aime vraiment bien ce qu'elle fait", avait-il confiĂ©, aux Inrocks. Mais aujourd'hui le dĂ©bat se dĂ©place, certaines paroles de Booba comme "Si tu m'as dans la main je suis une cloque Quand Dieu a créé la vie, il fumait une clope" ne font pas l'unanimitĂ© auprĂšs des fans de Christine, qui ne comprennent pas le choix du suite aprĂšs la publicitĂ© En fait jm'en fous que Christine ait fait un duo avec Booba ce qui me gĂšne c'est que ce soit sur Here, on touche pas Ă cette chanson quoi â zozo _sophistiquee_ 9 FĂ©vrier 2016 A son tour, elle rĂ©pond, prenant la parole sur sa page facebook. "Je suis venue vers Booba avec cette chanson, qui est comme je lâai dit, une chanson de survivant. Nos trajectoires se croisent, car il y a effectivement un recoupement trĂšs important La colĂšre, le verbe, nous sommes tous les deux dedans." explique t-elle. Si certains de ses fans sont convaincus que les deux interprĂštes n'ont rien en commun, la rĂ©ponse de la jeune chanteuse, se voit longue et dĂ©taillĂ©e. "Je ne crains pas lâimpuretĂ© du mĂ©lange - justement parce que je suis de culture queer. Ce qui mâeffraie, en revanche, câest que la culture du rap soit encore aussi mĂ©connue en France, et quâune collaboration comme la nĂŽtre puisse encore paraĂźtre absurde." continuera-t-elle. Elle va jusqu'Ă insister sur l'absurditĂ© que les auditeurs ont relevĂ© qui selon elle, n'existe pas. "Ce nâest pas une rencontre absurde. C'est une rencontre surrĂ©aliste. Nos deux voix se marient curieusement pour finalement se rĂ©pondre, comme un cadavre exquis." Je vais continuer dâaller exactement oĂč jâai envie; Ma mĂąchoire carrĂ©e de boxeuse, câest pour encaisser le reste. La suite aprĂšs la publicitĂ© Images du clip "Here" Visiblement touchĂ©e par ce qui se dit sur la toile, lâartiste, tout en conservant son vers et sa fĂ©minitĂ©, expose sa vision sur son choix de collaboration. Tous deux parlent, chantent avec la mĂȘme rage. " Je vais continuer dâaller exactement oĂč jâai envie ; Ma mĂąchoire carrĂ©e de boxeuse, câest pour encaisser le reste." Christine nous a prĂ©venu. Peu importe les rĂ©actions, elle encaissera les coups, encore et encore. "Here" Saveria Giovannetti
Maisquâest-ce-quâelle est bonne elle.. Jâai ma suite au Hilton Chez Paris Pourvu quâelles viennent. Peu importe quâils me haĂŻssent, Pourvu quâelles mâaiment! Prends mon phone et mon See other formats Google This is a digital copy of a book thaĂŻ was prcscrvod for gĂ©nĂ©rations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's bocks discoverablc online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose lĂ©gal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 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Laportb» ^2^ Constance DANDINYILLE. sa femme. M ĂȘ^^ Elle a 20 ansi^ >. Mile. Cliba* Mad. BONCONSEIL 5 sa mĂšre BONNARD y vĂźeax garçon ^ M. Cossard. LE DUG coiffeur b la mode, maĂźtre dun hoiel garni M; Philippe. Mlle. WINDSOR , marchande Ă la toilettĂ© et parfumeuse ' ambulaote. .. Mlle. Minette* 1 , âą âą âą âą MARTIN vieux domestique de l'hĂŽtel. M* Victor. Ăź I âą y 1 La scĂšne se passe Ă ' Paris , dans VhĂŽtel garni de Le Duc y ches Dandinnlle . I Tous les dĂ©bĂźtans d*ex^mplaifes non revĂȘtus de la signa- ture de l'Ă©diteur^ seront poursuivis comme contrefacteurs. HARDY^ imprimeur 4 rue N^ 44* L'ĂCOLE DES GANACHES, PARODIE-VAUDEVILLE, EN UN ACTE, Le Théùtre reprĂ©sente une salle d^ entrĂ©e ; Ă droite , au premier plan , wi grand poĂšte ; Ă gauche , un buffet , au second plan y un cabinet. SCĂNE PREMIĂRE. MARTIN, seul. La bonne place pour un observateur, un philosophe, que celle de domestique d'un hĂŽtel garni !... et surtout de l'hĂŽtel du Croissant , rue de la Lune!.. C'est lĂ que descendent beaucoup de maris des dĂ©partcmens I... ils Tiennent presque tous se loger h la mĂȘme enseigne !... c'est amusant Ă voir pour quelqu'un qui nVst plus dans la bande joyeuse I... et moi, ça me rĂ©jouit ĂŻe cĆur quand je pense que je suis veuf. J'ai fait des folies une fois } c'est assez. Air ; VHymen est un lien charmant» J/bymen .est an pays charmant Tant -qne Ton est sur Ja frontiĂšre ; Mais dĂšs qu*on francltil la barriĂšre L^aspect en devient moins riaot; Xit charme fuit en avançant ; BientĂŽt vient un sombre nuage. Tout s^oHfcnrcit dans le lointain' ; Sur notre tĂȘte enfin gronde Torage , Et malgrĂ© tout notre courage , On voudrait Ă moitiĂ© chemin Ne pas s^Ă©tre mis en voyage. 4 Je ne reviens pas cpi'Ăźly ait destiomnaes assez Jobardl pour s'y laisser prendre plusieurs fois.... Comme ce Monsieur Dmdin ville , qui en eçt Ă sa troisiĂšme expĂ©- rience , qui vous prend, les yeux fermĂ©s, une jeune femme , et qui vous l'envoie Ă Paris avec sa mĂšre et un sac de pinq cents francs. Aussi ces dames s'amusent joliment.... Elles font sauter les picaillons du bon- homme; ce sont ses affaires... il n'y a pas grand mal, ça fait aller le commerce.... Se retournant, MaĂŻs voilĂ la petite parfumeuse qui fournit de l'huile antique Ă la mĂšre de Madame.... Bonjour ^ mademoiselle Windsor. SCENE IL MARTIN , Mlle. WINDSOR. ^IJe. WINDSOR. Bonjour , M. Martin, je viens d^ faire une tournĂ©e dans votre maison...., Il me faflait d'abord porter une bros^ Ă dent Ă ce vieux nĂ©gociant du Ă enxvĂšsjie. Pau- vre cher lionnue ! Ă quoi cela lui servirai- t-il ?.., J'ai vendu aussi de l'eau pour conserver le tint a cette nĂ©- gresse qui demeure au troisiĂšme , et Ă cç petit Mon- sieur du premier 9 de la pommade pour faire pousser les moustaches... Va-t-il ĂȘtre ciĂąne a>'ec ça? MARTIN. Mais it paraĂźt que vous avez fait une bonne .journĂ©e. M^^^ WINDSOR. Oui, monsieur Martin, j'ai presque toiit vendu ^ l'annĂ©e commence bien. " MARTIN. Oh ! c'est que vous avez une maniĂšre de prendre votre moude. mI^*. WINDSOR. Dam' on connaĂźt son public, on n'a pas Ă©tĂ© deux ans artiste aux funambules sans avoic plus d'une corde Ă son aie. La voltige, la pantomime, tout m'Ă©tait familier... deu\ reprĂ©sentations par jour, quelquefois trois ^ et toujours picie Ă recommencer. 5 MARTIN. Vous ^vez dĂ» faire de bien bonnes connaissanees par-lĂ ? m"". WINDSOR. Oui, mais jamais avec les jeunes gens, je ne donne pas dans ce charlatanisme- lĂ . MARTIN. Et voas n'avez pas quelquefois songea vous marier? M^*'. WINDSOR. Non. Les femmes sont trop malheureuses. MARTIN. Tous les hommes ne sont pas mĂ©dians. m'I. WINDSOR. Ce n'est pas que je les crains. Prejumt tes ciseaux qiCellea Ă son cĂŽtĂ©, Ah ! si un homme me battait. MARTIN , Ă part Elle a du caractĂšre. M^l. WINDSOR. Je rae rappelle ponrtant qu*une fois , un vieil ama- teur, qui venait rĂ©guliĂšrement tous les soirs m'applau- dir,.. voulut m'en conter, mais quand j'ai vu qu'il ne pensait lui-mĂȘme qu'Ă rire , je lui ai appris Ă mieux con- naĂźtre son monde. MARTIN. Diable^ sav^z-vous que vous ĂȘtes terriblement sĂ©vĂšre pour une revendeuse Ă la toilette. Mir. WINDSOR. Ah! il faut cela dans notre Ă©tat... le onimes Sotti si entreprenans- aujourd'hui , moi, je les laisse dire , j'entends la plaisanterie, la gaudriole mc'me... j'ai l'air de m'en laisser conter, je fais mon marchĂ©, et an bout du compte, Yy trouve le mien. A propos, ces darme^ sont-elles ici? ' > MARTIN. Non , elles sont allĂ©es aux Français , voir l'Ecole des Vieillards. M^^. WINDSOR. Et notre mari n'est pas encore ariĂźvĂ©? C6 * MARTIN. IVe m'en parlez pas, on l'attend toutes les nuĂźts de* puis huit jours. M^*. WltVDSOR. Il est temps qu'il arrive y car ces deux dames me doi- vent dĂ©jĂ une assez forie somme ; voici leur note. MARTIN. Cela suffit y Mamzelle!.. bonne chance. M^le. WINDSOR , en sortant. Oh! soyez tranquille, monsieur Martin, ça .marche. .- avec ça que les Anglais donnent beaucoup dans ce mo- ment... et puis, j'ai mes entrĂ©es dans les bals de la meilleure sociĂ©tĂ©. Je vas ce soir d la galerie^Pompéï... c^est lĂ que je vends joliment des jarretiĂšres aux Mes- sieurs y pour les dames , et des bretelles aux dames pour les Messieurs... Monsieur Martin, si vous voulez faire quelques petits cadeaux Ă la petite lingĂšre... MARTIN. Je ne sais pas ce que vous voulez dire. mIK WINDSOR. Allons donc y malin , vous en tenez , bonne chance... SENE m. MARTIN , seul. Elle est gentille cette petite femme I elle a , ma foi j un bon Ă©tat. SCENE IV. MARTIN , DANDINVILLE , BONNARD, un Com- missionnaire portant une valise et une bourriche. DAlfDINVILLĂ. Air; du Tra, lĂ , lĂ . Quoi! Cest toi ? 7 BONITĂRD. Oui ^ c*est moi^ ENSEMBLE âą' Oaoi I c''e8t toi , Que e revoi ; Qaoi I c^est loi.... oui , c^est moi , Je fiiifl content comme on roi. BONFtABD. Dans ton printemps conquĂ©rant » ' Je Tai TU toujours courant. DAN DIH VILLE. Je te rencontre en hiver , Et je te trouve encor vert. iSKSEMBLE* QĂčoil CesttoĂź 9 etc. , etc. DANOĂXVILLĂ. Ce cher Bonnard. BONNARD . J'ai du bonheur, j'en convmns , je passe par le bu- reaa des messageries , un paquet me tombe sur la tĂȘte , je regarde. . . c'esttoi. âą . t*'est toi que je vois sur l'adresse.. . DANDINVILLE. Mon vieux camarade ! BONNARD. Ma foi. Je t'avoue que je ne t'attendais guĂšres ici. Je te croyais toujours occupĂ© de pĂȘche, de pilotage, quel bon vent t'amĂšne Ă Paris ? Te serait-il arrivĂ© quelque malheur , ton bateau Ă vapeur aurait-il fait naufrage. DANDINVILI^E. Non , non , je l'ai vendu , et je suis... BONNARIi. Quoi ? DANDINVILLE. MariĂ©. BONNARD. MariĂ© !.. autre folie, tu as troquĂ© ton bateau Ă vapeur 10 CONSTANCE. Ăh ! bonjour mon vieux !.. as- tu fait un bon voyag-o ? ta parais fatiguĂ© ? DANDINVILLE. Du tout... ma mignonne. Je vous prĂ©sente mon ami Bonnard. B0NNARi> y saluant. Madame. CONSTANCE Ic lorgnonU Ah ! la bonne caricature. DANDiNYiLLE , Bounard. K'est-ce pas , qu'elle est charmante? M* BONCONSEIL. Ah ! mon gendre , est-ce qu^on arrive comme ça chez sa femme sans la prĂ©venir ? Pour un homme de votre Ăąge ^ c'est bien imprudent. ĂONi^TANCE. C'est vrai... nous ne t'attendions pins, mon chou , âą et tu nous as fait quitter le spectacle Ă la scĂšne la plus intĂ©ressante... Imagine-toi que c'est une espĂšce de mari , qui , quoique vieux , veut encore faire le gail- lard^etqui a pris pour femme une petite folle des plus aimables qui lui dĂ©pense tout son argent. Il veut biea la gronder... mais elle s'jr prend avec tant de grĂące.. âą elle le cajole , le cĂąline si bien qu'il finit par la remer- cier de ce qu'elle le ruine... C'est charmant, ea vĂ©ritĂ© 1 DANDiĂźfviLLE , riant. Ah ! ah ! ah ! il en faut comme ca. BONNARD , a{fec colĂšre concentrĂ©e. Eh ! ils sont trĂšs-communs cette annĂ©e. DANDIN VILLE. Ah Ăź Ah ! ma chĂšre amie , ce soir nous ferons un petit souper en rĂ©jouissance d'e mon retour... Bonnard^ tu seras des nĂŽtres. CON'TA^CE. Un so uper ! DANDINVILLE. Oui ; est' ce que cela te contrarie 7 M*. BONCONSEIL. Nous ne soupons plas , cela fait mal Ă ma fille. BONNARD. Eh hiea , vous nous regarderez , Mesdames. * M* BONCOnSElL, Ă pOTt. Cela sera divertissant. DANDmViLLE. Elcoatez , ma podle , je suis auboutde mon rouleau... Oserai'Ăźe vous prier de me donner quelqu'argent pour aller acheter quelques provisions pour notre souper^ avant que les boutiques ne soient fermĂ©es. m" boncoxseil. De Targent !... Y pensez- vous ? Vous croyez donc que les cinq cents francs que vous nous avez donnĂ©s en partant ont fait des petits ? r PANDINYILLĂ. Gomment , vous avez dĂ©jĂ dĂ©pensĂ©? CONSTANCE Tont est si cher Ă Paris... le moindre chiffon. ..une faveur coĂ»tent un prix fou... et cependant, je veux que l'on remarque la femme de mon petit mari... je tiens surtout Ă lui plaire , et je ne dois nĂ©gliger aucuns moyens de paraĂźtre plus jolie Ă ses yeux.*, ma toilette avant tout, j'aime mieux me priver d'autre chose. BONNABD , Ă part. Ah ! voilĂ une femme qni connaĂźt son homme, /z/iz/t Allons^ allons» reste avec ta femme , je vais aller cher- cher les commestibles en question. Il sort. M AD. BONCONSEIL, Et mot, je vais tout prĂ©parer pour notre toilette, je te laisse avec ton mari... ne t'amuse pns mon enfant, car il est tard. M SCĂNE VI. DANDINVILLE, CONSTANCE. DANDINVILH. Que Teut dire ta mĂšre?., c'est un souper sans façon^ lu es bien avec cette robe. CONSTANCE. Sans doute, pour rester avec toi, oĂč aller au spec- tacle ^ mais nous avons d'autres projets. DANDINVILLE. Des projets ? CONSTANCE. Oui, une partie charmante , avec un jeune homme trĂšs -aimable, monsieur Le Duc ^ coiffeur Ă la mode, et principal lorĂ laire de cette maison, ii va venir, tu seras content de lui , il nous donne souvent des billets de spectacle et ce soir il a promis de nous conduire au bald'IdaliĂ«, que l'on vient d'ouvrir dans le nouveau passage de l'OpĂ©ra. DANDINVILLE. Au bald'Idalie?.. CONSTANCE. Oui, c'est le plus suivi cette annĂ©e, Ă©coute, ne te gĂȘnep'as, tu es trop fatiguĂ©, reste, soupe, et couche toi, le repos te fera du bien, DANDINVILLE. Non, je sens que je ne puis me passer de ma femme. . . est-ce que tu peux te passer de ton mari? CONSTANCE. Je m'en passe bien depuis six semaines... au surplus, viens si tu veux, tu ne nous gĂȘneras pas... au contraire, tu garderas nos schals, nos capottes. DANDINVILLE. I âą Mais si je ne voulais pas vous y laisser aller? ' CONSTANCE. N'allezvous pas-prendre votre air mĂ©chant que vous ĂȘtes laid avec mine... riez, Monsieur , riez bien vhe. i3 DANDiNViLBE , fiant malgrĂ© lui. Ăh! ah I ah! ah! CONSTANCE. Ă la bonne heure, 'demandez -moi pardon de vous ĂȘtre fĂąchĂ©... Mlons , vite Ă genoux^ pron^ettez-moi que ' cela ne vous arrivera plus. DAKDiNviLLE , se mettant Ă grnoux. Ah 1 la petite folle , elle me traite coiniuç ua, Ă©colier* SCĂNE VU. Les Paecedens y LE DUC. LE DUC , surpris. Eh bien ! qu'est-ce que je vois lĂ ?- . CONSTANCE. C'est mon mari , monsieur Le Duc. DANDXNTiLLĂ , se rcleyont. Oui , Monsieur, je suis son mari. LK DUC Ah ! c'est voBs qin l'ĂȘtes. {SeĆuani la tĂȘte. En- chantĂ© , Monsieur, de faire votre connaissance ; VoM avez une femme eharnlanie, et vous ne pouvez manquer de prospĂ©rer. * DANDINVILLE. Monsieur est perruquier? LE DUC. PĂźon , Monsieur... artiste en cheveux je fais la pluie et le beau temps... mes coiffures Ă la neige ont autant de vogae que FopĂ©ra lui-mĂȘme* CONSTANCE. Vous m^aviez promis de me donuer on billet '^our aller voir le Kouvel Eginard. LE DUC. âą Je suis Ă vos ordres. Il vous fera plaisir. Air ; du Bouffe. , Quand sa noble dame le traĂźne , C'est gentil, mais cela fait peine; »4 Si, contre le froid assurĂ© y Notre amoureux est bien fourrĂ© ; De sa maĂźtresse e vous jure, Je trembtc en voyant la chaussure Au lieu de souliers de satin. Je voudrais la voir eĂŽ patin. CONSTANCE. Maintenant que mon mari est ici , je serai plus libre 9 il gardera la maison. LE DUC. Eh bien ! prenez votre jour. . M. BONCONSEIL , âŹ71 dĂšhoTS^ Constance! Constance! CONSTANCE. Ma mĂšre m'appelle. M*. BONCONSEIL , âŹ11 dcllOrS. Viens me lacer ^ ma petite. CONSTANCE , Ă la contonnode. âąJ'y vais , ma mĂšre. { A Le Duc. Vous allez venir nous arrangeir nos cheveux. A Dandinifille» Tu de- Vrais profiler de Tocc^Ksion pour te faire coiffer. Elle tsort, DANDiNViLLE , âŹ71 la recoTiduisont Bah !... tu crois que je ferais bien? SCENE VII ĂŻ. DAKDINVILLE , LE DUC. LE DUC , prenant deiLT mĂšches de cheyeux uir la tĂȘte de Dandinville. Ah! mon dieu > seulement deux papillottes ; lĂ , çai vous ira Ă ravir... Je ne vous proposerai pas de vaus faire la queue , parce nc de fer. âą DANDINVILLE. Le Ăoffre est bon. LE DUC^ ^ Je comprends le calembourg... et vous n'avez, pf>int d'enfant? PANDINVILLE. Je VTOUS demande pardon , j'en ai un de ma premiĂšre femme , mais il court le mondĂ©, et fe ne m'en inquiĂšte guĂšres. LE DUf. C'est d'un bon pĂšre. DAivnmviLLE. Cependant je voudrais le cĂŽlloquer quelque part. Vous qui avez de si bonnes connaissances, tachez donc de lui procurer une place. LE DUC. Je m'en occuperai... Mais,, pardon , vos dames m'attendent ; ei^cusez si je vous quiite. Il sort de sa poche un peigne et un fer* ⹠» . ISSEMB. { 7 Air Mon ccturĂ r^$poir s*4iAandonne, De la folie emprnntaDt la marotç me sigi^aK^ ce ioir ,' Et de ce fer Ă papillotte Ici , je taii exercer le jkouvoĂźr. Partout mon art fait des conquĂŽtea ÂŁ>aD6 la vil,e ut dans maint fauliourg ; En les frisant , fe fais toomer les tĂštes... ComprĂȘnĂ©z-Tous le calembourg F . LE DUC. Sur mon talent on. fait mille anecdotes etc. ' * Sar son talent on fait mille anecdotes, Il veut se signaler 'ce soif,' Etde son fferĂ pafpilloUĂš* âą . âą t ' II ya nous monor^r le pouvoir. A âą {^Le Duc rentre chez-GinitoĂąicĂš. - SCĂNE âąâą âą âą âą ' âą ^^ DANDINVĂtiE , *e/. .' ' * Mais il me Tient une idĂ©e... Les boatiquesdes i^iaç- chandes de modes sont encore ouvertes, si je proGtais du moment pour faire une surprise Ă ma femme... une fleur, une Non, point de cornette... Ah ! uir nEtarĂąbo^u- !... Oui , oui, un ^larabou ; je lui en avais promis un avant nĂźon mariage , et je suis lĂ pour lui lenir parole. . , I 1 1 SCENE X. DANDWVlLte \ MARTIN , arriyant par la Ăškambre de ConsLance\etarrĂȘßà titDandinviUe, qui se dispĂ se Ă sortir. âą . I .,.1 âą , , MARTIN Monsieur DĂ tidinville... . s» 18 DĂNDINYILLE. Quoi ? KAKTiN , hU prĂ©sentant une lettre. c C'est une lettre ce Qu'entre vos maĂźns , Madame m'a dit de remettre. » .. DĂNDiifviLLB Ă©tajinĂ©. i Une lettre !.âą> {llVouyre. Cest rĂ©criture de n» 'femme. I MAKTIN. Elle vient^ dĂ© sortir avec ihonsiear Le Doc et sa mĂšrei par Tescalier dĂ©robĂ© ^ et elle m'a remis ce poiilet pour, vous. Elle est sorti avec mQQ^ieur Le Duc» ^ -^ Ces^.y.%jkw* . .. DANDINYILLE j lisant. ce Mon chou, / 1 » Kous n'avons pas voulu abuser de ta complaisance M poumons conduire au* bal/... tti as besoin de repos... * » soupe bien , et ne te couche pas trop tard , nous ren- a ireroiis' lieore.'j» âą Ta fidĂšle moitiĂ© âą âą i. . âą . . âą âą âą âąâą . I .âą ' ...{,âą ĂoNSTĂMCE. CParlantf Comment Comm'enVi de bonne heiirei. . ^MABTIN. V C'est clair; elle veut dire qu'elle reviendra de grand matin ] c'est de bonne beure* pĂNDlNVlLLt. voilĂ qui tombe dans la farce , par esçernple. icQiiffonnant la lettre, ^i ça me chiffonnĂ© jolimĂšut.^^ Air Vaudeville de V AĂź^are* .^ . i CeTte cette jcqiiduile Ăšk>che , Cet acle , il faut en cooienir , ^ ÂŁsi bien loin rçprochti . Vx je veux aller U punir. C tg . ' BlaU loin d^elle ]e crie et Je gronde* Elle parait... je m^adonois ; , Elle parle... je Papplaudis Ponr faire comme, toĂąt le'mdnde. Mais ceĂ»e fois je vais l'aller trouver au bal. h Martin Donne-EDoi ma douillette ; elle me verra la perfide^ MAUTiN y la lui mettant* Etes-TOus dedans ? DANDiNviixE , marchant ai^ec prĂ©cipitation. Je crois que oui... Quant Ă sa mĂšre..- âą ^ MARTIN- VoĂźlĂ votre canne. C 11 lui donne sa canne. ' D AKDiir VILLE ^ mĂąrdianf toujours Ă grands pas. Entre-t-on Ă Idalie avec une canne?... Quant & sa mĂšre... MARTIN. On la dĂ©pose au bureau , en j entrant. DANDIN VILLE. C'est bon. âą MARTIN. Comme VOUS ĂȘtes agitĂ© 7... Voulez^vous que j'aille avec vous ? nANDlNVIlXE. . . âą Non. . âą Je suis tbucbĂ© de cette marque d'attacbement. . . Je te remercie , mon vieux Martin... il faudrait payer pour toi j reste. ^7/ 5orĂ©.. . SCENE XL MARTIN, JrĂ /. Qoelle gĂ©nĂ©rositĂ© ^. on ne voitpas beaucoup de maUre comme celui-lĂ . SCĂl^E XII. MARTIN , BONNARDl- BOVNARD^ remettant un pĂątĂ© et deux bouteilles de yin Ă Martin. Que le* diaUe emporte le maladroit ^ il Ă manquĂ© me jeter par terre , moi et mon pĂątĂ©. ao A/ qui en a?ez-vott» dofuc ? BOIflfAEO. ^*ftt âą . . . . . . " 'âą De ces afGches ambulantes A Paris le succĂšs est sĂ»r , Leurs anoooces sont Ă©lĂ©gaotes , ÂŁt leur perUur est pollcovmie ui9 nnur âą Oui , ses maniĂšres, sont fort drĂŽles , 1{ a pour nous bieiĂŻ des attraits , Car sur son cĆur il porte les Français ' El les Anglais sur ws ^itles. /^. SCENE XIH. Les mĂȘmes, MliĂš. WIKPSOR. âą âą âą . I Ces dames sont-elles rentrĂ©es f Que vois-e 7 Ăh ! je ne me trompe pas c'est ma petite dan* seuse de corde. ' urtld. WINDSOR. * ' . âą . . » C'est mon vieil-amateur des Funambules. BOKNARD. La rencontre est singuliĂšre. Mlle. WINDSOR. , âą En v'IĂą une sĂ©vĂšre , par exemple... Quoi , M. Bon- nard, c'est vous , je n'en reviens pas..^* Eh! oui, voilĂ bien cette bonne il n'est pas trop changĂ©. ^t BOIfNARD. Toujours le mĂšine et plus amoureux ^e jamais. mile WINDSOR. Comment encore? laissons cela, petit fou... Qu'est- ce que vous m'achetez aujourd'hui ? m'Ă©trennez-TOUS ? me poriez-vous bonheur? BONrVARD. Mais quand je te dis que je t'adore.. âąâą laisse-moi donc prendre tes jolies petites menottes. mIIo. WIKDSOR. Eh bien , qu'est-ce que vous leur roules , TOjons, les voilĂ ... Youlez-Yous qu'elles tous choisissent quel- que chose 7 un rouleau d'eau de Cologne y une brique de sayon pour la barba. BONXARD. Oui , a condition que je t'en donnerai l'Ă©trenne... Ecoute-moi , je suis du mĂȘme Ăąge que mon ami Dan dinviile qui a Ă©pousĂ© une jeune femme et qui est trĂšs- heureux. mile. WINDSOR. Eh bien. B0N1VARD . Eh bien ; te sens- tu capable de... Mlle. wmnsoR. Yons rendre aussi heureux que lui \ BONNARn. Tu as des uleos. Mlle. WINDSOR. Je danserais encore sans balancier. BONNARD » Un faon commerce. Mlle. WINDSOR. Je vends beaucoup sans ĂȘtre patentĂ©e» BONNARD. Des mcBnrs. . âą Mlle. WINDSOR. C'est connu... Je ne suis pas comme j'en vois Dites donc , la fille du tourneur qui a une pelisse. ..t , Ă . BONSTARD. Elle a une pelisse. Mlle WINDSOR. Ăa fait suer. ule Je serai fidĂšle au conUat. Je le vois bien, la pauvre enfant s^efforoft De mĂ©riter mon suffrage aujourd'hui Ătre fidĂšle Ă son mari... Cest encor faire un tour de force. Je pie rappelle toujours tes exercices... Tiens , re^ gardĂ© si ce n'est pas cela. // se met en position, ei figure la dajise de corde y sa canne lui sert de hct-^ lancier. Mlle. whidSor. Brava ! M. Bonnard , brayo 1 BONI^ARO. DĂ©s ce soir je te prĂ©sente k l'ami Dandinville avec qat je dois souper... Ah'f ah ! it sera bien sarpris.... Il ne s'attend guĂ©res Ă me voir profiterai prompte- ment de ses leçons. jiARTiir y acoourant^ VoilĂ ces dames qui rentrent.. âą Elles paraissent en colĂšre. BOimARB. Contre qui ? Mlle. WINDSOR, Peut-ĂȘtre contre ce pauvre M. Dandinville.^ BONNAftO. Ăa ne sera rien, Regardant en dehors. ji made^ mo- selle JPĂŻndesor. Ait du Comte Orf. Les ToilĂ , ! ' . T ÂŁntroD8-lĂ , ' ÂŁk sachoos nous tftire ; Deux Ă©poux si bien uqĂ» , . Denx cĆurs si bien assopiis. Four un rin Peuvent bien Se faire La giierM , ' ÂŁt mĂȘme se battre , mais T6t on tard ils font la paix. , Bs entrent dans le cabinet Ă droite ^ efi reprenant le chĆnr. SCĂNE XIV. CQNSTAWCE, M'. BONCONSEIL. coMTAircB . en costume de dal. M* Bonconseil est aussi habillĂ© Ă©lĂ©gamment» agitĂ©e. Non , n»aman , je ne puis rester au bal âą TOUS m'avez fait faire une dĂ©marche inconvenante. *4 Me. B0NC0KSE1L. Il est bien temps de s'en apercevoir ; dis-moi do quelle moache te piqae, âą âą âą Air Connu» Ah! Vous dirai-Ăźe , maman Ce qui caose mon tourment? âą Dans ce bal , j'Ă©iaia Ă©mue , . . DĂ© Ăč tout charmait ma Tue, Mais mon Ă©poux a paru he plaisir a disparu. M*. BONCONSEIL. Vi f^âą^^^*^ P^"*" '"^â raais moiisienr Le I>uc sera fĂąche ; il' l'avait retenue pour la sauteuse. CONSTANCE, Ăa m'est Ă©gal. m', Ăźonconseil. Mais la danse* CONSTANCE. La danse n'est plus ce que j'aime. -^ . M* BONCONSEIL. Mais, moi, je l'aime encore, {ui part. Cette petite n a nulle complaisance pour sa mĂšre. f "*.e Air 1 Unejille est un oiseau. Bien ut Tenait me troubler , J^aimais ce bruit, cette foule âą ^ Et fallai» danser la poule . ' S"*".^'^*^ ^°"*»s l'en aller... W'Ă©iais-tu pis sous ma garde? Au bal doit^D prendre garde Quand un mari vous regarde... CONSTANCE. Derez-vous ainsi parler ? Il faut cire plus sĂ©vĂšr , ijorsque Von veut ĂȘtre mĂšre " bien ne pas s'en m^içr. M*. BONCOKSEIl*'. Eh bieni ayez doac ies eufaosL.. Qopi ! ta me re- proches !..âą CONSTANCE. Ah! pardonne âą ma bonne mĂšre... mon bonheur est d'ĂȘtre avec toi. {Changeant de ton. Bonsoir , maman. M*. BONCONSEIL. Ta parles si bien que je ne me le fais pas dire deux fois. Adieu, mon enfant. [Elle V embrasse* CONSTANCE^ tendrement* Adieu , mĂšre comme on en voit peu. mc^ Boif conseil , en rentrant. Adieu , fille comme on en veii beaucoup. SCENE XV. CONSTANCE , seule. nir ici-, c'est peut ĂȘtre tous les deux... il faut lir, ils ne sont parfaits ni l'un ni l'autre, mais C'est drĂŽle... je ne suis pas contente... il me manque quelque chose... est-ce mon mari? je rai quittĂ© pour aller au bal... Est-ce monsieur Le Duc?... je l'ai laissĂ© pour reveni en convenir, iis ne sont pi chacun a son mĂ©rite; mon cher Ă©poux est plein de bontĂ©, de raison , mais jaloux et bourru. Monsieur Le Duc a de la grĂące, de l'amabilitĂ© , mais frivole, inconsĂ©quent; voilĂ les hommes ; avec deux Ă peine pourrait-on en faire un bon... pauvres femmes que nous sommes Ă plaindre. Air de Doche. Qai fait battre le coear des filles ? C est on mari. Qui vient angine nier les familles ? C^est un mari. Qui faiteraindre le mariage? Cest un mari. Qui nous fait aimer le yeuvagef C'est un mari. ^'entends quelqu'un , c'est sans doute Daudinville qut 16 renthre. Courant Ă la porte. Eh! te voUĂ , mon petii chat? {Leduc entre* Ciel! M. Ledac. SCENE XVI. CONSTANCE , LE DUC. . LK DUC. Eh bien ! vous ĂȘtes gentille ! comment vons ĂȘtes-voua retenue pour cinq ou six contredanses , on manque de danseurs.... je laisse en plan les plus jolies femmej pour TOUS, et vous vous en allez en catimini... est-ce que le dernier tour de walse vous aurait un peu Ă©toar* die? CONSTANCE. Moi, je danserais encore dix russes s'il le fallait. LE DUC. Voyons un peu. // la prend par la main et fait quel- ques tours de walse russe avec elle , puis ils se trou\feni tous deux en position. Vous comprenez le calembourg. CONSTANCE. A-propos, avez-vons vu mon man ? LE DUC. Oui , il allait de grouppe en gronppe , traversait les quadrilles en se faisant coudoyer et marcher sur les pieds par les danseurs et les danseuses., C'est qu'une fois la contredanse commencĂ©e , rien ne les arrĂȘte... l'orchestre est si entraĂźnant... Ă prĂ©sent dans les bail c'est comme l'opĂ©ra d'autrefois... le premier coup d'ar- chet enlĂšve, ajoutez que les airs sont si bien adaptĂ©s aux figures. Air Vaudeville des Maris ont tort* Maint compositeur qui Teot plalrs Met , pour ne point ĂȘtre Ă©clipsĂ©^ ÂŁo avant deux le Solitaire , BĂ©gulus , en cbassĂ©-croisĂ© , Ou bien Aline en balancĂ©. ' 7 GrĂące Ă cette. Xnode nouvelle Cfytemnestre e9t en coiiUon , . Le Guemadier en pastourelle , Femme sensible ei> pentaloo* CONSTANCK. Ăh çà 1 comment? dans le milieu de la nnit le por lier Toas a tirĂ© le cardon. LE DUC. Oai, en dormant. CONSTANCE . Et TOUS avez osĂ© entrer chez moi. LE DUC. Votre porte Ă©tait ouverte. CONSTANCE. Par exemple , vous ĂȘtes un vrai sans gĂȘne. LE DUC. C'est mon rĂŽle et j'aime Ă le jouer. Mais votre mari sera content de moi... il m'a demandĂ© une place pour son fils... je lui en apporte deux. Les voici. ^11 lui donne un papier sous em^eloppe. CONSTANCE. Ah I que c'est aimable d'avoir pensĂ© Ă lui. LE DUC. Croyez que j'ai encore plus pensĂ© Ă vous. CONSTANCE . Comment? LE DUC y mettant la main sur son coeur' Je connais une autk-e place vacante... c'est celle de mon cĆur; hĂ©las ! je n'ai pas encore trouvĂ© personne pour la remplir. Cependant j une jeune beautĂ© qui avait vos yeux, votre nez , votre bouche, vos cheveux , votre air, vos grĂąces , votre esprit... CONSTANCE. Eh bien? _ LE DCC. Devinez- VOUS? 8 GORSTAĂŻf CE y Ă pari. Le malin I Ah , que c'esi niauvais. Haut» Pour- quoi ne le prenez-vous pas ? LE DUC. Parce qu'elle est prise* CONSTANCE . Ah ! je conçois , ça vous arrĂȘte. LE DUC, Au contraire^ ça ne m'arrĂȘte pas. CONSTANCE. A la bonne heure. ^ LE DUC. Mais je suis prĂšs d'elle sans qu'elle me voie. CONSTANCE. Elle est donc aveugle ! LE DUC. Je lui parle saq^ qu'elle m'entende. CONSTANCE. Elle est donc sourde ? > âą LE DUC. Pas plus que vous... Mais qu^elle se fiiche ou non , je n'y tiens plus; c'est vous U. i/ tombe Ă Ses pieds CONSTANCE. Moi! LE DUC. Vous. CONSTANCE surprĂźse. Par exemple ? c'est un peu fort. LE DUC. ^ âą Je l'avoue... c'est fort... Ma visite ao milieu de la nuit... ma dĂ©claration affirmative Ă une heure indue , car voilĂ deux heures qui sonnent Ă Bonne-Nouvelle, maĂŻs si cela vous dĂ©plaĂźt, c'est votre faute , il ne fallait pas accepter mes billets pour l'Ambigu et la GaĂźiĂ© , prendre mon bras pour vous conduire Ă V Auberge des Adrets et Ă Polichinelle J^ampire , accepter leĂą Ă©chau- a9 I dĂ©s et la bierre dans les enir'actes, etc.. Vous ayez bien d& penser qne je ne faisais pas cela pour des perles. CONSTANCE. J'aime tant les spectacles. LE DUC tendrement MĂ©chante!., ne devais-je pas encore vous condaire demain Ă Polichinelle avalĂ© par la Baleine. CONiqrANCE. Tout cela ne me sĂ©duit pas».. Sortez. âą. Si mon mari rentrait. LE DUC. Je vais fermer la porte. CONSTANCE. MaĂŻs \Ă© ne puis le laisser couclier Ă la belle Ă©toile... Je l'entends... Ciel ! sortes par la fenĂȘtre ou bien par la porte... ailUtfU' Ă»U/ondt } Il est trop tard!... ĂE DUC. Pardonnez-moi ma flamme. coiysTANcis , vivement* âą - GĂšdies^vons i^errtire le poĂȘle et ' ne soufflez ^s. Le Duc se place derriĂšre le poĂȘlai âą * r ' J SCENE XVII. CONSTANCE , DAWDINVltLE , LE DUC , cat^iĂ©. DABDinviLLE cTitte vivemeiit, CONSTANCE y duUltOXlU Tra, lĂ , lĂ , etc. t^AHDiNY^LtJE; , Ă part* Pas de doaie^y il est ici. CONSTANCE. Ah ! vous yoilĂ ^ c'est bieĂ heureux. DANDINYILLE. _ âą Vous ĂȘtes seule?... Sans vous commander. j ⊠cou STĂif CE , lui prĂȘseĂźitant sa Joue. Quand vous youdrez, je vous attends. PANDIlfVILLE. VoDS 7 tenez?... Il Vemhrasse sur le front avec J deur. â jipart. Faut^il qu'elle il on m>nt. SCĂNE xvin. DAKDIN VILLE, LE DUC , cadiĂ©. - DANDlfftfLte. Ah ! ça^ voyons^ monsieur Le Duc , il faune mon Ă prĂ©sent. ' ' tt r>voi paraisswiU Je lĂȘ veu^r bfëù y car ma sitaaiiqn est gĂȘnante. Vous m'avez peut-ĂȘtre pris pour -ail Dandin, m Lard? LE DUC. . Tranchons le mot > pour une ganache. DANDiKTlLLS. Ganache ! * ce Quand un jeune homme ouense un vieillard afTaĂź&Ă© DĂšs-lors il est gĂ uaebĂ« aliiattfl que T offensĂ©. j r LE DĂ»ic. ' ' ^ -âą I C'est possible, mais quand Ă votre femme elle ei DANDiNviLtx , T interrompant vi%f entente 'autres, Monsieur, ci cW votis qui m'en f Ad raison. / y Quoi avec ces cheveosl>UiuGĂą2' t t ..m- . âą DA9KS„JIX/EI Mes cheveux blancs, vf us AC pas vus, qi vous avez voulu m'en ittire* voir dĂ©boutes les coule ' » âą âą ^i De toutes les couleurs?., c en est trop... 33 DANDINYILLIE. Sortons, Monsienn.. LB DUC. Dices-donc , savez-vous que voas avez une maniĂšre de dialoguer y qui n'est pas du tout comique. Dandinville. Je n'ai pas le projet de vous faire rire» LE DUC. Je TOUS crois , mais c'est que ça tombe tout-&-fait dans le drame ^ et si Tuu de nous allait ĂȘtre tuĂ© ^ ça ferait une tragĂ©die , ce n'est pas yotre intention. DANDIN VILLE. Sortons y vous dis- je y pour la deuxiĂšme fois. LE DUC. Quoi , sans tĂ©moins?.. DANDINYILLE. Il 7 aitra moins de monde dans le secret. LE DVC* g Air ; Je suis colĂšre et boudeuse, ' XSeoQttS'moi sans colĂšre , Je you8 propose un cartf I Qui Tons coBTĂendra , ] 'espĂšre , Car il n^a rien de mortel. OAlĂźDINVaLB. Dans des affaires si grares , Oa ne peut pas filer doux ; . Je crois que nous sommes brares. LE DUC. ' Moi» je le crois comme tous. Mais j 'ai tort quand ie me joue D'un tendre Ă©poux chagrinĂ©. DANDIN VILLE . jkhi le torique Ton avoue Est k moitiĂ© pardonnĂ©. M Piraift tuer sans Pentendre Un mari tant estimĂ©. âą DĂNDIIfVILLE. gi aii^ \p fefiz me çlĂ©fenflriç ĂŽnsieur , je suis dĂ©sarme. LE DUC , lui tendant la main» Tondiez U , je vous en prie , DĂNDifl VILLE , lui donnait la main» fe n» v^^^ pas ?BOqIpr. Ll DUC» Tous deux noiis re^ton^ en yff âą DAKPZIIV'ILLĂ. Il faut bien sVi^ oonsoler.. . Je sens qu^en nous faisant grùçi. Noua agissons de concert. . {Ă©tant son chapeau» LEDUC» Meitez votr^ chapeau , de grĂące Votre honnenrest Ă GOtiveH. {Pendant cette scĂšne, Bonnard s^est montrĂ© deux i trois fois en entroumnt, la pQf^^^ cabinet. SCENE XPf. DANDINVILLE, CONSTAMCE. CONSTANCE , âŹ11 pet ^ Pair., r-* fm^.entxe çyec mjrstĂšt une lettre Ă la main et tenant de Vaidre un bougeoir* Voyons si je trouverai un garçon pour me porter ceĂŻ lettre. jipperceyant Bandlnville. AU J lo^s m'afi fait peur. DANDINVILLE. C'est encore vous. Encore , c'est un mot de reproche? J 35 Crdyfe^tott» donc tire sans reproche? pourquoi n'Ă©fĂšs TOUS pĂ Ă endorime 7 CONSTANCE. Je ne pois fermer l'oeil*. âą Je ne dorĂ© kieii qa'anpré» de vous. DANDINVILLE. Elle a des rĂ©ponses qui sont d'une doaeeor... ahl St mon honnenr* C05STANCE , Ă part, aprĂšs avoirregardĂ© derriĂšre le poĂšte. Bon, il esc bien loin. Quelle est cette lettre , que vous faĂźtes semblant de cacher? CONSTANCE , emborrassĂ©e . VĂčelĂ©titĂ©i., bA^ĂfiNViLLĂ. âą Oui... je yeox la voir... CONSTANCE. Ifais elle n'est pas pĂ nt Vous... DANDINYILLE. Raison de plus j je veux la voir. CONSTANCE. Quel ton !âąâą je ne vous ai jamais va comnie ça 1. bANOlNVILLĂ. Ni moi non plus... apfprenet que Ăź^sats;.. CONST AltC E. Quoi ! BĂNDlNVILLi^. Tout. CONSTANCE , mvemefU' Tout. DANDINYILLE. Tout... j'ai VQ te ĂAlaĂ»t et I^^a^Ă ii^e A^ fU Ă©tĂ© longue Vider. CĂHSTANCB. Ciet !.. 36 DANDINVILLĂ. Rassurez-^vons tant de tuĂ©s qoe de blessĂ©s ,. il n'y a personne de mort*., mais l'entrevue a Ă©tĂ© terrible* CONSTANCE. Le Duc n'est donc pas blessĂ© ? DANDINVILLE , Ă jt7art. Elle a le cĆur excellent. haut, Mais revenons au billet, donnez*le moi , ou je me fĂąche. CONSTANCE , lui donnant vwemĂšnt. Le ToicĂź . DANDINVILLE, Usant. fc A monsiear Le Duc. » CONSTANiCE. CoĂ«ffeur. DAKDiHViLLE ,^5fl72f saiĂŻter le cachet. Il veut lire. Je ne puis lire... la colĂšre m'empĂȘche d'y voir, je n'ai pas mes lunettes. CONSTANCE, lui prenant la lettre. C'est cependant de la coulĂ©e , donnez...- lui presen- *tant le bougeoir. Voulez-vous avoir la complaisance... f^llelit. st connu , A maninĂ© de parole ; Lise nous dĂźt ue c^est par vertu. C'est encore une colle. CONSTANCE. Actrices qui voulez ĂȘtre un jouri Du parterre Tidole , Chez la voisine allez faire un tour Courrez vite Ă PĂ©cole. ISANDIN VILLE , OU pubUc* Ce vaudeville sera sans prix Quoiqu^un peu trop frivole » Si tout 's les ganaches de Paris, Viennent Ă notre Ă©cole. FIN. LĂONIDE , COMĂDIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES. AVEJITI s SEMENT. La mise en scĂšne et la musique ayant beaucoup contribuĂ© au succĂšs de cet Ouvrage, on engage MM. les Directeurs de Province Ă se faire donner une note trĂšs-exacte des po- sitions et des costumes parleurs correspondans, etĂ sVdresser Ă M. Doche pour la partition. Il ne peut y avoir de difficultĂ©s dans la distribution que pour les rĂŽles du Colonel et de madame de Le premier appartient, dans une troupe d'opĂ©ra, Ă l'emploi de SolliĂ© ou Martin j dans une troupe de comĂ©die, aux Premiers Comiques, ou aux Premiers RĂŽles ^ s'ils chantent; madame de doit ĂȘtre jouĂ©e par les Grandes Co^ quelles ou les Fortes Dugazons. I \ LĂONIDE. LA VIEILLE DE SURESNE, COMĂDIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES, Ci.».*"- Ăź^i""- Pu M". DDPEUrr,,DE VILLENEUVE a SAIST-BILAIREi IEfIlÂŁJENTiÂŁ, PODH LA PREMIĂRE FOIS, R PARIS, SDB LE THEATRE DS VAUDEVILLE, LE I7 JANVIER l8a4. PARIS, CHEZ QUOY, LIBRAIRE, ĂDITEUR DE PIĂCES DE THEATRE, Boulevard Saint-Martin , N". i8, ET BABBA, LIBRAIRE, AU PALAIS-ROYAL. 1834. PERSONNAGES. Acteurs. ROBERTIN, banquier M, Cossard. CHARLES, son fils. . M. Armand. GRUDNER , ancien colonel , beau - frĂšre de Robeiftin. . . . T âą . . , M. Fontenay. RODOLPHE, ami de Charles M. Lafont. Mâą"^ DE . âą M"% Dussert. MATHILDE, sa fille. . W\ Huby. W\ HĂBERT , surnommĂ©e la Vieille de Suresne M"". Bras. LĂONIDE , sa fille adopiĂźve W\ Pauline. LOUISON , petite paysanne au service de M"^ HĂ©bert M"% Minette. Un Hussard attachĂ© Ă Grudner* Pareils et Amis de M"% de et de Robertin.. Domestiques. P draienC, sans mou autorisation , des couplets contenus dans cette ^lece. âąn* ^^~^â â â â - § LĂONIDE, COMĂDIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES. âą ACTE I". Le théùtre reprĂ©sente iin riche salon oĂč tout est prĂ©parĂ© pour un bal. Au fond, trois portes, celle du milieu ouvre sur la salle de bal, celle dç droite dans un boudoir^ oit sont des tables de jeu i celle de gauche, dans un autre salon ou Von joue Ă©galement. Ces portes sont fermĂ©es. \ SCĂNE PREMIĂRE. Mad. de RODOLPHE, Domestiques. MAD. DE , oux domcstiqucs. Qu'on allume les lustre^, qu'on prĂ©pare les tables de jea et qu'on avertisse ma fille de hĂąter sa toilette. âąâą allez. .RODOLPHE , entrant. Un instant... n'oubliez pas les meringues, les fruits glaces., le punch, un peu fort. Bas . Surtout pour les dames... ayez aussi grand soin des musiciens... il faut les mettre en verve 5 du MadĂšre Ă la quinte, du Soterue au premier violon, du Champagne au galoubet. . . tĂąchez mĂȘme de griser la basse , si ce n'est pas trop difficile... allez. Les domestiques sortent . MAD. DE Je vous remercie,1VI. Rodolphe , de la peine que vous pre- nez pour m'aider Ă faire aujourd'hui les honneurs de chez moi. RODOLPHE. Eh ! mon Dieu ! madame ^ est-ce que je ne suis pas la pro- vidence obligĂ©e de toutes les maĂźtresses de maison ? comme le Solitaire, je sais tout, j'entends tout, je vois tout , je suis par- tout... bref, on m'a surnommĂ© le gĂ©nie des grands bals et le Trilby des petites soirĂ©es... les plaisirs, voilĂ mes affaires , quant aux affaires, cane me regarde pas. MAD. DE C'est-Ă -dire que vous ĂȘtes indĂ©pendant. UODOLPHE. Qui j, comme Voiseau sur la branche, sans eĂŽibarras de f^ // y 0. y 1 0. 1 % fS lUi '/Z_- yOr ^//e 9/^. ĂźjX/i/t4tuJ^/ . M^ tTh \s » / Ă ' i. Ă© f/iat %,. 1/. ff/Ă i 4. I. 41 l'If i» /. 6 . mille , sans Ă«tat j logeant prĂšs du ciel ^ vivant un peu du ha- sard , payant bien de ma personne , assez mal de ma bourse âąâą que vous dirai-je ? \q fais partie de la bande joyeuse de ces jeunes gens Ă la mode qui bourdonnent dans les salons , peu- plent Coblentz et les avant- scĂšnes des théùtres , dĂ©cident du succĂšs des piĂšces nouvelles , et changent tous les mois d^amis et de tailleurs. En un mot , je suis , ce qu'on appelle dans cer- tains cercles, un homme aimable, et dans d^autres, un mauvais sujet. Que voulez-vous ? la nature , je n'ai jamais rien pu fioiire, moi. u4ir nouveau de Doche. AprĂšs avoir essayĂ© , sans reproche , Cinq bons Ă«tatĂą fort peu divertissans , Un jour enfin , j^entrai dans la bazoclie , Et j'y passai d'*assez tristes instans. Pour me distraira, en faisant mes copies , J'arrangeais , dans plus d'un procĂšs , Tous les contrats en Ă©le'gies , Et les testamens en couplet^. Il a fallu y renoncer, voyez-vous, car j'aurais fini par rimer tous les dossiers de l'Ă©tude, et ça aurait diablement embrouillĂ© l'Ă©tat civil et 1 enregistrement. Ma foi , quand j'ai vu que dĂ©- cidĂ©ment je n'Ă©tais pas bon Ă grand chose , j*ai pris le parti de rester Ă rien faire et de m'amuser 5 c'est un emploi tout comme un autre , et j'ai beaucoup de goĂ»t pour celui-lĂ . MAD. DE ST. -ELME. Si nous avions le temps, je vous ferais peut-ĂȘtre un peu de morale; mais il faut songer Ă noire rĂ©union. Ah! ça, je vous recommande M. Robertin... RODOLPHE. ⊠Ah ! ah ! le gros banquier Ă cervelle dure , Ă gĂ©nie lourd , que le ciel a pourtant douĂ© d'un talent tout particulier, celui de gagner des millions... oui , son esprit est la rĂšgle de trois., sa science , Tescompte... on le dit un peu ambitieux 9 par exemple 5 mais du reste, parfait honnĂȘte homme. MAD. DE ST-'EL-VIE. Il doit me prĂ©senter le colonel Crudner, son parent. RODOLPHE. Oui , oui , le frĂšre de sa femme. Ah ! celui -lĂ c'est dif- fĂ©rent, c'est le raisonneur de la famille... esiimable cĂ©li- bataire... cinquante mille livres de renies... bon, dĂ©vouĂ©, sensible comme uu brave... mais assez brutal quand ou le contrarie ... il est Ă Paris depuis peu dĂ© temps. 7 M AD. DÂŁ ST-BLME. Cest cela mĂȘme. Je vous en prie , veillez Ă ce qu'on ait poarces messieurs les plus grands Ă©gards. RODOLPHE. J'entends, j'entends, c^est dans Tordre. âąâą MAD. DE Comment? RODOLPHE. Ne vous aĂź-je pas dit que je savais tout?., restĂ©e veuve avec peu de fortune , vous tenez beaucoup Ă voir s'accom- plir le mariage de mademoiselle Mathilde avec Tunique hĂ©- ritier de notre liomme de banque. C'est un fort bon parti. Charles est aimable... je crois bien , je serais adorable , moi Ă» j'Ă©tais fils d'un banquier. MAD. DE ^ Puisque vous ĂȘtes si bien instruit, puis-je compter au moins sur voire discrĂ©tion ? RODOLPHE. Sans doute.. âą ah! que ce Charles est heureux !.. mais, il faut en convenir , il le mĂ©rite c'est un excellent garçon.., nous sommes trĂšs-liĂ©s eusemble!.. Tun prĂȘte Ă Tautre ; on s^arrange. MAD. DE , SOuriant» Et vous ĂȘtes souvent Tautre , n'est-ce pas ? RODOLPHE. Oui , mais qu'est-ce que cela prouve?., qu'il a de l'argent et moi de la bonne volontĂ© , voilĂ tout... le systĂšme des com- pensations.. âą on vient. C'est votre sociĂ©tĂ©. âąâą eh ! vite , Ă mon rĂŽle. SCĂNE II. tes PrĂ©cĂ©dens , la SociĂ©tĂ©, puis M. RGBERTIN et LE COLONEL. On ou^re les trois portes du fond» CHOEUR. Air d'ffeudier, de TATare en goguettes ^ Ali Ăź quel plaisir Va nous oĂąrir Ce jour si doux Pour nous tous HĂątons-nous De commencer A Walser , A dan»or » RODOLPHE. On sait qu'en France Au bal tout danse , JuSqĂč^Ă l'argent j Cest amusant ! CHOEUR. Ah Ăź quel plaisir , Va nous offHr Un jour si doux Pour noud tolis^ HĂątons-nous ĂŻc commencer A Walser , A danser. Au moment oĂč madame de et Rodolphe sa^^ luent tout le monde et font placer les dames dans la salle du bal 'y un domestique entre et annonce . LE DOMESTIQUE. M. RobertĂźn et M. le colonel Grndner. Madame de va au-devant d'eux apec em- pressĂ©ment. On referme les trois portes » ROBERTIN. Bonjour , belle dame ^ bonjour. MAD. DE Que je VOUS sais grĂ© , mon ami, de m'avoĂźr prĂ©sentĂ© uii militaire aussi distinguĂ© que M. le Colonel. LE COLONEL. Madame , dites tout bonnement un militaire qui a toujours fait son devoir. MAD. DE , au Colonel. Croyez , monsieur , que c'est avec le plus vif plaisir que je reçois chez moi le parent d'un homme aussi recommaadable que M. Robertin. ROBERTIN. Ah!., ah!.* vous ĂȘtes trop bonne... non, vrai..^ LE COLONEL. Oui, c'Ă©tait un brave homme avant que l'ambition ne lui eĂ»t tournĂ© la tĂ©te..^mais que voulez-vous ? tout le monde s'en mĂȘle Ă prĂ©sent. ROBERTIN , bas au Colonel, Taisez-vous donc, beau-frĂšre , vous allez me faire un aÂŁFront devant ces dames... LE COLONEL. ^ Pourquoi vous obstinez-vous Ă vouloir ĂȘtre en place* 9 ROBERTiy. Je veux ^tre en place , je veux ĂȘtre en place , c est clair , ça me convient ; d'aiUeurs , c^est une affaire arrang5e madame me protĂšge, et je serai, malgrĂ© vous, receveur-gĂ©nĂ©ral. MAD. DE Oh! inespĂ©rĂ© que M. le Colonel reviendra de &es prĂ©^z, ça se rend quelquefoiii^ 25 AOBĂRTIN. Mais tons avez trop d'honneur , je le peii9e. RODOLPHE. Oiii, de rhonneur je respecte les lois , J'en fais serment ! ^ BOBCRTIN. Jeune homme , je Toas crois. Rodolphe. Je dois beauconp, et, chose peu commune. Je veux solder mĂȘme les usuriers, ^ Et ne crains pas les protĂȘts, les huissiers , Car je n'ai rien , mais toule ma fortune I . . Je la partage entre mes crĂ©anciers. j Venons au fait , ĂȘtes- vous amoureux , jeune lioiQme ? RODOLPHE. Oui , comme un fou ! Ă part . Oh mais , quVst-cc que je dis-lĂ , ^e m'adresse bien ! haut . Quand je dis oui , c esi-Ă - direnon , c'est la force de riiabiiude, le naturel m'cmporie le fait est que je ne suis pas amoureux du tout, ROBERTIN. Ah! Ă la bonne heure, j'en suis charme. Voyons... Un emploi de deux mille Ă«cus , le plaisir de voyager, vos dettes acquittĂ©es , et quarante mille francs comptant , en or , vous feraient-ils plaisir ? BODOLPHE. PMt-il !âąâą a-t-on jamais fait une pareille demande? BOBERTIN. ' m RĂ©flĂ©chissez et rĂ©pondez oui ou non. BODOLPHE. Oui 5 je rĂ©flĂ©chirai plus tard , j'ai le temps. ROBKHTĂźN. âą Touchez donc lĂ ... mais il y a uuc petite condition... BODOLPHE. Ăa m'est Ă©gal, je les accepte toutes... qu'est-ce que c'est?.,. BOCERTIN. Il faut vous marier. RODOLPHE. Me marier ! eh ! bien , vous me croirez si vous voulez , j'y pensais tout-Ă -l'heure... maisavec qui ?... avec quelque vieille douairiĂšre, je parie... BOBEKTIN. Au contraire , c'est une jeune personne , belle , sage , pleine de grĂąces et de. vertus. LĂ©onide, 4 RODOLPHE. Ah ! cesi que c'esi bien plus Ă t6\e comme ça! ROBERTIN. Etes-vous sĂ»r du conseaicmcnt de vos parens ? RODOLPHE. Je VOUS le garantis. .. [Ă part. Ce serait bien le diable s'ils me refusaient 5 je u^en ai, pas. ROBERTIir. Ainsi , j'ai votre parole ? RODOLPHE. D'honneur. ROBERTIN. J'y compte. Demain vous nous accompagnerez, madame de cl moi , Ă Surcsne; vous y verrez votre femme. RODOLPHE. ĂasufGi. Ă part. Mafcmme !... Je m^y perds.... es t-cp un rĂȘve? non, je. veille... d fortune ! fortune, me voilĂ sijr ta roue... ma chĂšre amie, je t'en supplie/ ne me laisse pas retomber. ROBERTJN. On vient ; de la discrĂ©tion surtout, Ă part. Cela me coĂ»te un peu cher; mais n'importe, je serai receveur - gĂ©nĂ©ral , et je me rattraperai bien bur mes bons au porteur et l'escompte. SCĂNE XIV- Les MĂȘmes, Mad. DE MATHILDE, LE COLONEL, CHARLES, la SociĂ©tĂ©. ROBERTIN, allant au'le\^ant de madame de St.'Elme qui parait la premiĂšre. Tout est convenu , j'ai sa parole. MAD. DE bas Ă Bobertin. Bien , vous donnerez h voire fils un ordre qui le tienne Ă©loignĂ© quelque temps , et nous laisse la libertĂ© d'agir. ROBERTIN , de mĂȘme. Fiez-vous Ă moi. LE COLONEL, paraissant et tirant Rohertih Ă l'Ă©cart. FrĂšre , j'insisic plus que jamais , sur ce que je vous ai dĂźt,- l'alliance que vous voulez former est absurde , l'ambition vous fait perdre la ictc , et si vous persistez dans votre projet, je Ae vous reverrai de ma vit. ROBERTIN. ^ Eh! bien, on se passera de vous, car cVst insupportable ^ a la fin 5 Ă demain le contrat. Final de M. Doche. CHOEUR. Partons , l'heure s'avance^ Ce jour, marquĂ© par le plaisir, Aux Ă©poux donne Tassuranoe D'un doux et riant ayenir ! ROBERTIN ET MAD. DE BientĂŽt, mon espĂ©rance , GrĂące a mes soins, va s'^accompUr Une noble et riche alliance M'assure un brillant avenir. MATHĂŻLDE. H Car dans la botte , en peu dHnstans, L' mari , les carfs, la richesse, - Tout ça rentre ter en mĂȘme temps. MAD. HĂBERT.' Ccst-Ă -dĂźre que tu ne crois pas Ă ce que j'annonce ? LODISON. Si , si , tout d' c'est plus fortqiie moi , voyez-vous, et quand fai ben envie d^queuqu'chose , f espĂšre toujours en attendant mieux, MAD. HEBERT* Et toi , mon en&nt ? LĂONIDE. Tu sais bien que tu as toute ma confiance. Air Aimer, c'est toute ma science. de Romagnesi . Tu lis dans ce \en , que pour moi L'heure des chagrins est finie , Car il m'apprend qu'auprĂšs de toi. Je dois passer toute ma vie. Quand^ chaque jour , Ăź' Toiz Avec bontĂ© me le prĂ©dire , Je dĂ©sire ce que je crois y. ÂŁt je crois ce que je dĂ©sire MAD. HĂBERT , lui sert'ant la main. QiĂšre enfant !... Voyons. âąâą Je fais ma rĂ©ussite. âąâą c'est pour tnaLĂ©onĂźde... fai pensĂ© quelque chose âąâąâą LĂONIOE. Et moi aussi... Tiens, tu en es lĂ ... compte bien... MAD. HEBERT, Une... deux... LĂONIDE. Ah l maman , trois dix ! MAD. HĂBERT* C'est pourtant vrai , les voilĂ ... ce qui veut dire amour, mariage, bonheur...,, eh! bien, ehl bien, Louison , que ÂŁais- tu encore lĂ Ă nous regarder en riant ? LOUISON. C'est rien , madame, c'est rien... c'est qu'jai aussi mon idĂ©e sur quelqu^un , moi , et jVrais pas fĂąchĂ©e d'savoir s'il y aura tout d'mĂ©me du mariage et du bonheur... quant Ă Tamour, ça y est. MAD. HEBERT. Oui dĂ ?... c'est bon , je te promets de faire une autre rĂ©us- site pour toi. {Ă LĂ©onidc. ÂŁh ! bien^ qu'est-ce donc? tu pa^ rais pensive , tu soupires , mon enfant. LFONIDE. . Oui... ce que tu m'as dit... ce que j'avais pensĂ©. âąâą Il tard bien avenir!... MAD. HĂBERT. Qui donc ? LEQNIDE. Lut, 50 MAD. hĂ©bert. Ăh! f entends, j'entends, il n^y a qu'un hommes monde idont on parle ainsi.. ah! ra, tu l'aimes donc bien?.. LĂONIBE. M. Charles n'est-il pas le fils de celui qui a sauve ta fortune, ^et assure ton bonheur? MAD. HĂBERT. C'est-Ă -dire, que c'est par amitiĂ© pour moi , que tu as de l'amour pour lui ?.. oh ! ne rougis pas... il est possible que..- nous verrons... les trois dix... LODISON. Et ben , vous m'croirez si vous voulez , mais j'comprends trĂšs-bien c'qui arrive Ă marnsell', moi , car c'est just' comm* ça qu'ra m'a pris, avec c'gros joufflu d'Jacques, vot'ja cdi- nier... non, c''est vrai , il avait dsattentions pour madame , et j'en Ă©tais ben ais^... il s'en est aperçu , lui qui n'est pas bĂ©tCi et puis; et puis... enfin, j'I'aime , quoi ! esi-c' clair?... CHARLES , dans la coulisse. Carde mon cheval... voilĂ pour toi. LĂONIDE. C'est sa voix ! LODISON. Tiens, c'est l'jeune homme... il est un peu en r'tard y tout d'mĂ©me... MAD. HĂBERT. Allons , Louison , vite le de'jeĂ»ner !.. LOUISON. J'y vas , madame , j'y vas... Elle va chercher le dĂ©jeĂ»ner ., Charles entre. SCĂNE II. Les PrĂ«cĂ©dens, CHARLES. . IWAD. HĂBERT. Venez , venez vous faire gronder. LĂONIDE. Nous vous attendions avec impatience... CHARLES. Vous? LĂONIDE. Ma mĂšre a tant de plaisir Ă vous voir !.. 5i CHARLES. Croyez que si je ne suis pas arrivĂ© plutĂąt, cVst bien maigre tnoi... efi effet; suis-je nulle part aussi bien qu^auprĂšs de yous? M AD. HĂBERT. Eh ! mais, vous dites cela d^un ton qui me fiait trembler. âąâą vous Ă©ies triste , rĂȘveur. .. qu avez-yous donc , mon ami ?.. LOUISON. Eh! bien , j'avais remarquĂ© ca aussi , moi... T jeune homm' a Fair tout je n^sais comment. LEONIDE. Quel malheur avez-vous Ă craindre T CHARLES. Aucun... je vous assure. LEONIDE. t Si fait y si fait, vous avez des chagrins, et vous nous les cachez... qui donc vous consolera ? LOUISON. C'est juste, au fait, qu^est-ce qui vous consolera?., tiens , j ai oubliĂ© les couteaux 1 Elle va chercher les couteaux âą CHARLES. U faut que je m^Ă©loignc... LEONIDE. Vous Ă©loigner. ' CHARLES. Oh! pour peu de temps... cependant, je n^ai pas voulu partir sans vous faire mes adieux... LĂONIDE. Vos adieux !.. ah ! que ce mot fait mal !.. MAD. HĂBERT. Allons , allons , ne vas-tu pas t^affliger tout de bon ?.. puis et d'ailleurs je rĂ©ponds d tout. Air De Partie carrĂ©e. Du joyeux parlementaire , De ma future il faut toucher \e. creur Oui, pour mon compte, il faut tĂącher de plair y Or, je vous crois trĂšs-bon ambassadeur Si les soupirs ne vous font pas comprendre , Je vous permets la dĂ©claration Soyez enfin galant, aimable et tendre , Par procuration. Il sort. SCĂNE VII. ROBERTIN , Mad. DE ROBEtĂźTIN. Je crois, dieu me pardonne , qu'il se moque de moi. MAD. DE , souriant. Non, non, vous connaissez son caractĂšre... sa tĂȘte a fail depuis longtemps divorce avec le sens commun... mais , tel qu'il est, il seconde Ă merveille nos desseins, ainsi uousde- Yons nous prĂȘtera son humeur. BOUERTIN. C'est juste , c'est juste 5 vous avez toujours raison... ah ! ça LĂ©onide, ^ 40 nous disons donc qu'il va falloir me fĂącher , menacer , pout arriver ensuite... MAD. DE Au contraire, j^ai change d'idĂ©e; vous ne vous fĂąoherez pas. ROBERTIN. , Bien, bien. M AD. DE Vous ne ferez point de menace. ROBERTIN. J'entends , j'entends. MAD. DE Vous me laisserez parler et agir j pour agir ensuite et parlĂ©e comme moi. ROBERTIN. C'est convenu ; mais ne puis- je savoir pourquoi ?... MAD. DE Si fait , au lieu de partir , comme vous lui aviez ordonnĂ© ,' votre fils est encore revenu ici ce malin , il peut y reparaĂźtre. Il est donc important pour nous d'Ă©loigner d'abord LĂ©onide de ces lieux. Nous arriverons Ă notre but , en changeant ^nos moyens... mais on approche... delĂ prudence... Ă©coutez, re- gardez, et vous me comprendrez. ⊠ROBERTIN. Ă merveille , Ă merveille , j'Ă©couterai , je regarderai et je comprendrai... si je peux. SCĂNE VIII. Les PrĂ©cĂ©dens, LĂONIDE, Mad. HEBERT, LOUISON. Louison et LĂ©onide aident Madame HĂ©bert Ă destendre les marches. MAb. HEBERT. Que voĂźs-je ?M. Robertin... LEONIDE. Est-il' possible ?... le pĂšre de M. Charles, le bienfaiteur d^ ma mĂšre ! ahl monsieur... Elle lui baise la main .^ ROBERTIN, Eh ! bien , eh I bien , qu'est-ce que vous faites donc ? pauvre petite. MAD. HEBERT, Combien nous dĂ©sirions votre prĂ©sence ! 43 LEONIDE. GVst vrai. .. nous voas attendions tous les jours , nous par- lions de vous Ă chaque instant... ah! vous devez ĂȘtre bien heureux 9 si le ciel exauce les vĆux que nous ne cessons de iormer pour vous ! ROBERTIN 9 regardant madame de Vous ĂȘtes trop bonnes... je... certainement. Je suis aussi trĂšs-content de vous voir.... parce que.... comment donc... Ă parL Quelle rĂ©ception !... je suis tout interdit , je ne sais plus que dire , moi ... MAD. HEBERT. Vous nous avez donnĂ© tant de^ motifs de bĂ©nir votre nom y t[ue , j^en suis sĂ»re , votre arrivĂ©e ici est pour nous le prĂ©- sage d'un nouveau bonheur I... mais veuillez m'expllquer , s'il vous plaĂźt , le but de votre visite ? ROBERTIN. Vous expliquer le but de ma visite... assurĂ©ment... c'est bien mon intention... voilĂ ce que c est , voyez-vous... je... c'est-Ă -dire... il faut que vous sachiez... oui... non... MAD. DE Ă Ăobertin. Laissez-moi parler. ROBERTIN , de mĂȘme. Je ne demande pas mieux. LOUISON , Ă part. Qu'est-c' qu'ils ont donc Ă chuchotier comm' ça ^ MAD. DE , souriant. Vous ne devineriez jamais, ma bonne madame HĂ©bert, pourquoi nous sommes venps Ă Surestie ^ il faut bien que je vous le dise nous Venous vous enlever , vous , votre aimable enfant, et jusqua Louison. ROBERTIN , Ă part. En voici bien d'un autre ! MAD. HEBERT. Mais... c'est une plaisanterie. MAD. DE Non vrainrfent ^ n'est-ce pas^ M. RobertĂźn? ROBERTIN. Sans doute, sans doute, nous vous. enlevons, {Ă parf^. le ne sais pas du tout oĂč na va nous conduire, par extmjlo ; fflais c est Ă©gal. MAD. DE M. Robertiu a Ă©tĂ© instruit de l'amour de son iils pour 44 madeĂźhoĂźselle LĂ«onide... une seule chose la raĂ«contentĂ©, c'est le mystĂšre que lui en a fait M. Charles; Ă c'est uniquement de son peu de confiance qu'il veut le punir ; or , voici ce qu'il a imaginĂ© pour cela. ROBERTIN , Ă part. Je ne serais pas fĂąchĂ© d'apprendre ce que j'aĂź imaginĂ©... MAD. DE M. Charles*est venu ici ce matin , n'est-il pas vrai? LĂONIDE. Oui , madame. LOUISON. Et son oncle aussi... qui a des grandes moustaches. âąâą ROBERTIN , bas Ă madame de St^^Elme. Diable I diable ! dĂ©pĂ©chons-nous. MAD. DE Ils doivent revenir, sanis doute ? MAD. HEBERT. BientĂŽt... ils nous l'ont prom'is. MAD. DE Ehl bien... mais ce projet va vous paraĂźtre bizarre... je ne sais comment il est venu Ă l'esprit de M. Robertin. ROBERTIN , Ă part. Ni moi non plus. MAD. DE *Quelqu Ă©trange qu'il soit cependant , on peut l'exĂ©cuter. . . il faut que ces me^sieurs , de retour Ă Suresne , prennent au sĂ©- rieux, l'enlĂšvement, qui n'est pour nous, comme vous le disiez tout Ă l'heure, qu'une plaisanterie. ROBERTIN , Ă part. AH ! je commence Ă comprendre. MAD. HEBERT. Pourquoi donc tout cela ? , MAD. DE Vous allez le savoir... ma voiture... nous attend3 nous partons... de faux renseignemens , donnĂ©s sur la roule que vous aurez prise , sur les personnes qui vous auront accom-^ pagndes , sur les circonstances de votre dĂ©part, feront croir^ Ă M. Charles que celle qu'il aime est perdue pour lui. Il se dĂ©sespĂ©rera , et le colonel et lui se mettront sans doute aussitĂŽt sur vos traces. Pendant ce temps , nous arrivons h Paris 5 nous terminons les ^apprĂȘts du mariage. ... 45 LEONIDE. Qu'entends-je ! MĂD. HĂBERT , Ă Roberlin. Vous consentez donc?.. LOUISOK. Il consent ?. âą ROBERTIN. Plait-il? Ă part. C'est-Ă -dire que je recommence Ă ne plus comprendre. MAD. DE Ecoutez , aprĂšs bien des recherches infructueuses , M; Charles revient chez son pĂšre , et au moment oĂč il se croit le plus malheureux , on lui annonce enfin son bonheur. VoilĂ notre projet de vengeance. LOUISON. Comment, m'sieur, c'est vous qu'a eu c't idĂ©e-lĂ ? c'est gen- til! je n l'aurais jamais cru , par exemple. ROBEKTIN. Oui , au fait , l'idĂ©e n'est pas mal... Ă part . Je n'y en- teuds plus rien du tout. MAD. DE Eh ! bien , mademoiselle , Ă©tes-vpus contente de nous 7 LEONIDE. Vous ne pouvez douter de ma reconnaissance , madame } mais pourquoi vouloir affliger M. Charles. Air d'AĂšisiippe, Puisque l'hymen aujoard'hui nous rassemble. Tout, entre nous, doit devenir commun. Punissez-nous... mais tous les deux ensemble, Car, dĂ©sormais nous ne ferons plus qu'un. Ah Ăź de nos cĆurs ne rompez pas la ciiaine^ Epargnez-lui des instans de douleur, Et donnez-moi la moitiĂ© de la peine, puisque j'aurai la moitiĂ© du Bonheur. MAD. HEBERT. Allons, allons , rassure-toi, ce n'est qu'une Ă©preuve, et ce projet me sourit assez , moi... oui , je crois voir dĂ©jĂ le trou- ble et la joie de ce pauvre jeune homme... mais il y a une chose Ă laquelle je ne puis consentir , c'est d'emmener Loui- son avec nous , il faut qu'elle reste pour tout fermer dans la niaison. 46 LOmSON. Ăh ! j^aurais pourtant ben voulu ^tre enlevĂ©e aussi , moi , c^est^i amusant d'aller en caresse! MAD. HEBERT. Non , non , Louison ^ na ne se peut pas... si tout le monde j s^en va , alors il n'y a plus de raison pour... elle continue Ă gronder bas. MAD. DE Mais si elle allait ĂȘtre indiscrĂšte , et nous trahir. LOUISON. Moi?., ohy nanni'i j'raentirai aussi bien quVous... aussi bien qu'vous pourriez l' faire vous-mĂȘme, allez, madame... avec ça cju'j'ai dĂ©jĂ un peu d'habitude... oh ! soyez; tranquille, $oyez tranquille xbettez-moi seul'ment dv^ complot ; et vous verrez... j' leur cont'rai dVhistoires... j^ les dĂ©soVrai, quoi !.. jjĂomDEjhas. Je t'en prie , ne lui fais pas trop de chagrin. recevoir Phommage Oui, venez J znzHBLE. \ I^u plus tendre* des Ă«poux. LĂONIDE. 11 faut donc fuir le village OĂč tout paraissait, pour nous. Offrir , chaque jour , le gage De Tavenir le plus doux. ROBERTIN. Mais , Ă«loignons-nous bien vite 5 Ici Ton pourrait nous voir. LEONIDE. Maigre' moi , mon cĆur palpite ; Est-ce de crainte ou d'espoir. ensemble. Venez, loin de ce village; âą Il faut donc fuir le \illage» RoherLin s madame de madame HĂ©bert et LĂ©onidc sortent par la droite. A^ la fin de l'ensemble, Louison crie les v'iĂ ! les v'iĂ ! { Fin du DeuxiĂšme Acte. 48 Jâ â â ^â 1 1â.^â Il . I I I . I - .1 I In I I I I lit ACTE m. JLe théùtre reprĂ©sente un petit salon richement ornĂ© ,âą Ă droite j icn bureau de travail et un cartonnier; Ă gauche, un canapĂ© et des fauteuils. SCĂNE PREMIĂRE. Domestiques, RODOLPHE. RODOLPHE. Oh ! lĂ , lĂ !... je n'en puis plus !... c'est ^gal , je me suis bien amusĂ©... Dieu ! la belle chasse !... qu'on dise mainlcnant que je ne suis pas un chasseur de premiĂšre force. Air f^ audeifllle dei Scythes, Depuis longtemps je marchais sur la route, \ Sans rencontrer ni lapins , ni perdrix , Quand prĂšs du bois j'entends du bruit ;... jVcoute... Je vois un liĂšvre entrer dans un taillis bis . Sans l'ajuster, aussitĂŽt je m'empresse Pe le tirer... le coup part Ă l'instant... Vite , je cours ... mais voyez quelle adresse ! 1 r âą . Je vise un liĂšvre et j'attrape... un faisan. j Pauvre animal ! oĂč diable aussi vas-tu te trouver sous mon plomb! c'est avoir du malheur... Henri, tu le donneras au chef... mais surtout ne dis Ă personne que c'est une victime de iWreur... A propos , est-ce que M. Roberiin n'est pas encore de retour ? LE DOMESTIQUE. Pardonnez-moi , monsieur 3 mais on nous a dit qu'il ne rentrerait Ă l'hĂŽtel qu'aprĂšs avoir fait quelques cmpleites avec madame de et d'autres dames qu ils ont amenĂ©es. // s'Ă©loigne âą RODOLPHE. J'entends... les prĂ«sens de noce , sans doute... les parures. A la porte. Ah! dis donc, Henri, tu me prĂ©viendras aussitĂŽt que ma future sera arrivĂ©e , entends-tu ? SCĂNE IL ' RODOLPHE, MATHILDE. MATHILDE , en entrant. Votre future ! ... comment , M. Rodolphe , il est donc vrai, TOUS allez vous marier ? 49 BODOLPHE , Ă part. Elle Ă«taĂźl lĂ !... Ah! si j'avais su... ^Ilaut. Eh! bien, oui, mademoiselle Mathilde, dĂ©cidĂ©ment , je rae sacrifie, JA m'immole au salut... de mes crĂ©anciers... mais vous, niade- moiselle, vous allez aussi , aujourd'hui mĂȘme... ah ! MATUILDE. Que voulez-vous?,., on l'exige. .. vous soupirez, je crois? RODOLPHE. Oui... Ă ce qu'il parait... c'est singulier, n'est-ce pas, qoard on n'en a pas l'habitude ? MATUILDE. Et... votre future est-'^lle jolie ? RODOLPHE. Charmante , dĂ©licieuse , adorable !... Ă ce qu^on dit... car jenai pas encore l'honneur de la connaĂźtre... MATHIUE. Vous ne. la connaissez pas ? RODOLPHE. Vous me croirez si vous voulez, je ne sais pas morne son nom... c'est drĂŽle , hein?... un mariage comme ra... ah! ou a beau dire, il est fort dĂ©sagrĂ©able d'Ă©pouser une personne^ quand on n'est pas bien sĂ»r de n'en point aimer une autre !... MATUILDE. Une autre?... RODOLPHE. Sans doute... mais c'est un secret, et vous seriez la derniĂšre Ă qui je devrais le confier. . . . MATHILDE. Pourquoi?... je ne vous cache pas mon chagrin, moi... j'en ai beaucoup... Air uih ! si madame le savait. Tons deux il faut donc au]ourdliiii Qu^Ăč jamais Vbymen nous eu{^age !... Vous aimerez votre femme* , ] 6 ma mĂT I, Ci.>K> ÂŁR8EMBLK. 60 Hcprisede Vensemhle^ BOBERTiy , MAD. DE Calmez-vous... de frayeur , etc. LĂONIDE^ . Maigre moij.. de frayeur , etc. RODOLPHE. 'Pourquoi donc de frayeur . Son Ăąme est-elle Ă«mue ? Il semble que ma vue Augmente sa douleur. SCĂNE VIIĂ. RODOLPHE, LĂONIDE. RODOLPHE , Ă part. Eh! bien, ils s'en vont... ils nous laissent... ce n'est pas' l'embarras, il faut bien que je fasse enfin connaissance avec ma femme... je vais* toujours lui demander son nom... Eh! bien, qu^st-ceque j'ai donc?... je ne savais pas que j'Ă©tais timide , moi... haut. Mademoiselle, au point oĂč nous en sommes, la question que j'ai Ă vous adresser vous paraĂźtra peut-ĂȘtre sin^ guliĂšre... je dĂ©sirerais savoir... comment on vous nomme? LEOjĂŻIDE. LĂ©onide ^ monsieur. RODOLPHE, sansgattĂ©^ LĂ©onide , c'est charmant !... moi , je m'appelle Bodolphe ^ ce n'est pas mal non plus, n'est-ce pas?., mais votre famille?.. LEOmDE. Je n'en ai pas. RODOLPHE. Vous n'en... {Ă part* C'est donc absolument comme moi. Quel rapport !... allons, c'est sur , le cieltnous a créés Tua pour l'autre. LĂONIDE , Ă part. Que je souffre ! RODOLPHE. Vous m'avez dit , mademoiselle , que vous n'aviez pas de famille.... qui donc vous a donnĂ© le nom que vous portez ?.. LĂOKIDE, lei^ant les yeux au cieL Une mĂšre!... RODOLPHE, Eh ! mon dieu , qu'avez-vous?...^ vous pĂąlissez... luipre^ 6i nant la main. Ăh ! mademoiselle , je serais bien malheureux^' et vous bien Ă plaindre , si je vous inspirais tant d'effroi.. , et peut-ĂȘtre de haine... dites-moi , LĂ«onide , pourrez*youfi m'ai- Ă»ier? LĂONIDE , souriant amĂšrement. Non. RODOLPHE. {jipart. Eh ! bien , elle est franche , an moins. Haut m Et cependant vous m'Ă«pouserez? LEONIOE. Oui. RODOLPHE , Ă part. Gest positif rĂą... est-elle coupable?.... est-elle innocente ? lest-cUe sacrifiĂ©e ?.âąâą/ en vĂ©ritĂ©, c'est un chapitre de roman !.. LEONIDE. HĂ©las ! je ne vous trompe pas, monsieur , je suis Ă vous'..» ou le veut... j'obĂ©is... n^en demandez pas plus. RODOLPHE. Que dites vous ?...,ah ! j'aimerais mieux mourir que de faire votre malheur !... je ne comprends rien du tout Ă l'aventure qui nous rĂ©unit. On m'offre , pour vous Ă©pouser , un sort brillant, mais vous possĂ©der malgrĂ© vous, dans les larmes, j'amais !... j'ai une mauvaise tĂȘte, mais mon cĆur vaut mieux que ma tĂȘte... confiez-vous Ă moi , parlez-moi sincĂšrement âąâąâą. Tonlez-vous que je refuse votre main?... je le ferai...' LEONIDE, Oh! non, monsieur, je vous en supplie, ne me refuseĂŻ pas, laissez-moi sauver ma mĂšre!... je vous ^evrai plus que la ?je Ăź RODOLPHE. Aie De la mort de Bayard, Goul^ n Pourquoi ces pleurs et ces allarmes. LEOJVIDE. pardonnez-moi des regrets superflus , / Si , maigre' moi , je yerse encor des larmes , . BientĂŽt, monsieur, vous ne les verrez plus ! a part. Erskiible. Adieu , bonheur ! adieu , beaux jours 1 RODOLPHE , Ă part. Adieu, Mathilde, il faut que je t'oublie; Mais, je le sens , je t*aimerai toujours. Helas ! sans toi, s^il faut passer ma vie , Adieu, bonheur! adieu, beaux jours! 6. SCĂNE IX; Les PrĂ©cĂ«iens, Mad. DE ROBERTIN, parens et amis de Roberiin. ROBERTIN I il est toujours Ă©mu , prenant Jtodolphe Ă part» Eh ! bien, jeune bomme, que dites-vous de votre future ? RODOLPHE. Qu'elle serait charmante, si... ROBERTIN. Comment ?... * MĂD. DE , Ăą LĂ©onidet Les tĂ©moins vous attendent... les voitures sont prĂȘtes.... Youlez-vous partir Ăź 0 LEONIDE. DĂ©JI ? RODOLPHE , Ă JRobertin. J'espĂšre que vous m'expliquerez ... ROBERTIN. Rien, c^est une des clauses du traitĂ©. RODOLPHE. C'est entendu, nous verrons cependant... Ăą fortune... destin, TOUS ĂȘtes plus fous que moi !... allons , partons. // i^a causer auec les parens . LĂONIDE , Ă Jtobertin. Avant de nous Ă©loigner , j'ai une grĂące Ă vous demander... c'est de me permettre de voir ma mĂšre pour la derniĂšre fois. . oh! ne craignez rien... mon sort est arrĂȘtĂ©... je ne parlerai pas, car elle refuserait mon sacrifice... j'entends sa voix... ah! je vous en supplie... que je puisse l'embrasser encore ! tenez , vojez... je ne pleure plus !... ' SCĂNE X. LesPrĂ©cĂ©dens, Mad. HEBERT, LOUISON. MAD. HEBERT, s' appuyant sur le bras de Louison. Mais va donc un peu plus vĂźte , Louison.. LOUISON. Est-elle drĂŽle donc, maman HĂ©bert !.... aujourd'hui elle court comme un basque. MAD. HEBERT, Ă ZĂ©onide. RĂ©joui$-toi, rĂ©jouiL-ioi, mon enfam... le croirais-lu? encore 65 les trois dix et le valet de cĆur... LĂ©onide sourit pĂ©nible'^ meni, RODOLPHE y bas Ă Bobertin , sans gaiiĂ©. Cest , le valet de cĆur... on jeune homme blond.. i» c'est moi , Ă la couleur prĂšs. . . M AD. HEBERT. M. Robertin est si bon !... LEONIDE. Oui... il n'a songĂ© qu^Ă mon bonheur, au tien surtout... car, sans toi pourrais-je ĂȘtre heureuse ?.. . LOUISON, Ă pari. ÂŁh ! ben , coinm' elF dit ça donc , mamselle !... ROBEATiir j bas Ă madame de St.^JSlme. Accompagnerons-nous les futurs ? HĂD. DE , de mĂȘme, "Son I pas vous, je crains votre faiblesse... quant Ă moi y Redescendrai avec eux^ mais je les quitterai pour aller ches le ministre.». ROBERTiir , de mĂȘme. Ăhl c^est juste ^ il faut aller chez le ministre. Diable! n'oublions pas ça ?... {Ă Rodolphe. OSrĂ©z-lui la main, RODOLPHE^ se rapprochant de LĂ©onide* Mademoiselle. MAD. HUBERT. ÂŁh ! bien , eh ! bien, oĂč Temmenez-vous donc? htoniDZ , faisant un effort sur elle-mĂȘme. On va... on va me prĂ©senter Ă ma nouvelle famille. MAO. DE Oui , madame. âąâą rassurez- vous.. âąâą elle sera bientĂŽt de re {haut* Si vous vouliez rentrer dans votre appartement^ madame?.. LE COLONEL. Au contraire , je prie madame de rester ^ ce que j'ai Ă dire la regarde aussi et je veux qu'elle m'entende. {Ă Jtobertin . OĂč est LĂ©onide ? ROBERTIN , Ă part. Diable d'homme! LE COLONEL. OĂźi est LĂ©onide? MAD. HĂBERT. Mais tout Ă l'heure elle Ă©tait encore h... elle dpousa C 65 - il, Charles, et ce n'est que pour cela que nous avons tous çpittĂ© Suresne. ĂIOBERTIN , Ă part. Ouf!... et madame de qui n'est pas lĂ encore pour me tirer d'embarras 1 . . . LE COLONEL , Ă Robertin. VoĂźlĂ donc votre plan dĂ©couvert !... il vous fait honneur !. MAD. HĂBERT, Qu'entends-je ? LE COLONEL. Je vous ai dĂźt hier que vous Ă©tiez un fou , maintenant je viens vous dire que vous ĂȘtes un mĂ©chant homme !... ROBEKTIN. Monsieur 1... monsieur, je suis le pĂšre de Charles... fai des droits sur lui , et vous n'en avez aucun... par voire en- tĂȘtement vous m'avez obligĂ© d'employer un moyen violent. > et pour le forcer de renoncera LĂ©onide, eh! bien, j'ai disposĂ© de la main de cette jeune personne.., elle sera la femme d'un antre !. MAD. HĂBERT. D'un autre ?... pauvre enfant , elle est perdue pour moi. LE COLONEL. Corbleu !.. par toutes les batailles oĂč j'ai versĂ© mon sang ^ si, vous n'Ă©tiez l'Ă©poux de ma sĆur , si... mais venons au fait.» vous ĂȘtes pĂšre , vous aimez votre fils , vous l'aimez tendre- ment , malgrĂ© votre cruautĂ© envers lui... ROBEATIN. Oui y monsieur». âą oui , je l'aime. LE COLONEL, Eh ! bien , lorsque vous m'avez dit frĂšre ^ je vous le con* fie, ayez soin de sa jeunesse 9 c'est mon bien le plus cher... si au heu de lui donner de nobles sentimens , j'eusse Ă©tĂ© le dĂ©shonorer, le perdre, le dĂ©tacher de vous , rĂ©pondez , qu'au- rai-je mĂ©ritĂ© en reparaissante vos yeux! vous vous taisez.. âą dites , dites hardiment que j'aurai$ mĂ©ritĂ© qu'on me fit sau ter la cervelle Ăź^.. jugez- vous donc... quavez-vous fait de la jeune fille que sa bonne mĂšre vous avait aussi confiĂ©e ? vous avez, sans pitiĂ©, dĂ©chirĂ© son cĆur... qui a pu vous donner 1 audace de fixer son sort ? de quel droit la jetez-vous sans pudeur dans les bras d'un autre ?.. pourquoi toutes ces \iĂ \,ĂŻ^-^, ^ues, toutes ces faussetĂ©s?., rĂ©pondrez-vous?.. /, 66 Mais.*., mon frĂšre. ' LE COLONEL. MaĂŻs... mais cette infortunĂ©e , Ăčette enfant admirable » que Toui^ vouliez sacrifier... c'est mon sang ^ ma yie... mon es poir , c'est ma fille , monsieur!.. ROBERTIN. Juste ciel ! M AD. HEBERT. .Vous 9 le pĂšre de ma LĂ©onide. LE COLONEL. Oui, elle m'^a coĂ»te seize annĂ©es de larmes et de dĂ©sespoir. . c^est ce qui me reste de mon bonheur , de flies remords , et quand , pour la premiĂšre fois , je. vais lui donner le plus doux nom , quand mes bras vont la serrer , c'est vous , vous mon frĂšre , qui me l'arrachez. . ROBERTIN 9 pleuram. LĂ©onide , sa fille ! .. ma niĂšce , et j'ai^pu.. . mais en ce mo^ ment... oh ! lĂ !.. quelqu'un !.. Ilappelle et sonne Ă casser toutes les sonnettes âą LE COLONEL. Pourquoi ce nouveau trouble? ROBERTIN, dans le plus grand troublei On la marie?.. LĂ COLONEL. Ah ! malheureux ! SCĂNE Xffl. Les PrĂ©cĂ©dens , CHARLES , LĂONIDE , RODOLPHE , MATHILDE , Mad. Ils entrent par le fond. Madame de, St.^Elme entre seule per une porte de cĂŽtĂ© . RODOLPHE, entrant le premier. . .Tout est fini. LE COLONEL y ET MAD. HEBERT. Grand dieu !.. RODOLPHE. Que yols-je ? le Colonel ! . . . LĂ©onide^ embrassez votre pĂšre* *LÂŁONn>E^ se jetant dans les bras du Colonel ^ puis ^ dans ceux de madame HĂ©bert^, Mon pĂšre! 67 RODOLPHE. Ah! ça, maintenant, qu^on m^Ă«conte. Air Walse du premier prix. Fils du hasard , on m'a dit qoe ma rie , Dont l'avenir par le tort Ait trac^ » Devait finir }>ar un trait de folie , Car , c'est ainsi qu'elle avait commencĂ©. ObĂ©issant au destin qui me guide , Jallais , hĂ©las I accomplir ses an^ts , ÂŁt devenir l'Ă©poux de LĂ©onide , Pourtant une autre ensnortait mes regrets. Kons arrivons , nous cj^trons dans la salle... Un homme noir, fier de son embonpoint^ Vient nous ofiVir Ht plume conjugale. C'Ă©tait l'hymea sous les traits d'un adjoint. Il'nous adresse , Ă moi commo a ma femme f Un beau discours... ah ! ci*and dieu ! quel ennui! 3Vous disions non , dans k fond de notre Ăąme ; ^ Tout haut, pourtant, nousallio&s lui dire oui, Lorsqu'Ă la porte on crie , on fait tapage , Un jeune homme entre, et d'un air peu moral ^ Vient a'opposer Ă notre manage !Et disperser le corjfs municipal . Cest Charles , alors ma femme la premiĂšre IjC reconnaĂźt et tombe dans ses bras ; ^ Bureaux, tĂ©moins, registres ^ secrĂ©taire, Parens, dossiers, tout tombe a'ec fracas. On se relĂšve et l'on cherche Ă s'entendr» A qui faut-il donner raison ou tort? .Xie cher adjoint n'y peut plus rien comprendre; Car , entre nous, rĂ©tait un peu trop fort. Jtfathilde est lĂ ... Charles a tout su par elle; Oui , V\m Ă l'autre Us se sont confiĂ©s... Je la revois , qu'elle me paraĂźt belle!.. Je n'y tiens plus , je me jet^e Ă ses pieds. ÂŁn quelques mots tout s'explique sur l'heure ; lies spectateurs ont un aĂźr attendri ^ Madiilde pleure et liĂ©onide pleurĂ©, Iifous pleurons tous , -it l'adjomt pleure aussi ! A Charles alors Je propose un Ă©change , En lui disant LĂ©oniae est Ă toi; Soyez contens, et, pour que tout s'arrange» Mathilde accepte et mon coeur et ma foi ; Je^uis ^poux , oui, Mathilde est ma femme ^ De nous aimer nous avons fait serment ; Ăan^deSt-Ehne, A notre hymen il ne manque , madame. Qu'un petit rien... votre consentement. J'ai renoncĂ© , c'est chose peu commune ,' Au sort brillant qu'on offrait Ă mea vĆux^ a Mobertin }. Gardez , monsieur , gardez votre fortune , Je n'ai plus rien... mais j'ai iait deaheureix! DVprĂšs cela ^ vous le voyez , ma vie , Dont l'avenir par le sort fut tracĂ© , Devait finir par un trait de fc/iie. Car , c'est ainsi qu'elle avait commencĂ©. BOBERTIN ji Ă Rodolphe. Ah l jeune homme } jeune homme ^vous ayez fait un btft' 68 trait , et tous mWez empĂȘche de faire une grande sottise!., voyons , madame , je leur donne cent mille^ francs... vous hĂ©sitez..; deux cents mille ; vous consentez ? RODOLPHE ; Ă paru Oh \ mes crĂ©anciers ! Mathilde et lui se rapprochent de madame de St.'Elme. ROBERTIN, au ColoneL FrĂšre , vous aviez raison , j'Ă©tais un fou. LE COLONEL. Tout est oubliĂ©... vous ne serez pas receveur-gĂ©nĂ©ral, mais vous serez heureux. ROBERTIN. Oui... c^est dommage pourtant; mon habit Ă©tait fait. MAD. HEBERT. Comment , LĂ©onide , tu te sacrifiais ? LEONIDE. Ne me gronde pas , maman , c^Ă©tait pour toi. LOUISON. Dites donc, madame HĂ©bert , j' crois qu'on peut j'ter les cartes au feu ! y n'y a plus besoin des trois dix Ă prĂ©sent. GHQEtJR. j4ir nouveau de Doche }. Amis , Ă TaUĂ©gresse XjiTronS'BOUs en ce jour , Chantons , dans notre ivresse y ÂŁt rhymen et Tamour. M AD. HĂBERT. Air De la Romance» Ma Leonide , Ă prĂ©sent , est heureuse ^ Je n^ai plus Ă former de yĆux Mais une 'dee, importune et fĂącheuse» Kous inquiĂšte encor toutes lĂšs deux. LEONIDE. Ici , messieurs^ je tremble pour ma mĂšre. ^ MAD. HĂBERT ^ prenant la main de LĂ©onide. Je tremble aussi pour elle, en cet instant. LEONIDE. Ah ! yons protcĂźgerez , j^espĂšre. . .. La bonne vieille , y^ ensend,le gĂ©nĂ©ral. MAD. HEBERT. Et son enfant* CHOEUn. Amis, Ăš rallegresse, etc FIN. Jx L A IJLxx ET LE TROUBADOUR , COMĂDIE-VAtjDEVILLE EN UN ACTE. Par M. BENJAMIN, i ' ^prĂ©sentĂ©e , pour la premiĂšre fois , Ă Paris , sur U thĂ©dtrt du Fauaeville , le 7 FĂ©vrier 1824* Pbix I fr. 5o cent. A PARIS, AU GRAND MAGASIN DE PIĂCES Jt THĂĂTRES > ANCIENNES ET MODERNES , ChezM"**.HUEl9 Libraire-Editeur 9 rue de Rohan» n. ai ^ au coin de celle de Rivoli; ÂŁt chejs Babba^ Libraire , Palais-Royal. 1824. PERSONNAGES. ACTEURS. V ' I ATTILA , roĂź des Huns âą âą âą âą . M. FoifTBirAT. ROGER 9 troubadour âą M* Isambe&t. RETHEL , comte de Champagne M. Fins* ĂLĂONORE , sĆur du comte. Mlle. Ditsseri BERTRAM^ Ă©cuyer du comte. M. Piteot. URSULE f nourrice de Roger et d'ElĂ©o- Bore âąâąâąâą Mad Bras* Un Ami de Roger M* Jusnir. Uh Soldat. ^ HABXTAirS DE LA CAMPAGNE âą axxs de rogee. Soldats du comte âą Soldats d'Attila. Tous les dĂ«bĂźtans d'exemplaires non revĂȘtus de , la sign ture de l'Ă©diteur , seront poursuivis comme contrdketeuj F..P. HARDY, imprimeur ^ rue Neuye-S.'-MĂ©dĂ©ric, N*. J{ QUELQUES EXPLICATIONS L'iDBE de placer Attila sĂ©rieusement dans un vaudeville a paru Ă plusieurs personnes une bi- zarrerie prĂ©tentieuse > et Fespoir du succĂšs une vĂ©- ritable folie. Cependant^ les circonstances qui m'ont fait tenter un pareil essai , une fois connues , on pensera peut-ĂȘtre que la bizarrerie de l'idĂ©e Ă©tait ce qi^Ldevait me sĂ©duire , et me donner quel* qu'espoir de succĂšs. Nous Ă©tions en Juin i8a3 ^ les dĂ©parts successifs pour la campagne faisaient baisser les recettes. M. BĂ«rard^ toujours oc{upĂ© de la vie de son théùtre , demandait quelque nouveautĂ© extraordi- naire pour ranimer la curiositĂ© assoupie des sĂ©- dentaires forcĂ©s de la capitale. M. le baron de Bilderberg , mon asSi / me parla d'une scĂšne dra- matique ^ intitulĂ©e Attila et le Troubadour. Attila , sur TafiBche du Vaudeville ^ me parut une bonne fortune dans l'Ă©tat des choses ; le directeur pensa comme moi et je me mis Ă TĆuvre. t^mhc^, jetĂ©e rapidement, fut distribuĂ©e aux acteurs /^*nous^ pensions si peu qu'elle prĂ©sentĂąt rien de rĂ©p^hensiblc , qu'elle fut mise Ă 1 Ă©tude en mĂȘme temps que portĂ©e Ă la censure. V Cependant Roger , poĂšte , lorsqu'il cli^te la Gaule donnait asĂźie aux arts exi^s ; guerrier , lors- qu'il vient deTendre la patrie contre rinvasion des Barbares; calme tt tranquille , lorsque , vaincu par le nombre et conduit devant le roi des Huns y il Ă©tonne le barbare par son courage > l'intĂ©resse par sa loyautĂ©' , le force Ă comprendre les avantages de lĂ civilisation , lorsqu'^nfin il ose lui prouver , quoique sous le tranchant du glaive > la supĂ©rloritei de rhomme de ge'nie qui Ă©claire les peuples sur le conque'rant qui le5 subjugue , Roger Ă»il traite de troubadour sĂ©ditieux , et la piĂšce suspendue iĂ dc^ finiment. \ Pour ne pbĂźrtt parler ici des interprĂ©tations donne'eis aux phrases lĂšs ' plus innocentes , je dirai simplement que le vaudeville d'Attila et le Tron^ hadour y retenu Ă la densĂ»rd de juin 1825 Ă janvier 1824^ ne m'a Ă©lĂ« remis quau moment oĂč la foule accourait au théùtre , attiré» oar des nouveautc^ ' a. piquantes ; et qu'alors je me vis force de livrer a\* public, rendu plus difficile par rĂ bondance de bons ouvrages , Attila , tnutilĂ« pendant huit mois Ă la censure, et condamnĂ© Ă n'avoir qu'une reprĂ«seni tatton^ quand mĂȘme il n'eĂ»t pas eu contre lui soc eĂŻrangetĂ© et ses dĂ©fauts. J ai dit forcĂ© car certĂ inembnt lĂ reprĂ©sentai tion n'aurait pas eu lieu ; si j'avais pu obtenir -d^ l'administration > au moment de lever la toile ^'on remplaçùt Attila par un autre ouvrage du liepertoire, sous un prĂ©texte quelconque. Mon in- tention Ă©tait de le faire imprimer puisqu'on, ne ^vait point l'entendre , et de rĂ©tablir y sans indi- cation particuliĂšre y les retranchemens faits , pour prouver Ă tous les juges de bonne foi , qu'il ne s'j feocontrait rien d'inconrenant ou d'inurieax pour qui ou quoi que ce soit. ^e ne finirai point sans exprimer ma reconnais-* sance aux journalistes bienyeillans^ qui tout en Uamant le genre de l'ouvrage , ont bien voulu , loĂȘme aprĂšs la chute s^arrĂȘter Ă rendre justice Ă %IV Wlf^^-^ v%% %%% \ 'r'\ ATTILA , VAUDEVILLE EN UN ACTE. Le ThĂšiUre reprĂ©sente un waste paysage, â La Marne coule au fond» â âą Vne iouraucienne donne au site la couleur du tempes â A gauche^ vers le second plan » une chaumiĂšre gothique. â A droite , un banc de gascon , çu^ombrage un arbre arrondi en berceau. SCENE PREMIERE. ELEONORE , URSULE , Habitahs. {ElĂ©onore arriye par le fond y prĂ©cĂ©dĂ©e de quelques mUageois qui portent des corbeilles de fruits et des vases remplis de vins ÂŁLioNO&E , Ă ceux qui l'entourent. Air Premier chĆur de la Petite Lampe. fUt^ bons amis , d'ElĂ©onore , Ne vous sĂ©parei point encore ; Yos carei ses et vos regrets Pour sa douleur ont des attraits. ^ CHOBUR. De notre bonne ElĂ©unore , HĂ© nous sĂ©parons point encore y elc* {Les wllageoisy qui ont Ă©tĂ© dĂ©poser Ă la cabane d? Ursule les provisions , la ramĂšnent ayec eux, URSULE , prenant les mains Ă©^ElĂ©onore* Toujours de nouvelles bontĂ©s 1 4 ELĂONORS, Ma bonne Ursule^ je veux que les vins dĂ© la fĂȘte coulent dans ta chaumiĂšre comme au chĂąteau. Au moins pendant mon absence , tu boiras Ă mon souyenir. URSULE , inquiĂšte» Est-ce donc aujourd'hui ? > ĂLĂONCBIS. Oui , pendant que le comte , mon fr^re se rĂ©jouit Ă table de la dĂ©faite d'Attila , tombĂ© , dit-on^ aux pieds des remparts d'OrlĂ©ans , je viens t'embrasser et te dire adieu. URSULE. Que va devenir ^ loin de vous , votre vieille Ursule ? xlĂ©onore . Je reviendrai. {Elle prend Ursule par la main ^et Ă part Ecoute , en attendant , j'ai mis k part pour toi quelques bijoux et dix piĂšces d'or^ Elle lui donne une petite boĂźte dernier prĂ©sent de ma mĂšre. URSULE. Vous craignez donc d'ĂȘtre bien long-temps absente? EL^O^ORE. On me conduit Ă trois lieues d'ici , dans la grande forteresse de Larnoy, de l'autre cĂŽtĂ© de la Marne ; et . j'y dois rester um qu'on craindra l'armĂ©e des Huns. URSULE. Et le retour de votre frĂšire de lait , mon nourrisson chĂ©ri , le beau Roger. ELEONORE. HĂ©las ! la mort de ma mĂšre a renversĂ© tous nos pro jets d'unijn. Le comte de Champagne, mon frĂšre,, craini son mĂ©rite , dĂ©daigne sa pauvretĂ© , et d'ailleurs I... Air de Doche. Beviendra-t-il le vaillant troubadour , Be\iendra-t-il prĂšs de sa jouvencelle r Depuis le soir , qu'aux borda de la Moselle Un BohĂ©mien me prĂ©dit son retour, Mon Ćil le cherche et ma bouche rappelle*.. Reviendra -t-il le yaillaot troubadour ? 5 n reviendra le taillmt troubabour. l^LfoNOBB, BeTĂendni'C il le Taillant troubadour 0e mars de Romeou^es champs de Palmjra? Des méùestreU la Ijre; Et ses refraĂD» fatniliers Ă Tamoar ? Pour Toir eufin couronner son dĂ©lire , Kerieudra-tr-il le Taillant troubadour ? gĂ rder dĂ vĂ hĂ»g^e, ça me fait trop de mal... Oh! oui , oui , c'est bien parce qu'on attend Ă chaque instant mon Roger, que monsieur le comte Ă©loigne la ehĂšrç petite ; aussi , ypyez uu.'peu cet autre fou avec ses voyages ! voilĂ ce qiie c'est que d'aller si loin ! il a toujours Ă©tĂ© le mĂȘme dĂšs son ieune Ăąge... toutes les campagnes d'alentour lui devaient quelque chose .. et curieux ! il n'y avait pas une fon- driĂšre 9 un coin de bois fameux par un meurtre ou une apparition, qu'il n'allĂąt le visiter, au rj^que de se rompre le cou. J'i^.vais beau lui dire.». Air Eh ! ma mĂšre , est-ce ^ĂčĂ© j'sdis ça ? C^est la gloire , que ans cesse Poursuit ton goĂ»t voyageur ; La gloire est- dans la sagesse , Sous un chaume est le bonheur. Mais , lui , panant , plein d'ivresse , . j S'Ă©criail garde toujours Tes conseils pour ma m^UrĂ©ue , Ton chaume pour nos vieux jours. ' {jTous les habitans res^iennent pçu Ă p^u en scĂšne. i^. HABITANT'; rĂąPen&htĂ©n''^A^'»i''^ i On ne la voit plus ^^^lle iĂ dĂ©toiirnĂ© lĂ© CĂŽiii rfu taillis. Dieu veuille que . W ,,wpcqiKil po'»' d'ennemis en route. ' ' I*". HABITANT. ±h^a! bonne Ursule7sĂź vous avez ĂŻesoTn"3e nos services... 9 âą URSULE . Merci , merti. EUe a pourvu h tout , la obĂšre enfant. [Elle regarda vers lejond. Eh I mais , quel incounu se dirige vers ces lieux.. r celte lyre... me irompals-Je ?... SCENE IV. URSULE , Habitans , ĂIOGER , eweloppĂš d'aii manteau et portant une l/re. jkir delĂ gaĂźtĂ© le doux transport mUnspire* CHOeUR. Uq Ă©tranger I A son aspĂ©et, ttiĂŽn tttĂče lĂ©rtiĂ t C'est RogĂšif ! Oai , f en crois ma vue âą TĂOS. I cBĆvR. / Qaoi 1 c^est Roger! BOGK&. j Oai 9 c\&% Roger. - URSULE. Cest mon Roger I noGfĂ y a Ursule. Oui , c'est t "> c»»'"^- hXf deDoche. I>aiis Pharamond le destin de la FraBCĂȘ Le sceplre en main , monta sur le pavois , Et le Druide en donne Tassurance , Il a fonde dix huit siĂšcles de rois. De l'Occident , qu'un barbare gouverne , Le souverain , heureux d^un calme obscur , I>an8 le saphir Ă©cumantdeJFalcrne Effeuille en paix des roses de Tibnr. Mais au torrent des hordes meurtriĂšres Avec douleur cĂ©dant un sol flĂ©tri , La libertĂ©, la gloire et les lumiĂšres Cherohent en Gaule et trouvent un abri. Dans OrlĂ©ans , théùtre de la guerre , AuilĂ cĂšde u nouveau roi des Francs , Forte du ciel , la vierge de Nanterre SanTcĂ Paris des citoyens mourans. Jnsqn^Ă ce jour la bergĂšre naĂŻve , 'Assise Ă Tombre auprĂšs de son troupeau , Survant de Tceil la Seine fngiiive , Chantait un hymne ou tournait son fuseau. Pour la citĂ© , sans p»in et sans dĂ©fense , ÂŁlle ramasse au milieu des hasards. Sur vingt bateaux, du fer et l'abondance Qu^elle ramĂšne au milieu des rempart». Et si de Huns, d'HĂ©rnles, de GĂ©pides, Un monde encore assiĂšge nos vallons , Du roi des Francs les cohortes rapides âą Ont rendez vous aux plaines de ChĂ loAs. LĂ , McrovĂ©e a conçu l'espĂ©rance En triomphant , de consacrer nos droits; IjĂ , MĂ©rovĂ©e a prorois Ă la France D'cnsevclir leurs projets et leurs rois. Qaand fe l'ai vu , sa blonde chevelure . ÂŁn longs anneaux couvrait son front royal ; Francs , disait-il , apprĂȘtes votre armuro Bardes, chantez l'hymne national. » Dans Pharamond , etc l". HABll'ANT. ^ On te prouvera Ă l'heure du danger que nos senti- mens sont les mĂȘmes ; mais tu dois avoir besoin de repos j et la yieille Ursule est impatiente de causer un peu avec toi. Air C^est charmant ĂŻ Ăa revoir* ROGBH. Au revoie cHoeva* Repose-tt'i do voyage , Too retour , li^heureux prĂ©sage f K RĂ©chauffe notre courage , El ranime notre espoir Au revoir. / CTous les habitons donnent Ă Roger des marques Ă©Patta- chement , ci le quittent J SCENE V. URSULE , ROGER. ROCEA , prend viçement Ursule par la ffiain et lĂ ramĂšne en scĂšne* Enfin ^ nous voilĂ seuls. * Air O mon pays , sois ntes amours * Pis-moi si mon ElĂ©onore A son troubadour Qui Tadore , Le soir va rĂȘver sur la tour Encore , ÂŁt lui conserve ses amonrs . Toujours* iOASOLE. Efle appelait avant Taurore Le gai Irou aJour Qu'elle adore. ! I>e soir la trouvait sur la tour Encore BĂȘ\ant Ă ses tendres amours ' Toujours. i3 ROGER. Que je t'embrasse encore une fois. Et son frĂšre? URSULE. A dĂ©fendu que votre nom fĂ»t prononcĂ© devant elle^ et m'a fait chasser du chĂąteau» ROGER. Tu ne vois donc plus ElĂ©onore? URSULE , Ă part* Je vais lui dĂ©chirer le cceur. {Haut. Qn Ta fait con- duire dans la forteresse de la Marne. ROGER . O fortune ! demain j'y serai moi-mĂȘme dans la for- teresse ! URSULE. Personne ne peut y pĂ©nĂ©trer sans les ordres du comte. ROGER , dans Vipres^e. Il me la fera ouvrir , ma bonne Ursule ; je porte au commandant de la forteresse un ordre de MĂ©rovĂ©e. Air Echo des bois* Comme nne rose an milieu des lauriers Je vais la voir^ belle , au milieu des armes; M "asseoir prĂšs d''elle au banquet dei guerriers» Tarir enfin ses regrets et 8»s larmes. Heureux et fier de servir tour-Ă COMTE apercevant le troubadour. Le voici au troubadour Roger dans ces lieux! EOGBE. Oui , comte, oui, lui-mĂŽme. , LE COMTE* Et qui le ramĂšne en ce jour? KOGER* Le devoir et l'amour. LE COMTE* Bertram l'avait dĂ» prĂ©venir A tout jamais de se bannir. ROGER . Je n'ai point dĂ» m'en souvenir. COUTB. ^ Quelle assurance extrĂȘme. ROGER. ComtĂ© , Ă mon ige on vient Ă bout D'oublier et de braver tout. Pour ervir ceux qu'on aime. LE COMTE. Roger oublĂźe-t-il que je suis toujours le maĂźtre en ces lieux? si Taurore prochaĂźne le trouvait... ROGER > souriant» C'est trop gĂ©nĂ©reux. Une heure de repos seulement, tandis que le comte , souverain de Champagne , mettra sur cette dĂ©pĂȘche rempreinie de ses armes. {Il tire un papier de son sein , et le prĂ©sente Ă RetheL LE COMTE , touçre. Une dĂ©pĂȘche. // lit. MĂ©rovĂ©e. » Tandis que le comte dĂ©cachette la missive et laisse apercevoir en la lisant toute la contrariĂ©tĂ© guUl Ă©prouve, Roger se rappro^ chede sa nourrice, restĂ©e a l'entrĂ©e de la chaumiĂšre^ et iui parle d demi^oix. i5 BOOIA. Air dTEmma, , ' Cette dĂ©p^cbe rembarrasse. tJEsOLB y regardant en-dessous* U fait une laide ;rimacc liK ooiffTE , d lui-mĂȘme. Moi , renvoyer prĂšs de ma sĆar I A diable dĂ©pĂ©cne et porteur. AooBE , toujours d demi-voix, MVntenda-tu rĂ©pĂ©ter pour elle Sur ma Ijre qui la charmait , Le gai rondeau &ijqn*elle aimait. {I^orchettre ejcĂ©cute la ritournelle* TrĂ ,lĂ ]Ă ,lĂ ,lĂ ,lĂ ,lĂ . mooEA , de mĂȘme* Elle entendra , Son coeur palpitera y Ma voix guidera L'amante fidĂšle. {Orchestre* TrĂ ,U,U,lĂ ,lĂ ,lĂ , lĂ . BOOBA y de mĂȘme. Elle accourt sur mon sein ^ la voilĂ , Ah ! quel trĂ©sor jamais paira ce moment lĂ . COMTE, Ă lui-mĂȘme. Triste Incident qui me dĂ©sespĂšre. ROGER f Ă Ursule* Le vois-tu obligĂ© de me donner un sauf-conduit. {Il se rapproAe. Avez-vous lu , comte ? LE COUTE. Oai, et demain... ROGER. Aajourdliui mĂȘme , si vous voulez ; dĂšs que j'aurais ĂTĂs un peu de nourriture. {A la nourrice. Viens, ma onne Ursule , je meurs de faim. {Ils entrent dans la diclumiĂšreA SCĂNE VII. LE COMTE , 5ea/. Il Ăčmt Ă toat prix m'emparer de lu dĂ©pĂȘche, et ne point le laisser pĂ©nĂ©trer. âą âą âą i6 SCENE Vin. LE COMTE, hommes ctarmĂšs. BERTRAM 9 amçe en courant* Je vpas trouve... ah ! mon cher maĂźtre.. âą LE COMTE. Comment , Bertram ici. BERTRAM. C*Ă©tait une fausse nouyelle* LE COMTi;. Que veux-tu dire ? BERTRAM. Le farouche Attila.. . LE COMTE. * Eh bien? BERTRAM. Il vit aussi bien que vous et moi... pour ne pas dire mieux. LS COMTE. Tu l'as rencontrĂ© ? BERTRAM. Non... dieu merci;.. pa$ lui... COMTE. Ta perds donc la tĂȘte^ BERTRAM. D'effroi , oui. C'est qu'ils sont laids 1 des barbes ! et des masses ! * LE COMTE. I Tu les a vus ! BERTBAM. Commme je vous vois... d'un peu plus loin... cepen- dant... la Marne Ă©tait entre eux et moi... LE COMTE. Et ma sĆur ? BERTRAM. Ces messieurs barrent la route ; il a bien fallu les ra- mener au chĂąteau. »7 LE COMTE, joyeux* Ăh ! je ne crains plus rien de toi, maudit troubadour. BERTRAM. Il s'agit bien de troubadour , monseigneur , quand le roi des Huns, demain, peut-ĂȘtre ce soir, va nous tomber sur le dos. LK COMTE. Ce terrible conquĂ©rant existe. BEkTRAM. J'ai rĂ©flĂ©chi en route Ă tout ce qu'on pourrait faire , et je n'ai trouvĂ© qu'un moyen d'appaiser ce diable d'homme. Air de Julie^ QuoiquMn barbare aux convenances Ivaltache que fort peu de prix , ÂŁxi gĂ©nĂ©ral les prĂ©venances ^ Gagnent les pins mauvais esprits. Pnisqu^ Attila se remel en campagne , Ponr i^adoucir , mĂȘiiie pour le flatter, Sanf votre avis , je lui ferais porter Vingt-cinq feuillettes de Champagne. Le Comte se promĂšne ^ plongĂ© dans les rĂ©flexions» Beriram le suit en parlant toujours. Il ne m'Ă©coute pas. Ce que je dis Ik^ c'est d'obser- vation. Les gens de guerre sont aussi gourmands que d'autres , quand ils nç le sont pas davantage et sans parler de CĂ©sar , faisant grftce Ă trois provinces pour Qn plat de truites saumonĂ©es, de Lucullus, s'umusanc Ă la conquĂȘte de l'Asie mineure, pour manger des ce- rises^ nos conquĂ©rans sont de vigoureux gastronomes , qui se jettent Ă mĂȘme un pays neuf, pour avoir lea bonnes choses dans la primeur... Les Gaulois , en Ita^ lie, Ă©taient constamment dans les vignes. Leur chef Brennus assiĂšge Rome , on en sait la raison. Air Voila comme dansait maĂźtresse. Oui » Br^'onus Ă©tait fou des oies , Qu^an Capitole on nourrissait., pompĂ©e adorait des lamproies Qae Peau de MicĂšne engraissait. 8 Attila bieo moins sur sa bouchĂ© A son faible aussi , je soutiens Qae pr^s de la Somme il dĂ©bouche Pour manger des pĂątĂ©s d^Amiens. LE COMTE. J'Ă©tais loin de m'attendre Ă cette fĂącheuse rĂ©snrrec- tion. BEViTfiĂM , le suivant toujours» Et moi donc 7 c^est que la maniĂšre donc les Francs l'imt frotte vers la Loire, n'a pas dĂ» le mettre de bonne humeur , et la bile d'un conquĂ©rant Goth est plus noire encore que celle d'un comte de Champagne. Air du Ballet des Pierrots, Quand votre hyimeur se renouvelle , Yous feriez mĂȘme en dĂ©jeunant Sauter par-dessus la tourelle , l?n Ă©cuyer comme un manant. ÂŁt pour peu qu^Attila-s^ Contre vous , on peut parier Qu^il ferait sauter dans la Marne Un comte comme un Ă©cuyer. LE COMTE t aux gardes du fond* Que mes hommes d'armes suspendent leurs jeux , et se tiennent prĂȘts daps la gratide cour du chĂąteau ; s'il -en est besoin , j'irai me mettre i leur tĂȘte, 6EHTRAM. C'est ça. Il esttoujous bonde montrer de l'assurance en public , quitte Ă prendre ses sĂ»retĂ©s en particulier. LE COMTĂ. Tu tiendras un cheval prqt. BERTRAM. Deux plutĂŽt un par-derriĂšre, Ă cent pas. âąâą si 1^ * danger devenait imminent , volte-face , et ma foi !âąâąâą LE COMTE , Ă part. Roger n'est instruit de rien, .ffau^âą Entre dans cette chaumiĂšre... qu'il parte. âąâą BERTRAM Qui y Monseigneur ? M Ăź9 . ve cotwtĂ«. Roger. BEfiTRAM 9 comme quelqu'un qui ne comprend pas. Roger? LE COMTE. Le troubadour. BERTRAM. Il est lĂ ... c'est que depuis Un jour que j'ai voulii le baureci qu'il m'a si bien battu ^ il y a six ans de cela-,, i^ai fait vĆu , et je ne manque jamais... LK COMTĂ. Je fais TĆu de te couper les deux oreilles si tu ne frappes... BEBTBAM , vo frapper en tremblant. C'est fait , Monseigneur. SCENE IX. Les PrĂ©cĂ©dens , ROGER, fĂȘte nue j sans manteau 9 une coupe Ă la main ; URSULE , allajit et venan^ sur le seuil de saduauniĂšre. ROGER . Qni frappe ainsi? {Il ejcamine BeHram. Je ne me trompe pas... Que veut ce Liid coquin de BeriramĂź Il pose sa coupe sur la petite table dĂ©viant la chaumiĂ©ty. VBHTRAM * Ă Roger* Bertrano TĂ©cuyer, s'il vous plaĂźt , qui veut vous dire de prendre la peine de leiourner d'oĂč vous... A son maĂźtre. C'est cela, n'est-ce pas? car vous ne m'avez pas dit ce que... LE COMTE , Ă Berirani Imbfkine ! {A Roger. La vieille Ursule va me sui- vre, et apportera le sauf-conduit nĂ©cessaire. BOGER 9 Ă lui mĂȘme. AujauicVhui! merci, ma bonne Ă©toiTe. BEHTRAM. Il faut espĂ©rer qu'il tombera dans quelque bonne embuscade ! - ao LE COMTE. Et sa commission faite , si Roger tient k la yiĂ© ^ il ne reparaĂźtra point dans le comtĂ© de Champagne. // sort avec son Ă©cujrer et jes gens» ROGER 5 Ă Ursule. Ce serait dommage, les vins m'y semblent encore tneilleura qu^Ă mon dĂ©part ^mIs ennivrent comme l'a- âąmoar qui les a offerts. Ait de la Partie carrĂ©, Pfti savourĂ© ces vins fameux qu^on loae Da Bhin au Tibre , et du Tage Ă Sest'os ; Ils sont exquis , mais ie les dĂ©savoue , Lorsque d Ai je revois les coteaux. Le gai Champagne anime TespĂ©rance, L^amour , la* gloire et les joyeux excĂšs , ÂŁt je bois mieux au bonheur de la France A\ec du yin français. \A Ursule Et si tn veux que nous buvions tous en-^ semble Ă notre bonbeur commun . suis le comte... rapporte-moi le sauf-conduit .. quoique bien las ^ je ne retarderai point mon dĂ©part. URSULE, J'y cours. {Elle sort* ' SCENE X. ROGER , seul. {Il radient en scĂšne. Je la verrai ce soir. // ça vers la chaumiĂšre» Trop heureux mortel ! les fatigues de la route, la colĂšre du comte, tout est oubliĂ©. {H a pris son manteau^ sa toque. Ma bonne Ursule, je suis prĂȘt. {Il prend aussi sa Ijre. Et toi , ma fidĂšle compagne , viens charmer les heures de l'attente. , Il s* approche du banc de gason, et s"" appuie sur V arbre qui V ombrage, Air 0 toi que f adore! de Pernc. O lyre clicric 1 Tu cĂ©lĂ©breras toujours Le ciet de la patrie El mes premiers amours. . Quand e quittai ces rive». Sur tes cordes plaintives , Tu rĂ©pĂ©tais Tadieu du pt>re iroobadoUF j Aux Ă©chos rĂ©veillĂ©s annonce son retour. O lyre chĂ©rie I ^ Tu cĂ©lĂ©breras toujours , etc. Au ein de TYonie , Riche de jeunes beautĂ©s , De parfums de gĂ©nie , ^ De gloire eil voluptĂ©s. Sous les niyrihcs de Gnide , Aux colonnes d'Alcide ^ Parmi les dieu x du Nil , v^ rs les rocJ de Tabor, Sur les coussins de Tyr, chez les vicrgcsdu Nord. O lyre chĂ©rie Ăź Ma voix te parlait toujours Du ciel de la patrie De mes premiĂšres amours. // s'assied sur le hanc* Au milieu des Digne prix ds beatix vers y Dans le pays des fces , Dans un autre. univers ; Des sylphides nouvelles , Aussi tendres que belles , Dans leurs jeux carcssans , conduiraient mes dĂ©sirs De miracle en miracle Ă d^Ă©ternels plaisirs. O lyre chĂ©rie ! l'u cĂ©lĂ©brerais toujours, etc. » âą - âą ; Pendant le dernier refrain^ Id voix du troubadonr s^est affaiblie; ses reu^ se ferment, il se laisse aller sur le gazon. Son man- teau nui rCĂ©t ait gue jetĂ© sur son Ă©paule^ tombe d cĂŽtĂ© de lui Sa lyre lui Ă©chappe » il s'endort pendant la ritournelle* { " SCĂNE XI. ROGER , endormi , BERTRAM, LE COMTE, i Bertram arrive estoufflĂ©; il tient le bouclier ^ F r, harpe etVrpĂ©e de son maĂźtre , dont les veiemetu toiU en dĂ©sordre. bcutbam. Bir t Pur la p*iil'* poĂ©'e de Paris * Ah ! inoo8fienĂ COMTE. Bertram... il s^Ă©reille. BBRTftAĂŻf , U regardant. Il sur votre pourpoint. Ce grand manteau croise Ă merveille. Il affuble le comte , et met aux piedt dĂ© ' Roger leĂ» 0rn^i qu'il ienaii, ' M Laissons-lui sabre et bouclier , Celte Ă©cl^arpe qui Taccompagne ; Il s^Ă©veillera chevalier , De Tordre voilĂ le collier. // lui passe le collier du comte, } I * Je te fais comte de Chairipagne^ Comte de Champagne, . , A prĂ©sent, tire-toi delĂ ^ si ta peux... tu sauras ce qu'en vaut... // donne la toque du troubadour au comte* Quant Ă vous, monseigneur... // lui met la lyre dans les mains. Chantez hardiment pour tout le monde , juste ou faux , et vous voilĂ troubadour jus- qu'au bout des ongles. Maintenant , tirez de votre cĂŽtĂ©, moi, du miçn. tE COMTE. Comment , mon cher JBertram , tu m'abandonnes? BERTRAM. Moi !.. par exemple... je me sauve !.. un troubadour n'a pas d'Ă©cuyer... mais je vous rejoindrai. {On emtend du bruit. LE COMTE. On vient. ; Air Contre ce palais armons^nous^ Lanterne Sourde. CHceua , en dehors* Fuyons ces lieux. BEATBAĂŻf âą revenant en 4cĂšne. Quel bruit , grands dieux 1 CHoeUR , de mĂȘme. Les Huns s^emparent du riyage. BEETRAM . Entendez-vous ? CHĆna » de mĂȘme, 'Fuyons leurs coups. BERTRAM* Adieu ^ monseigneur , bon courage, ^s. s5 CHoeVB , de mĂȘme* .. Do barbare Ă©TĂtons la rage. BeHram et le Comte regardent de quel cĂŽU il est .plus prudent de s*en aller. C Vst fait de noos ! A leur courroux DĂ©robons, Ă©chappons , dĂ©robons-nous. BeHram et le Comte sortent, » SCENE xn. ROGER, endormi, Habitahs Et Villageois. GHĆUB. Verrons-nous brĂ»ler nos chaumiĂšres f Ravager nos vignes en ilenrs. Ciel entend, nos priĂšres , Et prends pitiĂ© de nos malheursl 4 fois. &OGEB , s* Ă©veille*. Pourquoi ces cris de dĂ©tresse. Qui m'arrachent Ă Tivresse . l^*nu sommeil rĂ©parateur f cnĆvB, apercevant Roger. C'est monseigneur. ROOER. Moi^ seigneur. CHĆUR. Fuyez. ROGER. Qui, moi? CBĆuR. Fuyez, seigneur. ROGER» Seigneur, seigneur f Vous ĂȘtes fous , sur mon honneur. Fuyez , fuyez , fuyez , seigneur. a6 »0GEB I se letfant. Je dormais si bien , quel domiD»ge ! Pourquoi faites-Vous ce tapage ? CHOeUR. Les Hnos' occupent ce rivage* - ROGER. Ces furieux Sont es ces lieux ? LE cuĆuR Ces fsrieux Sont en ces lieux. ROGER, inquiet. Et mon sauf-conduit l... {Il regarde dans la chaw miĂšre. OĂč est Ursule?., et mon message ii la forte' resse!.. l". ĂTABITAKT. Tous les chemins sont obstruĂ©s parles barbares. ROGER , vii'ement. On se fait jour. {A ceux qui l'entourent. Des armes. Tovs^ montrant celles gui sont sur le banc. Des armes ^. ROGER , cherchant autour de lui. E^t ma lyre^ mon raanfean !.. fc comprends tout. Li comte de Champagne a bien vouln m'houorer de b meilleur part du pĂ©ril... et faute de sauf-conduit , i m'a laissĂ© un mojen de passage... Ă la bonne heure.. {Il entraine avec lui , vers la cabane , les personnages ei scĂšne. Allons y garnis. {Ceux qui sont entrĂ©s dans U chaumiĂšre Apportent des vases et des coupes. Ranime vos esprits abattus. SCĂNE Xtl. Les PrĂ©cĂ©dons j URSULE, Hommes d'A&mes. URSULE, aux hommes d*am^. Par ici. {EUe avance en scĂšne. Mon Roger , oi est-il? , TOUS. Le ToiU. * ^7 URSULE. Ail ! {.Elle le voit armĂ©. Qu'est-ce que c'est? moGSR , riant . C'est moi. D'oĂ viens-tu? TOUS. Que se passe- t-Ăźl? URSULE. On ne trouve plus le comte. Ses hommes d'a*^-. n'ont plus de chef. ROGER. Je vais me mettre Ă leur tĂȘte. URSULE . Le cher enfant! fallaĂźt-il revenir pour... AooER , prenant sa coupe . Ursule , le coup de la victoire. [Vrsule verse d boire aux amis de Roger et aux hahitans^ ROGER. Air des, Scandinaves. B. Wilhem. ^ BoTODB , trinquons , valenrcux camarade» , Et raiiaciions Tho/ineur Ă nos drapeaux ; Le dĂ©sespoir, l^s la'^-ierft , les rasades Font tour-Ă -tour du soklat un hĂ©ros. cHoeVR. 0 Buvons^ trinquons^ etc. ROGER* Vos compagnons au chĂąteau se dĂ©fendent, Leur voix vous nomme et leurs bras tous attendent Ils vont nous voir et s^inir au serment 2>e Taincre ensemble ou de mourir gaiment. caĆuR» De vaincre ensemble ou de mourir gaSment. BOOEA , tĂ©fjĂ©e d la main. Partons , volons , valeureux camarades. cHĆuR. Partons , volons ^vetc {Ils s^ Ă©loignent Ă la suite de Roger. *v 28 SCENE XliĂŻ. UfllSULE , seide , les regardant partir. A son Ăąge I... donnez-vous donc do la peine pour faire venir Ă bien tout ça. Air Pierrot sur le bord d*un ruisseau^ Elerez^en tionc des garçons ! âąÂ» De leur ieunesse^ Ornez la gentillesse ; Bercez-les de ieux , de chansons , ÂŁt plus tard de sages leçons. Formez-les Ă plaire , \ tout faire. Pois un barbare Ă coups d^estramaçons ^ ' Leur fait nritler Ă vingt ans les arçons ; ÂŁleyez-en donc des garçons ! SCENE XIV âą URSULE, BERTRAM. BERTRiM âą sort la tĂȘte Ăą^un buisson» Oh ! lĂ ^ lĂ ? Il n y a plus personne. {A voix basse. ChĂšre Ursule ! URSULE. Qui m'appelle ? BEPTRAM. Moi y votre meilleur ami , Bertram , TĂ©ouy er. URSULE. Mon meilleur ami 7 BERTRAM. Ăa, vous pouvez vous en vanter. A part. Plas d⏠passage praticable ! Haut. Je vous le signerais de moo sang, si je savais Ă©crire. URSULE. Vons ! C'est du jour sans doute que vous m'avez mis âąi durement Ă la porte du chĂąteau ? BEUTRAM. Voyez l'ingratitude ! voilĂ bien les femmes !.. si da ^ - 39 rement!... moa excellent maĂźtre , monseigneur le comte , farieax , n'allah pas moins qu'Ă la faire jeter par les fenĂȘtres , je la fais passer par la porte , dure- ment^ exprĂ©s... eh blenl... URSULE. C'est moi qui ai tort. BERTRAM. Vous !.. ah I par exemple ! c'est monseigneur qui est an homme dur, ingrat. URSULE. Et vous approuviez tous ses actes. BERTRAM. Air des Alan's ont l^ortL DĂ©sirant conserver ma place , ' Quand il parlait en gĂ©nĂ©ral, Oh ! oui , c''e8t bien , disai-je en fart , niais tout bas je disais, c^est mal. URSULE. Et voilĂ comme par faiblesse Plus d^un honnĂȘte homme se tient Entre la vĂ©ritĂ© qu'il blesse Kt sus intĂ©rĂȘts qu^il soutient . BERTRAM. ' Au milieu de tqut cela^ je crois que je puis te de- mander ua service. UBSULE. Vous servir, moi, pauvre femme. BERTRAlir. Eh! mon dieu, c'est chez le patrvre qu'on trouve pi as souvent l^obh'geance. URSULE. Quoi ! c'est sir Bertram qui parle ainsi ? BERTRAM. I C'est mon cĆur, bonne Uisale. 3o- Air vaudeville de la Somnambule. Le chaume le plus misĂ©rable , ÂŁn ce moment , sur mon honneur , Me semble avec toi prĂ©fĂ©rable Au grand chĂąteau de monseigneur. URSULE. Arec m pi 4 c^est comme un dĂ©lire* BEBTRAM» Entends- tu ces cris de fureur ? unsuLE. ÂŁt sans phrase il fallait le dire. Oui i^entends que vous avez peur. BERTRAM. Oui , oui , j'ai peur que ccts brutaux lĂ ... ne viennei ici te... une femme seule , sans dĂ©fense^ je n'ai pa mĂȘme une arbalĂšte. {On entend du mouyement,^ Le ta page redouble, entrons, tu me cacheras, n'est-ce pas {Il VentraĂźne. Le moindre coin... sous latable^..! lit... EntroBS. 7/ la pousse dans la chaumiĂšre.^ Nous ToilĂ - // entre aprĂšs elle , regarde Ă trayfers la porte entrouverte , et t la ferme qu^Ă Pam'vĂ©e des Huns 4 SCĂNE XV. - ChĆur de HUNS , en dehors. m ' Ait de JOoche. Que nos clairons vainqaeurs Portent dans tous les cĆurs Le trouble et les allarmes l La victoire et %e% charme» ^ Pious suivront dĂ©sormail* ATTTLA y dans la coulisse. Rends les armes. noGER , de mĂȘme. Jamais. 3i SCENE XVI. ROGER , ATTILA , Soldats Huns. On a entendu un coup de cimetĂšre portĂ© violemment, Roger est entrĂ© en scĂšne , tenant encore Ă la main son arme brisĂ©e du covp gu^on a entendu. cHoeOR , de soldats qui se prĂ©cipite vers Roger* , Rends les armes m AOGEE, Parme haute, Jamtis. ATTILA , entre prĂ©cipitamment en scĂšne. ArrĂȘtez. Qu'on Ă©parfi;ne srs jours. {A Roger. De quoi te servirait une dĂ©fense inutile? U yie est en nos mains. BOGER , montrant son arme brisĂ©e et dun ton lĂ©ger. Elle est encore dans les miennes. ^ ATTILA ^^ Ton sang- froid m'Ă©ionne comme ton conrage, comte de Champagne. ROGER. Moi 9 comte de Cliaropagne I tu me fais trop d'hon- neur. Je suis le troubadour Roger. AiTiLA, de V air dun l^omme fatiguĂ© , a* assied brusque- ment sur le banc de gapnĂ© El qu'est-ce donc qu'un troubadour ? BOGBR. Air de Uoche* Des nations naissantes C'est le Itigislateur. Des vertus impuissantes Cest le consolaieur. CTest le roi de la lyre , C^est le chantre des dienx ; L^amonr du bien inspire Ses yers harmonieux. Des hommes quli rassemble. GĂ©nĂ©reux guiĂ»e , Ă Pliomme quM Ă©claire Tes arts naissaus il ouvre le berceau. // semble s'adresser d la fois d Attila et aux soldats qui, plus rapprochĂ©s, VĂ©coulent. ÂŁt Pbomme, heureux an aol qui lĂ vit naitre S' attache alors; ei trouve des appas Dans sa famille oĂč son nom doit renaĂźtre > Dans TamitiĂ© que tu ne connais pas* âČTtiLA 9 vivement aux soldats*. Eloignez-vous. [Tous les soldats se retirent au fond du théùtre.^ Un sentiment indĂ©finissable me pĂ©nĂštre Ă sa voix. âą ROGER , qui Ă©piait ses mouvemens. Ton Ă©motion prouve que tu vaux mieux que ta rĂ© putatiou. ATTILA. De mes nombreux courtisans , aucun jamais ne m'a tenu ce langage. {Use promĂšne, ROGER. Un homme libre , qui ne ie craint. pas, pouvait seul te faire entendre la vĂ©ritĂ©. ATTILA, avec emportement âą Audacieux . ROGER y riant» Quoi ! dĂ©jĂ le conquĂ©rant reparaĂźt. ATTILA , se calmant Non. Parle... 1/ s'assied. Jq veux t'entendre encore^ 3 34 ROGER. C'est l'aspect continael des esclaves qui te rend dur et fĂ©roce. ' ATTILA , açec une rĂ©flexion ĂȘombre- Dit-il vrai I ROGER . Ah ! si quelque sage eĂ»t daignĂ© t'apprendre le bon- heur qu^on goĂ»te Ă se faire aimer , tu dĂ©savouerais le plaisir de te faire craindre. Quelle bouche prononce le nom d'Attila sans le maudire ! je te le rĂ©pĂšte , le simple troubadour , que les bĂ©nĂ©dictions accompagnent est plus riche et plus puissant que toi. ' ATTILA . Ainsi tu ne changerais pas ta destinĂ©e contre la mienne. ROGER. Le ciel m'en prĂ©serve ! ATTILA , se lĂšve. J'estime ton audace. 7/ s'approche auec une vive Ă©motion. Ne crois pas qu'Attila soit un mĂ©chant homme... son destin l'entraĂźne.. . Ă©coute... Ce comtĂ© n'a plus de maĂźtre. JSiOOEfi , surpris . Que dis-tu ? ATTILA. Rethel ne peut Ă©chapper. ROGER. Ciel! ATTILA. Je t'avais pris pour lui , demeure toujours comte de Champagne. ROGER. Merci de tes offres ; laisse vivre Rethel. ATTILA , d'un ton farouche. Non. ROGER . Va donc chercher d'autres victimes. 55 Air ; de la Petite Coquette^ LĂŽia dc/Qous promue Ta yaleur , ta haine , Ta cĂ©lĂ©britĂ©. Laisse Ă ma paresse Son luth, son ivresse > Et sa libertĂ©. Lorsque le carnage Marque ton passage De sang et de pleurs, La beautĂ© m'*accueille , Le plaisir effeuille Devant moi wb fleurs. Je hais tes conquĂȘtes , La paix et ses fĂȘtes Remplissent mes vĆux. Au son de la lyre Le monde respire De tes coups affreax. De ceux que tu braves , Tu fais des esclaves Je fais des heureux* Loin da nous promĂšne Ta valeur , ta haine , Ta cĂ©lĂ©britĂ©. Laisse Ă ma pares5ai. {La porte ĂȘ*ouwre. Ah \ messienri , ne me tues pas. ÂŁL^ONORE BT ROGER. Bertram iei! , montrant la coulisse et faisant un ttgne. P*ix... ttoa^doar Tance. SCENE XIX. les PrĂ©cĂ©dens , LE COMTE sous les habits de Roger. ^ - ATTILA. V>uel est ton nom ? t COMTE , sans voir encore personne. Roger. Booaa, le voyant. Lui , dans ces lienx, HBSULE , Je prĂ©cipitant. Qui peut oser ? lĂLioiioAs^ lereeonnaĂźt. Aethel. i-E COMTE ^ j'cjV ElĂ©onore. Ma soeur, grands dieux I ^ ATTILA, Ă ElĂ©onore. Qa est devenu ton zĂšle en sa prĂ©sence ? TOOS* Que va-t-il faire ? i^ COMTE , aprĂšs un moment PhrBitatiort. Mon devoir. J'offre Bethei en ton pouyoir. 4o TOUS. Ă uIIr, sois gĂ©nĂ©reux. LE COMTE. Ah ! mon crime est affreux ! ^ Oui , je combattais leur tendresse ; *De son sommeil j'ai profitĂ© Pourfuir un sort... ATTILA. MĂ©riiĂ©. Honneur Ă tant de loyautĂ©. Ă Hoger. Mes amis, Ă votre bonheur je m'intĂ©resse Je vous offre un trĂŽne. BOGIR. , ^'est trop grand. Ce comtĂ© me plaĂźt davantage. Tu me Tas proposĂ©. ATTILA , montrant le comte. Punis ce traitrc et prends. B^RTRAK , Ă partm Il veut tater des rangs. ROGER. Puserai des droits?.. ATTILA . Sans partage. BERTRAM, allant Ă JRqger, Saluons le nouveau gĂ©rant I ATTILA , aux Huns» Soldats , offrez votre hommage Au plus gĂ©nĂ©reux , au ptos grand* INSXMB. CHĆUR. Offrons , offrons notre hommage, etc. ĂLĂoifORE , au comte. Oui y ta sĆur avec courage Subira le sort qui t'attend. ROGER » gaĂźment . JRethel approche... ta ne sais pas jouer de la Ivre.. i4^ rends-moi d'abord la mieiiae... {Il l'examine. Elle est intacte^ dieu merci. Je connais peu l'art de gouverner; d'ailleurs , je veux te punir... Illui remet ccharpe et co//zer. tes ordres, tes dooiaines. ATTILA. Eh quoi ? ROGFR. Attila y \e suis le maitre. {A ReiheL Et si tu veux soutenir dignement le fardeau qu'impose le bonheur de tant d*hommes , pas de remercimeus j c'est un fardeau plus riide qu'on ne pense. LE Comte et Ă©lĂ©gĂŻTore. Ah! Roger... BEATKAM 5 aU COtHtĂ© . Alors , toujours Ă vos. ordres , monseigneur , plus que jamais. ATTILA , Ă Hoger' Tu ne Tenx donc rien me devoir ? AOGER. Je te dois une jouissance que je partage Ă l'instant mĂȘme avec toi celle de pardonner. ATTILA. Sois l'ami du conquĂ©rant. BOGER. Volontiers^ et je lui conseille en ami d'emmener biea loin ses armĂ©es nombreuses encore. , ATTILA , reprenant un air grave* MĂ©royĂ©e m'attend. ROGER . La France sera l'Ă©cueil de tes armes , son tour est Tenu parmi les nations* Air f!u vaude0iilt de id Dame des Belles Cousines. Ijef beĂąniL-ans paur tous les climats. ^ 44 . . lie barbon qui prend Jeune femme , Et qui croit la prentire pour lui , L^homme qui fait blanc de sa lame , QaMl n^ose tirer de TĂ©tai* ' ÂŁt ces imbĂ©cilles avares Mourant de faim 5ar leurs liogols , Ce ne sont pas iĂ des barbares , Mus 'ce sont de fiers Ostrogotbs. TT&SVLE. . Celui qui tour Ă -tour barailgue Pierre ou Paul ab hoc et ab hdc , Nourrissant des torts de sa langue Les besoins de son estomac* Ces valets fanfarons qui semblent Plus que leurs maĂźtres durs et bĂ nts , Et qui sont si bas quand ils tremblent VoilĂ de fameux Ostrogolhs. ^Xi^oRoAE , au public» Quand des malheurs de la conquĂȘte Roger nous sauve , dieu merci l Messieurs , ne troublez pas la. fĂȘte Que nous lui prĂ©parons ici. Que votre bienveillance attestez- En accueillant notre hĂ©ros , Que parmi les Francs il ne reste U ue reste point d'*Ostrogoths. FIN. LES MODISTES TABLEAU-VAUDEVILLE EN UN ACTE, Pu HH. Fbbd. de VILLENEUVE, Ch. DbPEDTY m **. KEPuEsEinĂą & riBis sua le théùtre du v&udsviulb, LE 7l'ÂŁTIlIEB 1824. Pbix ĂŻ Fb. So Cent. Ad MAGASIN DE PIECES DE THEATRE, CHEZ DUVERNOĂS, LIBRAIRE, Cour d Fontaines, n>. 4, et PuMga da iBsnri IV ,M^^' MARABOUT^marchaiide de modes. M"' Guillcmin* ĂVĂLINA^ ^^' \ t ."WiCToaw». AURORE, a*, f Demoiselles de j Dussbrt. FLORI^'E, 3. I bouti^e \ Clara. LOUISE, 4*. 1 HuBT. MADELEINE , bonne de la maison* - Mimbttb. M. BOUL-DOG , amant de M^^* Marabout. MM. Rtppolitk. M. TROIS-SIX , courtier marron Fontbnat. M. CHANTEREmE , acteur-amateur GubnĂ©b . M- MACASSAR , parfumeur brevetĂ© Pithot. MARCH&AU-PAS , tambour maĂźtre de la garde nationale âą Pbilippb. Xdi scĂšne se passe Ă PaHs^Ă©ifisurt magasĂčidela rise Fim Tous les dĂ©hUans d'eiempiaĂ 'ei non revĂȘtus de la Signature dm r Editeur^ seron$ poitrsutns comme contrefacteurs. ilII^IttMEĂlIE DE HOGQUET. LES MODISTES TABLEAU^YAUDRYILLE* âą Le Ăiééire reprĂ©sente tiniĂ©neur d'un magam de modes, A droite et Ă gauche^ sur le premier plfln^ une armoire Ă gimce; dans le fond des mĂ»nites garnies de toques , de turbans et de chapeaux une porte vitrĂ©e donnant sur la'rue^ A droite^ un comptoir açee des trous Ă placer des poupĂ©es de carton ; en face une grande' chĂčisĂ« Ă©leoĂ©e. A gauche i VentrĂ©e Sun escaUer tournant. SCENE PttĂŻfmERE^ MADELEINE , seuU. {EUe finit S^sottr le wtagasm^ en prmumtmn orfe^ Ah! que c'et ennuyant d*Ă©lre bonne chez des marchandes dĂ©modes ! faut ĂȘtre, Ă la foiS caisiaiĂšre^ femme de chambre et garçon de magasin ; lav^er la dVantare de la boutique , coucher dans une soupente , et tout ça pour 5o Ă©cos.... y'iii^-ii pas un beau çenez-y ooir ! ça n* sVait pas pyre chez des femmes mariĂ©es... ah! ah! voilĂ les antres bou- tiques qui ouvrĂ©n't... c'est amuiantquoiqu^ça, d'ĂȘtre dans on beau quartier comme la rue Yivienne... Dieadediea! j a-i-y des cancans k faire s*us c'te rue lĂ i Air Du trou lĂ lĂ . Tra la lĂ , ttĂ llilk , tra lalk / ITra lĂ lĂ V tfa lĂ lĂ , tr» lĂ , lĂ , Tm lĂ , trsrUrlĂ ; 4 ! C'est tous les commis marchands ! Qui sont aimables, complaisans, ' ' ' Avec eux, on manqu' d argent , i Mais on n' manqu' pas. âą . d'agrĂ©ment. Tra la la, tra Iklk , etc. C'est les lingĂšr's d a cĂŽtĂ© Su'ont d' la candeur, d' ThonnĂȘtetĂ« ; ais d'oĂč vient au'en Tirbury All's vont a MĂ©morency. Tra Ik Ik , etc. SCENE n. MADELEINE , MARCHE-AU^PAS . MARCHE-AU-PAS. C'est r tambour de not' lĂ©gion Qui sait prendre en bon luron ^ SansT demander... un baiser. De d' peur d'ĂȘtre refusĂ©. // timbrasse» MABELKINE. Eh ben! dites donc, nWoas gĂȘnez pas... OparĂąft qo* vous prenez yot' cafĂ©. IIABCPE'AĂ-PAS , montrant la tasse qu^elle tient Ă la maui* J' ÂŁ^ comme vous ^ sensible Ă©poostease ^ ENSEMBLE , en dansant, Tralklk, etc. UADELtmE. Mais par quel hasard ici T * MĂRCHE-AU-PAS. A^ ! c^est qae je sois d' faction an TrĂ©sor royllial , et sitAt que Faorore a dorĂ© les toits d^alentour , comme dit le proverbe , j^ai dit bonsoir au-coirps-de-garde , poor venir vous dire an petit bonjour. . .Mais il paraĂźt qa'on ne dĂ©-» eĂ»ne pas Ă la fourchette ici ? MABELEIIIE. Ah! ne m*en parlez pas ; ce magasin- âąâą Au faitf c' que j' vous en d!s^ c 'n'est pas pour moi...maiS quoique je ne sois qu^ude bonne ^ je ne voudrais pas d^un petit gringalet comme ça , tout d^ niĂ©me. . . allez , ii votre place , vous, qui ĂȘtes gentille, j'^aurais bien mieux aimĂ© ^^fif^ » fl^a94 JO^nsie^r cjblp4 4* Ăa TrĂ©sorerie , q»i .a des lunettes d'or y et qui vous lançait dfs^eeHMes , le matin i dix heures , on le soir k i^fM^t heures , en r' venant de Air Mon GĂ loub^. C'est un irĂ«sbrv ^bis, , , j^'^ f^ut^^i!9iir' lps.ma^çe^ Il vaut bien mieux qu monsieur Castor ; Pour payer bien des ji'ixits dĂ©oenses , /Un mouMeur qu'est dans Itsnnances 4BWstuntvĂ«sor. 8 LOUISE. , Madeleine , est-ce que madame ti!a pas encore paruP est* ce que ces demoiselles dc sont pas encore arrivĂ©es ? t âą-' " . Tiens , cette demande... vous F voyez ben , puisqu'il n'y a encore que des tĂȘtes de carton Ă leurs places. . . {Ă part, Elle ne ' rĂ©pond âą pas ' seçleineni Ă * ce que ; je ItĂźi dis . . ' . >^tite chipie ! ou n' peut pas y arracher un mcHiihĂ ut Mais^^ t'nez, les voilĂ toutes qui viennent, je les i-Ă©connais Ă leur ramage* ,.''!'' ,.âą.. m, ,. v»r"- ; ? SCENE IV. ' . . !âą >!.âą' Les MĂȘmes, EVEUNA, AUROIVE,,, FLORINE. Air De T avare en goguettes ' !» . Ah I quel ennui / . 6 Ăź ⊠Me plaitiifnaiiĂźefix Car on est deux. . - ; t ⹠» _ > > Ref^ .,.,. , ».;o .. AiĂ !qu ennui /e^^ ...v, âą.. >ȧir ' ii Allons 9 mesdemoiseUes , il faut reprendre le collier* de. niisĂšre. /. Ă Pouvrage. âą i 'âąâą ^ ' s ' -Ăź'Ă Du tout , ma. bonne. . . madame Vest pas lĂ .'^'. aiilsl^ ' Ă quoi bon? , ĂVE14KA. Au fait^ causons* . âą Dittsdont, AuroreV . i ^^Ăąvez^rous fait hier? AUftOHE. , , Nous sommes allĂ©s dloer aa.]>oift*. Ă k porte Maillot.. âą d âŹt de Ut, nous sommes revenus le soir Ă Beaojon , en landaa. FLOAms. . Ah! oui... en landau. . . on saitee que ça coĂ»te. .. trcntcf francs pour le dimanche ... et trentercinq avec la livrĂ©e. AUBPAE. DtOQt, mademoiselle âąâąâą c'est Ă lai. . FLoaiNĂy Ă EoĂ©lina. Alors, c'est qu^il l'a poar la quinzaine. AURORE, Ah! Dieu. . . Beaujon. . . c'est un endroit charmant. . . on j fait de fort jolies connaissances. Air i P^s a,rtistes par oçcasicftt,. Des plaisirs c'est Ikrhermitage^ Ce sĂ©jour a bien dĂšs attraits ; ' Moi j'en aime le doux ombrage , Et surtout les sombres bosquet» ' * " Dubon genre on y suit le code , On y dĂźne , c'est trĂ«srcoomode ! On yoit naint galant bien fris/Ă© , Plus d'uli mari" bien 'dĂ©frisa, ' ' ' Surtout des marchandiez dĂ© mode , Enfin c'est trĂšs-bien composĂ©^ ; . .. . 0r w ^ âą liib bien! moi i ma chĂšre , je ne suis pas comme vous âą âą . et je vais le dimanche Ă la campagtxĂ©.^ -. Ă tt bal de Sceau , on simple robe de r. Ah! votre bal iĂ e Sceaux V on a'y e^uiĂš ,. ^ » Quelquefois âą âą âą inais ;au oioins c'est honnĂȘte âą et boa ton. - AUBORE..che\ alier Me faire boijce du Ăhampa^e Chez Chvmpeaux , ou chezBeauvilliers. Ma i s je jçdou tavs le scandale , ÂŁt je lui rĂ©pondis tout^bas » Allons plutĂŽt ^4a Veslble. ,i> . . \ Ah! bah. . . les jardins publics ! oĂč les l^als des envi- rons de Paris, c;Ă«st Ă peu prĂšs \z ntiĂ©me chose ; je suis re- venue de tout cela ... et j'ai Ă©tĂ© hier voir un mĂ©lodrame ... moi d'abord , je n'aihie que. la bpnixe congĂ©die. .. AUAQKE. Ce n'est pas Saint* Martin» âąViiaRlNE. '^ Certainement. . âą er niĂ©jpft je, dois J^içtii^t^d^bater. Aqx Français peut-ĂȘtre P Non, da tout. . . chez .M. SĂ©pesie^ ^ ^artjr^f , * s». I âą ''.. 'âąâą.4 Je dois la semaifiĂš ^vdĂštiafifi^, '" '*' ⊠' 'f 'âą Me montrer aux rj^gard^^ surpris ; Dans, les chefs-d'Ćuvres de larScĂšaM Mes rĂŽles ont Ă©tĂ© dhoisis Ouiy j'ai pris, afiA^desĂ©duire , JP^HX piĂšces que nous adniji>tm; Car je dĂ©butĂ© dans ZaĂŻre Et la Marchande de Goujons* MA*bÂŁLanfÂŁ . JjM»h4wS^ĂźfflfP'^lk FJloi^e, billçl,,J Allons, allons t au coiQM^Ăźr.>h et vous, Madelaine^ bissez-nous. . . ,v9Ufj..^ajrpz!ien jtfap W^^me N^mj^AiS^ dit de ne pas rester dĂąiis la boutique aprĂšs dix heures. âąâą voir one paysanne ici , ça fait du toirl Ăąii magasin. r- ,.âą ,i ''''"-irAOfiLĂĂNĂ âąâą ' urje , A l'ouvrage; Vite b DOS places lueltaDS-DOUi , Et le repod air^ ser^ ^lus doux. Il fautacfae\er ces turhani ' 'Pour cette iiiire Je famille, OuireJusetoutĂ safille Et qui porte des diamaus. / ^ " *0BO,ĂĂ. . â . . "i . i PlBcon**uroeteglaDense . Ces^b,elces liueia, Que payera lelte dauseuse j , .-. Aveii^urgenl d'un Anglais. '-' ~ ' ' âą ' I -RepHie. '_'âą '' ~ '' " Vite ti ii'"i^^^'"o''^VAh^. I..' >, WBORE. . Vfloi ne savez itai;thed6thoisellea, il'ya'ei'i dimanche huit jour*, j'ai rencontrĂ© madame aiu montagnes BelleviUe' > CopmĂ©nt !... Ue qui fait Idnt la prude ! AliSORK. , , Oui . . . elle ^tail avec ni monHeor d'nn cerliĂ»n Ige , nĂčs somme on Anslais . i5 Ah !âą âą âą ayant de tenir de semblables propos, il fitndrait ĂȘtre bien certaine. . . AURORE. Parbleo! paĂźsqae je Tai rue moi-mĂȘme* . âą et tenez , j'Ă©- tais ce joar-lii avec la personne qui. âą . QaĂź çap. . Alfred, Auguste, Jules, Oscar, ou Alexandre. ?âąâą AURORE. Alexandre... non, da tout... il a un siĂšcle que nous sommes brouillĂ©s... depuis quinze jours je ne parle plus k monsieur. Ah ! ma chĂšre , il ni a fait des traits*, . ivĂLiNA. Comment! c'est donc un nouveau ?âąâą. AURORE. Kcoutez donc... si Ton me fait la cour^ c'est dans des âŒues honnĂȘtes. FLORms. s Et Ă moi aussi, iviuNA. Et Ă moi aussi. AURORE. D'ailleurs la personne qui me parle Ă prĂ©sent est on jeune homme trĂšs-comme il faut... Un grand brun , et qui a un cabriolet... roilĂ comme je les aime. FLORIKE. Ah! ma chĂšre, tous avez bien tort d'aimer les bruns. . . Le mien est blond... redingotte Ă la russe, cravate Ă Tan* glaise, pantalon Ă la tartare, cheveux; bouclĂ©s Ă la prus- sienne, et repentir en amoureux de pantomime... Enfin tout-Ăą-ÂŁait bon ton. ĂVĂUIVA. , Ah! que c'est commun, mesdemoiselles, des cheveux comme ca... La personne qui me parle , n'en a pas ds tout ; mais en revanche, elle est fort aimable. AURORE. Et quel Ă©utf FLORINS. Ki moi. AURCHCe. NI moi non^plos. * Ăir Je suis colĂšre et boudeuses D'abord, je fais sa conqĂčĂ©t0 En dansant a Tivoli ; Et pour lui* tdtinlci'la tĂȘte , BientĂŽt jevalse-aveclbi Sur les montagnes je glisse ,, II; de vient plus, am Enfin au feu d'artifice , Il me dĂ©clai'e'se»''f6tix. Du mien je*fi^ km^aissance En^revenant de Pantin ; Kous Ă©tions en diligence , L'amour y fait du chemin Je cessai d'ĂȘtre rebelle , Un soĂźr, chez monsieur Doyen'y Je faisais une infldĂ©He , Et lui faisait un Troyen. JivELiĂźfA*. téë mien s Y prĂźt' Ă k & ^Ăč^', ^^It'enTaiiĂą monf cteui^ rĂ©siĂ«tĂąfttV Jeus beau* lui fermer iviB-portĂšV Monsieur le soir me suivait ; Pour me prouvei qu'il m'honore» . IKiin 7>/7ttt*jr iP rh% fbit dbĂ», Br^. . . je l'aimĂ©, ftf l'aiiorc^' BfaiĂ iljs nesds pars- sovnook»' Yom me croiriez pas, mesdemoiselles; 4tfe'itfbiĂ feiiii^T'd>iĂąr- lait se donner les tons de vĂ©Air tĂąe roir au magasin... mais jrlmaibieifrecmtlmftndĂ© den?enfien bĂ te^tĂ©fetiĂ mi^^ec vtĂ peuh^d^adressie..'* un jeane bomme tpi » de Fhriiitade; âą âąâą pourrait , ce mesĂ©mUe ^^sĂŽtm uaprĂ©lck!lr qstloonqoftv» » Oui , mademoiselle. âą . mais j'espĂšre bien ptĂ« edb n^atri- t5 Tera pas... D^abord, pour moi, je soit sĂ»re qa'on ne te permettra jamaii une pareille ineonrenance. AURORE et FLORINS. Ni poar noos non pins y certainement. SCEl^E ti. f Les MĂ©met TROIS-SIX , CHANTEREINE , MACASSAR. Air De lĂ Clochette, Nous voilk, {bis, Bonjour / mesdemoiselles , Nous yoila , Bu ctietĂŻiliĂšrs fidelles , Nous voilĂ , iifai^.y . Ăv&ifTiL f AĂifORE , FtORiNE , en ks poyontenirĂ©r. Ă'^del!... c^est InL llROIS'-SiX. Vive lĂ joie... il n'y a' personne* ijMnĂčwai I . âą âą messieur», 'Ă©crase les chiens, j'Ă©da- ousse les passans, je pousse , j'accroche, je culbute* mais j'arrive... Par ce moyen , je brasse les affaires , je les souffle au courtier patentĂ©, quĂŻ n'a que le cheval de louage. âąâą Je travaille la hausse, j'exploite la baisse des liquides... Bref, par moi les maisons sautent, les banqueroutes se succĂšdent . âą mais moi je touche mes courtages , et me je. moque du. reste. Air Du pot /leurs. Ce commerce est comme. une planche^ Qu'on voit toujours s'inclinant d'un cĂŽtĂ©; Quand l'un s'Ă©lĂšve , aussitĂŽ t l'autre penche , Entre les denx , moi, je reste postĂ©. Me m'Ă«cartant'jamais de ma formule. Du destin j'observe le cours; Le joueur tombe, et moi je suis toujours Ferme , au milieu de la bascule. . CHANTEaSIl^E. Moi, mesdemoiselles f c'est autrechose. âąâą j'ai tous les 17* . j^ats, oa pIutAt je n'en ai pas. . . je m^appelle Chantereine, actear par dĂ©sĆuvrement ... j 'ai Ă©tĂ© tour Ă tour surnomĂ©- raire dans une administration . . . clerc d'huissier , clere d'avouĂ©, clerc de notaire, ou commis marchand. . . mais il fallait tantĂŽt rester Ă TĂ©tude, tantĂŽt copier, grossoyer, porter des assignations ou des paquets... vendre au dĂ©tail.». ma foi , tout cela m'ennuyait . . . Que voulez- vous . . moi. . . j'aime Ă m^amuser. . . je trouve que j'Ă©tais fait pour avoir 25,ooo livres de rente. . . mes parens me donnent cent francs par mois â {e dĂ©pense cent louis. . . j'emprunte. . . je fais des lettres de change. . . mais qu'est-ce que cela me, fait ? je sais mineur.. . Cependant, toutes rĂ©flexions faites, je crois qae je finirai par suivre ma vĂ©ritable vocation. . . celle du théùtre ... je m'essaye dĂ©jĂ en sociĂ©tĂ© , et surtout rue Chan- tereine. âą . je cumule assez agrĂ©ablement dans le mĂ©lodrame ouTopĂ©ra-comique, l'emploi des dissimulateurs farouches, des lĂ©gers mĂ©nestrels , ou des sensibles troubadours . . . sartout quand mademoiselle Florine consent Ă faire tn^ BaleinĂ©e. Air Vos maris en Palestine. Dans plus d'un rĂŽle qpmique On m applaudit fort sou vent ^ l^t mĂŽme dans le tragique J'eus toujours de TagrĂ©raent. A Flopine, Won, mon talent n est pas mince , Mais je vaux bien mieux , je croi ^ Quand vous jouez avec moi. . âą Lorsque je fais votre prince , Je suis heureux comme i^n roi. MACASSAR. Moi , mesdames , ma rĂ©putation est europĂ©enne . . . dans ie dĂ©partement de la Seine. . . je me nomme Alacassar. . . aaleur et compositeur de la fameuse huile qui doit im- mortaliser mon nom. . . je suis Ă©galement le crĂ©ateur des parfums... vulgairement connus sous les dĂ©nominations si redondantes Ă ^eau merveilleuse , crĂšme du Cathay , baume ai la Mecque ^fluide de Jai^a^ et caetera, et caetera. . . bre- vetĂ© de plusieurs souverains Ă©trangers... A bas les perruques ^ triomphe y merveille/. . c'est mon cri, c'est ma devise, c'est ce que je dis , c'est ce que j'imprime sur toutes les mu- railles ou colonnades de la capitale ... en lettres vertes JLet Modistes. a U8 et oranges 4 d'un demi- pied de longueur , arec cinq poinu d'exclamation. . . Mon domicile est partout et nulle part. . . ce qui veut dire, en bon français, que j'ai des dĂ©pĂŽts dans presque toutes \e^ rues de Paris . . > enfin , 'entreprends la fraĂźcheur do teint , en gros et en dĂ©tail , et l'on m'a sur- nommĂ© TĂ©diteur responsable de la beautĂ© parisienne. FLORIKE. Mais , M. Macassar , pourquoi donc Ă©tes-vous chauve ? mĂącassar. Pour en prouver l inconvĂ©nient , mesdemoiselles, et forcer les incrĂ©dules Ă me donner leur confiance ... et leur ar- gent . . . Du reste , je ne crains pas les contrefaçons ^ car j'ai mon brevet dans ma poche. AĂźr Eh ma mĂšre , est>^e que je suis ça» Un jour, en fait de chimie Youlant avoĂą des talens , Moi, j'achetai du gĂ©nie Moyennant quinze cents francs âą En affaires je vais vite , Comme en rĂ©putation ; Et suis homme de mĂ«rĂźi Par brevet d'invention. FLORnSE. Mesdemoiselles. . . voici madame qui descend. ĂVELINA. Ah ! mon dieu , messieurs , sortez vite. AURORE. Impossible . . . voici Louise qui rentre aussi. , . comment faire f MACASSAR. Soyez tranquilles... Siessieurs, imitez-moi. SCĂNE TH. Les MĂȘmes, m^ MARABOUT, LOUISE. Mll^ MARAROUT. Quelqu'un ici 1. . . Messieurs, que- demandez-vous ? MACASSAR. liefrfoncesonchçpeau et rabat lecoUet de son>habit. Jouant l'accent an^ais, MistrĂźss MĂ©rĂ©boutl M*W MARABOUT. C'est moi, messieurs* âą . Louise ^ do& 9. ^Louise approche des chaises. MACASSAR. fĂ© Ă©tais dans les goddem. . . Merchant from Londm. . . {litontrant ChantĂ©reine. Monsieur il Ă©tait italienne. CHAI^TEREiME^ Ă pari. Oh rimbĂ©cille ^Haut prenant l'accent UaUen, Si . . . ip sei di Milano. MACASSAR. L'antre, il Ă©tait un baron allemand. TROIS-SIX , Ă part. Ah! qne c'est bĂ©t^. {Haut contrefaisant i'ailemand. DĂ© Francfort . . . ia mener. MAGAS3AR. Vous allez niontrer Ă nous pour le achĂ©tcment dans les chapeaux . . . m" mararout. C'est bien ^ messieurs âą âą âą Allons , mesdemoiselles , mon- trez des chapeaux. TROIS-SIX. Ce Ă©tait bour tonrier Ă mon femme. . . tous m'en toq- nerez un rouche si fous blait. CHANTFREINR. Vi me donnerez uno de piousiours coulours âą . . MACASSAR. Moi , ßé lĂ© Youl^ en paille die . . . comment appelez-* 7oas.^. . . en paille de potage. m"* marabout. En paille de riz. . . youlez->ons dire ? MACASSAR. Ies...ies...deriz. Avec des petits plumets et 4ies grandes pe- nĂ©ches. . . et cher. âą âą cher. . . bien cher. . . parce que la maĂźtresse Ă moi il aimait moi , sur le chertĂ© dans les chapeaux. ivELiNA , AURORR , TJLORINE , prĂ©sentant des chapeaux Ă tous trois. Air Vaud de Turenne, Estrce bieiSL Ik votre nuance ? MACASSAR, CHANTEREINE, TROIS-SIX les y ies; Si si» \ ^{oji^s la troi^ VOUS fort J^ien. lĂ -, Ăź? \ ĂŻo EVELIN A , AURORE , FLQRINB. Ces chapeaux-lk vous conviendront, je pense, MAGASSAR , CHANTEREITIfl , TROIS-SIX , Ă part.. Ils sont pour vous ^ n'en dites rien. LES DEMOISELLES. La forme en est et nouvelle et gentille , Ltes prendrez^vous , messieiu's , au raagaain . LES HOMMES. r^on pas , chez nous appoi'tezv les demain , ÂŁt nous n'oublier/ns pas lafiUe. MACASSAR. Mistrjss MĂ©rĂ©bout. . . nous avons le plaisir de qiiittçr vous . . . bas Ă Eifeiinaj nous reviendrons dans la journĂ©e. CHAlSTE&ĂiNE , bas Ă FlorĂčfie, Nous Ă©pierons le moment oĂč vous serez seules. TROIS-SIX , bas Ă Aurore, S'il Ă©tait trop tard... nos chapeaux au bout de nos pannes, par- dessus les rideaux... comme ça se pratique ordinairement... Adieu, mesdemoiselles. XES DEMOISELLES. Air Du Menteur ; ou delĂ Visite Ă Bedlam, Ici, vous avez dĂ» voir Gomme on traite la pratique , Aussi dans notre boutique Nous espĂ©rons vous revoir, LES DEMOISELLES. Ici, vous avez dĂ» voir, etc. LES HOMMES. Ensemble, / Ici, nous avons pu voir Gomme^on traite la pratique ; Aussi dans votre boutique Nous reviendrons vous revoir. SCENE VIII. M" MARABOUT!, ĂVELINA, AURORE, FLORINE, LOUISE- M**' MARABOUT, elle s*assied sur une grande chaise en face du comptoir. Les demoiselles reprennent leurs places. C'est bien, mesdemoiselles, je suis contente de vous. . . mais remettez-vous rĂźte Ă Touvrage. . . je vais you3 donner- 21 Texemple , et surtout pour rĂ©tablir la rĂ©putation des mar- chandes de taodes... pas d^iatrigues . . . mĂ©fiez-yoos de tous les hommes. Air Du comte Ory» Cachant leur scĂ©lĂ©ratesse Sous des dehors sĂ©duisans , Us vanteront leur tendresse. LES DEMOISELLES. Oui, mais ils perdront leur tems, M^*" MARABOUT. Croyez mon expĂ©rience ; Ces messieurs, je le sais bien , N'en veulent qu'a Finnocence , LES DEMOISELLES. Alors nous ne craignons rien. m" MARABOtrt. Tremblez, mesdemoiselles, Ce soQt des infidĂšles ; Avec eux fout est perdu ,. Tout, sans la vertu. LES DEMOISELLE. Quoi vraiment! tout serait perdu P oi nous perdions notre vertu. TOUTES. Oui , vraiment y tout est perdu , Tout , sans la vertu . mii marabout. Je ne veux pas qui'on ait d'amans chez moi... et je chasserais la premiĂšre qui se permettrait de faire une con- naissance. . . suivez mon exemple. . âą soyez sages . . per sonne ne me fait la cour Ă moi.^ SCENE IX. Les MĂȘmes, MADELEINE. MABELEmE. Madame, madame. . . v'iĂ une lettre qu'un monsieur m'a chargĂ©e de vous remettre. m" Marabout. Hein!... pl^-il... une lettre!... silence dono. ^o ' JC^^Ăši d'm âą âą Si ^tte maudite bonne pouvait sortir. 8âŹÂŁNÂŁXIII. Les MĂȘmes , MARCHE AĂ-PAS. MARCHSAU-PAS , entrant aoec prĂ©caution. Madeleine est senle. . je crois que je puis entrer t âąrant V armoire. Mais , tais-toi donc , vilain animal. MADELEiiTE , montrant F armoire de gauche. Madame , madame, je crois que c'est dans cette annoĂźre. Elle va l'ouvrir, M" MARABOUT. Du tout. . . c'est dans l'autre. . . ^EllĂš VowfrĂšde mime. Que vois'je !.. un tambour-major ! MADELEINE. Ah ! mon Dieu!. . un Anglais, et an chien! BOUL-DOG , sortant de l'armoire. Comme yous voyez. . âą Ă part. Ouf ! . âą . il Ă©tait tem^. KtARCHE-AU-PAS , Ă part. . Enfin , me v' lĂ r'ievĂ© d'ia guĂ©rite du sentiment. . . c'n'es^ pas stfns peine. . . haut mais attendez , ce n'est pas fini. Troi$'SĂčx , ChantĂ©reine , et MacassĂčr , se lĂšvent tout droit mec les chapeaux sur la tĂȘte, tenez. . v' lĂ le corps de rĂ©- serve qui fait sa manĆtlvre, comme dit le proverbe. M*'» MARABOUT. Ah ! Grand Dieu ! . . Cinq hommes chez moi . âą âą Bc^ad^ ^eine , vtte , mon a de t^ortugal ... N 3i CHOEUR GĂNĂRAL, Air de Rossini. TOUT LE MONDE. Quel embarras! Pour moi quel mauvais pas/ Comment donc faire ? hĂ©las ! Je n'en sortirai pas. Mon dieu ! quel embarras ! Pour moi quel etc., etc. m1i marabout. Ehl maĂŻs. . . je ne me trompe pas. . âą ce sont ces trois nĂ©gocians Ă©trangers. EYELINA , AURORE et FLORINE Ă poii^ Noos sommes prises. FLORINS, regardant Boul-Dog. Mais attendez donc. . . je, connais aussi monsieur , c'est l'Anglais des montagnes de Belle ville. m"o marabout. Tout est dĂ©couvert. . . ĂŽ ma rĂ©putation ! LOUISE. Madame , je vous annonce que je vous quitte. MĂ' MARABOUT^ Comment !.. et 9 oĂč allez-vous donc , mademoisi^lk ? LOUISE. Je m'Ă©tablis y madame, avec monsieur Castor qui m^Ă©^ poose. . . je VOUS souhaite autant de bonheur avec ces mes- fiiears. m" marabout. C'est bon. . . Allons , allons , oublions tout. . . mais je ^oos en prie . . la plus grande discrĂ©tion. 1 . pour T honneur ^es Marchandes de Modes. VAUDEVILLE. Air Du tra lĂ lĂ lĂ . Hl*^ M^&ABOOT. Taisons-nous aujourd'hui. Sur tous les dĂ©fauts d'autrui , Le plus sage , Ă son tour , Commet sept fautes par jour. REPRISE EIV CHOEUR. Taisons-nous , etc. CHANTEREINE. Sur ce bourgeois comĂ©dien Qu'on voit cnez monsieur Doyen, Dans Achille, avec fiertĂ© Mettre un S au lieu d'un T. , Taisons-nous, {bis, Ăcorcher Racine est si doux. CHOEUR. Le plus sage , k son tour Commet sent faut>s nar ĂOUT' 32; EVELINA. Sur cette femme de rien , Qui jadis n'Ă©coutait rien ; Et qu'on voit, danssoii quartier, Sortir avec un banquier ; TaJsons-nous , ois, Un cachemire est si dpux. CHOEUR. Le plus sage a son tour., etc. Sur vous roquets , Toujours prĂȘts A nous mordre les mollets , Sur vous flatteui-s au rabais , Ou pamphlĂ©taires-bassets ; Taisons-nous ,'{bis. Aboyer, mordre est si doux. CHOEUR. Le plus sage , etc. MĂ&CHE-AU-PAS. Sur ce langoureux amant Qui se noyĂ© ou bien se pend , Sur la sensible Suzon Qui s' pĂ©rit par le charbon , Taisons-nOuSy S' pĂ©rir d'amour est si doux. CHOEUR. L/e plus sage , etc. [ MADELEINE. Sus* maint' bonn' d' c' quartitt*>ci Qui pour aller le lundi Danser avec sop pompier , Fait danser l'ans du panier ; Taisonsrnous; bis, Danser queuqu'fois est si dou^. CHOEUR. Le plu s sage, etc. MACASSAR. Sur cet adroit charlatan , Qui par malheur se trompant , Au lieu d'une seule dent, fin arrache deux souvent , Taisons-nous ^ {bis. Fair' payer double est si doux. CHOEUR. Le plus sage , etc. TROIS-SIX. Lorsque Voltaire donnait Vieux un ouvrage imparfait ; Tout bas si l'on critiquait. Dans la salle on rĂ©pĂ©tait , Taisons-nous, bis, Le chant du Cygne est si dou iç^ CHOEUR. Le plus sage , etc. FLORINE, au public. L'auteur en vous faisant voir Cette bluette ce soir , ^tbieacoupable je crois ; Mais il ne l'est qu'une fois ^ Taisez - vous , bis . Messieurs, vous le savez tous, Le plus sage k son tour Commet sept fautes par jour. FIN, I LE MARIAGE DE CONVENANCE r- r âą % ^ .d -^ i^i;. l; ^ âą ' r p r.' y LE MARIAGE DE CONVENANCE ^ COMĂDIE-VAUDEVILLE EN DEUX ACTES, P\H MM. THEODORE^T Achille DARTOIS. REPRĂSEirrĂE POUK TA PREMIERE POIS A P\RIS SUR yS, THĂĂTRE DC TADOBVItLE, LB l5 IfARS l8a4> PARIS, AD MAGASIN DE PIEGES DE THEATRE, CHEZ DUVERNOIS, LIBRAIHĂ, Cour det FonUiaes ,!!*{> et Pissa^ de Henri lY, / PERSONNAGES. Acteurs. M. DEĂŻi>IO;i>ĂŻT, oncl^ ^e Heiry 59 ans proposĂ© pour Ă©poux Ă Claire M. CosSARi^ M"*. D'HAUTEFEUILLE. . . M"»^. Guillemin. HENRY, jeune militaire , neteu deDermont, amant de Glaire. II. Fede. CLAIRE , fille de M". D'HAU- Simonie a'Hepry M^e^ PaulĂźqe GeoffeĂŽt, SIMON , v^Jei et bompi^e de confiance de Dermont, parrain, tuteur et amoureux de Fan- chette , 58 ans. M. Fontenay. i^'ESPERANĂE , valet de ' Henry, amant de Fanchette . . M. Armand. ^ FANCHETTE , filleule de Si- mon, suivante de Claire, ^m j^ de l'EspĂ©rance ^. . . M", Minette; La scĂšne eal Ă Amit ^s , dans une auberge^ Tous Us . dĂ©bilans d'exemplaires rj/pn r^ĂȘtus de la signature de CEdĂčeur^serQntfKmr&ms conmej^/^erfas^urs^ . IMPRIMERIE DI^. LE MARIAGE DE CONVENANCE COMEDIE-VAUDEVILLE. Le Théùtre reprĂ©sente une salle commune, dans laquelle donnent des chambres diffĂ©rentes et numĂ©rotĂ©es. Il y a dans le fond une portf plus grande donnant sur Tescalier, d*un cĂŽtĂ© est une fenĂȘtre a hauteur d'appui. Sur le devant de la scĂšne, sur les cĂŽtĂ©s sont une table et un guĂ©ridon; des fauteuils, des chaises garnissent le théùtre. » ACTE PREMIER. \ HCĂTSE PREBIIĂRĂ* h DERMONĂ, SIMON. DEaMOlv. // sort de sa chambre. Simon, qm est assis sur sa chĂ Ăče, se lĂšve. Maadit nevĂąif. . . Ă©tourdi de nereu! âą SIMOK. Qu'est-ce qu'il y a donc denoureau ? dites cela , monsieur , Ă votre homme de confiance ! . . . DERMCKT. Parbleu! on m'en Ă©crit de belles snf Ăąon compte. , SIMON. Je le crois ! ... il faut qu'il en ait fait de belles pOur ĂȘtre ce qu'il est,! 4 Air de M. Guillaume, A vingt-deux ans le voilb capitaine. DERMONT. Je sais bien qu'il a de Thonneur. SIMON. Et dĂ«corĂ«... cela prouve sans peine Qu'il a de plus de la valeur. / DERMONT. Et qui , chez nous peut manquer de vaillance ? / Pour mĂ©riter la dĂ©coration , Tput homme n a besoin en France Que de l'occasion. ** SIMON. C^est juste. DERMOIST. Tu te souviens qu^ll y a quelques mois il quilta Paris pour rejoindre son rĂ©giment Ă Lille , et que trĂšs-peu de jours aprĂšs je reçus la nouvelle de son arrivĂ©e?... Depuis, il continua Ă m^Ă©crire Ă la date de Lille , tu t^en souviens.**. âą . Eh bien! TĂ©tourdi n^Ă©tait pas dans cette ville, ^uand il m'Ă©crivait! SIMON. .BahĂź DERMONT. Oui.*. Uais songeons Ă ces dames... sont-^Ues rentrĂ©es? SIMON. Pas encore quand on fait ses adieux aux personnes qui nous ont Ă©levĂ©, il faut du temps r DERMONT. Une jeune fille ne saurait ĂȘtre fĂąchĂ©e de quitter sa pen- sion , surtout quand il s'agit. . . SIMON. De la quitter pout habiter Paris. . . DERMONT. Et puis. âą âą pour quelque chose de plus. âą . SIMON. Pour quelque chose de plus ? DERMONT. Mais je veux absolument qu'on ne le sache qu'aprĂšs la it qi 5 chose faite! N^as-ta pas trourĂ© Claire , la plas aimable personne du monde? SIMQN. U est vrai. * DERMOMT. La plus innocente ? SIMON. Oui, son air. . . DLBMONT. Je conviens qu'elle n'est pas riche , et que sa mĂšre 9 pleine de vanitĂ© et de prĂ©tentions 9 se hĂąte trop de dĂ©penser le pea de bien qurlui reste ; mais^moi , n'ai-je pas deux fois trop ^e fortune? SIMON. Je vous vois venir, la jeune personne est jolie, douce gracieuse . . . PidĂ©e me paraĂźt etcellente ] DERMONT , avec contentement ' Ta penses donc que j'ai raison p SIMON. Sans doute , et votre neveu fera un mari charmant ! DERMONT. Hein! mon neveu Henry P La belle idĂ©e!. . . une femme innocente ! . - . je me serais donnĂ© tant de peine Ă la trouver pour iin autre ! . . je la garde pour moi. SIMON. Monsieur , vous ĂȘtes Ă©goĂŻste. Vous ne songez qu'Ă vous. . âą il faut un peu songer Ă elle ! . . . DERMONT. J'y songe aussi. Air Fille ĂągĂ©e ton dit un secret. Gomme mon neveu j'ai du cofeur ; De cette innocente j'espĂšre , J'ai de quoi faire le bonheur. SIMON. Vous aure2 beau dire et beau faire , Avec vous lorsque Ton verra Votre neveu prĂšs de Madame, Monsieur, toujours on le prendra Pour le mari de votre femme. . C 6 Mais si elle me trouve assez jeune ? SIJUON. Mais si son cĆur n^est pas libre. Il l'est, Simon , il Test. * * sa mĂšre me Ta dit ; les dames qui l'ont Ă©levĂ©e me Tont assurĂ©. . . et ce ne sont pas Ăše ces femmes lĂ©gĂšres Ă qui Ton confie aujourd'hui TĂ©ducation des jeunes 6Us. . âą oe sont des femmes d'autrefoia. . . im men- songe leur coĂ»terait. .'. chez elle, Clake n'a reçu que Ă es> iieçom d'honjĂ»eor el do vertu. . . La pension d'Amiens n'est pas une pension ordinaire. . . lĂ , point de balsy de spec-^ tades , de concerts. . . pour s'occuper; broder, coudre, lire de3 livres de morale . . . pour s'amuser ; courir dan& ua jardin bien clos ... Tu vois bien qu'elle n'a pas pu s'Ă©garer. SIBfON. Ăa lui Ă©tait difficile . . . o'ea^ Ă©gal , c'est une jeune personne sacrifiĂ©e. . . Ă votre place , moi , j'aurais des remords. A ma place ?.. en as-tu , toi qui veux Ă©pouser ta filleule , cette petite FĂąnchelteP SIMON. J'Ă©tais sur que vous alliez me dire ça. . . mais FancheĂźtĂ© est une fille que je me suis fait Ă©lever Ă la campagne. Elle Ă©tait ici depuis six mois. SIMON. Oui , chez une de ses tantes , ne voyant qui que ce soit. DERMONT. Elle sortait pourtant. SUMĂN. Fort bien . . . poiir aller Ă ta pension , voir M^'* Claire ^ auprĂšs de qui vous l'avez placĂ©e aujourd'hui; et simple^ naĂŻve comme elle l'est, il est impossible qu'elle me trompe^ i DERMONT, C'est Ă©gal, k ta place, je ne serais pas trrĂąquille; » 7 SIMON. D'ailleurs ; je lai demanderai ùß elle m'aime. . et si elle rĂ©pond que oui. . âą âą BERAĂO^T, finfĂ©rrompani. Crois- ta que je ne ferai pas la mĂȘme question Ă Claire? SlMoiiĂŻ. âą Notre positloif tl'Ăšst {>as la mĂ©ihĂ©; vous Ăš^es plus ĂągĂ© DĂRllOlĂŻ'r. Plus ĂągĂ© ! SIMON. Vous avez 59 ans, je n^en ai que 58. . . J'ai un an de moins que vous , c'est quelque chose "* P re mala- elle M'atrĂŻrlt' !*âą ^' ^"'"^ "^"''""^ "' emille ! et co^^e FACfCHETTB. au'^voT" >''''"' "^ !;'^'^*^= '"^'* parrain/., on dirait ^ ... SIMON» On dirait ça? - Manchette. En conscience, on le dirait! SIMON, Ă par',.. C'est le moment de savoir Ă quoi m'en tenir. ... FANCHETTE. On r dirait plus qae*jamais. " ^ SIMON. \_ l'ANCHEtTE. Mon parrain ? SIMON. ^ Esto bieiĂŻ contemc de serrir M»* Claire f " PANCUETTE. ^ Gai , mon parrain ; et tous , ĂȘtes voiis , bien content dĂ© SrvĂźr M. Dermoni ? / SIMON. Cela ne se demande pas . âą . depuis quarante ans que je Ăąuis avec lui . . . PANCHETTE. ⊠C'est juste. . . mais il Ă©taĂźt garçon ; et k prĂ©sent qv'ii ĂȘtre , vous savez bien y mon parrain» . . SIMON . Cela ne changera rien Ă sa maniĂšre d'ĂȘtre. ' FAKCHETTE. On dit pourtant quç 1' mariage change bien un homme. SIMON . ÂŁt une femme aussi j Faochef te* FftNGHETfB. Une femme ! . . ^ ah ! je n' sais pas. ^ SIMON. . Certainement. . .^ et si tu voulais, tu saurais lientĂŽt ce qu'il en est. âą FANCHETTE. Je n' demande pas mieux que d' savoir c' qu'il en est. Qu'est-ce qu'il faut faire pour ça? SIMON. Il faut devenir ... FANCHETTE. Quoi donc? SIMON . Ma. petite ÂŁgmnM. FANCQE71E' Voire pekiie fe^^me ! et eomtt^ ça j' saturĂąt c' quMI en est. . . Ah ! ah Ăź ah! "^ f SIMOH.. Ăa te fait rire ? FATĂCHETTE . Oh! oh! oh! oui, ca m' fait bien rire! SIMOK. Et pourquoi f âą N " FAI9CBETTE. ! Air '^F'ixud, de tĂ©cu de sixJrandSĂ© i De c' qu'est le mai'iage on grille Par soi-mĂȘme de s'assurer ; ! ^ Mais souvent une jeune fille. Ne prend un mari gu* pour pleurer. Avec vous, moi je dois le dire... Je ne prĂ©vois rien d' chagrinant , Je suiĂ sĂ»re , en vous Ă©pousant , Que j'aurais uli mari pour rire. SIMON. Mais , mon Ăąge ne te fait-il pas pear ? I FAKCUÂŁTTÂŁ. / Oh! j' suis hrave. / , SIMON. J'ai cinquante-huit ans» FANG&ÂŁTTÂŁ, Tant qu' ça?. . . c^est beaucoup. . . vrai ! tous n* les paraissez pas ; je n' vous en aurais donnĂ© que cinquante- sept ! . . . SIMON. ⊠Mais je ne t!en aimerai pas moins avec toute, Fardeur d'un jeune homme. FANCHÂŁTTÂŁ. Vous proyei ? SIMON . Tiens y donne ta main , et vois comme mon cĆur bat ! FANCHÂŁTTÂŁ. J'aim' mieux V croire que d'y aller voir. SIMON. Permets-tu que ton parrain devienne ton Ă«pout ? FANCHÂŁTTÂŁ. Mon^ parrain est ben 1' mattre de d'yenir tout ce qu^fl lui plaira. SIMON . Et tu promets de l'aimer de toi^ie ton Ăąme ? FANCHfiTTE. Dame! SIMON. C'est qu'il ne faudrait pas que , par la suite* âą i3 PANCHETTE. Qa*eiitendes*voa8 , par la saite? Est-ce qv'il doit y voir ime suite ? . ' . Dtf toat, il ne doit pas y avoir de suite I Diable! j'allais lĂącher quelque sottise ! FANCHETTE. Ecoulez , mon parrain , si tous ayez des regrets , il n'y aura rien de fait, SIMON. Non, ma Fanchette , non. . . tu seras ma mĂ©nagĂšre. . . c^est Une affaire conclue .... Je puis compter lĂ -dessus , n'est-ce pas ? FANCHETTE. Oui , oui y oui ; comptez lĂ -dessus , comptez lĂ -dessus. SIMON. Tu as dit oui i* FANCHETTE. Oui , oui I oui ! i SIMON, sautani de joie» Ah! je ne me sens pas d'aise! FANCHETTE. . I Tiens , j' l'ai fait sauter ! SIMON. j Air jĂ©h ! j'0nragĂš\ Quelle flamme . bis. Tout Ă coup passe en mon Ăąme / Quelle namme, jbis. Que d'effet Ce oui me fait? Hors de moi, par ce oui-lk / Tu me mets. FANCHETTE. Il m'inquiĂšte! SIMON. Vraiment» j'en perdrai la tĂȘte. FANCHETTE. Il n' lui manquerait plus qu' oa. i4 SIMON. Sans trembler, Ă ans tĂš contraindre. Parle i FANCHETTJS. C'est c' que j* fais aussi . y sak bien que j' n'ail^ieu a craibdre] En vous disant toujours oui ENSEMBLE, Quelle flamme bis Tout k coAiu passe en ^^^ Ăąme! *^ '^ mon Quelle flamme, Que d'effet Ce oui 1 . fait. SIMON . Adieu I FanfJiette. . âą au revoir, ma petite femme, FANCEETTE. Oui j oui , oui ! SIMON. Oh! maintenant, je suis sĂ»r de mon fait.» Ă part. Ah ! iponsieur Dermont , nous Teiroiis y nous verrons ! haut, Tu seras ma petite femme ? ' .FACHÂŁTTÂŁ. Oui y oui , oui ! SĂčnon 90H, SCĂNE IV. CLAIRE, FANCHETTE. CLAIRS , ffm a eiUendu la promesse de Fancheite. Fi ! fi ! Fanchette , c'est affreux ! 1 FAKCKETTE. Comment? c'est affreux! âą CLAIRE. , Oui. . . oh! j*'ai bien entendu ee que vous venez de pro^ mettre Ă Simon. FANCHRTE. Ah! vous Ă©coutez, Mamzelle... mais, ça m'est Ă©gal ; comme je n* me cachais paa. . ⹠»5 Je Toa^ çon^fillç 4e voiMen vanter... Pauvre TEspĂ«- rance! Ne vous soavenez-voos plus, Fanchette, que voua loi aviez jurĂ© de l'aimer toute la vie f FANCHĂXTE . Pardonoe^-moĂź*, Mamzelle . . . mais, quWoulez-vousP... c^ n'est pas d' TEspĂ©rance qu'il m' faut , c*est du positif. . . CLAIRE. ^ âą Ăp^v^r de gattĂ© d' cĆur un homme qu'on n*aime pas !.. . FANCHETTE. Je n' dis pas qu' ce soit A' gaĂźtĂ© d' cĆur. CLAIRE. Trahir, oul>Iier ses sermens ! FANGHETTE. Je n'dis pas qu' oublierai TĂspĂ©raBcel CLAIRE. Comment ? F ANCHETTE . J'ai dit , oui ; mais rE&pĂ«rance me reste toujours au fond du coeur...I 'ailleurs M. Henry et son valet mĂ©ritent-ils qu oii s' chagrine pour eux ? Ils savent c' qui sVpasse . . . aprĂšs la lettre que nQU9 l^fir avons envoyĂ©e,. âą et une fameuse lettre, encore !.. . C'est moi qui Tai Ă©crite. . * ils devraient ĂȘtre jci ! CUIRE*. Ainsi , ta crois qu'Iftnry ! . . . il m^'akandonncrail ! . . . lui , qui s'Ă©tait montrĂ© si taiid il est prudent. Ayant que -dĂ© prendre une femme, Doit avoir son consentement. Si non , par la^sut te , il se pvive Du droit d'ĂȘtre ^aihßé , respectĂ©; Et quoique cbc^se qu'il triv^ , Il Sk ce qu'il a uWritĂ©f ; Mais... Ecoutez, ma chĂšre- ClaĂźi^e-. - ^ k * »9. ttLAiftEi Ă pmri* 11 a Pair si boni i\ jc pnuvai^ lui faire comprendre. âą . DEBHONT , remarquant qu'filk lÚ»e 1^$ ffiUx sur aa mĂšre comme pour la consulter,. Ne regardez [ue moi... . je n^ sais pa^ jeqi^c» CLĂiĂąs, ii'mĂčkf^ntĂ© Non , monsieur. ' ' ' ĂHlRttoirr. Je ne suis pas Ă©lĂ©gant. . . âąCLAiEE, ih mĂȘme* Non , monsieur. iMliiMOinr. ^jQ ng 9M%» t»ftft bel» gai'çD*. ' Non , mon ... Had. n' qui a dĂ» paraitre souffrir pendant le dialogue prĂ©cĂ©aerd ^ VarrĂȘte tout Ă coup. Vous tairez-^vous ? BERMOMT. Cependant, avec la fortune etle,^ qualitĂ©s, .;.'..]..' GLAIRE^ ' ⹠⊠Oui, ma m&re. BĂnUONT. Ainsi, ma cliĂšre Ckire^ vous ĂȘtes conloiteF K Mad. J'HAtJTÂŁFÂŁUILLE. ^ Et comment ne lĂ© fterf^it-reUe jgas? riĂ©popads. t tt , r ai CLAIRB. Oai , monsieur , je le suis. C'est de son plein grĂ© ? Mad, I>'nAUTEFÂŁUlLLE. Sans doute . âą . on ne saurait imaginer un mariage plus au grĂ© de tout le monde. DEEMONT. Je poisl'arssurer qu'elle ti'Ă ura pas lieu de s'en repentir..* mais quelque chose que je fasse pour elle , ses belles qualitĂ©s la rendent digne encore d^une plus grande fortune. Mad. n'HAViTEFEUllXE^ Elle tend les bras Ă sa fille. Viens 9 Claire, viens, ma fille, viens ici. CLAIRE. Elle se jette dans les bras de sa mĂšre. Oh! ma mĂšre! Mad. d'hautefeuille. YoĂźs-tu combien je t'aime et combien je cherche ton bonheur.'* Je n'ai d'autre dĂ©sir que de te voir bien Ă©tablie. \ CLAIRE. Je le sais. Mad. d'hautefeuille. Ah I tu ne sais pas Ă quel point ta mĂšre te chĂ©rit ! BERMONT, a»ec effusion. Quelle femme je vais avoir ! et comme je vais Ă©lre aimĂ© !.. mais qu'est-ce dofic que j'ai dans les yeux. . . j'ai lĂ . . . malgrĂ© moi... sortons, sortons d'ici, de peur qu'il ne jienne quelqu'un ; et qu'on ne nous trouve pleurant toufles trois. Mad. HAUTEFEUILLE. Vous avez raison. {Elle sort^çec Dermont. SCĂNE VIII. CLAIRE, FANCHETTE, avec un orĂ Uer sous le brasl FAIĂŻCHETTEy arrĂȘtant Claire au moment oĂč elle rentre açec sat mĂšre et Dermdnt^ Mademoiselle! st! st! st! mademoiselle. âą aO Que veux- tu , Fanchette ? FANCHÂŁTTÂŁ. Avez-Ycus dit?. . vous savez bien I. âą CLMAE. Va, Fanchette, je sais bien maiheiirase4 Eile sort. , SCĂKE IX, FANCHETTE, mu, fUbe sur f^Mde. r ANCHETTE , sons votf VEspĂ©rance. . Bien malheoreĂ»se ? alioniĂź , ette a dit oui . . . mais portoos cela dans notre chambra. l'espĂ©rance y sans voir Fanchette^ U dĂ©pose savafisÚ» Enfin il est donc dĂ©cidĂ© que nous nous reposerons , on * dit qu'il n^y a pas de place mais nbus en trouverons. . . Diable ! avec qoeUe vitesse nous sommes venus ! Ăši qtrdte secousse ! fanchette , ne pouvant ouvrir la porte de sa chambre. Maudite serrure ! i'espĂ©hance. Tiens ! une jeune fille . . . voici une aventure . . . ma bcUe enfant?.. FANCHETTE , sâŹĂns rĂȘioamer iĂč tĂ©ie* Qu'est-ce P TOUS nsbx. Que voisje ? . .^ Fanchette ! \ FANCHETTE. L'EspĂ©rance ! {E/Ie se jette dans ses bras et laisse tomber son oreiller. Mais qn'est-ce que jTais donc? > âą et moii oreiller qii'est par terre 1 ^Elle le ramasse et le jette dans sa chambre*^ l'espĂ©rance. Que me donneraiB-tu pour ĂȘtre arrivĂ© si vttef 23 FANCIIETTÂŁ , leçont la main comme pour lui donner un sonfHet, Ahi c'est vrai 9 j'fc doi» quelque chose! L'tSPĂRANCB. Aite-lĂ , tu te trompes de monn^er rAWCHETTE. AprĂšs la lettre qae je t'ai Ă©crite , iTalre alteodre plus d'au jour! l'espĂ©rance. Et la rerue de l'Inspecteur qu^ii a fallu passer ! ce n'est que ce matin que nous sommes partis de LilU . i . trente lieues en huit heures ! Heureusement que mon maĂźtre me laissait de temps en temps derriĂšre lui pour avaler quelques verres de vin ! FANCHETTE. Air Traitant V Amour sans pitiĂ©. Je te reconnais biep la. Quelqtte soit l'Ă©motif qui t' presse , McD pauvre garçon, sans cesse, L' plaisir de boir' t'arrct'ra. l'b^pcrancb. La chose est bien naturelle y * Car ma passion est telle , Qu'en mon cĆur tendre et fidĂšle , J ai tout le feu des amours I Ce feu , rien ne le modĂšre ; Et Fanchetie , rien n'altĂšre Comme de brĂ»ler toujours. PAIĂCHETTE, Esl-Ăźl aimable ! est-il aimable ! est-Il aimable ! ^ L'ESPĂaAI^CE. Ah çà ! toi , tu m'aimes toujours? FANCHETtfi, Tiens ' si je t'aime . . . j'crois bien ! quand j'ai eu peur de n' plu$ te rVoir 9 .l'avais tant d' chagrin que j'aurais pris le premier venu. L'espĂ©rance. Ah! par exemple, c'est m'aimer par tiTopt il ne fiaut pas que le dĂ©sespoir te fasseĂŻ Mtt de ces choses-lĂ . . . il faut prendre gardl \^» / 24 FANCHETTE. ^ prĂ©sent qu' te vlĂ , j'y prendrai garde 1 l'espĂ©rĂąiyce. Ta n'Ă©pouseras que moi ? FANCflETTE. Oui, oui 9 oui. L^ESPĂRANCE. C'est que tu ne m'en dis rien. FANCHETTE. Ăa va sans dire. âą . {Ă part, Ah! Tbon coi que j'audoDaĂ© Ă mon parrain! L^ESPĂRATĂŻCE. Et le futur qu'on nous oppose est-il ici? FAKCHETTE , moninmt une chambre. VlĂ son logement. l'espĂ©rance. Eh bien! mon mahce ya le faire dĂ©loger. FANCHETTE. VUĂ la chambre d'ia mĂšre et rlila n6tre. l'espĂ©raUce. La n6lre, dis-la? FANCHETTB. âą Celle de mademoiselle el la mienne. L^ESPERANCE. Ah!ahl bien; Ăź*entends. Au reToir. Je Tais rejoindre mon mailre* Le trtiuver , 1 a?crlir qoe toqs ^es ici, revenir prĂšs de toi, quoique je puisse ii peine me remuer ; tout cela ne sera que 1 affaire d'an instant. . . seolemeni on baiser poor prendre coorage. F^BCHETTE. » Ceslça^ comme on verre de vis poor conliniier ta route ! Oui I f a m*esl nĂ©cessaire» // l'emimBsae. FAVCUETTE , CTiilf Cf SC l/f'i IJiiif, Ah! c'est des bĂȘtises» f^. Crie tt t veux!»* c'est emporte!. âą Usarl as I SCENE X. ' . CLAIRE, FANCHETTE. fanCbetie. Est- il vifi e5t-il vif!... CLAIBE. Ah! FanchĂ©ttĂš. . . je sai^ dĂ©sespĂ©rĂ©e. "^ FANCHETTE* Je sois dans une joie! CLAIRE, MĂ©chante ! ^ FANCHETTE. C'est mÂŁ vous ne save^ pas! . âą . ^ CLAIHE. Quoi? FANCHETTE. Il est id. CLAIAE. Henry? FANCHETTE, L^EspĂ©rance ! CLAIRE. Est 0 possible?... FANpHETTE. Il vient TOUS dĂ©livrer de son rival . . . vous vous marierez avec lui^ et moi^ j'Ă©pouserai l'EspĂ©rance! . . CLAIAE. L'EspĂ©rance!. . oh! non, tu as promis ^ SiiĂ»on! FANCHETTE. Mais vous avez bien promis Ă M. Dcrmonl. CLAIRE. C'Ă©tait malgrĂ© moi. âą . au lieu que toi! FANCHETTE. CVst vrai. . . j^ai dit oui $ans y ĂȘtre forcĂ©e; mais c'Ă©tah parce que je craignais de perdre l'EspĂ©rante... et puis c oui-lĂ ne m'engage % rien. . . il y avait un sons-entendu. Ă»6 CLAIRS. Qu^est-ce qpe c'est que ça , un soos-enienda Ăź FAT9GHETTE. , Oui , oui , un sotis-entendtt . » . quand mon parrain m'a demandĂ© si je voulais bien l'Ă©pouser, et que je lui ai rĂ©- pondu oui, c'Ă©tait oui, si fe n'en trouve pas un qui me plaise mieux ; au lieu que quand i'KspĂ©rance m'a demandĂ© si je voulais qu'il fut mon mari , et que je lui ai rĂ©pondu oui . . i c'Ă©tait oui , parc que je n'en peux paĂą trouver un qui me plaise mieux. Vous comprenez, mamselle , qu'il y a un' grand' diffĂ©rence entre ces deux oui-lĂ P.. n' badinons pas , le oui de* mon parrain n'Ă©tait qu'tm oni Ă»t prĂ©caution l CLAIftk. , âąle n'entends rien Ă toutes ces diffĂ©rences. ' FANCHETTE. Cependant. . . Air Sans Simplesse, de Thibaut. Du siĂźence , - âą On s'avance. De plaisir mon o^ikt ravi , ' Bat d'avance I Et s'Ă©lance y Et me dit que c'est HenrL Ensemble., , GLAIRE. Du silence ', On s'avance , De plaisir mon cueur Ăź^avi. Bat d'avance, Et s'Ă©lance, Et me dit que c'est HenH. FĂNCHETTE. Du silence ! . On s'avance. De plaisir mon cĆur ravi^ ' Bat d'avance^ , Ăź-i^Esp^rance Doit ĂȘtre tout prĂšs d'ici. Mad. n'fiAtiTĂFEVlLlĂ, de sa chĂ mhre. Glaire \ Claire ! . . Fanchette l F^uicIieUe I Ă ^ Ciel! ma ntĂšre^ . âą FANCifferrE. On y va ! Ă Claire Rassurez-vous ^ jVais lui faire quel- qu'histoire? Mad. B' Fanchette ! . . Fancbeite ! Elle efOre chet, Mad. d'Hautefeuille.. CLAIRE, HENRY, L'ESPERANCE. Ces deux der- niers entrent au moment ou Panchelte passe chez Mad, d*Hau- te/euiile, HENRY , vwement Ă daire. Suite de tair. Ah / Claire y combiea je l'aime ! CLAIRE 9 cpaigtumt que sa mĂšre tt^emiendel Monsieur i... que me voulez-vous? * HENRY, stupĂ©/aĂźi. Quel motif?... surprise extrĂȘme !... CLAIRE , allant Ă lui a^ec amour. Ma mĂšre est lĂ pi^s de nous. Henry et f-EspĂ©nanoe se retirent. FAKOUTts, sortant de ehez Mad. d^HĂ©mU* feuille. Confiance » EspĂ«rance , Votre mĂšre Ă©crit ainsi Plus de transe , Pai t qu elle ]pens t. . ^ Ăk aĂ©ra long , Dieu merci ! esaT, de tendrait 6a M s*e»t retirĂ©. Que d'attraits / je les admire. Ett toi i tout sait me toueher /... Mais de si loin que se dire? CLAltE, naĂźv9rkent, VioRs pouvez vi>ii9 Ă pprocber. Henry 9 Ăź EspĂ©rance se rapprochent Ăšle Claire et de Fanchette J ^8 ENSEMBLE. HBNHY. Confiance y EspĂ©rance y . Claire me rappelle-., ainsi. Plus de trahie 9 De souffran^ y Tout est plaisir pour Henry. l'espĂ©rance. ' Confiance, EspĂ©rance y Yoila ma ranchette... ainsi Plus de transe y De souffrance y Car tout est plaisir ici^ GLAIRE. ^ Confiance , EspĂ©f-ance, * Quel bonheur j'Ă©prouve ici I Plus de transe y De souffrance , Tout est plaisir prĂšs d'Henry. FANGHETTE. Confiance, L'EspĂ©rance Est prĂšs de moi , Dieu merci! Plus de transe , De souffrance. Tout devient plaisir ici. . Mad. d'HauiefeuUie sonne violemment CLAIRE. Ahl mon Dieu! FANCHETTE. ' Allons t eir sonne Ă prĂ©sent. âą . on ne peut pas Ă©tr^ on instant sans ĂȘtre dĂ©rangĂ©. . On sonne de nouveaa,} On^y va!., Ă L^ EspĂ©rance, Toi, va surveiller par-lĂ ... moi, par ici. l'ÂŁSPĂRAKCÂŁ , wvUani Fanche&e On y va, // sori, FAUCHETTE. A prĂ©sent, mamzelle, dites oui sans y Ă©treTorcĂ©e. ^ {ElU sort. »9 8âŹĂNE XII. GLAIRE , HENRY. '^ CLAIES. ' Henry , nous voilĂ rĂ©unis \ . . tnais demain ! . âą HEURT. Demain. . . nous le serons pour toujours. âą . Vous ailes. Ă Paris! je vous y suis. You?^ n'*aimez pas le mari qu'on TOUS destine 4^ . on tous le donne parce qu'il est riche . . . Je le serai quand je Yovdrai ; j^ai an oncle respectable Ă qui je dois tout , qui m'a servi de pĂšre , qui a ne fortune con- sidĂ©rable. . . doçt je suis Tunique bĂ©ritier. . . le meilleur des oncles ... il appianira toutes les difficultĂ©s ... et si les raisons qu'il donnera k votre mĂšre sont inutiles , j'en ferai valoir d'autres auprĂšs du pt^tendu. . CLAiaE. Henry je oraias ,bien ! . . . Vous craignez ! ah 1 si vous m'aimiez ! . .^ ^ ' âą Ăź -ctĂiak.' Si je vous aimais, ingrat ! ' * Air. Bpmaiice de ta Lanmp, , i . i ' Pour lire en mon Ăąme , . Ah! regarde-; mpĂź/... ' ., . / .. ⊠Dans mes yeux^ je croi , Tu verras tna Ă»amĂ ie. Faut-il qu'en ce jour âą ' ^ âą -^ Aiisç Ă©OHpçons tuxĂšdes^ Lorsque tu possĂšdes - ' Mon premier amour. " {la rampe se batsse Ă iienuiet les couUsses du Théùtre cessent d'ĂȘtre Ă©clairĂ©es de manĂ re Ă ce que Pon paie que Ja nuĂ anwci -, / ./';.'- " âą . .,'âą.-. Jo' Est-il bien vrai? âą v Ohl oui.* . ^ i *. ; I i . âą ; / » . ' . âą t . "I âą ' 3p,h SfilNJB .Xltl^' Les MĂȘmes , FANGIfETĂĂŻ , raaite I^'ESPĂRANCE, t Bon, j'arriTĂsur le^ipu*.,.- çIĂ»-lj^ p^r^idii cĆur... Majnzelie ! niamzelle ! je viens d^ servir le souper ^ et j 'vais chercher la perruche dans l'corrĂźdor. , âą ' âą ''âą.'* Ăźi'EStĂRĂNCE. * ; , ' Mou$ Ăź monsieur \ le souper Yftu$ 2^i>^nd .... -A4^. 4 .' k dâŹ*han i '^> ^- - - HENRY, L'ESPERANCE , FĂNĂlffitTE. Tenez, M. Henry, voilĂ y^jr^rival qui vient avec son domestique {Elle disparait rapĂźdem^id.^^ ,.âą , ^^ ,>, . ; r , HEĂ^RY. . Mon rival! parbM, t^oiĂčfs allons nĂ tfĂŽ'r^frcontrer! Oui, monsieur. . . tuĂšrĂ n^ls ilj^ faut. Ciel! mon oncle! ;, ii . . '.-..;// jJEsjiééA' f\ Ave, ave. ^'âą'âą'' âą '' '/^ "âąâąi^ '' âą; Les PrĂ©cĂ©dens , DERMONT, SIMON, aoec unflaMÚà û. La rampe si lĂši?e aux trois ijMĂ©^i mais le théùtre cordintu fi rester dcns Vomhre^ ;if/i. t^J... * i^.> . BERMONT, surpris Ă la vue^Si^tĂŻhny et de r EspĂ©rance, Est-il possible f Henry I / V 3i C'est tai,toi pcjr^ . . DĂźlesdoDc, monsieur, jearoi^tiue nous ne le tuerons pas il passe 1 inspection ! , * * smo^ , ^ IXermpni. Ce sont bien eux. DBRMOWT, i He/l/y, . / ' Vous Ă Amiehs y monsieur? HENRY, ^ Mon cher* oncle! Que i^e^ez- vous y faire? . Si vous vpijç iilicbes^^ ; . Que venez -vous y faire ?'' * *' ' L'ESPĂRkiNfCE, Ă ^Ă»r/f^ _ , ,^ Il n'en dĂ©mordra pas. .., il' yj^iji savoir ce que nous DERMONT. ''âąâą'-âą * '' âą 'i ''' *^ âą' irt l\ 'Ăź . * venons faire. Pourquoi es-tu icĂźii\ a\ Ă» . i v Ăź;m Jt* Parce qtti[ vous,ftfflfi,b^ei^,flt. ,;, ,. â,. j^. ; ., .; DERMONT ;, ^'m*Arrompant Toi, je ne te demande rien. // /i^rt^, J>aimapia^-iâ quitte Lille sans que je le sapbfi l Um , cherche pourquoi ! ' ;^i I \ .'...âą . .âąâą ,âą> âą' "âą âą âą'* . âą âą âą . ^ ^JWĂ©iottnemeoi^Ă e vous troovct dans cette vtUe., q^^ind j*espĂ©ra!s vous surprendre Ă Paris. .. . ^ .. i -, . l'espĂ©rance. ' » . I ^ ' ' VoilĂ , Ă E>a/f . BientrpurĂ©. . .^ Air yĂ Ă d. de la Partie CarrĂ©e, Henry, je sais trop ip y /Ăźonnaitre , Voua me trompez , et ce prĂ©texte est faux i Se peul-il donc qu'on officier soit m'aĂźtrĂš" ' Quand il lui plait dĂ© 'qniiter-^es drapeaux? HENRY. En les quittant, mĂŽh oncIĂ«, \e vous j^ronve Que pour nous tous la paix rĂ«griĂ«'b^Ă©seot'V 'âą '' ' '' Car le danger chez pouS'aii^is ne trouve Un officier absent., j-^ .^ ..,â, x*. .- Ces motifs ne valent rien... , ' ' ' L'ES^ĂlĂl'ANCE, Ă >art. 11 n'est jamais content. - -iv ,, ^ DERMONT, Ă part^Wi ni- M !..;;;âąâą Venir ici quand je veor lĂ©i cĂ©diei^ mon manĂšge! fiaui. maintenant il faut partir Ă nnsiant'mtfine. 'âą* ' ' ^i ' ' '' ' .^iâŠ* ' HĂlKRY. ' ^- âą *'âą Il n y a pas de mais^ . . ' vor ~ ici. , J it tt * Ăą^auitant plus qiftĂš noiĂźsqoMA^s^ trĂšs- ÂŁtigĂčĂ©i^i Ă .f^iie{f quv;QnS''iiaĂ sriEair na/pĂąs^ . bermout. ' Eh blĂ©ta! vous tous ' Yepo&ereie daAs une aujjj^erge/da faubourg. . .. .^ , .. .. ^' *' '= ^ ' M - âą -^ ' t'ĂESPiERATtcĂJ . f .,., ' -, -il- .t?''\.\ .'. t.. Jr'» ;.! » »ßß âą Mais notre souper, {fi son humre. monsieur? \ 33 HENRY. ObĂ©is Ă mon onde. , DERMONT. Simon , ^esceB43 4ivec. Ii , et ne reviens qu'aprĂšs les avoir vu» partir. {L'EspĂ©rance sort en souph-ant et en emportant les ejfets de son nudtreĂ©jeu de scĂšne entre lui et Sinon SiMON.' Allons^ leste!.. SCĂNE ivi. âą HENRY, DERMONT. DEamoNT , reten^. Henry aQec bontĂ©. Tu m'en yeĂ»y ^ Henry? tĂ» me trouves bien sĂ©vĂšre?. . . et cependant je ne suis que ton meilleur ami... * ne suis-je pas ton pĂšre, ne Tai-je pas toujours Ă©tĂ©? ' ' ' HENRY. Je ne l'oublierai jamais ! je sens qae je ne puis rester laos manquer Ă l'honneur, Ă la reconnaissance. DERMONT. '' âą Qien ; et Ă la pointe du j>our , Ă cheval ! henry Adieu, Monsieur. // va pqur s'Ă©loigner. . \ ^ ...»;>âą D^Mi;' çVhiWn Ă part. ^ Se peut-il.^ 35 &UION. Je riens de le» voir partir. CJLAIRE , Ă part, MOĂ CIfAU. \ Air ; 4P Boche. Us sout partis / Remyl... lui que j'adore / Je ne sai» Ăč j'en suis , ÂŁt je ne puis i creif e encore. \ Ils sont partis ? - SIMON. Ils sont partis. {Ăpart Que lui fait donc cette notiTelle? {Haut Bonne nuit, mademoiselle. {pausse soriie, SCĂNE XX. Mamzelle/ maniEelle / ahl qti'aMe vu ! Je suis \fi miHùë marte ! SilfOM. Voyons , qu'as-tu dout vu , Pour crier de la sorte ? Rien. FANCHBTTB. StHON. \ Rien? Si fait, j'ai vi . jV ^ ec bruit sur le théùtre, DERMONT^ . Une lettre!.-. C'est une pierre!... sj^MON, ironiquement. Qu'on jette dans vĂŽtre jardin ! . . . ^ FAWCHETTE. Qaant Ă moi, je nWeux pas dMettre. Si tu m'aimes^ j^ te dĂ©fends d' partir . âą . entends-ta ? SIMO^. C^est Fanchette , Monsieur, c^est FĂąnchette ! BERMONT. Qu^importe ? SIMON. Ăa me regarde Ă prĂ©sent ; je veux crier, ĂHermont veut P arrĂȘter; il lui Ă©chappe ^ rencontre la table ^faU sauter la cage qui Ă©tait dessus et tombe avec elle,^ FANCHETTE, effrayĂ©e. Il y a du monde ici . . . fuyons, CLAIRE. . Fanchette , attends donc ! . . conduis moi 1 . . FANCHETTE. , Allons. {Elle se heurte contre Simon qui se relÚçe. Ah! {Elle crie. . ' CLAIRE. Quel malheur ! {Elles entrent dans leur chambreJ SCĂNE III. DERMONT , SIMON, DERMONT. . Quel cri ai-je entendu ? âą âą 4 SIMON. CW celai d'pn de os faDtĂŽmes {uĂź s'est heartĂ© contre moi , et qui prol^ablement s'est Ă©vanoui de peur. DERMONT. VoilĂ ce que c'est que de ne pouvoir se commander. âą âą SI tu m'en avals cru, elles seraient encore ici et nous en saurions davantage. SIMON. J^en sais bien assez comme ça*. . la perfide!. . Air ' de t Avare, Croyez donc Ă rameur des femmes ! DĂ R MONT. Ah! combien j'Ă«tais insensĂ© I SIMON. Si jeune elle avait d'autres flammes Ăź DERMONT. On m'avait dĂ©jĂ devancĂ©. A seize ans devais-je m'attendre Que i'ari'iverais le dernier. . . SIMON. Mais pour arriver le premier A quel Ăąge faut*il les prendre ? DEBMONT. Approche de la fenĂȘtre, et regarde Ă terre si tu ne trouves pas un papier- âą âą SIMON y cherchant* Je ne trouve rien. . . j'Ă©louffe de colĂšre. . . si fait, je la tiens. .. la voilĂ , celte lettre qu'on a jçtĂ©e. dans votre... dans notre* j ardĂźn. BEBMONT. ; âą ' > âą âą Donne ... et descends chercher 4e 1^ lumiĂšre . . . smoĂź, . Gardez bien la lettre, toujoari.. . . " âą âą' ' ' SCĂNE IV. DERMONT, ^i?ii/. A qui dois~je m'en prendre P.. quel est le coupable? elle, sa'^mĂšre ou moi; sur qui, sur qui doit tomber cette colĂšre que, malgrĂ© tous vx^s efforts,, je ne puis rĂ©primer. 4* Air Ă©tjĂątiĂȘtipe. Cot&bien Ăź la IrouTc caannflirle j^ Dermont y sois donc de bonne foi l Plus elle est jeune et sĂ©duisante , ÂŁt moins elle est faite pour toi. C'est vrai.., TĂąge me le rappelle.., * je touche a l'hiver de mes ans ; Mais il me semblait auprĂšs d*elle. Que je revenais u printemps. ÂŁt me voilĂ jaloux! jaloux! moi, c>st impossible!. . . mais cette agitation que j'Ă©prouve, cette/ indignation, ces dĂ©sĂźr^ de vengeance . âą . Silence l/silence âą . '. Dermont, force- les Ă se taire ! . . voilĂ encore. . . oui. // se retire Ă l'une deĂȘ extrĂ©mitĂ©s du théùtre ^ et FanchetĂȘe sort de sa chambre.^ SCĂNE \Ă© ^ DERMONT , FANCHETTE. Elleohsen^e, Ă©coute, iap^ proche ensuite de la fenĂȘtre et cherche la lettre, FANCHETTE. ' Il n^ a plus personne, c^est heureux. Je crois yraiment qn^ je m'suis cognĂ© Tnez contre mon parrain... voyons si je trouverai celte fameuse lettre . . . mamzelle pleure , elle pleure . . c'est une pitiĂ© . . . SCENE Vis DERMONT, FANCHETTE, SIMON, une chandeOe Ăźi. la main ; et la rafnpe se Ihe aUx trois quarts^' SIMON. .âą VoilĂ de la lumiĂšre. \ FANCHETTE. Pour le coup , j^suis prise ! BEKHOirr. Quoi! Fanchetle, to es ia? FANCHETTE. Oui y moDsieufi parce foe. . . smoN. Que cherches - tu ? DEKMONT, bas Ă Simon» ContienS'toi. âą . je l'exige. SIMON , de mime. Oh ! n'avez pas peur, {Ă FanchetU, adoueĂčsoni ta paimJ Qa9 cherches-tu y ma petite? . 43 jrAKCaSTTfi. '^ *' it cherchais ... je cherchais ... » SiMOlf, k pOrĂź, Ce que ttt ne trouveras phis FA9CHÂŁXrE. J'e cherchais d'oĂč pouvait yenir l^broit que l'on a 6n^ tenda. Est-ce qn^il n yooA a pas frappĂ©, mon parrain?. . âą Oh! que si, il m'a frappĂ©. FANCHETTE, apercevant la cage renoerst^e» Ah! je nTaraia pds rĂ©irĂ©..'HrvOye2 pluiĂąt^ >I. Sermont... c'*Ă©tait la cage de fa perruche. . . ouif ohl col, c'Ă©tait la cage en tombant. . . il faut, qne oc; soit quelque chat ! . . SUfOM. Oui^. quelque chat. fAKHETTE. Elle a l'air tout Ă©tourdie. Est-ce qne. tu ^rois qne si le chat l'avait pris?.* FANcaxrrrE. Il l'aurait croquĂ©e.. 9iMOI9. Ah! il l'avaĂźt croquĂ©e U . DERMOKt. Donne-moi cette lumiĂšre, Simon. FJLNCfll^TTE. Permettez, nĂ oii parrain, j'allumerai cdle-^ci . âą âą puisque m' roili rĂ©veiUĂ©c* JEIU aliume le flambeau qui eetsuria tabk et la pompe $e li»⏠iaui Ă fm'k Et Claire y dort-elle? FXNdHETTE. Oui , monsieur , elle dort ci parf^ si on veut SIMON. Diable!. . il est fort heureux que le bruit de la cage. . . F4Ăź9CHBTl'S Oh ! elle a le sommeil dur. DERHOT^T, Ă Simon. Allons, suis^moL {Dermont rentre dans sa chambre 9 Simon le suit portant une lumiĂšre et menaçant FamheUe ĂąĂč geste. 44 SCĂNE l^II* CLAIRE, FANGHETTE. CLAIRE , dans la plus grande agĂąatĂźonâ La lettre l. âą âą la lettre ! . . . Fanchette , as-ta trouvĂ© la lettre? . * -i FANCHETTE. * Non, mamzelle, f n^ai trouvĂ© que M. Dermont et /non parrain. ' ^ CLAIRE. Ils Ă©taient ici quand je parlais k la fenĂȘtre ... et cette lettre!., cette lettre!. . FAI^CHETTE. Mon parrain Taura ramassĂ©e. . . il ne Uisse rien perdre. CLAIRE. Que dira' ma mĂšre?. . et comme elle va me traiter ! . . FANCHETTE, Ah! mon Dieu... si mon parrain n' voulait plus m'Ă©- pouser !.. CLAIRE. ' Ce serait trop heureux pour toi. FANCHETTE. Non , mamzelle , non , le pis serait de rester fille. Croyez- vous que la letlre parle de FEspĂ©rance? CLAIRE. Je n^en sais rien. Henri ne s^e&t pas expliquĂ©. Cette lettre devait tout m^apprendre... mais qu'y aurĂ Ăźs-je vu? il a promis et ne veut pas tenir â voĂĂ tout. Pourquoi donc se sera-t-il dit irais-je quereller les gens et me faire le dĂ©fenseur d'une femme? il y a tant de femmes!* âą FANCHETTE. Mais il y a beaucoup d'hommes aussi. CLAIRE. Des femmes!., des femmes!., sans doute ^ il y en a beaucoup . âą . mais il verra ce que je valais. Air ile Renaud de Montauban. Dans tous les temps sa volontĂ© Eut Ă©tĂ© d'aboj^ satisfaite; Et prĂšs de Iqi j'aurais Ă©tĂ© Toujours tendre , jamais coquette. J'aurais mĂȘme voulu, je croĂź, A ses yeux seuls ĂȘt-e jolie Et je raurais aimĂ© toute la vie... Qu il en trouve une comme moi l 45 FANCHEfTE. Oui , qa^ils en trouvent deux comme nous ! FANCUETTE. Mamzelle , les yoĂźlĂ dĂ©jĂ qui sortent ; Ă©vitez M. Dermont. CLAIRE . Je n'en aurais pas la force ... je l'attends. SCEIVE VIII. Les Mmei , DERMONT, SIMON. DIRHONT. Va vĂźte ... et , sMls sont partis . . . Un temps de galop. . . et je les rattrape. // sort FATĂŻCHETTE, Ă paHj ayant entendu les derniers mots . de Oermont, Tiens , mon parrain galop'e ! ZĂ©e théùtre doit eommenrer Ă s*Ă©ciairer de façon Ă ce qu'on ^oie qu'il Jait joutj ma/grĂ© ^quc lĂ© flambeau brĂąle toujours sur la table. SCĂNE IXĂ© DERMONT, CLAUSE , FANCHETTE. deAmokis;^ part. Tontes deux ici! ^Haut, Vous vous ĂȘtes levĂ©e bien inatin\ Mademoiselle ? ' CLAlllE. Oui, Monsieur. Et votre mĂšre a-t elle oiiRĂ©^i. CLAIRE. 1. ' âą' ''. ''. Non, Monsieur. ^ Eanckette. Maia> vas jr, Fanchette; si elle sMveillait , elle aurait besdin de toi. FANCHfittĂ. Ah! mon Dieu! kiion Dieu! Allons, il faut fair' son service. ElU sort. . . . , âą .scĂšn3e.x... .. âą âą âą r DERMONT, CLAIRE DERMĂĂĂźT^^ Ă» part. Comme elle a Tair intĂ©ressant l ĂHqut. Vous paraissez avoir mal pa^sĂ© ./^ nuk , iouadĂȘinQ jumelle ? I ' t 1 ' v> âą 46 CLAĂŻaS. Je Tayoue, monsieur, et vous? DERMONT, MoiP oh! trĂ©s-mal, trĂšs-mal ; qu'importe y moi... vous n'ĂȘles pas indisposĂ©e ^ j'espĂšre f CLAIRE. Ce n'est rien. . ^ ri^Q * 'âą âą je n'ar rĂź^. DERMOIST. .Je vous Yois cepen^^l tri^ra^h^ trĂš&^inquiĂšte. . . qa'avez-vous , Claire? ne pas que e vous aima bien tendrement .'^ Oui , monsieur. Ayez donc quelque cQnfi^jaoe ^a moi. . . nous sommes seuls. . . si on vous laissait la lib^tĂ© dn chois; ^ p'estrjl [pas Yrai ma chĂšre enfant >, qi^e ce qe serais pa,s av^ moi? NĂź avec un autre', monsieur. ~ DERMOOT. Allons , de la fran;b»s^ \ \ ^ ' Air . Jc lg,,CPVjusion^ . . A mdi , votre cctrit a-t-il-, ma chĂšre , QueHu-vaqvii' prĂ©fĂšri ? âą ' -cv^^^E-, âą ' \ \ ,'.' ' . Ah ! fe rue tairai ! > . Car je dois,, i»m*. plaire Araa'mĂ«4sy Parler a son çrĂ« , Et jamais je nĂ© rouhltrĂ i. Mais enfin? JHĂźuren3ZHirous,^niadeHioï»elle^ " ' Qja^'ĂątrĂ»fiMld? ; .'» , i -, Soye? a9sur4, Que pour plaire , En tout Ă ma mĂšre * * ' > Je le jugerai* ^ BEitiroiiT, ai^ee ĂšufidĂ©tude. Eh bien? -, . \ r " ; CLAipjĂ. St jamais je n^ToĂ»LĂźiraiV Jamais! quelle espĂ©rance [jSĂ tit. ^oustne jqrerez d^ĂȘfre^ I âą I »l / . ' 47 - fidĂšle Lm voqs ne prĂ©fĂ©rez personne il moi!... mais d'oĂč viennent donc ces larmes ? poorqnoi cette tristesse profonde SOT Yos traits prdinairemetit si donx et si gracieux!^... pourquoi , lorsque je vous parte, dĂ©tournez -voas les yeux et semblez-Yons m'Ă©coater arec peine f - ctAiaÂŁ. Ne snffil-il pas , monsieur, que j'obĂ©isse Ă ma mĂšre. deumont. Que vons obĂ©issiez! non, mademoiselle, cela ne suffit pas; il fant que tous obĂ©issiez arec plaisir; et lorsque je deviens rolre compagnoii et roire ami , il Tant que j'aie la certitude d'amĂ©liorer roK*e sort , d'embellir tons ros instans, devons rendre k jamab heureuse. CLAlAfU Tout bonheur est CaĂź ponr moi. Eh ! pourquoi f CLAIRE.. Jamais je ne dirai pourquoi. Je* le dirai 4onc , ai P CbACHE*. Ah ! de gr Ace , monskor. DERMoirr. Hais sarez-rons que m'inpo3ar le ailence , c'est m' or- donner de pcrsĂ©rĂ©rer dans mes desseins, c'est me dire de TOUS Ă©pouser, c'est... CLAIRE, rmUrroĂŻĂŻnpani» . C'est combler les rcnuz ie ma mĂšre \ DĂBHorri. Et c'est roos rendre malheureuse pour la rie!. . CUk^ wa^ir^^M toĂą^ Vous roui taises L.. et roilĂ ce qu'on ap- pelle bien Ă©lerer une fiUe !... roilĂ ce qu'on ose nommer une excellente Ă©ducation! qafeUeaan aoĂ»t lĂȘa suites cependant P.. . la crainte et la dissimulation !... celle qui cache le mtew tes passions , qui sait le HĂeux ae laĂźre et mentir est rĂ©putĂ©e la plus lionnĂ©te» . ; iĂŻ est convenu qf^ l'Ăąge et le car^bctiH^e ne doirent plus aroir aucune influence sur les inclinations , aussi les jeunes personnes accoutiui^Ă©f s k &a plier an c^ifme de qui les^goure^vQe» sont sans rolontĂ© pour le bien, sans force contre le mal ; feindre est leur seule Ă©tude. Qu'elles aiment, qu'elles dĂ©testent, on ies'tronre toujours impassi- bles. . . A l'autel enfin , un oui sacrilĂšge et parjure 'Ă©chappe 48 sans peine de leur boacbe. . . YoĂźlĂ , voilĂ l'es fruits de cette ^uperbĂ« Ă©ducation. Air Soldats français nĂ©s d'obscurs laboureurs - A jeune fille , ainsi quand il s'unit. Sans le savoir, rhooimc se sacrifie. Heureux encor bieutĂŽt s'il ne rougit De la compagne de sa vie. Mais ses beaux jours n'ont pas moins disparu , Et si jamais sa femme ne le brave. C'est qu'elle a le cĆur abattu. Et qu'elle n'a plus pour vertu , Que le silence d'une esclave. CLAIRE, comme hors d^ elle-mĂȘme. Monsieur, pourrĂźez-vous penser P DERMONT, a9ec hantĂ©. Ce n^est pas pour vous que je dis cela. Calmez-Tous , calmez-vous , mon enfant. CLAIRE, toujours de mĂȘme'. J^ai tant de cbagrins! DERHOirr. Us peuvent s^appaiser... mon enfant!.*, allons, an peu d'empire sur vous-mĂȘme... dans quel dĂ©sordre vous ĂȘtes.. . quelle agitation 1 vous n'avez rien Ă craindre avec moi. âą . . ^ais si votre mĂšre . . âą ' GLAIRE, aoec effroĂč \i Ma mĂšre! BERMOlĂŻT. Elle n'est pas encore lĂ . \ . CLklKE., toujours de mĂȘme* . ; âą> Son caractĂšre est si emportĂ©! qui me dĂ©fendra de sa colĂšre.^ ' '..».';'. âą ;.^ âą, ; DERMONT. .' , .;.^ ' . V âą Moi. âąâą-âąâą?»⹠.; CLAIRE, Ă©tonnĂ©s. . âą ; Ă fiic'.. . Vous? ' âą >^ ' .ti S i.' o 'J' . . DERMONT , avecioniĂ©,' . i; . . Oui y votre atni. âą . vous connaissez mal mon *' "CLAIRE.* 'âą ^ âą âą"âą^ âą"âą 'âą N6n. Je le connais bien. ^' ' . EUe veut embrasser la main de Derniont, ' DERM0I9T, l'an^ant Que faites^ous , ma fiUe ĂŻ 49 CLMAÂŁ. Je ne sais. . . je sais si indignĂ© de tant de bontĂ©. Ingrate. envers vous. âą âą ingrate! . . . oh! non. Air De la Capatine de Leicester, Je ne suis point ingrate , je vons jure.. . ÂŁt je vous crois des hommes le meilleur. - AuprĂšs de vous je ne sais quoi m'assure Que je ne puis vous devoir mon malheur. Votre voix qui m'Ă©claire , . RamĂšne en moi la paix ; Si vous Ă©tiez mou pĂšre, Que je vous aimerais 1 SyEnMORT. Si j'Ă©tais votre pĂšre ! âą . . vous reconnaissez , autant qaUl est en vons , rattachement qae je vous porte âą . . j'en suis sĂ»r... tout le reste a Ă©tĂ© , qae sais-je, une mĂ©prise de ma part et pas autre chose. âą âą vous ĂȘtes innocente, et voosn'avea; aocune faute Ă vons reprocher . . ' Allez , votre mĂšre doit ĂȘtre levĂ©e. . . prĂ©sentez-vous Ă elle avec sĂ©rĂ©nitĂ©* âą âą me 1 promettez-vous? , CLAIAE, Si vous veniez ? IÂŁRMaiT J'irai . . . mais pas Ă prĂ©sent . . âą ayez confiance en moi^- Claire aitrt, scmE \i. DERMONT , SIMON. SIMOX Il est lĂ , monsieur. DERMONT. DĂ©jĂ . ^ A pari. Ma colĂšre revient. ^ . allons ferme! SIMOH. Ah! monsieur, vraiment , il m'a fait compassion ! DERMONT. Compassion ! compassion I lui ? Ă©coule , ne commence pat Ă intercĂ©der pour lui. SIMON, Ă part. Hais que diable a-t-il contre lui ? // va jusqu^Ă la porte du fond ipi'Ă» Ăčumre Ă ffemy. ^Ănirtz , monsieur. J part. A prĂ©sent , songeons un peu Ă nos affaires ... Je soupçonne i'ĂspĂ©raace . . . sachons ce qu'il en est. // sorlJ IJe Mariage. 4 ERM01fT. Approchez, monsieur, approchez. âą . {A part» Effectif rement , il parait avoir souffert. Haut, YotiĂą avez dcMic idiffĂ©rĂ© votre dĂ©part P n fallait 2d>solument que je parlasse Ă me personne.^ Absolument f Oui, monsieur r âą . il ne m'Ă©tail pas possible de ^Uer Amiens sans l'avoir vue. iMERMoirr. Ah ! si c'Ă©tait une nĂ©cessitĂ© si grande. âą . mais venir voir cette personne Ă trois heures du matin, n'^t-ce pas / une chose assez singuliĂšre f il fallait lui Ă©crire, lui adresser une lettre. . . Tenez , je dois avoir ici.* âą oui, par exemple, avec fette lettre que vous lui auriez envoyĂ©e dans un moment plus opportun , il n'aurait pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire de la faire lever la nuit, et de dĂ©ranger, de rĂ©veiller tout le monde. . âą // bd prĂ©sente la lettre qui a Ă©tĂ© jetĂ©e par la fenĂȘtre. aSKRY f avec Ă©tonnementĂ© Quoi, tton^mcley vous connaissez, vous savez? DERMQNT. Oui , monsietu*, je sais. . . mais 9 dis-moi donc^oĂč tu l'as irue, oĂč tu l'as connue P elle qui m sortait* jamais de sa re- traite. ilSSQIY. Pardonnez 9 mon onde , elle est allĂ©e cote fois Ăąu bal du prĂ©iet. MRiaoirr.. Au bali. . . je m'en doutais \ et je devine tout. Parbleu! le prĂ©fet avait bien Ă faire de donner w ba^^ . c'ost diie une rage que les plaisirs k prĂ©sent? Air On dit quef suis sans nuditĂ©. De la jdie aussi Ton abuse , il &ut que partout on s'amuse; La gai te, suivant les homkeurs , Ifa se fixei* prÚ»des mndeurs. Rendre heureux , voSĂ le sfstĂšmtf ; St j,c sellais ravi sni-tmĂ ma Du conteatcment gĂ©nĂ©ral Si je ne m'en trouvais pas mal. ' Si y Mais il faut maintenaTit reneticef Ă tout amoar. Si ta Viimts^ Ăźe Paine iiiiii;v^ M lĂšne et toute sa famille applaudissent Ă ce mariage. . âą et quant Ă elle, Quelques. promesses qa^eliĂ© t'dl fyite^' . leUe mĂ© Ta diti . . ici^ . . tout Ă j lettre. . . elle est prĂȘte Ă obĂ©ir Ă sa mĂšfe -et Ă me donner sa. main* * BEtTET. Oui . . ^ 'maiĂą^ pH son cĆur . HENEY. Air Oubliez-^dus mon caractĂšre Aux fmnmes vendez 4no justice ! Souvent elles n'aiment qu un jour; . . - Souve^^ aussi bien loin d ĂȘtre un caprice tTĂ rĂźi^df les fi jfe Ăąlans retour. Quand c'et~jeur t^e qu'il eaflamme FacilĂ©raefif Ă iĂŻ le fait fuir ; ffa^mr^A remplir ^ entt4 dĂ n$ Uut iH^e , ' Kien ne peut Ten faire sortir. AiUsi tu ne doutes pasr . . , Ce serait ToReixser . . elle ne manquer» jasn^if^ ji, ^oh devoir; mais j'ai ^t4 le premieri FuiĂ»que objet de son l^niQuiv 3^ le .ffJ^s^l » jp ie. .sec9\. âą VouS; yops. ^eUi^ez son mari ; mais si vous la surprenez et voyez ses oeaup y^^^f inondĂ©s de larmes, c'es pour nioi qu'elle les versera.. . ne lui en demj^p^ pa§,les^iWiii&, W„^a5i}»i'fP^Wr^ âą* ' cause. . sa tristesse ^^ ^8 souQĂrj^- y^ tout, tout sera pour _ 1 . JOEiourv n^^enam Ă im. - ^ -âą* - âą âą>' "f Ah! pardonnez, pardonnez, lAbte &At\Ă©^ f^ ^^Ă i- ir^b en rien vous dĂ©plaire. ., 9e par^'.^ . vivez heureia, et sur- fĂŽitti Ae^tl^bK6iASfc pù»i RĂ©ellçment, tu parti ? .V Et mon absence sera longue. . . je riĂ©'dĂŽli iĂ teifĂčifĂ e^ ma vie. . . AkF rf^'jpbuviĂźt- y Ăąyofr une nouvellle g^uerrel lors. . . Que veaxJ^te'dhrcP f âą > âą' '. Kien. . . que je dĂ©sire la guerre ni^ce qae'jetĂuiĂ siĂĂ sd, Henry i as-tu jbien Içxoeur dq me tenir un pareil lĂ ogagef On vient. . . c'est peut-ĂȘtre elle. . . DERMONT^ V arrĂȘtant. OĂč vas-tu?. . . Non ; tu ne dois pas t'en allĂšn. ÂŁtltre dans cette chambre. Mais si . . . Tais ce que j'ordonne. Henry entre dans la chambre de Dermont. SCENIC \ DERMONT, W^ D'HAUTEFE^^LLĂŻ. Mad. d'hauteville. Eh bien! M. Dermont, lĂ©st-^ii dĂ©jĂ Tliyeure-de partir? comment de la lumiĂšre en plein jour? ' ' ii K>/i Du sang froid!. . âą ah I^ sang'froid. . . la recom- mandation est inutile, 'r ' r r^T Ain du M. Blai^f».,-^^ ...âąÂ»!/ rnz De douceur et de patience . . . 53 Quand je pai Elle a fn autre amant ^ .. Us se sont vus ilase 9ont parlent ils se sesontpromisamourvfidĂ©liiĂ©yCotisUac4jk jtQutesJqs, ^otjUljSes ga^otn sç d4!> P^r^l p4»; ,t /l J^..ye9x,q^ç\lc. vifflUft,, mQns^euf^. viw 4Ă©trompe sur son compte. ...., .i» âą.i^ ir. » '>IId BERMONT,^ Ă / part. ÂŁUe a renversĂ© e^p^ojeSt âą/' ^ ? j . ^^ i. SCĂNE XIVwĂŻ ^-i-'ii^ 4Ăź^i " I *. '. w ' ' ^ '\ .A'.v/.S '>^'ctXrR"E" ' '^ \\'''''A^'^^ 'âą *^ f '''ĂŻ^ïßß Vous m'appelez, iifia' mĂšre?-, ^* âą^* ' , . , Oin'; rtiĂą^filĂŻev ^ar^ĂšB'dKrĂą m6nsleĂ»^ bod 'tr^ft'd'rtiiĂ« i- nifee qfciĂźtie j eut plto*iSĂ©^tbfĂ©rer; /.; ^'^^'^^^'Ăźt*?^*'»^^^^^ enfant i* Ă quTas-ln diottn^^^aroid'deftriĂąi4à ßßÚ?q^^ c'est que cette intrigbe? qiiXa Ă©crit ce papier? que dĂź^^,? CLAIRE, Ă ^p4ny -'''"'' ^^'' '>\ Sa lettVef tAĂźlsik Derthant^ tĂL rM/BfenĂŻWtiĂšviffréï^aĂźrtsĂź qne TOUS tenez To^e parolĂš'r A DEAM0N7. Rassurez-youts jL f//»^iM/ Claire par la main et la place Ă cĂ tĂ© debtĂ»yli n^y a rieii Ă cJiraindre. . . et vous , madame j w me forcez pùÚr Ă faire un Ă©clat fĂącheux.. . donnez-moi ce papier. {Il prend ii, lettre des. main^ de Mad, D'Haulefeuille.' Claire , yoas yoĂčs ^otivĂ©hez du i^gnal de cette nuit? , . ' âąâąâą /ii .'. .1-1 ClAlilE.* ' âą '* Tant que je virrai , je m'en souviendrai. HERMONT.' âą Ek bien! toĂźIĂą le papier- qui Ă Ă©tĂ© jetĂ© par 'iĂąf fenĂȘtre. Lisez-le. CLĂI RB , pheiiĂą^ ia lettre et lU. r^rmifU^miiĂ« amĂźe, ma ĂąiiH^;iel9Ă©'iĂš re- pousse ainsi que sa fillĂ©i ÚÚ' pafdtĂ©hĂ bĂźotr l^ene'lçigner avechor- „rtii»0 'i'Ă© ilĂ«'véûk'ptas Ta v»oĂźr ;ri ma iĂ«'sĂ©^MĂ aĂši^iWaĂźfc., . elle est indigne de moi! ,» tc^ ^ .y;,no, Ăź;Tiv,ro-, n olin Les MĂȘmes, HENBaT, L'ESPĂ^ HENKY, Ă» sort pric^itamm^i^ /l^Ja chambre et s'* avance vers Mad. B'Hiffitf^eijifff. . ,\, .cL'm iu'T ArrĂȘtez, madanEiQ,.^qii^^j/^i^s i^çi^rage; Accusez celui Ce jeune homme^ qu^ ^^'Ă^ , i ; 55 DÂŁ&MOOT. L'amant de votre fille. Les iiĂ©pĂąrer 'Oit les rendre malheu- reax pour la vie ,' c'est la mĂȘme chose. . . et moi, moi qui devais. âą . v^ part. Quel amour je sen» lĂ 1 ... . ĂHaui. N'importe ! Henry, embrasse ta femme. // place Claire Ă cĂŽtĂ© de Henry, BEKay. Ah! mon oncle! BfiBHONT. Prends-la. âą * prends-^la. . . elle est Ă tau Mad. ]'hAVTÂŁFÂŁĂILLE. C'est votre nevea ? Oai , madame , c^st mon neveu , qui avec son amour, 5a lettre, et s^s trois coups dans la main ^ m'a fait passer la nuit la plus terrible que j'aie eue de maVie, et enfin m'a rendu Ă moi-mĂȘme. Il aura tonte ma fortune. Mad. D*HAtJTÂŁTÂŁUUX£» Je voulais vous donner ma fille* âą maiS'ça ne sort pas de la famille. Je n^ai plus rien Ă dire. ^ SIMON 9 s*açançarU sur le deçant d$ la scĂšne. Je n'y tiens plus. Fancbctte ! TEspĂ©rance ! venez ici âą . . venez j mes enfans , j'Ă©tonffe mon amour ... je vous unis. Quoi! M. Simon! SlHiOK. Prends-la. âą . prends-la. . . elle t^appartlent. DÂŁRMOHT Bien, mon ami. Quelle grandeur d'Ăąme I FANCHETTE. Ah 1 mon parrain , que je ttfĂčB remercie ! SIMON. Remerciez M. Dermont^ il m^Ă donnĂ© l'exemple tel maĂźtre, tel valet iHaiitfoinr. > VoilĂ pourtant comme il iaut sefievati oui des jeunes filles. . . quand Ă moi j^aĂź su Ă temps combien j'Ă©tais dans lerreor ; malheurĂ ce ux ^pi le sv6iit trop tard ! TAKCHETTl^ Oui, malheur i eu! âą > » . 56 Ait du Vaud, des CouturiĂšres, 'Oui , oui y malheur k ceux Qui malgrĂ© TĂąge Aiment le mariage ; Oui y oui > les maris vieux Doivent s*s^tendre. aux. accidĂ©ns fĂącheux. l'ÂŁSPÂŁRAĂ7CE. guand on est harbon^ t que Ton prend femme. Doit-on de sa flamme Et de sa façon Voir un rejeton ? Non , non, c'est au printemps Que Ton doit. plaire Pour devenir pĂšre ; Non , non , k oixante ans On a beau faire, hĂ«las ! il n'est ^lus temp». Mad. DHAUTEFEUĂLLE, Vainement cherche L'Ăąge de nos belles, ^ Sans cesse, par elles, Comme un vieux pĂ«chĂ« Sera-t-il cachĂ©? Oui , oui , toujours du temps Le goĂ»t, la grĂące, . Effaceront la tr&ce ; OuĂŻ, oui, je le prĂ©tends , ÂŁt je loilliens que je n'ai pas trente ans. DERMONT. Autei^f.^qn ,> , ^ \ \ Pour faire partie De l'acadĂ©mie ' . F^tit-U'Ă©liredoTO MoliĂšre ou Piron? Non , non , pour entrer la C'est inutile. Et Ton est plus facile; . Non, non , et l'on y Va Sans ressembler mĂȘme k ces messieurs-lk. i W- ^ âą âąJki Autrefol»qi^^yĂšrtt^V - Sont'dtf'vriĂźttfivtimtitirg » Le soĂ t>4lsriwtjinirs3 ^^^ MĂȘmes coutuiiMsi 'i- >J Oui x>ui.!, J Ă©l^tUNr uijWi, a CLAIRE. Lorsqu'un nĆud charmant ^ Jeune nous entraĂźne , Doit-on ĂȘtre en peine Parce qu'on s'entend Appeler maman ? Won, non , c'est pour cela Qu'on se marie Et qu'on aime la vie; _ Non , non , on perd k ca Quelques attraits, mais les enfans sont Ik âą PA^HJTXP. Quoiqu** trĂšs-oDstinĂ«s, Qu'ils aient d' fortes Ăąmes. Les hommes par les femmet Seront-ils menĂ©s Toujours par te nez ? / Oui, oui , nous avons lieu De croire et de d' dire Qu* nous d'vons les conduire ; _ ,Oui, oui, ce^ n'est qu'un jeu, Tant qu nous voudi*ons ils n'y Verront qu' du feu. HENAT. Un peuple jamais Osera-t»il encore. Faire par sa gloire PĂąlir nos suecĂšs , Et tant de hauts faits ? Non, non, j'en fais serment, Dans ^histoire Nous aurons la victoire; Non > non , et pour garant *ous avons tous le passĂ©, le prĂ©sent. cuJBS,v0» public. Si çbftâŹUft rĂ©vĂšle la-Auteur alrĂźiiBtaiilti -. Cette mamĂ«ve . r âą >; A ooup iiĂąr Ă©ott. lui .fklatre!^ iOi^ oui/recN»mnLjĂ©iioe7i ^ Vautcur \saĂčmine^dkĂ il ii'tsi aiMSii 'âą . âąâąâą âąâą ; >'âą; Ăź T V r ' âą . V. . . . " . ' " » âą r t âą O 1 1' . âą âą> i ? ' ' . âą âą . ' f* ; 'ĂŻi c i âą- ^. . âą.,âą r. âą '1 I L,E PIED DE RĂźEZ FĂII-HE ET '-TAĂVfitT'' VADOBVILLS FĂÂŁaiÂŁ ES SIX ACTES ', Pab mm. DĂSAUGIĂRS fcT MILLIERS ,' KSPRĂSENTĂ VOOb la; PREHiiRE FOIS A tAftlS, SUE U ' THĂATBE DU VAUDEVILLE , LE Ăą AVRIL iya4- Prix i Fh. So Cekt. AU BfAGASIN DE PIECES DE THEATRB, CHEZ DUVERNOIS, LIBRAIRE; Ăąour des FoaUines , a*. 4 > tt Fusage de Henri IVf d". 10, laet i4. KtchaVtLUBia, libraire, boulevard Sunt-BUrtin,lT. iS. 6 SCĂNE V. 1 âą HANIF, Ă-ANGUT. TANGUT. Ah 1 je vous cherchĂ b , mon pĂšre . HANIF. Et mol, TANGUT, Pour recevoir mes adieux.? HANIF. . Top. parti esl donc bien pris ? TANGUT. ; . IrrĂ©vocablçmenl. HANIF. Tu pars ? TANGUT. A Finstant mĂ©ine. âą il y aurait inĂ©i4e long-temps que ce sefait fait, sans le dĂ©sir que j'avais de tous embrasser avant de me mettre en route. Je suis. Us de vĂ©gĂ©ter dans voire obscure province d^Alep ; je me sens appelĂ© Ă de plus baut^s dç^tiojĂ©ei, et je cĂšde k ma yçcation. ..,;;,, . i;, âą ' HANIF.. âą âąâą .. . ^âą Ta yĂŽc'ĂątiOĂą est de oe faiire que des folies. ^ TĂNGUT.' '" . ' ' Il est vrai que , jusqu^Ă prĂ©sent , je n'ai guĂšre fait autre cbose. HANGF. Ah ! tu en coayiens ? ' . TAKGl^' . Que voulez-vous ? Si je n'ai pas toiites les vertus dĂ©si- rables, j'ai du u^i^oiibs celle de la franchise. . ." HA-NJĂ!- 1 » I Me quitter aĂ moment' oĂč je viens' de terminer ma der-^ ĂŻriĂšre araraimeU* Ăź . 08- EstAinĂąble! . .. ' I GoĂ»tons en bis lĂ© bienfsit / Mahomet, ' '1 - ; âą' > HANIF y . sur le dei^ant de la scĂšne. Pourquoi faut-il qu'un fils que t'aime , Vienne aujourd'hui troubler lui-mĂȘme. Par son extravagance extrĂȘme , Le charme d'un ^ doux retour ! CHOEUR. Sueli beau jour ! jljbis» ^ aisĂźrs vont avoir leur tour , Quel beau jour !.. FĂȘtons la folie et l'amour.' La caraçanne dĂ©file et disparati, 8 mon pĂšre , j comptĂ© toqjoors ur vous . . . Allons , sans rancune. {Us s* embrassent. HAmF. Sans rancune. .. XĂ part je ne te perdrai pas de vue. Air ; Bon voyage. DĂ© M. Eb. Bon voyage, Et puisses-tu, mon cher Tangut^ Sans orage. Sans naufrage, Arriver a' ton ^t ' TANGUT. ^ A dĂ©faut d'autre chose Je garde le sac tel qu'il est. HANIF. \ Garde siurtout pour cause Ton cĆur et ton secret TANGDT. Nul orage , ?ui naufrage , Quelqu'Ă©pouvantable ^u'il fut, En voyage, bis. JS'arrĂ©terait Tangut Ensemble. \ haj?^if. Bon voyage. Et puisses-tu mon cher Tangut , Sans orage, Sans naufrage. Arriver k ton but. Manift embrasse encore et disparaĂźt. SCĂNE VI. TANGUT, 5i/. Plaisant cadeau que mon pĂšre me f^it lĂ ! c'est qu'il n'y a rien... absolument rien... Eh! mais, que vois -je? des caractĂšres lisons // Ht dans la bourse, n Combien veux-tu d'argent ? Ah ! mon pĂšre , voilĂ une fort mauvaise plaisanterie . . . c'est tout-Ă -rheure qu'il ÂŁaliait me faire cette demande... el je vous ain-ais dit... IVlaĂźs, un moment... c'est la petite bourse qui parle... A elle Ă©tait assez bonne enfant pour. . âą Bon ! quelle idĂ©e ! . . . on a pourtant vu de ces choses-lĂ . La Sjiie est le pay» des 9 prodiges , et poarqaoi le grand prophĂšte ne ferait-il pas p^or moi ce qaHl a fait pour tant d' autres P d'ailleurs , toute demande vaut une rĂ©ponse . âą . que rĂźsquaĂź-je ? personne ne me regarde. . . et si je suis dupe , je n'irai pas m'en vanter ; essayons Ecoute , ma petite bourse , tu me demandes combien je veux d'argent f ÂŁll bienl mille piĂšces d'or. . âą ce n*est pas trop. . . Par Mahomet. âą . je crois que la bourse enfle sous mes doigts. Jene me trompe pas . . âą comme elle grossit Ă vue d'ĆQ. . . la voilĂ pleine !. . . Ohl ma jolie petite bourse ! // la 6ais^. Hais , ppur faire grande^gure , mille piĂšces d'or , c'est bien peu . . âą Allons , ma petite amie. .. pendant que je mets cette premiĂšre somme dans ma ceinture . . . un second effort ! » Air Verse encor. Donne encor, Encor , encor^ encor , Donne encor "" Un peu d'or ; Obourae. enchanteresse ! Donne encor, Encor y enoor, encor y A l'ami qui te presse Le mcme tjresor. La bourse s* emplit dĂȘnou„eau. Elle m'obĂ«it ! Vertu surnaturelle l lui jamais eut dtt , u'une bourse entendĂźt? Elle s'arrondit-! Par hasard voudrait'elle GĂ«der Ă ma voix Une troisiĂšme fois? // vuide encerla bourse. Donne encor , Encor, encor, encor , DĂŽniie encor Un peu d'or, A Tami qui te presse. La bourse s'emplit^ O trĂ©sor/ O bonheur ! 6 ti-ansport ! Pour tripler mon ivresse , Elle s'enfle encor, L'univers et Ă moi !., t V lO Air De Mitwianne. TrfBmbl^ y pauvres millionnaire^ , Sans retourliĂątez-vou3 de fuir... Kichessesde3 d^uxh^miftphĂšres. Fuyez devant mon sac de cuir ! Etats , provinces , Peuples et Winces, Maisons cnĂąteaux, ^ Temple^ , palais, vaisseaux. .. Bien sur iif a ^ute , ^.ien. ne me coĂ»te; âą J'achĂšte tout ' D'un Fautre bout. Mais par un si riche partage l^e nous laissons pas Ă©blouir... ÂŁt tĂąchons pour en mieux jouir , D'en faire un bon usage. Mais ce misĂ©rable babit ne convient plus Ă Pheareux pos- sesseur d'une fortune qui peut le disputer Ă celle de tous les Souverains rĂ©unis. - âą âą OĂč trouver un rostume , un train , une suite dignes de ma nouvelle condition ? Eh t mais I je ne me trompe pas ; j'aperçois le vieux juif Tclback , le plus avare et le plus riche des marchands de Damas . . âą Ses magasins sont un entrepĂŽt de toutes les richesses de TAsie et du PĂ©rou. . . il aura sans doute mon affaire. . âą . Tolback? TANGUT, HANIF, sous tes traits du juif Tolback. BANIF. Qui m'appĂšle ? TAKCUT. Moi. HAl^lF, Ă part. Bon ! il est complĂštement dupe de ma mĂ©tamorphose. i^Haut. Que me voulez-vous ? TANGUT. Tes magasins sont-ils bien approvisionnĂ©s ? BANIF. Plus et mieux que jamais. J'ai achetĂ© ^ hier, une car- gaison toute entiĂšre Ă un corsaire. II TAWGUT. Ce ne sont point des marchandises qoe e te demande , mais des habits magnifiques, des diamans, des bijoux* des esclaves , des cheranx , des pĂźqueurs , des chiens ... en an mot , un train de . . . HAKIF. J'ai de toot cela. Ă pari» Il ne commence pas mal , mon cher fils I Haut, Un Roi d'Europe envoie tous les dix ans , Ă PĂ©kin , une ambassade , et c*est cette ambas- sade complĂšte que mon corsaire a prise aprĂšs un. combat de trois jours. Vous savez , sans doute , ce que c'est que le train de l'ambassadeur d'une grande puissance , eh bien ! tout est Ă moi. . . secrĂ©taires , danseurs , chanteurs , musi- ciens 9 cuisiniers.. . . TANGUT . C'est juste mon affaire ! HANIF, rioiit. Comment I votre affaire P TANGUT. Eh ! oui , mon affaire. HAKIF. C'est pour vous que vous vouiez. . . TAKGUT. Eh ! oui , faquin ! faquin . âą . HANIF, Ă paH. Ah ! sans Tordre du GĂ©nie ... TANGUT . Crots-ta que je ne ferai pas autant d'honneur k la cour du Roi de Damas,, que ton ambaissadeur auprĂšs 4^^ Roi de PĂ©kin ? Au fait , voyons. . . combien tout cela me coA- tera-t-il? HANIF . Dix mille piĂšces d'or. TAftUT Dix mille piĂšces d'or? Li/i montrant la boupse, Ton affaire est dans le sac. HAl^lF. Vous allez me faire croire que vous avez dix mille piĂšces d'or ? TANGUT. Tu vas les compter... Approche, et prĂ©sente ton turban {Hanif le lui prĂ©iente' 1000, aooO 3ooo, 4 la b'oĂźiichĂ© Ă©hf... enfin c'est donc ion mot? '-'^ ĂEtTME.' ' ' Il est irrĂ©vocable. Air ff une fantaisie. De Lorsqu'on est princesse , Qu'on a dix-sept ans y / Des appas., des talem Brillans . . FiĂ«re» et sans faiblesse. On doit tout charmer , Tout enĂ»ammer. Mais sans aimer. 'Je laisse aux beautĂ©s vidgaires t Le droit d'ĂȘtre peu sĂ©vĂšres. . . > r Mais moi / mais moi ! 'âą r % \ SCENE !„⹠Us VrĂ©céùÚhs^ TANGUT poriĂ©sur un Ă©lĂ©phant couvert de draperies d'or et d'argent , est prĂ©cĂ©dĂ© de chanteurs , joueurs d'instrumem , et suivi d'esciaifes' portant des cassoletes, des corbeilles de fleurs^ etc. La MĂ©inchie du COit^&' a liéà sur tair de la marche de tĂŽw^erture dflisca ; on fait le tour du théùtre^ et Tangutj Ă gui on a prĂ©sentĂ© un ntarche-pĂźed , descend avec une importance comique. TANGUT, daiĂźs'le puis ttUlant costume. Seigneur Pacha. . . lE PACHA. Avant tout, illustre Ă©tranger^ donnĂšzTVQiu la pekie. . . . Blanchelte , Ăčh sßÚffe. , BLANCHETTE. Je ferai observer Ă Sa Hau^esSe que dans une forĂȘt LE pacha; Ah ! c'est juste . . je me croyais dans mon palais- . . excusez . . . tbiis disiez donc. ' - * âą . TANGUT. Je disais. . . {apereeçaniFĂ©limĂ© ciel! quel est cet astre de beautĂ©? LE PACHA. C'est ma fille. TANGĂT, 50251 d'admiration et Ă©P amour Ah! par exemple. . .VoilĂ de ces effets!. . . Tolback ne m *avait pas trompĂ©. LE PA^a^. Qu'avcz-ypus, Seigneur? r TANGUT^ Ă >?Ă»r^. ' âą Allez donc chercher une beauĂŻ^ pareille dans toqĂą les comptoirs d'Alep. / âą LE PACHA. Que dites- vous ? Je dis que lia renoniméé anit cent voix en aurait eu cent de plus^ qu'elle n'aurait eneort pil donner qu'iine faible idĂ©e des perfectiont d^ votre depoLsiflle*»* Je Inidoqtie ce titre , parce que j'aime Ă croire qu'elle n'y a pas encore renoncĂ© . 19 ^ LE PACHA. Non, jusqu'Ă l'heure qu'il est;, ipaiis bienldi l'autel rec^v^a ses sermens. TAWGUT. L'anteii je hbriserar avant ie sacrifice. LB PACHA, JF'ai donnĂ© ma parole. TATĂGUT. Vous la retirerez; mais oĂč estĂźi le t^Ă©raire qui o8 disputer une si belle main aif fils du Roi de TrĂ©bisonde? LE PACRA. Vous seriez ffls du Roi de TrĂ©bisonde *.. Fils unique. Ă pari Autant se faire ça qu'antre cbose. / 'XĂ I^ĂCHA. Unique? Unique. LE PACHA. C'est unique; sf^riez-vous par hasard ce Prince dont les gazettes nous ont appris h^ ipprt, il y a peu de temps? Ah! diable. BL^nç9^t;t;e, 4 pfirt. ĂnXOil^W^.^W^- tajngvt;. Ces papiers publics sopt qi^elqpefois d'une insolence et d'an aplomb .... et de quelle mort m'opi-ils tuĂ© , s'ijl vous plait? LE PACHA. Ib n'entraient pas dans ces petits dĂ©tiiils lĂ .... il^ »e contentaient de dire que le Roi de TrĂ©bisonde venait de perdre son fils. TANGUT. Ah I j'y suis c'est Ă l'Ă©poque de mon dĂ©part... et eqeffet le Roi, mon pĂšre, m'avait bien perdu, puisque je venais de le quitter. , ^ \ LE PACHA. LĂ chose s'explique tout naturellement âą âą . Ainsi, vous vous portez bien ? TANGUT. Comme vous voyettr. . . /^.pari Est H, bĂ©tel LepieddeNez^ a 20 LE PA'CHA. Et monsieur votre pĂšre aussi? TAWGUT. Ne l'ayant pas vu depuis mes voyage , il me serait diffi- cile devons dire positivement. âą . âą au reste^ ce n'est pas de cela qu'il s'agit, maii de votre adorable... comment l'appe- lez-vous F LÂŁ PACHĂ. FĂ©lime. TANCUT. Nom, charmant!. . .j'aurais dĂ» le deviner. LE PACHA. Oserais-je au^si vous demander le vĂŽtre ? TANGUT. Oh ! le mien. est la moindre des choses. LE PACHA. Encore, faut-il. . .. TANGUT. Il faut me donner votre fille dont les grĂąces ^ Tesprit. » . LE PACHA. L'esprit P Elle n'a pas encore ouvert la bouche. TANGUT^ C'est bien en cela que je l'estime davantage , et vous allez commencer par accepter comme prĂ©sent de noces i ce collier de perlesr fines. // iui donne son coUier. ' LE PACHA. Quoi ! vous voulez ... TANGUT. Il ne vaut que ao,ooo piĂšces d'or. . . maisles petits cadeaux entretiennent TamitiĂ© , et je vous. prie. . . LE PACHA. Par Mahomet 1 vous appelez cela un petit cadeau I TANGUT. Ea proportion de ma fortune. Ăir La boulangĂšre Ă des Ă©eus. Apprenez que j^ai des Ă«cus jĂ©part. Qui ne me coĂ»tent guĂšre , Haut. Des ecusprĂšsde qui GrĂ«sus, Serait un pauvre hĂšre; Des Ă«cus que n'ont Ăźamais euf Tous les rois de la terre Connus Tous les rois de la terre* LE PACHA. II est sArqae c'est qaelqun cbosCt beia? ma fille qu'en dis-ta Ăź {FĂ©lime garde le silence. ^ TANCtOT. Ce silcnoç ..... LE Ct silence 9e dĂźt rien du tout ; elle en passera par tout ce que \j 'aurai arrĂȘtĂ©. TANGUT. Vous ccoyez'i*. . . elle n'a pourtant pas l'air. . . ^ / LE PACHA. C'est on agneau; mais j'aĂź un tigre Ă forcer , et si vous voulez me faire Thonneur de m^accompagner, tout en chassant, nous pourrbnsrcouler cette affaire Ă fond. ^On en- tend le cor. Justement le son du cor nous appelle. ' ' 'âą "TANGUT. Je vous suis {revenant, Tiens, ma chĂšre Blanchette, faĂźs- moi le plaisir de me dĂ©bari'asser du poids de cet or qui me fatiguerait Ă la chasse. ... Tu le garderas pour ta peine. Il donne des poignĂ©es dor Ă BlancheiĂč qui exprime son Ă©tonne- ' ' ment par sa pantomĂčne. LE PAĂHA. Quand TOUS voudrez. T AWGUT / aĂ Pacha. ... Me YoilĂ . . . Ă FĂ©lime. adieu, Princesse, dans un instant l'aaiour me ramĂšne Ă vos pieds. LE PAOHA. Lq tigre nous Ă©chappera. TANGUT, Ă FĂ©lime. . L'animal m'attend. au Pacha Je suis i tous. ils sortent., ' SCENE V. FEUME , BLANCHETTE. BL^SCHETTE. . ^ Eh bien! ma cJiĂšre mallre^AĂ, que dites-vous de ce jcum homme ? aa ^ f'ELIME . Que c'est an fou , un fripon , ou un sot BlAIĂźCHETTE. Ma foi, qu'en fait de folies, de friponneries, ou desotUaĂ©ii, a n'en fasse jamais d'autres quecĂšlles-ci. {montrant Tor mCU keiaĂ©oknĂš Je idĂą' pĂąrdonMrai Ăąe bon cĆtfr. FÂŁLisrĂ. Cette magnificence , cette proiĂźigalitĂ© me sont suspectes et cachent une mystĂšre qu'il faudra que je pĂ©nĂ©trĂ© BANCHETTE. EtftiĂŽi je ne trouve pas Ă©tohiiĂ nt que le fils lu Roi de TrĂ©bisonde. . . / Ăź . . r ĂEUĂĂE. Lui? fils d'un RoĂź! n'as-tu pas remarquĂ©' dans s!i^ traits ^ dans sa conversation, quelque chose ... 7.". ? - . .'^" . r -T t . * '., . - âą . » ' , BLANQUETTE . T^9i^n j'ai Ă©tĂ©, assez contente de ses x^niiĂšr^^ Rien * en lui n'annonce Ji,'bQnLme Ă©levĂ© dans le faste des BLAKCHETTE, C!i;Ăąt qu'il n/est pas fiei. Celui qui ose JprĂ©tendre Ă n^a m^^in doit PĂ©tre. ^ Bi^Ncii^TTO. Mais s'il vous aime ? ' ĂŻl^nl {^ pour lui BIANCH^TTE,. , . . \ ' . \ Songez bien qu'avec ce m^ri^Ă ^ vous a'isiuriez pasle temps de dĂ©sirer. C'est possĂźW^ . . j^LANCn^'^TE. Que vouMasserez votre vie entiĂšre Ă chercher son pareiL c .FfiliIHĂ.. Cela n^ regaF4^4>ersonne. _ uke Voiir AEiiiEimE. Prends garde^ta t'^ repenfiras. H^! J'ai cm entecdre. . . ' B&A19CHETTE. On aoraĂźt dit que la rĂ ĂŻt tenait djti hsnit ie cet arbre , ce n'est pourtant pas un ĂŽĂźseau. . . que idites - vous de cela, ma maĂźtresse ? Je dis que c^est une ruse, assez ^n^aladroite de notre imper* tĂźnent roy^ageur , et qu'il y perdra son temps , ses peines et ses soDpirs \ ' ^^ Eh bien ! le roilĂ qui arrive fort, k pi'opon pour recevoir son coogĂ©. . .1 âą ^EtUIE. Non; il a'esl pafetieorĂ© IfmpĂą..* il Ă toulume prendre dans ses filets , c^est lui qui va tomber daxisles miens. BL'ANCHE'lrrE. \ Pauvre jeune bomĂ^! FStifltB. yJw t?i{fei0XB2 .'âąâą Ă sk^esst t difcrĂ©Hotl. I>'iineitĂȘpipa^aAi^qaer4aiiive. ^ .âą '.y FELIME^ BLANCHETTE ; TĂlteWT , dans iĂšfofnd Ă©coutant. ^ tELIME. / Air De la jeune MeAmĂšre» de L.. Jadin. } , . ;D^>qu t. .. » » I OuentĂ©nds-je? la pauvrette Partage mon anioĂčr; 'âą- ' - ; Elle eixfait'saWĂ ^Ă©tou'r' -âą^''^' ''^ ⹠»'^=. si > *i^ous a 'avez que cette raison-lĂ Ă m'opposer, c'est cofnme si vous âą . . . et je vous avoĂ»rai mĂȘme frahchemeĂ»t ' ^Ă« VbW couronne vaut bien la mienne. . ' .'!'!âąâą ThĂŻrfĂ udaht ' ; Cependant cette fortĂ nĂȘ ; ^ cjĂźi^ !*T,^sfJkl, iii un Cependant cette forfĂ nĂȘ Vci^i 1ri^sbiA.!Ă nip>oncent en vous i mortel tĂźvoçpĂ©v.,..>. , ,,, > . .'O .. '. . . j "iMi V '/ âą ,âąâąâą 1 âąâą t 25 TANGUT. Oui , mais le diable m^emporte si je sais par qm. FEUMC. Quoi ! Toas ne savez pas ce qui vous a valu ce degrĂ© mira-' coleux d 'opalene ? TANGUT. Ah! si fait. yÂŁLIME ÂŁT BLANCaETTE. Et c'est? TANGUT. Ah ! c'est. . âą .mon secret. FEI4BIE* '' ' _/ "Votre secret F TANGUT. ÂŁt je le garder par ordre du Roi mon pĂšre, qui Ă son retour de sa derniĂšre caravanne . . blanchette . Un Roi qui fait des caravannes I .... ' TANGUT, it part, ImbĂ©cille. ^i ai//. De son dernier voyage... m'a bien recommandĂ© de garder mon secret et mon cĆur. FELIME. Votic cĆur? si je dois vo^s croire, je l'ai^dĂ©jĂ . TANGUT. Ah! diable! c'est vrai ... . FEUMF. Ăź AJnisi . . . pour^oi^ n'aurais- je pas BLANCHĂTTE, Ă part.' Elle l'aura. FEUME. ^ D'ailleurs> le dĂ©sir , les priĂšres de la femme qn'oo aimef ne peuvent-ils balancer un instant les ordres d'un pĂšrçP TANGUT. ^ Je ne dis' pas non^ mais . . ' . FELIME. Felime serait^elle confondue avec ces femmes qui n'ont janaais olrtesa devoĂčs ni iin soupir ni un regard ? BLANCHĂTTE, Ă part. Comme elle vous TenvelĂŽppel TANGUT. ^- . âą Kon sans doute , mais si vous saviĂ©x > âą . âą . 1 I » âą . 26 FEUME^ avec indignation. J'en sais assez, gardez votre secret et votre cĆur. Sortons^ BlaBchette. TANGUT. ArrĂȘtez. ... le voilĂ . FELIME, voyant la bourse. Qu'est-ce que c^esl qoe ça ? TANGUT. Mon secret' BLANCHETTA. Quoi! cette petite bourse., .y! âą . TANGUT. ' * âąâą Est la source de toutes niĂ©s richesses. Air Dans ma chaumiĂšre^ > , Sans qu' ça 'paraisse ^ ibis, A mes ordres ii 1 jieclans Bois , palais , vaisseaux , forteresse, Palanquios, cnameaux, Ă©lĂ©phants. ' ' BLlKCHĂTTk. ' * Sans qu' çà pai*aiis^? Siabs qb' çà paraisse. *' Sans qii' ça paraisse, "W^.^ - âą rt'eussai-je ni rang , iii crĂ©dit , J'ai lĂ dedans; grancfeĂ©DT^rnoblesqrv âą Talejt, kavpir, mcrite, csprifâ BLAMGHETTB. , ^ VSans qu' ça paraisse. . ^ TANGUT. ; âą ."BiiOM' lisez ce qui est Ă©crit daas labourse. . FELIA^E' H^knti, Combien veux-tu d'argfeiit? Eh I bien ?. TANGUT. Eh ! bien? »âąÂ»*' »i âąâą ⊠27 Air $ du Duo de Ă»usU^n. TANCDT. Demandelb sans contrainte et sans gĂšne. " Quoi ! vraiment?,,. TĂNGCT. Demandez^ sur le champ elle est plein*. BLANCHETTE. C'est oharihĂ ni ! Quoi 1 je puis 'ĂŽbĂŻĂšhir l»an$ obstacle. tangĂt ÂŁh ! Toyes. * Ă lawch^tte. Mais ceci tiendrait donc du miracle, , Essayez. Vous m' ., Vous m'eflĂźrayez. Ce talisman , beautĂ© que j'aime , r^'attend que vptrQ oroiia suprĂȘme. Cent piĂšces d'or pour c^iip Ăą'ssai. ' Elles y sont ; comptez yous-iadlme. FEUHB et Bixtastmvt^y constant» C'est vrai, c'est vrai ! âą ' ^ '. ^fiSltms. âą , âą i * ''* '' Je m'y perĂ s I quel trĂ©BĂr imptiyable ! Vous voyez. BLANOnBVIS. C'est vraiment une chose iaicrbyable !.. TANOUT. Vous doutiez. Demandez maintenant milte piĂšces. ". , 'âą ... .Ti^Ă»iiT. ' ^ ' ^^ /' âą BemAndB^^ . » . . " ' I Regardez. FBLlME» BLĂKCHfiTTS/ Quel talisman vous possĂ©dez ! . TANGUT. Vous Ă ve vu son pouvoir. ^ FELIME. C'est une bourSe peu comniune. . tlNGUT. Tous les rois voudraient l'avoir. FELIME. Quelle inĂ©puisable' fortune f . TANGtT, Ă part, '' L'or Ă fait ' Son effets FELIME, 4 paH, ' ^' Par cette richesse importune , . . Noji, non, ne souffrons pas' âą - Que sur FĂ«lime il ait- le pas, A Tangut. Mon ami, sa puissance suprĂ©nĂŻe... TANGUT ,âą transporté»' - Son ami'!.. âą- 7 ' FELIME. Dans mes mains serait-elle f ' " " .TANGUT.' '' i âą' Mon dieu! '- , FELIME. Voyons ddiĂŻe. , '- ^ '. '-i ' TANGUT, lui prĂ©sentant la bourse, '"' La' voici. ' ."';' ' .. ''BLANCHETXfi*.- }v l C'en est fait.; > . . ; FELIME, la saisissant, et s* enfuyant, ' . Grand iherci. ,> . i oĂź TANGUT. Permettez. . ..'âą' Jela tiensii .. . . TANGUX; Rendez-moi. . . / FELIME ,, riant aux Ă©clats âą ^. ._ Je reviens. . . âą . . i i Elle sort^ et Blanchettela tonnerre fronde^ le Théùire s^ obscurcit; TangutQeutsuĂ»freFelĂčnĂšydei Gardes le repousseni^ le terrassent et dĂ»tparaissenĂȘ/ TANGUT. Ma bourse ! ma boarse! çllcs sont parties. . . FclĂźinc ! elle ne m'entend pas .âą, si fait.* âąâąvĂmp;seinble...* Ă©coutons. âą âą 29 rien ! . . . {se tĂątant la ceinture rien. âą . qoe devenir f M alea- reux Tangttt, et xomme^it jamais retourner âą . . Qae vois-je ! ^aperccetfanl te lac -^m traverse le théùtre JJntnyiĂ©rtlc^ est le seul moyen de ne pltls faire de sottises. // court pour s'y prĂ©cipiter^ un GĂ©nie sort des eaux. U. \\ SCĂNE VII. TĂISFGUT , HANIF , sans parĂ ltn. HANIF. ArrĂȘte, Tangut^ et reconnais le GĂ©nie qui a prĂ©sidĂ© Ă ta naissanee.' TANGUT. Oui f eh ! bien , vous voĂźiĂ toot portĂ© noiar assister Ă mon dĂ©cĂšs. HAmF. ArrĂȘte ! ^te dis-ye, tu dĂ©liait uie faute.^ je te la pardonne. Confie-toi Ă ce moi^stre marin , u^ poisson ailĂ© sort du-lac. et prends cette Ă©charpe merveilleuse qui le courre et qui te transportera oĂč tu voudras. "" '>\ âą ,. TANGUT. OĂč je voudrarrQirelle mĂ©lransporte chez la traiiresse qui kn'a volĂ© ma bouiise ^ et une fois lĂ , je vous promets de donner Ă mon^fQĂiion on joS ipour hQ^fç.. .. / . . HAI91F. âąâą âą ki^ydtt t^aissĂšau amind. ' ' t Par un amourf iCfVp ĂźĂčĂ itcnx , rends plus le sort contraire j , , âą a oiirn'Ă voĂźrfaTriais^ de regret; ?'''' 'âą'âąâą'- ' ⹠©aitltftan-Ăšeeur et ton dĂ©cret. Ăź '-^" ^' '* V ' '"''Ăź* C'est juste , Favis due inon pĂšre Me donna quand je le quittai. Cet-avis , tu \k vois , j'eSpĂ«re , *^ i âą . . . Par la sagesse Ă©tail dietĂ©^.. '.'>}âą "f. . .Qu'ai* moitiç^hil^çQn te pit^^j- .". .?'-,_ , .Surta -monture p^r&bienvĂźte,,^ ; . ,.>-,. r Jamais elle ne trĂ©buGua. ,, ', , âą * , J . Ăź - I I» V 3o Tout di^n Ă©rti rmlals du PhĂ«W, fbis, ' - ' Allons , m^rvĂšillmiAe C6int\Dfe, Et toi,. i9 docile aĂŻontĂčrei -r Puisque Fellm^ n^e vola , . Yenge une innocente \ictime ; Et vole , et vole , i^/oisj chez Felime Xtf GĂ©nie s^ enfonce ^ans les -flots , et le monstre^marin em» porte Tangut dans les airs. I . r âą . âą I » * ^ FIN DU SECOND ACTE. » » -* 1 1 1 1 I n ACTE TROfeSIIEBfE;- ' sur lĂ dt'oiiej ĂŻĂźhpĂ i>itĂźondan8 leĂŽiiet Ăšsl Ăč^eoĂŻtomane richement drapĂ©e. ' . . i . . . . I . n ' >f > I I fi ir Je me tais. ,;j ? "⊠.'FjĂšiiw,. ^. '..âą.ââą; DevaĂźs-je souffrir ^^iti aMStitcririĂ©r, k rftidft d'an faux nom et Ă la faveur d'un toĂą^d'Ă«a^cĂ mĂŽtagie, osĂąt feMĂ«t de souiller notre illustre famille de sbU ifidi^laĂ© alĂailcĂšf parle... 3i BIANCHKTTE. Vous le permettez f ^ ' v^ FELIME. Oui, parle... BLANCHETTE Eh bien ! tous cou Tiendrez ^ae le rang qae voos avei dans le mondç... FELIME. Tais-toi... BLAIHCHETTE. Je me tais.' ^ PELll^E. Sais-tu qa^Il faat qae je sois dans mon jour de patience pour ne pas t'avoir mise dix fois Ă la porte depuis ane heure ? BLANCflETTE. C'est qu'an fond dĂ©^ l'Ăąme vous sentez que tous avez eu tort et que. . . FELIME. Vas-tu recommencer ton sermon? Je. me sens assez dis^ l^osĂ©e il dormir sans cel», la çhasj^e m'a tellement fatiguĂ©e I.. appelle mes fermes. ' BIAUCHETTE , Ă part. Elle est incorrigible!, BtĂ nchetie fait un signe Ă plusieurs nĂ©gresses qui actourent açee dĂ©s Ă©oentaĂs en pbimes Ă t paon, SCENE II* ^ Les PrĂ©cĂ©dens, ESCLAVES. FEUM^^ Ă©ffpisfi^ s^ l^oUoptĂąfÚç, Air de la Solliciteuse. Que Yos plumes lĂ©gĂšres Caie3S9iQt, me^ desir^., Versent sjir mes paupiĂ«reç La fraĂźcheur des zĂ«pnirs l Exactes sentinelles' Au dedans , au dĂšhci'S ^ Que mes gafĂącĂą fidĂšles MiUml ^r moi... je'donft. id*Tlat%tUifmrĂ k balancĂ© ^dt^s it» a^s aurdĂ©ssus du pmriUenp parson monstre 4rĂčĂȘrin 0 '^sĂ©im Stre^m de penomie^ \ . > 32 > TANGUT. Ma TĂ©ngeance jurëç Est enfin assurĂ©e j âą Pour me fermer TentrĂ«fe , Elles s'y prennent bien ; Bon moyen ! bon moyen ! BhkViCiiETTE , Jermant la porte de la grille * Dormez bien rassurĂ©e ; Il suffit que l'entrĂ©e Soit k nos soins livrĂ©e , L'honneur ÂŁSt son gardien t Fermons bien^ fermons bien. Bhmchette et les esclaçes sortent* SCENE IIIo FELIME endormie, TANGUT. TANGUT y toujours en Voir. VĂ©'^sX qa^elle dort aussi tranquillement qae si de riem n'Ă©tait. âą . si je poayais pendant son sommeil. * . dĂ©couvrir mon talis^ian et ^faisant le geste de disparaiire la ,boDDe affaire ! descendons tout doucement . . . tout doucement . âą . Sur ce dernier mot , le monstre s* abat aoec fracas» FELIME , Ă©veillĂ©e en sursaut. Quel bruit f qui a osĂ© pĂ©nĂ©trer. . âą TANGUT. Excuses ; c'est une visite dont sans doute vous ne tous doutiez pas. / FELIME f Ă la pue du monsbre. Ciel! TAHGUT, 4 Rassurez-vous. . . Ă pari Depuis qu'elle m'a roIĂ© » elle me semble encore plus belle. FELIME. Mais par oĂč Ă©tes-vous entrĂ© 't , TANGUT. Par la voĂ»te cĂ©leste dont j'avais par bonheur la clef sur mohi. Il y a des gens comme ça, qui vous tombent' des nues au moment oĂč on les attendait moins* 1 I 33 FÂŁLIME , Ă part. Celte incroyable arentare cache quelque nouveau mystĂšre* TANGUT, Ă part» Mon arrirĂ©e la confond. FELIME. Serait-ce encore Ă Tamour que je derrab rotre inconce- Table prĂ©sence en ces lieux Ăź TANGUT, Je vous demande bien pardon , le tapage que j^ai fait en entrant n^annonçait pas , je crois , un nomme en bonne fortune. Je viens simplement rĂ©clamer une certaine bourse... FÂŁLIMÂŁ. Eh! rends-moi donc aussi , ingrat, les biens que tu m^ai pris» TAKGUT, surpris» Moi? je TOUS ai pris P. . je Teux ĂȘtre. . âą FEUME. Air Toi que je pleure que j'adore. du Vieux chasseur^ Rends-moi l'heureuse insouciance Qui long-tems {bis charma mes loisirs , Rends-moi mes innocens plaisirs. Rends- moi ma douce indiffĂ©rence I Rends-moi mes premiĂšres vertus , . Rends-moi la paix qui m*est ravie ; Rends-moi inon cĆur ', rends-moi ma Tie» il ne reut pas ip^enteodre. . . BLANCHETTE. Ce A*est pourtant pas pour autre chose. F5LIMĂ. Eh bien ! croirais- tu qu^il doute encore de ma tendresse ! BLANC BETTE. En /Ă©ritĂ©? Eh bien! alors , seigneur , c[u'cst- PELIICE. Ă k l qnei s^çml bis pour moi, peur iriU ^MĂlk. {Ăčis. LES SOLDAT& ]^a voilĂ , i^w.^ Da pkdia L'auguste ef noble fille... TANGUT. Quel bonheur > la Toi la{ FELIME. Me voila. TANGUT. L» voilĂ . FELIUE âą Me voilĂ . / T ANC UT. ÂŁhb!en! perie d^amcaff diamaot de ^ astre de francbise, anrgĂ« dĂ© dĂ©3iotĂ©resseinent' trĂ©sor de vefta , voilĂ qĂ i rabat un peu votre caquet. FĂLIME. * Je suis en votre pouvoir ; accablez - moi de reproches , d'injures , je les ai mĂ©ritĂ©s. TAKGIIT. Ah ! vous^en convenez . FĂLIME. Oui ; mais mon malheureux pĂšre doit-il expier les fautes de sa fille ? TAWGUT. Votre pĂšre est un finot., . FĂUME. Je vous assure que non . TANGUT . Il fait la bĂ©te. Il ne la fait pas. ĂANGUT. C'est-Ă -dire que. . . Tout ce que vous voudrez ^ mais enfin , c^est mon pĂšre. Rendez-moi ma bourse et ma ceiatore , et je retire mes armĂ©es* FĂUHE. Tout vous sera rendu. 43 Oal ; mais il ne s^agit pa^ de me promelire , et de . . . c^est que, cette fois-ci^ vou^^n'en seriez, p^s quitte Ă si bon marchĂ©. Le $on Ă e ce comel , qui rient dĂ©jĂ d'impro- viser une armĂ©e , en enfanterait cinquante autres qui rase- raient les Etats de voire pĂšre en moins de temps. âą . FELIME. Quoi ! ce cornet ? ^ Oui , Princesse ; oui , ce cornet ; ainsi , n^espĂ©rez pas m^'Ă©chapper, FĂUME. Vous Ă©chapper. . . oh ! si je Tarais voulu ^ qui aurait pu m^en enficher f n'ai-je pas votre ceinture et votre bourse .'^ ' TANGUT, Ă part C'est vrai. FĂUME . C'est donc Tamonr seul qui m'a dĂ©cidĂ©e Ă me laisser conduire auprĂšs de vous, et, surtout, l'espoir de ne devoir qu'Ă votre humanitĂ© et Ă mon repeptir, le terme d'un flĂ©au qui entraĂźnerait avec lui la ruine de nos Etats , la mort de mon pĂšre , la mienne et la v6tre. . . Oui , lĂ vdtrc ; car vous ne pourriez survivre au spectacle des maux que vous seul auriez causĂ©s. Vous vous attendrissez, je le vois , le pardon est sur vos lĂšvres ! TANGUT, Ă part. Diable de coeur ! FĂUME. Oui , le fer et la flamme vont cesser leurs ravages ! vous vous rappĂšlerez que FĂ©lime a Ă i^ vous appartenir ; c'est une amante , c'est une Ă©pouse qui embrasse vos genoux ! . . . TANGUT, prĂȘt Ă cĂ©der ^ et Ăše ramant. Non. CHĆUa. Air Grdce , grdce pour eUe. SLontĂ no. GrĂące , grĂące , grĂące pour elle, fbisj TANGDT, Ă FĂ©lime, PĂŻon , non. pour cettç fois vous ne gagnerez rien , Je vous connais trop bien ; 44 PJ'espĂ«rez pas de moi , de sottise nouvelle. âą FELIME. FĂ«lime est repentante, autant que criminelle t Oui , je conviens , je conviens que j'ai tort. âą I TANGUT. Tems perdu, vain eÂŁfort. FELIME Ă© Disposez de mon sort i Yoti'e coeur ou la mort. Elle feint de vouloir se prĂ©cipiter sur le poignard de Tangut^ gw'coulantlareiemr abandonne le cornet. Elle s'en saĂčĂ et sonne. Sa tunĂčpie disparait et fait place Ă son premier costume; les habits de Tangut sont remplacĂ©s par les vĂȘtemens Hes plus grossiers ; FĂ©lime monte sur le char de triomphe de Tangut ^ et est' reconduite par les mĂȘmes soldats et les mĂȘmes chants qui accompagnaient Tangut Ă son aAwĂ©e. CHĆUR ET FÂŁUlfÂŁ. Air lia Victoire est Ă moi. La victoire esta âą^.'; fbisj Trop heureuse FĂ«lime , A son tour, ta victime; Tangut subit ta loi ! La victoire est k .,' SCENE III* TANGUT, /. Oh ! le ]plas trĂ iire des serpens , \t plus fĂ©roce des cro- codilles ! le plus .... et ^ai pu , p6ur la troisiĂšme fois ! . . . OĂč se pend-t-on 7 oĂč se pend-t-on ? DeuĂči JigutĂšrs sortent de terre y et une çoix rĂ©pond Ici! TANGUT. ^ * Ici ? D'oĂč vient celle voix ? v 45 SCENE IV* TANGUT, L'AMOUR, sortant d'un des figuUrs. Regarde. TANGUT. Par $Iahoinel! qu'elle nourelle diablerie? qui ĂȘles-TOifs, mon pelil ami ? . .u . l.'AMOUft. L'Amoar. TANGUT. L'Amour ? Eh bien I vous pouvez vous vaner de m' avoir fait bien du mal depuis que j'ai eu le plaisir de vous con- naĂźtre ; aussi Air ; Hniss* les femmes qui voudra. AimĂ© les femmes qui voudra , Je suis guĂ©i*i de mes faiblesses ; Et bien fin qui me reprendra . Dans les filets de ces traĂźtresses. Tout n est que fard dans leurs atours , Que piĂšges dans leurs grĂąces ; LeurĂą aveux ne sont que dĂ©tours , \ Leurs larmes que grimaces... bis, Oui, des mille et mille flĂ«aux , v^ Qu'une infernale et noire trame Arma contre notre repos ; Le plus mĂ©chant c'est une. . . L^ AMOUR , hd mettant la main sur la bouche^ pour t empĂȘcher de ptononcer les derniers mots, ÂŁt c'est Ă l'amour que tu liens ce langage ! TANGUT. Ma foi, mettez-vous Ă ma place. t'AMOUR. Rassure - toi. . .. je viens te venger. Prends ces deux corbeilles, place dans l'une les figues de cet arbre. Indiquant le figuier Ă droite, TANGUT . Bah ! et pourquoi donc? l'Ăąmour . ObĂ©is;dans l'autre les figues de celui-ci. TANGUa^ , obĂ©issant. C'est fait. 46 i Courre chaqoe corbeille d'une des feuilles de chaque figuier, sans les confondre. Tqngut epcĂ©cute ce que V^n^mrluidU. Bien! maintenant va-lren Ă Damas , et Us, chemin faisant ce que tu trouveras Ă©crit sur chacuoe de ces feuillts ; lallons , pars. . . TANGUT, cherchant Ă lire. Sur chacune de ces feûßHes P Je n^ vois rien . ' l'amour. Tu verras en route , et tu sei^s Montent de moi. Air des piquses, ' Oui y ta FĂ«linie aura sa rĂ«aunĂźpetisĂš ; Et sesd^ainç , ^;a pl^tit air altier ,, Lui coĂ»teront plus cher qu'elle ne pense. TANGUT. ' Vovis ferez bien y elle a de quoi payer. l'ahotir. A mon pouvoir elle a cru se soustraire ; Sur ses attraits elle avait trop comptĂ©... Qui n'aime pas n'a pas le droit de plaire , i Et la laideur doit punir sa fiertĂ©. TANGUT ET l'aMOUR. Mon . , rp ennemie aura sa rĂ©compense^ Et ses dĂ©dains , son petit air altier Vont lui coĂ»ter plus cher quelle ne pense ; Un pareil tort ne peut tarop s'expier. Lesfigwers rentrent en terre^V Amour et Tangut s* Ă©loignent. FIN DU QUATRIEME ACTE, ' " ' V . . âą t 47 ACTE CINQVIISME* ht Théùtre change et nprĂ©senle un det Ă ppĂ rtemens de FĂ©Ume. Une petite guĂ©ridon doit sortir dessous le théùtre dans un des coins ^ sur le premier plan. On apporte une table richement semĂ©* ^ iSiGĂNE PREMIERE* ⹠» LE PACHA , FĂUi\IE , Toate la Coor. Air ; jĂ h ! qu'il est plaisant, . de M^^» Estelle DcsaugĂźers. Ah / qud heureux jour ! Toute votre cour âą Vient pour vousfĂąUr, fit , Sur rb^UK^eux combat Dont le rĂ©sultat» A vengĂ© l'afFropt ^ Qu'on'fit ai votre front. . . , tft PACHA.' âą 'âą Est-il dans l'histoire Une victoire, 8ui. vaille Ă vos .yeux . n fait si i^pripi^x ? Et chez nos nevem Pourra-t-on croire Que ce fait , * ' , Fut l'effet D'u;[a cornet p ' " " GHoeufu Ah! quel heureux jour, etc. ^WBIE Ă part, ' âąPour'moi'qhelle fvresse ! Partout, G^Ăące k mon adresse , Grandeur, pouvoir e^; richesse Vont suivre mes pas. 5o connaĂźtre ce marchand, et lui tĂ©nidĂźgner ma reconnaissance ]bar unremerciiĂŻMĂŻnt. ** ; âą I âąâŠ jiit ilĂ©s DĂšmoi selles de Saint-Denis. , Ăźl nous a, ma foi, donW On fruit deprĂ«destinĂ«. Tel qvtĂ© jamais je p'enai Vu oepuis que je suis ne. Le nez du Pacha et de FĂ©line Salon^e tout Ă coup. ET FELlt^E. . / Ah.!qMelnĂ©l. -, Ah ! quel ne ! . Effroyable ^, , ' âąâąâąKpçiovantable. . . Ahi quelnéß Ah ! quel nĂ© !- C'est 4» fruit ^mpoisonnĂ©! / LES CONVIVES. Ah,! quel nĂ©! âą M AhlqĂ»elnĂ«! - VĂź.! ,...! * ' Effroyable, ^ Epouvantable ; * , Pareil nĂ© ! » ^ 't âą Pareil nĂ© ! ]Sous spraitril destinĂ©. . . ! âą BLANCHETTE Ah ! quel nĂ© ! Ah ! quel nĂ© ! ' Effroyable, Epouvantable âą!âąâą Ah! quel nĂ©! . c* . . . Ah I quel Afrl âą 4» Il est conditiOi»nĂ©. SCĂNE. T. âą âą âą ' âą Lse MĂȘmes. V^ OFFICIER. l'officier. Seigneur, j'accours vous annoncer que le prince Adhemar... FXXIME , sortant prĂ©cipitamment. Malheureuse ! fuyons Ăź LE PArCHĂ . Le Prince Adhemar arrive ? il prend bien son temps. 5i. Non , Seigneur , il vous fait dire qu^il sera demain tix pieds de votre auguste fille LĂ PACHA. Cela suffit. Ă part, S*il avait un peu de nez il ne se presserait pas tant, L'OjfficĂźersort. SCĂNE TI LE PACHA, BLANCHETTE,LFS COURTISANS. LE PACHA. Qn^on ferine les portes de Damas , qu^on me cherche rinfernal jardinier, qu'on me TamĂšne mort ou vit Ă Bian- chette.^ Et toi qui m'as apportĂ© ces fruits pestifĂ©rĂ©s , si le mal est sans remĂšde.. . je ne te dis que cela. RLAKCHErrE. Mais, Seigneur, pouvais- je supposer? ÂŁ//e ne peut t* empĂȘcher de rire en le regardant lia ! hĂ ! IJE PACHA. Ah tu ris ! sortez de ma prĂ©sence , et allez rire au nez d⏠votre maĂźtresse. Blanchette sort en Ă©touffant ses Ă©clats. SCENE VII. LesPfĂ©cĂ©dens , eicceptĂ© BLANCHETTE. LE PACHA. Et VOUS, mes amis, qui dans l'assaut imprĂ©vu quejc viens de soutenir , m'avez si bien secondĂ© de .tous vos âą veeoxi m^abandonnereZ'VOus dans cette nouvelle calamitĂ© f * AiA du Vaud. du Sorcier» » TĂ«moĂDS de mon malheur extrĂ©mq. Allez me chercher par pitiĂ© Un mĂ©decin , nç dut-il mem . Rogner mon nez que de moitiĂ©. Pour trouver ce sauveur, cet ange^ Courez tout Tempire Ottoman , L'indodtan , Hispahan , Astracan , Je ne- dors , nfe bois ni ne manji Qu'il ne soit enfin arrivĂ©. l^e Pied de nez. L I 1 iJn gĂ©me traverse le Théùtre^ prĂ©sentant un transparant açec ^ ces mots Il est trouyĂ©. % TOUS , le lisant avec surprise* Il est trouvĂ© if ois. ^ LE PĂGHĂ. ' Je suis sauvĂ©. Air if une Anglaise. Gourons au devant De cet homme extraordincf^re , Gourons au devant De cet admirable savant.' Je lui fais prĂ©sent Des trois quarts de mon nĂ©cessaire , WeussĂ©-je perdu Que^moitiĂ© de mon snperflu. CHOEUR. Gourons au devant De cet homme extraordinaire y Gourons au devant De cet admirable savant. he Pacha sort prĂ©cipitamment et sa cour le suit. FIN DCJ CINQUIEME ACTE* âČGTE SIXIEHIE* MĂȘme DĂ©coration. I SCENE PREIHIERE* LE PACHA , TANGUT , sous le costume d'un mĂ©decm Eihyopien. BLANCHETTE , COURTISANS, CHĆUa. Air Au feu. Honneur, ' Honrunage^ âą Honneur, Au plus savant ^ au pltis sage ! 53 Honneur, Hommage ^ Honneur, Au plus fameux docteur ! LE PACHA. Tai donc le bonheur de possĂ©der dans mon palais , le cĂ©lĂšbre docteur Totile qui , dit-on , sait unir au savoir le plus profond y la gaitĂ© la plus folle. TANGCT, Et qui en dernier lieu, a guĂ©ri le fameux Ă©lĂ©phant de PĂ©gu d'vie protubĂ©rance survenue Ă sa trompe , et qui lui donnait beaucoup de ressemblance avec vous. LÂŁ PACHA. C'est le ProphĂšte qui vous envoyĂ©. BLAĂ9CHETTE. G^est vrai que c^est comme un fait exprĂšs ; car M âą le Docteur est arrivĂ© juste en mĂȘme temps que votre nez. LE PACHA. Il faut vous dire que ma fille en a un pareil. TANGUT. Tant mieux. LE PACHA. Comment, tant mieux? TANGUT. Parce que j'aurai le bonheur d'ĂȘtre deux fois utile au plus estimĂ© I au plus puissant et au plus Ă©clairĂ© des Pachas . LE PACHA . Vous en dites trois fois plus que je n'en mĂ©rite ; 'mait parlons du nez. ... TANGUT. Pourquoi parler du nez? LE FACHA. Do nez qui me procure Thonneur de voire risite. TANGUT. Ah! fort bien. LE PACHA. Qu'en dites-vous ? TANGUT. Je dis que pour un noc^veau nez , il est d'une belie venue; mais j'ai sur moi une pendre qui le rĂ©duira en un clĂźn-d'ceil Ă ses justes proportions, fut-il long comme la grande muraille de la Chine , gros comme le colosse de Rhodes et pointa comme one pyramide d'Egypte. / 54 LE PACHA. Q»e Mjfcomet roos entende! TA?6UT, impressĂčnf le nez. iUpmpnew^fn% TopĂ©ration. . .Q ne sentez -voas ? LE PACHA. V//Mi jne bouchez le nez , qae voulez- yoos qae je sente f TAKGUT. V^i r»^ 01 entendez pas; je vous demande si toos sentes mfé⏠à ifvUw qoelconipie ? TE PACHA . i}wiAc0W^'i non. TAKGUT. Si rociĂ© souffrez ? LE PACHA. Je ne crois pas. TANCOT. Tant pis. BLACHÂŁTTÂŁ. ftll s^mfTrait, ça irait donc mieux ^ TAKGUT. %%%%% doute. .. oĂč il y a insensibiltĂ©, il n'y a ^Ăšres moyen d; %%%Ă©'Si%0%% an reste , nous allons Toir. // sor/ et- sa f!elfUure utiepeliu boite, Voici k remĂšde le plus prompt et le plus efficace. LE PAGRA . Une prise de tabac ? TANGUT. Ne vous inquiĂ©tez pas de ce que ce peut-ĂȘtre, prenez-en ime Itno'C , et au troisiĂšme Ă©ternument , si voti^ nez n^est pas yo% pieds , il est iadĂ©racinable. LE PACHA. Au troisiĂšme Ă©lemuement^ dites-vousf TAKGUT. Au troisiĂšme , prenez... BLANCHETTE. Tiens, ça serait drĂŽle. . . eh bien ! Ă la bonne beure. . . VHĂ un remĂšde que tout le monde a sous la main. LE PACHA , aprĂšs la premiĂšre prise, eternue. Atcbut! TAKGUT. Un. . . Il remue. BĂŻiAKCHETTE , approchant. Si c'est vrai !.. . ' ,, X .LE PACHA. Quoi! vraiment!. . . atchut?* TANGUT. Deux. . . âą fort bien . .' .il se dĂ©tache âą BLANCHETTi;, opprpcfiant ^ncore, Aji ! bien , par exemple. . âą . L^ FACH4. Il se dĂ©tache? ah ! Docteur qaeile reconnaissance Ă©tern âą âą âą Ă©tern ... TANGUT. * ^Ăternaez* encore ttnc foĂźs. tĂ PACQA I Ă©tĂ©mue a^ PisĂčgĂ© de BkmcheUe. At chut! birĂTfCHĂTTE $*essiiYĂčntaQec humeur. Le bpaDieii tous bĂ©x^isse! TAlĂź^GUT C'est cela, {le net du pachp tombe Ă ferre» VoilĂ votre nez .âą LE PACHA y Je ramassant. O prodige!. AIR Honneur Ă la musique. Quelle admirable cure ! âąâąâą âąÂ©h fie grand mĂ©decin! ' Il soumet la nature . -âą'.âą.' Asoii^ pouvoir divin. TANGUT. Maintenant faites venir Votre fille ; pn 1^ elte nt'esl indispensable. ' ^ ' LE PACHA. ' " Blanchette , va chercher ta tnn/iressc. 1 SCW9E II. T 4 TANGUT, PAtHv, sa Cour. âą Mes amis, vous allez avoir la bontĂ© de nie suivfe lĂ Tangut. Je VA^ ^pt^Ă©vi^n» cjue>i^Ă©riiril. pas dans Tusslge de prendre du tabac, ma fille fera sAns doute... at chu^;... les façons. . . mais ne la mĂ©n^^gez pds. ' > st pas Ă vos pieds , il est indĂ©racinable. LE PACHA. Au troisiĂšme Ă©temuement^ dit^-voai? TATĂźGUT. Au troi^ij^jj!^ , prenez... BLANCHETTE. Tiens, ça serait drĂŽle. . . eh bien ! Ă la bonne heure. . âą V^lĂ un remĂšde que tout le monde a sous la main. LE PACHA , aprĂšs la premiĂšre prise, Ă©ternue* Atchut! TANGUT. TTn ... Il remue . B]LAKCHETTE , approchant Si c*estTraĂź ! . . . LE PACBA. Quoi! yrĂ iment ! . . . atchut?* TAĂ^icUT. Deux. . . . fort bien. .' .Ăźi se dĂ©Uche. blanghette;, apprpçfiaiU tmcore. Ah ! bien , par exemple. . . . L^ PACHA. Il se dĂ©lachef ah ! Docteur quelle reconnaissance Ă©tern . . . Ă©tern ... TANGUX. * Etemticz encore tenc fofs. LE PACBA , Ă©tcrmie a^ vĂźsĂ»gĂ© de Blanchette. At cbul! birAĂźrcHçrrE i e^uvĂčntaiec humeur. Le boa Dieu tous bĂ©iiissef - r TAt^GUT C'est cela, {le net du pachfl tombe Ă ^ttç, YoiU rotre nĂ©s .. LE PACBA , / ramassatU. O prodige!. / ' AIR Honneur Ă la musique. QuelLe axlmirable cure ! ; âą âą âą '^h fie grand mĂ©decin! Il soumet la dature " .'. A son; pou voir divin. t 'âą ' TANGUT. ' * ^ Maintenant faites yenir Votre 'fille; pn en^r^^ aVéÚ elle nl*Ă©sl indispensable. . âą ' "âą ' -LE PACHA. ''.'âąâą ^ ' ' ' '* Blanchette , va chercher ta maĂźtresse. B II. TANGUT , LE PACHA , sa Cour. âą âą Mes amis, vous al4ez avoir la bontĂ© de me suivre lĂ Tangut.^ Je Jaus ^piȎviefijr que "n^Ă©fĂ riL pas dans l'usage de premlre du tabac, ma fill^ fera ^&ns doute... at chu!... ^es façons. . . mais ne la tnĂ©tijjgeĂź pas. ' fĂtĂŻaUT. ' Ce n'est pas mon intention. LE VkCMĂL^Ă©termittnt^ et Ă part. Founrn qu'il force d'Ă©tert]faer,-mon s^utrĂ© hĂ«z n^afile pas tomber aossi. . FÂŁLIMÂŁ. , Eh bien soulevant sen voilĂ© voyez. TANGUT , reculant. Qu'est-ce que c'est que ça?. FiUJME. J'Ă©tais %lir^ de vous inspirer Pborreur, mais, qu'au moins la pitiĂ© s'y joigne* 57 ^ ^ T\NGUT, Et c'est Ă des figaes que voas attribuez ?. . FpLĂŻME. HĂ©las ouĂŻ! seigneur, Ă peine y avaĂźs-je goĂčlĂ© que. . ^ TANCUT. Moi, je crains au contraire que cette difformitĂ© n'ait une cause plus morale que physique , car c'est souvent par ces signes de r^roba lion que la nature on Famour se yenge des ĂȘtres qui ont persistĂ© Ă mĂ©connaĂźtre leurs ioiSb FELIME. ^ Cependant mon pĂšre ... TATSTGUT. Votre pĂšre avait bien aussi quelques petits torts k se reprocher, et je ne raĂź> guĂ©ri radicalement, que parce que chez lui auca^ vice d^^cĆur , aucune influence malfaisante n^est venu contrarier le succĂšs de mon opĂ©ration. Voyons , paries-moi Ă cĆur ouvert. Air Serait-ce Ăźami que sans cesse. Ne seriez-vous pas un peu ûÚre ? FELIME. Mais quelquefois. TANGOT. Jalouse, coquette, lĂ©gĂšre? . FELIME. Mais eut , par fois. TANOUT. N'avez-vous pas fait de conquĂȘte? FELIME. Plus d'uue fois. TANGUT. Et la vĂŽtre aussi Ta t'on faite ? ^ ^ - FELIME. Pas une fois. TANGUT. Pas une fois ? FELIME. Pas uiie fois. TANGUT. VoilĂ tout ce que je craignais. FELIME. * Pourquoi.? TAßßGCT. Parce que la main qui vons a frappĂ©e est plus puissante que la mienne. 58 FĂUHE' Oh ! ciel ! je serais condammĂ«e ? . tlutĂŽt mourir. . , TANGtJT. BĂąfi! mourir. . . si tous ceux qui de temps Ă aufre ont le 9CZ long en disaient autant.», mais ils finissent- par se coilĂ©o- ler 9 et vous ferez de mĂȘme. , ITELIME 9 lui prĂ©sentant sa bourse de cuir. Jamais. Air Il me faudra quitter V Empire, \ Tenez, voyez celte bourse magique. Intarissable, irnmense source d'or; Qui par r effet d'un talisman unique, S''emplit, se vidfe'et se remplit encof ! Elle est a vous, si vengeant mon outrage.;* TANGUT, l'inter/^Ă»tnpant. Quand le marin voit le ciel courrouce ^- Dans le pĂ©ril dont il est menacĂ© ,. Il fĂ il un > Ću , mais produit par Torage , Ce vĆu n'est pi lis , quand Forage est passe. ' FELIME , lui donnant la bourse. Vous douteriez ? eh bien , la voilĂ ! mais , au nom de r humanitĂ© ... Tk'SiGVT j Ă part , la saisissant Fort bien, haut" Je lĂ reçois comme un gage honorable de votre confianee ; mais , je v^us le rĂ©pĂšte , tous mes ef- forts seraient inutiles. D^ailleurs je dois ĂȘtre dans une heure Ă trois lieues d'ici , prĂšs d'une des favorites du Sultan , qui est menacĂ©e de perdre les plus beaux yeux du monde , et vous senlez que le moindre retard . . FELIME , aqec la plus Qioe Ă©motion , dĂ©tachant sa ceinture» Ne craignez rien, voici une ceinture qui vous transpor* tera en un clin-d'Ćii auprĂšs de votre malade. TANGliT , Ă part. A merveille ! ' FELIME. Jugez par les sacrifices que jt-yorn fftis de UiflftiRirCaĂŻice que j'attache ... TAĂĂGUT. Quoi 1 cette xeinture aqrait le pouvoir ?» âą De vous faire franchir mille lieues , comme VmeĂ tr I9 plus rapide. ,%,. TAVGUTy pi en iiU la ceinture, Voas avez rĂ©ponse h lou». Cependant , si par un mallKiir âąa une milice qii*on ne' peih 'prĂ©voir , celle ceĂźniure ni'ame- naĂźi irop tard au chevet de la sultane , savez -vous que ma tĂ©lĂ©. . . dĂ©cidĂ©uieul , adieu ,' princesse. Efa bĂźe^j^i tfi tnalheiir iinpo^sible vous arrirail, si vos jours Ă©taient menacĂ©s , voici un cornet qui mettrait Ă votre disposition , non seulement la lĂ©l^ du Sultan , mais encore ses vastes Ă©tals et ceux de tous les souverains du monde . . . Oh ! preoez-ie , prenez- le de grĂące et je croirai vous devoir âąiiâŹore i- ' z. ^ . ' Tk^QM"! ^ se dĂ©couvrant. ÂŁh bien , oui , je les prends'-^ ' {BmĂ de tonnerre» Ciel ! que vois-je ?. . TANGUT. Un homme trop confiant , trahi et vengĂ©. FELiME . Malheureuse! -, TANGUT. , - , Ah ! vous avez cm qu^on pourrait se jouer impnnĂ©ment de TAmoor. Apprenez que c'est de ce dieu lui-mĂȘme que je tien^ le fruit qui a fait un objet d'horreur de la Ăźgure la plus cĂ©leste. âą . ah ! FĂ©liiĂŻie. . .JTĂ©lime. . . nous pouvions ĂȘtre si heureux! FEUME. Nous pouvons FĂȘtrc encore En vous donnant le droit de punir 9 Tamour a dĂ» vous donner celui do pardonner , et vous ne voudriez pas rendre mon chĂątiment Ă©ternel. L^ambition Ă©garait mon cĆur t le malheur TĂ©plaire et la reconnaissance vous le rendra» . TANGUT. Il n^y a qu^un iijislam, vous m'avez t^u le mĂȘme lan- gage, et pourtant. . FEUHB. Quels sermens voiis faut-il ? LePiedde nez. & \ W TANGIjT. Ce ne ont pas djcs serinehs ^ ]e.^Ă©,vçf^ ia^i^ Al^ii^mno^ et grosses larmes . ' ^ âą ;, , i, Begardez-moi. Oui , en roĂźiĂ $ mĂąb sonf^'ce him cĂ©llts-Ă©virĂ©pi^rf F^LIltE. Le plas sincĂšre* .TfN^- .> » t. Ăź . ' âą ĂŻ âą âą > ' - ^ .'. > âą ^ » âą.^.^t' . Le regret de n'ĂȘtre plus jolie n'y est-il pas pour qlt'hĂ chose P âą' * ç . . âŠ. Je suis femnie... mais.^AĂt iroiis pottriez lire dans mon cĆur. ^ ',''.', .' âą.âą!'' Qu'y verrais-*.? ., ,, .,;, . ^ . ..;. ^., . .... ,..; . L'aveu de toutes mes fautes , la honte de lĂ«&'wBit^ CĂŽtli- mises et l'ardent dĂ©sir de >es>Ă©ptii^er par le bonheur de votre vie coliĂ rar-' âą i ' âą'âą- ..» âą \Ăź^ m-. âą r -ir. .*' 'ĂĂtejpavi^ elle a pi^urtĂ ntl'^Ăźr deB'onn/^bi FELINE. Air dĂ© tJinÚëkts. Rendez-moi telli^ que iV'tĂ i*. Loreque je $us toucher Votre Ăąme ; âą''âą'- 'SĂź'p^tiĂštstovirde'tĂ©iĂŻtĂ iiĂą' * ' ' ' 'âą ^âą -âą âą âą! . J. »Piiutiqtle jfe'iĂźreplafĂźirĂš'Ă pĂšmiĂąlĂ te. "' ' âą- '' âą Quoi ! vous consentiriez Ă gĂ rdar i. ^^mĂ iqvamJeifiĂȘk^. '. * .FELIME. ^^^- '"'^ ' "'^'' Oui , si TOUS refusez de me rendre votre cĆur. âą * * t '- ' tf 61 T ANGUT , allant poser If 9 trois taĂčsr^i^ns sur le guĂ©ridon. Ah ! ma foi, dussĂ©-jo. Ăštrjc enccvedupe de ma faiblesse. Tenez, ma çbi^re FĂ©Uine ; ffthtz detto {igtie.* . .. * Ciel ! que me ftapĂčiet f ĂŽair '/ ' ;' '''\ ' tĂngut. ^ Prenez ceU 4ei eenfiteicev* ^âąi^ y *Ă*fi^^s et figacif comme il ya . . . mais ceci n^esl pas un . âą . Les MĂ©me^, HANĂF. BJLllIV , soM paPĂ U^e, Que fais-tD , imprudent? apprends ne peux rendre la beautĂ© k FĂ©lime sans renoncer aux trois talismans qui assurent ta fortune , ta puisi^anÂŁres tous les tourmens que je vqus. ^ caiis^ âą âą non , nbfi ', ,f^^ mĂ©rite p»9 ifxx ^i^gf aod 3criÂŁftq . » * yiM / hĂ«urc^l j ki Ikifi^tirW^i ^pier^.^ . , , Ăź TA Reut-eUĂŻ 'Ăź ikk Vous . . ^ ĂźxĂŽn ^ ^çe dernier iiiot me dĂ©cide.. . plus de talismans^ et toujour^^a t^i^liiue^.^, 11* AussitĂŽt le ifoile âŹi Jç wi4 dĂ© FĂ©UniĂȘ disparaissent q»%c le salon j qm fait place Ă im^pidais. ĂšnXlMt dĂ©' faut t Ă©clat de la magie. . -» , .. i . âą "" âą . . âą . TANGUT,rELIME , LE PAĂHA, BLANCĂIETTE, HANIF, placĂ© sur un trĂąne rĂšspUmdispant , L'AMOUA . Ă umU *-*>, TOUfE LA CWPR. ^ * âą ' ' ' ' Quel bonheur ' /Ă©ii,; Et quel prestige cnahasiteur/ ÂŁIle n eut autant d attraits. ^ Par des plaĂźsii s purs et durables J'ftnbel Lirai votre avenir... a TanguL Ă fĂ©lime; Dmi ibi orgueil , ^ C'est la journĂ©e aux pr>4i$ -, .. . *^ , LE PACHA. ^ Ainsi ,^'est au roi de Trebisonde que j'ai l'bonnear de parler. . . enchaulĂ© ue fainr sa iSonnai^sa^ce. T?ANGur, Ă pari» Hai I bai !, * " t f i '-. ' 'HĂmr. ' ' *...7, ' ' y 'DĂ©irotrtpĂšz-votis Jeine;snis que le eoyfmff^ao Htnif? qn'ane puissance cĂ©leste a daignĂ© Ă©lever de pu Ăź^^s pea au rang de ses premiers ministres , et si vous rie trouvez pa$ le fiU d un gĂ©nie indigne de voire alliance âą . âą '^ LE PACHA. Ăllonn donc 9 vous plaisantez ; je crois ne sais pat C 63 . n gĂ©nie , et je ne pals que me troaver trĂ©s-honorĂ© d'ea ayoir on dans ma famille^^ BLANCHETTE , Ă p^. Ce sera un prodige de plus. l'amour j Ă Tang^t,. , * Ta ne diras plus de mal des. femmes P TANGUT. M a bouche vou^ Injure. . ^ l'amour,^ FĂ©Ume. , Ni toi des hommes ? â..,, . blancuettĂ. Son nez voas en rĂ©pond; âą1 .f.. CHOEUR. Air duJTaud. du Coqdff^ Village, . Chantons lĂ© ^our oĂč deux aman^ fidĂ«lss ^ Vont voir Phymen couronner leur Ăąrdeuf* ; Ils ont subi trop d'Ă©preuves cruelles Pour n'avoir pas mĂ©ritĂ© le' botiheur. n est,-dit^6n , une iioiivĂ©lU l'ciTe' , ,f OĂč les vertus dnt ' plus !dĂ© poids quePpr^ .^ OĂč TamitiĂš, l'kmotir'itiĂȘine et kĂźncĂšre.,. Le beau pays ! mais on le cherche encor. CHOBUR. Chantons le jour, etc. TANGUT, Ă FĂ©Ume. TaguĂ«rison serait je crois, complette> Si tu pouvais habiter un pays ^ Ou Ton ne fĂ»t lĂ©gĂšre ni coquette... Quand tu voudras nous irons Ă Paris. CHOEUR. Chantons le jour , etc. BLANCHBTTE, bas Ă Tangut, Prenez y garde ; on sait que la vengeance Pour notre sexe a toujours quelque prix... Et l'on prĂ©tend que les femmes en France , N'Ă©pargnent pas le nez de leurs maris. I 64 i CHOEOB. Chantons le jour, lE Mciri.' ' ' Faute dVToirJ'j'ai rait'nialnte' Or, puisque j'ai lecoupd'Ćil si bornĂ©i Je suis d'avis que m'aĂźlongci' la vue EĂ»t mieux valu que m'allon'ger lĂ© iiii' ChantoDslejour, etc. FBLIHE, au public-,'. Air du yaud. des Garde» Marinei^ guand le plus ddf des cbStimeus, 'effroi me laisse encor tremblante ! % ;pen tante larcin dĂ©s trois talismans ? DU in'Ti indiqua un quatriĂšme, de vous plaire assure le moyen'; EtFĂ«lime, n'en dites rien, '- Le'^ole k l'instant mĂȘme. . CHOEUR. Chantons le jour ou deux amans fidĂ«lei Vont voir l'hymen cOMronner leur I^UIV~ Ils ont subi trop d'Ă©preuves cruelles Pour n\ivbir pai mdrit^ lĂ«UoQfaĂčr. FI1S, L LA ClIRIEUSK COMĂDIE-VADDE VILLE EN DEDX ACTES, Pae mm. DABTO]^ et XAVtĂR , BCPaĂSENT^E POUR LA FBEHiiES FOIS A. VhAlSf SVh ĂŻ^ fB^k-^RB. DU V&UDETllXE , KkG Ittl itto^* Pbix 1 Fb, 5o Ceht. AU HAGASra DE PIECES DE THEATRE, CHEZ DUVKRNOIS, LIBRAIHE, I Goui' des FoaUines , a°. 4 > et Passa^a de Henri IV, o". lo, lael i4. I X »^ PERSOlSTiAGES. Acteurs. La Baronne D'ARMAINVILLE . . . i . M»» Guillemin. JULIE, . ^.. , . M» DussERT. ^T,^^; >. petites filles de la Baronne. I' * Mil imprimerie de BOCQUET^^UJS QU^AUROURRO MONTMARTRE, N. 4* LA CURIEUSE COMEOIE-YĂUDEVILLE EM DEUX ACTES. ACTE PREMIER. Le théùtre reprĂ©sente F intĂ©rieur Ă Cun pc^ ; un pa^ villon est sur le cĂŽtĂ© Ă gauche \ ungro9 chĂȘat dan^ le fond du théùtre ^ un bosquet Ă droite. iCENE PREMIERE» JULIE , ensuite FRANCK- JULIE. {Elle fait signe a Franck qu*on ne voit pas encore x celui-ci s"* avance Wtin air mystĂ©rieux âą Eh bien, quelle nouvelle? FRANCK , apec mystĂšre. Chut!... mam'zelle Eruestine, vot'sĆur, n^esf-elle pas sur nos talons ?... faut rien dire , sauf yot' respect , c'est bien la p'tite fille la plus curieuse! JULIE. Oui, mais tu peux parler^ ĂUrnestine est avec notre bonne maman. FRANCK. Avec madame la Baronne! bon!... ^reprenant son air d^ inquiĂ©tude» C'est que ma fille , ma petite Kosa , exceptĂ© ce qui regarde mou Ă«tat de jardinier. on a^ Iç connaĂźt pas plus qu'ici. Seulement... âą Air Vaud. de t Homme Vert, Il paraĂźt que V jour Timportune , ' Car on 1' voit rĂŽder^dansl'paysy Dans son grand manteau sur la brune, QĂč*il a Tair d'un' chauve souris. j'eus. Jusques dans ce jardin , il ose ' PĂ©nĂ©trer?... FRANCK. Et j' dois vousdir' ça' L'autr' jour, j' l'ai vu cueillir une rose... Faut vous dener de cet honnn'-lk ? , Que veut'il donc? et pourquoi sans cesse le Irouyai* je attachĂ© Ă mes pas ? , Y a bea queuqu' chose -qui In' frait croire ^'il li'a que de bons motits. , * ItJLIE. Quoi donc? N^ 5 FRANCK. TeneT^f ws gW tard qu'hier... en faisant ma tournĂ«e^ je Tai suivi Ă . la piste ^ et je me suis apperçu que ce bon jeuxi^ homme que je soupçaidnais dĂ©jĂ de quelque mau* vais coup, avait fait dĂ©poser devant ma porte un paniec de vin e;s;çeUent., avec ces mots Ă mqnwur. Franck Bloum* Vous voyez q^i'oa ne peut lui supposer que d'honnĂȘtes intentions, ^Ă pari,{xvxs^\ la porte du parc s Va toujours ouverte pour ui, n' faut rien dire. JULIE. Franck , je te ta bonne volonJlS; mais elle me sera inutile*. Toujours Ă vol' service, ni am-Ăźs^lie. Vous ĂȘtes si rai- sonnable, si sage/i*. Ă propos, j' vous pripns-de n' pas Ă©venter le viti, voyez-vous, parce qu'il m'a Ă©\& donnĂ© sous le sceau du secret^ il faut qu'il soit bĂ» de mĂȘme; et puis vot' giand' Ćanfian croit que je suis capable de m'enivrer... JULIE, impatientĂ©e. Il suffit , Franck, i^eUe a* Ă©loigne de lui et se pro^ mĂšne. e/i. b>ngi et,âŹ,n large tandis gtifi Frami continue tout seul. C'est pas l'emb^rra^^ il eçtjbie^ OdohĂ©,, maintenait quatre bouteilles sous la grande meule, six dans ce pa- villon qu'on n'habite plus, le, plus chenu dans le creux de ce vieux chĂȘne. // montre le. chĂȘne qui eai. au fond du théùtre , me voilĂ tranquille maintenant et de quelque cĂŽtĂ© que j'aille, je trouve Ă ' qui parler. // salue ĂŻuUe rf/ sort aprĂšs aiwr/ait âą w/i- graHd dĂ©iour pour paa0er depĂ ni-^ie ehĂ©he' et y jettĂšr un coup d\jeit furtif. JULIE, sfiule. Poiu'quoi , malgrĂ© mi , toujours penser Ă ce jeune homme ?âąâąâą Quoi qa'cn dise Franck^ rieu' ne' prouve la ' 6 bontĂ© de ses intentions... pourquoi semble-t-il fuir la vue de tout le monde, excepte la mienne? je m'y perds. Il m'intĂ©ressa pomiaut; je Je sens, et je m'en veux. Si du moins ma bonne mĂšre le savait } mais Ă son Sge on n'a que des railleries Ă opposer aux peines du cĆur. Si j'Ă©- tais sĂ»re de n^Ă©tre que grondĂ©e, je lui dirais tout j mais elle se moquerait de moi et cela me serait in$u^portabte Air P^aud, de fĂ»edes Nçirs. Un sentiment, mĂȘme Ă©phĂ©mĂšre ^ .ÂŁ!hange souvent notre avenir; jbes vieillards rappellent chimĂšre , Ils n'ont donc point de souvenir t SitĂŽt que leur puissance cess^ , On semble oublier les. amours ; L'histoire de notre jeunesse , West qu'un roman pour nos vieux jours. . SCĂNE m. JULIE, LA BARONNE D'ARM AIN VILLE, o- tenue par PĂTERS. PĂTER», Ă la Sc^r*vnne Ă qui il donnĂ©' le bras* Tenez, madame, ToilĂ mademoiselle Julie. LA BAttONNE. Bien! laisse-nous; mon cher PĂ©ters. ' {PĂ©ters sart. , Bonjour, ma bonne mĂšre. " LA. BĂROĂiNEi , . Bonjour, mon enfant {elle K^mbrasse^ j*ai deĂącha-^ grins^ ma JulJQ, des chagrins bien vifs ^d'autant plus. vi& que je n'ai pu encore les confier Ă personne ;!\mQia toi, tu as de la raison, Je .pom^te. sur ta discrĂ©tion, car tu n'es point comme ta soeur... f ai deux filles et je n'ai qs. une amie* ' JOLIE. ' ^ Ah l nous vous* aimoĂ»s toutes .deux .paiement Ărnestine est la borate , la douceur m^me* ; âą N t 7 LĂ BARONNE.. Oui, mais son indiscrĂ©tion... aussi je l'ai bien grondĂ©e ce matin. Revenons au sujet de cet entrjstien. Julie, ton frĂšre est ici; JULIE. EugĂšne ? qniel hon-heĂčr !, LA BARONNE. Dis quel malheur! ma pauyrie enfant. Il y est depuis trois jours ^ il y est cachĂ©. ''. \ JULIE,*' âą CbmmĂ©ht? -; âą ; '"' ; ' la baronnç. .., * Une; affaire d'honneur... ; ", , 'SX^tx&^vwetnenL , Uti duel! ' * âą LA BARONNE. Au ! ces jeunes gens...» ils ne veulent rĂźen Ă©coivtfr. Air Ufipeige ainuUt iajeun» AdĂšle. A notre empire , pour se soustraire / Un jeune homme veut nous fuir , hĂ©lajp I Il dĂ©daigne la Vieillesse austĂšre Dont les conseils goideraient ses pas . Dans le monde, il s'Ă©lance y il se presse , L'imprudent croit pouvoir tout bi-aver... Mais il tombe.» et^udaĂźki la vieillisse Lui tend la main polir le relever. '. Ecoute, tu sais .que depuis que nous habitons le grand DuchĂ© de Bade , ton frĂšre s'attira souvent de fĂącheuses aflaires par ses plaisanteries sur les habilans de ce pays, ce qui est ipal^ trĂšsrt vive avec le capitaine Wodmar, et pour se so^sti^ire aux lois du pays,' il prit lĂ© e ae battit sur la frontiĂšre, Ă trois' liĂ»ues. d'ici... le maljiieureux ca pitaĂźne tomba... ton frĂšre voulut fuir, mais lui-mĂȘme Ă©puise de' forces... ' PĂ©tĂšrĂ , passa de ce cĂŽtĂ©... il reconnut ison jeune maĂźtre^ et le fit. trapijpp9r,ter secrĂštement dĂ tii le chĂąteau. v . , JULĂŻEj, viyenieiitĂ© Ilesl'hois de danger? . .i ' ; ^ LA BARONNE. Tout-Ă -fait -, et maintenant, er^ çtftt de Pi^f tac. Coipment, i va çgrtirf' " ; . ^ , ; . . . LA BARONNE. \ ^ ., Il faut qu il renlre en France sa vie nest pas en sĂ»retĂ© tant qu^il restera iĂši. Sais-tu que l'on]C^c4RiM^^^^ homme , le comte de Wodin^r. est l'homme^ le plus emporte et le plus vĂźndicatild^. toju,t,'^V . âą . "tiĂ«riB, que Je suis bi'te mui!... }' reux qire.^ qa'un homme arrive Ăą cheval, avec une lettre Ă fi'aac-Ă«trier. Du reste , l'homme , le cht^Ăźil. et la, lettre iont dans la cour, qui allendenk VOsAtidré», car l'homme dit comm' ça qo'il ne peut remettre la lettre qu'Ă voits. ^Ă part" Quand au cliwali/iRile'iJft pJĂ©n;' nitfçuiĂ©ie/. .,,. '..,,. i ' ROS ,\ , -*Bfe' ' ' VU tou>btot4-Ha comibtnibnftikei'iet'^Ă«rhent en- core.... monâp^ Bs- dim j''. suis^ toujours Ă regarder les mouclies vojerr... ç'e»^ v^'^j.,j,, sĂźtiĂźt que je me croire un peu les hras., il dit que je ne fais rien ; mais je peii^ Ă loiil plein de ch ; . âąâą -Ml} ; ^> jtĂŽsA'.'- '^' ''' '". ''' *' " âą /''. EENESTINE. .... -j;! ! - . /i;' . i. Oui. ^ * .- -I .' Faut'il-que j' bouge? ERNESTINE. , jQiic l*a-l-j dit? A081., âą..'âą..V >lf dis, 'rien.'. />' ^ . T âą âąj;. tt ERNESTINE. Ainsi , Tour fait rougir , VoisTombien c'est mal de te teire. Tout le monde va donc me bouder ici comme bonne maman ? ne t'ai-je pas dit moi , tout ce que je savais sur la femme du garde champĂȘtre qui a battu son mari. ROSĂ. Et totit r pays Ta ça comme moi. Ce qui fait qu'elle n'a pas osĂ© recommencer ^ voilĂ comme on rend des services , mademoiselle. , ROSA. Oui^ et avec votre manie de tout savoir, vous avez &it manquer ion mariage a^vec le grand François... ERNESTIKB. Un homme emportĂ© cotĂčmĂ© celui-lĂ ; il t'aurait battue aussi. ' ' âą C'est Ă©gal, on aurait vu.;, au lieu que si Je reste . , - ERNBSTINE. Et puis il boĂźtait... ROSA. Oh ! fe 1-aĂčr^is fait marcher dt*oit. ' ' 'â ' ' âą ERNESTINE. ' âą..âą;âąâą Je t'apprendrai quelque chose, dis-moi ton secret 5 il sera bien pliis 'sßßfr quand nous sei^ons deux pour le garder. ' ' RbSA. Ah! ben, oui... c'est bon pour une maison... mais un secret ! plus il a de gardiens., moins il est en sûçetĂ©. " Et puis, j' n^ai rien Ă vous dire , puisque vous l'avez vu Sortir. ERKESTINE. C'Ă©tait l'homme au grand manteau,, n'est-ce pas? je ne l'ai pas vu; mais je J'ai suivi Ă la trace* VoilĂ dĂ©jĂ plusieurs jours que je le guette, parce quç. tu sais bien la grande allĂ©e do^parc? el^ bien, c'esll^zna gazetle Ă moi. ^ ' . Coo^n^ent q^e ça s^ ÂŁiit ?. EBNESTIN^. Je reconnais tous les pieds du chdteau et du village Ă la marque qui en reste sur la terre , et la grande allĂ©e me rend compte tous lies jours, des gens qui Vonti et. qui viennent dans le paLc. ÂŁl puiSi cela me dĂ©couvre les afinoureux du. pays. Au^si, lorsque je vois uagoadfKlfiĂźed et un petiji piod Ă colĂ© l'unde/l'^uitre, etqiie Pourquoi ^Ăšla ? ROSA. Vx>mwmisAĂBez bien le pĂšre Ăarck, l'aubergine. Qu'a de oo^itiimi k pĂši^e 'Barck ? ROSA. Il y a deux jours ^u'un homiHe est venu chez lui il a demande la carrle, il a sonnĂ© le garçon plus de trente fois , et h chaque fois au lieu de hii commander quelque chose, il n^a fait que le questioiiner sur ma- demoiselle Darmainvilte, lu plus grande^ celle qui a l'air si sage et si raisonnable. ERN^ISTINE. Et ce jeune homme n'a rien dit sur moi? ROSA, Non, il n'a parlĂ© que de celle qui a l'air sage et rai- sonnable. Et puis II est parti sans manger et laissant six irancs pour boire au garçon, de maniĂšre que te !>Ăšre Rurck^ le garçoi», -et lagiH>sseMarie-Madelaine, eur oitisiniĂ©ire^ Ă©laierlt da^ l'admft'aiion le pĂšre Burck surtout , parce qu'il aime ce qui est comme çair*. uu peu romanesse... moi je n' -haĂŻs {>as ça non plus, 0 Air V^wd. du Courtisant Je ne dois pas ottvt'Ăź'rlĂą lettre. Puisqu'elle s'adresse k'ma sĆur Je voudrais pourtant bien tĂźotĂŻnaicrĂ© La signature. ttOSĂ. Oui , r tĂŻom d' raiĂŻtcut J Ce apin dirait tout , je parie , Et j' gt-m' de rvoir, je suis d' boĂčn' foi. ERlVĂĂSTINE. Je ne puis htùïMlĂŻr ton criVie / aosA. J' sais bieĂ» tances singuliĂšres tne forcent Ă cacher mon nom. ROSA. Ăh! y'iĂ encore du mystĂšre! ERNESTINS. » Cependant dites un mot et vous le connaĂźtrez. ROSA. Ab ! si je connaissais ce mot-lĂ , comme je le lĂąche- rais toute de suite. SRNESTINE. » Fost-scriptum. ROSA. Oh! oh! ça doit ĂȘtre encore plus beau, ça. ERNESTiNE , lisant toujours. âą yt Si vous daignez me faire une rĂ©ponse , veuillez > bien la dĂ©poser dans le creux du vieux chĂȘne, qui » est derriĂšre le pavillon. du parc. » sciĂMEvm. Les MĂšwbs., FRANCK. âąM'. VKK^QKy'Ă part* Qa'enteadsje?dana'leci7eualdu vieux chĂȘn^ ma ca- chette est dĂ©couverte I / vous lĂ , ma mĂšre ? liui supposer un tel projet / ' Sans doute le dĂ©sir de plaire , y-U^Ăš Dans se 5Ă©jour le conduisait. - r^/ LA BARONNE. Peut-rĂȘtre il vient pour te sĂ©duire. JULIE. Cela serait plutĂŽt prouve... Car il a Tair , je dois le dire , D'un homme fort bien Ă©levĂ©. LA BARONNE., Et ce malheureux courrier qui vient d'arriver ne me confiimet-il p^s dans mon opinion ? Le comte de Wod- mar est dans les environs , ma fille..» Cette Ă»ouvelle me trouble Ă un point. . âą Mais ton. frĂšre partira cette nuit 1 SCENE XII. Les MĂȘmes , EUGĂNE, PĂTERS. Morceau d^ ensemble. LA BARONNE , JULIE. Air de la Maison de Plaisance. Le voila {bis» L objet de tant de peine; Dans mes bras, mon EugĂšne, Le malheur te respectera. Ensemble» eugene. * Me voilĂ , bis, J'ai causĂ© votre peine ; Mais un jour, votre EugĂšn De tout vous consolera. 21 LA BARONNE, Ă PĂ©terS. Et toi y PĂ«tĂšrs , vois si quelqu'un s'avance , Ah / jele confie a ta foi. A EugĂšne. Sans nous , tu vas revoir la France , S^ns nous /... qui veillera sur toi ?.. ECGPiNE. Ah ! vous quitter me dĂ©sespĂšre , Et mon sort sans doute est affreux ; Mais pour un Français malheureux, La France est encore une mĂšre. ENSEMBLE. Le yoilk , etc. Me voilĂ , etc. *' LA* BARONNE , a EugĂšne* Cher enfanty qui m'eĂ»t jamais dit qu'un jour ton dĂ©- part serait un sujet de joie pour moi... EugĂšne, je t*en supplie, que ton malheur te rende sage. EUGĂNE. Ah ! ma mĂšre , on peut tirer vengeance d'une injure; mai$ lorsqu'on fut assez malheureux pour ne pas ĂȘtre la victime. âąâą PĂTERS. VoilĂ Franck qui vient de ce cĂŽtĂ©. âą LA BARONNE. Vite, vĂźte, EugĂšne. . . dans ce pavillon! JULIE , remontant un peu le théùtre. Le voilĂ ! le voilĂ ! EugĂšne entre dans le pavillon. SCĂNE XIII. Les MĂMES , exceptĂ© EUGĂNE , FRANCK 1. FRANCK, Ă /7ar/. Bon! encore du monde ici... Je ne pourrai pas faire TĂ©tĂąt d'iieu de mon chĂȘne ! BARONNE , commc Ă©tant gĂȘnĂ©e par sa prĂ©sence. Eh! bien, Franck,. . et.. . la meule de fourrage? FRANCK. Elle est relevĂ©e, madame, {Ă part et mes bouteilles l'ont Ă©tĂ© avant elles je n'en ai pas retrouvĂ© une. i A compter de cette scĂšne , Franck est ivre. LA BARONNE. Et que deinandez-vous, mon bon Franck? FRANCK. Madame^ j'vouIioDs entrer un p'tit. brin dans ce pa- villon, pour y prendre quelque chose.. . que... LA BARONNE^ vipemenL BĂątis ce pavillon! on u*y peut entrer,. FRANCK y stupĂ©fait. VlĂ encore une cachette de cernĂ©e! me v'IĂ Ă sec maintenanl comme Cancale au milieu de la mer* SCĂNE XIVĂ© Les MĂȘmes, ROĂąA , accourant. ROSA. Madaitie, madame! v'iĂ une grande voiture Ă quatre chevaux qui vient d'arriver. . ⹠ça fait un bruit..*et des grands laquais dores sur tranches ? FRANCK. Une voiture Ă quatre chevaux !.. j'vaĂźs prendre du cĂŽtĂ© du trottoir, jVai pas envie dĂ© mTaye Ă©craser. LA BARONNE, Ă itO^a. V Qui donc arrive ? le sais-lu? SCENE XV ;LEd MĂȘmes , EftNESTlNE accourant. ERNESTINE. C*est M. le comte de Wodmar! EUGĂNE , JULIE , LA BARĂNNlE, h part. Le comte de Wodmar ! ERNESTINE. Oui, c'est lui! maman, j'ai entendu son iiom , je sais que vous le connaissez... je lui ai parlĂ©;., je lui ai lait leĂą honneurs de..'. la cour... il vient dans le pays parce qu'il Wsl Ă la reclierche d'un homme pour son neveu... je nĂ© sais pas... il ne s'est pas eitptquĂ©lrĂšs-ciairemĂ©tlt; 23 LA BĂ RONNB, Ă pari. Je ne le deyine que trop. ERNESTIKK , Ă part. 11 est trĂšs bel homme le comte ce .WoJmar. FINAL DE ROSSINL LA BARONNE et JULIE, Ă p^rt, . Ah ! quel moment ! C'fist le Comte ! qui rpm^ne ? Ah ! quel tourment ! yĂźendrait-il enlever EugĂšne ? ERNESTINE et ROSA, Ă part. Quel doux moment! Ensemble, { Je saurai ce qui l'amĂšne , Certainement , Il ne peut nous causer de la peine. EUGĂNE., Ă part , Ă la fenĂȘtre du pat/illon. An Ăź quel moment 1 C'est le Cfomte ! qui TamĂšne? Gomment Echapper Ă sa haine ? SGĂNÂŁ XIV. Les MĂȘmes > LE COMTE DE WODMĂR, paysans et ifĂ lets. GHOBUE. Dans ce sĂ©jour . Vous trouvez ^ ^^^^ ^a^, rvous trouvons Et sans dĂ©tour. Vous venez ^^^^ d'ArmainviUe. rious venons LE COMTE , Ă la Baronne. Pardon, 'madame, un vieil artii Jusqu'en ces lieux cherche un appuj. Votre ame noble et bjonne > Sait le malheur qui m'environne. Le coupable , j'espĂšre , Ke pourra m'Ă«chapper; De toutes parts, j'ai au l'envelopper, Il ne peut franchir ]a barriĂšre. [A la baronne. Vous m'aiderez a me venger. LA BARONNE et JULIE, Ă part. A vous venger/ EUGENE, Ă part y de la fenĂȘtres Comment Ă©viter le danger ? =4 . ' CHOEUR GĂNĂRAL. DaDS ce sĂ©jour, Vous trouvez , , ., , âąKT un noble asile ! Nous trouvons Et sans de'tour, H. au cbateau d'Armainville. 0U6 venous ÂŁe Comte donne la main Ă la Baronne et tout le monde pĂ©tri ^ pour se rendis, au chĂąteau. FIN l^U PBEMIER ACTE. ACTE DEUXIÂŁlIi; {M^me dĂ©coration. SCĂNE PREMIERE. LA BARONNE; LE COMTE DE WODMAR. LA'BARONNR, a/TiV prenant le bras de tVodmar pouf Ăšorlir, lE^arĂźlon , monsieur le comte ! SCENE III. KOSA, seuie. Oui, madame la baronne... oui... certainement... tnais oĂč est-elle donc c'temam'zellc Ernestine? justement dans le moment oĂč j'ai une bonne chose Ă lui dire, je ii*peux pa^ la trouver... mais je tae tne trompe pas c'est elle qui est lĂ bas!*., ique fait-»elle donc Ă se glisser comme^ ça derriĂšre les arbres ? Bon ! la v'iĂ qui s'tapit derriĂšre ce gros poirier... tiens, elle court de ce cĂŽtĂ© mainte- nant. C'esl-y cocasse ces jeunes filles quadd ça a la cu riositĂ© en tĂȘte ! SCĂIVE tS. ERNESTINE, ROSA. ERNESTINE. Rosa ! Rosa ! ROSA. Ah! c'est v6us enfin... imaginez- vdus... ERNESTINE 9 Vinier rompant. iFigure-toi... ROSA. rm'Ă©lais mise... a8 . ÂŁRNÂŁsriNÂŁ. Si tu parles toujours... , ROSA. Dame! si vou^ m'interrompez. » ERNESTINE. Eh bien, commence, je parlerai aprĂšs. âą^ ROSA. Non, non, vous la premiĂšre... Continuant aveci^ipa-* cité» IraĂ ginez-yous donc mam'zellc, que par hasard je m'Ă«tais arrĂštĂ«e un instant derriĂšre la porte de la salle Ă manger, quand j'ai entendu mam'elle Julie, vot^sĆur, qui disait PĂ©terç. Pourvu qu'il ignore qu'il est cacibĂ© ici. C'est fameux ça ! il y a quelqu'un de cachĂ©, c'est certain. A prĂ©sent, Ă vot'tour. ERNESTINE. Figure toi qu'en me promenant tout-Ă 4'heure dans la grande allĂ©e... ROSA. Oui, lagazetle. ERNESTINE. Je v^ venir de loin M. de Wodmar et ma mĂšre, pour ne pas avoir l'air de les Ă©pier, je me glisse derriĂšre la charmille. ROSA. Je vous ai vue. ERNESTINE. Et j'entends grand'mam^n qui disait ce inonsieur de MĂ©rinval n'est peut-ĂȘtre .pas si coupable que vous le pensez. ROSA. Eh bien ! aprĂšs. ERNESTINE. / Bam! aprĂšs, il est venu une grande bouffĂ©e de vent qui a envoyĂ© toutes leurs paroles de l'autre cĂŽtĂ©. C'est dommage! ERNESTINE. ' Mais j'ai de nouveau entendu maman qui disait s il rĂŽde tous les jours dans le^ environs. ROSA. C'est de rinconnu qu'elle parlait. ERNESTINE^ i C'est de rinconnu, il n'y a'pas ae doute^ et l'inconnu s'appelle MĂ©rinval voilĂ dĂ©jĂ son nom de troaVé» ROSA. Vous croyez ? . BRNKSTINB. feu suis sĂ»re. ROSA. MĂ©rinyal, c'est un joli nom tout d'mĂȘme... si l'pĂšre Burck l'entendait il s'rait consent, paf ce que Q'est joli un joli nom. \ f ERNE8TINE. Mais qu'est-ce enfin qae ce monsieur de MĂ«rinval? ^ ' ROSA. Moi, mon opinion, c'est que c'est le neveu de c 'mon- sieur. ERNESTINB. C'est cela... je me souviens maintenant avoir entendu dire pendant le Miner que le comte de Wodraar Ă«tait brouillĂ© avec son neveu ;.ce4ieVeu sera venu se cacher ici parce qu'il est amoureux de ma sĆur, c^est bien clair. ROSĂ. Y choses comme ça, il n'y a que quand elles vous ont crevĂ« les yeux qu'on les voit. ' ERNESTINB. Rosa, puisque nous avons Ă«tĂ©*assez heureuses pour dĂ©- couvrir tout cela , il est de notre devoir de le rĂ©concilier, avec son oncle et le plus tĂŽt possible. Vois-tu comme toutes nos ^dĂ©couvertes expliquent ce qu'il dit dans sa lettre... {elle ouvre la lettre Plus tard je ferai con- naĂźtre mon nom » parce qu'il n'est ici que sous celui de MĂ©rinval. ROSA. Et la rĂ©ponse de c'pauvre garçon... vous avez lu la lettre^ vous devriez lui Ă©crire, vous. ERNESTINB. Quelle folie. ^ C 3o BOSA. ^ S'il tie trouve pas un petit; mot de rĂ©ponse ce $oĂźr dan^ le vieux chĂȘne, ça va.. le dĂ©sespĂ©rer; il est capable de... damo! il parait qu'il a une mauvaise tĂȘte. et demandez au pĂšre Burck ous' que ça peut conduire un coup de tĂȘte- Ăcrivez-lui queuqu^ chose I pas grand chose; mais qĂ»^on le voie enfin..; SRNESTINS. Ăcris-lui toi-mĂȘme. ROSA. J'veux bien... c'est que j'n'sais jĂ ive que*desO*. âą jele9 f^is bien^ pf r exemple. Mais il faut que ce soit voqs. ERNESTtNE. Aixii On n* offense point une belle. Qui moi , rĂ©pondre Ă cette lettre , Oa blĂąmerait bette action. Gela ne pourrait se permettre Qu'aux gens sans Ă©ducation. Non» non , ma chĂšre , et vous aurez beau dire ^ A ce projet je'ne saurais souscrire / Al>ajadonnc2 un t/Ă» dessein. Cachez qu'Ă ce j eui;ia homme çn^j^a Je suis incapable d- Ă©crire ! Mais je te conduirai la main. RO;8A. Va comme il est dit, {Err^sline lui conduit Iq. mqm el la fait Ă©crire. D^ahor^^ dites-moĂŻ ce quej 'Ă©cris pĂąr- cequ'il faut qw'oa sache ,cç qu'oĂč fait. ERNE^TINE. , Mais lu iV^s de travers. JIQSA. Ăa vous^r'garcie... aih! c*est ixp Ă 9a, je ,1e reconnais. . . en v'IĂ ericpre un qui passe. ' ERNKSTINE. C'est fini. ROSA. Voyons... ^Elle essaie dĂ©lire Vp0,,u,Sv VPus. ERNE^XINE , lisant. % Vous pouvez paraĂźtre. '3r. ROSiV* Comment, j*ai ^rit Qa> moi, c'est-y possible... et madame qui dit que je n'ai pas reçu d'Ă©ducation. ERNESTINE. . VoilĂ le billet ployĂ©... va le mettre dans le creux du chĂȘne.,. Elle le donne Ă Rosa. cependant je rĂ©flĂ©chis que tout cela peut mal tourner. Quand l'explication ar- rivera, on aura que c^est moi qui ai tout fait. RendĂą. , SCĂNE y. - 1 . FRANCK, et ensuite WILHEM. \ FRANCK, arrivant unfu^il sous le bras» Tout l'monde chuchotifi ici . . je croĂźs qu'il j i quenqae . conspiralion contre mon vin. âąâąâą j vas {'mettre Ă l'abri d'un conp de maĂźn 1' plus tĂŽt possible ^iljail Insigne de k boire. Il ne me reste plus qu' les bouteilles du pavillon ^t du gros chĂȘne. âą âą J'vas faire sentinelle arec mon fusil et monter la garde pour mon vin en aUendant qu'il me la ' fasse descendre* . . e tournant ioul Ă coup. Qui Ta lĂ ? il papour armer son fusH. il n'y a pas d' chien ... celui-lĂ ne mordra pas. WILHEM arrivant doucement. La nuit commence Ă tomber. Mon sort va se dĂ©cider., ahl je tremble... mademoiselle Darmainville aura-t-elle daignĂ© me faire une rĂ©ponse...* voyons.. âą 7/ va vers le gros chĂȘne et prend le billet. courant a lui et le saisissant par le collet. , Halte-lĂ , camarade. , ' WILHEM. , Chut!., qu'avez- vous, mon ami^ ' ... FRANCK le reconnaissant. Ăhl mon Dieul c'est... ma chauve P . ??âą ^z '> ⹠». âąâą ilcPiĂ©'rWoĂź^e/' '^-^ ' ^'''\ " '.'1* ' ^' âą âą ' ^ ^ Son esroirVJrtiOn4ctt Tout n est donc f[vV^c rreur ! Oui, tout n'est ou une erreur, , . ..r, ., ^j.= âą!' i' > ^>. *fi ''''âą'âą '*;'''b .ii/ii/. -. JtrtĂŻE , flpec trouffle, ' Si l'on venait vers nous. ^ 3'adortlĂźl une fĂšfthi^.*' "" ^ De grilJĂš] iiigumdiĂ ; ^ ^ ' Tou]l;.ip^c^iaABiiiM' itio^.iii'il^.fĂźl FoĂ»rvA*esous^5^^^^ .. , ^ ,.,, , ixvvAĂ^W Mais elle est insename. ' * 35 JULIE , sans tĂ©cĂ»utef. Monsieur, ce n'est pas moi. iwiLHink. kh I quelle est ma surprise , etc. , Ah ! quelle est hia surprise, etc. wiLHEM- QuoĂź, ce billet que je tiens encore... JULIE. Il n'est pas d inoi^ Tou&dĂźs-je..» mais on pourrait nous surprendre... des bruils assez fĂącheux circulent dĂ©jĂ contre tous; moi-, je vous ai dĂ©fendu, monsieur, par gĂ©nĂ©rositĂ© seulement, car vou^Ă©&iez absent ^ ejt je ne ptĂźis croire que vous soyez assez n,otre ennemi..* . WILLEM*. ; . . Vous aTz d^aignez prendre ma dĂ©fense, vou^ ne me ihĂ ossez; donc pas? * . i i ' l ./ - âą ' JULIE.' Pourquoi' vous bairai-je.. .. cependant si ces bruits Ă©taient fondĂ©s... je ne puis croire... rĂ©pondez seulement k ma question... le comte de Wodmar vous est-il connu? wiLHEM , vivement* Le comte de Wodmar... Vous possĂ©dez doue ce secret que je ne voulais rĂ©vĂ©ler qu'Ă vous. JULIE. Vous connaissez le comte ..., retirez-vous , monsieur , je Texige, et ne paraissez plus dans une maison oĂč vous avez portĂ© le trouble et 4op,t vous pourries causer la perte. , . ..., ' WILHEM. . . . / ' ' ' ' âą .âą âą i ...'..âą Ah! sous quelles couleurs m'a-t on prĂ©sentĂ© Ă vous... je ne partirai pas sans m'Ă©tre justifiĂ©, mademoiselle. SCENE tll/-. âą ' ^' \ Les MĂȘmes ,* ROSA. . ,.r ' ..il ''^0^^ entrant' * Ahl WĂŽn DiĂȘtf y^'ett-cĂš qUĂ© je' voW ''''^' ''" 36 lULiB , Ă JVilherh en aptrceuant Roaa et t^un Unt suppliant. Vous me perdez... reUrcz-Tons. IULIB. ]'obĂ©is , mademoiaelle, mais il y a dans loat ceci un tual-enlendu qu'il est demu» hunaeui' dVcIairch*... Julie tort ÂŁun c6tĂ© et ff-Uheot de Vautre. SĂĂMĂ« VIII. EOSA, aeuU. Ah mon Dieu ! c'est y dr&I... une fille si oage !... moi qui T'nais pour l'avertir que sa oiĂšie la d'mande,jVĂ i plu* rien Iruuv^ Ă lui dire... Quanif on trouve des filles ' Ă sages que ça avec leurs amoureux , ça ions coupe la Toix,qaoi! et je ne me trompais pas quand j'ai diti mam'zelle ĂmeslĂźne qu'il logeait saug doute dans le pa- Tillqu,.. parce iju'elte ^ĂŽde tgujoqrj^ p^ v^.,. SCĂWE IX. ROSA, FRANCK. FRANCK, arrivant dans un Ă©tat ctivretae. Monsieur, monsieur , sauvez-yous. BOtA. Tiens, monsieur, il paraĂźt qu'il n'y voit pas> mon pire. FRANCK. V'JĂ quatre personnes qui Tiettnent,le ce cĂŽlĂ«, Rp&A. Quatre... il 7 en a i^iie deu^; '1 MraĂźlrait qu'il y Toit double Ă pr^nU ' _ '. "' raANCK. 'Ăźh bien , il n'y est dope plpsit^ monsienr... maia il ="' que j n'aiyiM biw ^t,ivoii.{froĂč, Mn^Ue, i 37 je t'ordonne d*aYoir les yeax sur ce pavillon^ entends-ta ? que rien n'en sorte , tiens, ToilĂ mon fasil. ROsA , il lui met son fnjril entrĂ© les mainaf et ĂȘOri. Gi-and merci !âąâą il est boal&^dion pĂšre^ avec son fusilL» j*ai envie de dlserter.. âą je ne suis pas militaire du tout... rinconnu se sera fauSlĂ© dans k* pavillon et on m' charge de r surveiller... y peux \ml dire que v'iik V premier honmie que je garde* ^ ROSA, ĂSWBSTtNE, WODMAR. JBRNBSTINE Ă fVodmar» Vous voulez en vain me le cacher $ j'e suis bij^n s&r ^ monsieur le cemtewi, - ^ 1108A. 'Comment ^ mam'sttlle, vous n'ĂȘtes paseĂčcore'couchfe, madame vof mĂšre vous Ăšfoit dans vot* chambre. C'est possible , Rosa , mais comme maman et ma so^r se sont trouvĂ©es indisposĂ©es et se sont retirĂ©es chez elles de meilleure heure qu'Ă ^ordinaire, il faut bien que je les remplace en faisant les hofaheurs de la maison Ă monsienr le comte. ^ ROSA. C'est trĂšs poli ça.. . Ăharmante^nfimt^ vous voua en aeqcritterei4, n'esl-oe pas? LE COMTE avec un mouvement trĂšs-prononcĂ©e âą'... .âą',;..âą,, .'i ' -' Si vous votts emportez , je ne dirai plus rĂźen. LE .CIOMTE. parlez, parle? , je TOUS en sjiipiiliç; ' Vous aimez encore volrp neveu \ LE COMTE. Si je J\iĂźttite, je Te prouverai ! /'"' '"'^ ] "' ERNESTINE. . " ' Eh bien ! s'il Ă©lait prĂšs 'de vous? LE COMTE. , j Qui? mon neveu. ERNESTINE Oui , monsieur de M^rin val! .. iJk' oMl*Ă. Ah. 1 j 'entrevois ., ^ ;âŹcspl]qtvpzMr;oos^ expliqaeas-vons. * Mais vous lui pardonnerez tout ? LE COMTE. Quel intĂ©rĂȘt prenez-vous donc Ă ce MĂ«rinval 2 ERNESTINE. . Moi , je ne le connais pas . . âą mais vous me raconjt^e^ Ă votre tour tout de que j'Ăźgn " Ah! Rosa, qu'avons* nous fait 7 / ItOSAĂ© * ^ Comment, qu'avons-noufi'fait? ça n'ine regarda pa» pour celte fois^ jVspĂšre, car je ne n'ai pas souffle mot. ERNESTINB. Pourquoi s'est^irĂ«loighĂ« si prĂ©cipitamment? RO&A. Allons/ allons/ oiĂąm'zelle, vous vlĂ toute dĂ©coifte^ nancĂ«e** ''*' ' "âą' / . i / BIURBSTINE. Me 8erais-e trompĂ©e ! ali ! que va-t-ik^arriver? ROSA. Mais on apprĂŽehe par ici. I^aperçois de k lu- miĂšre; _ » âą Cest ma mĂšre et ipa 0^ui%.. elles nous cherchent peut- Atre... oĂč nous cacher? . RĂSA. - ^M^A^^tkùÚrĂ tĂšfĂ ^^ Vs bosquet qui ,./ĂȘSii k.'j>drqii9i^ ij..'uiuiii .^.' i'ĂĂ SGBPIE XII. / Les WETniEs, LA BARONNE^ JULIE, enfaiiite EUGĂNE, {J^ltĂšiienĂŻ la lanterne. 1/ ' âą âą LA BAHONNR. VieDs, Julie tout est prĂ«^parĂ« pour 5on dĂ©part...» Ab ! si le cpmte ^vait'djuie ce pavijioa r^nFeri^e Tad* versaire de sdh ttĂ©VĂ«tr. - ĂRNMfmB^ Ă part. Qu'cntends-je? ce n'Ă«tait point son neveu! * Vdfei, Ă pttrt. V suis faméÚyĂšVĂŻifĂšUl co^ĂŻ^re ùÚ W pas m'en ĂȘtre mĂȘlĂ©e. ...âą;. . ' >ULIB , allant .ouvrir le papillon. Yieii^.t tu. peu» ^rĂ iti^. lĂU^skE, allant i>Ăšrs' sa rkĂšrCĂ© Je me retrouve enfin auprĂšs de vous* , ÂŁRNE^T1NÂŁ^ Oi'Ăšc dĂ©sespoin Celait mon frĂšre I sorianf préçipitan^tmr^t du »d^^W^Ăh!4uniiruiĂ©!qu^iiruie! \ âą/ .; 'HA RĂ mojrNB. ' '^ ERM ESTIME^, ^pcç dĂ©sespoirĂ© ' Sain ves& mon* frire I le com te Mt * tout* ^ ^ TOtJSĂ© âą ^ Le Comte! âą 4 M { . sauviiss mon frĂšr6 EUGENE. . Il fQt partir ! ĂclĂźeu. ma m^re^ // lui bit A lĂ rdain Ă plusieurs r^r^seSĂ© LA BAftONNS. Je ùé puis pliis me sbutienir. "^" ^t}GENE ^ 56 retourna^/ it^er^'^nz^y/i/ii? , / lui ouvrant les bnu^ Viens, Ei'nestk^l,... lit embrassĂ©. Jl faut partir* . PĂ'fEks, accouraht* Madame', Monsieur leĂonile me suit aVec des gehs armĂ©s 9 mais j*ai ia cteF VfĂ© 'ceitĂš porte. PĂ©iers oupre la petite porte. WiĂieHt pataĂźt ĂštĂȘĂ©mbh /ĂšrfMerlĂš'ptiasage» IIes HBBikS '^iLiWĂKf , dari^sori ĂźmanteĂ uĂ© . ,^ wiLBpiMj, ,/? morceau co/i/i/iutf. ; r jLe comte ae Wodmar m amenĂ© eu ce sĂ©jour. Vl'BlRĂ'NNfe, ittttB, kr ERNESimĂ.' ĂŻiWifdrft perdu? 1 ^ V mahiSTiNh^.se itttdntdevant sĂšnfrĂ«i», oammĂ©fburle'ditf^mdi^* Mon ftfsr^l... ni^ Ăźithprudeiicai ' Qui te perd sans retour / . . j . .1/ caoBOR 9 IfessieĂčro , agisses sans ^ystĂšt'e » '.'* âąVous pouvaa le dire partent. . - M^issif yws montradtriKorWles, ^ Vf us trwTet rDWvragfc ipipariaii i , Spf^teM^ y flmis , joiĂźrnafiftes » * âąâą âą âą âąâą./âą > » ĂŻ ' ' I Bl ' '' W^ ' i ' ' Fi Ni I » 'y I » âą I S , âą' ' ' " ' r \ . > l âą i! ' . âą' âą "'t ^ .^> . \ . - 'Ăź . âą âą.,'- M . ,, ' â - .t .1 ' » r ,M.,j;fĂź-r I.'' r âą.,,," '.' . . ,.x. ,i.'^ .^v\ 1 1 âą,.>âą. .âą j 4 / âą ^7 * On trowe chez DUVERNOĂS ^ Cour des FontaĂźnrs , N^- ^ , et Passage de Henn IV, N" lo, la et 14 , /ou/ej les piĂšces de théùtre anciennes et mffiderrtes. PIĂCES NOUVELLES DONT IL EST ĂDITEUR. Actrice , 1* ComĂ©die-Vaudeville , en un acte , par MM, Charles Dupeuty et Ferdittand de Villeneuve. . . '. i Bf> Adieu la Ckaus^Ă©e-d'Antin , ComĂ©die en; un. acte , mMĂ©e de couplets ', pdr MM. -Hypolite "MĂ gtĂźien et Tarez âą . »⹠r. ^ i Agenda, F om fe Barbier MaĂźtre dd Janse ^ Ăolifi^xaLuĂąe^ ville en un acte . par M. âą ', . . ..âą . . . 75 Arrangpuses y les o^Jes PiĂšces, mises ^n piĂšces, folie- vau- deville, par MM. Gqrsin et .. . 75 Bon Papa le ou la Proposition de Mariage ^ CĂŽmĂ©die- Vaud ville en un' acte /par MM. S'drrfee 'et Mclesville. i 5o 0iaumßÚre bĂ©arnaise , la oĂč la FĂȘte du Roi , Vaude- ville anecdotique , pj^^r- M. Emile Vanderbueb./. ..... jS 0ievaliĂšre d!Ăon, ou Une heurfide mĂ©prise , CoftnĂ©die- Vaudeville en un .acte , parJKIiy}. SSittonniniet de Saint- Marc. ..-.^ ...i* I 5» Coq le de uillage; Vaudeville de Fa va rt ; avec des chan- gemens de MM. 'DéÎÎûi*tH- OJttrles Hubert et ThĂ©odore Anne, reprĂ©sentĂ© sur ĂŻe^^Ăštre' du Vaoycyilie. 1 5o Cog le de Pi7/flge /'^ai^'M^. DĂ©fcĂŽurt^ et Cl&'rlĂȘs Hu- bert , reprĂ©sentĂ© sur le théùtre de T Ambigu-Comique, i CĂŽte-Rotie , la ou le Hasard a tout fait , ComĂ©die- Vaudeville en un acte , par M. Simonnin ; 1 Cousin Hatine, le ou le Repas de Noces, folie-vaudeville en un acte , par MIM. Laqu^yrie et Ch. Hubert. .... yS Dames Martin, les ou le Mari , la Femmme et la Veuve, comĂ©die-vaudeville en Vifi^^f par MM. Lafontaine, Belle et Tully i 5o Deux Capitaines les ou Y Oncle Neveu, ComĂ©die-Vaude^ ville en un acte , par MM. Dupih et T. Sauvage. . . . . i Deux Forçats , lĂšs Folie en un acte , par MM. Ferdi- nand , MenissĂźcr et Ernest i Deux ĂMCas , les Vaudeville en Un acte , par MM. Ar- mand Ov*** et Constant B***... 1 Deux Pensions , les Vaudeville en un acte , par MM. MarĂ©challe et Charles Hubert. 7^ Deux Turenne , les Vaudeville anecdotique en un acte , par MM. MarĂ©challe et Charles Hubert... » 5o âą MONSIEUR ANTOINE VAUDEVWJ.& EN. XIH ACTE , Par mm. FRANCIS GEORGES ET xaViEr, »BWé»-l»rt A P4R1S 50R LE, THĂKTiE, DU VAUllEVaLE, LE 1 7 MAI i8a4- - Phix I Fb. 5o Cent. PARIS» Chez J-K BARBA, LIBRAIRE, XDITB1IR BM ĆOTMS DK M». PrOĂ DLT-tUaUH , PICARD , ST ALEX. DUVAL, DERRIĂRE LE THEATRE FRANĂAIS, N». 5l, ET COUR DIS FONrAINES, S*. J. MM/VMVMA l/VVIWVA'M/l^VVM%A/MAA>V% Antoine est-il ici ?.. . 4 SI tu voulais bien dire Monsieur. ^ LÂŁ GARĂON. Ăhl oui! c'est vrai; puisqu'on dit qu^il est riche Ă prĂ©- sent je v'nais vous apporter votre petit mĂ©moire Ă tods deux. GERMAIN , lui faisant signe de se taire. Chut 9 tu ne vois pas qu'il dort ? LE GARĂON. Tiens I a c'te heure ci âą . ^ mais vous , VOtis ne dormez pas? GBRMAiN . Tu vas le rĂ©veiller, te dis-je. LE GARĂON. Si vous voulex aoe payer t GERMAIN Ă©teQant'la Qoix. Puisqu *ii dort, im^LĂ©cille . . faut-il te le corner dans les oreilles . . . viens-tu ici troubler son sommeil ? ya~t-en // le pousse Ă la porte, LE GARĂON, Maii^voas... . GERMAIN, le mettant dehors, ' Tous verrez que ce drĂŽle-lĂ fera tant de bruit qu^il le rĂ©- veillera. Tu repasseras. . . . va-t-en ? Le gmvoM SQrt. SCENE 11I ANTOINE, GERMAIN. ANTOINE, 5 Vo7/Ă»/Ăź/. Oufl... GERMAIN. Il parait qu'Antoine jouedĂ«jĂ le grand seigneur par anti- cipation. âą a. âą ' 5 ANTOINE^ regardant autour de lui et eocammant son costume de i?alet. Air ; Nouveau , de Doche. Quoi !.. je n'ai donc fait que rĂȘver ? Le rĂ©veil me repreud mon argent et Fanchette. Ab ! dans ce cas , 6 toi que je regrette 1 Doux songe , je vais l'achever fil va pour se remettre sur le canapĂ© J GERMAIN, le retenant, Non , ce n'est point un mensonge^ Les yeux ouverts , tes biens te sont restes ; Je voudrais , pour mes rĂ©alitĂ©s , Etre pour moitiĂ© dans ton songe. ANTOINE , prenant ses billets sur lesquels il Ă©tait assis pour dormir, i Ainsi, j'ai fait plus que rĂȘver? Le rĂ©veil me rendra mon argent et Fanchette ; Les yeux ouverts et l'Ăąme satisfaite , Doux SKxge, je vais t'acbever. AERMAIN. Ab ! que ne puis-je ainsi rĂȘver , Je n'Ă©pouserais point une sotte grisette; Dans mon bĂŽtel , au sein d'une goguette Doux songe , j'irais t'acbever. GERMAIN, le secouant» Ăb ! çà , mon garçon , es-tu bien Ă©veillĂ© ? j atten Nous v*lk ÂŁt , ma fine, en toilette. GROSPIERRE ET FANCHETTE. rĂŻous somm' lĂ , Nous v'ia. Ensemble. I ^* ' "^^ ^^^^ ' ^^ *°^*^"^' V ANTOINE. Bs sont la. Les vlĂ . ÂŁt, ma fine, en toilette. -d ^nt encore ae la pauence, les ^"Tfie^aoes f^Ve»- ^v Ă^/jĂ© *an,la joârâ/e fsindra »âŒ*** *''"** "***s entendre sur /'empioi de ton arg*" ^uTĂŽi?»- ^.onV*'*'''*^""^"»»^»- VousneatĂŻ p»» » oros-ĂŻIE»*^* Lequel? AT faire dresser l'acte et dans la journĂ©e nous ferons d'une pierre deux coups , un bon mariage et une bonne acquisition. ANTOINE. C'est dit , pĂšre Gros -Pierre , je m'en rapporte Ă vous , mais n'oubliez pas les Ă©pingles pour Fanchelte et le pot~de* vin pour vous . GROS-PIERRE. C'est bon y farceur^ k pot*de-vĂźn nous le boirons en- semble . ANToms . Air . yoyage dĂ©sormais qui voudra* Je me vois dĂ©jĂ dans ma ferme , EntourĂ© d'mes joyeux marmots ; Car -chaque annĂ©e au troisiĂštne terme I J'veux un sarçon ou deux jumeaux. J'vois leur gentil!' figure Couverte, de çonfit^e ^ De plaisir^ si j'me croyais, J^les mangerais. J a GROS'PIERRE. J'vois qn'M. Antoine s'apprĂȘte Ă mener le mĂ©nage grand ; train. ANTOINE. J' n'y tiens pas la main ; Puis-j' prenar' du chagrin ' Quand j'vois, dans un an, Fs^ichette p tite maman , Et Grospierre qu'est la . DĂ©jĂ grand papa. Eu pensant à ça, C »6 , {Montrant son ĂȘĆurj Ăa me chalouille Ik, Ma foi. Ma fui. bis. J^crois quyen deviendrai fou ! pardon GrosPierre ; par- don ma p'tite Fanchette , je suis Ă Vous , je vais donc ĂȘtre mariĂ©. . . je ras donc ĂȘtre. . . Suite de Vair. Ma tcte,' {pis, Ma tct n'est plus Ă moi;' ' Gros^Pierre et Fanchette sortent. Germain entre et arrĂȘta Antoine qui va lee suL?re* SCĂNE IX. ANTOINE, GERMAIN. aĂŻRiiAi9'4 k tdnguUpar Upan de son hMt. Chit 9 chit , Ă©coute donc. Ai9TOil9ÂŁ^. Ă h çantonnade. Allez toujours, Gros-Pierre^ jVoos^sab {Ă Germam Que veux-tu , dĂ©pĂȘche-toi. GERMAIK. Eh bien ^ moD'^Qii'^ ^s-tu la nouvelle ? AKTOĂ NS. Quoi donc Ăź C^CftMAlK. M. de Lnceval suspend ses payemens . ANTOll^E, ternfiĂ©, Est-ii possible ? GBiLMĂ iii , 'gaĂnUhi. Rien n^est plus sĂ»r , mon garçon , la caisse est fannĂ©e ; allez donc , le valet s'enrichit ^ le -maitre se ruine , c'est un revirement de fonds, c'est la mode . Air des Amazone^» De nos projets la fortune se joue. Et rencontrant trop souvent des ingrats , La belle fait toujours tourner sĂą roue ; Tel est en haut qui demain est en bas; »7 Sur ses faveurs bien fous sont ceux qui comptent. Car les revers chez elle sont commuas ; Quand tous les jours nous en voyons qui montent. Faut bien en voir descendre quelques-uns. ANTOINE. SeĂźgoear mon Dieu^ mon pauvre mahre! GERMAIN. C'çst an homme enfoncĂ© . ANl'OINE . Et moi qui viens de lai donner mon congĂ©. GERMAIN. C'est ce que tu as pu faire de mieux. ANTOINE . Il va croire que ma fortune et mon mariage ne sont que des prĂ©textes. GERMAIN. Que t'importe , mais j'ai pensĂ© de suite Ă toi ; il s'agit de te trouver des titres au respect du beau monje 9 j'ai ait de* mander un tailleur et un bottier; une fois habillĂ© Ă neuf » porte une cravatte bien hante , des Ă©perons bien longs , sois un peu miope , parle trĂšs-peu et ta pourras passer pour un homme trĂšs-distinguĂ©. ANTOINE Ă pan. M. de Luceval ruinĂ© ! GERMAIN. Ensuite il faut te monter une maison ... tu es dĂ©jĂ riche], avec de^ l'argent on a du crĂ©dit; avec du crĂ©dit on a de l'argent V improvise une spĂ©culation , ^tchĂšte l'hAtel , le mobilier 9 leschevanx, la voiture , toĂ i ça sera vendu pour rien , c'est une affaire superbe ; je me donne Ă toi par dessus leinarchĂ©! ANTOINE , r Ă©coutant Ă peine, C'est-y vrai , c'est-y ^ai , lui qui a donnĂ© du pain Ă ma mĂšre, 11 serait. . . et moi qui le soupçonnais ! ^ GEi^MAlN , regardant Ă la cantonnĂ©de. Tiens , v'iĂ monsieur Auguste , le caissier sans caisse , il va sans doute se promener , il n'a plus que ça Ă faire . . . eh bien ? tu hĂ©sites ? M* jintoine. 2 '8 ANTOINE. Non 9 }e n^hĂ©site pas. GERMAIN. Je vais tout te retenir. Il sort, SCENE X. ANTOINE , et un peu aprĂšs AUGUSTE ANTOINE. Il en arrivera ce qui pourra , Fanchette et Grospierre diront se quHls voudront.... M. Auguste , Cachons- nous. // remonte le tJiéùtre et se tient Ă F Ă©cart, AUGUSTE 9 sans voir Antoine y avec une çiçe douleur. Ce pauvre M . de Luceval , un si honnĂȘte homme ruiné» peut-ĂȘtre dĂ©shonorĂ©... Sa confiance Ta perdu... Il est dix heures, on monte... ce sont sans doute les porteur d^effets , que faire, que leur dire Z/ pa pour sortir Antoine sse trouve Ă sa rencontre. ANTOINE, Ă part. Mon parti est pris. Il feint d'ĂȘtre sortie ouore la porte du fond et revient tout essoufflĂ© J Ăh! c^est vous, M. Auguste? je vous cherchais... pardon, j'ai tant couru. s, // lui remet ses billets , et pousse un soupir* AUGUSTE. Que vois-je ? des billets de banque ? ANTOINE , avec effort. Je ne sais pas ce que c^est, mais mon mattre m'a dit de vous dire de payer tout de suite, {Plusieurs porteurs traçenent le théùtre. ANTOINE. Air de Catinat, Prenez donc un plus doux maintien^ Allez vite ouvrir votre caisse. Qu'on ne s'aperçoive de rien, VoiJa les porteurs , le temps presse. {Auguste sort, 19 fj'petit paquet ya donc tout payer; Pourquoi tous ces pauvr s k la ronde , Quand une seuie rame de papier Pourrait enrichir tant de monde. // fort, SCENE XI. ANTOINE , seul. » Ah ! qoe je voadrais tenir la planche seulenieot qaelqaes minutes, j' ferais joliment des heureux , ça deviendrait une planche de salut pour bien du monde. B tombe dans an fauteuil, et s'essuie lefronL SCENE XII* FANCHETTE, ANTOINE. FA19CHETTE , accouront gatment. Eh! bien, db donc, on t'attend, tu ne te gĂšne pas. AIĂŻTOiNE, Ă pâŹWt. Oh! Fanchette, oh! mop mariage! ohl mes petits bT- boniliĂ©s. FĂąnchette. Yiens donc chez le notaire, tu verras comme il est joli, OD grand blond avec un habit noir superbe et des boutons rouges .. Ă la figure. Viens, les deux contrats sont prĂȘts et ma main Ăšl la ferme t'attendent ANTOINE , embarrassĂ©. AhĂź Fjinchettel FANCHETTE, le singeant Oh! FĂąnchette! qu est-ce que t'as.'^ c^est bien d'avoir Tair amoureux ; mais c est pas bien d'avoirrair bĂȘte comme ça, n y a plus qu'Ă compter les espĂšces et Ă parapher Dis donc, att-tu une belle paraphe , toi 't Ah! ah! que j'aime it% paraphes moi , ça ressemble Ă des images . ANTOINE. C'est que... C 20 ' FĂNCilÂŁtTÂŁ. C'est que?... J'ai rĂ©flĂ©chi. FANCHETTE , pleurant» Comment , vous a?ez rĂ©flĂ©chi! est^e que j'ai rĂ©flĂ©chi pour vous, moi? Noa^ ma petite Fanchette, mais c^est pa toi que je voudrais tromper. FAVCHETTB. LĂ , k prĂ©sent via qu'il ne voudrait pas Ine tromper. . . fi., monsieur, vous en aimez une autre, je IVois bien; j'Ă©tais sĂ»reque.. . j'ai rĂ©flĂ©chi, ça voulait dire a. ANTOINE. Eh bien, pas du tout^ jYaimĂȘ plus que jamais, et je n'aime que toi. * "' FANCHETTE, En ce cas, v'nez donc signer le contrat, vous rĂ©flĂ©chirez ensuite. . ' ^ ANTOINE. . . Le contratr... impossible... ton pĂšre... je ne suis pas assez riche pour toi f^anchĂštte. \ - FANCHETTfc Gomment^ cVargent de tout Ă l'heure ? ANTOINE. Il n'y faut plus compter. FANCHETTE. . ' Que dis-lu? Air V'audeuille de FartneUi. Parle, t'cxpliqu'ras-tu bientĂŽt; .Gofnmjent^ Antoine, ç'te beirpriiile, C*te grand* fortune, ce gros lot, . , Tout ça n'Ă©tait donc qu'une frime ? ' ' VraĂźfnent, j'Ă©tais de bonne foi. * âąk % 2t . FANCHBTTB. Gela n'^st pas vraisemblable ; Mais q\C du inoins, ton amour pour moi Pie soit pas ncore une fable. Ensemble. { ANTcaNB. Non, Fancbett', mon amour pour toi He sera jamais une fable. Qooi, tQ ne m'en aiĂźnes pas moins 7 ĂANCHETTE. Tiens I favais-t^y attendu tes comptes pour t'aimer?. . . va, j'sĂźa QDCore bçn beareuse qae ce ne soit que c'tc cause- ! lĂ , car ton j'ai rĂ©flĂ©chi m'avait... f croyais quVĂ©tais de- vena trop fier pour m'Ă©pouser. Dam, tu n'as rien» ..faut pas roagif de ça. I ANTOINE. I Nous serions si heureux quoique pauvres. FAKCHETTE. " \ Je l'espĂšre ben comme çà aussi , j'n'aurai pas des belles plumes, et de la toile de Jooy, mais les robes de laine k raies ça se voit de plus loin. ANTOINE. Hoi... une grosse blouse^ on est heureux lĂ A^ssous comme sous un peau manteau. ÂŁt pis les blouses ^ c^est presque de mode . âą va, conso- lons-nous. Air ; des Gueux, . ... Les gueux bis. Sont c^ueuqu'fois honteux , Mais y les aime mieux Qu les vaniteux. ANTOINE. - P'tit' maiiĂŽn a son mirite ; Su' nous fĂ ut-^il donc, jarnigoiP* us not* chaumiĂšr' sera petite, ' Et plus tu s'ras prĂšs dmoi. Les gueux, etc. PANCHETTE. Sur notre table modeste; L*nĂ©cessaire pourra se trouver ; Puis nous rĂȘverons Je reste C'est queuq'fois si bon d' rĂȘver Ensemble ."Ji Les gueux, etc. Ils chantent ce re/hain en commençant des pas de danst»} ANTOINE. Faut mieux faire mauvaise chĂ«re Que de vivre sans amours, Puis quand on aim% on n*mange giiĂ«re. Et nous nous aimerons toujours. Ensemble , en dansant en se tenant les mains. Les gueux bis. Sont queuqu fois honteux ; Mai''s j les aimons mieux Qu' les vaniteux. SGÂŁI^ÂŁ XIII Les MĂȘmes, GROSPIERKE. grospierre. Fort bien , fort bien , vous ne vous gdnez pas fout d'mĂ©me, jVous attendions lĂ -bas^ tout seul avec le notaire, que nous avions Tair de deux z'hiboux et yous vous donnez le bal avant la noce. Ai^ToiNE^ Ă part. La noce P. . . {bas a Fanchette faut que j^lĂź parle, Fan- chetle , faut que j'm^expliqiie. FANCHETTE , lui mettant la main sur la bouche âą NVa pas faire une chose comme ça, dans Tpremier mo- ment^ il s Vait capable. GROSPIERRE. Qu'est-ce que vous chantezlĂ , Ă prĂ©sent ? allons, v'nez- vous enfin ? est-ce que vous croyez que nous ayons pris un ftotaire^ i 'heure? ANTOmE âą C'est qu». 23 FANCHETTE , rinterrompani . C^est que. . . c'est que sod mattre lui a promis de signer au contrat et il Tattend. GROSPIERRE. Fallait donc le dire, parce que ça ne fait rien , il signera aprĂšs. Allons, en ayant. ANTonVEy le retenant. PĂšre Grospierre, je veux vous parler. GROSPIERRE, i arrĂȘtant Ă©tonnĂ©, Quoif FANCHETTE , mement. Oui, il veut vous demander votre bĂ©nĂ©diction {Ă Antoine âŒas tu te taire. GROSPIERRE. Tout ça peut se dire aprĂšs le contrat que je vous dis, en avant. SCENE XIV. LiES MiMES, GERMAIN, Ă la tĂȘte des autres domestiques, GERMAIN. ^ Mes amis, voilĂ notre nouveau maĂźtre ! ANTOINE , Ă part. Aux autres , maintenant. LES VALETS, en chĆur. Air des PrĂ©tendus* Nous v'nons vous olTrir nos hommages. GERMAIN. Oui y de celui qui dĂ©sormais Doit h son tour payer nos gages, GhantODs les. vertus, les Eienfaits. GROSPIERRE , Ă Antoine, LAch'Jeux la piĂšce et chasse-les bien vĂźt' . ANTOINE. Oui , lĂąche la piĂšce , c'est aisĂ© Ă dire ça . . . Mes amis . . âą certainement.... je suis bien sensible et si vous voulez passer dansToffice, on vous donnera la goutte, toi» ies palets rient, 24 GERMAIN ,' Ă part. Il se croĂźt dĂ©jĂ chez lui. FAKCHETTE , bas Ă Antoine. Dis donc, j' crois qa^ ta dis des bĂ©lĂźses. ANTomE. Eh ! dam' , je n' sais quoi leur rĂ©pondre, iGERMAIK. Mes amis, M. Antoine caasait sans doitfe d ^affaires , et. . . UfaU UĂźi mouof ment pour imfĂčer les autres Ă sortn', ANTOINĂ, respirant» Ah ! Au mĂȘme instant on entend une fanfare, Qu'est-ce que c'est encore qae'ce brait-lĂ ? GERMAIN , courant Ă la fenĂȘtre. Parbleu ! ce sont les Dames de la Halle f qui , sans ^pte ^ viennent te fĂ©liciter. ANTOINE. Au diable ! GROSPIERRE. C'est Ă©gal, c'est flatteur. . . ça prouve que la fortune de mon gendre iTaĂźt du bruit. GERMAIN. . Il faut aller les embrasser, c'est la coutume. rANCHETTE. Gomment? les encrasser? je ne veux pas. ANTOINE , Ă Germflin, 0 Yas-y pour moi. {Germain lui tourne le dos, S*adressani LagngmU sort , le garçon marchand de 9^Ăźn entre* Les MĂMES, LE GARĂON marchand Ă fn vi^ ANTOINE, Ă part, faperceoant. Pour le âŹoup Teufer s'en mĂȘle l 25 LE GABĂOn^ avec un aĂčr de mystĂšre. M. Antpine , j'Ă©tais dĂ©jĂ venu c' maUa ^ HiaĂźs tous dormiez. GERMAIN. C'est rraĂź. LE GARĂON hĂ prĂ©sente son mĂ©moire ^ Ă voix basse âą C'est pas grand chose j3tr. loSb; mais, comme not' bourgeois sait qu' vous ĂȘtes devenu riche comme un CĂ©sar, et qu'en n' sait pas oĂč. vous allez. . . Vous savez, c'est de c^ jour que vous avez tant mangĂ© de cĂŽtelettes, et jouĂ© au galet avec M. Germain qui y est si fort... ANTOINE , ybi/Ăf/ff/i/ dans ses poches. C^est bon .... mai^ il me semble qu'il y en a au moins la moitiĂ© Ă ipettre sur le compte de Germain ; avance* moi ça. - GERMAIN. Ah! par exemple , tu ne serais pas assez ladjre.... riche coi^me tqi es! QMS9IERILE. C'est vrai ; quand on est fiche. âą . ANTOINE , tappaid sur le ggusset de Grosfderrt» y^oxi% croyez . . . c'est qiie ... je n'ai pas un sou sur mol ^ enfiw. GJ^RBIAIN.. Comment! pas le sou 1 GROSPIERRE, stupĂ©fak* Qi^'estrCie, que ça veut dire ? FANCHETTE. Dam' , il n'a qu' des billets de mille francs ; eh ben I quand on auça d' L monoiaiie t oo yoqs paiera* Les MĂȘmes , LAGRIGNOLE , rentrant . LAGRIGNOLE. Qu'est-ce ^ ANTOINE. Je les paierai k moi seol. YAUDEVILLE; LUCEVAL. Air i , . iMon cher Antoine, je le voiĂą, Qiibique lĂ fortune Ă«blouisse Le plus petit peut quelquefois Au plus grand rendre un bon service. , Hier chacun m'accneillait trĂšs^bien, Chacun mĂ© prĂŽnait Ă la ronde, Et toi seul, toi qui n'ayais rien , Tu me sauves honneur et bien. On a besoin de tout le monde. . GERMAIN. Quand on veut faire son chemin ' ^iSans' risquer de se compromettre, C'est peu de tenir dans sa main La protection de son maĂźtre. { So Moi y tout moyen me paraĂźt bon; Si partout chacun me seconde > Je sais caresser pour raison , MĂȘme le chien de ]a maison. On a besoin de tout le monde. ANTOINE. Maintenant qu'nous Toilb z'unis, Et qu dans un an je Ta t'^tr' pĂšre, Songeons k nous fair' des amis , Pour rondr* not' mariage prospĂšre. De no* mieux faut nous divertir. Et que chez nous la foule abonde; En mĂ©nage, pour s^agrandir. Pour s'enrichir, pour s'arrondir. On a besoin de tout le monde. FANCHETTE, OU pubUc, Mon Antoine est a son dĂ©but. Pour lui comm' pour l'auteur je tremble ; Tous deux ils approchent du DUt, Puissent-ils arriver ensemble. Pour eux , comm' pour moi , je me dis Dans cil aqu premier', dans chaqu' seconde , Je voudrais trouver des amis, MĂȘm' parmi les billets gratis, On a besoin de tout le monde. FIN. LE CHATEAU PERDU OU LE PROPRIETAIRE SUPPOSE COMĂIHE-YAIJDE VILLE EN UN ACTE , Par et HYACINTHE , AÂŁPEiSÂŁirrĂE POUR LA PREHlĂšaE FOIS A PARIS, SXJR LE THĂĂTRE BXJ YAUDEYILLE , LE a5 MAI l824* Prix 1 Franc 50 Cent. PARIS, CHEZ QDOY, LIBRAIRES ĂDITEUR DE PIĂCES DE THĂĂTRE, Boolerard SaUit-MarUn, N*. i8 ; Et Cma BARBA , Laawaa , Pai^» - Rotai. 1834. PEASONNJGES. Acteurs. EUGĂNE. . MM. Lapont. HENRY, domestique d'EiigĂ«ne . . . Fontenay* M. BERTRAND, vieux inaFchan4 de bois. Lbpbintrc. THOMAS, concierge , jardinier . . . Cossaed. JACQUELINE, sa ^le ..... M" Minette, AMĂLIE, niĂšce de Bertrand* âą ^ âą Clara. Un paysan. La seine m m ehĂąUau de VeneuĂ»j dans Uiemnrons de Pari», Tous les dĂ©hUans d'eĂčDemplanvs non rĂ©pĂ©tas de la signature de PEdĂ eur^ senmipgfgsuiins comme cantrefadeurs^ jt y Ă» au MinistĂšre de llntĂ«rieur , conformĂ©ment a la dĂ©cision d son Excellence , en date de ce jour. Paris , le 25 Ji^ril 1 8a4. Par ordre de son Excellence, ' Le Ăšhef-adjbix^t, CdvFA&r. mPEnUUUB DB BOCQDBT, RUB DU IPAUBOURO MONTMARTRE , K^i* LE CHATEAU PERDU COMĂDIE-VAUDEVILLE. Lie Théùtre reprĂ©sente un Salon meublĂ© Ăą Vantique. jiundessua dea portes sont des portraits de famille. A droite de Facteur une fenĂȘtre donnant sur la cour. A gauche la porte d'un cabinet. Au fond la porte principale ouvrant sur tanUchambre dont une croisĂ©e donne sur le Jardin* SCENE PREMIERE^ EUGĂNE, HENRI. Au lever du rideau^ le théùtre est obscurci par un orage. On entend tomber la pluie^ des Ă©clairs orilleni de temps en temps. HENRI, dans la coulisse. âą âą HolĂ I eh ! qaelqa'an*.. par ici... oar ici..* monsieun.. // passe la tĂȘte h la porte dufondm^ Penonne encore?., ma foi^ c'est Ă©gal, entrons toojoura. EUG^NB, paraissant aprĂšs lui. Il parait qa'il faut dĂ©cidĂ©ment renoncer Ă voir ftme qai vive dans cette inaĂźson. HENRI, secouant la pluie qui est sur son chapeeu*^ et jetant Ă terre une petite paliĂȘe. C'est tris agrĂ©able , poar moi surtout ,VqoI aurais si grand ^>esoin de me ravitailler avant de me remettre en roatel... ah! çà , mais Ă propos ^ maintenant que j'y pense-, oĂč allons-nouf ? 4 EUGĂNE. Est-ce que je sais, moi? HENKI. Comment y monsieur ?... ah ! c'est trop fort ! eh ! quoi! nous quittons Paris , Ă jeun ; je galoppe Ă votre suite pendant quatre heures consĂ©cutives; noire course est si rapide, que vous me laissez Ă peine le temps de ramasser celte valise que nous avons trou vëë sur la roule, et qui au- rait pu tomber en de moins bonnes mains; je manque vingt fois de me rompre le cou pour vous rejoindre, nous recevons une averse Ă©pouvantable ; enfin, brisĂ©s, rompus, mouilles jusqu'aux os, nous arrivons dans un chĂąteau abandonnĂ©, oĂč il n'y a pas moyen d'espĂ©rer de nous mettre Ă table, et aprĂšs tant de piteux Ă©vĂ©nemens, TOUS ne pouvez pas mĂȘme me dire le but de notre voyage... ^ EUGĂNE. Non. HENRI. A merveille !âąâąâą et je parie que vous ne savez pas non plus pourquoi nous sommes partis. - . EUGENE. Si fait^ quant à ça, je le sais. HENRI. C'est bien heureux ! EUGENE* Mais Dieu me pardonne! tu as deThumenr. HENRI. . Il n'y a pas de quoi peut-ĂȘtre ? EUGENE. Je t'admire en vĂ©ritĂ©... ah! çà , de quoi diable te mĂšlea* ta? est-tu Ă mon service , oui, ou non ?... eh! bien ai tu es Ă mon service, et si je ne te dois rjen , il me semble que lu n'as qu^Ă m'obĂ©ir purement et simplement. HENRI. Ohl c'est juste, et Ă ce cprapte*lĂą, .monsieur, Je vous suis dĂ©vouĂ© jusqu'Ă lundi prochain, inclusivement. AprĂšs... oh! ma foi, aprĂšs vous ferez vos folies tout senL 5 EUGĂNE, riant* Ah! ah! ah! ta es charmant.,, n'as-tu pas honte de grogner comme cela pour des misĂšres ?.*âą m'entends-tu me plaindre, moi... cependant je n'ai pas plus dĂ©jeunĂ© que toi, et j'ai reçu la mĂȘme averse... il est vrai que j'a- vais mon manteau; mais ce n'est pas ma faute si tu as oubliĂ© le tien.,, allons, allons, ne fais donc pas le mau- vais caractĂšre^ ça ne te va pas du tout... Ă©coute^ et ap- prends la triste cause de notre dĂ©part. HENRI. Voyons, je suis rĂ©signĂ©... J^UGENE. On m'avait prĂ©venu que des crĂ©anciers peu dĂ©licats devaient ce matin mĂŽme faire saisir mon mobilier. Je voulais nous Ă©pargner Ă tous deux ce spectacle dĂ©sagrĂ©a- ble^ voilĂ pourquoi nous sommes allĂ©s nous promener de si heure bonne Ă Bagatelle. Une fois lĂ ^ j'ai tournĂ© bride vivement, parce qu'au dĂ©tour d'une allĂ©e j'ai aperça Jules Morin, qui me guettait probablement pour me faire mettre la main au collet, et me conduire*. âą HENRI. Ah! ah! oui , rue de. .. EUGĂNE. Je sais l'adresse. HENRI. Et qui vous a &it penser que M. Morin voulut vous arrĂȘter? il Ă©tait en tilbury, et xe n'est pas ainsi qu'on se montre pour &ire de pareilles expĂ©ditions. EUGENE. Laisse donc, je suis sur de mon aiTaire. II avait Ăą ses cĂŽtĂ©s un garde du commerce en guise d'ami, et derriĂšre deux recors en guise de jocqueis... oh! j'ai l'Ćil exercĂ© j'ai dĂ©jĂ vu ces faces-lĂ quelque part. HENRI. A la bonne heure , mais pourtant M. Morin est trĂšs- liĂ©avec vous... EUGENE. II n'en est pas moins huissier, et c'est tout dire*. Ces gens-lĂ donnent congĂ© i l'amitiĂ© aussitĂŽt que l'IntĂ©rĂȘt 6 st mis enjeu. Toutes leurs at'feciions vont mourir dan» les greffes ou au± bureaux de l'enregistrement , ce qui ne les empĂȘche pas d'ĂȘtre d'un commerce trĂšs agrĂ©able... tiens, l'homme au tilbury, par exemple, il a une char» mante mamĂšre d'exploiter^ lui... Air Du premier Prix. Gomme tin huissier de vieille roche. Il n'a pas Tair dur et chagrin. Il vous ghsse un protĂȘt en poche , En vous serrant gaĂźment la main ; Il vous offre un verre d'absynthe Qu'il vous regagne k TĂ©cartĂ© , Et vous passe enfin la contrainte En buvant Ă votre santĂ©. Si l'on se fĂąche, i\ tous rĂ©pond que l'acte est rĂ©gulier ^ qu'il A mis parlant Ă sa personne, et il se sauve en riant. HENRI. Vous trouvez cela charmant^ vous, monsieur^ j'en suit indignĂ©, moi. MĂȘme air. Tous ces huissiers polis , aimables. Grugent-ils moins les dĂ«biteiu^? En dĂ©pouillant des pauvres diables. Ces messieurs font les jolis cĆurs. A quoi nous sert donc leur reforme F Il fallait , pour faire du bon , Ne pas autant changer la forme. Et dianger toill-a-fait le fond. EUGENE. Pour cette fois , je suis de ton avis... avec ça je neauiii pas encore trop rassurĂ© ; car le tilbury^ noua suivait an {Doins. HENRI. Bah, bah , nous avons gagnĂ© du terrahi sur lui, et d'ail- leurs le dĂ©tour que nous avons fiiit pour arriver Ă ce chĂą- teau a dĂ» le dĂ©router. THOMAS, dans la couliase^ Eh I Jacqueline ! 7 BUGENE. Ah! Diea soit ĂźoaĂ©, voilĂ enfin des Vivant. THOMAS, criant plus fort* Jacqueline! JACQUELINE , dans la coulisse» Plait-il, mon pĂšre? . THOMAS. Viens donc m'aider Ă m' dĂ©barrasser des provisions qae j'ons ^lĂ« chercher Ă la ville. JACQUELINE. V'iĂ qu'j*y vas, mon pĂšre. HENRI. C'est singulier, ce mot de provision m'a ohatoaillĂ«rĂ me* EUGENE. Qu'allons^nous dire Ă ces gensf HENBJ. laissez-moi fidre, monsieur, des provittons! e rĂ©ponds de tont. SCENE U. Les PrĂ«cĂ«dens, THOMAS , JACQUELINE. THOMAS. ' '' Oh! que t'es maladroite'.... port' donc mieux ça !... {Us entrent en portant des paniers^ . . ' JACQUELINE. Dam^ c'est lourd, voyez-^voiiii et... ah! mon Dieu! THOMAS. Quoiqu' c'est ? JACQX7ELINE, ire/7t6/a/i^ tf^ laissant aller son panier. Des hommes! THOMAS. Des hommes?... c'est jarni vrai... ^h\ dit s donc , mes-* sieur» , ponrriez-vous m'apprendre quoi qu'il y ^ pouĂ© vot' service, qui vous ĂȘl*s , d'oĂč vous v'nez, et par, oĂč qu'vous Ă©t's entres P HENRI. Ăfai! mais par Iji portĂ© tout bonnement. ; t 8 THOMAS. Comment donc ça ? f EUGENE. Comment ?... c'est tout simple elle n^Ă©tait pas fer- mĂ©e. Il faisait. un temps affreux ; nous a?ons mis nos chevaux Ă l'Ă«curie, et nous sommes montĂ©s ici pour ut- tendre la fin de l'orage. âąâą H9NRI. Et TOUS demandez Ă dĂźner, mon brave homme, en- tendez-vous? THOMAS. Eh! ben, m'est avis qu'vous n'Ăšt's pas gĂȘnĂ©s, par exemple !... mais t'es encore lĂ . JACQUELINR. M' daml... y vous , moi... quoiĂź donc qui vous arrive, mon pĂšre? THOMAS. Sotte que tu es!., comment, tu n' comprends pas que l'bourgeois?... JACQUELINE. C'est lui qu'estici ?... eh ! ben, alors vous pouvez vous vanter d'avoir fait d' fiĂšres... THOMAS. Te taif as-tu ?... c' qui nous a trompĂ©s, voyez -tous, c'est qu'on nous avait annoncĂ© qu' monsieur Bertrand Ă©tait d'jĂ sur le r'tour... JACQUELINE» Oui, qu' c'Ă©tait un vieux. HENRI. Il n'est plus trĂšs-jeune Ă la vĂ©ritĂ©; mais il .est assez bien conservĂ© pour son Ăąge. .* et puis il vous a fait donner de faux renseigncmens , pour se prĂ©senter sans ĂȘtre connu , et sa voir jusqu'Ă quel point il pourrait compter sur vous.. Il est content , je vous le repĂšte , et comme, vous avez des provisions... THOMAS. Laissez donc, content... il doit ĂȘtre furieux , au con- traire !âą. c'est toi aussi qui es cause... JACQUELINE. x Moi?... c'est ça , j'ai bon dos.*, comment, jen' vous ai i5 pas soafnu qu'ils avaient tous deux l'air honnĂȘte , et c' lui-ci surtout que j^ trouvais gentil tout plein I... c'est vrai , que j' vous trouvais gentil , et j' lai dit. HKNRl. A merveille ! mais il y a long-tems que je vous ai dit aussi , moi^ que nous avions un appĂ©tit d*enfer ; ainsi ne bavardez pas tant et servez-nous* JACQUELINE ET THOMAS. Air nouveau de Saint-Hilaire. Arrange par M. Doche. On Ya nous chasser p*f ĂȘtre ; Ayez pitiĂ« de nous. Monsieur, de notre maĂźtre TĂąchez fcalmer Tcourroux ; Nous n'comptons que sur vous, pis, HENRI. Cest entendu, de votre injure A table on oubliera l'excĂšs. JACQUELINE et THOMAS. Tous rĂ©pondez donc du succĂšs ? HENRI. Un bon dioer, je vous assure , A gagnĂ© bien d autres procĂšs. JACQUELINE et THOMAS- Oh ben ! rnĂŽtre est fait tout exprĂšs. . . Mais vous Ă©t's sĂ»r qu'il pardonn'ra. HENRI, avec impatience. Oui, quand la table sera Ik. DĂ«pĂšchez-vous , encore une fois !âąâąâą EugĂšne parait. SCENE VI. Les PrĂ©cĂ©dens, EUGĂNE. UGĂNE. Ah! ah! le blocus est levĂ© enfin ^ ce n'est pas mal- heureux t BSiHKL^ faisant des signes Ă EugĂšne, Il est capable de tout dĂ©ranger !âąâąâą i8 HENRI. S'appelle ainsi ?âąâąâą c'est possible... oh! je ne serais pas surpris du tout que ce fut le mĂȘme... ce qui nous est arrivĂ© aujourd'hui est si exlraordinairc , que je ne m*Ă© tonne plus de rien^ moi dabord... mais enfin, suppo- sons que cela soit , ne tous dĂ©cideriez-vous pas Ă passer Sour l'oncle de madame Dercourt, pendant un quart 'heure, seulement le iems de manger un morceau? EUGENE. Tu es fou ! HENRI. Non, monsieur, non, mais j'ai faim, trĂšs-faim... ah! Ă propos... je vous prĂ©viens que je serai obligĂ© de me meltre Ă table avec vous... vos gens m^ont pris pour votre ami; ce n'est pas de ma faute ils m'ont trouvĂ© l'air distinguĂ©... chut! on vient. SCENE VIII. LĂ©s PrĂ©cĂȘdens, THOMAS, Paysans portant la table. Air ChĆur de BĂ©tiio'wski Savoir supporter ses malheurs. THOMAS, LĂS PAYSANS. A table ! voilĂ , du canton L' meilleur vin, la meilleure chĂšre; Io HBNRI, Ă fart. En voici bien d'une autre!. âąâą {Haut Mais il me semble*. âą EUGENE. DĂ«pÂŁche-toi THOMAS. DĂ©pĂȘche- toi donc ! {Il lĂ pousse dehors > EUGĂNE. , Vous, Thomas^ des couverts. THOMAS. J'y cours, not' bourgeois, j*y cours. // sort SCENE X. EUGENE, HENRI. HENRI. Bravo ^ monsieur, bravo!.... Ah! çà , que devlen- draĂź-je, moi ? EUGĂNE. Ecoute donc, le premier devoir d'un maĂźtre de maison n'est-il pas d'exercer l'hospitalitĂ© ? HENRI. Belle hospitalitĂ© vraiment qui me coupe les vivres!... Si j'avais su cela , vous ne seriez pas propriĂ©taire âą je vous On rĂ©ponds.. .. Regardant Ă la fenĂȘtre. Ab! mon Dieu!... voilĂ pour nous achever!... QĂ»audjevoui disais qu'il fallait s'attendre Ă tout.... EUGĂNE. Tu me fais trembler.... Serait-ce Morin, par hasard? HENRI. Eh! non , celui-lĂ viendrait , que sa vi^te nedevrait pas nous surprendre... C'est madame Dercourt, monsieur.... EUGENE. Estnil possible ! HENRI. Parbleu! Est-ce qu'il y a quelque chose d'impossible aujourd'hui ? Une aventure de plus ou de moins.... Le pis de tout ça , c'est que nous aUons avoir la reconnais- sance de rigueur, et vous savez quel mauvais effet ça produit les reconnaissances !âąâąâąâą Ciel! ah! qu'ai-je vu. ail !.. oh !âąâą. Et le papa qui est lĂ ... // boU un verre de \fin. Quoi! qu'y a-t-il? heim.... Enfin c'est dĂ«lestahle! Comment Ă©viter ?... J'y suis... oui. Je descends au-devant de nos hotes^ je glisse un mot Ă l'oreille delĂ niĂšce , j'em- pĂȘche que l'oncle , car il est probable que c'est lui , j'em- pĂȘche done que l'oncle n'apprenne rien, s'il n'est dĂ©jĂ instruit de tout , et je vous sauve encore de ce nouvel embarras.... Ainsi, il est bien dĂ©cidĂ© qu'on ne se recon- naĂźtra pas.... Demeurez ici, tĂąchez dĂ©faire bonne conte- nance ; le reste me regarde. // 9orl. } SCĂNE XI. EUGĂNE, aeuL Je suis carieux de savoir cotoment tout ceci finira Henri a raison, la journĂ«eest fĂ©conde en Ă©vĂ©nemens... Voyons, resterai-je maĂźtre du chĂąteau ?oui... provisoire- ment... De cette maniĂšre-lĂ , je pourrai avoir une expli- cation avec AmĂ©lie ; je pourrai aussi pressentir monsieur Bertrand , et si les choses ne tournent pas au grĂ© de mes dĂ©sirs , eh! bien , il sera toujours temps de faire la restitu- tion.... Il n'y a qu'une valise ^ rendre^ ce n*est pas bien difficile. AprĂšs, ma foi, je plierai bagage.... Ce. projet n^est pas trĂšs- raisonnable , mais qu'importe ? Air De la ville et du village de Romegrwsi, Pourquoi n'aurais- je pas recours , . A la mode la plus suivie ? On nous reprĂ©sente toujours L'umour guidĂ© par la folie. Puisqu'il s'en trouve bien, vraiment. Moi, jc respecte trop l'usage , Pour sĂ©parer le pauvre enfant De sa compagne ae voyage. 22 SCENE XII. EUGENE, HENRI, BERTRAND, AMĂLTE, puis JACQUELINE. HENRI , accourant h premier» Attention !âąâąâą c'est noire homme, mais il ne se doute de tien; quanta madame Dercourt, elle est prĂ«yenueil n'y aura pas de reconn^aissance.... Retournant au^de^ pant de Bertrand.^ Far ici , monsieur , par icL EugĂšne va au devant de Bertrand et d^AmĂ©lU qu'il salue IrĂšs-sĂ©rieusement, BERTRAND. Air nouveau de Saint-Hilaire , arrangĂ© par Jf. Doche, Monsieur, votre politesse MĂ« rend confus ; mais a mon tour, J'espĂ«re bien , chez ma niĂšce, Yous rcecToir un jour. EUGĂNE. Oh! point de cĂ©rĂ©monie , Ici , demeurez sans façon ; Regardez-vous, je vous prie, Gomme dans votre maison. HENRI, ECGBNE. De pouvoir vous ĂȘtre utile , Monsieur festime trop heureux. Ah ! je m ^ ' ' En acceptant cet asy le. Oui, vous combltz m^g"^**^*' AMĂLIE. Ensemble, { Il est riche. . âą en cetasyle. L'ingrat venait pour fuir mes yeux ! L'oubli devient donc facile Lorsque Ton est heureux ! BERTRAND. J'accepte donc votre asyle » Mais si je puis combler vos yqeux^ Parlez. . . de me rendre utile , Ah ! je serais heureux I a3 BERTRAND* Touches lĂ , jeuue homme , touchez lĂ , votre accueil m'enchante ! EUGENE. Vous ĂȘtes trop bon i je vois avec plaisir qae madame et TOUS ne tous ressentez nullement de votre accident Je serais allĂ© moi-mĂ©m^Ă votre rencontre , si je n'avais Ă©tĂ© forcĂ© de Ăiire prĂ©venir quelqu'un. AMĂLIE. Mon oncle et moi, monsieur , nous vous remercions beaucoup de votre attention. EUGENE j Ă pari. Oh ! oh! quel ton sĂ©rieux !.... BERTRAND. Ah ! ç^9 vous nous invitez Ă diner , m'a-t-on dit? Eh! bien, j'accepte, moi^ j accepte.... Ă condition que dĂšs demain vous viendrez aussi manger ma soupe... Vous n'aimez pasies façons; cela se trouve bien, je n'en fais jamais. Nous allons ĂȘtre voisins, mon cher ami. EUGENE. Vraiment? BERTRAND. Oui , je viens m'installer dans une charmante habita- tion qu'un de mes vieux camarades, notaire de l'endroit, m'a achetĂ©e de conBance... c'est pour cette chĂšre enfant c'est un prĂ©sent de noces que je lui offrirai quand elle jugera Ă -propos de s remarier.... Une chose assez bizarre, par exemple, c'est qu'en entrant chez vous, Ăź'^i remarquĂ© beaucoup de rapports entre vot^e petit chdtean et le plan qu'on m'a envoyĂ© du mien. EUGENE. Aye! aye !... Haut, VoilĂ qui est singulier. HENRI. Mais non, je ne trouve pas, moi,... c'est peut*ĂȘtre le xneme architecte seulement qui a bĂąti la maison de mon- sieur et la vdtre. { Jacqueline n^arrii^e qu'en ce moment a9ec ce qu^il faut pour le çouuert, / ^4 BERTRAND. Oui, c^est probable.... le mĂȘme architecte.... enfin, je saurais depuis long -temps Ă quoi m'en tenir, sans la nĂ©gligence de ce diable de Leroud il devait m'apporter lui mĂȘme, Ă Saint-Getmain , les actes^ les contrats nĂ©cessaires pour ma mise en possession... HENRI, a panf.* Bon, la valise est au notaire. BERTRAND. Ne le voyant pas venir ^ il a bien fallu prendre mon parti, et j'allais au-devant de lui, tenez , lorsqu'au bout de votre avenue qui , par parenthĂšse , est absolument plantĂ©e comme la mienne , un pavĂ©, une orniĂšre.... Crac!,, ma niĂšce pousse un cri, p^roe qu'elle avait peur; moi , je crie aussi , parĂ©e que je n'Ă©tais pas trop raasurĂ©..v on relĂšve la calĂšche, nous descendons, nous entrons chez tous; vous nous recevez Ă merveille, nous en sommes fort aises,... et nous allons nous mettre Ă table, si vous voulez bien le permettre. EUGENE. Comment donc, monsieur , je suis Ă vos ordres. ^i ^ff^^ i^ main k jimelie et la fait placer* BERTRAND^ Ă Henri. Est-ce que vous ne dinez pas avec nous? EUGENE, au moment oĂč Henri va Ă©^oĂȘseoirm Non, il parait qu'il n^a pa faim. HENRI, bas a son maitrem Y songez-vous, monsieur, je tombe de faiblesse ! ' EUGENE. Il prendra quelque chose plus tard.. âą . ne faites pas attention Ă lui, je vous en ^rie.' HENRI , Ă pari. Comme c'est agrĂ©able pour moi I - JACQUELINE, Ă parL Tiens ! c'est lui qu'Ă©tait l'plus pressĂ© tout Ă l'heure , et il ne veut plus n;ianger Ă prĂ©sent f... Ă Henri. Est* c* que vous seriez incommodĂ©, dit'sdonç, m'siear? HENRI. Ăa te regarde pas, va*t-en. 25 MCQUELINIt Oh ! faut pas vousfĂŽclier !... c'est dit, j^pars... Ă part. 11 est joliment bourra , tout d'mĂ©iue» elUt sort. , BERTRAND y Ăą EugĂšne. Y. a't-il long-temps que vous avez ce o1l domaine, mon voisin? EUGENE. Non, trĂšs peu de temps, au contraire*, mais je bĂ©nis le hasard qui m'en a fait faire Tacquisition, presque malgrĂ© moi , puisque je lui dois votre connaissance et celle de votre aimable niĂšce. BERTRAND. Prenez garde, mon cher; si tous ĂȘtes si poli que cela, vous allez me forcei* Ă bĂ©nir aussi , par la mĂȘme raison, le hasard qui a fait casser ma voiture... mais parle donc , AmĂ©lie , tu parais rĂȘveuse , pensive ?... AMĂLIE. Ce n'est rien je songeais seulement Ă TespĂšce de fata- litĂ© qui semble nous poursuivre depuis ce matin. EUGENE. ' Je puis vous asflfurer , que vous n^ĂȘtes pas seule en butte aux caprices de la fortune; j'en ai Ă©prouvĂ© ici moi-mĂȘme de singuliers eOets... Je conviens que vous ne deviez pas vous attendre. .. BERTRAND. A quoi? Ă verser? parbleu! ni moi non plus!... mais exceptĂ© cela , qu'y a-t-il de fĂącheux dans notre aventure le diner est excellent d'abord... et je ne regrette qu'une chose , cVst que monsieur votre ami n'y fasse pas hpn- .neur avec nous. EUGENE. Que voulez-vous? quand on n'a point d'appĂ©tit. HENRI, Ă part C'est-Ă -dire que j'enrage!... {bas ^ a EugĂšne ayez pitiĂ© de moi, monsieur.. âą EUGENE^ lui passant un poulet. Sauve-toi ! Le ChĂąteau perdu. 4 26 HENRI; prenafU du pain et Ufie houteilU. Il Ă«tait temps , je n'y tenais plus. // emporte aeaprovisions dans le cabinet. r SGJĂNĂ XIII* Les PrĂ«cĂ«dens, exceptĂ© HENRI* Savez* vous que voilĂ un pdtĂ© Tous Ă©leĂ dans les bons principes, vous, mon voisin votre cuisinier a du talent. Diable, il faut garder ce gailbrd U il vous mĂšnera loin... avfc lui, vous ne. maoq^neres jamais d'» mis , je vous en rĂ©ponds. Ăir de JPrĂ©ville et Tacomtet, Dans ce siĂ«de gastronomique , âą Combien YoU-on de ces hommes. de bie» S ^ui n'ont jamais d'autre tactique, e savoir oĂč Ton dine pour rien. Quand Fheure du repas approche ^ Pour vous leur zĂšle augmente de moitiĂ© ; Car c'est au train du toume-broehe ^ Que ces messiem*s mesurent raiiiitiĂ« ĂŻ. J*Ă©spĂšre -qu'il se prĂ©sentera quelqu^occasion de vouĂ© prouver que la mienne est plus solide... Ă votre santĂ© toujours*. lĂ ... Ib se lĂšvent i les payeanSf enlĂšvent la table. Ah ! çà , coiiinjent se rait-il qu'Ă votre Ăąge, vous vous soyez dĂ©cidĂ© Ă venir vous. enfermer seul Ă la cam* pagne? c'est bien triste pour un jeune homme! EUGENJB. J'y ai Ă©tĂ© forcĂ©, monsieur... d'abord je me suis cra trahi^ abandonnĂ© par une femme que j'adorais e... Am^IE, avec intention* Eh! quoi! vraiment, ce dont lĂ lies seuls moti& tre rethtite;?;*. EUGENS. Oui; madkimi. {Ă /7a^ est-ce qu'elle satiirait l'aflaire de la saisie P 27 AMiLIE. Et VOUS avez fui , apparemment , sans mĂȘme tous donner le temps de vous assurer si vos soupçons liaient fondes? HUGENB. Us ne le sont que trop !âąâąâą partir sans daigner m'Ă«crire un mot; sans m'informer du lien oĂč je pourrais la reToir!... BBR'XflANDw Le fait est que c'est mal , trĂšs mal. RUGBNB. Ne devait-elle pas se faire une idĂ«e de mon iĂtquiĂ«tude , de mon chagrin T BERTRAND. C'est clair , elle a tort. AMitLIB. Permettez , mon oncle , tous donnes gain de cause & monsieur contre quelqu'un que vous n'entendez pas^ eat-ce bien juste? n'e*kt-il pas possible que la personne que Ton condamne ici dĂ©pende de parents Ă la volohtĂ« desquels elle n'ait pu rĂ©sister; que sou dĂ©part ait Ă©tĂ© telle- ment prĂ©cipitĂ©, qu'elle se soit vue dans l'impossibilitĂ© d'en instruire monsieur, qu*en6n elle ait eu elle-mĂȘme des sujets de mĂ©contentement?... jusqu'Ă la preuve du contraire^ on est au moins en droit de le penser. Air dAristippe, Monsieur n'a pas de reproches li craindre y Et nous devons croire k sa bonne foi ; Hais cependant, quand je voudrais le plaindre^ Un doute encor m'arrĂȘte malgrĂ© moi . En peu de mots je me ferai comnrendre ; Il est des gens qui , pour nous aouser , S'ils ont perdu l'espoir de se dĂ©fendre. Faute de mieux , se hĂątent d'accuser. Je suis loin de prĂ©tendre que notre h6te soit dans ce cas*.* d'ailleurs^ je ne sais pourquoi je soutiendrais pins long-temps une cause qui n'est pourmpi d'aucun intĂ©rĂȘt BERTRAND^ Si fidty si fait , l'esprit de corps... mon euĂint, l'esprit le corps. Nous autres hommes , nous nous soutenons loui 4iussi entre nous. EUGENE. Vous croyez donc, madame P AMĂLIE* Moi, monsieur, je ne crois plus rien... vous avez eu sans doute; des raisons qu'il ne m'appartient pointd'exa- miuer... vous ĂȘtes persuadĂ© que vous n'ayez pas tort; c'est toujoui^ une consolation y t je n'essaierai pas de vous Tenlever. BERTRAND. Ah! dame Ăź tene2-vous bieu vous avez Ă faire Ă forte partie... au fait, raisonnons un peu, mon cher ami. Si comme elle l'a dit, la jeune personne en question pa pas pu vous Ă©crire, il est proWble qu'elle profitera de la premiĂšre circonstance pour vous mettre Ăąu cou- rant... Peut-ĂȘtre aurez-vousde ses nouvelles au moment oĂč vous vous y attendrez le moins. Il ne s'agit doue que de prendre patience, n'e^^t-ce pas, ma niĂšce ? EVcksB y piçué» Ob ! ne consultez plus madame.. âą c'est inutile... elle a si bien plaidĂ© cette cause, qui n'est pourtant d'aucun intĂ©rĂȘt pour elle, que je commence Ă croire en effet que je suis seul ooupable. AMĂLIE , aifec ironie» La maniĂšre dont vous faites cet aveu, monsieur, prouve qu'il est sincĂšre ; je vous en fĂ©licite. BERTRAND. Ah! si le dĂ©pit s'en mĂȘle, nous n'arriverons Ă rien de bon... Ă©coutez, voisin, je veux absolument vous rendre service, moi... voyons... aviez-vous envie d'Ă©pouser la jeune personne en question? EUGENE. AssurĂ©ment, monsieur,... mais je suis forcĂ© de renon- cer... BERTRAND. Pourquoi donc ça... est-ce que les parents ne vous ti*onvent pas assez sage, par hasard, hein ? eh! mon Dieu! les pĂšres , les oncles , les tuteurs sont tous comme ça ; et *9 c^est trĂšs ridicule car enfin, il faut bien que jeauesse se passe... 41 faut qu'elle se passe celle jeunesse !... allons, allons f ne perdez pas courage je parlerai pour vous, moi... tel que vous ne voyez, par systĂšme j'estime beaucoup les mauvais sujets. EUGENE. Vous avez trop d'indulgence, en vĂ«rilĂ«. BERTRAND. Non, du tout, c'est de la mĂ©moire que j-ai^ pas autre chose... est-ce que je n'ai pas Ă©tĂ© un Ă«lourdi de la pre- miĂšre force ? aussi dans mon temps mauvaise lĂ©te , bon cĆur, voilĂ ma devise. Air du VaudeviUe des Scythe», Toat glorieux de leur sagesse austĂšre , J'ai vu par fois des GĂątons de vingt-ans ^ A leur automne enfin faire et bien faire Ce qu'il fallait ne faire qu'au printems. ' C'est un tribut a la faiblesse humaine y Et tĂŽt ou tard chacun paiera le sien. EUGĂNE. Alors ^ monsieur, moi, j'en conviens sans peine. Je ne lui dois dĂ©jĂ presque plus rien. Et tenez , votre maniĂšre d'ĂŽlre m 'inspire une telle con- fiance que si vous le desirez nous allons de suite Ă©tablir Id balance... oh! je vous promets que les preuves Ă l'ap- pui ne manqueront pas... avant tout, j'ai une confidence essentielle Ă vous faire... et cela, par suite de ce principe \ rendez Ă CĂ©sar ^ ce qui appartient Ă CĂ©sar, voussavezf.» AMĂLIE, Ă part* Que veut-il dire ? EUGENE. VoilĂ ce que c'est... SCENE XV* Les PrĂ©cĂ«dens, HENRI. HSHRi, bas EugĂšne» M. Morin vient de repasser devant le chĂąteau. 3d Diable !âąâąâą Monsiear. je vou» demande pardm».*» une afiaire iiiiprĂ«?ue*. BERTRAliP. Ne TOUS gĂȘnez pas, ne Tons gĂȘnez pas* HÂŁNRT; toujours Ă FĂ©tarU Il interroge les paysans, il va retroaver Ui piale.* il faut absolument que vous restiez propriĂ©taire encore quelque temps. EUGĂNK, a part». Quel embarras 1 BERTBA39D. Comme tous ĂȘtes inquiet !âąâąâą Monsieur tous auraĂźt-il apporte une fĂącheuse nouvelle ? BUOJ^NB. Non... pas prĂ©cisĂ©ment... mais j'Ă©tais dĂ©cidĂ© tout-&- l'heure a me dĂ©&ire de cette maison , et ce qu'il m'a dit m'engage Ă la garder, quoique je n'y tienne pas beau- coup y je TOUS assure. // chei^he Ă se rapprocher d'AmĂ©lie. BBBTRAND. Vous aTez tort, la terre est fort belle. {Boa a Henri. Est ce qu'il y aurait du dĂ©sordre dans ses finances ? HBNRXjt de mĂ©meĂš . Au contraire , Monsieur 9 au contraire f il est imposa slble d'avoir plus yons pas importuns. V EUGENE, bae. AmĂ©lie ! AMĂLIE. Croyez, Monsieur, que votre ttisMiMe rĂ©ception 'ne sortira jmiĂ is de ma mĂ©moire. EUGĂNE; Mais.*;. AMĂLIB y faisant la rĂ©pĂ©rence* J'ai l'honneur de tous saiaer. BERTRAND^ An revoir, mon ami, au revoir! //9 poni ĂȘoriir quand Thomas entre en courant* SCĂNE XVI. Les PrĂ«cĂ«dents, THOMAS. THOMAS. M'AĂeur! M'sieur! EUGENE. Ăh bien ! quoi ? {Ă part. Cest ce mandit Morin , j'en suis sĂ»r', \haut. Un moment encore , je tous en j^rĂźe Ăź... THOHA6. M'siettr, c'est FrĂŽle des contributions q^n'il &ut solder tout d' suite.... EUGĂNE, Ă part. Ah ! je respire ! HENRI. Qu'est-ce a dire, les contributions? EUGĂNE* Est-ce que le notaire n'a pas rĂ©glĂ© tout cela? THOMAS. , Non, M'sieur, Ă moins qu' fous n'ayez la quittance... EUGĂNE. C'est juste, la quittance.... {Ă Henri, L'as-tu, toi, la quittance ? ' HENRI. La quittance 7...» Attendez done....' beB» non..,, je pensais aussi que le notaire... i Thomas* } Et tu prĂ©- tends qu'il faut aolĂ©ev dĂ© suite? THOMAS. Certainement y V percept non , on m'a bien dit qa' c'Ă©tait pour an homme d'Age. lACQUELiKB, Ă Bertrand» Un homme d'Ăąge !âąâąâą alors ça vous rVient , c'est sĂ»r» EUGENE. En effet. âąâą je ne pouvais attendre ici des lettres de per* sonne. HENRI, bas Ă EugĂšne. Qae dites vous?... c'est peut-ĂȘtre du notaire^ et tout serait perdu! BERTRAND, ouvrant la lettre. Voyons toujoura^ la signature... nous saurons bien alors... // lit. Jules Morin , huissier. EUGENE, Ă part. Eh! mon dieu! BERTRAND. Eh! bien, le connaissez vous? EUGENE. Moi?... non... je ne crois pas... je... BERTRAND. Moi non plus, je ne le connais pas du tout... enfin c'est Ă«gal la lettre nous expliquera apparemnient. {Il la parcourt» , EUGENE , bae Ă Henri. Qu'allons nous devenir? HENRI. Ma foi, je n'en sais rien. BERTRAND. Qu'est-ce que tout cela signifie?... tous feites-vons une idĂ©e de ce qu'on m'Ă«crit, mun voisin 7 EUGEFE , troublĂ© de plue en plue. Non 9 monsieur , je vous assurĂ©. BĂRTR \ND. On me demande la permiĂąsion d'arrĂȘter dansma mai» son un jeune homme nomme EugĂšne Merville. AMĂLIE* Qu'entends- je ? 37 BBRTaANIU Un Ă©tourdi , qui a fait des lettres de change*** le pins plaisant de l'afiaire , c'est que je n'en ai jamais entendu parler, moi de cet Ă©tourdi-lĂ , âą âą c'est drĂŽle, n'est-ce pas ? ' EUGENE* Oui, oui, c^est assez plaisant. AMĂLIE , a part* Quel-est ce mystĂšre? EUGENE, Ă paru Je n'en rĂ«cha pperai pas ! BERTRAND* Ah! ah !âąâąâą il y a un post-scriplum..* Lisant. i^oua Ă©tĂ©s chez voua; on t^ous a trompĂ©.*, on m'a trompe? EUGENE , que Henri peut en uain empĂȘcher dĂ©parier. Il n'est que trop vrai, monsieur, je ne dois pas plus long-temps tous abuser , celte propriĂ©tĂ© n'est pas Ă moi. BERTRAND* Je ne vous comprends pas* HENRI* Que serait-ce donc si tous aviez lu dans les petites affiches, car au fait, quand il n'y a plus niuyen de mentir, il &ut bien avouer la vĂ©ritĂ©, que serait-ce, dis- je, si vous aviez lu on a troupeau^ la route de Nanterre k Saint^Germain , entre dix ei onze1ieure9 , un chĂąteau j circonstancee ^ dĂ©pendances , coupe de bois , dĂźner , etc. , etc. ; le tout renfermĂ© dans une pieille paliee. BERTRAND* Comment?*** tu ris, toi, ma niĂšce; est-ce que ta sais ? AMĂLIE* Non, mais je commence Ă deviner* HENRI* Ijapereorme qui a perdu leeditĂȘ objets est invitĂ©e Ă se prĂ©senter h monsieur EugĂšne Mendlle^ qui les lui remettra-^ sans exiger ÂŁ autre rĂ©compense quunegra^ tificatiou pour son n^^t^donLle zĂ©le^ la probiU»**^ 38 . BERTRAND. Plalt-il? EUGENE. Qu'est-ce que du dis donc lĂ , toi? HENRI. Ah! c'est dans la chaleur de lacoinpositioti... eh 1 bien, monsieur y comprenez -tous maintenant? BERTRAND. Mais dame, oui., il faudrait y mettre bien de la maui Taise volontĂ© pour ne pas voir que c^est ce diable de Lerond qui avait t^garĂ© mes tilres; que mon prĂ©tendu voisin a d'assez mauvaises affaires ; que son valet... HENRI. Est un parfait honnĂȘte homme. Merci , monsieur... au fait , vous n'avez pas trop Ă vous plaindre la restitu- tion a lieu sans embarras , sans procĂšs. .. la valLse est lĂ ; il n'y a qu a la reprendre, et... BERTRAND^ apec intention et en regardant sa niĂšce et EugĂšne* C'est bien y c'est bien... mais Ă prĂ©sent que je suis Ă peu prĂšs au courant de tout, je puis aussi faire d'autres conjectures... certains signes d'intelligence... le trouble, le dĂ©pit de certaines personsies. AMĂLIE. Mon oncle. BERTRAND. Voyons, voyons, tu ne seras pas plus sĂ©vĂšre que moi... je me rappelle ce que j'ai dit des oncles, des pĂšres, des tuteurs... d'ailleurs le tour d'aujourd'hui n'est pas mau- vais... et puis en fait de folies, monsieur^ de Merville a 'ignores plus pourquoi il ne t'a point bien autre chose en tĂšte... l'huissier!... vous, mon ami, vous pouvez concevoir le silence et le dĂ©part prĂ©cipitĂ© d'AmĂ©lie, puisque c'est moi qui l'avais enlevĂ©e. Tout est donc bien expliquĂ©, bien Ă©clairci^et puisque je pardonne^ tout le monde doit pardonner. {Il fait passer jimĂ©lie prĂšs d^ EugĂšne* 39 VAUDEVILLE âąAir nouveau de Saint-Hllaire arrangĂ© par M. Doçhe. BERTRAND. , Un sort bisarre en ce jour nous rassemble âą Vous vous cachez , moi , je verse en ces Ijeux Je ne dois pas m'en plaindre , ce me semble. Puisque par lĂ je puis combler vos vĆux. Vivant pour vous , loin du bruit de la ville» Restez amants quand vous serez Ă©poux, Et le bonheur habitera l'azile , OĂč le hasard nous donna rendez-vous. EUGĂNE. Contre le siĂšcle excitĂ©s par l'envie , Chez nous, s'il faut croire certaines gens , Plus de vertus, de talens, de gĂ©nie, La gloire mĂŽme a dĂ©sertĂ© nos camps. Dans aucun genre enfin , aucun mĂ©rite ; , Tout est mesquin aux yeux de ces jaloux 1 A Gharenton envoyoqs-les bien vite. C'est lĂ qu'il faut marquer leur rendez-vous. THOMAS. Pour quelques mots , k prĂ©sent c'est la mode. ' On se provoque en grossissant la voix ; Le lendemain , sans respect pour le code, D'un petit meurtre on doit souiller le bois. Heureusement on est en compagnie , Et' les tĂ©moins, qui ne sont pas si fous. Gomme il s'agit de s'arracher la vie. Chez un traiteur , fixent le rendez- vous. JACQUELINE. Quand le dimanche, k la dans' du village. Des muscadins viennent nous fair' la cour. Ils nous demand't le rendez-vous d'usage , En nous pressant de rĂ©pondre k leur amour. A tous ces mirliflors'lĂ , moi j' rĂ©ponds j' suis prĂȘte , et si TOUS voulez, d' main matin avec quate' tĂ©moins, Ă la mairie... c' s'ra un' affaire bĂąclĂ©e. De c'te façon on croit qu'on doit leur plaire , Mais l'plus souvent, voyez c'aue c'est que d'i DĂšs qu On leur pari' d'aller chez monsieur l'maire, Us n'parlent plus du tout d'rendess-vous. nous; 4o BBNRI. On voit l'avare, au sein de I opulence » User sa' vie Ă compter son trĂ©sor. Si jVtais riche, ah ! quellt diffĂ©rence ! Je me dirais en rĂ©pandant mon or . A chaque Ă©tape, Ă©gayons mon voyage. Faisons du bien , car nous le savons tous , lies souvenirs sont notre seul bagage , Quand nous partons pour le grand rendes-TOus* AMĂLIE, au public. Pour un moment, cherchant Ă vous distraire. Par une affiche, en ce jour, nos auteurs. Dans leur chĂąteau convoquant le parterre, rious ont chargĂ©s d'en faire les honneurs. Vous y revoir, voilĂ notre espĂ©rance ; Par des bravos , messieurs, apprenee-nous. Si npus pouvons, avec quelaue assurance, "Vous inviter a d'autres renaezlj 'âŠi'. Comptez Ăir moi* Approclies y Minet epoaz » ete. iKHiiJsf iHE et 8Aiht4sdice. ' I ' âą iiiment do^ç,J^^qfts^tt^fi/l^l{yf W hiui renutianU Tenez, admirez, nwjftj^^.^,Ă^,.g^i^»oZ/t. SĂźgnor, j'accepte comme de coutume rhonunagĂ©''Ă©& 'Votre nou- veau chef-d'Ćuvre, -^ ^^ ? ^ ^ / GRĂTRY, My^itx'Ă m'lĂ©^^apien Chef-d'Ćuvre est lĂ© mot. ' ^ ' \ r . s. * l ^^^a ĂŻ* ĂŻ* » t*"» lĂ 1Ăšre... C'est un* moment d'inspirĂ tiĂŽn^.^^ une' seconde ^e travail. . le papier s'enflammait sous ma plume. LE BARON, a GrĂ©Uy. V Allons, mon ami, vĂźte, au piarrti?''^'**^ *^^^* J!iOi^lQ^iOtJtf.}Ă MMĂąltĂtnard^ . âą Qu^triçmpĂźiel. .,. ^ ,., ,^..%.,, uidu/oq H Mad/RBNĂRIK ,V*^c»;vv,.r Quelle gloire vous attend ! AiB I Ze /fl fĂȘte» de LocilcA, EĂŻfSEMBLE. Mad. REVAKD et kossigrolu. ] V »'-.' ^ / GRĂTRY, lĂȘĂšfy^iĂčc&U^l/^apier. Chef-d'Ćuvre est le mot. ^ " ROSS{QKQU. .- . Hi Je Je croĂźs bien! Xlplmik LT-m^R j^ y ^^ ^\ ĂŻĂ > ^ lĂ 1Ăšre... C'est un* moment d'inspirĂ tiĂŽn^M^une' fecpi^e-^^ ti*avail... le papier s'enflammait sous ma plume. LB BARON, a GrĂ©try. AUons, mon ami, vĂźte, au piaiitr? *âą' * *^*'''' *^ * Qu^ tripmpßß^l. ... ^ ^., â,%.,! u'uj uio'i n ' ' ' Mad,'RBNĂRX>. r \.^ Quelle gloire vous attend ! Air s Dela{4ip* de LocilcAr Mad. REWAIID et ROSSIGNOLLI. LS baron et OlCTRf Est toute magique ! ***" vaste savoir, * j »4^ , mon ' ' DĂ©cĂšle son pouvoir. Sa â.;â. ^. V V . , .*.t^fai . h. BOSSIGKOLLt. ^'j. f ' Ce n^eu ried t... c'est Pelfet da basaid ! ... ' N i.. ;! ' âą Est-ce que cela se demande.** une femme c Traiment.... et je dis que l'une est aussi Ă©loignĂ©e de l'autre... que Paris.... est loin de.... B0iBe..iandis ^m chez jt^ous il.%»t to^ le^ .c^^e4^/i».» Ji^ rlsputĂźow**** Ah I alĂź !âąâąâą c'est Ă se rouler dans 1^ parieijr0tr; crac , vous voyez tout le monde de cĂŽtĂ©... Entame-t-on ce fameux morceau..*, vous siavez.... QĂźl chante y pouf ^ les voilĂ de l'autre c^.;.i; Un pefit allegro vient-il Ă temps pour leur rendre l'Ă©quilibre iZ chante \ crac, vous les voyez se' redresser.... c'est alors que vous entendez D^Z/iSzoso , mer- ifeilkiBOj rnĂ vĂąĂčlĂ«ĂȘ/^ysMitne.... et que mille et initie bravos*, bravo, Inravissirao viennent caresser l'oreitle du compositeur enivre , en mĂȘme temps qu'ils Ă©tonnent celle de l'amateur assoupi quele jaloux morphĂ©e allait nous dĂ©- robeiv, .,. Mad. RESAJRD. Vive l'OpĂ©ra-Bufia ! Je ne connais que cela, et je n'en dĂ©mordrai pas!... ,^r. ȧ '»'** âą ROSSIGNOLLI. ' * Oui.... vivat, vivat il Opera-BufFa ! çt, malgrĂ© nosci^Ă©T i8 tracteurs , nous rĂ©unissons la meilleure sociĂ©tĂ© de Paris c'est une fureur ;... trois dilettanti ont Ă©tĂ© Ă©touÂŁEeaĂ la der* niĂšre reprĂ©sentation.... trois.... Ă©touCEĂ©s !... c'est aasarĂ«m ont la preuve de notre supĂ©rioritĂ© sur l'OpĂ©ra français. Mad. RENARD. C'est incontestable. ROSSIGNOLLI. Et pourtant M. le baron le conteste.^ âąâą M. le baron l Ah Dio!... lui en qui je me plaisais Ă reconnaĂźtre^ dans le temps 9 des connaissances et du goĂ»t;... alors il me trouvait du talent.... Mad. RENARD^ les yeux baissĂ©s. n vous reste une amie qui consacrera ses beaux jours Ă vous consoler de l'injustice des homm^es. ROSSIGNOLLI^ aifec transport. Ah ! charmante Renardi , je le saisit., mais cela suffit-il au vĂ©ritable artisle?..^ Mad. RfiNABD. Eh ! que ne peut Pamour ! ROSSIGNOLLI. Ah ! ouL...» l'ojsQOur dç l'art !âąâąâą Mad. RENARD. Du tout.... du tout.... l'amour pur et simple.... ROSSIGNOLLI. Pur et simple ! Mad. RENARD. Je vous le jure* '9 AIR Duo,J^ britUrĂ i ^i^te/Umme Ă©ttmdhm Je brĂ»lerai d^une fia/ome ^teroelle , âą I 4 > ⹠» JntqĂ 'aa tombeau fĂT^iii rai. i54^1^ . âą . » Mad EEffARD. * » * » J'en atteste les Dienz, . . . » J'en jare par vos yeux. » Oai , uwjoof i y {ter serai fidHe Ă so ^ raont ; *' . . . sĂ»sasĂ»Jioixi, Le serai comme un uoniiadour. Voua m*aimz donc ? Mad. EVAKD. GVsc un martyre. Et TOUS j mon cher? Ă osaicvoiLT. C'est un dĂ©lire r ensemble. Ahlahlahlab! // l'a pfend a hrat. le corps. Mad. ENAKO , 5e dĂ©fendant. âą Vous m'aimez par trop fort ! aossTGiroLii. i ' ' Sentea-YotLs montran^ort ? Mad. ftEHAa». De noa amours je promets que sans cesse J'entretiendrai le feu sacrif. ROSSIGVOLLI. Je vous promets , ma puissaiite dresse , De TOUS ch^ir tan^ que nvrai. , , J Oui, oui, oui, oui, ouĂŻ, oui, oui, oui. t De vous chĂ©rir tant que riTrai. C » A Moment notre ooeor Partage sa douleur, Et tout bas nous ordonne De rendre lĂ© bonlieur A celle qui le donne . âą . Appaiser un juge irritĂ© , ete. LE BARON. Mon cher GrĂ«try, brisons lĂ , de grĂące... GRJĂTRY, Ă part. Allons, il faut user d'un dernier moyen* LE BARON. Occupons-nous plutĂŽt de ce qui vous intĂ©resse. Je tous ai trouve triste , soucieux, hier... / . . . GRĂTRY. Je le suis en effet... une de mes parentes st arrirĂ«o Ă Paris... LE BARON^ Ăh bien? GRĂTRY. Elle est seule, Ă©trangĂšre dans la capitale, je d%lt lui sQTTir de guide; et cette circonstance m'obligera peut^Ăštr^ * Ă m'Ă«loigei de vous pour quelque temps.. LE BARON. N'est-ce que cela? J'ai un moyen de tout arranger.» Dites de ma part Ă votre parente^ que j'exige qu'elle vienne demeurer avec vous dans mon h6teU GRĂTIIY. Maisy M. le Baron ; ne doĂźs-je pas emndi*e d'abuser... f» Qu'e8t-4Ăźe que voas dites donc?... Elle est dans doute musi^ tienne.., cela doit ĂȘtre... tant tniéà x... c'est une obligation de plus que je rĂŽus aurai. lyĂąilleurs^ mon ailii, je vous le rĂ©pĂšte , voUĂ ĂȘtes ici chez VĂŽUs. SCENE m. Les PrĂ©cĂ©dens, Madame RENARD, ROSSIGNOLLI. Mad. , RENARD , Ă RossignoUU Venez. âąâą suivez-moi; voici M. le Baron. * RDfislGNOijLT, buĂȘ Ă Mod. Renard. Ah ! diable ! il tt'est pas seul. LE BARON. âą ' ' * . Eh ! voici le signor RossignoIIi , notre moderne OrphĂ©e. fiOSSIĂKOLLI. M. le Baron me flatte peut-ĂȘtre un peu... LE BARON, apercepant Mctd. Renard* Ah ! ah ! vous venez Ă propos , madame Renard ; vous allez faire prĂ©parer I^ petit appartement du pavillon; une parente deGrĂ©tryldbĂźt l'occuper , et je ta'ai* pas besoin, je pense, de tous recommander d'avoir pour elle les plus giands Ă©gards. âą , .. Mad. RENARD. M. le BairOn poUvrait41 en douter. A RçssignollL Il Ă©tablira ici iouAe a Ă»imille. i{OSsjciiiK>hĂźji y faisant de profondes rĂ©pĂ©rencea* Monseigneur permettra -t-il que son trĂšs- humble et trĂšs- »» obĂ«issant serviteur Bpssiglialli ,. dĂ©pose Ă Ă©^ p^ds le fruit de son commerce avec l'une diss iiuif chastes dĂ©esses? hVi BhKos ^ prenant la mi4siftti.'^i Comment do^ç^^^ftSMtl^fi'1^V»*'* Iskiui remettant Tenez, admirez, roQj^f^i^.^i^^Sff9^ignoUu Signor, j'accepte comme de coutume l'honunage'lte'^otre nou- veau chef-d'Ćuvre. ... r , . ^ / GRĂTRY, lÚÚ^ y^mĂ©iJ^ lĂ©iapier. Chef-d'Ćuvre est le mot'. \^' Je Je croĂźs bien! {Jl^Jimp^ ^Ăź^-ft ^ > ^^ ^^ ^^ ^ ^^ lĂ 1Ăšre... C'est un* moment d' secoiiide^ie travail... le papier s'enflammait sous ma plume. liB BARON 9 a Gritry. Allons, mon amĂź, vite, au piaircT? ''^ * ' *'^^' ^^'^^^ '* ViOSSiQTĂ oii^fĂ MtiJd^tknard^ ' Qu^ triompbel. ^.. . '. ,. \iuJuj'>q j-^^ßß'-V/'U II Quelle gloire vous attend ! . 2 » -r - âą .-âą>âąâą 'Il' i ; Air s DelafĂ©ip* de Mad. REWARD et ROSSIGiroLErl. La masiqua " " ' Est toute magiqae! âąon ENSEMBLE. . . ,,. ^ ^^ vaste ravoir, mon ' DccĂšle son pouvoir. En tout, \t m*en pique, 4i » âą * âą k * V VeiliUex bien ccoater?... Le BARON et ORCTRT. » 'Saidi^iquĂš '}E4l fCĂŻb^^nt comique ; JĂŻttipaa alleni vojr Ja»qa!QĂ Uitaqa* iMloit !. . . ' .-. fiakttĂ©iique D '^ifai Miiitilt inagique» Y^Ă»itt tĂ© contttter Crciiy se place au piano.. 13 .i. ' » ^1 , J * I 'Mil ' . * , ! f t 1 BOSSIGKOLLt. âą>' De tooc tompi on tait que i^ltalie . .. \ Du Trai bcaa Fat toujonrĂ©le^bĂ«fcéà tir ' Et rĂ©n SUIS reste la. l^ BARON. En aussi beau chemiE^^,^^,_,^. ., > n ne ĂiIIait pourtant qu'un peu de mĂ«moirĂ©. JffĂ ut , chantant. ^-^^'^-^^ >âą ' i ' ' Permettez donc ^ae je termine. Mad. EĂHARby k RostignoUt» Que faĂźt-Ăźl? . j^^^ijAHOLLi y dpeĂč embarras* t " * ^jr -> ' ERNEflTINE. Vos déùrs sont des ordres pour moi.... âą LE BARON. C'est trop aimable.... nous sommes tout Ă vous. âą EKNESTINE. âČm Du moment qu'on aime. Ah ! ^eUe souffrance I * Si prĂšs da bonbenr, Ctflestfl esp^nee , FairaĂźs-ta mon coeur? D^an mot , d'an insun t , Mon sort Ta dĂ©pendre ! J'attends en tremblant ! - DftigneE m'folaĂźrer j " J'ai besoin d'apprendre S'il faut espe'rer! 'Mi»>l'.Ăź' 'Ăh! quelle souffrance! etc/ .. "..ii'f' âą-,âą', . ' ' " ' ' Pendant l'exĂ©cution de ce morceau y le baron a ^>,i't'- ... . ^ tĂ©moignĂ© y par son Jeu muet, combien il Ă©tait pĂ©- nĂ©trĂ© de la aituationj. LE BARON 9 prenant la mairiji'ErtWĂątine. Si vous devez espĂ«rer i fit quel ^lalheu^ pourrait ici vous atteindre?».; Vous ĂȘtes auprĂšs de votre oncle 9 et je vous ofire mon appui ;, Madame i^se reprenant* Eh bien ! eh bien ! quest-ce que je dis donc ?âąâąâą Et moi qui prenait la chose au sĂ©rieux !âąâąâą Ma foi, Madame, aprĂšs une pareille illusion , je n'ai plus de compHmens Ă vous faire; mon er- reur est la plus grande preuve du plaisir que vous m'avez procurĂ©...» On ne chante pas avec plus d'Ăąme...» n'est-il pas vrai, GrĂ©try? GRĂTRY» âą U est impossible de mie^ entrer dans la situation» LE BARON. Mais madame y Ă©tait tout Ă &it,..» Quel charme ! quelle aimable sensibilitĂ© !... Maudit neveu ! s'il Ă©tait libre !..» je ne lui pardonnerai jamais.... Mais je ne veux pas abuser plus long- temps de votre complaisance^ venez, venez, Madame; je veux vous conduire moi-mĂ©mĂ© dans votre appartement» Ah I mon cher GrĂ©lry, il est dĂ©cidĂ© que je vous devrai les sensations les plus dĂ©licieuses de ma vie» Ze baron donne la main Ă JSrne^tine; celie^i et GrĂ©lry se font des signes dHntelUffence. »3 SCENE VI. GRĂTR Y, ĂȘĂšul. Q'il m'en coĂ»te d'ĂȘtre forte Ă 'iabuaer de h confiance de cet excellent homme.... Lorsqu'il connaitra notre rqse , voudra-t-il nous pardonner ?.4. cette idĂ©e me tourmente. Au point oĂč nous ensonunes ^ il eiC impossible de reculer.... poursuivons.... ÂŁt ma reprĂ©sentation pour ce soir !âąâą. Ah ! que d'inquiĂ©tudes en un jour ! SCĂNE. VIL GRETRY, SAINT-EDME. Eb bien ! mon cher GrĂ©try. GRĂTRy. Tout ya pour le mieux; mais de la prudence...» Votie oncle est en ce moiitient ayec tĂčXtt fenime. % SĂINT-ĂDlldB. Je suis sĂ»r que mon Ei^iestine se fera adorer de lui. OAĂTKT. C'est dĂ©jĂ &it il n'a pu rĂ©ftster au charme de sa yoix il est dans l'enchantement 1 ... SAiNT-^BliMĂą j avec teconnaiasarĂ ce. Ah ! mon ami !... âą*. »4 GRĂTRY. Soyez heureux y et ce sera ma plus douce rĂ©compense. Alt de Lisbethm Il n'est pas de plas grand bonheur , Qne d'ĂȘtre utile Ă son semblable , Ni les succĂšs / ni la faveur, Si j'en juge d'aprĂšs mon cĆur, Ne font lajgloire Teritable ; Et Voltaire le sait si bien , Qu'Ă la verta rendant hommage , Il dit j'ai fait un peu de bien y Et c'est lĂ {his mon meilleur ouvrage. SĂINT-ÂŁDMÂŁ. Ah ! GrĂ©try , que votre bontĂ© me touche... GRĂTRY. Je ne sors point d'ici que votre oncle n'ait embrassĂ© sa niĂšce. SAINT-EDME. Comment !... et votre reprĂ©sentation? GRĂTRY. Votre bonheur m'intĂ©resse ayant tout... SAINT-EDME. Songez que votre prĂ©sence est indispensable au théùtre. GRĂTRY. Je confie mon sort Ă l'indulgence du public. SAINT-ÂŁiMÂŁ. Oh ! soyez tranquille... tous les officiers dĂ©mon rĂ©giment sont pour nous... Je leur ai donnĂ© des instructions , nous a5 serons lĂ , et malheur Ă ceux qui ne Irouyeront pas votre musique dĂ©licieuse... Nous leur donnerons du goĂ»t ! GILĂTRY. Que votre amitiĂ© ne vous porte Ă aucun excĂšs; si mon. ouvrage est bon ^ le public l'applaudira ; s'il est mauvais , tous vos efforts ne le rendraient pas meilleur ! Laissons Ă la mĂ©dioci^itĂ© le soin de former ces cabales qui trop souvent transforment en arĂšne le parterre de nos théùtres... Quant Ă ce qui vous intĂ©resse , laissez-nous agir... SAINT-ESME. Je compte sur vous comme vous pouvez compter sur moi. Ilaori. SCĂNE VIII. GRĂTRY, ^uL Il paraĂźt que nous comptons les uns sur les autres... Mar» montel compte sar ma musique^ je compte avec plus de raison sur son poĂšme. Il me semble que j'aurais pu mieux le seconder. ^11 se place Ă son piano» SCENE IX. GRĂTRY , ROSSIGNOLLF , sans ĂȘtre vu. i I ' ROSSIGNOLLI , Ă part. Il est Ă son piano... C'est sans doute un petit impromptu qu'il mĂ©dite pour la fĂȘte de M. le Baron... Le flatteur !... . a6 GRĂTRY, Cependant ce morceau doit produire de l'effet; il rend bien l'intention du poĂšme... Il plaĂźt au baron , et il a da tact... BOMtOiroLLĂ, Ă part. Oui^ il plaĂźt Ă M. le Baron , parce qu'il est de lui... Si le morceau^ il Ă«tait de moi^ il serait dĂ©testable. GRĂTRT* Voyons... rĂ«pĂ©tons-le encore... ROSSIGNOLLI . Ă part. Eh ! parbleu^ il me vient une idĂ«e... Je puis en faire l'Ă«preuye... Il prend du papier de musique et copie le morceau que GrĂ©try exĂ©cute. GRĂTRY, prĂ©ludant. Si je changeais ce motif?... // Ă©tudie. ROSSiGNOLLi p Ă part. Je veux faire cette petite malice Ă M. le Baron... copions ce morceau en y mettant un peu du mien ^ je le rendrai mĂ©connaissable. Je le lui prĂ©senterai ensuite comme Ă©tant de moi... et nous verrons... GRĂTRY. Je reviens toujours Ă 'ma premiĂšre inspiration. // exĂ©cute le m,orceau. j» Rien ne platt tanc am yeux des l^elles , » Que le courage des guerriers ! V 7 » Qq^ĂźIs soient vaiUanSf qu'ils soient fidĂšles , » A leur retour e reponds d'elles » L'amour sous les lauriers » ITa pa Yu de cruelle»! » ». Pendant V exĂ©cution de ce morceau , le Baron e^t entrĂ© tout doucement. ' % SCĂNE X. I LE BARON , GRĂTRY, ROSSIGNOLLL liS BARON , applaudissant. Bravo !âąâą bravo ! c'est admirable... GrĂ©try se lĂšve pour aller au devant du Baron , et JRossignollicache sa copie dans sa poche. GRĂTRY. Ăh ! M. le Baron, Vous ĂȘtes pour moi d'une indulgence..^ ROssiGNOLLi, Ă pari» ÂŁt pour moi d'une sĂ©vĂ©ritĂ©... LE BARON 9 prenant la main de GrĂ©try, Toujours au travail... bien mon ami... Et vous aussi ^ SĂźgnor 5 vous en&ntiez quelque nouvelle merveille ? ROSSIGNOLLI , apcc embarras. Moi , M. le Baron... je m'abandonnais au feu de mon a8 gĂ©nie... Je yole ^ tant que je 1^ pu»... vers la gloire qui m'attend !... j'en oEfire une prise Ă mon voisin , il l'accepte ^ il prend, il Ă©temne je m'Ă©crie Dieu vous bĂ©nisse ! L'acteur me regarde , il se trouble , le public rit , j^applaudis, la piĂšce tombe p et vous voilĂ satisfait..... Je vole Ă mon poste , et comme il serait possible que vous ne in'apercevis... perseve... perceveasa... vassiez pas..... J'espĂšre aVec cet instrument me faire en- tendre de vous H montre un irea^gros sifflet. ROSSIGNOLLT. Grand Dieu ! c'est un tuyau d'orgue. nu 6UCCĂS. Je le tiens d'une. personne qui m'a dit qu'il sernt Ă faire tomber lesmursde JĂ©richo; ainsi jugez si votre piĂšce pourra y rĂ©sister..... comptez sur moi. 5 34 âČm Ma barque lĂ©gĂšre. Place tons le lastre , Avec mes sujets , Je TaĂźs , chef illustre , Guider leurs sifflets, Il iort^ , . viverwnt. Ah Ăź vous voiçß, sĂźgnqr, j^e. propos ; je vous annonce , de la^ part du baroi^^ qu'il augmente vos honoraires de vingt-ciiUq louis pap a^ ! ROSSIGNOLLĂ. De yingt-çisiq louis 1..m Ah! srgnor ! illustro signor ! c'est Ă TOUS ^ sans doute y que je dois..... CRĂTRY. M. le Baron a daignĂ© me faire part de son projet et je n'ai pu qu'applaudir Ă ses bonnes intentions. ROSStGNOLLl , Ă part dhin air Ă©garĂ©* Eh l moi qui,... ah ! misĂ©rable que je suis, qu'ai-je &it. *S DUO. ATR Z>iio de la FĂ itssĂ©'^tagU, Qaoi c^en GtĂȘttf qai m^obĂŻĂŻge! GRĂ©fKT. Non! XOftSIGTfOLtl* Sir GRĂTRT. Et non Monsieaf, tous dts-je. ROSSlOtOLliI. Oni ! bu, GRĂTtT. Non!W*. RossioirbLii', k part. Qui m'oblige ! J^^ai pd vouloir qn^on Tafflige^ OR^TRT* Von» deves toiit n Baron. ^o^siGiroLLiy iupfdianu. Je Tons demande parBoQ, Foadroyez-moi , je Tcxige..... GRĂ©rtT. Etet-voui foa ! qael vertige ! ROSSIGHOLLt* âą * J'ai ma raison , je PexĂźge , GltiTRT. Yons plaisantez.... bis. ^OSSftGNOIiLr. Non , tout de bon , {bis, Le repentir me dfrigĂ©. GRĂ©TRT. Ătes-vons fon , quel vertige ? ROSSIGNOLLĂ. Eh ! c'est GrĂ«try qui ni'oblige , etc. GRĂTRY. Mais quel langage bisarre »*&». Ses discours sont tropplaisans RossiGNOLLi. » h part. Conrons et que je r^Spafe Le mal, s'il Ăšst^encor temxs. 56 Ott le foit Ă M figore ^ A son maintieii , m tournure , 11 a perda le bon lens. R0S8I0H0LLI. Oui , le rcmorĂ©s que j^endare , Eut d^Ăźt pooLT ironbler mes sens ! ENSEMBLE. Ah ! le pAOvre homme ! Voyes donc , mais voyec comme j La joie a tronbM ses sens. aOSSICVOLLI. Ah ! le brave homne ! Vojes donc , mais Toycs comme , Tayais des soins reconnaĂźssatts ! RĂŽĂšaignotti sort prĂ©cipUatrunent. Je ne puis en vĂ«rĂźtĂ© m'expliqaer nne sembiaUe fclie.... qae Teut-Ăźl dire riarU ; pourquoi veut-il qne je le foudroyĂ© ? SCĂNE XIV. GRĂTfiY, DU De temps en temps du PetitrPas danse tout en parlant. DU PĂTIT-PĂS. âČla Serviteur. ServĂźtefur, grand compositenr! GRĂ©TRT. Vous me faites beanconp d'honnear. A Tair brillant^ Ă la maniĂšre ^ Dont je me prĂ©sente Ă tos yeux , ' D^Ă Tous dcTĂneE y j'espĂšre y 37 // dansĂȘ* C qui m^amĂšne dans ces lieux. Voyex ma dĂ©marche lifgĂšre.... Serriiem'y grand compositeur! Vous me fiiitet beaucoup d'honneur , AssurĂ©ment beaucoup d'hoanenr. . Ă pari. Allons^ je ne pourrai pas ĂȘtre seul on instant ! DU. i^ETiT-FASy saluant toujours. » Eh bien 1 Monsieur , que dites-Tous de mes saints? GRĂTRY, Je dis, Monsieur» que tous ĂȘtes fort honnĂȘte ^1 part , le plaisant original! ^haut Monsieur serait*it^ par ha- sard, maĂźtre de dansĂ©? DU PETIT-PĂ S. Par hasard ! non, Monsieur, c'est par goĂ»t!... et je viens vous ofirir mes services. ORĂTRT. Je vous suis oblige; mais je n'ai pas envie d'apprendre Ă danser. DU PETIT-PAS. Yoos avess tort, Monsieur , vous avez tort; la danse est un art que personne ne doit dĂ©daigner..», un musicien sur- tout r.. J Ignorez - vous qu'Eu terpe et Therpsicore sont sĆurs? ĂRĂTRY. Je voua remercie de vouloir bien me rapprendre; DU PETIT-PAS. . . Venons au fait i n la renommĂ©e ne m'a pas trompe , vous 38 ĂȘtes Tauteur de l'ouvrage que l'on reprĂ«sentjg ex^ c/e cornent .aux Italiens ?âąâąâą GRĂTRY. Je ne sais si je dois en convenir.... DU PETlT-9?AĂą. Vous TĂȘtes , Monsieur, vous TĂštes ; je vous ai devinĂ© ks vĂ©ritables artistes se reconnaissent toujours.... GRĂTRT, auec ironiç. C'est trop flatteur pour...» moi ! Eh bien ! Monsieur ? DU PETIT-PAS. Ăhbien! Monsieur, tous rĂ©ussirez^ }e public vous de- mandera ; yous paraĂźtrez devant lui..,.. GRĂTI^Y. Ah ! vous croyez ?... DU PETIT-PAS. Vous paraĂźtrez, vous ne pourrez vous en dispenser ; c'est la mode aujourd'hui , et vous ne voudriez pas vous singu- lariser. GRĂ©TRY, Ă paru U m'amuse !... DU PETIT-PAS. n. vous faudra faire les trois saints dHisage.... Voyons^ comment vous y prendrez-vous ? GRĂTRY. Maisj. Monsieur,... tout naturellement. DU PET1T-PA5. J'en Ă«tais sĂ»r ! tout naturellement !... IdĂ©es surannĂ©es!... \ 59 prĂ©juges gothiques I... L'art est tout , et la nature n'est rien , ou dĂ» ^oiiis ce n'est qu'uti accessoire. GRĂTRY, J'entends , monsieur est de la nauvelfeĂ©cdie.... DU PBTIT-PAS. Je m*en Ăiia gloire. âąâąâą Vous ne prĂ©voyez peut-ĂȘtre pas le rĂ©sultat fĂącheux que peut avoir, en pareiQe circonstance ^ un salut sans grĂące , une attitude mal dessinĂ©e.... GRĂTRY* Ah ! mon Dieu ! rous m'efiiayez ! DU FMIT^VAS* Le public rira de votre maintien gauche^ embarrassĂ© , et regrettera d'avoir trouvĂ© du talent dans l'ouvrage d'un homme qui ne sait seulement pas se prĂ©senter, et cela doit ĂȘtre; dans ce monde, ne juge-t*on pas toujours d'aprĂšs l'extĂ©rieur? ORĂTRY. VoilĂ de l'observation. DU PET1T-FA5. Je vais vous en donner la preuve.... DerniĂšrement une personne fort ordinaire , qui n'avait d'autre mĂ©rite que beaucoup d'ambition , soUicitalt depuis long-temps une place importante et difficile Ă remplir...» DĂ©marches , priĂšres, pĂ©titions en prose, placets en vers, rien de tout cela n'avait rĂ©ussi. Dans son dĂ©sespoir, notre solliciteur s'adresse Ă moi ^ je dĂ©lie ses jambes, j'assouplis ses muscles , j'arrondis ses mouvemens; la pĂ©tition est mise en ballet , je compose la pantomime , il l'exĂ©cute , et , au vingtiĂšme pas , il Ă©tait entrĂ© dans b place...» Que dites-vous de cela ? 40 GRĂTRY*. riOTlt. Je dis, Monsieur, que c'est le triomphe de laMU[4âŹMe, et cela ne m'Ă«tonne pas. DU PETIT-PAS. Cest une chose prouvĂ©e , maintenant la danse mĂšne Ă tout, âČiK Et zie et zae» Dansant. Et Ă»c et zac , Etflicetflac, Ployer, valser et danser. C'est le moyen d'aTcvccr. Si , par un excĂšs de zĂšle , Un compuble trop fidĂšle A son profit s'est trompa ; Vers un climat plus propice , Ponr dviter la justice , n fuit par un Ă©chappĂ©. Et zic et zac , etc Quand Paqnilon se dĂ©chaine , Du roseau de la fontaine,. ' Suivant Fexemple ici-bas , "^ Que de gens courbent la tĂȘte Pour survivre h la tempĂȘte.*. âą Quand on ploje , on ne rompt pas ! Et zic et zac , etc. ORĂTRY, Ă part. Ah l quel homme ! pu PKTIT-PAS. . J'espĂšre qu'aprĂšs de pareils e^emples^ vous n'hĂ©siterez pas Ă vous confier Ă mes soins» GRRTRY} aPBC un peu ctimpatience. Au contraire 5 Monsieur^ je suis fort maladroit y et je crains les faux pas plus que personncM-t d'ailleurs ; 4i AIR La danse n'est pas ce quefaime, li ptt âŹâą ^pe i*aime ; J rais ^e d'antxes en font cas. . âąâą DV PETIT-PAS. De la danse, dans nos dimau^ Toajonrs le poavoir fat extrĂȘme - ^ , ÂŁUe sedoit la beanttf mĂȘme ; . Par elle on lai fait faire nn pas , Un pas; 4 fois âą Ab ! qne je plains ceux qai ne dansent pas. GRĂTRT, auec une impatience plus marquĂ©e. Quant Ă moi, je n'ai pa&la prĂ©tention de faire danser la beautĂ© ; trop heureux si je la fais chanter^ quelquefois» ! DU PBTIT-PAS. , Quelle diffĂ©i*ence ! MĂȘme air. DEUKiiSME COVPLCT. De Tberpsicote nne prĂ©tresse Qne Mondor admire tont bas , Sait-elle unir Ă ses appas LĂ©gĂšretĂ© , grAce et souplesse ; Vers le temple de la richesse, Sondaio on lui fait faire nn pas , Unpas. 4/o''J ^ Que je TODs plains , Tons qni ne dansez pas! GRĂTRY. Je suis fAchĂ©, Monsieur , de ne pouvoir user ou vos la- lens... assez d'autres sauront les apprĂ©cier* DU PETIT-PAS. Je n'en doute pas , Monsieur. Ă parL Quels jarrets bar- bares ! Sur ce.., Reprise de Tair. ^ f ' âą Serviteur-, granH compositeur, etc. Il sort. 4» essE SCENE XV. GEETRY , aeul. Je ne croyais pas les danseurs aussi bavards [. vouloir m'apprendre Ă me prĂ©senter devant le puBlic ! La piĂšce finira-t-elle? SCĂNE XVI. ERNESTIiSE, GKĂTRY, LE BARON , SAINT-EDME , et Mad. RENARD. BKNE$TiNE , accourant avec joie» M. GrĂ©lry , M. GrĂ©try ! Mon mari revient avec son oncIe> ils sont ensemble. GRĂTRY. Eh quoi ! sitĂŽt? LE BARON, en entrant y Ă son nepeun Laissez-moi 9 Monsieur , laissez-moi. ERNESTINE. ÂŁh ! mais y il le repousse. SAINT-EDME. Mon oncle, de grĂące, dans l'Ă©tat oĂč vous ĂȘtes , pcr- mettez... - LE BARON. Retirez- vous; laissez-moi, vous dis-je. Ă GrĂ©try. Ah! mon ami , les barbares... 43 GBĂTRY. Ma piĂšce est tombĂ©e ! LE baron/ Les deux premiers tiers de l'oavrage avaient dtĂ« Ă«cou* t^ arec un plaisir! âąâą SAINT-EDME. Avec un enthousiasme !âąâą LE BARON. Au moment oĂč mille nouveaux bravos allaient Ă©clater... Un sifflet.. Oh ! un sifflet... j'en frĂ©mis encore.* âą Mais ^ tout n'est pas dĂ©sespĂ©ré».. BosttgncUĂź... GRĂTRY. EossignoUi! LE BARON. Sa conduite est superbe !.. ERNE8TINE. Eh ! le voici, nous allons tout savoir. SCĂNE XVII Les PrĂȘcĂ©dens, ROSSIGNOLU. aossiGNOLLi, il entre en chantant. La victoire st Ă nous. » SuccĂšs complet ! L'ouverture applaudie avec transport \ Le rideau se lĂšve Air lYotre uaUseau, dans une paix profonde , Avi mĂȘme instant rĂšgne un profond silence, Et vos nobles accens ^ CaptWf nt tous les leos ; 44 lĂ©tvLn fttiraiu f Ă©duĂMUis ^\i succ^f 4e pk» beau f I Ă pari. L'imbĂ«oĂźlle ! Ă sa place j'aurais ^fflĂ©... y LE BARON. Enfin, la journĂ©e s*est tertninĂ«e comme je r^pĂźrais!.. -45» encore un iriompliey mon cher GrĂ«trjr ! voilĂ le plu&beau bouquet que jç puisse recevoir. Signor Rossignolii , ce que vous venez de faire vaut encore mieux que votre chef- d'Ćuvre 5 je m'en souviendrai. ROSSIGNOLLI. Ah ! M. le baron. LE BAKON. Je veux que tout le monde soit heureux aujourd'hui. CrBĂTRY, apeç une intention trĂša-^marquĂ©e. Que tout le monda soit heureux... M. le baron ?âąâąâą LE BARON. ' Sans doute, ceux du moins qui mĂ©ritent de l'ĂȘtre, car je vous devine... Mais, il est imitilede revenir sur ce su- jet; ma rĂ©solution est inĂ©branlable. ERNESTiNE^ Ă paru» Grands dieux ! IVlad. RENARD , Ăą IloĂȘsignoUi» Voici, je crois 9 le moment de prĂ©parer nos bouquets. ROSSIGNOLLI , Ă M ad. Renard. Sur*tout si nous voulons ĂȘtre les premiers. Ils sortent. ' ' .11 ' I 1 LL " ^ ...,.,.1 ., I .1 1 . ,......,. SCĂNE XyiIL LE BARON, GRĂTRY, ERNESTINE, SAINT-EDME. AINT-EDMEĂ© Eh quoi! mon oncle, youdriez^vous me priver Ă jamais de votre tendresse. ERNESTINE. De grĂące, MonĂąeur, permettez-moi de joindi'e mes priĂšres Ă celles de votre nOTeu^ LE BARON. N'intercĂ©dez pas en sa faveur, Madame, je serais fĂąchĂ© âą ' , . âą ' ' d'avoir Ă vous rĂ©sister, .. 48 tK BAncw. Les malheureux! qu'ils me font souffrir!... Je n'avais que lui de parent pĂ»ur charmer mes vieux jours. 6KĂTRY. Et vous les repoussez I âąâąâą Ă©aah SCĂNE XIX. TOUS LES ACTEUBS. » Cii9UH. Aift Oh ffĂ»ut-vn ĂȘtre mieux. OĂźi puUoii Ă©tM miaax -» Qu'aa seia de sa famille? 2> Tout est content, font est joyeux, I» Vivons, aimons comme nos bons aĂŻeux. » LE BAROX. Je rais Yftinca, venca et mon fils et ma fille. . . TOUS. O moment heureux ! VĂTez pour nous , vivez pour eux r Ce sont lĂ ' tous leurs vĆux. LE BAXOH. Mon cher Grctry, c'est- votre ouvrage; O mon fils! ma fille.,. GXiTXT. Jamais ^ÂŁ5. Un duiouement ne me plut davantage, C^est pour moi le plus beau succĂšs!... GHOttJX . OĂč peut-on ĂȘtre mieux, etc. FIN. liK L> IXHACQUAPT. 47 ERNESTINB. x Sa &mille est respectable aussi ^ et si la fortune ne Ta pas favorisi^e^ son pĂšre lui a laisse du moins un nom sans tache , et c'est un hĂ©ritage qui doit ĂȘtre de quelque prix Ă vos yeux. IJI BARON. Qu'entends^jĂ©!.., Quoi ! vous seiĂźez?,.. ERNESTINE. ! Votre niĂšce, qui vient elle-mĂȘme implorer son pardon. Elle ça pour se Jeter Ă ses genoux y le Baron ae relire et se jette dans unfauleuil. LE BARON. Ah ! GrĂ«try, vous me trompiez !âą.. Abuser ainsi de ma confiance !... GRĂTRY, avec dignitĂ©. Votre amitiĂ© mĂȘme m'en fcisait une loi Monsieur, et j'ai cru ne pouvoir mieux y rĂ©pondre qu'en vous forçant d'embrasser vos enfans. LE BARON. Non... non... jamais... retirez- vous... ERNEJSTINE. Vous l'exigez, Monsieur? * SAINT-EDME. Viens, viens, Ernestine.^. Adieu, mon lis i^nt pour sortir» ' GRĂTRY, les arrĂȘtante ArrĂȘtez !... {Pendant que le Baron est absorbĂ© dans son fauteuil ^ GrĂ©try ouvre les croisĂ©es du fond du théùtre pour laisser voir les chĆurs qui sont prĂȘts Ă chanter; Saint-Edme et sa femme se placent de chaque cĂŽtĂ© du Baron. PERSONNAGES. Acteurs. M. DE SIRVAL, oncle d'Alfred. M. Guillemin. ALFRED, son neveu, chef d'es- cadron âą âą ' M. FÂŁbÂŁ [ Ce rĂŽle doit ĂȘtre jouĂ© en habit du jour seulement le ruban de la croix a la boU- tonniĂšre, indiquera l'Ă©tat du personnage.] SAINT-LEON, son ami, capitaine de hussards^. .;âąâąâąâą M. Armand. [ MĂȘiue costume.] ELISE DE BLAIN VILLE , jeune veiive. âą âą M". Clara. . CELINE, orpheline Mik^ P. Geoffroy, La ScĂšne se passe Ă trente iitues de Pans , dans la nutisKm de campagne de M. De SĂčvai» Tous les dĂ©hUans d*exemplaires non revĂȘtus de la signature de r Editeur seront poursums comme xuntre/acteurs, Qi^ -y Y Vu au MinistĂšre de TlntĂ©rieur . conformĂ©mjĂąrrk la dĂ©cision de Sou Excellence, en>ia^^d^cĂ© Tour. y Parnildre ttg'ISĂŽn Excellence , Le chef-adjoint , Coupabt. lUPBjMERIB DB HOGQUBTy AUB DU FAUBOURG MONTMIRTEB K 4* ALFRED VAUDEVILLE EN UN ACTE. izz Le Théùtre reprĂ©sente un Sahn^ ouQert de cJmtpu cĂŽtĂ© , et par le milieu. Les croisĂ©es du fond laissent apperceaoir un jardin. SCĂNE PREMIERE» M. DE SIRVAL, ALFRED, un Jusil Ă ht maĂči. M. DE SIRTAL. A la fin, je te trouve... Parbleu ! c^est fort heureux ! et d'oĂč riens - tu donc si -malin , monsieur le mauvais sujet ? ALFREDu Vous le voyez , mon oncle , je reviens de la chasse* M. DE SIRVAL. De la chasse. âąâą tout seul... Ă quel propos? ALFRED. DiaprĂ©s la conversation que nous avons eue ensemble , hier soir , au sujet du mariage que vous avez projetĂ© entre ma cousine et moi, je suis sorti de bonne heure pour rĂ©flĂ©chir... M. DE SIRVAL. Le matin , les idĂ©es sont plus saines. ALFRED. Oui , et j'avais pris mon fusil par motif de distraction... Mais la perspective de mon hymen que j'avais devant les yeux , m'a fait manquer six piĂšces de gibier qui Ă©taient aa bout de mon fusil... D'honneur ^ si j'Ă©tais fataliste, cela m'effrayerait. H. DE SIRVAL, r/tf/l/. Prends garde Ă toi.,. 4 ALFRED. Heurenseinent que j'ai pris ma revanche sar quelques- autres , avec une adresse qui m'a tout -Ă r fait rassurĂ©... Tetez trois perdreaux et un liĂšvre... Ce gaillard- lĂ a Ă©tĂ© tuĂ© de loin , je vous en rĂ©ponds. Air P'audeville de partie carrĂ©e. Pour avoir le coup-d*Ćil si juste Il faut Ă©ti'e jeune vraiment ; A quatre-vingts pas je l'ajuste , Et crac , il tombe au mĂȘme instant ! M. DE SIRVAL. Quatre-vingts pas ? ĂąLFBRD. Et mĂȘme davantage. Ali / c'est un coup superbe assurĂ©ment! Et ce n'est pas, mon cher oncle , Ă ^otre Ăąge Qu'on peut en faire autant. M. DE SIRVAL. Toujours le mĂȘme caractĂšre... ÂŁt voilĂ tout ce que tu as trouvĂ© Ă la chasse 1 ALFRED. Non pas..* ohl j'y ai trouvĂ© ma femme aussi. M. DE S]^RYAL. Ta femme ! ALFRED. Sans doute; tout le bien que vous m'avez dit de CĂ©line a dĂ©cidĂ© mon choix , et je l'Ă©pouse. N. DE SIRVAL. Je savais bien que tu y viendrais! ALFRED, Ă part. Et pourquoi d'ailleurs songer davantage Ă M"*^ de BlaĂźn- viiie? n ^est-elle pas mariĂ©e? ^Haut. Cependant, j'ai one arriĂšre pensĂ©e. M. DE SIRVAL. Une arriĂšre pensĂ©e. ALFRED. Ecoutez donc; CĂ©line est jeune, belle, aimable... c^esl un ange de douceur... elle a du goAt... elle m'alnRera... tout le fait prĂ©sumer... mais il ne faut jurer de rien ... Si , oubliant ses sermens , CĂ©line allait plus tard.. . 5 H. DE SIRYAL. Allons, tu es un fou , et cette pensĂ©e ne fait pas honneur Ă nnmilitaire. ALFRED. Pourquoi donc , s'il vous plaĂźt F ' M. DE SIBYAL. Air Faud, du PiĂšge. Comment un soupçon si lĂ©ger. Bien cher , a-l-il oonc pu t'atteindrc ? Jamais il ne fut de danger Qu'un brave guerrier puisse craindre. ALFRED. Comme tous je ne pense pas ; On peut , auand on a du courage , Braver les hasards des combats Et craindre ceax du mariage. M. DE SIRYAL, Ce marĂźage-lĂ fera ton bonheur, j'en suis certain. CĂ©line T 'a que seize ans. C'est ta cousine , la Ăźlle de mon frĂšre , un brave marin , qui vint mourir dans mes bras des suites de nombreuses blessures reçues en dĂ©fendant glorieusement le pavillon Français- J'ai promis de veiller sur cet aimable enfant , et je ne puis te donner, mon cher Alfred , une plus grande preuve de mon amitiĂ© qu'en te chargeant d^acquiiter ma parole. Vous serez mes seuls hĂ©ritiers ; et j'aime mieux confondre ainsi mes cinquante mille livres de rente , que de les diviser par un double hymen . . . ALFRED. C'est penser noblement... mais ce n'est pas l'intĂ©rĂȘt... M. DE SIRYAL. Je sais que tu ne tiens pas Ă l'argent, et que tii le dĂ©penses mĂȘme avec une facilitĂ© ... ~ ALFRED. Oh ! ou! . âą . avec, une grande facilitĂ© . . . M. DE SIRYAL. Je n'ai jamais le courage de me fĂącher contre toi... c'est faiblesse peut-ĂȘtre... soit! je ne m'en dĂ©fends pas; mais, quand je me souviens ^ue tu es le fils d^une sĆur adorĂ©e , et qui me fut trop tĂŽt ravie , je ne puis me corriger de ce dĂ©faut. 6 ALFBED. Vous ĂȘtes trop sĂ©vĂšre , mon oncle f c'est parbleu biei» one qualitĂ© ! M DE SIRVAL. Votre neveu, me disait-on , est un mauvais sujet. . . ALFRED. Un mauvais sujet! M. i^E SIRYAL , vtoement. Soit ! ai-je rĂ©pondu , mais je les aime , moi ... Je dĂ©teste ces GĂątons de vingt ans, qui , sous le. masque trompeur d'une rĂ©gularitĂ© dont ils secouent le joug en secret , cackent la plus coupable hypocrisie. ALFRED. Bien! M. DE SIRVAL , de mĂȘme* Alfred est rempli d'honneur... , ALFRED. TrĂšs-bien ! H. DE SIRVAL. Son Ăąme est franche ; et je suis certain qu^il ne sera jamais ingrat envers un oncle qui le chĂ©rit si tendrement. ALFRED. On ne peut mieux... vous m'avez bien jugĂ©. M. DE SIRVAL. i Pour le guĂ©rir de cette fougue de jeunesse, aĂź-je ajoutĂ©, je vais le marier.. . Ce que j'ai dit, je le fais ; ce soir, nous signerons , et demain , la noce ! ALFRED. Demain.^... Ă part. Ah! M» de Ălainvilte, M»*^ de Blainville . âą . {^kauL J'accepte,, mon oncle ^ faites dresser le contrat. M. DE SIRVAL. YoilĂ parler ! je le disais bien qu'en te prenant par la douceur, je ferais de loi tout ce que je voudrais!. âą Ahl j'eu- bliais ... tu ne sais pas ? la noce sera d'autant plus char- mante que M"^^ de Blainville... âą ALFRED , Virement, M>° de Blainville ! Elise ! . . . elle viendrait ? M. DE SIRVAL, Mienx que cela , elle est arrivĂ©e ce matin. 7 ALFRED. Ce matin?... ^ Ă part. et moi quittais Ă ^Ia chasse! M. DE SIRVaL. Saint-LĂ©on , son parent , le capitaine de hnssards , Fa accompagnĂ©e. ALFRED. Saint-LĂ©on .âą âą mon meilleur ami... M. DE SIRVAL. ÂŁile venait voir CĂ©line . . âą je lui ai appris ton mariage » âą . cela a para loi faire plaisir... A propos , elle est veave depuis an an. ALFRED. Quoi ! Blainviile ! âą âą H. DE SIRVAL. Oh ! monl>iea ! ooi..* mab je vais trouver le notaire... ALFRED , VarriianU âąMon oncle I on instant... M. DE SIRVAL. Jt n'ai pas le temps..* ALFRED. ÂŁcoatez-moi donc. . M. DE SIRVAL* Demain . . . demain . âą âą je sais sĂ»r qae tu me bĂ©niras ! . âą . Il sort. SCENE II. ALFRED, 8fsid. C'est que voilĂ an incident qui change tous mes projets !... Si j'avais pu penser que cette Elise qae j'ai tant aimĂ©e , que Ădme encore .. Diable d'oncle, qui ne me dit cela qu'aprĂšs... 'un cĂŽtĂ© , Mâą^ de Blainviile ; de l'autre , la parole que je viens de donner . . . Un oncle respectable âą . . Oui , c'est l'onde qui me gĂšne le plus . . . mais aussi il a tort ! . ., . Si je irouvab quelqu'expĂ©dient. {wec feu. Elise ! elle est veuve ! elle me pardonnerait sans doute tous mes torts ... et , ce soir mĂȘme, je serais mariĂ© ! oui; c'est dĂ©cidĂ© !... Mais comment faire. . . il faut que CĂ©line ait un mari... elle comptait lĂ - dessus. 8 SCĂNE III. SAINT-LEON, ALFRED. ALFRED. Saint-LĂ©on! eh bonjour, mon amĂź; mon oncle vient de nrannoncer ton arrivĂ©e et celle de madame de Blainville. SAINT-LĂON. OuĂŻ , nous arrivons fort Ă propos pour ton mariage avec la charmante CĂ©line. ALFRED. ^ La charmante, ahl quelle idĂ©e! oui , mon ami ^ elle^est charmante, c'est un dieu qui t'a condqit ici... c'est cela mĂȘme ... j 'ai besoin de toi , tu es jeune , aimable , fortunĂ© , revĂȘtu d'un grade honorable. . . tu plaira». ' SAINT-LĂON. Mais que veux-tu dire i' ALFRED. Je te dis que tu plairas ; d'ailleur» je Tai mis dans ma tĂȘte, et il faut que cela soit. Dis-moi , es-tu amoureux ? SAINT-LEON, Pourquoi cette question f ALFRED. Es-tu amoureux? SAINT-LEON, Ă part. Est-ce qu'il saurait f ALFRED. Parle franchement , d'abord je t'en avertis , es-tu amou- reux ? SAINT-LEOßß. Non. ALFRED. YraĂź ?. . c'est que tu me connais ? Je vais m'expliquer avec franchise, et tu sais que je veux qu'on agisse de mĂȘme avec moi? car celui qui me tromperait. . . mais tu es mon amĂź , je ne te soupçonne pas. Puisque tu n'es pas amoureux , tu vas le devenir ... SAINT- LEON. Moi? ^Ă part. Allons, il n'est pas du tout changĂ©. 9 AlfĂ ed. De plus , je te marie. SAINT-LEON. Arec qui? ALPĂąED. Atec ma covsine. . . SAINT-LEON, vivement CĂ©line. âą . qae signifie cette plaisanterie ? ALFRED. Parblea ! ce n'en est pas nne. SAINT-LEON. Mais to signes ce soir. ^ ALFRED. UĂ« bien 9 tu signeras Ă ma place; apprends ce fne jnsqu^Ă ^f^Ă©Beat j'arats cachĂ© Ă toi , Ă toat le monde, et juge de ma sitoation. SAINT-LEON , ^ruiĂ©. Je t*Ă©coate. ALFRED. C'est unirai romaO; auquel d'honnĂ©nr il ne manqne que le mariage obligĂ©. SAINT*LÂŁ0N, Ă pati. Que va-t-il me dire ? AtFRSD. J'Ă©tais fort jeone qnand le hasard offrit Ă mes yenx ta jeone consine , Elise de MLirbel ; elle arait Ă peine quatorze ans , et dĂ©ii tout ce qu'il fallait poor me plaire , an point que je la crus faite exprĂšs pour moi. . j'en devins amoureux, mais amoureux fou! . . Je voulus TĂ©ponser. SAlNT-LEON. La consĂ©quenee est toute naturelle. Alfred. HĂąlhemeuĂ emem^ j'Ă vius dĂ©jĂ la rĂ©putation .d^fitre un mauvais sujet. ' SAINT-LĂĂN, Il parait que tu as conmettcĂ© de bonne heure* ALFRED. On me refuse , et Ton autorise les assiduitĂ©s de M. de BlaĂźnville ; il cette nouvelle , ma tĂȘte s'exalte , je ne me con- nais plus , et je ne trouve diantre moyen d'Ă©vincer mon rival que de Tappder en dnd. Alfred. -u lo SAlinr-LEON. Bien troavĂ©. ALFRED. Je le blessai dangereusement; ce fut alors que je sentis toute ma faule , ei pour la faire oublier Ă celle que j'aimais , je quittai le Poitou , mon pays natal y et je me 6s soldat dans Je premier rĂ©giment que je rencontrai. SAINT-LEON. Je m^en souviens , c'est de lĂ que date notre amitiĂ©. ALFRED. Aujourd'hui je reviens aprĂšs dix ans de service , chef d'escadron , ofBcier de la lĂ©gion d'honneur , couvert de quel- que filoire... Mon oncle, des bontĂ©s duquel j'attends toute ma fortune, veut me marier avec une jeune cousine fort aimable , fort belle , douĂ©e de toutes les qualitĂ©s} en un mot^ tu vois en moi un homme dĂ©sespĂ©rĂ©e,. SAIRT-LĂOlĂŻ. DĂ©sespĂ©rĂ©! ATFRED. Certainement !.. si j'ai matin k Ă©pouser cette jeune personne , puis-je le faire Ă prĂ©sent quand Elise est ici , quand je sais qu'elle est veuve t libre de disposer de sa main. SAIKr-I*ĂON. Alors... ALFRED. Alors* âą âą je reprends Elise et te donne CĂ©line» . ' SAIWT-LEON. C'est toi seul qui arranges tout cela? ALFRED. U faudra bien que mon oncle y consente. SAIT-LEON. Ainsi pour t'obliger , il faut que e joue le rĂŽle d'an amant impromptu. Ă part quel heureux nasard l ALFRED. y errais-tu qndqnes difficultĂ©s Ă faire ce que je te demandef IVe connais-tu point CĂ©line P* sa figure.... SAINT-LEON, 0mment. Est angĂ©liquel ALFRED. Peste 9 comme tu t'enflammes. Allons, tu n^aoras pas de Il peine Ă l'aimer. . . et paĂźs , mon cher, cette terre lai reyien** dra. Une vallĂ©e charmanie ! . . . des paysannes ... le sang y est saperbe, . . toi qui es chasseur. Air Vaud» de V Avare. C'est un Trai pays de Cocagne , r^ul ne peut valoir celui-lĂ ; Dans les bois et dans la campagne » LiĂšvre par ci , lapio par lĂ . .. Vrai ! c est Ă qui vous surprendra \ Femmes , gibier de toute race , Faisans , perdrix , Jeunes beautĂ©s , Il en part de tous les cĂŽtĂ©s... Ah ! quel beau pays pour la chasse ! Il y a aussi quelques bĂ©casses , mais elles sont rares .... Ah ça ! c'est entendu. . âą tu consens , tu acceptes , tu Ă©pouses et tu signes. SAIirr-LEON rianU Oui , je fais tout cela. ALFRED. Ah! mon cher ami, que je t'embrasse! quelle reconnais t sance je t'aurai! Je vais changer d'habits pour me prĂ©senter . 4 Elise , puis je verrai mon oncle , CĂ©line ... Il faut que mon Ărojet rĂ©ussisse. . . l'idĂ©e de mon mariage avec madame de Uainville me met dans une joie . . dans une joie ... si je n'en perds pas la tĂȘte , je serai bien heureux. // sort en courant. SCĂNE IV. , M- DE BLAINVILLE , CEUNE. .Ellts arrioent pendant la phrase suiçante. SAINT-LEON. JTĂ©tais loin de m' attendre Ă ce qui m'arrive âą . venir me proposer. . . il ne pouvait mieux s'adresser. Mâą DE BLAINVILLE, De plus fort en plus fort ! SAINT-LEON. ' Yous m'en voyez encore tout Ă©tonnĂ©. Air du JPeUt courrier. Sans savoir par oĂč commencer , J'allais parler de vous , Gaine ; PrĂšs de celle qu'on lui destina Il m'offre de le remplacer. â Je te la donne ; que t'en semble f Moi , je dis oui sans hĂ©siter Une femme qui vous ressemble... cĂi'iNE, naĂŻifefnent Gela doit toujours s'accepter. une DE BLAINVILLB» Ost VBO, joli cadeau qu^il vaus CĂ»t. SAINT-LEON. Et c^est pour vous qu'il la refuse. M"" DE BLAINVILLE. Comment pour moi ? SAINT-LEON. Oui c^est vous qu'il prend pour femme. j i3 Hâą DE BLĂINVILLK. Etarec qui t-^t-il arrangĂ© tout cela P Avec lui-mĂȘme. . . ce qui ne l'empĂȘche pas de regarder TOtre mariage comme une chose faite. 1} a osĂ© F ^AlNT-LĂOlf. Ah ! mon Dieu ! oui âą âą . voilĂ ses paroles. Ăir ! Ma seeuret moi dans un naufrage , de l'Ile des Noirs. , Lorsque j'ai quelque chose en tĂŽte , Cela , mon cher , Taut une loi C'est, dit-il^ une chose faite, ^ A toi CĂ©line, Elise a moi. Mad. DE BLAINVILLE. Il me croit dĂ©jk sa conquĂȘte ; Soit! mais je ne puis Fepouser... CĂLINS, vivement. Puis que c'est une chose faite , n n'est plus temps de refuser. U»" DE BLAlNVItXE. Tous avez des projets d'une exiravagance..» CĂLINE. Ma bonne amie ! ^ Mâą J}% BLAINVILLE. Croyez -vous qut je ne connaisse pas le caractĂšre lĂ©ger d'Alfred ? je sais ce que c'est qu'un mar^. âą . Je ne me re- marierai point. Que dis-tu donc lĂ ?. *. rappelle-toi ce que tu m'Ă©cri- vais. . . M»* DE BLAINVILLE. Ou si je contracte de nouveaux liens . âą . ^ 1^ }^iffme faenre! voilfi ^f^yk w ^mf^ii^tni- Mâą" DE BLAINyiIXS. Je veux que mon Ă©poux me convienne , qu'il soit sage , tranquille âą âą . . SAiNT-LfiON. Alfred n'a plus vingt ans. i4 CĂLVXK» C'est qu^il est bien plus posĂ© qu'autre fois ! SAINT-LĂON. Comment! s'il est plus posĂ©? je m'en suis bien aperça ' tout Ă rheure ! . âą . CELINE. N'as-tu pas promis , ma chĂšre Elise , de faire tqpt ce que \ tu pourrais pour mon bonheur et celui de Saint-LĂ©on. M"e'l»E BLAINVILLE. Sans doute^ mais Alfred est si lĂ©ger , si Ă©tourdi. âą . SAINT-LĂON. S'il a quelques dĂ©fauts , n'at-il pas beaucoup de qoa^ litĂ©s F M" DE BLAIinriLLE. Oh ! beaucoup . . . beaucoup . . . SAINT-LĂON. N'est- il pas brave ? M» DE BLAiNViLLE, virement» Rempli d'honneur! SAINT-LĂON. DĂ©licat! Mâąje comme ça ! M. BE SIRVAL. Ce n'est pas possible. - * alIreI. SI fait. M. DE SIRVAL, viçementei avec forcĂ©. Non, monsieur. ALFRED, le priant* Mon oncle... M. DE SlftvAt, de mĂȘme. Certes! je vous aime beaucoup! mais ce que je n'aime pas , c'est qu'on veuille agir contre mon grĂ© . . . {avec senti- ment quoii^un brave marin en expirant pour. TĂ©tat m'aura laissĂ© le soin de veiller sur sa fille ! pour la rapprocher en- core de moi , je veux lui donner celui que je re;arde comme mon fils*., et vous oseriez... non monsieur, non, vous dis-je, ce n'est pas possible ! Air Il me faudrait quitter , etc. Cet hymen , sur votre promesse , Vous me l'avez fait annoncer ; Sans maiiquĂ©r de dĂ©licatesse , Vous ne pouvez y renoncer. Quand il s'agit d'une faute lĂ©gĂšre , Jamais je n'use de rigueur, ÂŁt je vous cccie de bon cĆur ; Mais j'ai toujours du caractĂšre » Quand il faut tenir \ Thontieur. ALFRED. ^ Mais si vous vouliez m'enrendre.. âą M. DE SiRYAL, çioemehi. Tout ce que tu me dirais serait inutile I .. . voyons queDea sont tes raisons? ALFRED, cherchmnt. Mes raisons. . . mes raisons. . . je n^en manque pas de rai- sons... vivement d'abord elle est trop gauche , trop timidei trop jeune pour moi. . . M. DE SIHYAL C'esl-Ă -dire que tu te plakis de ce que la mariĂ©e e^ If^p belle. . . il te faut une femme qui sache tout. 21 . ALFRED, vwetnent, PrĂ©cisĂ«ment . . . on ne peut pas diftpaler des goAls. M. DE SiaVAL En vĂ©ritĂ© , je ne conçois pas la jeunesse d^aujourd^hui . . . de mon temps âą . ALFRFD. A vous entendre ^ mon onclei^ les Français d^aujourd'hui diffĂšrent de ceux d'autrefois ? M. DE SIRA'AL. Incontestablement. .. est-ce que je te ressemble, moi? ALFRED. Cette fois mon oncle , vous avez tort. M. DE SIBVAL. Lisez rhistoirei.. . voyez si vous ĂȘtes ce que nous Ă©tions..* ALFRED* Air des ComĂ©diens, J'ai du respect pour notre ancienne histoire ; Et son Ă©clat est par moi rĂ©vĂšre ; Hien n'est plus beau \ mais notie jeune gloire » Je le sf ntiens , n'a pas dĂ©gĂ©ndrĂ«. Chefs ou soldats , geDereux. in'rcpidcs , Pour leur pays , pleins d'une noble ardeur, Dans les combats les vieux Français pour guides , , Prenaient toujours et le prince et fhonneu^ ! Quand on menac ausbi uotre province , Sous les drapeaux , ardeus Ă nous ranger , Pour secourir la pairie et Je prince , lĂŻoiis volons tous , sans penser au danger. Si des guerriers, dont la, ^uirc est certaine , Ont illustre jadis nos 5tcnd;ien ! qu'on le demande Dans les pays oĂč nous avons Ă©tĂ©. En souvenirs notre patrie abonde , Rien ne saui^ait Ă©galer sa splendeur ; D'un pĂŽle k l'autre , oui , jusqu'au bout du monde , Ses nobles fils ont portĂ© sa grandeur. Yif et lĂ©ger , esclave de la mode , Du doux plaisir reconnaissant les lois , Et de l'honneur suivant toujours le code , VoilĂ quel fut le Français d'autrefois. Du tendre amour suivant aussi l'empire , De sou pays noble et vaillant appui , PrĂȘt a combattre et non moins prĂȘt k rire , VoilĂ quel est le Français d'aujourd'hui. M DE SIRVAL, Ă part. Il esl charmant! ce mauvais sujet lĂ a uDe maniĂšre de me prendre. . . je sens que malgrĂ© moi je cĂšde. V {haut enfin pourquoi . âą . ALFRED. Tenez , franchement , mon oncle , je ne veux pas Ă©pooser CĂ©line , parce que j^ai retrouvĂ© ÂŁlis^ . . plos aimable que jamais. M. DE SIRYAL. Madame de Blain ville .i^ ^ ALFRED. C'est cela! M. DE SIRYAL, Ă part. Je ne m^Ă©tonne pins. ALFRED. Et si vous vouliez , mon bon oncle, il n^y aurait qa'iui changement Ă faire. . . tout serait pour le mieox. M. DE SIRVAL. Tout serait pour le mieux . . . ALFRED. Oui^ je ne voua demande qu'an changement. . . Saint- LĂ©on Ă©pouserait CĂ©line , moi Elise. . . par ce moyen CĂ©line aurait un mari et moi j'aurais une femme . . âą a3 M. DE SIRVAL. MaĂŻs CĂ©line f . . . ALFRED. Elle consentira . âą . M. DE SIRVAL. Saint-LĂ©on . ALFRED , vivement. U cDvest fou ! . . . ĂĂ ^art je n'en sais rien, mais c'est Ă©gal. M. DE SIRVAL. Madame de Blain ville? ALFRED. Elle m'adore» / M. DE SIRVAL. Mais saĂźs-ta ce que ta refuses dans CĂ©line ? si tu connais* sais comme moi son caractĂšre angĂ©lique , sa douceur^ son ame aimante , tu rĂ©flĂ©chirais peut-ĂȘtre avant de rompre tes engagemens. ALFRED. M'importe ! \e romps. . . je ne puis ĂȘtre heureux qu'avec madame de Blainville. . . vous m'aimez mon bon oncle , et vous ne voulez qae mon bonheur. M. DE SIRVAL. Que tu connais bien mon faible pour toi , allons. âą . ^ parl,^ au fait il m^a donnĂ© des raisons. ^HaiU, Je vais trouver CĂ©line ... je sonderai ses intentions et si elle . n'a pas de rĂ©pugaance pour monsieur de Saint-LĂ©on .. . mais songe bien qu'une fois . . . ALFRED , virement, Yous verrez si j'ai bien fixĂ© mon choix* M. DE SIRVAL. Air Tu vas changer de costume et d'emploi. Je vais plaider pour toi. ALFBED. Je vous attends. Oui , mettez-moi promptement en mĂ©nage , Je vous ferai bien des reniercĂźmens. M. DE SIRVAL. Ne va pas changer de langage. . 24 AJFRED. A mes sermens vous pouvez vous fier; Disposez donc Ccl'oe, je vous prie ; Et si je puis enfin me; niRrier," Ce sera ma derniĂšre folie. AIFBKD. Allez plaider pour moi , je Vous attends; Oui , mettez-moi promptement en mĂ©nage , 1 Je vous ferai bien des remercĂźmens ; Je ne puis changer de langage. Ensemble, m. de sirval. [Je vais plaider pour toi , tiens tes sermens Oui , je te mets des ce soir en mĂ©nage. Tu me promets bien des remerdmens ; Ne va pas changer de langage. ^M. De Sirval sort. SCENE VIII. ALFRED , CELINE , elle regarde sortir son oncle ^ et se tient un peu Ă©loignĂ©e» ALFRED. Allons , allons , tout va bien et mon oncle asssi âą âą . }e vais ĂȘtre rhomme du monde Le plus heureux. CELINE, Ă part, ĂŻl vient sans doute de parler Ă mon oncle. . . sll pouvait avoir obtenu le changement! //ai//.* mon consin. ALFRÂŁD Y l'apercewnt. CĂ©line. . , {A part, diable ! je vois quUi faut que je loi annonce moi-mĂąme . . . prĂ©paroris-la Ă cette nouvelle. Un homme comme moi , ne se perd pas sans regrets» CELINE. Mon oncle Ă©tait avec vous! ALFAEO. Il me quitte pour vous chercher. CELINE. Savez-vous pour quel motif? ALFRED. Oh ! pour une bagatelle ! Ă part. il ne faut pas que je m'estime trop haut! {Ă CĂ©line. Il veut je crois, vous en- tretenir de rhymen qu^il a projette entre vous et moi» 25 CELI19E , vwemeni. Est-ce qu'il aurait changĂ© d'avis? ne mcxachez rien. ALFRED. Il dĂ©sirerait s'assurer si cet hymen tous offrail beaucoup Ăźde clharmes. CELINE , Ă part . Il est dĂ©jĂ convenu de tout avec mon oncle. Haut» Ah ! mon cousin, quelle dĂ©licatesse ! ALFRED, Ă part. Elle tient Ă moi , c'est clair ! Haui^ je ne mĂ©rite pas iju W ait beaucoup d'amour pour moi . . j'ai tant de di-» fauts . CELINE, vivement. Vous ne vous rendez pas justice . ALFRED. Air Vaud, du Premier prix, Je n'ai pas un bon caractĂšre. CELINE. Il est trĂšs'-bon , pardonne2-mpi. ALFRED. Je suis vif. CELINE. Vous ĂȘtes sincĂšre ! ALFRED , Ă part. Rien ne peut lui causer d 'effroi. {haut. J'ai mauvais goĂ»t... "' CELINE , vivement. Erreur extrĂȘme. Vous avez le goĂ»t excellent. ALFRED^ poussĂ© Ă tout. Enfin , ce n'est pas vous que j'aime. CELINE. Mon cousin , vous ĂȘtes charmant ! ALFRED , Ă©tonné» Vous dites i^. . . je ne vous comprends pas. CELINE. Ne voulez-rous pas Ă©pousiT madame de Blainyille ? ALFRED. ^ Sans doate* CĂLINE y vivement. Moi alors , j'Ă©pouse monsieur de Saint-LĂ«on. Cela nous arrange tous les deux. ALFRED. Ah ! cela vous arrange ! je crois que je comprends main- tenant A pari, et ciioi qui prenais tant de peine . . . qui craigiiais . . . son amour lui est Tenu rite. SĂ©rieusement ^ Alfred* 4 26 hĂč-mime. Mais j ^ p^nae âą âą âą Haut, est-ce que Saint-LĂ©on Ă©tait conna de vous P CELINE, vwemeni. Je le croĂźs bien . . . nous nous connaissons beaucoup. ALFRED. Beaucoup f CĂLINE, de mĂȘme. Nous nous sommes vus souvent chez M"*^ de Blainville y Ă Paris. ALFRED y contenant son dĂ©pit. Fort bien ! ^A part, Saint-LĂ©on me trompait, meĂ qqi lui montrais tant de franchise. {Haut,' Ainsi, Saint-LĂ©on vous aime F CĂLINE , vk>ement. A la folie ! . . . vous savez comme il est tranquille ? Eh bien ! quand il a su que M. de Sirval voulait me marier , il Ă©tait aussi pĂ©tulant que vous; il ne parlait dĂ©jĂ que d'Ă©pĂ©es, de pistolets ... il voulait se battre. ALFRED , Ă part. Se battre! . . contre son ami , au lieu de lui tout avouer. CĂLINE. Jugez si nous avons Ă©tĂ© contens quand vous-mĂȘme vous lui avez ofTerf âą . . Je vous assure que nous avons bien priĂ© madame de Blainville de ne pas vous refuser, et c'est Ă notre sollicitation ... ALFRED. ^ *^i^ Vraiment Ăź* ^ part, J'Ă©tais jouĂ© I^f»*^ CĂLINE. ^ifS^ Mais grĂące Ă vous , puisque notre oncle change d'avis , nous voilĂ tous heureux ! ĂKse vous convient bien mieux que-moi , elle est veuve . . . vous ĂȘtes un mauvais sojet. r^^ ALFRED. Un mauvais sujet.'* CĂUNE. Oui , ce n'est pas une ajure! . âą âą on dit que les femmes les prĂ©fĂšrent aux autres? ALFRED. Et qui vous a dit que j'Ă©tais un mauvais sujet? CĂLINE. Elise, vous voyez bien que vous lui convenez Ă tous Ă©gards ! elle me l'a Ă©crit mĂȘme . . . ALIBÂŁ]>. Elise! CĂUNE , lui remettant une lettre, Tftneft ; Usez, plut6t. 27 ALFRED. Voyons doDc, {^Usant. Ma chĂšre CĂ©line, je connais » celui que voire oncle vous destine. CĂUNE. Passez y passez, mauvais sujet est au bas de la page. ALFRED, plus vite, » Je ne vous donnerai point de conseils. Je me bornerai » h vous dire quel est son caractĂšre . . . c'est bien le plus » franc Ă©tourdi. . . CĂLINE. C'est lĂ que ça commence. ALFRED^ continuant. p La tĂȘte la plus lĂ©gĂšre que Ton puisse rencontrer. ⹠⹠» enfin c 'est ce qu'on appelle un mauvais sujet ! » {ĂŻli*arrĂȘte, Un mauvais sujet! CĂLINE. Vous voyez que je ne mentais pas . . . ALFRED. Je ne sais pas en vĂ©ritĂ© oĂč ils ont tous pris cette idĂ©e-lĂ ? CĂLINE, Ă part. Je crois que cela le fĂąche, {Ă Alfred. Puisque ce n'est pas une injure . âą . mais lisez encore , je vous prie . . âą ALFRED^ açec dĂ©pit. Je m'en garderai bien , un mauvais sujet... Ă part. on ne peut pas ainier un homme dont on fait in pareil portrai^ 1 On ne voulait donc que rompre mon hymen avec CĂ©line , et me refuser aprĂšs. . . Ah ! madame de Blainville, je me ven- germai de vous et de Saint-LĂ©on ! CĂLINE. Vous en avez assez vu , mon cousin , rendez- moi la lettre. ALFRED. Non , je la . garde ... la tĂȘte la plus lĂ©gĂšre . . . c'est me calomnier. . . et. . . oui, ma rĂ©solution est prise. CELINE , oQec inquiĂ©tude. Que dites-vous ? ALFRED. Ce que je dis , CĂ©line ?. . que je vous aime, que je vous adore. CĂLIl^Ă. Yons m'effrayez . . . est-ce sĂ©rieusement f 28 AI>FIIE2>. Air du Pot de fleurs. Oui y CĂ©line , je vous Ă©pouse f CĂLINE. Mon cousin , que dites-vous la 7" ALFRED. D'Ă©ti*e Ă vous mon Ăąme est jalouse. CĂLINE. Ne parlez pas comme cela. ALFRED. AVez-vous peur de mon langage , Quand je brĂ»le pour vos appas? CĂLINE. Oh ! lorsque vous ne brĂ»liez pas , Vous me plaisiez bien davantage ! Toui-Ă -Ilieure, vous ne parliez qae d'Elise? ALFRED. De madame de Blainville ? . âą . elle tous a peat-Ă©tre dit qae je TaĂźmais i CĂLIKE. Oui, mon cousin. ALFREB. Rassurez-vous , CĂ©line , elle s'est mĂ©prise . . . elle est , j'en conviens, aimable, jolie, mais lĂ©gĂšre, Ă©tourdie, folle, croquette, avide d'hommages, et prenant souvent pour un sentiment profond , un simple mot de politesse et de ga- lanterie. . . {Ă part. Ce portrait-lĂ vaut bien le sien, {haut,^ nous serions fort mal ensemble. . . pour faire un bon mĂ©^ nage, il ne faut unir que deux caractĂšres opposĂ©s âą âą .voilĂ pourquoi je vous Ă©pouse. CĂLIKE. Yous ne raisonnez pas bien. . . ALFRED. J'ai comptĂ© sur vous pour me donner de la sagesse. CĂLIKE. Air de V AngĂ©lus, r^on , non ,' je ne pourrai jamais Vous mettre la sagesse en tĂȘte / Regardez-moi , je me connais ^ Pour cela je ne suis pas faite. Il faut avoir grave maintien , Il faut ĂȘtre d un certain Ăąge ; J'en suis bien sĂ»re , je n'ai rien l>e ce qu'il faut pour rendre sage. ALFRED. Te veux toujours essayer. {Tirant sa montre.^ Mais Tdyeai *9 dĂ©jĂ trois beures, et Ă cinq nous signons. âą . C 29 CĂLINE. Quoi ! mon cousin , vous voudriez rĂ©ellement* ALFRED. TĂŻ'en doutez pas , CĂ©line . . . CĂLINE, vhemerUĂ© Je ne vous aurais jamais cru si entĂȘtĂ©. ^ part. AUona tout conter Ă Elise ! . . {Haut. Que va dire madame de Blain- âŒiile P il n'y a qu'elle qui m'inquiĂšte. . . parce que moi, si je ue puis pas faire autrement , il faudra bien que je sois TOtre femme. . . Mais elle , qui comptait sur vous !. . . ce sera moi. . . Adieu, mon cousin! C'est trĂšs-mal Ă vous! {Elle sort. SCĂNE IX. ALFRED, seul. Elle n^est pas cont tifrend ma vengeance encore plus excusable Taffront que vous faites k ma cousine.. âą ALFRED. C'est bon ! c'est bon ! .. . Tu n'as sans doute rien de ce qui est nĂ©cessaire y moi , j'ai lĂ haut des pistolets de Lepage , âąt des Ă©pĂ©es, tu m'en diras ton avis.*^ SAINT-LEON, Ă part. Quelle tĂȘte 1 ALFEED. Un mariage... un duel. âą . Ah ? je m'Ă©tais bien dit que tous les- Ă©vĂ©nemens de cette journĂ©e seraient heureiK i Air FaudeviUe dĂšs Scythes. Non, tu ne peux coDceroir, je te jure. Ce Qu'aujourd'hui tu fais pour mon bonheur! Je dĂ©sirais sĂ©duire ma future; Et ce duel va m'assurer son cĆur. J'aurais sans doutĂ© obtenu sa tendresse , Mais franchement id, e ravoueiaĂź. Cela manouait pour combler mon ivresse; Un coup aĂ©pĂ©e... et je suis adorĂ© Je viens te diercher djms l'instant. JZ soH. SCĂNE XII. SAINT-LEON, M DE BLAINVILLE, CELINE. !!âą iE BLAINYILLE. HĂ© bien ? SAINT-LEOK. J'ai rempli vos intentions; et il est allĂ© chercher des Ă©pĂ©es. M» DE BLAINYILLE. A merveille 1 CEUNE . Mais s'ils allaient se battre T Mâą DE BLAINVILLE. Ils ne se battront pas. SAINT-LEON. Il a pris ma proposition tout Ă /ait au sĂ©rieux. 36 C'est Ă moi d^arranger ceU^ afiake. SAUĂŻT-LEON. Vous voulez Ă©ire mon tĂ©moin ? M"» iE BLAINVILLE. Je fais mieux . . je prends votre place ! Qaoi!... M"*^ DE BL AIN VILLE. Relirez-^vous . . . CĂ©line enĂ©oe-le . . . ftAiKT4ÂŁ0N. Mais etoĂȘstt laiit-i pie ... M" DE Un mot de plus et non seulement vous ne vous battez pas avec Alfred , inais vous n'Ă©povsfes pas CĂ©tim, SAIKT-LEON. ' Je suis muet. C^est bien beuri»i; I Air lorsque j*ai mtpana^ng. En vaf n pour k confbmdne n patdefa tes Inut» Elfe a tout ce qu'il faut , Je çr^is, poului t^^fojadre. Lui rĂ«poiiarl Au rendez-vous l44SQn4-la, retĂźq»s-9ep0. Au rendez-vous Elle ris^ bĂź^n niions ^e vous, JENStiMBLE, M"? ^^ Envain pour me confondre tl parlera bien baĂ»t ; Car j'ai tout ce cpi'il faut , Je crois , pour bn rĂ©pondre Lui rĂ«pondrç ? Au reodez-vous Je ne crains rien entre nou^ Av ren^çz-vçu^ Oui , je risque bien moins que vous! SAINT-LĂO». Envain pour Igi co^ondre U p^JĂȘra bien baut» nie a tout ce qn'ii ÂŁkui t iWrage qui tA'i'btWùée , Demander satisfaction* ALFRKD^ se remettant Un instant... sur votre prĂ©sence. J'Ă©tais loin de compter ici ; Je dois changer mes moyens de iMense , Puisque j'ai changĂ© d'ennemi. ^IlposeiesĂ©pees surun/Ă uteitS. 3 H"* DÂŁ BLAimriLLB. Je ne toos demande pas d'ĂȘtre galant. . . jeToas demande 4rĂ©tre franc efe d'abord^ Alfred, dites-moi ce qui toos as» fort irritĂ© contre Saint-LĂ©on*. ALFBJU. Ge qui m^a si fort irritĂ© ? M" DE BLAlNVllXB, Qffec douceur. Oui, dites. . . ALFRED> s'auritanff Ă part» Cette voix, ce regard, m'ont dĂ©jĂ tout dĂ©concertĂ©... allons donc du courage ; Haut et gaiment moi , TĂ©tais de rhumeur la plus agrĂ©able ! c'est votre cousin qoi a le carac- tĂšre mal fait. . . il se fĂąche parce que j'aime CĂ©line, M" DE BLAimmiXE , doucement. Vous ne dites pas la vĂ©ritĂ©. ALFRED, virement* Je vous rĂ©ponds. âą âą . M» DE BLAiSTiIXB ^ de mĂȘme. Cela ne se peut pas. . ALFRED-, vwemeat^ Et pourquoi , s'il vous platt F lA^^ DE BLAINYILLE, dSsiRĂne.. Parce que vous m'aimez toujours. ALFRED , plus virement. Parce que je vous aime toujours* âą âą moiT M» DE BLAiNTiLLE, tronqutHement. Oui , monsieur ALFRED. âąCelui-lĂ est fort , par exemple . âą âą ^ part. Je voudrai» pourtant bien la dissuader. Air Non, non, non ma- niĂšce, vous n'aimez pas. âą âą âą - Soutenir que je vous prĂ©fĂšre ! Ah ! je ne puis vous concevoir ? Je vous assure le contraire ^ Je dois , j'espĂšre, le savçir ? 39 t^VLĂ 701IS , croire encore me plaire j Y songer me met en colĂšre. . . fibidame, craignez ma fureur! ^ amd. DB BLAINYILLE , auec cabne et tgentiUesse en le regardant. Non, vous ne me faites pas peur. irLPSSD. MĂȘme air. Parce que je yous ai chĂ©rie , La regardant avec tendresse. Que je vous yois ay ec plais ir , . Tous pensez encor je parie , Quje mon amour va revenir ; Vous croyez sĂ©duire mon Ăąme. EUse prend F air le plus doux possible^ Avec cet air plein de douceur , Wii^ement J'aime CĂ©line , elle m'enflame... Je vais l'Ă©pouser. Mad. DE BLAiNviLL^ , le retenant vivement, Ab! monsieur... Jivec calme. Non, vous ne me faites pas peur ! ALFRED. Mais, madame, Ă Vous entendre. M"^ DE BLAINYILLE, sans prendre garde Ă ce gu'il dit. Gomment poarriez vous vous excuser ? rĂ©pondez ALFRED , a pari, la regardant. Elle mUnterroge comme an coupable. Haut, purement. HĂ© bien! puisque vous voulez une explication , voyons, rĂ©capitulons. H*> DE BLAINYILLE. . RĂ©capitulons ALFRED. Ce matin j^avais consenti Ă Ă©pouser CĂ©line. . . f apprends Ăue vous ĂȘtes veuve , que je vais vous voir . . je renonce Ă lĂ©line , Ă sa fortune , au risque de m'attirer le courroux de mon onde. . . Saint-LĂ©on se prĂ©sente Ă moi ; je lui pro- pose de me remplacer. . . et lui^ loin de rĂ©pondre k mai franchisse .... 46 MâąÂ» DE BLMIVVILLĂ , SOuriant Je comprends Ă prĂ©sent tos griefs contre SaĂźnt-LĂ©oD. ALFRÂŁD, vwemeni. Et vous , madame ! M» DE BEAIUVILLE. Oui f parlons de moi. ALFHED. Le portrait qae vous avez tracĂ© de mon caractĂšre k votre }eane amie y est-il fait poar me Ă©omier ne Haute idĂ©e de votre opinion sur mon compte. . . et si quelques erreurs de jeunesse, quelques Ă©tonrderies ta^ont valu utie rĂ©putation que j'ai Tamour-propre de croire usurpĂ©e, Ă©tait-ce une raison pour appeler sur moi FtndiffĂ©renee ou le mĂ©pris d^one femme destinĂ©e Ă porter mon r^ota; et cette lettre que CĂ©- line m'a remise elle-mĂ©nfte ?.âąâą// ^* moatre la lettrt* y W^^ DE BLAINVJLLE, d0ec le pHis groTid calme. CĂ©line?. . . c^est doiilc lĂ . . . et vous Favefe'-yoos lue toute entiĂšre P..» ALFRED. f Oui, madame âą . âą M DE BL A IN VILLE. Et VOUS n'ĂȘtes pas satisfait ? vous Ctes difficile ! ALFRED. Difficile ! . . . ail ! nar exemple ; le^ Ă©pĂźthĂ©tes dont vous voidi» bwn i»Y gral>bcr, dent amans vouis ÂŁifkbĂźt , et piĂź'aiisai dlssiinulĂ©e que coquette , vous vouliez seulement les ser\ Ăźr , et se poiM vous engager! . . . M"* DE BLAINYILLE, aprĂšs aooĂč' mouoementf rtprĂ©" prenant le mĂȘme calme. Et vous Pavez sans doul^ bien iMĂ©^tĂ©e celte lettre* que vous me prĂ©sentez comme utf acte d'accusatioir. ALFRED, la dĂ©pliant. Cqc qw.'eUe renferme est tr>Ăšs-ui , vraiment son malheur m*alflige. VOLF , aifec humeur. Je r crois ; car chacun attest*rait 8 ah. tous ceux cjue monsieur oblige prend un trĂšs-fort intĂ©rĂȘt bis! {A part^ Ymgt^nq pour cent ! MVLLER. CVst vrai!., mdls je "dois me faire violence; je suis crĂ©ancier, la dçtle est en bonne et dae forme, et j'ai besoin de rentrer dans tous, mes fonds. WOLF. Oai , vos fonds ! vous les lui avez laissĂ©s tant qae roas les avez crus en sĂ»retĂ©. MULLEa, Sans doute. ^ WOLF. Et maintenant que la faillite d'an de ses amis mine l'Ă©tablissement de Schmidt , voas les lui retirez. MULLER. Comme de raison âą WOLF. Ma foi , M. Muller , permettez-moi de vous le dire , pour an homme riche comme vous , ce n'est pas bien. MULLER. Un homme riche ! ils n'ont que ça Ă vous dire. . . Je le sais bien , que je suis riche . . . c'est prĂ©cisĂ©ment parce que je suis riche que j'ai plus besoin d'argent qu'un autre . . . Ta me regardes.^. . eh! certainement; si j 'Ă©tais pauvre , je ma- rierais mon fils Frederick sans bourse dĂ©lier ; il prendrait la premiĂšre fille qui lui donnerait dans l'Ćil, et je le lais- s'erais faire.. . Mais malheureusement , je suis riche , comme ta dis^, et j'ai dĂ», en bon pĂšre, lui trouver nn Ă©tablissement sortable , le forcer, pour son bonheur, Ă Ă©pouser lĂ i fille de Mv Mindau, premier conseiller dĂ© cette ville, qui nous honore infiniment en consentant Ă s'allier Ă nous âą . . De lĂ des dĂ©penses , des frais extraordinaires , une dot Ă fournir.. âą enfin, fe me -ruine; voilĂ ce -que c'e^t que d'ĂȘtre riche. . . Ta vois bien que je ne peux pas faire autrement que de saisir le forgeron . . . D'ailleurs ^ ip^ii IrĂ v^ille , il aoi^ bien- tĂŽt rĂ©parĂ© ses pertes. 5 WOLF. n n'ea a pas la force , accablĂ© de chagrins comme il Test. HULLER. Propos de parcsseaz ! Ăir ; Un homme pour faire^ un tabloMà » Le bien ne vient pas en dormant ^ Quoiqu'on dise le vieil adage , De rhomme actif et diligent Les richesses sont le* partage-. En subissant son chĂątiment , La paresse a tort de se plaindre , Car elle va si lentement Que la misĂšre doit l'atteindre. &tV. WOLP. iTenez^ M. le greffier , votre duretĂ© me.ÂŁait tant de mal» que si M. le bourguemesire n^Ă©tail pas absent de la ville. . âą U e^t bon^ Inil MUIXEE. Faible, platAtil Ă©coute toutes vos dolĂ©ances. WOLF. C'est votre sapĂ©rieor , et je sois bien sur qu'il ne souf- firiralt pas. .âą VUIXER. . Ah! tu me menaces âą . âą eh bien! ÂŁus attention Ă ceci. {Il Ăčre sa montre, Si, dans une heure » je n'ai pas mon argent, saisie rĂ©elle, exĂ©cution du mobilier et vente Ă TenchĂšre. Adieu. WOLF. M. Huiler , de grĂące ! ' MULLEn, afec beaucovp de hauteur. Mon , non ^ dans une beure. WOLF. > âą * Air Vaud. de- PĂčUchineUe sans le savoir. Allons y monsieur y un peu de patience , Du pauvre Schmidt ne perdez pas TĂ«tat ; Tous d^vez de la bontĂ© , de Findulgcnce , * Vous l'prĂ«sentez ici noi' magistrat ! MULLEa. Cessez , mon cher, ces plaintes indiscrttttes^ Et de rigueur ne m'accusez pas , moi ; ~ La loi prescrit qu'on acquitte ses dettes , ÂŁt je dois faire exĂ©cuter U loi. 6 ' JTai bien assez nMnlri de psrtĂźeiiee ; Je f ^is , 4'svUws , çQBtiaiitt 991V lioii 1^ j Enyers les lois , scsfect, obĂ©issance , tmsemble* i Cest le premier devoir d* w 'fffgiyt*t, WOLF. MĂ dkrsoH. % Mais voye^ qadle daretĂ« ! n^dlrait-on pas que c'est qnenq' zan de rben hugĂ© , ce moBftiear le greffier ! Cependant ^ si l'im âŹm coit lĂ©s Wi^s/ 'ft^sf qiie le i^ Ăš'oo paysan, Ăšvoi nlĂȘAnie^f Ă«^iiV^ fĂ©s qu'Ăźl y' al^^ B»aà ça. Moi aossi, Ăź'suis fils d'an paysan et j^n^en sais pasr phis fier j vais YoilĂ comme ils sont ton» , ee» paryenos. Air Ăąe Marianne. * Produit r mĂȘm' effet qii' sur nous V yiii^ Ăa leur cause uo ^$pĂšc' d'ivresse' \ Qw ^V la*ijhjĂ©moir'i5ouus attend ^ Ăt qi^e d^ noi^e uĂŽtellerie Itoqsiev^rle greffier soit conU^ti QqĂš tou^ Soit k son goĂ»t D'ĂȘtre gastronome il se pique y Une telle pratique Doit mettre ^n renom La maison* iPM9tdqr^^j4i dtc^* âș, j En tout vous serez onĂ«ie , Madam' ^ nous parton»4i l'instant f. Allez y de votre n^elleiie ĂfoxĂąiĂ©ur Muller sera content Les garfons iorĂemt. âą HABiptpL, wr frit?. ... ....., Cost que, voyez Vous, /M. lĂ© greffier dnne dtijoiird'htif HP repas magmi^^e^ ^t ç'ei^t nous mii soinn\es charg^f de ßé foarnĂźr. ' ' '' ^ ' '/ \ / Et le greffier 4pit ay w h prĂ©fj^repç. ftqfiup jp^ ipyr^ lyi'- chand dont le vaisseau a^Clitliii^nĂąufraga en entrant dans Je ne dis pas cela , , .f ^\^ 4iish 0J^t jm^ devoirs envers les voyageoysf ; loyis je dois mettre tons mes soins Ă bien exĂ©cultp ic» Qisdm^ ^ oL teig^ffifr f ^'^ ua * * * "Ăźi ';j '.. repa» de fiaiiçaillci qtii bientĂŽt sera inĂTi d^an repas de noces. HAKBEL. Qtti f c'est l'usage, la signature du contrat aprĂšs un cr*- cellent dĂźner. âą âą deux familles qui se livrent mutuellement leurs enfans, boisent ensemble le rin da marcbĂ©. 'm» fritz^ C'est un mariage qui fait du bruit t le fils du greffier avec la fille de M. Mindau, premier conseiller de cette ville. . âą haubbl* Diable ! lĂ© greffier est donc noble , ou tout au moins d^une bien ancienne bourgeoisie ; car, autant qu'il m^en souvient , la iamille Mindau est d'une fiertĂ©!. âą M"> FBITZ. Monsieur , monsieur , ces choses-lĂ ne pas ; tout ce que je sais , c'est que M. le Greffier est fort ricne et paie fort bien ses fournisseurs. . . Mais qu^ a*t»il pour votre service F est-ce votre dĂ©jeAner que vous dĂ©sirez ?.. Je vais moi-mĂȘme vous servir une petite collation et du meil- leur vin > {nĂ©s fruits me spfiĂ ront. / M" FBlTZ. Tous serez servi dans l'instant A/odSome Priiz rentre dans ĂŻa maison y reoient presque âŹl pose sur la table, la lierre et lesJruUs»^ . BĂKOEii, Ă part. Cette femme Jh'indiquera peut-ĂȘtre ce que je cherche. Hotf/* Dites-ipioĂź^. madame; connaissez- vous, dans cette TĂlle» un brave homme nommĂ© Schmidt? mme FEITZ. Un brave homme du nom de Schmidt ? ce ne peut ĂȘtre que mon voisin le forgeron. HANDEL. Oui; il Ă©tait' forgeron lorsque je le onnns* M» FRITZ. * n a jquittĂ© son faubourg pour venir s'Ă©tablir en fece Ă t cette auberge ; ses affaires ont d'abord prospĂ©rĂ© , mais elles Tont mal depuis quelques jours* HANBEL. Ce que vous m'annoncez lĂ m'afflige. 9 H"* FRITZ. Ajoutez k cela des chagrins domestiqaes... Tout le monde le plaint, car tout le monde Taime c'est le meilleur pĂšre de famille et le cĆur le plas franc de tout Hambourg. . . 'le connaissez-vous beaucoup ? HANDEL. Je ne l'ai yu qu'une fois , il y a trente ans. Air J'en guette un petit de mon dge» Sans que mon Ăąme en soit Ă«mue , Je ne puis encore aujourd'hui âą Me rappeller cette entrevue , Oh Schmidt m'accorda son appui ; Ma main pressait sa main chĂ©rie , Il me bĂ«nit en me quittant.,. Je ne l'avais vu qu'un instant , J'iĂ©tais son ami pour la vie ! bis, M» FRITZ. VoilĂ mie Ă ingnliĂšre ĂčlçoĂč de faire connaissance ! HANOEIi, Encore ce verre de bierret. . âą que je boive Ă la santĂ© de Schmidt avant d'aller le trouver. M" FaiTZ. Et moi , je retourne k mes aCEaires. {Reoenani, Ah ! Monsieur. . âą Air du Vaud, de Nicaise. Sur ce que j' vous ai conte , Avec Schmidt eardez V silence Quand on le piaint . on l'offense ^ ' > Car rien n'Ă«gal' sa nertĂ«. {pis. toANOiEL , Ă part* La pitiĂ« doit TofTenser , - ^ Je conçois qu'il la rejette ; ' Mais je viens payer ma dette ' ^ Pourra-t-il me repousser ? ^ 'Sur tout ce qu'on m'a conte , [Je carderai le silence ; Ensemble. lĂ9 , . Laissez-mqi , PisJ I Doit-on ^ ilaindre, et ^b mf^9 W^ j'f ne voudrais pas le croire ; j'aioie mieux me persuader que too^ \^ tarif appartieunent Ă sa^ famiUe^ KU, 4a ^^^^t de çeu,ç. yiile , U est ^^ucpup.^rd^lJRia de ipoi pai^" la j'aurais dĂ» y penser aya^t qu'il pĂź^tt ua \s^ ei^^rç^qp g^Qj^ cĆur. C'est lui qui aurait dĂ» y ion^per, s'il avait Ă©tĂ© gĂ©nĂ©reux. MARIE. Oh! ne l'accusez pas; soi\ Ăąme çst no[lç e bj^llç; il croyait sans demie pouvoir rĂ©sister Ă sa famille , Idrisqu^fl-me fit quitter il y ^ trojs jour^ la dcimĂšurç paternelle, pquf* me rendre Ă sa liiĂ ison de campagne , un hymen secret devait poji3 u^Ăźr^ . il Ă©tait absenl lorsque j arrivai, deux jours s^Ă©- coulĂšreni dans Valienle et dan^ tes larmes , jç demandais eti vain la cause de 'ce fatal retard' tout se taisait autoii\c'diĂ©mo7, enfin , le hasard fit tomber entre mes mains une lettre qui yai Ă©tait adressĂ©e par son pĂšre ^ et qui me rĂ©vĂ©la toute l'Ă©teli- duc de mon ipforlinç il se marie , monsieur^ ses ç^rens l'ont exigĂ©. qAroEL. A 12 MAHIE. n craignait d'enconrirla colĂšre de son pĂšre, et je te sens, c^est le pins grand des malheurs. âą, Que faire maintenante que devenir? Je yeux me prĂ©senter dans quelque atelier , {demander de Touvrage ; je sais traraĂźller , monsieur , Ă©las ! c'est le seul parti qut me reste ! Air Faud. de Nous irons Ă Paris ^ Puis-je revenir chez mon pĂ«re ? Puis-je reparaĂźtre a ses yeux ? Braver sa terrihie colĂšre?.. , INon, jamais; fuyons de ces lieux. Ah ! pour toujours Ă©vitons sa prĂ©senrej^ Pour son repos , pour son bonheur ; Il supportera mon absence. âą âą Pourrait-il voir mon dĂ©shonneur ! {hts. HĂĂ9DEL. Vous avez tort, il faut revoir votre pĂšre, vous n'ĂȘtes pas encore coupable , vous le deviendriez si vous le priviez de l'appoi de sles vieux jours. marie; Son courroux n'est pas seul ce qnr m 'afflige, plĂšuranfjf^ Ma fuite, son motif peut-ĂȘtre , sont dĂ©jĂ connus ; l'estime da monde est Ă jamais perdue pour moi f HANDEL, aprĂšs un instant de rĂ©flexion. Quel est le nom du greffier? MARIE. Muller. ^ - - HAUDEL , trĂšs^surpns^ \ Muller! MuUer... il est riche, m'avez-vousdit T MARIE. HĂ©las ! oui, sa richesse fait sa fiertĂ© et mon malheur. HAUDEL. Cet obstacle n'est peut-ĂȘtre pas insurmontable Je verrai monsieur Muller , je verrai la famille Mindau. ^ ^ MARIE. Vous les connaissez ? HANDEL. Je crois les avoir vus dans ma jeunesse . âą oui , j^iraĂźtron- ver Muller et f espĂšre âą âą âą . ^ MARIE. Ah ! je vous en prie » t&chez de ne pas l'irriter. Si tous i3 rendiex son fils malheureux k cause de mol , je ne me le par- donnerais jamais. HANDEli. Fiez-vouA Ă ma prudence , il appelle. Madame rh6tessc! SCENE VI. Les PrĂ©cĂ©dĂ©es, M" FRITZ. , M" FRITZ. Qn^y-4 t-il , monsieur P BANDEL. Prenez-soĂźn de mademoiselle, conduises U^ dans voire apparlement ^ et attendez que ... ine FRITZ , Pinterrompani. Je ne me trompe pas! c^est mademoiselle Marie , fille du voisin Schmidl ! HANBEL. La fille de Schmidt 1 . M» FRIFZ. Oui monsieur f du brave homme dont nous parlions tout- a>rheure ^Ă Marie. Yous ĂȘtes donc enfin de retour! par quelle aventure ? BANDEL. Vous le saurez ; ne dites Ă personne que mademoiselle est sous votre garde et amenez-la chez son pĂšre dĂšs que je vous le ferai dire. MwĂš FRITZ. Il suffit, monsieur I {'Ă pari. voilĂ un "Ă©vĂ©nement bien singulier, d'oĂč cet Ăštrangerconn a tt-il Marie ?Aaii/. Venez, ' mademoiselle, vous paraissez abaque , souffrante, appuyez- vous sur moi. Air Berce , berce , douce espĂ©rance. Uad. FBITZ. Aux soins que votre sort rĂ©clame Je veux veiller avec ardeuf âą MAHffi. Tant de bontĂ© touche mon Ăąme , . . Dois^Ăźe croire encore au bonheur ? C 12 MAHIE. n craignait d'enconrirla colĂšre de son pĂšre, et je te seasf c^est le pins grand des malheurs. âą, Que faire maintenante que devenir? Je yeux me prĂ©senter dans quelque atelier , {demander de l'ouvrage ; je sais travailler , monsieur , Ă©las ! c'est le seul parti qm me reste ! Air yaud. de Nous irons Ă Paris.. Puis- je revenir chez mon pĂšre ? PĂčis-je reparaĂźtre a ses yeux ? Braver sa terrihie colĂšre ?.. , INoUy jamais ; fuyons de ces lieux. Ah ! pour toujours Ă©vitons sa prĂ©sence a, Pour son repos , pour son bonheur ; Il supportera mon absence. âą . Pourrait-il voir mon dĂ©ijhonneur ! {pis. HĂĂ9DEL. Vous avez tort, il faut revoir votre pĂšre, vous n'ĂȘtes pas encore coupable , vous le deviendriez si vous le priviez de l'appai de ses vieux jours. marie; Son courroux n'est pas seul ce qui m'afflige. plĂšttrant\ Ma fuite, son motif peut-ĂȘtre , sont dĂ©jĂ connus ; l'estime da monde est Ă jamais perdue pour moi f HANDEL, aprĂšs un instant de rĂ©flexion» Quel est le nom du greffier? MARIE. Moller. ^ âą - HAUDEL , trĂšs-surpns^ \ Moller! MoUer... il est riche, m'avez-vousditT MARIE. HĂ©las ! oui, sa richesse fait sa fiertĂ© et mon malheur. HAUDEL. Cet obstacle n'est peut-ĂȘtre pas insurmontable Je yerrai monsieur Mnller , je verrai la famille Mindau. "^ ^ MARlÂŁ Vous les connaissez ? HANDEL. Je crois les avoir vus dans ma jeunesse . âą oui , firaitroii- ver Moller et j'espĂšre âą âą âą . ^ MARIE. Ah ! je vous en prie » t&chez de ne pas l'irriter. Si youi 3 rendiex son fils malheureux k cause de moi , je ne me le par- donnerais jamais. HANDEl.. Fiez-vouA Ă ma prudence , il appelle. Madame rhĂŽtessc! SCENE VI. Les PrĂ©cĂ©dĂ©es , M» FRITZ. , Mâą FRITZ. Qn*y-4 t-il , monsieur P HAUDEL. Prenez-soin de mademoiselle, conduisez 1^^ dans voire apparlement ^ et attendez fae ... tee FRITZ j PinUrrompant Je ne me trompe pas! c^est mademoiselle Marie, fille du voisin Schmidl ! HANDEL. La fille de Schmidt 1 M" FRlFZ. Oui monsieur f du brave homme dont nous parlions tout- a>rheure Ă Marie, Yous ĂȘtes donc enfin de retour ! par quelle aventure ? BĂI7DEL. Vous le saurez ; ne dites Ă personne que mademoiselle est sous votre garde et amenez-la chez son pĂšre dĂšs que je vous le ferai dire. XmĂš FRITZ. Il suffit, monsieur! {'Ă part. voilĂ un 'Ă©vĂ©nement bien singalier, d'oĂč cet Ă©tranger connatt-il Marie P^aii/. Venez, ' mademoiselle , vous paraissez aba^^e , souffrante, appuyez- vous sur moi. Air Berce , berce , douce espĂ©rance. Mad. FBITZ. Aux soins que votre sort rĂ«clame Je veux veiller avec ardeur. MAHf&. Tant de bontĂ© touche mon Ăąme , . Dols^Ăźe croire encore au bonheur ? *4 Destin prospĂšre , ah ! je te remercie ! Oui , ebĂšrc enfant > jĂ© veillerai sur toi ; Ă paYt " Je pourrai faire aujourd'hui pour MarĂźe Ce que y jadis , son pĂšre a fait pour moi. / Mad. FRITZ et HĂNDEL. / Aux soins que votre sort rĂ©clame l J^ viBulc veiller avec aMeur ; 1 A FespĂ«ranee ouvrez votre Ăąme , F s bis /Pour vous renaĂźtra le bonheur. A MARIE. 1 Aux soins qu'Ăźc^ mon sort rĂ©clame , flfl va veiller avec ardeur I Tant de bontĂ© touche mon Ăąme... xDois-je croire encore au bonheur ? SCENE TH. MULLER, UN HUISSIER, RECORS. I ta toLEH y 7n&nĂčwĂźt h ma&on Ă©e Schmidi* C'est ici , messieurs, c^est ici monsiear Hiuissier; Theare est Ă©coalĂ©e , je tiens ma promesse; il faut toujours remplir ses engagemens avec exactitude , envers ses dĂ©biteurs comme envers ses crĂ©anciers. ExĂ©cutez ta sentence que vous portez.. Entrez, 'entrez. Air ». ÂŁeff. revenants. AHes rĂšmjlir , ' HiesĂą^urs y votre mmistĂšre , 4 Allet saisir ^ La maison Du forgeron. LES REGĂAS. Il faut rempK„ Ici notre miiiistĂšre . niaut saisir 6itf} * La maison Du forgeron. JBk entrent. iS % \ scĂ m viii^ MULLER , seu^ Suite de taĂźr. Car^ dans leur humeur grossi^y Ces artisans , Peu forts stir le droit dĂ©^'géïis. MĂ©connaissant Mon rang Ek mon caractĂšre , A itt'e^ dĂ«pensu-. On enteiid de^ ciis dans ta maiso/t^ Yivent les hommes prudeus 1 SCĂNE H* L'HUISSIER et les RECORS sĂ©rient de la forge pour^ MMMS par Wdf et ks garons. MuUer se tient Ă VĂ©oflrt. hes Reeors rppittment U^r ckĆurm LES GAaĂ0N5. SuĂźtĂš MĂŻgar^BĂ i?^!WiĂąte&-i-voiMif a^cttitars P MCMltear!vkti..;.!i>?,l ..,. -d ... »Mfi'i> .' . . FREDERICK. . Marie ! âą WOLF. Non , mais son adresse , ou Ă -peu prĂšs. J'ait tant furetĂ©, tant cherchĂ© dans tous les coins et recoin^de sa chambre, que j'ai enfin trouvĂ© ce chiffon de papier^ qui n'est rien moins qu'une lettre de... // * ^arrĂȘte Ă©tonnĂ© h la vue dĂ© Frederick. FRBOĂRiCK , Ă pari. Ma lettre! WOLF, h part. Tiens! monsieur Frederick est ici! ScHMIDT. Donne. WOLF. Je sais pas trop si je dois devant monsieur... . SCfiMlDT. ' Il connaĂźt mon infortune \ il veut la soulager. WOLF. ' Ah! s'il le veut, il le peut mieux ^quc personne , Ă coup sĂ»r. y 24 Ăźl me l'a promis, et cette lettre pourra dirĂźffer nos dĂ©mar- ches, ///jĂŻ. . FREDERICK. Que devenir! Qa^aĂź-je lu ! ! lliomme en qui je plaçais mon dernier es- poir , est son ravisseur ! WOLF , Ă part. Une le savait donc pas?. . . SCHMIBT, TRIOĂ© Air La voix de la patrie, de Wallace. La douleur , la colĂšre . M'agitent tour a tour; Ah ! tout me dĂ©sespĂšre , Tout m'accable en un. jour ! FREDERICK. ' . Sa douleur , sa colĂšre , ' Marie et mon amour. Ah ! tout me de'sespĂšre , Ensemble, , J Tout m'accable en un jour ! WOLP. HĂ©las ! ĂŽ pauvre pĂšre ! O mapieureux amour! ' Ah l tQut le d^spĂšre , . Tout l'accable en un \ouic l SCHMIDT. " ^ Cç billet , qu^on vieç t. de surprendre^ X'invite a sortir de chez moi ; La nuit , ton valet doit lattĂ©ndre ÂŁt la conduire auprĂšs de toi. FREOEAICI^. Ah ! monsiem*, je vo>us en conjure... ** s SCHMIDT. . EspĂšrĂ is^tUy vil sĂ©ducteur , De ton or payer mon injurç ? Rends-moi , cruel , et Marie ot l'honneur f frederi;K'. . ' Un mot encore!'- If Qda cĆur l'adore » . Ici j'implore Votreu pitiĂ©. , .âą., ^ WOLF et SCHMJDT. En vain encore hisj * \ 35 Ta voix j^» implore I Point de pitiĂ© ! FREDERMSK. Dans ma souf&ance » Plus d'espĂ©rance, JPlus de pitiĂ© ! Ensemble l "=""'*^ '» ^o^^' iFuis ^ prĂ©sence. Grains ^ vengeance, " ^Pointde pitiĂ©! . , . ' i'. aCHHiDT, ramenant Frederick sur le devant de' la scĂšne Conduis-moi vers ma fille. FBBDĂBIGK. J'ignore ^uel lieu nous caclie ses pas. SGRmDT. Tu yeux me tromper encore J FRĂDEAICK. GrĂąarras il est parti. L'infĂąme!.. . SCHIllfDT. Yous le traitez d'infĂąme y et que serais-je^ moi, si je tous privais de tout ce qui vous reste? HAIĂDEL. Cet argent est le vĂŽtre. D'ailleurs, je sms jeune encore; {avec intention.' peut-ĂȘtre aussi, ai- je des espĂ©rances. SCHMIDT. Je ne prendrai pas ce portefeuille, je n'en suis pas moins reconnaissant y mais. âą . je ne le prendrai pas. Vous avez des devoirs Ă remplir, vous avez une fille. SCUMIDT, brusquement» Je n'ai plus de fille. Air du p^aud, de Julien. Gomme Fespoir de mes vieux jours , La providenc' m' Tavait doçnĂ©e; J' croyais voir prolonger le cours De cette existenc' fortunĂ©e. HANDEL. Ah ! vous Ă©tiez trop confiant ; Car le bonheur , aux yeux du sage» ÂŁst semblable k l'Ă©clair brillant Que Ton ne voit luire un instant Que pour annoncer un oraga HĂNOEL. Combien devez-vous.^ SCHMIDT. Cinquante mille florins. . c'est tout ce que je possĂšde... Je recommencerai. . . mais depuis que j'ai perdu Marie ^ je n'ai plus de courage. hĂąndel. Ecoutez une proposition , mon vieil ami , permettez que j'arrange vos affaires avec les huissiers. J'aurai, sli le faut, un intĂ©rĂȘt dans vos bĂ©nĂ©fices Ă venir. Faites cela, et je vous promets de vous rendre votre fille. SCHMpT. Quoi! me ramener mon enfant! savez-vous oĂč elle est? 3i ' I HANDEL. ' 'Voolez-vons recevoir l'argent ? .SCHMIDT. QaĂź, k ces conditions. Mais oĂč est Marie? HAKBEL. Patience! je ne dois pas vous le dire encore; mais 9 j'en fais le serment, dans peu je vous l'amĂšnerai. SCHMIDT. Qaoi! ici , dans la maison de son pĂšre! et tous ne me trompez pas Ăź HANBEL. Fiez-vous Ă ma parole. SCENE VII* HANDEL, SCHMIDT, WOLF, M FRlTZ, MARIE. WOLF, en dehors, Not' maĂźtre ! not' mailre ! rĂ©jouissez-voas t SCHMIDT. Quel est ce brait F sçrait-ce ?. . . HANDEL. Du courage , mon ami ! lARIE. Mon pĂšre ! ĂElle tomĂšedans les bras de Schmidt* SCHMIDT. Ma fille ! ma chĂšre Marie ! Air Finale du 1^ acte de LĂ©onide. SCHMIDT. Doux instant, je l'ai revue 1 Plus de regrets , de douleur ! * Ah ! dĂ©jĂ mon, Ăąme Ă©mue S'ouvre Ă Tespoir du bonheur ! MARIE. Ah 1 pardon , pardon , mon pĂšre ! SCHMIDT. ChĂšre enfant , ras5ure-toi ; Tu reviens , et la colĂšre Est dĂ©jĂ bien loin de moi. 'Doux instant , etc. MARIE. Ensemble. ^Doux instant! il m'a reçue ! etc. Had. FR TĂŻ , HANDEL et "WOLF. Doux instant ! il Ta revue ! etc. 3a SCHMIDT . Vembnissant, Ma chĂšre enfant! ^f*- MĂBIE. Ah ! quel bonheur âą' {bis, TOUS. Ah! pour ?^' quel bonheur! Sur un geste de Handei, Af» Fritz et WĂčlfse retĂ ttU. SCĂNE IX, HANDEL, SCHMIDT, MARIE. \ MARIE. / Ne me regardez pas avet cet air de bontĂ© ^ mon pĂšre. . . je ne mĂ©rite pas... SCHMIDT . Comment avez-vous.^u me quitter, Marie? MARIE. Mon pĂšre! - SCHMIDT. Je veux oublier tout ^ ma fille ; mais le rĂąritable , le seul coupable , je saurai Tatteinclre. HANDEL. Le connattriez-yous ? SCHMIDT. N'a-t-il pas eu Tauclace de se prĂ©senter devant moi ? ' M A AIE. Frederick! SCnMIDT. Un monstre viendra dĂ©shonorer ma famille ! J?jrai dans son hĂŽtel , et morblei ! . . . SCĂNE H. Les pRĂcĂpENS, WOLF, L'HUISSIER, les Recors. WOLF, Ă rhuissier. Ah ! pour cette fois , on vons recevra avec plus de plaisir que tantĂŽt. SCHMIDT. Qu'est-ce encore ? WOLF. Ces messieurs^ qui vous^pportent leur quittance. V huissier la remets 33 SCHHiDTi prend l^ main de HandeL Tout est payĂ© ! HANlEL. "Vous sarez nos conditions. Je tous ai renda votre fille.' SGIIMIDT. Il semble que tous soyez envoyĂ© par le ciel pour con- soler le pauvre forgeron. Ăiions , ma fille ! MAEIE» OĂč, mon pĂšre? SCSMIBT. Chez M. Muller, ' MABIE, effrayĂ©e. Grfand Dieu! HAI9DÂŁL, bas Ă PVolf ^orte cette lettre au conseiller Mindau. J'attendis ta rĂ©ponse chez le greffier. WOLF, Ă part. ,Bon I . âą âą il y aura du taj^agĂ© Ă ThĂŽtel , je saurai ce qui se passera.^ FINALE. Air de la Gazza ladra. M4RIE. Ah ! mon pĂšre / dĂ iguez m'entendre , Calmez ce visage irritĂ© l {A part, ^ HĂ©las ! je ne puis me dĂ©fendre De craindre sa tĂ©mĂ©ritĂ©* Ensemble» . * scimiDT. Partons , partent, sans plus attendre , Ne crains pas ma tĂ©mĂ©ritĂ©; Va y je saurai lui faire entendre La plainte d'un pĂšre irritĂ© / HĂRIB. Ah! mon pĂšre ^ daignez m'entendre. Calmez ce yisa^^e irritĂ© ! Ă partJj HĂ©las ! je ne puis me dĂ©fendre De craindre sa tĂ©mĂ©ritĂ© l HANDĂL , Ă Schmidt. A l'hĂŽtel vous allez vous rendre âą Pourquoi ce visage irritĂ© ? Montrez plutĂŽt, pour vous dĂ©iĂšttdr^i Du calme et de la dignitĂ©. Le ForgeroiU 34 LBS EECOR^. Allons , partons > ssns plus attendre , I^os mĂ©moires sovt^equittĂ©s ; . ffous n'avons pluĂź^ rien Ă prĂ©tendre^ ' Recevez nos civilitĂ©s. lES GARĂONS et VfOJF. Partez » partez , sans plus attendre , Votre compte est bien acquittĂ© ; Vous n'avez plus rien a prĂ©tendre y . GrĂące Ă sa gĂ©nĂ©rositĂ© ! Les garçons renvoient les recors ; SchmĂźdt sort avec tiarig f Handel et Wolfse disposent Ă les suivre ; la toile tomhe* V FIN DĂ SECOND ACTB. ACTE TBOISIEME* Le théùtre reprĂ©sente un salon dans Vhotel de M. MĂčUer» Au fond y un çestHule qui laisse aperceiHiir un jardin des portes Ă droite ^ et Ă gauche conduisant Ă V appartement de Muller et Ă celui de Frederick; vne table couverte d'un tapis , des fauteuils y des cartons rangĂ©s sur des tablettes» SCĂNE PBEmĂBE. CĂąRL ,- Valets occapĂ©s Ă dĂ©corer le salon. CHĆUR. Air Ah ! quelle gĂšne / Point de paresse , Qu'avec adresse , Avec zĂšle chacun s'empresse , EtquelafĂ©te Que l'on apprĂȘte A not' maĂźtre fasse honneur, fter. 35 tkVLL f donnant des ordres aut valets, l^iers y ici vous placerez des fleurs ; Ce soir, c'est Ik que nous mettons \ei femmei> Et la fiaĂźcheur et FĂ©clat de ces dames feront pĂąlir leurs brillantes couleurs. CHOBUR. Point de paresse , etc. Les indets sortent* SCĂNE IIo lUNDEL, CARL. Handet pandt au fond; un palet lui fait signe de s^adressĂ©f Ă Cari. > iionjieor le Greffier f CABLf s*apançaiU vers ItandeL Mon mattre- ne tardera {>oiĂ»t Ă rentrei*, MonAĂźenr^ C'est dans une heure que M le Greffier donne us$ audiencei t ai Toaa froulez l'attendre* âą âą HAHBEL. M Frederick Mnller n'est paa ici non plas t cĂąel. Il est dans son appartement, BAia>ÂŁL. Allez Tarertir. CARL. Votre nom, Moosiear ? HANDEL Qu'il vienne ; son intĂ©rĂȘt l'exige^ CARL, Ă part. Qu'il Tienne! quel ton! quel air d'autoritĂ©! PrĂ©venons M» Frederick de cette bisarre visite. HAT^BEL I rappelant CarL Dites-moi, Monsieur Huiler donne dont une fĂȘte au-* jourd'huiP CARL. Sans doute, bal, concert^ souper, pour que chaoĂŻn s'amuse selon son goĂ»t. 36 Ail Lise Ă©pouse. Daose pour les demoiselles , Leurs amans y sont prĂšs d'elles ; Souper pour 1er grands pareus , Bien importuns, nien gourmands t Lorsqu'Ă la fille on en conte. Au concert dort la mamati , Et chacun trouve son. compte Dans les fĂȘtes d1» prĂ©sent. bis.' RANDEL. MĂȘme air. Ce n'est pas Ik Tordinair e ; On a vu mĂȘme , au contraire , De ces concerts tant suivis , . Par une fu^e finis ; Le crĂ©ancier qu'on affronte ^ Dit alors en enrageant On ne trouve pas son compte Dans les fĂȘtes d'Ă prĂ©sent. bis.^ CKKhj Ă part. VoilĂ un Ă ngfĂ»iw personnage, ayec ses rĂ©flexions. hĂąnbel. * ^k El quel tsĂŻ le motif de cette brillante rĂ©union ? CARL. Honsienr maiie son fibs c'est ce soir qui^on signe le contrat DĂšs ce soir? Ă pari. Ah l monsieur Frederick , toqs Ă©lic& indigne d'ĂȘtre aimĂ© de la paavre Marie ! {Cari sort.' SCĂNE III. ^HANDELy seul ^prĂčmenani ses regards sur Vappartement. Quel hnte ! qaelle magnificence I Quand je qvittai Ham- iMNirg I cet kAtd ayait d'antres maĂźtres , moins riches qac le propriĂ©taire actnd ; et c'est aojonrdliai M. MuUeri petit- fib d'un mcAniert dereno greffier... Que de dossiers 9 de Il on taste \ ; et. lors- \ 37 paperasses ! Le cabinet et, s 11 est ' possible 9 oublier Frederick. Air du Billet de loterie. Il me jurait une flamme Ă«temelle A ses discours je crus sans m'aiarmer ; 11 m'abandonne , il devient infidĂšle , Je n'aime plus , je ne veux plus aimer. 4i a* Couplet. Oui , sur mon cĆur Tamour n'a plus dPempire Je hais l'ingrat qui m'avait su charmer; Que disje, hdlas !.. mon cĆur bat , je soupii-e^ Je l'aime encor... je veux toujours l'aimer! SCENE IX. MARIE, FREDERICK., N FBĂBĂRIGK, Ă pari. Mon pĂšre recevra la risite de cet Ă©tranger t qoel qu'en soll rĂ©vĂ©nement Apercevant Marte . Marie l MARIE, surprise* ' FrĂ©dĂ©rkl! FREDERICK. Qaoi! TOUS ici! MARIE 9 açfc QwacitĂ©, C'est bien Involontairement que je vous importune. FREDERICK. ChĂšre Marie , je vous retrouve! ^ MAiVR* Je roulais me taire, m'Ă©loigner et cacher Ă tons les year ma douleur et mon amour.. . " ' ^ FREDERICK. Aariez-vous pu douter du miei^, Marie ? MARIE, soupirant,, HĂ©lat! FREDERICK. On V008 a dit qu'un antre hymen... MARIE, Vinierrompant. Et si je Tiignorals , ces apprĂȘts ne m 'en instrniraient-iU pas? oui ,}'ai sn que vous alliez vous marier. Ah ! Frederick, qu'il est cruel de voir ainsi toutes ses espĂ©rances tjrompĂ©es ! alors 9 j'ai dĂ» quitter Tasyle que vous m'aviez donnĂ© , retour-" ner prĂšs d'un pĂšre dont mon absence faisait le dĂ©sespoir ! FREDERICK. Yoas avez cru Ă mon inconstance ! MARIE.. ' Je ne le voulais pas 9 mais il a bien fallu! 42 FREDERICK. .VoQf m'accusez!. MARIE. Je n'ai rien dit , je crois , qui paisse tous chagriner. FREDERICK. Rien , chĂšre Marie, ton Ăąme angĂ©lique craindrait dĂ©lais- ser Ă©chapper an mĂ rmure; mais je veux rĂ©parer les maos que je t'ai, causĂ©s malgrĂ© moi. DUO. ^ir Ve Vorage, de Steibdt. Ăh ! bannis la tristesse , l Je jure de t'ainier sans cesse ; Oui y crois-en ma promesse » Frederick sera ton Ă©poux. MARIE. âą HĂ«las ! je n'ose pas encore' Concevoir un espoir si doux ; ' J'obtiendrais l'ami que j'adore / Le bqnheur renaĂźtrait pour nous ! Allons^ plus de tristesse y Tu jures de m'aimer sans cesse; Ensemble. L ,?"! '. J'*^ f *»'" *» promesse , Frederick sera mon Ă©poux. FREDEEIOK. Ah ! bannis , etc. HARIB. Vers ces lieux ton pĂšre s'avance » ' Loin de ses regards je dois fuir. . FREDERICK. Je saurai braver Sa puissance , Rien ne peut plus noqts dĂ©sunir. Ah t Dannis , etc. Ensemble, l' marie. Allons plus de ti^istcsse , etc. FREDERICK. Vn Ă©tranger qui te connait , qui t'aime , Marie , a promis de joindre ses efforts aux nĂŽtres^ VARIE. Mon protecteur! ah! courons implorer son appui* 43 J SCENE X* MULLER, CARL qw va sortir, SCHMIDT Ă me petite Ăąislpince^ MULtEB , a Sckmidt» Je sais k vous dans Tinstant appelant Cari» Ctrl , ]e suis content des apprĂȘts de la fĂȘte*; c'est trĂšs-bien, nous brille- rons Ă bon marchĂ©. RĂ©anĂźr TĂ©clat et P Ă©conomie , c'est le problĂąme administratif le plus difficile. Toutes mes inrita- lions ont Ă©tĂ© remises ? CARL. Oui f monsieur. HUUÂŁB. A merveille , ainsi j'aurai ce qu'il y a de plus distinguĂ© dans la ville, les conseillers ^ Tassesseur , le landmann , le notaire et le recteur cette brillante soirĂ©e imposera silence Ă tous^ ces bruits de naissance abjecte , d'avarice sordide , que Ton rĂ©pandait sur mon compte , et qui ont failli Ă faire manquer notre alliance avec la famille MindaiĂź. . . ÂŁh ! Cari I dites Ă mon secrĂ©taire d'Ă©crire Ă ce faquin de Werner , que s'il ne rĂ©pare point sa faute dans lĂ©s vingt-quatre heures 9 il sera livrĂ© aux tribonaax et traitĂ© selon toute la rigueur des lois. Telle est la dĂ©cision de M. le bourgnemestre, elle est sĂ©vĂšre, mais le crime est des plus graves Pourquoi cet homme a-t- il sĂ©duit la fille de son voisin ? Pourquoi ne l'Ă©pouse-t-il pas? sCHMinT f aoec eoĂŽclamatton. Eh ! oui , voilĂ un aprĂȘt qui honore monsieur le bourgue-* mestrc , et dont tout le pays vous saura grĂ©. MULLER , se retournant QĂšrs lui. Vous croyez , brave homme ? j'en suis charmĂ© pour lui. Cari sort, SCENE XI. MULLER, SCHMIDT. MULLER. Approchez maintenant , je devine quel sujet vous amĂšne Je nuis dĂ©solĂ© , vraiment , de ce qui s'est passĂ© ce malin , 44 mais qoe toolĂšz-vous , une fois que les procarears , kslmis* 9iers, se sont emparĂ©s d^ane affairĂ©, il faot qu'elle ait son cours. Le cĆur saigne sans, doulo, dVmpIoyer e telles ri- gueurs envers un honnĂȘte homme comme vous , mais malgrĂ© soi . . âą Vous venez tous plaindre de ces poursuites ? SCHUIDT. Non, monsieur. MULLER. , M'apportez-Tous mon argent ? SCaMIBT. Pasdarantage 9 votre huissier l'a reça et voici la quittance. // la ha montre, HULLER. Ah ! monsieur Schmidt, si j'avais sa] Ă paii.^ Je me suia trop pressĂ©. SCHMIBT. Je viens pour une affaire plus grave , plus dontooreose pour moi ; mais j^espĂšre , diaprĂ©s le langage que^vous teniez tout-Ă -rheure , que vous me ferez rendre justice* HULLEH. Sans doute rendre justice ! c'est la moindre des chpaes. De quoi s'agit-il? // s'assied. scHMinr^ De la sĂ©duction de ma fille. MXJLLER. Encore une ! ah çà , la ville devient d'une immoralitĂ© inconcevable! SCHUIDT. ^Cela m'a fait du bien , de vous entendre dire que le deroir des magistrats est de punir de telles actions. MULLER. Certainement , mon ami ; ne voulez-vous pas prendre un siĂšge? SCHMIDT. Je vous remercie , monsieur , je connais la place qui me convient^; je ne suis pas ici , d'ailleurs , pour vous dĂ©tailler posĂ©ment et longuement mes griefs, mais pour obtenir une prompte justice et on'en t*etourner plus heureux que je ne suis venu. V 45 MUIXEa. V Qoel est roffeoseur t SCHMIDT. Il habite cette maison , monsieur. MVLLER, mdignĂ©^ Oadqa'an'demamaisonse permettre!., ok! bien alors, je vais trancher net et vous satisfaire en deux mots qu'il Ă©pouse votre fille. SCHMIDT. N U va en Ă©pouser une autre. a MULLER. 4 Il ne TĂ©ponsera pas, il Ă©pousera votre fille ^ ou si non faire an pareil tort Ă monsieur Schmidt! Ă un homme esti* mable, qui paye exactement $ts dettes 1 porter le trouble et la dĂ©solation dans sa famille!. Dites-moi , mon ami y a-t- Ăźl quelque bien? SCHMIBT. Oui , monsieur, et si vous n'y mettez obstacle, il devien* dra bien plus riche par la suite. Est-ce; du reste, an garçon honnĂȘte? SC^MlDT, en colĂšre» HdnnĂ©te!* Je croyais voib avoir appris sa conduite* HULLER. J'entends, j'entends y ne vous fĂąchez pas, mon cLsr* Ă part, Cet homme est d'une vivacitĂ© t SCHfillDT. L'offense vous est connue, roffcnseur est en votre pa- lance , qu'attendez-vous encore? MUL^ER Que vous me disiez quel est le coupable. La sĂ©duction est un crime odieux y et un magistrat ne doit point faire de distinction entre les personnes* Mais ne mettons de passion Ă rien , et suivcms les formalitĂ©s. Voyons , de qui vous plaigne^voost car encore faut-il que je sache son nom? {Il prenfi uaeplume*^ 8CHMIBT, Son nom ? Frederick MuUer. MULLER , se le0ant. Monfib! ^11 laisse tomber la plume, N 48 , \ UULLER^ Ă Frederick. C'est TOUS, monsieur! Voyez comme je sab ootragĂ©ii cause de vous âąâą âą HAĂŻĂŻBEL, Ă Schnudt. Ne laissez pas la colĂšre gĂąter votre bon droit. SCHjilIDT* ' MorUeu ! je me sub contenu jusqu'ici. HAIĂDEL. N^ ayons-nous pas des IWs qui punissent les coupables ? , MULLER , Ă sonjiis» Quel est encore ce monsieur dont tous m'attirez la visite? FREDERICK. Un Ă©tranger ^ mon pĂšre ^ et. . . MUIXER. Un ami , Ă ce que je yob 9 de ce misĂ©rable ? FREDERICK. Mon pĂšre I HANDEL, Ă SckmSdt. Laissez-moi parler. , SGHMIDT. A la bonne benre ; aussi bien , votre tĂȘte vaut mieux que la mienne. UUtLER, Ă HandeL Quel droit avez-vous 9 monsieur^ de vous mĂȘler de mes affaires domestiques f HAI7DEL. MalgrĂ© mon zĂšle Ă dĂ©fendre un pĂšre de famille offensĂ©^ sĂącbĂ©z que dĂšs moi^ enfance je m'intĂ©ressai aux Muller. MULLER. JDĂšs votre enfance , monsieur ? Ă pari. Ăb ! diable ! nAia>EL* La Westpbalie est ma patrie ainsi que la vĂŽtre ; je naquis sur vos premiers domaines; HiAXER. Yraimeiftl Ă pan» Que le ciel le confonde t il aura eo- lendn parler die mon grand pĂšre le meunier. C4Ăźr SCĂNE XIII* . Les PaĂciDfiNSi GABL* CARL, Ă f\7ullen v.'k'» Le fiolatre et les personnes c^ avez invHĂ©csj.KMr la signature ducoatrat, arrivent Ă VinstanU FRtoiBICK , Ă MuiĂčr, , » Signer mon contrat! et arec qui donc, monsieur? je vous dĂ©clare* . . âą * [.âą , MULLER. Silence ! songez Ă Thonnear }iie nous fait la FsmitteiUin- dau. Ăąuo; autres, Me^iears nombreuse 'sociùé^^ric rĂ©clame; vous le voyez , je ne puia plus longutemps tĂ»foĂ©- âą ..âą;' ! âą ;âą -v uj >. HANBEL remonte la uĂšrte et dk d'une vous Ă©leçé/s» ^ ^ Pourquoi? faites entrer le notaire» nous en aurons besoin ; faites entrer les personnes invitĂ©es^ nous ne crai&nQnA Msla iNE, AV* . ,>,-;.T , iLfis l^aicĂDENs, LE T^ Air Vaud, do la ucupe du Malabar, . . CĂ©lĂ©brons cette fĂŽte / i '^ '^ 'i^^o^ ,BientĂŽt un Jieareux litiliten; " '" '" ' '."'.^-^ Qu'ici Tamour apprĂȘte, - J ^ *' »i *»'] " ', -^^ Doit embellir leur, destin. * MULLEB. ^a5 Ă HandeL, .^^ .. ., .''^ Sur Tetat de mon grandTpĂšrc^. , ; jjuiv Gardez le silence.^ monsieur. * HANJDEL. ' l ..,, ." .,.,'' Par son travail , sapiiobitĂ© sĂ©vĂšre, / Il prĂ©para vol rĂ© bonheur ; . , - Etldin 4'cn rougir ;de le taĂźreC ^ > I'"'>'- ^ Le Forgeron. x 4 48^ \ MULLER^ Ă Frederick. C'est TOUS, monsĂźear! Voyez comme je sais ootr^Ă©ii cause de vous. âąâą HAĂŻĂŻDEL, Ă Schmidt, Ne laissez pas la colĂšre gĂąter votre bon droit. SCHMIDT. * MorUea ! je me siĂ»s contenu jasqa'ici. HAIĂDEL. N^ayons-noas pas des IWs qui punissent les coupables ? , MULLEB , Ă sonj^ls. Quel est encore ce monsieur dont tous m'attirez la visite? FREDERICK. Un Ă©tranger ^ mon pĂšre ^ et. âą . MUIXEB. Un ami , Ă ce que je yoU 9 de ce misĂ©rable ? FREDERICK. Hon pĂšre I HANDEL, Ă SphnĂądt. Laissez-moi parler. , SCHHIDT. A la bonne heure ; aussi bien , votre tĂȘte vaut mieux que la mienne. MUtLER , h HandeL Quel droit avez-vons 9 monsieur, de vous mĂȘler de mes affaires domestiques f HAI7DEL. MalgrĂ© mon zĂšle Ă dĂ©fendre un pĂšre de famille offensĂ©, sachez que dĂšs mo^ enfance je m^intĂ©ressĂ i aux Muller. UUIXER. JDĂšs votre enfance , monsieur ? Ă pari. 'Ăh ! diable t HAIĂŻDEL* La Westpbalie est ma patrie ainsi que la vĂŽtre ; je naquis sur vos premiers domaines; Yraimentl Ă pan» Que le ciel le confonde \ il aura en* tendu parler de mon grand pĂšre le meunier. 4Ăźr SCĂNE XIII* Les PaĂcĂDENs, GABL* CARL , Ă Xvller. Le noiatre et les personnes c^aevous ayez inv^Ă©csn^jp^Ăr la signature du contrat, arrivent Ă l'instant. » FRioiBlCK y Ă MnlUr. Signer mon contrat! et arec qui donc, monsieur? je Tovs dĂ©clare* âą âą âą '. , MULLER* SUence ! songez Ă l'honneur ^ot nons fait la fanaitteilllin- dan. aux autres, Me^Ăźeufs ,.one nombreose 'soeiĂĂ©^'Ase rĂ©clame ; tous le voyez , je lie pois plos longt^tomps itf dĂ©- caper... âą ' '-' '* A âą'- HAKBEL remonte la uĂšrie Ă©i dit d*une voĂčt Ă©leçé/s» y ^ Pourquoi? faites entrer le notaire t nous en aurons besoin ; faites entrer les personnes invitĂ©es^ nous ne crai&iyoĂŻHi ffA la publicitĂ©. . -J » * »* *» Ăź " * -^^ Doit embellir leur, dcstia. * MDLLEB. bas Ă HandeL^ ,.,-.. . . / '"^ Sur l'Ă©tat de mou grandTpĂšrc , . , ,.4;. âą -...3 Gardez le silence.^ monsieur J ' * HANOEL. * l ..â .âą ..»,'' Par son travail, sa probitĂ© sĂ©vĂšre Il prĂ©para volrĂ© Fonheur ; Et loin 4'cn rougir, tie le taĂźrc', - > I"'^*^ * ^ Le Forgeron. x 4 Vous devçz TOUS en fiiire honneur. Pcarte-^it tlu sermonneur / ' CHOEUR. . J f}4fhiws. ccUe fĂȘle. , etc. {Les personnes ĂčmtĂ©es^ se placent sur les cĂŽtĂ©s et au fond du salon ; la notaire s^ assied Ă ta table ; Sckmidt.^ BandĂ© ^ fil li^'^SfitĂą^tMuflermisiir le devant. ; . SCĂBFE XV* t\J ; JĂźvi.. âą r t i \ Les PrĂ©cĂ©dens, WOti;, VALETS. wctF , aux valets» .,r'si^t[in^'flĂ8iqiief entrerai; tuis]ue mon inaftre est ici, je .mi%j[>ien yĂ©treaassi, fes^Ăšre^» . d^aĂźlleurs ^ j^apporte une ^lÂŁ9 Ă nuiB^eor Handei; {Hla remet Ă Handel. Pardon , si je vous dĂ©range ^ monsieur ; mais c^est la rĂ©ponse. ]klerci> mon ami. ">"-" vrou^^Ă Ăčx palets. ' i \ âą ' . v ^' Mùïà teis^ni ; je ViĂźs sbrlĂźr; HAIOKEL. KRICK. Ah ! pour moi quel destin prospĂšre ' ^ L*a ramĂšne dans ce sĂ©jour.! Il rend la joie au \. j, i. nSUehinU ^ Je devrai tout a son retour / . TOUS LES AUTABS PERSONNAGES. Qu'aĂź-je entendu? quoi! c'est son fr^e I Pour Muller quel funeste jour! Sans doute il va , par sa colĂšre , ... Signaler ici son retour. i IIAI^BEL. Trop coupable d'une faate de jeunesse , Je n'aurais pas rĂ©clamĂ© mes droits » si je n^avais trouvĂ© un frĂšre oubliant Ă ce point, son. origine et son devoir. ^Courant Ă un cabinet,^ .Venez, Marie. i SCĂNE xyi. Les P&ĂcĂDENs , MARIE. HAIĂDEL. Venczl Air du Vaud, de la Servante JustifiĂ©e, Porte Saint*Martin. guand vous Ă©tiez dans Tindigcnce , hacun ici vous dĂ©daignait ; Ah I recevez la rĂ©compense Des vertus qu'on mĂ©connaissait Votre Ă ort, qui les importune , Va changer, je l'ai rĂ©solu Vous avez toute leur fortune. HARIK. Frederick n'a donc rien perdu ? Jis> SCHMĂźDT , Ă Handel. Ăicoutcz donc , monsieur , pouvons-nous accepter Ainsi?» âą HAKDEL. Souvenez'von^ue ce matin, je suis devenu voire associĂ©, que nous avons mis tous nos fonds en commun, MaintenaDi, comment dissoudre la sociĂ©tĂ© Ăź '3Ăą > "' Eh bien ! arrangez ce compte comme vous Voudrez. ' . , , FRĂDĂaiCK. . . ChĂšre Marie ! ta le sais , {a Handel^ et vous aassĂź, mon- slear, voas le savez^ ^avais jurĂ© d'uilir Ă jamais nos Eh bien ! Maller ^ faulĂźl Ă©crire ces deui; noms ? / MULLEA y trĂšs^ troublĂ© , cherchant Ă cacher son dĂ©fdt et sc-n embarras» > \ Eh!- mon Dieu ! dans la position oii tous me mettez. âą .'- encore tout Ă©mu du retour inespĂ©rĂ© d^un frĂšre chĂ©ri . - . que {'e connaissais Ă peine. . . qui a i^s droits' les plus sacrĂ©s sur 'hĂ©ritage . . . sur mon cĆur ^ reux-^'e dire . . . qae pdis-*}Ăš vous refuser ? BK^niEL^ souriant, . Bien, mon frĂšre! ùßmons-nous maintenant. sCHBffiDT , Ă Frederick en lui tendant la main. Vous ĂȘtes pardonnĂ©, jeune homme , mais celui-lĂ ne. serait pas digne de TĂ©tre , qui ne rĂ©parerait pas ses torts enrers un pĂšre de famille outragĂ©. CnOEUR. GĂ«lĂ«brons , etc. ^ scHMtDT, au public. I Air Je n'ai pas vu ces bosquets de lauriers, d'AthĂšnes ii Paris. ObĂ©issant k la voix de l'honneur , Je rĂ©clamais une prompte justice ; Mais mon bon droit soutenait mon ardeur , fit je comptais sur un arrĂȘt propice. Loin ravoir un espoir Ă©gal , Et devant vous perdant ma confiance , Je crains , en ce moinent fatal , ' La justice du tribunal , fit n'implore que sa clĂ©mence, bis, CHQBUR. CĂ©lĂ©brons, etc. FIN. On trouve chez DUVERNOIS , Cour Ăąes FontamfS , N». 4 , rf Passage dĂą Henn IV, N** la, la r 14 , toutes les piĂšces ^de fhĂ©dtre anciennes et modemtSi PIĂCES NOUVELXES DONT IL EST ĂDITEUR. * Actrice j I' Gom^diewyĂąQdevĂźHe , en iirt ote, parlIlM. Charles Dupeuty et Feixlinand de Villeneuve i 5o Jdieu la ChĂ©mĂȘsĂ©ĂȘ'^Anthi , ComĂ«dßÚ cti un acte , mĂ©ltĂ©e 'd^Oi cpupkis , pat MM. Hy]»olite MagniettiĂšt Yarez .âąÂ»âą.âą T âą âą âą âą âą âą âą âą 1 jigĂŽndayiy ou leiBarbier MaĂźtre de Danse y folie-vaude- ville en uklaae^ par* M. âą . ; V âą âą . 7$ jĂ©rranfffluses f iescUles PiĂšces mises en piĂšces, folie-vau- devule,parMMiGbrsĂźn et Gabriel i 5o Aveuglç 1* pour rire , ComĂ©die-Vaudeville ' en un acte , parMM. Philippe et M*'**......-..* 75 Bon Papa le oUhi Proposition de Mariage , ComĂ©die* Yaud vil'le en nn acte , p^r MJ4. SĂšribe et MĂ©lesville. i 5o ChaumiĂšre bĂ©arnaise., la ou la JP^te du Roi , Vaude-* TĂźlie anecdotique y par M. EoĂ»le Vanderbueh 75 ChevaliĂšre Ă©CEon, ou Une heure de mĂ©prise ; ComĂ©die^ Vaudeville en un acte , par MM. Simonnin et de Saint- ^Marc âąâąâąâąâąâą. ^ âąâąâąâąâąâąâąâąâąâąâąâąâą âą I 5o Coq le de pillage, Yaudeville deFavarl , avec des cbau- gcmens de MM. DĂ«court , Charles Hubert et ThĂ©odore Anne 9 reprĂ«seotĂ« sur le théùtre du Vaudeville 1 5a Coq le de village, par MM. DĂ©court. et Charle!^ Hu- bert , reprĂ©sentĂ© sur le tbéùtre de TAmbigurCoibique. i CĂŽte-Rotie , la ou le Hasard a tout fait ; CotnĂ©die- Vaudeville en tm acte , par M. Simonnin l Cousin Ratine, le ou le Repas de Noces, folie-vaudeville en un'acte, par MM. Laqu^yrie et 5a V -' ... ĂcartĂ© ^i V ou Un coin ĂȘU salon ^ ComĂ«die ' UQ acte y par MM. Scribe , MĂ©lesvill^ et de i .5o Entre Chien et Loup ^ coxnddie ea un acteet en prçs.^, ' par MM. Hippolyte Magnien, etVarez. âą . âą âą .^^ Fausse Aveugla , la Drame en un acte^paf Mllf. Ctvi.'Hprrji lier etCaron .>. ,.....^-, nS Femmes de chambre , tes Vaiideville cri un' acte, PJ*r ' M. Sewrin '.,âą .............; i 5o Femmes volantes , , les Vattdeville-Fdepie en deux'aĂŽles, par M. Achille DartoisV .'^. »V 4 '.k... .a '.âą.^'.... i >5o FrĂšres rĂźva\içc\ le^ oula Prise de tabac , ConuSAĂźe^au-* deville en un. açtç , par MJVL Achille Dartois, ^u^ĂšhĂš.. âą et ThĂ©odore j. ,-...... ^ ...,,..*. r ...... . l So IntĂ©rieur l* d'un tnit^eau^ oitla ĂhĂ nsqnf Ă^mĂ©die-Yaixx^ . deVille Ăša un acte, par MM. Scribe, Txnbert'et Varner. i 5o LjicĂ©ster, ou le chĂąteau de KĂ©nitworth , ĂpĂ©ra-Ăomiqu'e eh trois actes , par M^. Scrrbe et MĂ©lesviiie. 1 /, . . '^ . ^ 5o Logetkti Portier âŠ*!âą ComĂ©die- Va udeviUe en un aĂŽte'^ ^- par MH. Scribe et***, . . . . ,7. âą .. , . .. I 5o MaitressĂȘ au. logis ^ {la Vaudeville n tin aote > pajr^MĂź ' Scribe. ......... ^ ..[.. ^. . . l &> Mauifatses tĂ©lĂ©s , les ou Je Baril de pondt*^ , , GomĂ©dier' \ ' Vaudeville en acte,,pa;' MM. Sewrin et Ourry. ...>;\.-^o Mofiages Ăcossais, lesxyaudeville en im agitĂ© , .por MM. DĂ©cour,. Hubert etLaqijeyrie. âąâąâąâąâąâąâą Ă©> .., âą ^5 Mai^age^ Je Ăom^enance , le/ comĂ©dj&^^^yaitdeTUle'ezi .. 2 actes^ par MM, ThĂ©odçre et Achille Darto>i^ ^, ^^ . . . âą I- §p flfentĂ©ur\v4fi4igu^t 9^1 SVaudeVillç. .ew un aiQlf ,. par. , MM. Scribe et MĂ©lesyille.. ...... ,/. ,,ii, ....^,., ..... ,\.. I 5o Mo4isÂŁps.^^,{US' tableau- vaudeville Ăštt! pari i MM, Villeneuve. Ch. Dupeuty, et***, . . ^ . i..§o fiXon cousin Lalure ^ Ă^mĂ©difi en .W .44te, aJ ĂU{kt>9 ^ p *^par *M-* li. Montigny. , . .... , . ... , . . .,,^.., . . 1 .. . I - * Monsiçuç jBarbi^Bleue , ou le Ăaifineit imXftĂ©ti^U^'t Folie . en un acte ^ .mĂȘlĂ©e de ipouplet^ .pajr . MM % Auj^ 1 Varner. âą ,,^. .. .. âą;,,>,. ti^-s âą âą âą,âą ^^âą^^\l,^vp JHort uipani, leiCU le^ suites d'umcard^ , GpmMm^ K yaĂ»deville en pa^r. MJW.. 3uY^i et fĂźicole...;- li 5a Mort /la de; KlĂ©bfir,^ ,TiidgĂ©iie. cti tfoĂź^act^» par MJ»* - ^.. âą c^ntbe, LeclĂšre 4 ornĂ©e d' 4l» gteĂ©nlL>i.^ ..i A. ÂŁ,a mĂ©n^e ^ psq^iiier vĂ©liDi.. pir M. Sewrin. i 5o I^inetie Ă la Cour', ComĂ©die en 'vers, dĂ© Tavart, mise * ^ eb un -aote et en vaudevnle , prĂ©cĂ©dĂ©e^ Ă 'tm Prologue an verf , par MM. Dupin et T. Sauvage. ........ i 5o SouveUe 0ary , la ou Louise et Georgette ,- GpinĂ«die- VaudefYille en/un'acte"^ pcf MM. Scribe et ijĂ pin. i 5o Pension bourgeoise , * la Vaudeville en u^ acle , par MM Scribe, 'Diipin'et Duraersan. , '/............ i 5o 'Petit Chaperon rdĂ»gĂš , le Conte en action, mĂȘle de coui>lĂ©t3, par MM. .Ă rrhĂąnd'L., Julien C. et Auguste G. jS Petit Clerc '^ ßé. YaĂčd. en un acte, par M. Auguste G, ^5 f^Petit Maielot y }e pu l'Heureux nçtiff rage., BaUet-panto- miipe en un ac^e , par JBiĂź. Lefevre». .âą . 5o Petits..Mqiaiideurs y ou les Tambours en guoguet- te»- yu 3'-ftbilĂȘau en. un acte , irriĂšlĂ« de Ă©otiplĂ«ts , par MM. AiigHSteiG. efijunien C. .. i i i ........'. . ^5 ^Perruquier et- le Ci?^enr,'^"lĂ© comĂ©die-VaudfevĂźlle eii^ un , aofĂš, parMM. A. Dartois, Dupin/etT. Sauvage. . . , i 5o IHĂšd 'de Nez , le' ou ^Ă©lime et Tangut , come'die-fĂ©erie en -, six actes, par MM. DĂ©saugier^.et VilJiers . ,. . ' . . i 5o Pierre-et, Marie , oii le Soldat mĂ«nĂ©Crien, ComĂ©die- VaH- t âą ^eyille en. un afitfi , P^ir MM» de VillĂȘtifeuve , Dupeuty et LanglĂ«. . » ;. ^ .....,...,.....'. . ........>.. i 5o i&an . de campagne , le Vaudeville en un acte -, par MM. Scribe , DĂ»pin et Mdesvillc. '.,...; i 5o * PlĂątrier; \t oti la Double j^ccuSation, mĂ»odrame en 2 aKĂ©&,pm>MM Salnt^Amand, Jules et Henri . . .- .. i ^Aenavd^et CorbeTaH, Vaudevillfe en tin acte , par MM*. 'Chl '^\ Hdaert âŹr'h'dsperMars. .'.'*..... .^ .' V ^'ĂŻ ^Saiht'LouĂźs 'ait Biyouac , la scĂšnes militaires m'elĂ©e^' oe coiĂŻpl^ts, MĂ©rlĂŽ j Henri Simon, et Feidiiiçandl ''.^l a5 'SBr^ent de Cheuert; le YaudfcVĂźlle historique en iip acte , . , . ^ par^^M. Cbarks^ Ik^Ă©uty et Ferdinand de VipencĂ yĂš., i 'i*rĂ i^ HĂ©Hiiets y^Us pu le' Ăevenant , Pro vVrbe * mfele ' de ^Ăźofapi^ts;» par 91. Etoile Vanderliurck; . . i . . .'.!'" jS Urtmors aprĂšs' lu rtoce , 'ou le Mariage par intĂ©rĂȘt. Co- mĂ©die Yaadilvilk^ell un tĂŽe,' j^ar MM.. MĂ©nisiiĂ«P et ÂŁrĂ stiB;!A J'i'. . * ... .V.^.. ........ .^ ...... 1 5o ^n} trait de' bienfaisante ;ĂčiX la fĂȘlĂ© d*iin bon maire , ,A-PĂŽpos en * ni aĂšte , mĂȘlĂ© dt cĂ«Viykts ; par MM. Ăź^Q9upart''et V^rĂštei.' ^i.', .-. . âą. .X'^Lu'. -.".^.l '; .'.''. . ." . l' VendrtAgĂ ^ dĂ©^ B^i^nĂčlety t ĂAiĂ©dĂ© .pa* MM. ThĂ©aulĂŽn^ ĂŻ'erdi^i^nd et. Brisset. . . .m ... . .. . âą âą âą âą âą âąâąâąâąâąâąâą Ă PASSEPORT, COHĂDIĂ^TATtDEYILLE EN UN ACTE} Par mm. MĂNISSIĂR, ERNEST RĂź? et A*"; AçmteMKlE f pour la premfire Jois, Ă , Paris ,tttr,le nMi* ^ toiX I FIL &0 CEItT. ' PARIS . ĂU,GRAND MAGASIN DE KBCEA DE TQBATRE . ''"'''"'.' \ ANdlENĂĂES ET M0DERKB8 Chez M>*. HUĂT, libraire-Ă«aitenr, rue de Robag, n". 31 , aii_coin ^e celle de RĂTOli, . _ "" ' 1824. - PERSONNAGES. ACTEURS. Mad. de MiĂąfijEli, . . . ..L IJiU. VifiTOv^fB. ficier M. Lafont. M AD. Sfifpl^ I f^nmiĂši;^ . Mtd. DvB^Qisrf^. SCHOLASTIQUE, sa fille Mlle. Emilie Letournkua. REMI, marchand Ă>raiii. M. Beurg. bas-Normand M. Victor. , clerc d'huis- MARTIN, bdmmĂ© i!Sif. faires âą âą M. Lepeintke jeune. MATHIEU, vieux doiMSr tique .f..... „i Ju^TMĂź. BONIFACE, fils'd^aiiber- - - ^ giste âą ; ^^^^* Colon cadette. VqhrAGEURS, Garçons d'auberge, etc. âą . Xa tSbĂ©fiĂ© se passeA,1^Xme$ -Ă©k Paris , dans un vil- iage0thd^ .^^ClirMĂ ns^ Vu au MinistĂšre de l'IntĂ©rieur, conformĂ©ment Ă la ion de S. Ex. , en date de ce jour. Paris , le i Octobre i^^^- Par M^e de son Excellence , "^^t^^Ă iXoitd au Imm des Théùtres , ; ' ^,- .^ COUPART. B ImpriBnur, rueddCCtsactlitf n*. i. LE PASSEPORT, »⹠COMEDIE-VAUDEVILLE. kAm Le Théùtre rtiptiiĂšefttĂ© lĂ ĂdiĂ t^ de fauh^i'gĂŽ du Lion d'Argent. A droitpy fi^\pay0Qn^up/ien^^ , et un rez-de-^ihaussĂ©e. Au fond du théùtre^ la grande pĂčTie de tAubergt^, dĂši^arti cem pĂ©rtĂ« Ăš4ĂȘ arrĂȘtĂ©e^ la diligence. A gauche ^ un^ uĂ©lĂŽ dĂ© pierre et un banc. \ * fiCĂĂNf - PRiĂjMßûà RE. I * ĂOIĂĂĂ^ACĂ', sĂ©ui {Aul»9et ĂȘmtiiefttti BĂšm/iwĂȘ ^ Ă©Mif sur nHetĂ btedu Ă»dĂźĂȘ opposĂ© Ă ta maisĂŽfĂ© , t^ Ăšh train dĂȘt dĂ©feĂ©ter. Les cens de la noce dansent au premier. OHi^ii au fond du théùtre une diligence cfĂšargĂ©e de paquets et prĂȘte Ă partir. .... LE CONDUCTEUR, ikla cafitounade. Oh Ăź oh ! en place Poulet ! .. . iĂąlkbio. ^Uc^. , rĂofioiii{ .TßÎ'j r". >loY OVOl 9[cuO 4 Al A Un honime pour faire un tableau. âą S*ArrĂ©t*-t-6n pour prendre un repas Dans un bourg ou dans une ville , A peine a-t-on goĂ»tĂ© deux plats » . . - I ' .Que Tconducteur , en honune habile - S'il veut Ă©tr' Tami des traiteurs , Joit, tourmenter pour que Ton parte , Et ne laisser aux voyageurs '''.'' 'Que le temps de payer la carte, ^ PÂŁRi^ÂŁ y dans t intĂ©rieur f au reZ'de-^^aussĂ©e. Holiil la fille! da champagoel VTSCB VOIX , en dedans. VoilĂ . âą BONIFACE. Du Champagne! est-il bon IVoyageur; du vin d'not' crĂ» ficelĂ© et goudronne ^ eu v'IĂ tout d'mĂȘme pour ses six francs ^ et n ot' noce du premier donc ; s en don- nent-ils depuis ce matin qu'ils dansent en attendant le futur. MATHIEU , au premier. Ditesdonc, monsieur Le Rouge, pendant que nous allons nous rĂ©poser, chante-nous donc la cUanson de .l'hirondelle. PLUSIEURS voixi Oui, ouĂŻ. BONIFAGB. Tiens , ]e la connais , moi. " ' , au premier^ Nous ferons ckorui. S»riFAGB. Et moi aussi. PĂRNEVILLE. Qui ? BOmFAGE. ^ Eux. Votre cnc^e^ votre belle-mĂšre^ voire fntare» ttn petit brin d'fiUe^ qu'a dTesprit comm' nol' xnagis- ter^ et puis un tas de petits cousins. C'esl pas l'embar- tas , vous avez^Ăčn fameux rival dans monsieur clerc d'huissier^ qui fait des armes... et de fiers ei-> ploits , tout d mĂȘme. DERNEVILLE. En voici bien d'une autre. BOKIFACE. Tous savez que c'est aujoui'd'hui vos fiançailles , monsieur Tadjoint est avec eux. DERNEVILLE , Ă part. L'adjoint... surcroĂźt d^embarras... Si fe quitte ces lieux.; je puis louiber dans quelque patrouille... et si je reste... BONIFACE. Ils sont dans une impatience de vous depuis 1 Ăąge de six ans que vous ĂȘtes parti. DERNE VILLE , rĂ©flĂ©chissant. ' Depuis l'Ăąge de six ans? ^e respire. 11 ne s'agit qiiede fiançailles... cette nuit je poun^ai plus aisĂ©ment m'Ă©- chapper... ma foi,^ risquons le tout pour le tout. BOIYIFACB^ t examinante II n'est pas mal , le f u^r. Tiens , qu'est-ce que vous avez donc lĂ Ă votre boutannic;re ? DERNBVILLĂ4 Tu le vois bien. BONIFACE. La croix ^ un avocat? BEnBEViLitiB*. Air ^aude%fiUe des FrĂšres de Lait. J le Mis bien » jneiM croix ^0*0» rĂ©vĂšre Pour le Français, toujours pleine d*appM » Gage sacrĂ© d*uxi noble caractĂšre. Appartiendrait de droit Ă 90s soldats. 'O Milis l*avocat , dont la mĂąle Ă©lo^ence Aux noirs complots du calomniateur , Peut irraclier Ă»- rertu t l'innocence , Peut bien porter le iipie de rkoiuieur» Attendez-moi lĂ . Je cours provenir vos parens; ils vont vous reconnaĂźtre ; ça va-t-il m'amuser. iĂŻ sort en courant. SCĂNE IV. DEUNE VILLE , seui ^ppelm$t Boniface. ArrĂȘte donc, arrĂȘte donc! c'est qu'il court les prĂ©-^ venir. Me voilĂ forcĂ© de faire le futur pour monsieur Joseph , moi , qui derniĂšrenient ai refusĂ© ma cousine , que ma famille voulait me faire Ă©pouser. âą âą comme si avec mon revenu , j avais besoin d'acquĂ©rir la moi- tiĂ© d'une grande fortune , au prix de la main d'une femme que je a'ai jamais vue % et qui de plus^ est veuve Mais ce maudit coup d'Ă©pĂ©e.... et cela parce que la femme du receveur gĂ©nĂ©ral... ah ! mon colonel... un homme mariĂ© Ă votre Ăąge, ça pou- vait vous compromettre.» . aussi , que diable , aprĂšs tant de preuves de dĂ©vouement de ma pare, je' devais vous donner encore pelle-lĂ . Aia dans un CasteL Dans une Ăźojreose assomblĂ©e , Par vous Ă©taii^je prĂ©sentĂ© » Si j'en sortais la ^te un peu troublĂ©e , G*Ă©tait d a„oir portĂ© votre santĂ©. AFĂ©cartĂ© vons gagnais*}e saus cesse , C'Ă©tait pour mieux flatter vos goĂ»ts ; Et ai j*ai pris votre maftarĂšsse » CĂ©tait encor par aaĂŻutiĂ© pour vous. Tentends ma. nouvelle famille* Allons. Oerneviile, tenue de mari , et pour Ă©viter de nouvelles questions. Il ĂŽte sa croix^ ^ SCĂNE V. PERNEVILLE , Mad. SIMON , SCHOLASTIQUE , REMI, LE ROUGE, M^HUEU, parens et amis, CHOEUR. Air des Deux Aveugles* Au futur, en ces lieux, Offrons tous notre hommage t Sa prĂ©sence est le gage Que nous serons heureux. IER]SEYILLE. Leur accueil n*est pas mince , Certes pour des parens , Comme on dit , de province , Bs sont, ma foi, charmans. CHOEUR. Au futur en ces lieux , etc. MAD. SIMON. Eb ! mon gendre , arrivez donc. On ne vous avait flonc pas dit que nous Ă©tions dans la maison. DERNEVILLE, Ă Dart. Ah! ah! il parait que voilĂ la i>elle-mĂšre. MAD. SIMON. Embrassez-moi donc^ mon gendre. DERNEVILLE. De tout mon cĆur , chĂšre belle mĂšre. Je croyais bien aussi avoir entendu des voix de connaissance. LE ROUGE.' Parbleu I c'Ă©tait lĂ mienne^ quand on m'a fait chan- ter Y Hirondelle. âą \ REMI , le forçant^ se retourner. Eh ben ! morbleu, est-ce quW ne me dit rien Ă moi. DERNE VILLE. Monsieur... attendes^ donc, c'est que je ne voua re- mets pas bien. i5 REMI. Comment , ton cceur ne. te dit pas... BOiriFAGB. 11 ne reconnaĂźt pas son oncle RĂ©mi. DERNETiLLE , qui Va entendu. Ah ! si fait... mon oncle RĂ©mi , mon bon oncle. âąâą Je disais aussi, voilĂ un. homme qui ressemble furieuse* ment Ă mon pĂšre. REMI. Tu yeux dire Ă ta mĂšre, car le pauvre dĂ©funt Ă©tait fils unique... Mais comme il est doue grandi ; depuis dix-huit ans que nous ne l'avons va. Je savais nien qu'en l'envoyant Ă©tudier Ă Paris , lors de la mort de son pĂšre, nous en ferions un jour un joli cavalier... alri^ah ! ah! qu'en penses-tu , ma petite Scholastique ? SGHOL ASTIQUE. Dame, monsieur RĂ©mi... Mad. SIMON. De l'assurance et l'air modeste , ma fille. DERNE VILLE , Ă part. Une robe Ă guimpe et les yeux baissĂ©s , ça doit ĂȘtre la future... {Sf avançant vers eUe.^SiAiç\Ă &X.\qae... ma fu- ture... l'idĂ©e que je me faisais oe vos charmes Ă©tait bien au-dessous de la rĂ©alitĂ©. SCHOLASTIQUE. Maman m'a toujours dit que je produisais cet effet- lĂ . DERNEVILLĂB. Comment ! Mad. SIMON. ' Il est charmant l ^ DERNEVILLE , has Ă Boniface. Ah ça ! qu'est-ce que tu me disais donc, toi, qu'elle avait de l'esprit. . ^ONIFAGE.. Vous ne trouvez pas? Mad. siscON. Permettez ; mon gendre, que je vous prĂ©seĂŽ^iiios '4 parent... VoilĂ votre ĂŽousinXe RoUge^ qui vous a fait souvent sauter sur sesgeBoux. DBRNEVILLE. Ab ! c'est touchez-lĂ , ciousiu^ je m'en. sou- viens commç si j^'y Ă©tais encore. LE ROUG]l^. Ek bien ! cousin, cominĂ©nt avOĂ»&-Ă»ous menĂ© notre droit a Paris , et ce bon Digeste ? REMI. Ăb ! cousin Le Bouge , ce- n'est pas le moment de parler de lĂŽisi {l^as Ă BemevittĂš. ueal notf 4iable de cousin le Normand > ce plaideur. ĂBRNEtĂŻLIiE. Ab ! oui âą Ă© âą je tn'Ăšn suis doutĂ© de e^ lie. Had. SĂźMOif. YĂŽilĂ vos^ cousins ^ vos cousines ^ toute Ta famille; DERWĂViLLK. Messieurs V Mesdames ; enchantĂ©... {Montrant Ma*^ thieu qui se retire Ă FĂ©cart.' Quel est cet bomme-U ? Mad. SIMON". Cet bomme-lĂ ^ c'^est Matbieu^ DERBBVlLZiE. } Abf'c'est... MA THiiETJ i sĂš^rctppr&ckiint doucement % Eb! oui , monsieur Josepb , ye sub Mathieu. DERNEVILLE. Comment c'est vous. . . {ApaH. Le diaBIie m'emporte si je sais ce que c'est que Mathieu. MATHIEU. Je le disais bien juand v On ne m^arvaic pas prĂ©* venu que mon futur Ă©lait^i aimable. LE KO^GE , Ă part. Hs ont beau dire ^ puisque le cousin a fait bon dtoit i Vkiiiy Ă» faut que je le consulte sur mon nouveau . procĂšs. MATHIEU y Ă part. Si je pouvais lui parier de la dot qu'il a promise i ma fille. REMI. Allons 9 allons, mon neveu... maintenant que tu co nnais toute la famille , donne la main A ta future , et montons vite nous mettre Ă table. DEItNfiVILLE. Cest cela , mon oncle,. Ă table. A pvopos, j ai amenĂ© un de mes amis intimes, dont j'ai fait la connaissance en diligence... c'estnibomnir4Qiiaf9BJafat/il nous fera rire... vous permettez.^ Mad* SIMON. * ' Comment donc, mon gendre, tout ce que vous voudrei. DEnjaMYiL^ f Ă part» Ma foi , je ne m en suis pas mal xirĂ© comme qela. SCĂNE VI. Les^ MĂȘmes , BONĂŻFACB. I * *âą ' ' r BONIFAGE , accourant. Eh! les autres, bonne^noĂ»v^He... Madame de Mirbel vient d'amvĂ©rĂ 9a teri^e. ' . ' i6 TOUS. Itfadame de Mirbel \ . DERIVETILLB^ apartĂ© Madame de Mirbel. âąâą Je me. rappelle en eflfet qu'elle a une terre. âąâą BONUFACB , Ă Demei^ille. Ca doit vous faire plaisir de^voir la marain^ de votre future , qui la dote encore. . deri^eville; Oui , grand plaisir assurĂ©ment. ,J part. Je me serais bien passĂ© de celui-lĂ ; au surplus ^ elle ne me connaĂźt que de nom , ainsi. âą . .1 BONIFAGE. La voilĂ . SCĂNE vn. Les TtkĂcĂVBTUS , Mad. de MIRBELĂ© CHOEUR. * » Air Honneur Ă la Musique* Veuillez r'cevoir rhonunagi» De not*aincĂ©re amour ^ Chacun dans le village BĂ©nit TOtrĂ© retour. Had. DE MIRBEL. J'ai dĂ©sirĂ© y mes amis , partager vos plaisirs et ĂȘtre tĂ©moin de votre bonheur. TOUS. . Que de bontĂ©s ! Mad. SIMON. - Yous avez bien voulu doter votre filleule, et nous en Ă©tions bien reconnaissans , mais votre prĂ©sence don^ ble la valeur du cadeau de noces. . , LE ROUGE. I, . âą 1 Cest la façon de le ÂŁEiire, qui fait tout^ quoi ! »7 REMI. Ah ça! il est sĂr.. {A part. Eh bien! remercie . donc , coi. fiOSTFACB. T7Ă qui n'dit plus rien Ă prĂ©sent. xad. MMON. Madame yeut^elle permettre que je lui prĂ©sente ^on gendre. Mon neveu , Madame. lai JiOUGE. Mon futur cousin* BEENSYiXLfi, emhorrassĂ©^ Madame , je suis sensible... {A part. Jolie position» Mad. DE MIBBSL , virement surprise. ^^ni^.. Quelle ressemblance arrĂ©c le portrait de..», non , ça n'est pas possible. DEitĂźfJĂriLtiĂź , Ă pnrt\ EHe me trouve apparemment un air defaiHĂŻlle. Mad. DE MIRBEL. J'espĂšre, Monsieur, que vous ferez .le bonheur de ma jeune filleule. {J. part. Mais' c'est lui» Je ferai toutce q,uç].e,poM^ai; {A part. Ah ça ! mais ils ne m'av^iept jf^ Ă©tait si jo- lie femme. ^ , » SCHOL ASTIQUE. Comme il regarde ma Qiaraine. Mad., PS ,"v Madame, au nom dp ti>utf Ja Camille^ je suis chargĂ©e de vous prier de nous faire l'honneur de vouloir bien assister aujourd'huĂŻaas fiançailles- de nos enfans et de- main Ă leurs noces. j;,, ,,.. / , , , , / I Mad. »ft^l3»l^i, ^pm^ Allons y il faudra vem^MH^^ XmMĂiS^ pour ce mo- Le Passeport V. -C i8 ment-lĂ . Siaut Gomment donc^ mes amis, de tout mon cĆur. DERNBYILIiE. C'est qu'en honneur on pourrait en devenir ainou- reux sans se compromettre. Mad. DB HIIIBEL. Il serait plaisant qu'il m'aimĂąt Ă prĂ©sent. SGHOL ASTIQUE , Ă part. Quels yeux il lui faitl ça commence Ă m'impatien- ter... Mad. DE MIRBEL. Tattends ce matin quelques papiers importans , je retourne au chĂąteau voir s'ils sont arrivĂ©s^ et je re- viens bientĂŽt. Yojez un peu a'il pense Ă moi !... Mais ^ Monsieur , regardez-moi donc. DERNBVILLE j pfĂ©oCCUpĂ©. Pardon^ ma chĂšre enfant ^ je suis Ăą vous dans le mo- ment. Mad. SIMON. Air vaud. de six Mois J!AbsenceĂ© RereneĂŻ de gr&ce , Nous TOUS attendons cĂ©ans ; Prenez votre place Au mĂźliea de vos enfans. Mad. DE MIRBBL, Si pour moi son Ăąme *' De sentiment peut changer , Puisque je suis iemnf e ' - âą * Quel plaisir de-jne yinifer. ENSEMBLE. * .j . âą Mad. DE MIRBBL. le m'en rais bien vite , Je 'reviens dans le moment Car l*hynien m*inTite A vous reroir promptement* JSUe part bien vite Et revient Ă am lemoitiĂiti '^ '- " CarThymcn rinvite A nous reroir promptement. I , A . ,»r I ' f ' t . rt âą . » SĂĂNjE VJII. âą I f . > Les MĂšmes^ exc^tiS Majdi. ^s MIllBEL et BOIQFACE > Ăź . ' I âą . ; . i ' t . ', '.âą >> Mesneur», Mesdatues tous Itts plftts 9Mit'ertis; âą utki. *'âą '" Nous y allons. Nous ne pouvons pas, nous mettre Ă table .. oue mĂ ^ dame de Mirbei ne 9PJt revçnpe. , , , ;, Cest juste. Pendantr4^e>Itemp8M'lĂ jĂš Vais j^arler au Ma4. SIMON. Mon gendre, ne sĂŽy^^^a^'lft^Kr^»^^ *ve2 plu Ă ma fille y encore un entretien ^ et son cĆur est Ă vous pour toujours.! ^ ' .! âą ' ' Sien , bien , je ^vous siiib; 'j^A pah. J'espĂšre que cda n'ira pas jusque-lĂą. âą âą ' -^ SCHOtAStĂŻQtJfe. Mon oncle ', je voudrais que Josepb vint toUt 'Ă e suite. , ..,âąâą;âą / LE ROUGE. Ail ! mon dieu ^ vous ayez bĂźeĂźi Je .temps d'ĂȘtre ,e!p- , c'est une affaire uej[&inĂźlle. .. ya,,, ma pefĂźtĂ© , va.'V TouĂ© le rnonp^. SQrt exççptĂ©, DĂ©hiemle et JuG Rouge J SCĂNE- -IX. LB RPUGE. ^ » Cousin 9 pendant que uoussoĂ»imes seuls y il faut que je vous consulte. ... âą 0EfeNETILLB, . Moi! Figurez- vous jcĂTĂŻsfiĂź^; qtie je ne sais pas comment ça se fait... maĂŻs moi, qui jadis n'aimait pas les j>rocĂšs^ voilĂ plus de ti^ente ani^^Ă© je jilaide. Aussi , il faut voircoaM31^'j^,WĂ^^^^>^^^^0ttoutâŹsJeĂši]X]tees ooices de ma ville. L'avocat conduit rp^^f femme au bal , le juge reçoit mes visites, et puis , ce n'est pas tout. Air la M^ Fautour. ' -Lliuissier audmncicr , par fo^i ÂŁn mangeant ma sbupĂȘ , me flatte ; Le buvetier es t tcfti^coaftbĂźs ^ , J* 4e IttLgraisaer^ ' il* un des juges je suis soufFert . . Au point , que d*une Ăąme ipen fi^re , lima, 1 autre semaine , olrert ^ , 'âą ĂuikbĂąt^'dkns'sĂ 'ubiiùÚrt». '^ '.' ! Mais laissons cela lĂ , et dites-moi v puisque vovs avez fait votre droit Ă Par/^ , . Mon droit ! . .. ah Ăź oui , dans les salga., , . A V4aQle,t,d/np. . . ,. a .ĂŻ ; . / t> . -a DER^ĂVILLE. Eh bienl oui , dans les salles de l'Ă©cole. LE BOUGE. i. »⊠'âą.^'Ăš "âą * ' âą I âą âą I I Continuez , cousin 9 contĂźniieis ^ il ne fkixt jftmais iĂ« laisser marcher sur LE ROUGE. Mais laissez donc que je vous montre. Non... Toyez-voĂs, mbi, quand j*aĂź ĂčWĂ©'Ă Ăąaire; pa», tpuisiiuĂźrle tĂšrrĂ lix... ' . LB ROUGĂ. Ahl si c'est lĂ votre tinaniĂšre de plaider.. âą eh biça i et Cvfos. DERlfEVlLIiB. Cujas... Qu'est-ce que .c'est ^e ça? LE ROUGE. Eh bien! oui , et lĂ© DroĂ Romain et le Code , onjeii a peut-ĂȘtre inventĂ©s pour rien? , DERNEVILLE. ' Chacun a sa maniĂšre. LE OĂGE. '^ ,w Ah ! la vĂŽtre est expĂ©dltive; il JĂąrĂątt qhĂ«iiblre jĂ©Ăčhe avocat a la tĂȘte prĂšs du bonnet,^ mais c est Ă©gal ; je veux vou^ faire voir... tenez , regardez les titres. DERNEViKiÂŁit;iiiirfti "-^ Si j'y comprends ua-'inei; ; . 'i^ Croyez-vous qu'on pdBWg âą^Ă«HĂźi^'ĂŻvbc des papiers comn^e ceux-lĂ ? . ^ . Q&I^NISVlLIUBii- ri- v oi A vous parler frMiiclieiiifeid!, n viyilĂ -un qui ne me dit rien de bon.., c'est âŹOfiifiĂfe* en un ciin-d'Ćil ils vous auraient 1 bientĂŽt terminĂ© tout cela. , -. . Ăh ça ! mais qu est-ce que c'est que cette Ă©loquence- lĂ ?.. . Il ne plaide pçut7Ăšt/ie/que pour des militaires. Au bout du compte, tout ce q'ue je poi^rrais vous dire ne rendrait pas vĂŽtre affairĂ© plus claire... Vous la gagnerez comme je m'appelte Joseph. LE ROUGE. . r ; / Je la gagnerai... je ne le, croyais pas si instruit que ça. , âą al^ ! wo^i cpusin^ . hxfi dĂ© FoUe et Raison. j> a3 SCĂNE X DERNEVILLE, MATHIEU. Que le diable emporte le cousin Normand. MATHIEU. YlĂ not'fieu; il n'a pas tant seulement parlĂ© de la ' dot. Je n'sayons pas trop comment lui rafratcfair la mĂ©- moire. DERNEVILLE. Le souvenir de ma cousine m'occupe malgrĂ© moi... aurais-je fait une sottise en lĂ refusant. . . mais le mal peut encore se rĂ©p^irer. MITHIEU. Monsieur Joseph ! D^RiĂŻBViLLE , se retournant. On a parlĂ©. . . ah ! c'est Mathieu. >^^art. Ils ne me laisseront pas tranquille, ^auf . Eh bien ! mon brave Mathieu > qu est-ce que nous voulons encore? . Dam! j'voudriQns ben,... vous dire bonjour plus {>articuliĂšrement. Quand on a servi une famille. comme a vĂŽtre pendant quarante ans,, qu'od s'est mariĂ© dans la maison , qu'on a eu des çnfans . . , .. . I?P?INEVĂLJLE. Ah ! tu as aussi des enfans ? MATHIEU. Pardine l vous l'savez ben^ p prĂšs de quinae mois que vous m' pour cç qu'Ă©tait au sujet de l'Ă©tabli^sj^m^Qt de ma fille Janneton. Ah i oui, je t'ai Ă©crit qu'elle Ă©tait en Ă g Et jepi'Ă©tais dit comme Ăa t arvec lĂ©sic^ilt Ă©ciitsqtte floion bien aimĂ© Joseph ma promis pou^ Jeanneton le jour qu'elle se marierait. âą . ^' . i"i . '* DSRKEVILLB. âą âą Comjaiett t , je TaĂź promis.. . . ' ^ '^ âą' - '^ Ah ! mon dieu -, est-ce qn^Ăźl tiĂ©'VotĂźdfĂ Ăźl? pltis-; *. . DERNisinitĂŻii; Ă >/t. -Je Vois ce que c'est. .-. \3iloinsĂźeu^ vibsfepht. ^v» i?o»a- blionspas que j'occupe ici sa place, et que, foreĂ©^^i^ l'imiter eiĂŻ tout , je suis 4,*o^ hĂštireux qu'il ait de bon- nes actions Ă faire. . âą. c eit pour Joseph , je pense , .^ '. . " C ^5 Qu*il faut ici d'avance Que ma maiii rĂ©compente Qnarantb ans de vertus. ' ,'^. Une somme lĂ©gĂšre _ j En ce moment peut faire Le bonheur d* un tritrtfz pĂšre Ă©i> / . Ah ! je n'hĂ©site plus ; {his . Ce plaisir, j*espAro ^ Jria Vaut bien cent Ă©^us.. Lui donnant ^p bourse* âą ^ Tiens » mou cber Jliathieu> prends^ et marie ifeaii^ ne ton et Thomas, MATHIEU. Ail Monsieur y oroyeis» .'k .»; âą Retourne lĂ *haĂčt. . . je ^Ăź^blĂŻtĂź'Ăąsim t^MsUnt. âą . /f part. Quand mon^aĂ del^^! devrait me f^ire Ă©pui- ser ma bourse , au moitĂŻs^ grĂące Ă lui^ jeu ir9ki pas en prison. . âą ^AfHIĂtt. Ne soyez pas long-temps au moifia» ^ SCENE XI; DERNEVILLE, MARTIN. DEUNETItLE. , . Eh! c'est monsieur Manin t alif mon cher;^'it*rt>?fez donc , je vous attends pontdtuĂȘr. i MAnnĂźr.' C'est cela , comme pendant lĂ route. DBimiĂVtLtĂ.' ^' ' ' [ CertftitiĂ«ment comime eu rotĂte. MAKTĂŻĂźr. . . Oui , voyez-vous bien, parce rfile peut-ĂȘtre il fĂą nous y remettre bientĂŽt ensĂšmBle. udra PĂ©s possible ; defpuis que je nĂ© vous ai vu , il tn'est survenu uite i&Ă«re , un otxcle, une future, une farĂčiilĂ©, unedĂŽt enfßù... * J 26 MARTIN. Une dot 9 ça m'arrange. J part. Mon client sera payĂ©, ou bien. âą . ... PEASTEVILLB. Gomment ^ yoaclriez'*YOtt& partager la dot , comme vous avez partagĂ©. . ,- . ^ - Ăź' MARtUf PrĂ©cisĂ©ment. âą . Tenez, fe siui^ bon diable... vous ne me connaissez pas ^ tnaia ce que. c'e»l que la sym.* P$Llhie.. Air Cest pour mon maĂźtre en Fart de plaire^ i rĂ©prouve en prenant 'la patadie , Je ne sais quel pqessentinient^ Qui fait ]u*Ă vos piS je npi^attaclie Sans vous quitter nn seul moment* Mais de moi n* ayez nulle crainte , ^ Tout doit se passer entre nous. {Il lui montre un papier timilfrĂ©. DERNEVitLE, indiffĂ©remment^ ÂŁh bien ! quoi ? c*est une contr^i^te MARTIN. âą . âą Vous voyez bien qu*elle est pour TOUt. ^nÂŁ. Hein! c'est d^ĂŽIçiçĂ. ^, . dĂ©rnevxllĂ. , Mon cher monsieur Msp^tjn, yous ĂȘtes donc fou? Non j Monsieur ; je suis lipomnie dVflTaires , mais je ne les fais jamais qu'en r\ant et le verre Ă la maMiy DBRNEVI^il^E,' Maismfin^ dequoisVgit-il? ., .. ; ...; . ." './MARTIN. . . >, i Ăbl vous voulez rire^^la bonne heure , j'aime ça tant ily a. que, monsieur* qui, ^t.^ncharBj^Ăąnt '^valier, a fait Joseph 9 en principal , intĂ©i^la devient sĂ©rieux , ti>cr diable dlionĂ me avec sa politesse et sa gattĂ©.. âą . Haut. Mais , monsieur Martin y. je nai pas d'aifgept, vous avi/x pu; iscomniĂąltre ma bonne foi, ma loyautĂ©... âą . .,. 'M^RTIIĂ. ,-^^. .y. Et la mienne donc>, vous avez pu en juger; ai- je cessĂ© un seul mpmejil; dll'TiWĂ« et de trinquer avec vous , et j'espĂšre qfiW'c^M'iĂŻdtis^^^^^ quelque fois , parce que lĂ -bùà j ßë'*iJĂ©l^ai''biel?i sûßr^de vous trou- ver exact au rendez^VcJtti-""' "^' ""^'v' 28' pERNĂTiLiiE , h pan. Dans quelques Leures, je pourrai lui Ă©chapper. , {^Haut%^ Mais au moins 9 inoiisiea]^ Martin^ patientes un peu. MARTltr. ĂL! par exemple , impossible! tout ce que tous voudrez, mais patienter > je ne le puis pas; tenez , j'aĂźtnemis mieux vous prĂȘter mçi-meme de l'argent . . âą voilĂ comme je suis. DERNEVILLE. Tous j monsieur Martin. MARTIN. Parole d'honneur , si j'en avais; mais dans te mo- ment-ci, absence. Et, franchement, sans vous, j'au- rais fait maigre chair dans les auberges de la route. Ă^Ei^urbvfLxils; ' '' ÂŁh bien ! l'aveu eSt éà ïf ^ et pĂ t> rete^Ăątlssance... 'ĂĂAJk^IĂŻi. Oui, Monsieur, et surWĂ»t JSĂąt dĂšVĂŽĂźt'.,. Allons , il n'en ùëinordi^a pas , il faiil s^Ă©xĂ©cuter... {Fouillant dans son poH^ lPĂ rflu^. monsieur Joseph , vous ĂȘtes un palron un peu cher. Quel diable aussi comment peut-on penser Ă se marier quand on j^appĂšlleii. ^AfdrcĂ»n» Tenez , monsieur Martin^ vous riez?. âą t âą ^ -11-ARTIWj - . . - Je reçois gaiment tout ce qu'^ donne. .-Toutl vous ĂȘtes d^un heĂčreui laĂ©imdtĂ iiev Ăź .r/. ' ' ;lianitoiiaMj^ ilfcii5ittr f i jamĂ is^cp ça me regarde. . j., Air darti rha ^aurmĂšre. s,.,. . Ga;cd chworUxer ^,M . ^j, Je confondrai liĂźtĂ©n^r^i^ç^,J Et si Ton Teut vous iulnçr ^ ' C'est mon affaire, {his » » âą '>/t']ĂtRfEL. Comment? ' \ ' pBiaNEVlLLl!.. \ , , Serais-je assez heurei;^!^,,^ M^4Wr^.>^ P^Wi'VOUS Ăą^re utile Ă quelque chose. *^ . ,; MAD. DE MIRBEL. Monsieur, Paris. DSJINSVILLB Oui , Madame. ^ 'âą* 3o MAD* DE MIRBBL. Yous avez peut-ĂȘtre entendu parler d'une avĂ©nttirĂš , d'un duel arrivĂ© Ă un jeune homme appelĂ©^ je crois > Derneville. . . âą DERNĂYILLE. Derneville. âąâą attendez donc... eli ! oui, un fou, un mauvais sujet, qui n'a jamais su faire que des sottises. Had. DE MIABEL. AL! Monsieur^ comme vous le traitez. Songez donc que ce Derneville est mon parent. DERNEVILLE Votre parent! pardon , Madame, il ne peut manquer de devenir bientĂŽt raisonnable, si vous daignez vous intĂ©resser assez Ă lui pour le ramener dans la bonne voie. y Mad. DE MiRBEL. Moi, Monsieur, vous vous trompez assurĂ©ment^ le sort de mon cousin m'intĂ©resse fort peu , et je ne vous en aurais point parlĂ©, s'il n'existait entre vous et lui une ressemblance. âą . DERNEVILLE. Pourquoi faut-il qu'il n'existe qu^ cela. MAD. DE MIRBEL. Gomment, Monsieur. PERir;BTILLE. AilĂi de V AngĂ©lus, âą âą âą * Sans TĂŽuloĂźf. yous ipettre en courrouJK, Quel doux espoir k zaes yeux brille , Si Joseph allait entre nous Etre un peu de votre famille. IMfais pourquoi montrer de rhumeur. Cette envie est bien naturelle * ĂŻl est quelquefois si flatteur D'Ătre le cousin d'une belle* Mad. DE MiRBEL; mbwudont. , . Il est aimable au moins.^ part. Il n'y a pas moyen le seiĂ cher. .n-. 3i BOKIFAGE y Ă part. Ăh ça ! mais il me semble qu il fait la cour Ă la mai> raine de sa future. âąâą bon, v'iĂ mamzelle Scholastique. {Il DU Ă elle y et lui montre madame de Mirbel et Der^' neuille. SCĂNE xin. Les MĂȘmes I SCHOLASTIQUE* SCHOLASTIQUE. Vous croyez , monsieur BoniÂŁace. BONIFAGE. J'vienB dTentendre. SCHOLASTIQUE. Ah! mon dieu... S^ai^ançant. Ma marraine^ on vous, attend avec impatience... ainsi que mon futur. Mad. DE MIRBEL. C'est bien, ma chĂšre petite. A part, Amusons- -nous un peu. Haut. Regardez donc votre future^ vous serez trĂšs-heureux. DERITEVILLE. Madame , ne croyez pas. . . SCHOLASTIQUE. Qu'est- 4 DBRWETILLE. Comment donc^ Madame... mais si vous daignez mĂȘme accepter ma main. âą . SCHOLASTIQUE y le pincantĂ© Monsieur, j'ai Ă vous parler. DfiRIMBVILLE. Ah! Had. DE UIRBEIi. Restez , Moorieuv , je ne veux point faire de jaloux. âą . . ye vais vous annoncej. SCĂNE XIV. DERNEVILLE, SCHOLASTIQUE, BOIOTACE^, caché» BOKIFACE* Voyons donc comment on s'y prend pour faire l'a- mour. SCHOLASTIQtJE, Ah ça! Monsieur, est-ce que vous ne me divete rien aujourd'hui. DfiR5EVILLE Y a-t-il long-temps que vous connaissez votre mar- raine ? SCmOLASTTQUE. Dame, Uonsieui , depuis le jour de ma naissance; mais quand nous serons mariĂ©s , est-ce que vousine me parlerez que de madame de Mitbel ? c'est affreux de penser dĂ©jĂ Ă une aut^e femme. ' DEENBVILLE, Ă ;t^rt. Que dit-elle... j'allais joliment compromettre ce pauvre Joseph... allons , en avant e sentiment. SCHOLASTIQUE yplĂšumm. Ahi mon dieu.^ mon dieu !'^» DERNEVILLE.* âą ' ÂŁh! quoi, charmante Sch Ă©lastique- y; âąpouvezvo us penser... ah ! rassurer votre si j'ai pu vous cau- ser un instant de peine, j'en implore le^ pardon Ă vos pieds. // se jette Ă ses pieds, 33 SGHOLASTIQVE. Bien vrai. [Ici Saint- jiure parait. Dieu ! que vois- je^ Saint-ĂĂčre ! ^EUe rentre prĂ©cipitamment dans F au- berge y et laisse Ă genoux DemeviUe , f im est tout stupĂ©fait. SCĂNE XV. DERNEVILLE, HOmFkCE , cachĂ©. DERirEVtLLĂ. Eh bien ! oĂč courl^elle donc... elle me laisse lĂ ... hĂč frappant sur tĂ©paule, y 008 ĂȘtes monsieur Joseph ? DERivETiLLE y se retoumonth Oui , Monsieur. Je ne suis point connu de vous. DERNEVILLE , Ă part. L'habit noir*. âą c'est sans doule quelque parent... {Haut. C'est Ă©gal^ soyez le bien venu^ etfaite»-moi VamitiĂ©... Je me nomkne BOiĂŻiFiKE y Ă part. Nous allons rire ^ c'est une mauvaise tĂȘte. Je suis premier derc chez monsieur Gexbut , doyen des huissiers d'OrlĂ©ans . DERIĂEVILLE , Ă part. Un huissier. Gela change la thĂšse ; vous verrez que ce sera encore quelque crĂ©ancijer. Ă part. Il se trouble y bon. DERNE VILLE , Ă part. TĂąchons de nous en dĂ©barrasser. {Haut» Dans ce moment-ci on m'attend pour le contrat ^ et si vous voulez bien me permettre... // "veut sortir. Le passeport. 3 34 i , FarrĂ©tant. C'est impossible; il faut que nou» en finissions, et puisque vous feignez de ne point connaĂźtre le but de ma visite , je vous dirai donc que j'adore mademoiselle Scholastique, qu autrefois elle nie payait de retour , et 3ue sans l'ambition de ses pareus et sans votre litre 'avocat y qui lui a tournĂ© la tĂȘte, je l'aurais Ă©pousĂ©e. DERiĂŻE VILLE , froidement. AprĂšs. Nous trouverons des Ă©pĂ©es Ă deux pas d'ici. DEBITE VILLE. Des Ă©pĂ©es! ah! je commence i vous comprendre, ^ partT Du moins avec celui-lĂ j'en serai quitte i meilleur marchĂ©. Il y aurait pourtant un moyen de tout concilier. DERNEVILLE. Je le connais. BONIFAGE. Qu'est-ce qu'il va faire ? DERNEVILLE. Ce serait de renoncer Ă la main de la jeune personne. PrĂ©cisĂ©ment ; je ne tienS point Ă vous tuer, ma rĂ©- putation d'excellent tireur est assez Ă©tablie. DERNEVILLE. Ah! vous ĂȘtes excellent tireur... que ne le disiez- vousdonc pi us tĂŽt. Vous consentez? DERNEVILLE. A accepter votre aimable invitation ^ marchons» BONIFAGE. Eh bien ! qu'est-ce qu'il dit donc ? Ah! Monsieur persiste. 35 r DEHNEVILLE^ Ă /7a/t. J'ai pris le nom de monsieur Joseph y conservons-lui au moins sa future. Vous n'avez pas de tĂ©moins. DERNEVILLE. J'en aurai bientĂŽt trouvĂ© un... le premier qui me tombera sous la main... Boniface! voilĂ juste mon af- faire y viens avec moi. BONIFACE. Je veux bien 9 ça doit ĂȘtre drĂŽle un duel. Air vaudeville de la Partie CarrĂ©e. Allons 9 Monsieur , allons nous batti;e yite Pour la beautĂ© que mon cĆur aime encor; Le sort enfin va dĂ©cider de suite Qui de nous deux obtiendra ce trĂ©sor. PERNEVIUiE. Pour moi , yotcf^ ofFra u% f^^*^çale , Depuis huit jours je B*ai „U le tarnĂ»n , Et je craignais qu'un plus long intervalki Ne me gĂątĂąt la main. Partons. BĂWIFACE. Je suis Ă vous. {Pi^ifi^^yUle çt i^ sortent. SCĂNE XVI. Mad. de MIRBEL , BO^PACE, Mad. DE MIRBEL. Boniface y. Boniface , un moment, un moment ! BONIFACE. Ne m'arrĂȘtez pas^ Madame^ je vous en supplie^ ne m'arrĂȘtez pas. Mad. DEMIRBi^L. OĂč cours-tu donc comme cela ? BONIFACE. Monsieur Joseph... un duel... j'suis tĂ©moin... par 316 don , Madame /ça presse , je ne peni pas larder davan- tage. // se sau\^e. SCĂNE XVII. Mad. de MIRBEL , seule. Un duel , que dil-ii? S^asseyant le cĆuroalpitant. Je ne croyais pas que cela me ferait ceteifet-lĂ . Ăh! mon cousin , j arrive Ă Fans pour me conformer aux intentions de notre famille... j'apprends que vous vous ĂȘtes battu avec votre colonel... que vous avez Ă©tĂ© obligĂ© de fuir... oubliant vos dĂ©dains. . . je fais avec succĂšs des dĂ©mai*ches auprĂšs du colonel lui-mĂȘme , trop beu^ reuse de me venger ainsi de vous , et c'est au moment OĂ vĂŽtre vie est de nouveau menacĂ©e que je vous ren- contre. Ail ! Derneville, Demeville ! Air de CĂ©line. Cmi n Tain Il aima toujours sa patrie. . . Pourtant c est un mauvais sujet. ^ Personne ne vient... n'entends-je pas un cliquetis d'Ă©pĂ©es. On crie. Ciel , Derneville serait-il blessĂ© ? SCĂNE XVIII. Mad. db MIRBEL, REMI, LEliOUGE, MARTIN, sortant de S auberge â Mad. SIMON , SCHOLAS- TIQUE , au Wcon. Mad. DE MIBBBIi. Ah ! Messieurs , VQĂs arrivez fort Ă propo*... cour- RBMI. LE ROUGE. MARTIN. Mad. SIMON. 37 V rez prĂ©venir les suites d un duel, dans Içquel monsieur Dern... monsieur Joseph se tronve encemomcnt engagĂ©* TOUS. Un duel. Mon neveu ! Mon cousin ! Mon ami ! Mon gendre ! SGHOLASTiQUEy s'Ă©i^anoiussant, Mon Ă©poux ! Mad. SIMON f la rentrant dans le salon. Allons , ma fille qui se trouve mal Ă prĂ©sent. REMI et LE ROUGE. De quel cĂŽtĂ©. Mad. DE MIRBEL. Par ici 9 par ici. MARTIN. Courez y Messieurs ^ moi^ je ne quitte pas Madame. [RĂ©mi et le Rouge sortent Ă droite et Ă gauche ; en ce moment Boniface rentre par le fond. Mais voici Boh niface. SCENE XIX. Mad. de MIRBEL , MARTIN, BONIFACE. BONIFACE. Ah! Madame, monsieur est vaincu, et le futur en est quitte pour une petite Ă©gratignure Ă la main droite. Mad. DE MIRBEL , se Ics^ant et respirant. Ah! {Lui donnant sa bourse. MARTIN. Courons vite apprendre Ă ces dames. // rentre dans VaubĂšrge. BONIFACE. Votre bourse... c'est p't'ĂȘtr' pour payer Tport de 38 c'paquet qu'un homme du chĂąteau vient de me remet* tre pour vous. Mad. DE MIRBEL. Une lettre du colonel. ^ eeque je sollicitais! BONIFAGE. Y'iĂ monsieur Joseph. Mad. DE HCIRBEL. Demeville! SCĂNE XX. Les MĂȘmes DĂ«RNEVILLE^ la main enveloppĂ©e dun taffetas noir. DERTVE ville j dun geste Ă Boniface* Eloigne^toi. Mad. DE MIRBEL , couront au det/ant de lui» Ah! Monsieur^ vous voilĂ ... vous m'avez causĂ© un effroi... DERl^TE VILLE. ÂŁh quoi! Madame, aurais-je Ă©tĂ© assez heureux pour que vous ayez pris quelqu'intĂ©rĂ©tĂ la vie d'un homme qui mettrait son plus grand bonheur Ă vous la consa- crer toute entiĂšre. Mad. DE MIRBEL .- Que dites-vous, Monsieur ? DERKE VILLE. Ce qu'il m'est impossible de vous cacher plus long- temps ; oui y Madame, depuis que je vous ai vue , j'ai senti que ma destinĂ©e Ă©tait fixĂ©e, et si j'avais le bon- heur de vous inspirer quelque retour. âąâą Mad. DE MIRBEL. Y pensez-vous. Monsieur, au moment devons marier. DERKPVTLLE. Il s'agit bien de mariage... quand vous saurez que je suis... {A part. Imprudent, que va^tu fai , elk li'ignore pas que tu l'as refusĂ©e , elle doit te haĂŻr. MĂ d, DE MIRBEL. / Expliquez- vous, Monsieur. 39. DERNEVILLE. Ne dois-je pas craiadl*e de! parler. . . Mad. DE MIRBEL. HĂ«las ! Monsieur, il est des fautes, qu'il ne nous est souvent pas possible decondamner. DERNEVILIiE. Que voulez-vous dire... vous gardez le ilence... me haĂŻriez-vous ? ah ! dans mon dĂ©sespoir , je cours de nouveau provoquer , et peut-ĂȘtre cette fois son Ă©pĂ©e... Jlva sortir. Mad. DE MIRBEL. ArrĂȘtez , Demeville] DERNEVILLE. Dernevillei ... eh quoi l vous m'auriez reconnu. Mad/DĂ MIRBEL , Ă part. Qu'ai-jedit. ifaut. Oui, Monsieur, mais je dĂ©si- rais m'en assurer avant de vous remettre ce papier im- portant. DERiTEyiLLE , UsanU Que vois-je?.. une lettre du colonel.. âą ma grĂące , et Ă votre sollicitĂ tioui Ă i ! Madame âą c'est ainsi que vous vous occupiez de Demeville, quand il Ă©tait assez in- juste pour vous condamner ^ns vous entendre... corn» bien je fus coupable... mais , rĂ©pondez , Madame, et si mon repentir vous touche , dites que Vous oubliez mes torts, et que vous consentez. âąâą Mad. DE BlĂŻRBEL. JMonsieur... DERNE VILLE. Vous hĂ©sitez. {Criant. Garçon , une plume, de Tencre , du papier! Mad. DE MIRBEL. Eh bien I qu'allez-vous faire? DERNETILLB. Ecrire Ă Paris que, honteux de mon erreur, je veux vous consacrer ma vie. Air Priez pour lepauure insensĂ©, Oai,J6 cĂšde i flMLidostĂźaĂ©ef 4o IdolĂątrant cliaque beautĂ© , Je proscmais jusqu'au num dliymĂ©hĂ©e Car j*adorai6 la libertĂ©. J*avaU jurĂ© , dans ma folie , De youa haĂŻr. . je n'avais point pensĂ© Que TOUS Ă©tiez si bonne et si jolie ; Pardonnes au pauvre insensĂ©. [Il se jette Ă ses genoux en lui baisant la main. En ce moment tout le monde parait. Le garçon et Bonifact Ă l'entrĂ©e de t auberge ; Mad. Simon , Scholastiquej Martin , au balcon ; RĂ©mi et le Rouge rentrentpar lejbnd. SCĂNE XXI ET DERNIERE. TOUS LES PERSONNAGES. TOUS. Que voiH ^ CHOBUR. Air Quoi / c^est Edouard. Quoi ! dans ces lieux [hia C'est affreux bis Sous nos yeux Ce crime est affreux. LE ROUGE^ A^eĂštĂ© mĂȘme de sa future, c'est une horreur! TOUS. Oui 9 c'est une horreur! DERiĂŻEYiLLE , cHant Ă tuo-tĂȘte. Eh ! Messieurs , Mesdames , attendez donc , ]% ne suis pas Joseph. TOUS. Que dit-il r DEEHETILLE» Eh! non» morbleu > je m'appelle DemĂŽviUe, je suis 4» " capitaine de hussards > et je pais en c6 moment me -nommer avec d'autant plus de sĂ©curitĂ© , que je vais , en devenant l'heureux Ă©poux 9e ma cousine. âą Mad. pÂŁ MIliBĂL. Que dites-vous , MonFĂeur ? Que vous ĂȘtes trop bonne pour ne pas me pardonner ua moment d'eireur. MaĂą dÂŁ MIRBel, Vous mĂ©riterieĂ s bien... mais je n'ai pas derancuue^ Mad. SIMON. Ăh ça ! mais comment se fait-il que vous passiez ici pour monsieur Joseph. DERNETII/IiB. Rien de plus simple , et je vous le dirais si vous ne m'en vouliez pas> non plus que ma jolie future. SGHOLASTXQUĂ , le regardant fixement. {A part. Pourvu que l'autre ressemble Ă celui-ci. BONIFAGE. Avec tout ça , vous avez reçu un coup d'Ă©pĂ©e pour lui. PERNEVILLE. Et celui que j'ai donnĂ© donc ? Air de Turenne. C'est pour Joseph que j*ai puni l'aucUic» D'un iiisolent. MATHIEU 9 has. Mû»r Monsieur, ceue dot? DBRWEVILLE. Ton zĂšle , amt , mĂ©rite cçtte grĂące ; Garde tout, n'en dis pas un mot. MARTIN. Mais le Inllet... DERNEVILLE. ,. Giche^ cette ayenturĂš ^ Puisque Joseph est mon patron , Je devais en prenant son nom Faire honneur Ă sa signature. Le passeport, 4 4a . MARTIN. AJi! c^eM bien^ c'est noble! quel ami! j^ ne youi quitte plus, VAUDEVILLE Air Faudsinlle de Partie ce RçyanchâŹ. BONIFACIiS Si Saint-Anr' , par son Ă©quipĂ©e Et par un p'Ă»t moment d'fureur » Beçut dana c*jottr un eoup d'Ă©pĂ©e ; Si Mademoiserent dThumeur; Et ai , comme, je le suppote , Jid^dame et Monsieur sont d*accQr4 % . Moi seul r ici âą j*en fus la causo ^ demandant son passeport» ^ MARTIN. ^n membre de plus d'une classe , Sans savoir comment il en fut , - CroyĂ»t arriver i^u Parnasse CSomme Ton entre Ă l'institut* VoilĂ mes titres et mon grade, » Je suis de plus un esprit fort. âą Ma^ PĂ©gase d'une ruade set en piĂšces le passeport. LE ROUGE, % Le plaideur, pour qu'il rĂ©ussisse Doit fournir ses productions Et porter aux gens de justice Ses dossieirs » ses provisions. Au greffe, tant que l'on dĂ©pose'. TrĂšs-librement on entre, on sort; Pour retirer c'est autre cboae On n'a jamais de passeport* DERNETILLEv Lorsque sur les cfirtes de {"rance ^ De VĂ©four oii de Bauvillieri ^ levoisPĂ©rigĂŽrd et Provence , Je voyagentU volontiers* Pour que la gaĂźtĂ© m'accompagne Que le plaisir me mĂšne au port , Entre le Bordeaux , le Champagne DĂ©livre^moi mon passeport* Mad. DE MinsEL^ au public. Vers le Parnasse allant sans doute , jSoldat , sous Apollon , ce soir , L'auteur n a pour feuille de route Que son ouvrage Ă ÂŁMre voir. Calmant sa frayeur un peu vive , Cbaipie jour venez , tous d'accord , Afin qu'Ă son but il arrive» Contresigner son passeport* FIN. » .-âąĂŻ dm^ une jt^isite en Prison . iw'cifĂ \Ă,j^-^e'^ktaĂ ^at/^m'/MĂ© MX-.'. VTE YISITE EN PRISON ^ COMĂDIE-VACDIeVILLE en Dif JLCTB, Par MM. DCVER^^ET NICOLE ^ AKnSSBBTĂB POO& LA nfinĂBB-'FOlS âČ FAĂąl^y SVft LE tftBi^nt l>V TAVUETULE, Ll 34 'VILLET lB%Ă * Peix 1 Fe. 8o Cert. avec vifc lithogbavbie. âą t » âą * âą 4 ij t PARIS; AO G^ilfAKmiAGASIN DE PIĂGES DE THĂĂTRE. . ACnSlriBS ET MODEREES.,. Chez M""* HUET ^' libraire - Ă©diteur , EOE DE BOHAN ir*^l.*lV COIN DE CELLE DE MTOLI , BARBA , LIBLĂItE , FALAI8-E0TAL , DELAYIGMEy libeaieb, passage de l'aegee^ bue s\-MAETiir. PERSONNAGES Acteurs. ^DotTĂRD DE SAINT- ĂMAND, n- che banquier .M. FĂ©oĂ©> FĂ©lix de SAINT -AMAND, son FrĂšre M. Lafont. GRlĂ'JPONARDv Ă©diteur respon- sable, dĂ©teDli Ă S^-PĂ©lĂ gie . . M. Lepeintre J. BALTAZAR, guichetier. . . ; . M. Hypolite. AMĂLIE, femme de FĂ©lix. . . . M**^ Ciura. âą ' » âą Ii4 scĂšne se passe Ă Paris 9 dans la prison de S**-PĂ©lagie.. ^" TifUi ĂŽĂȘ Exemplaires non revĂȘtus de, la signature es ^Editeur f seront rĂ©putĂ©s contrefais. . 'i!Tiaa- . ,^. âą' . ;.'.;lĂ©geuient ma porte. DĂ© BMni^Ăš ng^Ăšme formaient le blocus. De leuif rĂźgu^fr je dois bĂ©nir les suites. Heureux ici-dĂ« ma tranquillitĂ©, un repas de corps... Un nouveau guichetier qui paje sa bien- venue , et qui fait bien les choses. ^ part,] Cinquante bouteilles pour dix. FELIX. C'est juste. Il faut que ces Messieurs aient le temps de s'amuser; et nous... systĂšme des compensations... BALTAZAR. Vous pouvez vous amuser aussi, vous^ avez un nou- veau voisin d'hier ça me fairpetlser qu'il faut que je lui ouvre. // entf ouvre iaporU. } Allops^ T^nl pouvei A lier et venir si ça vou» fait plaisir. A ua autre, Ă prĂ©sent. Il sort. SCĂNE ni. FĂLIX, GRIFEONARD. GHiFFOKAftBe et ffOttant Us mdfĂźW. Ah ! Ah! c'est fort heureux. J'ai cru qu'oa m'avait oubliĂ© dans cette souriciĂšre. FĂLIX. . S] vous reqeif^i^ ^i ^mi, Vous devez ..p^cĂ©rĂ©moi^e^ , i . / . ! Le lendemam ççt^r^r çM ..r. k. I. > s L'Ă©tiquette le yeut ainsi. ^ Mais qu'un importun dans mon gtte ^ Accoure d'un air empresisĂ© , Je suis d'afance Du soin de rendre la irisite. A'hl ça dites-moi, je vous prie , avons nous Ă demeurer lofig-temps eosemble ? GEIFFONABD. Mais 9 Monsieur, celui qui m'a fait mettre ici.... FBLIZ* Je deyioe ce que c'est, quelqu'A rabe, quelque BĂ©douin n'est-ce pas ?'de ceux qui poursuivent sans relĂ cUe les Caravanes de dĂ©biteurs. GRIFFOlfARD. Non Monsieur^ ce n'est pas cela.. 11 s'agit de toute autre chose. ' FBUX Ah ! ah I de quoi s'agit-il donc ? GBlFFONAan. t'abord jrjç dois vous dire qui je suis. kUi Suzon sortit de sĂŽnviilage. Je suis> Monsieur , }e vous le jure, L'homnae universel, car, hĂ©las t Pour le nombre des aventures. Je suis un moderne Giiblas. Ain§i que lu^ , J'ai; fait ici Tous les' mĂ©tier». Hors celui de rentier. Je fus , ]e otoĂB , En moins d'un mois 9 Garpon fripier, Epicier, Clecc' d'huissier; ' Enfin je me dondafs hvL diaMĂšy- D'exister n'a^Aht plus mo^eii , ' âą Je me fis, ti^Ă©lĂ btp^6]M Ă ^Hëéiy ' Editeur respensable. ter 9 FELIX. Ah ! Monsieur est journaliste. GBIFFONAED. A peu prĂšs Tarticle qui m'a conduit ici Ă©tait pourtnt de ma façon... il Ă©tait dirigĂ© contre un certain Monsieur que je n'ai jamais vu. FELIX. Comment , vous avez Ă©crit contre un homme que vous IMS connaissez pas I GftlFFOKARD. C'est Tusage.... d'ailleurs c'Ă©tait pour obliger un de mes anciens patrons, son ami intime qui, Ă ce qu'il parait, m'avait donnĂ© des renseignemens inexacts; ah ! ça , c'est vrai, l'article Ă©tait sĂ©vĂšre; enfin on l'a regardĂ© comme calomnieux et on m^a engagĂ© Ă venir passer la belle sai on ici. FELIX. Ă paru Qui diable s^en doutera iti avec cette figure^ bonasse. GniFPONARD. Ah ! c'est vrai , voilĂ , MousĂźeur, toute mou histoire , et vous ?..âą confidence pour confidence. FELIX. C'est juste, mon cher voisin, mon aventure est Ă peu prĂšs la vĂŽtre. GBIPFONABD. C'est aussi pour avoir Ă©crit ? FELIX. Ah mon dieu! oui. GRITFONABD. Que ne gardiez-vous l'anonyme en publiant vos ou* V rages. FELIX. kfk Du Partage de ta richesse. En vĂ©ritĂ©, vou! parlez comme un ange, ' Mais Tanonyme aurait gĂȘnĂ© leur cours , Car c'Ă©taient des lettres de changĂ©e ^ Et cela se signe tchijours. 10 CEIVVOIVABD. Ah ! c'est pour dettes ? FELIX. continuant Vair. On ne refait pas la nature ; Ce fut toujours lĂ mon dĂ©faut. GRif FdnA&D Ă part . Je Toyoii^ bien Ă sa tournure Que c'Ă©tait quelqu'un comme il faut. ^is, Pauvre jeune homme ! de façon que vous ne pouvez sortir d'ici que moyennant.... FELIX. Six mille francs ; ce qui Ă©quivaut pour moi Ă une con- damnation Ă perpĂ©tuitĂ©. GRIFFONARD. Mais vous devez vous dĂ©sespĂ©rer ici. FELIX. Moi^ pas du tout. AIR du f^audevilte de la Robe et es Botter» Comme l'on doit au printemps de la vie, l'arriĂšre-saisou n Je me suis fait une philosophie 9 A l'usage de la prison ; Loin que l'avenir m'inquiĂšte, Ues crĂ©anciers me dĂ©frajĂčnt toujours. Je ne vois dans cette retraite , Qu'un asile pour mes vieux jours. GRIFFON ARD Ă part. Il voit la chose tout-Ă -fait du bon cĂŽtĂ© , le voĂźsĂźd. Haut. Comment! un jeune homme comme vous, vous n'avez pas trouvĂ© une caution ? FELIX. Je vous demande pardon ; j'en ai mĂȘme proposĂ©; mais ces maudil8crĂ©ançie;'ss©ntd'unehumeur»i bizarre, n'ont- ils pas demandĂ© qui est-ce qui cautiohnerait la caution ? GRIFFON ARD. Vous n'avez donc pas de parens ? FELIX. J*ai bien un oncle qui , de temps en temps , me Il fait passer........... de ses nouvelles II est Ă son aise^ GRIFFONĂąRB. I !Eh bien 1 il ne pourrait pas...- FEUX. âČm Du VatuUvUlĂŽ du Code et de i^Jmour. Depuis six mois il me promĂ«oe > Il prĂ©tend que je suis ud fou ; Il sait que je suis dans la peine , ÂŁt je n'en puis tirer un sou ; Je mourrais ici, Ăźeparie^ Si pour sortir j'attendais son ar^iit> iJ'est un oncle de comĂ©die Qui ne paie qu'au dĂ©nouement. GRIFFONABD. Eh ! mais ,eft-ce que tous o'avez que des otKiles Ă©aos votre taoaĂźile ? FELIX. J'ai bien un frĂšre, riebe aussi, homoie de mĂ©rite 9 tirais il ne veut plus entendre parler de mdĂź. GBIFFONARD. Tous ĂȘtes brouillĂ©s ? FEUX. Tout-Ă -fair. Ce n'est pas du tout le mĂȘme caractĂšre , voyez-vous ; il ne sait pas que je suis ici. GRIFFONARD. Pourquoi le lui avoir cachĂ©? 11 vous en aurait. sans doute tirĂ©. FEUX. Ah! bien oui. Il a dĂ©jĂ payĂ© quatre fois mes Ă Ă©tfes ; cette fois, il a pris la mouche il veut que je paie moi- mĂȘme. GRIFFONARD. ÂŁh ! ek! Ă©coutez donc... FELIX. Cest trĂšsnal 9 n'est-ce pas? Faire banqueroute Ă mes crĂ©anciers ! Conptezdoncsur les pareus moi qui aurais donne pour lui tout ce que je possĂšde 11 est vrai que je n'aĂź riem , mats enfia c'est toujours quelqile cbose.-../' que le dĂ©vouement. U prĂ©tend que je suis un fou s\\ savait comme je suis changĂ©! J'avoue que si vous m'aviez Wu jly asixsemaines, vous m'auriez pris pour un Ă©tour- di. J'Ă©tais garçon; mais aujourd'hui, je sois mariĂ© , et j'ai jurĂ© de ne plus faire de foliesw C'est un parti pris. GRlFFONikRD. Ah! vous ĂȘtes mariĂ©? FELIX. Mon frĂšre l'ignore encore ; il ne connaĂźt pas ma feinme C'Ă©tait la veuve d'un ancien officier vous la verrez mon AmĂ©lie, aimable , compatissante ^ c'est lĂ une feoiaiey uzi ange de bontĂ©. OMFFONARir* Ah ! que vous ĂȘtes heureux ! Si j^'en avais une comm^ ta y je ne serais peut-ĂȘtre pas ici , ou j'en sortirais bien* tĂŽt; dans ce moment-ci surtout, oĂč j'aurais besoin dtf faire parvenir un mĂ©moire justificatif' FEiifX. Si ce n'est que Cela , ma femme s'en chargera âŒolon' tiers. GRIFFORĂRir. Vraiment Ăź FELIX. Entre compagnons d'infortune , il faut bien s'obligerr GRIFFONARD.' Le charmant garçan ! FELIX. Justement , je crois l'en SCĂNE IV. Les mĂȘmes y AMĂLIĂw FELIX. Mon cdĂšur de m'avait pas trompĂ©. Bonjour ^ ma chĂšre AmĂ©lie; il me tardai t de te voir arriver que je te prĂ©senCĂš Qi cie mé» notiveĂ xix amis. Monsieur.*..* {Ă &riffonard iminent vous nommez- vous? GanpFONĂBD^ IboniFaise Grifiboard. FStlt. M. Grifiboard [Ă Griffbnard. Les prĂ©nom» sont inu-" lies. GBiFFONABD, {humbUment, Pardon^ je croyais.... FELIX Ă AmĂ©lie Homme r^omraandable. GBIFFONABD^ Monsieur.....' FELIX. Ecrivain distingue. GBlFFONARtf. Oh ! Monsieur FELIX. Comme moi pensionnaire Ă Sainte-PĂ©lagicf. AMĂLIE. SĂ©jour assez triste , monsieur ^ GRiFFoifARD, [avcc 'pTĂ©tetUion' Il nel^est plus madame , du moment qu'on s'y trouve, auprĂšs de vous. FELIX. has Ă Am liw. Il est galant M. l'Editeur.Aaz/^. Tu voi^M. GriFfonard/il "Veut teprier de te charger pour lui de faĂźVe une dĂ©marche. AMĂLIE. H suffit, Monsieur, que vous partagiez le sort de mou fnari , pour que je me fasse un plaisir.... GRIFFOTfABD. Ah ! madame ^ vous me comblez de joie. FELIX. ÂŁh bien, voisin , alle^^ rĂ©diger votre mĂ©moire. 6B1FF0NABD. Cest ça , j'y vais de suite , vous me ferez le plaisir d'y jeter un petit coup d'oeil, n'est-ce-pas? parce que voyez- vous^ dans la chaleur de la composition, je crains qu'il ne t4 Ă©tt'Ă©ebappe quekfiM» petites fautes d'orthographe qd est-ce qui o'eD fait pas ? toot le monde en fait plnsoQ moins 9 {Ă AmĂ©lie Madame, 'ai l'honneur de foitt saluer. Eh bien! c'est ça, Ă llez,nons reverrons cela ensemble^ s SCĂNE V. AMĂLIE, FĂLIX ^ - AMfiUB. Mon ami , j'ai une bonne nouvelle Ă t'annoncer. FEUX. Tu as yu mon oncje ? AMBUB. Ton oncle ? FELIX. Cest que j'ai reçu une lettre de lui j il me fait espĂ©rer que, d'ici Ă peu de jours, il me prĂȘtera de quoi me libĂ©rer. AMĂLIE. mffstĂ©rieusement. J'ai trouvĂ©.... mieux. FELIX.. Comment ? i AMELIE» Oui ^ quelqu'un qui oETre de payer pour toi. FELIX. De payer pour moi ! Et qui donc cela ? AMELIE. Je me suis promis de ne te point dire son oom; il te l'apprendra lui-mĂȘme. FELIX {avec inquiĂ©tudĂŽ. Ah ! ali ! Est-ĂŻce un jeune homme ? AMELIE. . Mais , il a..... oui , il a Ă peu pt'Ă©s trente ans. PBLIX. Diable ! Et ce jeune homme» ^ans dom^^oV^t pas mal? AM9LIB {avto intention. 11 te ressemble.... uĂ» peu. FBLIX. Yraiment ! Et il ne veut pas que tu me dises son noa^? AMBUB. Ce nVst pas lui qui s'y oppose il croit que tu le sais dĂ©jĂ .... Il m*a chargĂ©e de t'annoncer sa visite. FELIX {Ă part. 11 me traite tont-Ă -fait sans façon Aai//. Etce n^on- sieur si ohlis^eant, t'a-t-il laissĂ© entrevoir le motif qui le dĂ©termine Ă se montrer si gĂ©nĂ©reux envers un homme qu'il ne connaĂźt pas ? AMBLIB. Mais le dĂ©sir de faire le bien , je pense. FBLIX s' efforçant de cacher son trouble* Ah ! tu penses cela. C'est assurĂ©ment fort louable deaa part.... Et sans doute \\\ lui as manifestĂ© toute la gratj-^ cude que mĂ©rite un pareil procĂ©dĂ©? AMELIE. Je lui ai dit que notre reconnaissance serait sans bornes. FELIX. Sans bornes c'est jusie Et t'a-t*il dit Ă quelles conditions? AMELIE. Mais cela va sans dire.... Nous le rembpursctrons. FELIX. Oui ; mais quand et , et quel est l'intĂ©rĂȘt qu'il prĂ©tend exiger ? AMELIE. Ain du VavuUvUlĂŽ des Amazoneu * Pour y songer c'est un trop galant homme » Il lie veut pas te parier d'intĂ©rĂȘts ; i6 Fuis il in*a dit que pour rendre la somma Il t'accordait le temps que tu voudrais. TBLix {avec force. As-tu pensĂ© que moi j's^ccepterais? Assure-le de ma reconnaissance , Mais je prĂ©fĂšre encor garder mes fer9. Ă part. Lorsque Ton prĂȘte avec tant d'obligeance 7 ^^ . . Les intĂ©rĂȘts bien souvent sont trop chers, y '^ AMELIE* Comment , tu refuses ? FELIX. Certes , je refuse...... {Ă part, Uo jeune homme de trente ans. âČHBLIB. Serais-tu jaloux ? FELIX. Moi jaloux? Ah! rends-moi plus de justice. Dieu merci , je n'ai pas cette maladie. Ce que j'en dis, c'est pour toi.... uniquement pour toi.... Ce Monsieur ^ malgrĂ© son dĂ©sintĂ©rebsement , ne manquera pas de dire dans le inonde FĂ©lix'de Saint-Amand Ă©tait dĂ©tenu pour dettes... }*ai payĂ© pour lui.... comment, dira-t-on , mais c'est trĂšs-bien de votre part...Oui, sa femme m'a priĂ©.». AMĂLIE. vivement. Du tout , c'est lui qui me l'a oSert. ^ FELIX. Sans doute.... mais Tbistorieti le plus exact est bien aise d'Ă©gayer ses rĂ©cits.... on exagĂšre toujours un peu , et je te demande, si tu voudrais, quand il aura fait aiusii parade de sa gĂ©nĂ©rositĂ© envers moi, accepter pour toi toutes les consĂ©quences qu'on en pourrait tirer? noD, AmĂ©lie, non; je t'aime trop pour y consentir.. . AMĂLIE, {piquĂ©e. ' Si c'est lĂ une preuve d'amour , au moins tu convien- dras que ce n'en est pas une de conGance ^ une occasion se prĂ©sente de recouvrer ta libertĂ© , et tu la refuses... je croyais mĂ©riter plus d'Ă©gards. Ecoute donc. . ^7 ABfBLIB. . i j. âą * âą âąâąâąâą Moi qui joiiJMiiis dĂ©jĂ de TidĂ©e de vouji arrucher Ă celte peuible capiivitĂ©... moi qui ai promis i. celui qui veut devenir votre li^rateur de l'amener aujourd%ui mĂȘme. FEUX. Tu dĂ©gageras la parole* AMELIE* Mais que lui dire ? - PEUX. f \ Dis lui... dis lui que mon oncle a payĂ© pour moi.... ou bit^n. encore , si âą t^i i'ime8 mieux^, enfin ^ to^ui c FEUX, '. N'importe, j'ai pris mon parti, je ne sauraiiiacçfplejll AMĂLIE. dĂ©pitĂ©e, C'ei»t Tort biep, monsieur, c'eftde la jalousicjret pas autre cbose.... il parait que vous voiis plĂ©isex ici* . FELIX. En effet le sĂ©jour e$t agrĂ©able. - AMĂLIE. Que sais-je ? il faut bien que quelqĂč'objet v'QuCy, attache. , . âą 'Ewx Ă ^part,, i r ÂŁo yjoi4i iMend' ^ p^rĂ©sent. >!ba^. Ăon^i^enf^ A mĂ©lie ?.... Ă part. ] C'est de ma faute aussi. { haut Ta pensçfais ?.... *'' * ' * AMĂLIE. âą âąâą'.;'âąâą Ăź. Oui , Monsieur^ dĂ©fiance pour dĂ©fiance.' FELIX AmĂ©lie.... Mon AmĂ©lie Un regard/.. TbyonĂ©,nite fĂąche pas.... [elle le regarde tendrement. que diable, je ne suis pas jaloux, mais mets-toi^'l^ li^a placç; ^ ' . I 5 A \ * V i8 Ait d^JrisUppĂ©. Je puis trembler» te voyant si jolie, Ouand le destin enchaĂźne ici mes pas ; 'Wi v> ' T ^Qii ife'dangeri courrait mon AmĂ©lie , M'» / 1 ' Siisd veriu ne la dĂ©fendait pas! .* t >âą 3eĂiijl;$ in^Mftie., pourtant excusable. N*es-tu pas failr pour charmer? ' Le monde entier peut tĂ© trouver aimables Mais c*est moi seul qui dois l*atmer. AMĂLIE. As tu pu craindre un seul instant ?... Ăź * . âą FSCIX. * Noo*, ivoi^, 'mon amie^ouMie que j*ai pu t\ Je Teux rĂ©parer mes torts , parle» ordonne ^ Tais tout ce que lu voudras.... tu vois ma conOaticĂ©.... ce n'est plus qu'Ă un coodipoĂ . âČUĂLIB, *âą iia9 . I .A» Loin de ia vilU* Ăźij' âą t * J- » .. .i; ....âąâą4*i ..f v^ .-^. ' ''^âąaint-AinAnd , mon lieau frĂšre , chl»i*mori amie madame de BelVal. M. de Sainf- Amand qui ignore que je suis sa beile-so^ur, se prend pour moi d'une belle passion, cl m'offre, /au bout de Luit jours 9 son cĆur et sa oiai^n^ cjuVn cotv^ciencre je ne pouvais af^iepter., NĂ©ann^ioins , ,çunime ;upe femme est toujours bien Ăąise^d'u^er de be$av^^ua;ci',~ je proGle de mon ascendant sur lui pour rendre la libertĂ© Ă mon mari. Je lui persuade que je dĂ©pendK d'un frĂšre dĂ©tenu Ă Sainte- rĂ©fa^e^ il mVflVip Ă usiiĂźA» Se f^jeir pour' lui; j'accepte. et c'est abjdĂ yd'liili mĂȘme que leur entrevue doit avoir lieu. MĂŻils s'il savait que ce nrĂ©t*ndu ThĂšre le'MĂ©H'XIdoe cette mĂȘme AnréßÚif Vbrnt il recrbl^rcbe la inaiu'n efttfltTtre qut*sa belle soeur, il nĂ© me Ic^paidoonerait IC Je ne nii poanMq^;^9^i;t . . .r , saiict-amaSrd. Croyez ^ HoDsiçuf , ^ que m .reçonniifissĂ Ăźice^... ''''' ^^ĂŽi^ 'ainiii^; ?eh> toat eĂ© ^ue ^e demandĂ© , elle ifae sert prĂ©cieuse et cette dĂ«marcbe doit yous le prouver» Je ne me dissimule pas » HonsiĂ©ivylouAjoe'cpilĂ©He a de pĂ©nible. ; Je TOUS proteste que je ne TeussĂš point faite pour mon propre frĂšre. Ah ! yous a vejs un fi;Ă«re ? '^ saikt-amand. Vous Kgndrirt'f ''^ ' âą' V' . T ; \ âą%ĂźV ^ ^.ĂźAait'ft. Non; je me rappelle inalĂtenant^ que Madame de Belval m'ena parrĂ©.*'^' . 'i* 'i V SAINT- amaud. âą âą .. AJfELIE. DĂ©fauts delson a^e^ peul-ĂštĂ-Ăš âą * Non, non^ il eĂ©t/cex^faĂŻas. Ă©carts que TĂągc oVicus* point. . Aie du Faui!eo»iiblĂš'!ia ijeuneĂąja De bienrQi^\m' inĂ©connus ; /. > L'ingratitude a payĂ© ma teudresse* Ouoi ! Tot^^r4^^o ^ /; âą . r. ' *\\, ^ SAIWpr-A^AWfi. i» , ; ; . i^Ă©lasl Ăźf a*en ai plui. Oui , dĂšs long-temf» j'ari vous poiiTci in*en eroĂŻtĂ©p fat J'ouWiHiyĂ©aproi4w;. ;. .. ,. ,/ , , y {Ă pari. Mais en ortanl de ma mĂ©moire * L*ingrat est restĂ© dans m\n cĆur- ili*-. de Belval m'efi Ă fait cepĂ©nilant beaucoopd*Ăąiiga sAnrr-AMiBD* ' . " , Bile est trop indulgente. Et vous peut-ĂȘtre trop dĂ©vĂȘte. J'ai acquis chĂšrement le droit de l'ĂȘtre, nVi-je $as p^jĂ© vingt foi» les dçUes les plus folles? ^ AMEtlB . N,, if Le temps l'aura peut ĂȘtre corrige.... {iĂźmiiJĂšnĂMĂ Ăšt^ apec intention Ă» vous. eussiez cherchĂ© Ă le rapprocher de vous* Si raT-AMJLĂŻĂŻt {avec force. '' %m\, ot C'est un mot terrible , que celui lĂ , MoniĂźcur. sAnrT*ĂMu^B ito tnĂ©^nc* J'en ai fait le serment. ABtCUE. Vous ne le tiendrez pas , j'ose respĂ©rcr. Aie de ma CĂ©line , amant modelĂ©. ' On peut oaHier sa maĂźtresse. On peut cesser de la chĂ©rir , * On peut retirer sa tendresse A TarnĂź qui sut nous trahir. OuĂŻ c'est alors qu'on doit ĂȘtre sĂ©vĂšre, Qa'on doit, tenir aux sermens qu'on a, faits ; ^ âą '' ' MĂ js celui dfchtlr son frĂši^e^, ' ' CĂ©lW-lĂ 'iie se tienljĂ»inais. Au rcstc,Ăźln'y n pas d*appareOQç que je le revoie *di sitĂŽt, je nesaisccĂšiuMl Ă©sldevenu^ilscsl mariĂ©, n- t-on dit , pour couronner ses osuvréé. I V ; La veuve d'uo soldat... qu avec vous AmĂ«lĂźe... vous uraissez Ă©mue% . { , AMBLIB. Vous oublies, mousieur, que ce titre est aussi le mien. SAIKT-ABIAKD. Pardon , ma chĂšre AmĂ©lie, avea-V0M9?pUrp»ul tutĂ©laire 9 âą - Je veux qu'il sQĂt libre ce sojr» " âą ' âą kmutt {Ă . Ah ! ?*i^saVfiit que c'est aon. frĂšre ^- _ i Que dans Tinstaot il va revoir. Iliell protĂšge mon slVat'açĂȘme. 'âą- - ' '^AijSfi'-AiiiAXD; 'âą'.'''' âą' " . Tartez, ne soylĂźi .q'ii'un Uioment^^ " ' *.^ Le temps coule sf lenVemeht " " *^^^ ' Lorsqu'on est loiB*'dte^ ce u'on aime, {his* OiliV' ; ,- âą ' i- n i1^- ' A } Afcl»MEiiJ"^ -M'>/ , âąâąâą;- ĂnumbU. l P"i»e-'-i', dans cep lieux, ÂŁn retrouvant son frçre,.. , r., - âą , AbJĂčVlrshcÎßÚl-cl-'^''^"^'^"'' " El combler t»»W^ĂźrMi*SrĆux ! {Jh sortent tous deu^ , AmĂ©ttrpĂ rĂŻtifpĂ«mf^ùÚjbnd, et Saint- Antond par celle de droite âą 4 »9 .SCĂNE X. t FELIX sortant de chea Griffonard en riant aux Ă©clats ''Abi' Ăąh ! ah! ravehtiire est impayable. lia Fait un ar tide.... et coiilrĂš qui ?..;. poolre luoii frĂšre j el c'est Ă ma i'Ăšmme'qn'il s^adreesc pour faire parveqir sa justifica- tion*, Ă Hia femme... qui necoDuait pus mon rrĂšre.,^t qui certainement ne voudra pas 6e cliarger d'i^ne pareifle in^ift^ion. Je n'ai jamais eu le couragedelui dire mon nonri; T-envie de rire m'a coupĂ© la parole. Ce pauvre GriSb-^ nard !.*... ccnire-mon frĂšre; oĂč diable va-i-il s'aitaquer Ă wi'lĂ oaiime aussi puissant que monsieur mofi frĂšre! O/s entend la cloche. Ah! mon Dieu! voilĂ la cloche de retraite AmĂ©lie aura trop tardĂ©; m'en vpilĂ pour mes frfiis de loilett* ' . SCĂNE XL . f t , B ALTAZAR , FĂLIX. , BĂLTAZAA '{ivre. Tiens ^ ToilĂ encore le monsieur Ă l'habit noir. Air Tu commenceras par lui dire. FrĂšres de La^t Allons 9 entendez-vou^ la cloche ? C'est lu le sigtiafl du dĂ©part , - Je veux Ă©viierie -reproche, Ă©loignez -fous 5 et sans retutd. {pis. TELix [Ă part. Partleu, l'aventure est nouvelle. Le vin a troublĂ© ,sa cervelle, , Pour un autre il inç prend \cu ,^u..\ .'âą..>.'", BAi,m4R. _ . , /> Allons , allons » pourquoi tattfer ' ainsi f tis. âą Allons, TOUS eoteiulez la. cloche» 1 âą ^ ' FELIX. Eh! oui, vraifticnt , j'entends la cloehe. A» V \ t^ C^ĂšsklrĂšs-JĂčste^ il craint le reprooho. tkVTAtJLt, C'est fe sigDal du dĂ©part/ ' ^ ' -, .s I Eloignez^vous et sans retarf- JELIX. Si c^est le signal du dĂ©part ^ . -j /ef vais partir sans retard. CoDfons ati devant de ma femme pour iHKnpre ce tĂšte* k'IĂȘle}ui devient out-Ă -fail kiulile* . BILTĂZAB^- On- a bien de la pieifie Ă - s'en- dĂ©barrasser !.. eh mai» l il >ubiiesoD diapeau... est-il Ă©tourdi ce gaillcrrd-lĂ ... il !& 'appelle. liĂ©.... M. Tbabit noir... vous avez donc perdu la Ole ? jV lui- remet le chapeau de sonj'rĂšre. . SCĂNE XII, .. Que! est donc ce tapage? AmĂ©lie ne rĂ©parait pas...^ n frĂšre non plus; je ne eotiçois rten Ă ee retard-Ăą.... fĂ©siterait'ilĂ seprĂ©senterdevant moi ? 11 me semble que dĂ©marche que je fais n'a. rien qui puisse l'offenser. Je ieĂą.^ j-t*Ă» le cfĂ©fi^rĂ At, lui dcmĂąrtde'rla rifiairi de sa sĆur; refuserait-il Ă accorder sron consenleuient , dont au !8oin on pourrait biett se passer?' Certe alifiaioe h'st nul Ă dĂ©dffjguer pour luj. . Ab ! .le voilĂ sansdoute^ SCĂNE XIII. ' ilFP01HAĂiĂŻiu>ĂŻpĂ pfĂ©tĂ lĂ mĂ fn ', SAINT-AKAND. GRIFFONARD. ' \ i'Ă rdon^ je itie'sĂčis fait attendre^ o'edt-'Ciç ps ? T^ut is impatientiez ? SilKT-A1lCANI>. f >ti rouf , If onsieur. .^ CRlFFONARD. Et Totre chĂšre AmĂ©lie oĂč est-elle donc? Elle vous cherche* oiirroRARD Ă part. Ah ! par exemple , c'est bien aimable de sa part. Aa^ J*ai clĂ© UQ peu loog-Iemps Ă termiuer cela , parce que , voyez- vous 9 il ne Faut rien oublier. SAIKT-ASCĂSD. 'D6Qae&, Monsieur, {e vous promets que ce sera onjs affaire bientĂŽt terminĂ©e; j'arrange?ai tout cela* Ăźr^^- nard iui remet son mĂ©moire 6aiFF0!A1ld. ' Ah{ Monsieur ^certahiement ma reconnaissance... âą SAIKT-AHĂND. Votre estime et l^amour d'AmĂ©lie , voilĂ la seule rĂ©- compense que j'ambitionne. GRiFFONARD Ă©tonnĂ©* Comment dites*- vous? Vous savejsf que j'adore AmĂ©lie. GBIFt'OiĂźAllD* Elle le mĂ©rite bleu> une feipme qui a tant de qualitĂ©qi ! , ça^^st-amaud. , ;4blquilesaiMiiiĂ©uxque moii .' ' âŹRIFFONAft04 Elle VOUS parait bien attachĂ©e aussj* SAINT-AALAND. A^jĂź-^op^etir ., il ne me manque plu»? gour ĂȘtre heu** "reux , aprĂšs Ăč'nĂ© sf flatteuse assurance.^ que d'obten ir l'a- grĂ©ment de on frĂšre. plus Ă©tonnĂ© encore]* . PourqudVfaĂźre'? ' iPour notre mariage. K ik âą * âą r * » GBivtOKiBD {Ă , part. Ti^ns j^ U m dĂMit ce mĂ iĂźn qu'ils Ă©taieof marlĂ©tiT.^ âąâąâą ib bon 1 cfest ça. âąâą âą Et je me suis flattĂ© que celte alliance.*. GfilFEQNlBD. Eti! oiais Ăźeoie vois pa3 pourquoi il s'opposerait oiiaiil* tenant. ' sAiNT'AMiiĂŻD. H lui scrrc ta fnainl Vous me comblez, de joie. GA^FFOKARp ^ ujn$ héùUjUthn comique^ J'en suĂźs ravi , {e vou3 ju^re que je le dĂ©sive de loiM mon C09ur SAIHT-AMAND. L'excĂšs de mon bonheur... GaiF70»Aai> Qu'est-jce qu'il a doue ^ le voisin ? , SAINT-AMAND. D'un seul root vous vQe2 de faire notre bonheur Ă tous... je dis notre bonheur, car je prĂ©tende que. vous le partagiez... GEIFFONABDk Vous, ĂȘtes bien bon , Monsieur. SAINT^AMAND. Vou9 ĂȘtes sans Fortune^ mais qu'importĂ©! n'en aiJ0 pas assez pour nous trois ? 6RIFF0NARD {Ăą pari. C'est donc pour son plaisir qu'il est ici. SAINt-AMAND. Voud viendrez demeurer avec nous. GRIFFONARD. Oà ça , monsieur? SAlNT-AMAND. DĂšs aujourd'hui je vous Fats prĂ©parer un appartement dans mon hĂŽtel. Zo Dans Totve h6Ă©l7 [A singulier ;i \e n'ayaid ĂI8 remarquĂ© ce matia qu'il avait la tĂšte dĂ©rangea Q effet , je le vois Ă prĂ©seat il a la figure toute dĂ©com-' posĂ©eâ Je ne le reconuais plus. 1 SAISfT-AMAND. Mais revenons Ă notre aOaire; l'essentiel est de yon dĂ©livrer promptemerĂŻrt. Il s'agit d'une bagatelle. Vooi ĂȘtes dĂ©tenu pour une somme de six mille francs en* viron. âą . ~- "" CElFFONjLRD {Ă part 4 DtfcidĂ©ment il est fou voMĂ qu'il confond maintenaoC âąon affaire avec la mienne. {Haut. Monsieur, roui ĂȘtes dans l'erreur; ce n'est pas de cela qu'il s'agir. G>mment ? GRIFFONAEI». Non y monsieur, ce n'est pas pour dettes que je suis ici; rappele2-vous donc . ... âą ' ' ' SAINT-'AViifD. AmĂ©lie cependant m*avait assurĂ©.... GBIFFONARD. Elle a eu tort. Si par basard vous Tavela oubliĂ© , jĂ©tei de nouveau un coup>d'Ćil sur mon mĂ©moire , cela vous ren^etlra au courant. Pe/z^a/z^ que Saint-Antand par* court le Ă iĂ©moire, Voyez , j'espĂšre que c'est lisible. sAiNT-AMAND {avĂŽc indignation, Quoi ! vous vous nommex Griffonard ? GRIFFON ABD [s* Ă©loignant avec crainte. Oui, monsieur...» Ă moins que.....vdus n'y troui^ies Ă redire.... {A part. Diable ! c'est qu'il m'a l'air d'uo fou dangereux. . . skmT'A^kTHD {s' approchant de iui. {Griffbnord 9* Ă©loigne encore, Vous Ăštct l'aiiteor dt l'article calomnieux ?' 5t Ouf 9 Monsieur, Ă moins cependant que toui n'y ourlez encore Ă redire. LiNT-AHAND lĂ saĂźsissĂ nt Ă ia gorge et le repoussant vin^ment» Malheureux!.. r GRIFFOITA&D. Ani Nccraignez rien. Du Menteur VĂ©ridique. Cet Ćil mĂ©chant ÂŁt menaçant DĂ©cĂšle sa faite ; Peur me soustraire Ă tout danger f Oui^ je veux dĂ©loger. SAĂNT-AMAND Ă part. , Quoi I TOUS ayez pu me tromper» Ah I perfide AmĂ©jie.* ĂRIFfOlfARp. L'accĂšs qui yĂźent de le frapper^ Pourra se dissiper. GRIFFONARl. SAINIrAMAND. . 'i âą - * ^ Cet Ćil mĂ©chant , etc. Dans cet instant» Et menaçant Je fais serment' DĂ©cĂšle sa folie ; ' D'ouhlĂźer AmĂ©lie ; PojurmesoustrxiireĂ tout'danger La perfide a' pu m'outrager. Oui , je Teux dĂ©loger. H sort. Gourons n^ie dĂ©gager* SCĂNE XIV. SAINT-AMAND. A-t-on assez ftl>u&Ă« de ma crĂ©dulitĂ©? et cf*Ă©tait pour me forcer Ă pardonner, Ă ce misĂ©rable ^u'on m'a conduit ici. " scĂšne XV. âą .. SAINT-AMAND, AMELIE. saiht-amaio. Ăest vous ^ Madame^ na'expIiquerex-Tous ee queit^ gnifie FĂ©trange i^Ă©mai^cliie. dans laquelle en.*^ traliiĂ© aujourd'hui ? ~ 5 Pardon 9 Mon sieur 9 je n'ai point encore trouvĂ© mon frĂšre. 9AINT-AMA]^D. Je viens de le voir , ce frĂšre ; et j'Ă©tais IcSn de soupçon- ner de votre part une telle du pUcilĂ©. AMELIE. '' Vous Favez vu ?... Au ton sĂ©vĂšfedont vous uieTannoo- ceZ je vois que je m'Ă©taisfiatlĂ©een vain' d'obtenir son pardon. 8AtMT-AMAKI>.' Moi ^ lui pardonner ?... Ă telui qui m'a si lĂ chemeDt calomniĂ© ?.. AMEUE {vĂšvement. Monsieur, mon mari en est incapable. SAITĂT-AMAND. Comment , votre mari !.. Il est votre mari !.. x^ . AMELIE. Il n'a pas du vous le cacher; et, si je vous eu ai fait mystĂšre... SAINT-AMAND. Elle est mariĂ©e!... Ainsi ^ Madame^ j'Ă©tais complĂšte- ment vbtredupen». AMELIE* Monsieur... Quelle indignitĂ© !.. ^//^'^/oi^7ĂŻe;JW/tf. ., , âą - âąâą âą SâŹĂN'& X„I. Les MĂȘmes , BAL^AZ AB. SALTAZAn. " Je disais biçnaus»! que la ply a une petite anicroche... Vous savez bien qu'on ne sort pas d'ici aussi facilement qu'on y entre... Qui m'en empĂȘcherait ? BALTAZARk Hoi, donc. Est-il dr61^ donc lui ! qu'est-ce que c'est donc quecetteenviede s'en aller qui lui prend aujourd'hui T.. AAINT-AMAKD. Est-ce encore, Madame, une nouvelle mystifĂźcatioo que vous me rĂ©serviez? AMitlK. Cet homme se mĂ©prend, pardonnez... {A Baltazar Monsieur n'est pas mon mari. BALTAZAB. II n'est plus votre mari, Ă prĂ©sent ? allons donc... 8AIT-AHAND. . Cessons cette mauvaise plaisanterie. Vous savez bien que je ne suis point le mari de Madame , puisque le voili. [DĂ©signant Griffonard qui entre. 'StĂNE XVII/ Les mĂȘmes, GRIFFONARD. BALTASAR. Commeoc , la femme Ă deuK maris ' 5 s/, Cbtii! il parait que ^oĂ» Ăącc'Ăšgti*est pas encore pbssĂ©... Ne le contrarions pas. A Saint-^mand. y Oui , oui , rot- siu vous avez raison ^ MĂ©nlain e esl ma femme.** Que sjgnUiĂš ce langage ? GBiFFONA&p ^bas Ă ĂmĂštiĂš. , ' Laissez-moi Faire, vous allez le rendre furieux... II* manquĂ© de m'Ă©irangler tout Ă l'heure... Air De Turenne. ]IIon. Qupi ! vous seriez vraiment M. de Saint-Amand? SAINT- Lui-mĂȘme. J'examinerai a loisir ce mĂ©moire , et si» comme je me plais Ă le croire, vous ave^s Ă©tĂ© induit eo erreur, je soUiçiteriii votre libertĂ©. Mais, je me dĂ©fierai Ă l'avenir des jolies solliciteuses. BALTAKAR. Et moi des ressemblances. VAUDEVILLE. Air du vaud. de PartiĂŽ et RcvcumIu. Baltazab. Je ne^Yeuz plus m'y laisser prendre ^ dĂ©sormais j'y verrai 'plus clair ; . 57 Auourd*huĂź j*ai pu me mĂ©prendre A f otre figurĂ© ^ & Yotre air > Et mon erreur allait me coĂ»ter cher Cette ressemblance parfaite Pourrait plus que moi vous duper , Si par malheur, madame uq peu distraita Allait quelque jour s'y tromper. . Saint-Amaho. Aux bords brumeux de la Tamise , Combien d'Ă©lĂ©gantes ladjs Recherchent le ton et la mise Des beautĂ©s de notre pa js Ă©i$ ; On peut bien marcher sur leurs traces ^ Leurs atours peuvent s'usurper , Hais pour la finesse et les grĂąces Qui pourra jamais sy tromper ? GriffonĂąrd. Lorsqu'un drame fait la culbute 5 Ce qui se voit quelquefois aux Français 9 Plus d'un journal, protecteur de sa chute. Bien qu'il fĂ»t tĂ©moin du dĂ©cĂšs , Persiste encore Ă prĂŽner son succĂšs. Un feuilleton opiniĂątre Peut bien prĂ©tendre Ă nous duper , Mais par malheur le caissier du théùtre Ne pourra jamais s'y tromper* FSLIX. Avant d'Ă©prouver la vaillance De nos guerriers adolescens $ L'Ă©tranger dans son imprudence S'Ă©criait Ce sont des enfans 6is ! Mais bientĂŽt d'une voix moins forte Il dit, aux coups dont il se sent frapper » Si ce n'est pas une vieille cohorte , » On pourrait, ma foi, s'y tromper. âą Ameub auPuMic . Nos auteurs ont comptĂ© d'avance Sur un soocĂšs qu'ils il*ont pas mĂ©ritĂ© ; . - 38 You8 paarĂąet bien ici f je pense , Ed les traitant ay^e flĂ©?.Ă©riiĂ©. Rabattre ua peu leurTanitĂ©. Pourtant , Messieurs 5 d'un tel oiUiagie Ah 1 gardez-Tous de les frapper ; Ls^raque soi-mĂȘme on uge son ourn^gc^ Est-on puai pour s'j tromper ? FIN. Imprimerie de V^, Ă Paris. L'ANNE Air DE GYGĂS, COMĂDIE-VAUDEYILLE J âą EN UN AGTE^ DE MM. Ătibnne ARAGO ET DESVERGERS. RepfĂ©MDtĂ©e pour la premiĂšre fois sur le Tbifitre da Vid^TiUe> le 3 aoĂ»t i8a4* Prix 4 fr. 50 c. ivtni*Hnnn/9/*Mimwytiwttv»i»uwttwyt/%/w%Mv% PARIS, JLtJ eKAHD MiGĂSlH DB PIEGES DE THilTRES AKCIBimS ET MODEBIES y CHEZ 1A" HUÂŁT , LIBRAIRE > RUE DE ROHAN , n. ai. BARBA> Libraire , au Palais-Royal ; Et chez ^ DELAYIONS , Libraire » rue Bourg-rAbbĂ© , passage de rEncre. 1824. / PERSONNAGES. RAYMOND, propriĂ©taire retirera cooi. 6UILLARD ALBERT, son fils. fĂą.^\ LEFRANC , sĆar de Raymond. EUGĂNIE, fille de Rajmond. THOMAS , domestique. ProtĂȘt, -Tieil huissier. Recors et villageois. JCTEVRS, MM. Cossard. GulUendn. Lafont, M. Gulltemin. MiK Hahy. Victor. JustĂ U ChĆurs. La scĂšne se passe dans unTillage de la banlieue de Paris. .^ .^a- IMPRISfEKlB 1MB GARPEIfTlSa-]iRlCOinT; Rae d Grendle-St-HoBor j''m'ai cm mort d^la commotion* Ca m'a fait voir trente chandelles. Mais qu'est c'que ça Ta t'ĂȘtr' jarni , -^ S'il m'fait par ses machines nouyelleft Voir des Ă©toil's en plein midi? Oh Ăźmon Dieu f est-c'que je n'ai pas entendu du bruit PG'est p' t'ĂȘtr' dans o' maudit cabinet.... Je n'sais pas pourquoi Ăź'roudrais y entrer 9- et pourtant j'ai un'peur quand j' suis Ă la porte... j' crains toujours qu'il ne sorte de lĂ dedans... , SCĂNE II. Mad. LEFRANG , ALBERT, THOMAS effAjĂ© par le bruĂźf de la porte. THOMAS. Ăb liai la l.. J*ai t'y eu une peur I Mad. LEFRAWC. âą Dites-moi , mon cher Albert , ce qui nous procure ThoD- aeur de vous voir si matin Ă la campagne. ALBERT. Une donfidence que *ai Ă vous faire , madame. Mad. LEFRANC. Une confidence L.; Ă moi P Sortez , Thomas. THOMAS Ă part. Gomment, iiiie6oQfidenceI.E8t-o'qae...Ab]ahil {Il sort], SCĂNE m. ALSE&T, Mad. LEFRANC. ALBERT. Coi , ma bonne madame Lefranc, je Tiens solliciter votre mĂ©diation auprĂšs de mon pĂšre. Vous hsJiiteB le mĂȘme yĂźllage que lui , et j'ai pensĂ© que vous seriez ^sez bonne... Mad, LEFRAl^C. Pour TOUS faire encore pordonner ros foHes... Ne TOiiscer- rigerez-tous jamais , mon cher Albert ? ALBERT. Ob ! je suis bien changĂ©, je tous jurCi Mad. LEFRANC. Vraiment ! ALBERT. A ne pas me reconnaĂźtre... Axa de la Partie carrĂ©e» De mes trayers Ă©loignons la mĂ©moire , Sans TanitĂ© je suis sage Ă prĂ©sent. J'ai, perdu , vous pouvez m'en croire , Mes dĂ©fauts avec mon argent. Oui mainteaant , j'ai changĂ© de systĂšme , ÂŁt la folie est pour moi sans appas. ÂŁn vĂ©rité» je me cherche moi-mĂȘme. '^ . Mad. LEFRANC. Ne vous retrouvez pas. Ă is, ALBERT. Je De faĂ9 point une dĂ©marche poQrcela, je tous assure... MaĂŻs Toyez-Yous» ce qu'il y a de xlĂ©sagrĂ©able dans mon his- toire f c'est qu'il est des gens qui Yeuient Ă tonte force me Mad. LEFRAIfC. Je ne tous comprends pas. . ALBERT. VoilĂ ce que c'est... Dans mon plan de rĂ©forme » j'ai com- x pris Ă©galement l'oubli de ce que je fus et de ce que je fis.... Personne ne s'est guĂšre occupĂ© de ce que je fus... Quant Ă ce que je fis, les honnĂȘtes gens dont je yous parlais toutĂ TheurÚ» qui n'aYaient pas les mĂȘmes raisons que moi pour oublier le passĂ© , out bien youIu se souYeair d'une certaioe somme de mille Ăšcus. Mad. LEFRANC. Ah 1 j'entends... . ALBERT d'an air dĂ©gage. Oui... j'ai Ă©crit Ă mon pĂšre; il m'a* rĂ©pondu... mais d'une- maniĂšre dĂ©sespĂ©rante... ÂŁnfin on a prise de corps, contre moi... Je me suis yu obligĂ© de quitter Paris; je n'ai plus d'asile 9 et je Yiens yous prier de demander Ă mon pĂšre qu'il veuille bien Ă©YĂter Ă mes crĂ©anciers la peine de me trouYer un logement. Mad. LEFRANC. Hum !.. c'est aujourd'hui la fĂȘte du Yillage et il ne sera pas aisĂ© d'aborder M. Guiliard qui , en sa qualitĂ© d'adjoint de la mairie, prĂ©side Ă toutes les cĂ©rĂ©monies... Mais , j'y songe... mon frĂšre doit rcYenir de Paris ce matin mĂȘme. Votre pĂšre , qui prĂ©cisĂ©ment l'a chargĂ© de prendre quelques renseignemens ^ur Yotre compte , Yiendra sans doute le voir Ă son retour 9 et je YOUS promets de faire mon possible. ' ALBERT. Comptez- sur ma reconnaissance. {// fait le tour de l'ap' portement, Ah ! ça , oĂč me cachez- yous ? 6 Mad. LEFRANC. Gomment , tous cftcher I ALBERT. Sans doute... Ils sont Ă mes trousses... je leur ai Ă©chappĂ© par tniracle. Mad. LEFRANC. Imprudent !.. qUe ra penser EugĂ©nie f ALBERT. Elle est ici I. . Oh ! bonheur !.. ^ Mad.' LEFRANC. Allons f allons f soyet sage. Il s'agĂźt maintenant de yeiller Ă TOtre sĂ»retĂ©, et, ayant tout, de tous dĂ©rober aux yeux de moo frĂšre. ALBERT. * M. Raymond ; Ă quoi bon , il ne me connaĂźt pas ; sur la foi d'une rĂ©putation... usurpĂ©e^ il a constamment refusĂ© de me Yoir, tant Ă Paris qu'Ă la campagne. Mad. LEFRANC. Mais ne pourrions-nous pas tirer parti de sa manie ? ALBERT. De sa manie I laquelle ? Mad.. LEFRANC. Ignorez-Yous donc que, depuis qu'il est retirĂ© du commerce^ mon pauvre frĂšre s'est lancĂ© dans les hautes sciences, la phy- sique, les antiquitĂ©s , et mĂȘme l'alchimie. ALBERT. Vous m'Ă©tonnez. > Mad. LEFRANC. HĂ©las ! le malheureux y a dĂ©^Ă perdu une partie de sa for- tune et de sa raison, et, en flattant ses goĂ»ts, oa lui ferait ajou- ter foi aux choses les plus incroyables'. ALBERT. ' Ce pauvre M. Raymond. Mad. LĂFRANC tĂ©flĂ«chissant. Oui, pour TOUS faire agrĂ©er, je vous prĂ©senterai Ă lui comme un savant. t ALBERT. Un savant , moi t... Oh I c'est une mauvaise plaisanterie. Mad. LEFRANC. Non , non. 7 ALBERT. Quoi 1 TOUS voadriei. . âą . Mad. LEFRANC. Sans doute, [par rĂ©flexion. Il est vrai que votre mise re- cherchĂ©e a*est guĂšre celle des sayaus^ qu'on nous peint comme des ours. ALBERT. Ah! s'il n*y ayait que cela pour nous arrĂȘter ; le siĂšcle eçt bien changĂ©.... aujourd'hui.... on ne peut plus rien juger sur ^apparence. Au Un homme pour faire un taĂšleau» Vraiment feu rirais de pitiĂ© ; On sayait aisĂ©ment naguĂšre ^ Distinguer le mĂ©rite Ă pied De Fimpertinence en litiĂšre. Mais Ă prĂ©sent qu^un mĂȘme habit ^ Couvre le sayoir , l'ignorance , On confond un homme d^esprit Ayec un homme de finance. Mad. LEFRANC. Ainsi» yous consentes.... ^ ALBERT. Oui 5 oui ; je ne yois pas pourquoi j refuserais d'ĂȘtre sa- yant.... Je serai d'ailleurs prĂšs de mon EugĂ©nie , et cette considĂ©ration.... Mad. LEFRANC. Pourrait peut-ĂȘtre yous faire nĂ©gliger yotre science. Songes y bien 9 jeune homme , et tĂąchez de faire oublier les fĂącheuses * impressions que yous ayez faites sur l'esprit du pĂšre, afin qu il approuye yos prĂ©tentions Ă la m^in de sa fille. ALBERT. J'entends du bruit. Mad. LEFRANC. Paix... c'est lui. ALBERT. Allons f allons 9 la dĂ©marche lourde , le dĂ©bit saccadĂ©, le. regarddans l'espace^ l'air un peu pĂ©dant.. . Je m'en tirerai tout comme un autre. 8 SCENE IV. Les uĂmsr RAYMOND » THOUAS. RATMONDtj il porte sous son bras une boite pleine de vieille ferraille y un yieux casque , une tunique et une urne» AiA d⏠Bancelium Si Je n'eus jamais un fort grand appĂ©tit* Mad. LEFRAIVG . Quoi! vous aimez Ă faire maigre chĂšre? Mon cher Monsieur^ vous ĂȘtes en ce cas De cessavans comme on n'en trouve guĂšre »> " De ces savans comme on n'en trouve paù» RAYMOND et Mad. LEFRANC. Un vrai savant , loin d'aimer l'abstinence , Veille aux besoins du corps et de l'esprit; C'est pour ne pas nous induire en dĂ©pense Qu'il a parlĂ© de son peu d'appĂ©tit. ALBERT. Un vrai savant ami de l'abstinence. S'occupe moins du corps que dĂ© l'esprit. Gardez-vous bien de vous metlre en dĂ©pense ; Je n'eus jamais un fort grand appĂ©tit. SCĂNE V. RAYMOND, ALBERT. RAYMOND. PuĂźs-^je sayoir, monsieur^ le nom de TUlustre Ă©tranger qui baigne itie visiterP ALBERT. . . ; . Albert. {A p art Je ne mĂ©ats pas; c'est man nom de baptĂȘme. RAYMOND. Albert t Series^^YOUS un descendant do grand Albert ? ALBERT. Pas prĂ©cisĂ©ment ; je crois que je descends en droile ligne du petil Albert. M» RAYMOND. L'uDtaut bien l'autre... Sayantalchimßà te et profond asUo^ logae. G sciences subliinesl.. Vous ĂȘtes bien heureux, jeun» homme 9 de pouToir embrasser slt^ cette noble carriĂšre ; je n'ai point joui de ce boriheur-lĂ , moi. ALBERT. Gomment ? RAYMOND. Oui ; il Ă fallu ifue j'eusse la science infuse pour persĂ©TĂ©- rer ayec autant d'ardjeur... Ă prĂ©jugĂ©s se sont tou- jours opposĂ©s Ă ma yocation... le croiries-yous » mensiear? AiJv de Marianne . Dans les secrets de la nature , Jeune encore fĂȘtais tont entier ; Je disais la bonne ayenture Aax fillettes de mon quartier. D^astrologĂźe Et d'alchiiiiie Je parlais soir et matin ; Mais en vain ; De moi mon pĂšre Ne toulait faire Qu^nn bon marchand, \A non pas un sayant. Or y ne pouvant ĂȘtre chimiste , Je n'ai, je crois, pas mal choisi ; Car y pour joindre utile dulci , Je me suis fait droguiste. ALBERT. Droguiste I RAYMOND. Oui, je croyais yoir quelque analogie entre les deux profes- sions..* et ce n'est quedepuis qu'une honnĂȘte aisance m'a per^ mis de me retirer des affaires 9 que je me suis liyrĂ© Ă mes nobles penchans. ALBERT. Il paraĂźt que yous ayez su rĂ©parer le temps perdu > et ae cabinet prĂ©cieux que je brĂ»le de yoir... RAYMOND tirant sa montre . Je conçois yotre impatience; mais pour le moment impos- sible. J'ai lĂ -dedans une expĂ©rience Ă laquelle le contact de l'air froid du matin pourrait nuire. ALBERT. Ah 1 rien de plus uste. M RAYMOND. lirais^ en attĂ©ndHDt'. nous pootons jeter Tes yeux sur une ac* cfuisition que je tiens de faire au- qĂąai MalaquaisĂ Paris. Ak>. un marchĂ©' d*orI*.. la rouille ne laisse rien distinguer* âąâąâąâą Quelle antiquitĂ©l. 14 ouvre la^bĂšUe qiCii a ^pporiĂ©e^ âą Air du Major Palmer»^ Voyez ces bronzes antiques , Ces dĂ©bxis de l'ancien tenip8. Dlriez-Yous ^.ue ces relises Ne m^ont covt^ que cent Avança ? Snr cet mĂ©daiUeft iieut^tre , Si f avais des yeux de linz ^ Je pourrais bien reconnaĂźtre*. âą \ ALBEBT Ă part en riant ., Que ce sont de vieux scbelhigs. RAYMOND. Ce casque , dans lĂ potiĂšre. Couvrit le front d'Attila> ALBERT Ă part . Je reconnais sa criniire ;* C^est un c^que d'opĂ©ra. RAYMOND* ' * âą Adjurez eacor sanglante La lame de ce poignard. ALBERT Ă part . HĂ©las ! c'est Parme innocente. B'un tyi'an du Boulevard. RAYMOND. VoĂźci'la noble taniue' Du grand vainqueur de XercĂšs. ALBERT Ă part . Bon y. la mĂ©prise est unique y^. un jupon d'Ă©cossais. Et cette urne sĂ©pulcrale Du tombeau dĂ» fier Tarquin. ALBERT lisant- sur le bord. du vase.. Manufacture royale .De. SĂšvres mil huit cent viogU » RAYMOND. Et cet anneau.,., il faut aypuer qu _ * GXJILLARD impaliente y. > "j^ ^ i^ - /- Allons. âą . encore quelque nouvelle soUĂźse^[i^^K^perßëncâŹf Sa?ez-Tous que tous passez pour un fpu ^Iboe^lfag^e. Vous vous ruinez, mon cher, avec Votre phjsiqĂ iĂš, \ptte alchimie^ votre astrologie et votre cabinet d'antiquité»^ qui, en rĂ©sumĂ©,. TOUS conduiront Ă rh6pita. "^ \ Air 4e BĂźat^ard» Briguez, mon cher, d^'lnompheai^plas beaux y Loin de poursuivre des clinh^es » Employez Yoine or., .\Ă»s lunûéresf A de grands , dlutiles Ir^vĂźiui^» * \ . . âą.'* "^ ' V * ' âą Pour Pan dernĂźer'iĂšQU> , ^. ^ u\\ Par une science profonde, Youft annonciez la ÂŁn 'du monde-, St pourtant , mon cbei^'* âą ...nous VoilĂ . Si pour trouver ^Ăšs procĂ©dĂ©s nouveaujk Vous toui'm^ntez votre gĂ©nie ,.. . Imiter au moins Filndiistrie ÂŁt des Lagorce et des Ternauz. Vous avez achetĂ© Une demeure assez gptbiqtie ,, * Pour lui donner Pair plus antique ; . EUe croulv de v^ustĂ©. âą Tous dĂ©truisez les moissons dans vos champs,^ Par des fouilles plus quUnutiles ; Mon dieu! laissez les moiLs tranquilles. ÂŁt vivez avec les vivans. Que sont ces vieux .fragmens , Ces bronzes que votre ĆĂźl admire,^. A cĂŽtĂ© de ceux dont' TkomĂźre Orne les palais de nos grands? Et pourquoi donc rassembler Ă grands frais Ces vieux fers couverts de poussiĂšre?. Interrogez toute la terre , Rien ne vaut les sabres français* RAYMOM. ÂŁh ! que voulez-vous ? j 'aime Pantique-moi les Grecs ^^ les Romains >les Ătrusques, les Egyptiens;.. JĂ©nesors pas de^lĂ . GXJILLARD. Et pour eux , les devoirs d'un pĂšjre sont oublies est-ce de l'antique qu'il faut Ă votĂŻ'e fille? RAYMONET. Je vous vois venfr vous allez me proposer encore votre fik pour gendre^ *5 GUILLARD. Vous lie feriez pas trop mal de Tacoepter.., Mais tous in*aTez promis hier, ayant yotre dĂ©part pour Paris, que tous TOUS occuperiez de lui, que tous iriez le Toir. Raymond J*ai tenu tna promesse; mais Monsieur n'Ă©tait plus Ă son hĂŽtel depuis trois jours il aTait disparu. GtriLLARD. Vous m'Ă©tonnez. . . Est-ce que ses crĂ©anciers le poursulTraient> comme il me l'a Ă©crit ? Raymond. On le prĂ©sume. Sa rĂ©putation est fort mauTaise. Monsieur est joli garçon, Ă ce qu'on dit, car je ne l'ai jamais tu ; et oli garpon, on sait quec'est synonyme de libertin. GUILLARD. Oh! TOUS aTez toujours Ă©tĂ© sage, tous. RAYMOND. 'Sans doute; les sciences seules m'ont toujours occupĂ©. GUILLARD. Pour Totre malheur.... Mais, adieu! c'est aujourd'hui ' la ßÚte duTĂllage, et ma prĂ©sence est nĂ©cessaire pour le bon ordre. RAYMOND . Est-ce que tous ne dĂźnez pas ici ? GUILLARD. Aujourd'hui , impossible. RAYMOND. Vous Terriez mon EugĂ©nie que j'ai retirĂ©e de pension. GUILLARD.* Impossible, tous dis-je ; comme officier public, je ne puis m'empĂȘcher d'assister Ă la fĂȘte. Air Tu vas changer de costume et d^emploi. Jusqu'au revoir; ' Je reviendrai ce soir. Eu attendant je me rends oĂč m^ appelle DĂ©mon emploi LUmpĂ©rieuse loi ; Je dois le remplir avec zĂšle J^ai pour tons mes bons Jpaysans Une affection fort sincĂšre; Je les chĂ©ris , ils sont tous mes enfans. Car je suis Padjoint de leur maire. i6 {Ensemble, Jusqu^au revoir *,^ S revenez ÂŁt { - âą j âą > ce soir \ je reviendrRi En attendant I ?>1"* "^ '^'* . . j appelle j je me rends ou m' J '^' UimpĂ©rten^e loi ^ Y V^} i le remplir avec zĂšle* Guillard sort Raymond le reconduit. Pendant ce temps Albert rentre prĂ©cipitamment et va s'asseoir sur la chaise qu'il avait quittĂ©e. SCĂNE VU. RAYMOND, ALBERT. {AlUri prĂ©sente la ba^ae Ă Raymond qui s'avance vers lui en manisfĂȘstant la surprise et la joie, BAYMOND. ComoMDt, vous clies lĂ ? ALBERT. Je n'ai pas bougĂ©... Vous ne ToycE donc pas? RAYMOND. Pas l'ombre. ALBERT. C'est Ă©tonnant I RAYMOND. C'est prodigieux!... mon cher Anneau de GygĂšs.... quel bonheur!... quelle gloire pour moi de possĂ©der ce cĂ©lĂšbre talisman.... Mon ami, attendez-moi je rais faire un tour Ă la fĂȘte.. . je ferai l'essai de mon anneau.... je n'aurai qu'Ă tourner le chaton , pour mç rendre invisible.... oh! j'en' per- drai l'esprit.... quel trĂ©sor j'ai dans mes mains.... mais aussi combien d'heureux je yais faire.... Air du vaudeville du JuiJ^' De bon cĆur je te prĂȘterai , Cher talisman ! . . . et je dirai A cette gentille fillette Qui, dans sa chambretie, Reçoit en cachette Souvent son amant ^ Crains»tu ta maman ?. . . . ^ liens, petite , » Et tourne -vite; > Allons donc, ^> Tourne le chaton iV ALBERT. XSn antenr qui vient de tomber, Au public -veut se dĂ©rober; Hais pour FarrĂ©tĂ«r tout conspire Voyant son martyre. Vous pourrez lui dire. En loi confiant Ce puissant Talisman m Auteur, zeste, » Un parti te reste ; » Allons donc , V Tourne le chaton. » Raymond sort en rĂ©pĂ©tant le refrain, SCĂNE vm. ALBERT, Mad. LEFRANC, EUGĂNIE^ ALBERT riant. Ăh!ah!ahl Mad. LEFRANC. ÂŁhl bien, qu'arez-Tous?.. Quel sujet vous excite Ă rĂźre de la Borte ? ALBERT riant toujours. PardoQ 5 madame.... ÂŁtYOus> charmante EugĂ©nie > ilm'est ^nĂQ permis de tous revoir.... Ah ! ah I ah I Mad. LEFRANC. Mais^ dites-nous enfin.... ALBERT. C'est monsieur Raymond qui est devenu invisible. EUGĂNIE. Invisible!... mon pĂšre. ALBERT. Oh! rassurez- vous 9 ce ne sera pas pour long-temps... Dans cetamas de vieux cuivres qu'il a rapportĂ©s de Paris, il a trouvĂ© un anneau d'une forme antique, et .bizarre.... D'aprĂšs quel- ques mots que j'ai prononcĂ©s pour prouver ma science, il s'est imaginĂ© ĂȘtre propriĂ©taire de l'anneau de GjgĂšs > qui ren- 3 i8 daitiayĂźsibleĂ ToloDtĂ©; et le TOilĂ qui part pour la fĂteda afin d'ea faire TĂ©preuve. Mad. LEFRANC. Si cette nouvelle extravagance pouvait procurer Ă moD frĂšre quelque l^onae leçon . EUGĂNIE. Ah I aia tante. Mad. LEFRANC. Ehl ma niĂšce, ne vaudrait-il pas mieux que TOtre pĂšre, e^u lieu de s'occuper de ses balivernes, songeĂąt Ă toute autre chose bien plus nĂ©cessaire.*., Ă vous marier, par exemple. ALBERt. Pour cela, madame votre tante a parfaitement raison. EUGĂNIE. Oh! elle en reut trop Ă mon pĂšre. AiR de CĂ©line, De lui f cassĂ©e donc de mĂ©dire ^ Je sais qu'il songe Ă mon bonheur; Sa folie , hĂ©las! a pu nuire A son esprit, et jamais Ă son cĆur. Son Ăąme est noble et gĂ©nĂ©reuse, Et son plus grand plaisir, je croi , Serait de voii* sa ÂŁUe heureuse. ALBERT. Ah! vous le seriez avec moi... EUGĂNIE. J'ai peur que mon pĂšre ne soit pas de votre avis. ALBERT. Mais pourquoi ? EUGĂNIE. Far la raison qui vous amĂšne ici.... Demandez Ă ma tante. Mad. LEFRANC. Eh! oui, je vous Tai dit; le portrait qu'on lu! a fait de vous. ALBERT. II est flattĂ©... d'ailleurs, si jusqu'ici, entraĂźnĂ© par Tezemple plus que par mon penchant^ j'ai commis quelques Ă©tourderieSt quelques inconsĂ©quence» , si, en un mot, j'ai Ă©tĂ© uq jeune homme aimable , je vous assure que le mariage me corrigera; je serai sage, Ă©conome, autant que je fus Ă©toardi et dissi arec son aaneatt;d>^ CygĂšs. Air tune Allemande de Mozard* LHnvistble ya paraĂźtre ^ Ăloignons-nous, car pcat*cti Il pourrait Se rendre maĂźtre De notre secret. En te mariant, Ma niĂšce , tu serais raTie- Qu^on te fĂźt prĂ©sent D'un ps^reil taĂsmaBb. 90 ALBERT. Femme aussi jolie Que l'est EugĂ©nie Bçit-elle vouloir Qu^on cesse de la voir? Mad. LEFRANC, ALBERT^ LHnvisihle va paraĂźtre , etc. EUGĂNIE. ENSEMBLE. J Oui; mon pĂšre va paraĂźtre, 1 Eloignons-nous , car peut-ĂȘtre f f 11 pourrait BientĂŽt connaĂźtre Mon trouble secret. //5. sortent to^s les trois par la droite. SCENE IX. RAYMOND seul. Il arrive parle fondl, tenant son mouchoir au nez comme s' it saignait. Ahl ce n*est plus rĂźeD... c'est floi... Peste, quel gaillard ! comme il frappe... Ce n*est pas l'embarras, il doit avoir Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de trouver de la rĂ©sistance dans le vide. ..Heureusement ifue mon nez a parĂ© le coup.... Mdb c'est Ă©gal; je me suiS; ^musĂ©.... Invisible Ă tous les yeux. Air Ahl que je sens 4' impatience l D'abord pour coQimencer ma ronde, ^e passe au cabaret voisin. Un homme Ă face rubiconde Sur son verre avançait la main. Mais moi , plus prompt j'arrive , Je le bois... et m'esquive; f e vob tout prĂšs de lĂ . Un vieux papa; Une antique et large perniqua Couvrait sa nuque , Et moi soudain Ăn un touiç de maii\ ai Je la fais percher ^ Droit ^ur le clocher, ' ' Plus loin de mes toai*s Je poursuis le cours ; Tout est confondu , Chacun vraiment se croit perdu. Il parle. Et moi , je riais ^ je riais ; on dansait Ă cĂŽtĂ©, je me mĂȘle dans la contredanse ; je donne un croc-en- jambe Ă oeluĂź-cĂź un soufflet Ă celui-lĂ , je fais faire des faux pas aux daines; et puis l'orchestre!... je dĂ©monte les chevilles de la basse 9 je crĂšve la peau du tambourin, je bouche la clarinette; ça lui fait faire un quoĂźq I.... c'Ă©tait un tumulte, un tapag^e.... rnoĂź j'Ă©tais dans la foule, et Quoique poussĂ© par VĂčn et frappĂ© par Tautre.... Personne {ter ne m'a vu. Oh! certainement personne, et je puis dire que j'ai gardĂ© un fler incognito.^.. Mais qu'est-ce que je vois ?.. mon jeune f^a-* Tant avec ma fille !.... Je voudrais bien savoir ce qu'ils peu- vent se dire.... Ă moi mon anneau. // frçtte et tourne U chaton. SCĂNE X. RAYMOND {dans te fond, ALBERT, EUGĂNIE. ALBERT bas Ă EugĂ©nie. Feignons de ne pas l'apercevoir. EUGĂNIE de mĂȘme . Quoi , TOUS voulez. . . . ALBERT de mĂŽme. . Sans cela je suis perdu.... {hautOmy mademoiselle, je suis enchantĂ© de trouver l'occasion de vous tĂ©moigner mon admi- ration pour les vastes connaissances de monsieur votre pĂšre. RAYMOND Ă part. Mes vastes connaissances.. leau si flatteur^ qu'il change toutes mes idĂ©es. RAYMOND Ă part. Est-ce qu'elle serait disposĂ©e Ă l'aimer ? ALBERT. Ai& du trio du Calife, Dissipez mon inquiĂ©tude , Charma nte EugĂ©nie, en ce jour ; ' Croyez bien que ma seule Ă©tude Serait de vivre pour Tamour. RAYMOND Ă part. IlstS^aiment, fortune imprĂ©vue! Ah! cachons-nous bien Ă leur vue. EUGĂNIE. O Ciel ! ALBERT. Qu'avez- vous? EUGĂNIE. MalgrĂ© moi , Je tremble d'espoir et d^effro'. RAYMOND Ă part }. Moment heureux , surprise extrĂȘme^ Ils n'osent dire je vous aime ; Mais auprĂšs d'eux , dĂ©jĂ mon cĆur Se rĂ©jouit de leur bonheur. EwsEMBLB. ALBERT , EUGĂNIE. Moment heureux y o trouble extrĂȘme 1 Je n'ose dire je vous aime ; o > pĂšre est lĂ ? notre bonbeur Son I *^ Pourra-t-il attendrir son cĆur* ALBERT. A l'espoir du sort le plus doux, Permettez que je m'ana ndonne \ 4 EUGĂNIE. Ah ! je dĂ©pens de mon pĂšre. RAYMOND trĂšs-haut. Aimez-Tonsy CTeStun pĂšre qui vous l^ordonne. // tourne h chaton de sa bague et se met entre eux Jj Me voici! ALBERT jouant 1 etonnement . Dieu! quevois-je! EUGĂNIE mĂȘme jeu. ÂŁh! quoi! C^cst vous , mon pĂšre ! RAYMOND. Eh ! oniy c'est moi RAYMOND. Je ris de leur sui-prĂźse extrĂȘme» Vous pouvez dire je' vous aime» Le plaisir fait battre mon cĆur; Oui , je ferai.'votre bonheur. Ensemble. ALBERT etEUGĂNIE . Moment heureux , surprise extrĂȘme ! Je puis prononcer je vous aime Ăź > pĂšre l'approuve et son cĆur Veut assurer notre bonheur. ALBERT. Quoi! monsieur, vous daigneriez... RAYMOND. Oui, mesenfans^ Vous serez unis... Je n'araĂźs qu'un dĂ©sir, c'Ă©tait de donner mon EugĂ©nie Ă un savant... Vous TĂȘtes, et TOUS convenez Ă ma fille ; nous vous arrĂȘtons au passage. EUGĂNIE. Mais, mon pĂšre, oĂč Ăštiez-vous donc, pour entendre cequt nous ayons dit? RAYMOND. A tes cĂŽtĂ©s. Ă Adbert,Ce\iĂŻ TĂ©tonne. Ă EugĂ©nie. Vois-m cet anneau ? Eh bibn , pour me rendre invisible Ă tous les jeux ilsuiBt de cela, tiens... // fait le mouvement* EUGĂNIE. Ah ! mon Dieu I . SCĂ'nE .XL" . LBS MĂąans , THOMAS. THOMAS accourant tout effrayĂ© et heurtant l&aymond. Not' maitrS notr' maitr'... Ah! RAYMOND. Butor, ta ne peux pas prendre garde. THOMAS. Dam ! je n'vous voyais pas. RAYMOND. Ah! c*est vrai, mon anneau... J'oubliais que j'ai tournĂ© le chaton. // le retournĂ©. Mais tu me vois Ă prĂ©sent.... Eh! bien que veux-tu? THOMAS. C'est un petit homme tout noir qui dit comm' ça qu'il vĂźcht arrĂȘter. . . RAYMOND* Oui donc ? THOMAS. Un monsieur Albert. RAYMOND, EUGĂNIE. Vous! ALBERT Ă part. J'en Ă©tais sĂ»r. {Ă Raymond, Vous n'ignorez point que nous autres savaqs , nous ne tou»oâŹCupons pas beaucoup des;blenjr de la terre... Je me trouvais daus une situation fort embai^ rassante; et, pour m'en tirer, au moyen d'une opĂ©ration du plus haut intĂ©rĂȘt, je suis parvenu Ă faire de Tor. RAYMOND. J'entends; vous avez trouvĂ© la pierre phiiosof^balĂ©w ALBERT Ă Eug^oie. Oui, Ă 7 5 pour cent. RAYMOND. Et l'on vous aconse sans donte^de manceniTres VoilĂ comme on traite le n^rite. ALBERT. Ce a'est pM l'aajoard'lwi» taoosieur, tou» le an*i. 4 »6 RAYMOND. ÂŁt cVstpour 8Toir voulu marcher sur les traces des grands hooiixies* âą âą ALBERT. Qu'on est sur les miennes* RAYMOND. Comment faire?... laissez-moi rĂ©flĂ©chir, Ă part. Si je lui prĂȘtais ma bague il pourrait aisĂ©ment Ă©viter^eurs regards... Oui, mais un objet d'un si grand pri\ peut-on le confier Ă des mains Ă©trangĂšres?... Ma foi... Si moi-mĂȘme? Je ne risquerais rien 5 et je m'amuserai, {haut. Mon ami, tous ĂȘtes sauTĂ©. ALBERT. Vraiment! RAYMOND. Ma fille> laisse-nous; et toi^ Thomas^ fais entrer ce monsieur. THOMAS. Ouijnot'maitr'. EUGĂNIE* Courons prĂ«Tenir ma tante de ce eontre-temps, {ElU iori Ătec Thomas. SCĂNE XII. RAYMOND 5 ALBERT. RAYMOND. Vous sayei que ^ chez les anciens 9 les lots de ThospitaUtĂ© Ă©tefient sacrĂ©es... Je ne les violerai pas non plus... On ne por- tera pas la main sur vous dans ma maison. Je me ferais plutĂŽt mettre Ă votre place. ALBERT. A ma place] vousn*jr pensez pas. RAYMOND. Pardonnez-moi. ALBERT. . le ne souffrirai pas que vous vous exposiez. RAYMOIO. Je ne m*ezposĂš Ă rien... Soyez tranquille. Je me charge dt votre afftttre^ et s'il le faut^ je rĂ©pondrai pour vous» S7 ALBERT. Quedogrficof! RAYMOND. TitCf YĂte, entrez dans mon cabinet; tout en Ă©vitant ceux qui TOUS poursuivent 5 tous trouverez de quoi satisfaire Totre savante curiositĂ©. AiB du vaudeville des Garçons, Je ne suis pas un charlatan; Mais entrez , je tous le conseille , Et TOUS Terrez mainte menreille Digne des regards d^an savant* ALBEflT regardant les antiquitĂ©s qui sont sur la parie. Dieu! que d^ objets remplis d'appas Pour des hommes de notre sorte. RAYMOND. Mon cher ne vous amusez pas Aux bagatelles de la porte 6is» Je ne suis pas un charlatan , etc. ALBERT. ÂŁksXMBIX. ^ Quoiqu'il ne soit pas charlatan , Ses phrases aux leurs sont pareilles ; Car il parle de ses merveilles Tout comme un artiste en plein vent* {Rajrmond le fait entrer^ ferme la porte et la rouvre de suite. RAYMOND. Ah ! prenez garde au petit fourneau qui est lĂ -bas dans le fond; c'est dans cet alambic que se distillent mes' espĂ©rances les plus chĂšres. // referme la porte et laisse la clef dans la ser^» rare. Maintenant 9 j'attends de pied ferme. SCENE XIII. RAYMOND, PROTĂT. PROTĂT. Monsieur, votre serrileur do tout mon cĆur; pardon delĂ libertĂ©. Je suis Ăčl la poursuite d*un individu , et , d'aprĂšs les renseignemens que 'ai pris^ il doit ĂȘtre arriyĂ© chez Toot ee tnatin..^ Monsieur Albert. RAYHOND Finterroinpant}> C'est moiy monsieur. 48 PKOTir. Tous Toolei rire... MoasĂźeor Albert est, dil-OQy m Ăźeui» liomme. BATMOND. Je ne suis pas YĂeux, y wai6 seoiUe, mon kra?Ă©. PROTĂT. ÂŁh bien, puisque tous ĂȘtes monsieur Albert ^ je tous arrĂȘte. RAYMOND. Comment ? PROTĂT. Oui, monsieur* en yertu d'une petite sentence entnrĂźnaot prise de corps, iaqueHe jeTabaroirTĂ onneur de tous exhiber. RAYMOND. C'est inutile. PROTĂT. Tous Toulez doao 9^sfbire? RAYMOND. Pas du tout. PROTĂT. En ce cas^ en prison» BAYMOND. Ce n'est pas tous qui m'y mĂšnerez ^ bon-homme. PROTĂT. Non!; ^ ... PAYM'ONP.. .i^ Je TOUS en dĂ©fie. nnejnii PROTĂT. AiR ; de Turenne» Allons , monsieur , vous voulez rire j ÂŁn vain vous me rĂ©sisterez , ÂŁn prisoif je dii& vous conduire ^ J'ai la force et vous me suivrez. RAYMOND. Prenez, mon cher, d^s airs plus paciĂqnes, ' . ±An paix ICI songez a me Ijiisserf r' âą Ou je- TOUS prends iĂšt ki'en'vai»vQ>usplMer ' PAi?4l9P%.' Diable 9 ils soat en nombre... C'est Ă©gal, ce sera plus drĂŽle. PROTĂT. Entourez monsieur, et marcbond. RAYMOND aux recors qui s'approchent. Un moment! un moment! d/^ar^ Ils croyentm'emmener... Ăźn avant l'anneau de GygĂšs. // frotte t' anneau et tourne te t^aton* Disparais! // veut se maver, lĂšs reccrsle prennent au o//^ C'est singulier comme ils m'ont saisi juste au collet. {U terUetfĂŽi^r son habit ^da s' Ă©chappai PROTĂT. C'es eBY-aiD^fie yoaĂ voudri^fl non» Ă©chapper; nous aroĂ»s des yeux. RAYMOND. Pour ne point voir. // frotte encore sa bague et essayĂ© de s'Ă©chapper, PROTĂT. TrĂȘve aux roflieries^, monsfeur, ĂŻl fout marcher. RAYMOND Ă part. ÂŁh! mais... est-ce qu'ils, me verraient rĂ©ellement, {haut. Est-ce que je ne suis pas disparu ? PROTĂT. Allons, vite, qu'on l'entraĂźne. RAYMOND. O ciel! ma bague a perdu son effet. Je ne suis pas invisible. Messieurs, une petite explication. C'est unf jeune honnne que vous venez chercher. PROTĂT. T^^f ta, ta... nous n'Ă©coulons rien. CHOBUR exceptĂ© Rayinoird'^ Am Mandions, suipons tes pas . Et vous alle& En' effet disparaĂźtre; '". ' Ăź'fi.*. r.'* VoUBserez tout'dĂ« l^o^n, . " ; '' ''' Ăź f . . riwiMe,qfcpjĂąM>n*I^W'» . . » âą , So RAYMOND/ Ma bague est sans effet ; Gel! je vais disparaĂźtre^ Je serai tout de bon , Invisible en pritoa âą Choeur» Marchez , etc. Ils sortent tous par lejbnd. SCĂNE XV. ALBERT seul; il entrouvre doucement la porte. et parait cpiajtd tosĂź le monde est sorti }. Pour cette fois 9 voilĂ l'anneau tout-Ă -fait en discrĂ©dit et ce pauvre monsieur Raymond qu'ils emmĂšnent Ă ma place!.. Mais c'est pousser assex loin la mystification. âąâą Courons !e dĂ©livrer... O ciel I que voĂźs-je? mon pĂšre? rentrons dans le sanctuaire impĂ©nĂ©trable aux profaAes. // rentre dans U ca- binet. SCĂNE XVI. GUILLA&D , Mad. LEFRANG , EUGĂNIE, THOMAS. {Entrant par une porte latĂ©rale. THOMAS. Tiens... Ils ne sont plus ĂźcĂź^ GUlLLARDv Quoi I madame lĂ»efranc ! vous ĂȘtes sĂ»re que c^est mon fils. Mad. LEFRAISC. Oh ! mon Dieu âą oui. EUGĂME Ă Thomas j. Et tu ne les a point vus partir?^ THOMAS. Dam' j'Ă©tais Ă l'autr' bout du jardin. Mad. LE FRANC. Est-ce que tous le laisserez ainsi conduire fltprtĂQa ? GUILLARD. Non Nls TraimenlflciieiĂ royais pa» que Cela irait jiiMiie-'^' J^ iaĂź ai refosĂš assc» AinwieRt , il est trai , un millier d'icd 5i / ur ftoqoiuer une dette . mais si j'ayais su qu'il eĂ»t affaire Ă I arabe... Mon pauvre fils en prison!... Un garçon plein de erite an moins. Madame Lefrauc^et qui, j'en suis sĂ»r, fera le >nheur de mademoiselle EugĂ©nie. EUGĂNIE. Ma tante et moi nous savons TapprĂ©cier. GUILLARD. II est jeune il a fait des folies, c'est tout simple; mais je i pardonne de tout mon cĆur... Voir mon fils en prison! AIR- du Carnaval. Ah ! tous sei torts , son malheur les rĂ©pare ; DĂčt-il bien plus, chez moi les fonds sont prĂȘts. Quoi dans les fers un crĂ©ancier barbare, va sans pitiĂ© le plonger! .. Non jamais. {Mbert ouvre la porte et s'avance. SCĂNE XVU- IiESiitoEs, ALBERT; GUILLARD sans le voir } . Suite de l'air. Jusqu'Ă ce Jour si je fus trop sĂ©vĂšre , Sur ses destins enfin je m'attendris ^ Ah! croyez-moi, toujours les bras d'un pĂšre Furent ouverts au repentir d'un fils. ALBERT se jetant dans ses bras . Quoi ! mon pĂšre^ vous seriez assez bon. ... ^ GUILLARD. Oui, sans doute ^ mon ami, je te pardonne et je paierai.. Mais tu seras sage dĂ©sormais... Voyons^ oĂč ont tes crĂ©anciers! ALBERT. ' Us sont partis. Sans caution. Mad. LEFRANC. ALBERT. Ah! pardon 9 un ami... GUILLARD. Lequel? \ ALBERT. Uoosieur ftajmoQdj et c^estluiqu'iU eBUBĂšnentĂ mapIace. EUGĂNIE. Comment? mon pĂšre I ALBERT. Il a Toulu absolument rĂ©pondre pour moi ; il comptait sor son anneau pour le tirer delĂ ... Mais les huissiers ont IĂ»tq^ bonne 9 et il n'a jamais pu se rendre invisible Ă leurs jeux. GUILLARD. Viensy mon fils; ne le laissons pas plus long- temps dans rem- barras pour toi. GUILLARD et ALBERT. AiB Mon cĆur Ă l'espoir s* abandonne âą Lorsqu'aujourd'hur seul ^^^^^^^ sa peine. Et qu'Ă I I place on le mĂšne en prUon , Sans hĂ©siter } i *^^°"' j briser a chaĂźne; ^ Et c'est I ^ ĂŻ^i* j de payer sa rançont SCĂNE XVUI. THOMAS seul. HĂ© bieni ils s'en Tont .. Oh ! ça serait ben l' moment d'en- trer voir ce qu'il y a dans ciioabinet. {Il regarde delouscĂŽiĂ©i] Personne; la clef y est..; Si ma. femme savait Ă quoi que j'ai'*ipose pourtant.,. Y a peut-ĂȘtre lĂ d' dans des lutins, des loups garoux> des spect... Ahl mon Dieu! mon Dieu! Aia 51 Madame me voyait. Qu'on est bel* quand on est poltron! Ăa , du courage; ouvrons la porte. âąâą Mais j'ai peur que l' diable m'emporte. Bah! c'est desbĂ©tib', allons donc {Il ouvre la porte Ă moitiĂ© et regarde en remblant. Oh ! j' Tois lĂ -bas un' vilain' face ; V crois qu'elle a quelqu' chose sur T front. Himt c'est moi que ' vois dans un' glace. Qu'on est bĂ©t' qtiand on est poltron. Il entre dans le cabinet. 55 , . ; SCĂNE XIX.. âą RAYMOND, GUĂLLARD, ALBERT, Mad. LEFRANC, EUGĂNIE, plusieurs villageois. Gaillard et Ă Ibert ramĂšnent Raymond. - TOUS exceptĂ© les villageois . Air P^ive le vin de Bflmponeau. > ji Ah ! Dieu merci , Tout est fini, âą Affaire! Maiscjue vfeUnĂźtey&cn» CĂ©ans. I t âą ' , ...rit. i * I » ^ ' Les villaĂŽeois. Ah Ăź Monsieur RĂ yrtiond , payez-moi. RAYMOND.' Quoi?' IJĂS TĂLLIGEOIS. I Le Hautbois.. âą ' Le tambouriii*.* . ' ' 3 La b^sse.. âą - / Le verr de vin»*. 5 ÂŁt la perruque neuve, OaAtlAOND. .'EU mais j^icToxJ'qtt*ew effet TantĂŽt l'on me voyait. . GUILLAB»*' / Certes, en voilĂ la preuve ! RAYMOND partant âą C'est bon , c'est bon , tenez. .1 il Uur jette une bourse. TOUS '?Ăš^VĂźSĂŽ;Ă a'ch'ûétfr '.'âą/ âą AU^ Dieu merci i . . . , f. La Afl nirpf . » ⹠» » » r » I» âą1 1 > il . AflairĂ©.' -; âą' 'âą '-pj p^sthafcun-ii le Mch , ' âą Nous ne vous demandons Bien On entend une explosion. tous avec cfff ci.' AU mon Dieu \ / 84 BAYMONB Ă tout le monde avec enthousiasme. Ne bouges pas.... Restez toos pour ĂȘtre tĂ©moĂźas d mon fionheur... Ma fortune est faite... Ce bruit me ranBonce* . âą Esegi mon ornent um; le grand Ćufreest acberĂ©! GUILLARD. Encore guelque sottise. SCĂNE XX. . âą - âą Les p&icĂ©DENS ^ THOMAS sortant du eattnĂȘt^ la figurĂ© noircy les mains brĂ»lĂ©es^ et pleutant. THOMAS. Hein ! hein 1 htĂąa ! est-il possible! RAYMOND. Malheureux ! qu'as- tu fait ? THOMĂS- ÂŁn passant Ă cĂŽtĂ© d'un fourneau I2-dedans, j'ai tout jetĂ© par terre; ça m'a tout brĂ»lĂ©. RAYMOND. ! MalĂ©diction! je suis perdu... ruiĂčĂ©... anĂ©anti. ][// se prĂ©- cipite dans le caltinet. ^ Mad . LÂŁm AKC riant. VoilĂ toutes les espĂ©rances de mon frĂšre qui s'en ront en fumĂ©e. RAYMOND rentrant d^un air sombra ; tin reste d'alambic Ă la main . Tout est consumĂ©. Ă© * » O Thomas 1 quel jtp^t tu me fais 1 QUILLARD* HĂ© bien 9 mon ami, tous a vieis promis la main 4^ rotre fille Ă ce jeune homme; il n'est plus le fils du grand ni du petit Albert mais il est le mien ^ et l'espĂšre que tous ne tous rĂ©traclerex pas pour cela* RAYMOND. Non, sans doute, {Ă part Ă Albert. Nous ferons des expĂ©- riences ensemble^ mon cher Albert; car, malgrĂ© le petit tour 3S et mon cheval et moi sommes parfattemetit assortie Air Uheureuse fable dii Centaure .le la rĂ©alise entre nous , Lorsque ma bĂ©te qtt ^adore Caracole etitfe mes gehoux. Quelle allure, vive , hardie Ăź Et moi j quel applonih peu commun !.. Aussi , tout le monde sVcfie L'animal et lui ne font qu'on. C'est pour cela que je gagne tous les paris. BARLETON. Oui tous, exceptĂ© ceux que vous perdez. ROKDEL. Oh! je vous comprends 9 milord; vous vouiez parler de celui que nous avons perdu hier de compagnie contre le jeune Hamilton ; mais ce n'est pas le mĂ©iite de son cheval qui l'a rendu vainqueur^ c'est la lĂ©gĂšretĂ© de son jokei ; c'est un vrai colibri. ^" ' BARLETON. Nous faire perdre deux mille guinĂ©es au moment oĂč j'ai besoin de tous mes moyens! CHESTERFIELD. Et moi donc qui viens d'acheter ce Tous que ei'est on homm^ bien daogerctux ? RONDEL. Il gagne tous les paris^ CHEStERPIELD. Il subjugue toutes les femmesi RONDEL. C'est possible; mais j'espĂšre bien loi faire baisser pavillon devant Cocotte et devant Lolotte miladj Rondel ! BARLETON bas Ă ChesterGeld. Que Cocotte triompbe, c'est tout ce que je demande; CHESTEBFIELD. Et moi de mĂȘme. RONDEL. . Air Si je puis partout de Cocotte Vanter la force et la vigueuY , Je dois hautement de Lolotte PrĂŽner les vertus , la rigueur j . Toutes les deux sont ma marotte ; Mais qu^on ne s^en Ă©tonne pas , Jamais Lololte ni Cocotte ?ront encore fait un faux pas. ' BARLETON. Enfin voici nos femmes. SCĂNE U. Le» VĂHS8, MILADT G HESTERFIELD , MILADT BAR- LETON, MILADY ROMDEL. CHESTERHELD. Comme Vous noas faites attendre^ miladjs. ^ MILADY GHESTERFiELD. Je tous conseille de tous plaindre , milord. BARLETON. Vous serein cause que nous arriTerons trop tard. MlLADY BARLETON. C'est afin que tous n*en perdiez pas l'habitude. RONDEL. Mon cheval et moi sommes impatiens de voler Ă de nou- veaux triomphes. MILADY RONDEL. Votre cheval et vous, milord, ĂȘtes aussi lĂ©gers Tun que Tautre. RONDEL. C'est convenu , c'est convenu; mais n'allons pas nous que- reller au moment d'une sĂ©paration qui doit durer jusqu'Ă de- main. ; BARLETON. VoilĂ qui est bien dit ; partons. MILADY BARLETON*' Mous allons vous conduire jusqu'Ă la porte du parc. MILADY GHESTERFIELD. Pour ^tre plus long-temps avec vous. âą MILADY RONDEL Ă pçrt. Et pour nous assurer qu'ils sont bien partis. MILADY GHESTERFIELD. Clara! Lucyl scĂr^E III. Lbs mĂȘmes 9 CLARA , LUC Y. CLARA. Ma t ente lUCY. Milady. MILADY CHESTERHELD. Glara^TCDex embrasser yotre oDcIe, et tous, Lucjr, 'exĂ©cu- tez d ^ poĂDt en point Tordre que yous ayea reçu; la nuit ap proche y nous serons bientĂŽt au chĂąteau. LUCY. Tes^ imtady. j, BARLETOIf. Un ordre...TTOus les entendez ? CHESTERFIELD. Eh ! bien, un ordre, qu'est-ce que cela prouve? BARLETON. Eh I eh ! eh I d Rondel qu'en" pensez-y ous, milord^ ROPmĂL. Ohl je pense comme tous; c'est convenu. BARLETON. Oui I mais en attendant partons vite ; et, croyez^-moi , reve- nonsfplus vite encore , dĂšs que nous aurons gagnĂ© ou, perdu notre revanche. RONDEL. Nous la gĂ gneroni, ou je serai pendu. BARLETOiy. C'est convenu ; partons sans retard. . MILADY CHESTERFIELD et les antres {entmbU, A» de LĂ©onide. Nos maris yjont paitir De ce tranquille Asile ; La gai tĂ© y le plaisir, BientĂŽt yont revenir. RONDEL. et les autres. Vos maris yont partir De ce tranquille Asile; Mais pour yous quel plaisir ! BiĂ©kitot ils yont revenir. Lei trois Lords* * De l'hymen fortunĂ©s modĂšles, Recevez ici nos adieux. MILADT CHESTERFIELD et les atttres. Epoux tendres , Ă©poux fidĂšles ^ Revenez bientĂŽt en ces lieux. CLARA baf Ă Lucy. Quels transports dans cette demeure ! . Le bonnevr est-il de retour? On dirait y voir leur amour, Qu^ils vont se tromper tout Ă Theare. Nos j Vos / maris vont partir ^ e\c. Leurs {Les maris donnent le bras Ă leurs fpmmes et entrent dans le parc. SCĂNE IV. . LOCY, ĂLAIU. LUCY. Et moiy d'aprĂšs les ordres de votre tante, je vais me mettre en seatioelle sur le balcoD» pourvoir si personne n'arrire; mais qu*est^e donc que ces dame aCteadent en i'absence de leurs narfs ? CLARA. , âą C'est Hamilton » ma chĂšre Lucy. ^ I-tTCy. iSir Hamilton 9 votre amoureux! CLARA . Lui-mĂȘme. Elles ont a]^pris qu'il Ă©tait aux courses de New- market; elles lui ont Ă©crit, pour Taltirer dans le chftteaa. Lire Y. Tiens! elles le connaissent donc aussi? on a biea raison de dire que c'est un mauvais sujef. ' CLARA. Ce sont les maris qui disent cela. LVGT. Oui ; mais les femmes disent que c'est un volage^ un trom- peur. 9 CLARA. HĂ©las ! j'en ai bien peur^ et cependant il m'arait tant pro- mis de ne pins l'ĂȘtre.. Aia du Chaperon. Il me disait ma chĂšre , Si f ai jusqu^Ă ce jour , D'une Ăąme un peu lĂ©gĂšre ChangĂ© souvent d'amour ; C'est que dans mon ivresse Je cherchais vos vertus , Partagez ma tendresse Je ne changerai plus. LUC Y. Le ^ojren de rĂ©sister Ă cela ? CLARA. MĂȘme air, ' Moi , pour le rendre sage , ' Approuvant son ardeur , J'acceptai son hommagi^ Elt lui donnai mon cĆur ; D'une cruelle trame Les vĆux seront déçus ', Car je sens Ă ma flamme , Qu'il ne changera plus. LUCY. Mais qu'est-ce donc que toutes ces dames en veulent faire de TOtre amoureux? CLARA. KlUs veulent lui donner une leçon. LUCY, Il me semble que cela tous regarde. CLARA. ^ N'est-ce pas, Lucy ! mais j'espĂšre qu'Hamilton ne se rendra pas Ă l'intitation singuliĂšre de ces dames. LUCY. Il fera aussi bien de ne pas venir ^ car je me rappelle i\ prĂ©- sent qu'elles yeulent lui faire passer la nuit Ă la belle Ă©toile ^ au pied de ces tourelles. CLARA. Cependant s'il venait » je le vçrrais peut-ĂȘtre ; voilĂ trois mois que je ne lui ai parlĂ©;.. ^. depuis qu'il est brouillĂ© avec ma tante. âąâą il ignore mĂȘme oĂč je suis. a 10 LUCY. EtTOtre tante sait-elle qu'il tous aime ? Non^ Lucy; matante, qui est encore jeune etjolie^ crojait qu'Hamilton Tenait au chĂąteau pour elle. LUCY, Et c'Ă©tait pour tous qu'il Tenaitil ToilĂ comme sont toute» lestantes; elles croyent, parce qu'elles sont encore belles^ qu'un amant ne doit jamais s'adresser Ă leurs niĂšces. Au vaudeville de fEcudesixJrancs, âą D^un mot, d'un regard bien timide , On leur promet quelque douceur , Tandis que , songeant au solide , A la niĂšce on donne son cĆ^ir. Ainsi, dans la flamme allumĂ©e , Par le flambeau du petit dieu , Les niĂšces ont toujours le feu , Les tantes n^ont que la fumĂ©e. LUCY . Mais Ă propos 9 dites donc, si tous Ă©pousiez sir Hamiltos, je pourrais bien m'accommoder de son Talet. Cl. ARA. Oui 9 je te promets de te marier Ă Jones. I^UCY. Ahl il s'appelle Jones... c'est comme un fait exprĂšs. CLARA. Silence, Toici ces dames qui rcTienneut. LUCY. Je cours Ăą mon obserTatoire. {Elle rentre et reparait au b/ilcĂŽn, CLARA. Je TaisaTec toi. SCĂNE V- MILADY CHESTERFIELD /BARLETON, RONDE L, CLARA , LUCY, sur le balcon, CHOEUR. Air Nos marb vont partir , etc. MILADY RO^'DÂŁLâą GrĂące au ciel les ToilĂ partis. / 11 ^ MILADY CHESTERFIELD. Eh bien, Lucy , ne Toyez-vous venir personne? LUC Y. Il y a une heure que je regarde... personne ne paraĂźt. MILADY BARLETON. âą Vous Terrez que sir Hamiiton ne se laissera point prendre au pĂźge que nous lui avons tendu. MILADY CHESTERFIELD. Mon cher cousin est pourtant bien avantageux , et l'attrait d'une bonne fortune.. . . MILADY. RONDEL. Four moi, milady, s'il faut vous parler avec francliise, je vous dirai que je ne suis, nullement fĂąchĂ©e que ce jeune sei- gĂȘneur ne vienne pas ici en l'absence de nos maris. Je tremble mĂȘme que le billet que nous avons Ă©crit ne nous compromette beaucoup. MILADY CHESTERFIELD. Un billet de quelques lignes oĂč chacune de nous a mis la sienne. MILADY RONDEL. Raison de plus pour craindre ; Hamiiton^ pour se venger de nous, n'aurait qu'Ă le faire insĂ©rer dans le Morning CItronicle avec un foc simile. Quel scandale pour Londres, et comme on rirait Ă nos dĂ©pens! MILADY BARLETON. . Je ne suis pas de votre avis, milady Kondel, comme noiĂŻs avons toutes Irois pris part Ă la rĂ©daction de ce billet , on verrait facilement que ce n'Ă©tait ici qu'une plaisanterie. MILADY RONDEL. Milady , on ne plaisante pas avec le mariage , c'est trop sĂ©- rieux, surtout quand on a comme moi un mari qui ne rit jamais. MILADY CHESTERFIELD. J'aurais bien voulu cependantfdonner Ă mon jeune cousin une leçon de sagesse et de modestie ; ce n'est pas que j'aie ja- mais eu Ă me plaindre personnellement de lui. MILADY BARLETON,- Ni moi. MILADY RONDEL. Ni moi. CLARA avec un soupirt; Ni moi, is LUCY. Alors il paraĂźtrait que toutes ces dames ont eu Ă s'en lou^r. MILADY CHESTERFIELdT Mais je pen$e mainteĂ»antcommemiladj Aondel, et je sais rayie qu*Hamilton ne soit pas yenu. Nos maris naturellemeot soupçonneux pouy aient arHyer et le surprendre. MILADY BARLETON. Et quel bruit n'eĂ»t pas faitmilord Barleton^ que les^l nom d*HamĂźlton fait frissonner. WILADY RONDE U Quelle scĂšne me prĂ©parait milord Roudel qui est jaloux mĂȘme de yos maris ^ miladys. LUGY Ă pan. Et pourtant ils ne sont pas beaux. MILADI CHESTERFIELD. Je ne yous parlĂ© pas de milord Chesterfield , yous sayei qu'il a acbetĂ© cette terre dans l'unique intention de m'Ă©loigner de Londres, et que fort de ses principes^ il n^ l'^çoit que ses amis... quand ils sont mariĂ©s. LUCY {h part. Belle garantie ! MILADY BARLETON. Allons , toQt bien calculĂ© , il est fort heureux qu'Hamiltoa n'ait point Ă©tĂ© la dupe de notre folle idĂ©e. LUCY. Milady! milady! ' MILADY CHESTERFIELD. Qn*est-ce donc Lucy ? LUCY. Deux cayaliers s'ayancent rapidement sur la route qui con- duit Ă la muraille du parc. MILADY RONDEL. Us Ăšont deux. MILADY BARLETON. Ce ne peut ĂȘtre lui. LUCY. Je distingue une liyrĂ©e rougel CLARA Ă part . C'est lui. TOUTES Ă part . C'est lui! c'est lui! 13 gLara. ÂŁt TinĂ»dĂšle n pu Tenir I MILADY CHESTERFIELD. Puisque le yoilĂ , n'Ă©pargnons rien pour humilier sa TanitĂ©. TOUTES Ă voix basse . Am C'est bien lui , Le voici. Qnel moment / ,' Ravissant! On peut rire De son martyre^ C'est bien lui , Le voici. Quel plaisir De punir * Sans Ă©clat Un amant ingrat. MILADY CHESTERFIELD. En ces lieux et sans bruit , II va passer la nuit. MILDADY RONDEL. , A V comme je le crains! CLARA. ' Ab ! comme \e le plains Ăź TOUTES h voix basse. ' C'est bien lui , Le voici , etc. SCĂNE VIL HAĂMILTON, JONES. HAMILTON. Joncs, sommes-nous prĂšs du chĂąteau ? JONES. OuĂŻ, monsieur, le YoicL HAMILTON. Il faut maintenant chercher la statue de TAmour. *4 JONES. La ToilĂ !... {regardant la statue ; non ce petit baronnet n*a point l'arc, y HAMILTON. C'est l'Amour anglais. JONES. Oui, mllordy comme tous dites. Je le reconnais Ă son air bçufB ; il a l'air de dire goddem. * HAMILTON. Silence; oh peut nous'entendre du chĂąteau. JONES. Et TOUS croyez que c'est ici le lieu du rendcz-TOus? HAMILTON. Cette lettre^st prĂ©cise Toici bien le lieu dĂ©signĂ©; minuit Ta bientĂŽt sonner ; on ne peut tarder Ă Tenir. JONES, [baillant. Allons; encore une bonne fortune. HAMILTON. Que Teux-'tu q[ue j'y fasse? Air Toutes nos dames sont aimables , Et , dans le siĂšcle oĂč nous TĂvons , Il est tant de maris coupables Auxquels rhymen doit des leçons. âą Barement une femme endure Un soupçon , un manque de foi ; Et , s^iĂź faut TĂ©ngerttne injure , On s'adresse toujours Ă moi. JONES. C'est justement ce qui m'arrĂTe. MĂȘme air Quand vous Ăšles prĂšs d'*une belle , Au doux regard , au cĆur Ă©pris , Moi je fais gaiement sentinelle Sous la fenĂȘtre du logis Au milieu de la nuit obscure, Un jaloux sur\ient plein d'efTroi ; Et , s*il veut venger son injure , j Il s'adresse toujours Ă moi. HAMILTON.' Parbleu 5 te ToilĂ bien Ă plaindre* i5 ^ * JONES. Et cette revanche de deux mille guinĂ©es que tous deyiez donner hier Ă mllord Rondel et Ă ses parieurs. HAMILTON. C'est l'affaire de moQ cheval arabe je l'ai laissĂ© Ă New- market; Williams est chargĂ© -de rĂ©pondre Ă ces Messieurs.... Personne nĂ© parait encore; Je n'ai pas l'habitude d'attendre aiasi. JONES Ă part. Si ce pouvait ĂȘtre une bonne mystification. HAMILTON. Hein I que dis-tu ? JONES. Rien ^ monsieur. HAMILTON. ' Mais si 9 tu as parlĂ© de mystification. JONES. Puisque vous l'avez entendu, je ne dois pas voiis cacher toute ma pensĂ©e. Je crains bien, milord, que pour cette fois, quelque noble dame n'ait voulu rire Ă vos dĂ©pens* HAMILTON. Insolent 1 ' JONES. Ne vous fĂąchez pas, milord; mais si vous voulez rĂ©flĂ©chir que la lettre parle de votre constance. HAMILTON. , Eh bien! ^ JONES. Votre constance! ne vous semble-t-il pas comme Ă moi... Pardon, milord, que ce n'est ici qu'une espĂšce d'ironie! votre constance! HAMILTON. Eh t mon cher Jones , que tu connais mal les femmes. Air Ce que j'Ă©prout^e en t^ous qaittanu En amour le noifT d^inconstant NĂ© peut nous porter prĂ©judice , Car chaque belle a son caprice Et croit mieux fixer ua amant. { Ainsi , malgrĂ© tout son mĂ©rite , ^ Par un destin bien diffĂ©rent , On est , selon rĂ©yĂšnement , Volage pour celle qu*on quitte , FidĂšle pour celle qu^on prend. . i6 JONES. n est sĂ»r; milord, que vous conaais^ez mieux les femmes que mol.. . cepeadant cette lettre singuliĂšre contient ciiffĂ©renles Ă©critures et qui paraissent contrefaites. HAMILTON. C'est vrai ; mais qu*efrt-ce que cela prourc ? que la femme qui Fa Ă©crite a craint de' se compromettre ; d'oĂč je conclus que c'est une conquĂȘte digne de moi. Ce parc, jce\ chĂąteau. annoncent d'ailleurs une fortune, uo ran^... et puiVce mp- tĂšre... ce clair de lune... ces bosquets... tout celi est d'un piquant, d'un romantique!.. J'aime cela les intrigues de h TĂUe et de la cour m'ennuyent c'est toujour3 7la mĂȘiue chose... On se cherche, on se rencontre, et le lend/Ă©main tout est fini !... On ne peut tarder Ă paraĂźtre... va c avait le projet de Tacheter. Boni cette lettre ne peut ĂȘtre de milady... je crois me souvenir qu'elle ne sait pas Ă©crire... J'a- vais cru reconnaĂźtre les caractĂšres de milady Rondel... il y * loDg-temps que je De pente pW i elle» et probablement elle ne pense plus Ă moi. Serait-ce la petite Fanoy qou Tellement mariĂ©e Ă milord Barleton?... Une nouyelle mariĂ©e; quelle idĂ©e!... ah! je devine; non, non... ce n'est pas ça!^. et Toq ne vient pas ! je suis d'une impatience!... cependaiit^ce que e fais ici n'est pas trĂšs-bien , car je suis amoureux au fond , et j'ai jurĂ© d'ĂȘtre fidĂšle Ă l'aimable Clara... allons, encore cette folie, puisque Clara n'en saura rien. Air Une surtout fraĂźche et jolie Bedlam . Lorsque j'aperçois une femme Brillante d^ attraits , de fraĂźch ear , Soudain pour elle je m'enflamme; MĂ8 bientĂŽt, consultant mon cĆur. Je dis Clara , ma douce amie, Kst plus aimable, aussi jolie; Et maintenant , je le sens lĂ , Je ne puis aimer que Clara. Puisqu'en toi seule , 6 mon amie , Je trouve esprit, vertus, attraits , Pour ĂȘtre heureux toute la vie, .Il me faut ne changer jamais. Vienne Ă prĂ©sent prude ou coquette ; A toute femme je rĂ©pĂšte Oui j maintenant je le sens lĂ ^ Je ne veux aimer que Clara. Mais l'heure se passe et personne!., aurait'-on touIu me jouer?... si je le croyais!... mais chut, j'entende oiiyrijr une porte... ĂŽ destin , tu ne pouvais me trahir! SCĂNE IX. HAMILTON9 LUCY [portant une lumiĂšre ^ an manteau et un bonnet de nuit ofnĂ© de rubans, LUCY. Ah! milord! milord! ĂȘtes-TOu»lĂ ? H AMI LTON C l'ombrĂ©ssam. Me voici , charmante enfant. LUCY. Oh ! oh ! comme vous ĂȘtes vif. HAMILTOW. Aimable messagĂšre^ tu viens'sans doute me cbercfaer ; tiens , voici pour ta peine. 3 i8 LUCY. Monsieur teut dire pour mon plaisir. HAMILTON. Accepte t '' LUCY. Ce n*est pas de refus; mais je ne viens pa^ vous cheroher du tout. HAMILTON. , Comment P LUCY. Il est survenu des empĂȘchemens au rendez-rous ; on Ă des soupçons. HAMILTON. Se peut-il! je m*Ă©loigne; je ne yeux compromettre per- sonne. LUCY. Non , milady tous conseille de rester sous ce berceau , oĂč TOUS serez plus en sĂ»retĂ© que partout ailleurs; tous partirei au point du jour. HAMILTON. Gomment 1 sans la voir. LUCY. Puisqu'il est survenu des obstacles. HAMILTON. J'enrage!... LUCY. Tenez, elle vous enroie ceci pour prendre patience. UAMILTON. Qu'est-ce donc que cela ? LUCY. Vous ne le voyez pas ? HAMILTON. Il se, pourrait! LUCY, Eh! oui...» C'en est un*... HAMILT03* 4 ptrt. Je suis jouĂ©. LUCY. Ăa vous ira bien allez ; voyez que de rubans! HAMtLĂŻON Ă pan. Je suis d'une colĂšre!... / 9 Traiment ta maĂźtresse est trop bonne; Et je serai reconnaissant j De rhymen m'offrir la couronne , G^est un bien dangereux prĂ©sent !.. Mais puisqu'enfin on le dĂ©sire , Je dois accepter... et d** ailleurs , Le mariage est un^ empire OĂč FonToit tant d^ LUCY Ă part. Il a beau faire , je vois bien que ce prĂ©sent lui donne do [^humeur. HAMILTON Ă part. Vit-OQ jamais une plus cruelle injure I mais jcf iQe reĂ gerai. LUCY. Gomme je vous disais donc , milady tous envoie ceci pour vous faire prendre patience ; mais une autre personne qui s'in- tĂ©resse Ă vous , vous fait passer ce manteau pour que vous ne vous enrhumiez pas. HAMILTON. Une ^tttre personne, dis-tu I quel est son nom ? ^CĂNE X. LeskĂ©kbs, CLARA. CLAAA. Clara ! milord ? HAMILTON. Ciel! LUCY jetant le manteau et le bonnet. Je vob que tout cela est inutile Ă prĂ©sent. HAMILTON. Ah I j'Ă©taiĂš bien sĂ»r que vous Ă©tiez ici. CLARA. Tu le vois 9 Lucj, c'est moi qu'il cherchait. HAMILTON. Vous pouviez eu douter ? LUCY. Si miladj allait vous surprendre. HAMILTON lui jetaotM kourse. Fais sentiaelle; ToilĂ pour ton plaisir. LUC Y. Cette fois, c'es^ pour ma peine ; car je risque d*ĂȘtre chassĂ©e. HAMILTON. Ah ! c'est Totrc tante qui a cru me jouer un tour. CLARA. Oh! mon Dieu oui, c'est elle. LUCY. Et ces dames aussi , il faut ĂȘtre juste. HAMILTON. Comment ces dames ? ' . LUCY. Milady Barleton et milady Rondel. HAMILTON Ă part Allons, toutes mes Tictimes. {On entend le son d'une hwrpi, Qu'est-ce donc? CLARA. Rentrons^ Lucy, ma tante pourrait nous yoin HAMILTON. Ohl TOUS ne me quitterez pas; je tous fais prisonniĂšre de guerre. LUCY Ă part. Eh bien I et ces dames qui voulaient lui jouer un touri le voilĂ joliment attrapĂ© lui ! [la harpe joue l'air y au clair delĂ lune; {haut entendez-vous ? au clair de la lune, {bas Dite donc, c'est votre tante qui en pince; je crois, dieu me par- donne, qu'elle chante encore. {Elle Ă©coute. MILADY CHESTERFIELD. Air Au clair de la lune» A la belle Ă©toile 8ae Tamour est doux ! nuit que ton voile Est 1 iant pour nous ! âą Oh Ăź l'on peut m'en croire , PrĂšs de ses amours , La nuit la plus noire Vaut lĂ©s plus beaux jours. Ensemble avec les variationt, A la belle ^oile , etc. ai CLARA. Je tremble I {la harpe continue. ' / HAMILTOt^. Rassurez-vous ; tant qu'elle jouera de la harpe ou qu'çll cliaatera , elle ne pourra nous surprendre. LXJCY. Avec ça qu*dle tous croit endormie. HAMILTON. L*aTentare est charmante. C LARA et H AMILTON. Air de Thibault ^ comte de Champagne. Chante , Chante , Bonne tante; Tes acceos Sont ravissans Chante , chante , Bonne tante. Pour rassurer deux amans. HAMILTON. O nuit, laisse-nous ton voile. Pour moi toujours je voudrais Coucher Ă la belle Ă©toile, Quand mOn Ă©toile est si prĂšs. O/* entend U harpe. ENĂąEMBliS. Chante, chante. Bonne tante; Tes acecens Sont ravissans Chante, chante. Bonne tante , Pour rassurer deux amans. CLARA. Jurez-moi d^Ă©tre fidĂšle . HAMILTON. Ah ! je ne changeais d'amours Que pour trouver la plus belle Ăź Je vous vois , c'est pour toujoun* ENSEMBLE. Chante , chante , etc. JOIiflS en dehors. Milordl miloid! CLARA. Ciel I ToilĂ quelqu'un. HAMILXON. C*est la Toiz de Jones. CLARA. \ HentroDS liucy. {Elles se sauvent, LUCY eo s*en allant. J'aurais pourtant bĂźea voulu voir la livrĂ©e rouge que je dois Ă©pouser. HAMILTON. Le maladroit^ interrompra un si doux tĂȘte Ă tĂȘte! SCĂNE XI. HAMILTON, JONES. JONES armant Ă tĂątons. Milordl milordl HAMILTON. ÂŁh ! bien , que veux-tu donc ioibĂ©cille ? Pourquoi revenir avant le jour? ^ JONES. Nous sommes perdus. HAMILTON. Qu'est-ce encore? i JONES. Je me suis Ă©garĂ© dans le parc , et ce n'est que long-temps aprĂšs que j'ai pu retrouver l'endroit oĂč nous avions laissĂ© nos chevaux; ils n'y Ă©taient plus. HAMILTON. Eh! bien, Tom, lassĂ© d'attendre, les aura sans doute em- menĂ©s. * JONES. Je le crois comme vous ; mais , Ă la place de vos chevaux , devinez ce que j'ai trouvĂ© sur la route. HAMILTON. Ah I ta lenteur m'impatiente ! ^ JONES. Eh ! bien , monsieur, j'ai vu, comme je vous vois, au clair de la lune , milord Rondel et ses deuji tenans, les lords Ches- ter^eld et Barleton , qui revenaient de Newmarket, mais si tristes, si tristes , que j'ai jugĂ© d'abord qu*'ils avaient encore perdu la revanche qu'ils vous avaient demandĂ©e. iJ a3 HAMILTQN. J'en suis, sĂ»r ; mais je ne rois lĂ rien d'etfrajant. JONES. Sans doute; mais ce qui est moins rassurant, c^est que vos trois parieurs sont entrĂ©s mystĂ©rieusement dans le parc par la petite porte 4 et que, selon toutes les probabilitĂ©s, vous ĂȘtes en boDoe fortune auprĂšs de l'une des trois moitiĂ©s de ces trois lords. HAMILTON. Mais c'est trĂšs-possible. JONES. Et TOUS ne frĂ©missez pas en songeant oĂč cela peut tout conduire , si nous sommes pris en flagrant dĂ©lit ? Air vaudeuitle de Vhomme vert» âą \ Chez nous tous savez la*iziĂ©thode DĂšs qa^un mari dans sa maison, Par un retour trĂšs-incommode. Surprend quelque joli garçon , L^Ă©pĂ©e en main , dans sa furie , Jaloux de montrer ce qu'il peut , Il ne demande point la vie y C'est Ă la bourse qu'il en yeut. Et c'est bien lĂ le pire de tous les malheurs !... Quand on n*a plus d'argent, milord... HAMILTON ivec uta soupir. Ah 1 on ne peut plus sĂ©duire les gardiens ni gagner les sui- vantes. JONES. NI payer les gages* de son valet... Mais chut! on vient de ^e cĂŽtĂ©. HAMILTON. En effet, j'entends les pas de plusieurs personnes ; on se dis- pute mĂȘme on parle de pari; ce sont eux... Cherchons un refuge dans ce pavillon , et voyons ce que nous avons Ă faire. JONES. ^ Pour nous sauver. HAMILTON. Non, mais pour me venger gaiment de ma chĂšre parente et de milord qui m'a fait od mjstĂšre de Tacquisitionde ce chi- teau... ÂŁt d'abord» plaçons lĂ cette lettre , afin qu'elle tombe entre les mains de nos jaloux. // jette la lettre au pied de Is statuĂąf et Jones et lui entrent dans le pavillon» SCĂNE XII. GHESTERFIELD, BARIETON, RONDEL, trois jokeis. CHESTEltFIELD. Air Ah\ gjueje sens d*impatiencel Oui c'est un tour abominable. Nous faire perdre un tel pari ! RONDEL. Ma Cocotte n^est poiitt coupable; Elle a bien couru dieu merci. BABLETON, Bon , ce n'est qu'une rosse A traĂźner le carosse. * RONDEL. Goddem ceci , milord , Est par trop fbrti Respectez un i>eu ie voĂ»sprie , Une bĂȘte que je cnĂ©ris; Car, je vous le dis , A Londres , Ă Paris , ' Pour tous les paris Bis. Jamais, milords, on nĂ© yerra Animal comme celui-liĂź. BARLETONw Parbleu I a le crois bien; se laisser dĂ©passer de deui se- condes ! CHESTEBFIELD. Et s'abbattre Ă deux toisas du but ; c'e^ uxie indignitĂ©. RONDEL. Ce n'est pas sa faute Ă cette chĂšre bĂȘte; elle j a mis trop d'enthousiasme. Il me semble que je la Yoi$ encore... au iikh ment oĂč elle s'est Ă©laneĂ©e.. . Quelle grĂące f quelle ardeur! ooo- Tene^^ qu'elle Ă©tait bien partie. BARLETON. Oui; mais convenez qu'elle est mat arrivĂ©e tous noos criez t la voilĂ !., la voilĂ !.. Je regarde; Cocotte Ă©tait par erre.*, et notre argent aussi. 2b CHESTERFIELD. Quatre mille guinĂ©es en deux jours... god ! BARI4ETON. God... god... ! RONDEL. God! god! Ensemble. Parie ^ĂŻ5. DĂ©sormais qui yoadra ; Pour moi je m'en tiens lĂ * BARLETON. Et ce mauYais sujet d'Hamiiton qui ne se donne pas la peine d'assister Ă la reyanche qu'il nous donne 1 il pari et laisse son cheval pour le reprĂ©senter. RONDEL. C'est une belle bĂȘte, il faut en convenir. CHESTĂRFJJELD. Il serait plaisant que tandis que mon cousin nous gagnait notre argent lĂ -bas > il fĂ»t venu ici ; cependant vous Toyes comme tout est calme ^dans ces lieux. BABLETO». Ce n'est pas une raison les amoureux; cela fait si peu de bruit. ROIfDEL. C'est convenu!... M^is voilĂ le jour, milord; rentrons et allons surprendre nos femmes. {Apercevant par terre la lettres qU*Hamitton a /am^ ^om^^. Qu'est-ce donc quejCeia?7i&- terfield la ramasse, BARLETON. Une lettre!., l'adresse... CHESTERFIELD. Hamilton. RONDEL et iIaRLETON. Hamilton ! j'en avais un pressentiment. ^ CHESTERFIELD. Air Comme il m'aimait. Il est venu! a6 > TOUS. Il est venu ! Notre crainte n'Ă©uit pas vaine. ' , ' TOUS. . . . H est Tenu ! Bis . KONDEL. Ah! Tan de nous trois est perdu* CHESTERFIELDi C'est vous qui n'ĂȘtes point en veine. RONDEL. Milord, votre injure est certaine. Il est venu! {Bis, TOUS. \ Ilest venu! {Bis, CHESTERFIELD. QueUe singuliĂšre Ă©criture.... B ARLETON bas Ă Rondel . Il a Pair d'ĂȘtre confondu. .. Et bien , que dit cette lettre f CHESTERFIELD lisant. Si le tendre HaoĂŻilton veut recevoir le prix de sa cons- » tance ^ il se rendra demain , vers minuit, au chĂąteau d*HiII; » cherchera une statue de rAmbur qui est Ă l'un des angles de »ce chĂąteau, et attendra lĂ qu'on vienne le prendre pour le conduire auprĂšs de quelqu'un qui dĂ©sire avoir avec lui uae âą conversation. » BARLETON. Ue conversation! RONDEL. Conversation voua. CHESTERFIfiLD. Je tiens le pari. RONDEL. Et moi de mĂȘme» , . TOUS TROIS se prenattCla ttiain. Mille guinĂ©es. âą RONDEL. C'est convenu. CHESTERFIELD. PĂ©ters, courez chercher le constable du rillage.... qu'il Tienne tout de suite , tout de suite. BARLETON. . Et maintenant Tessentiel» c'est de^ surprendre Hamiltoo dans le chĂąteau. RONDEL. Je me charge de le saisir; et goddem ! s'il m'Ă©chappe , je „eux.... SCĂNE XUI. Les MĂMES, HAMILTON, JONES {sortant da pavillon, HAMILTON. La violence n'est paa nĂ©cessaire, ibiLord; et }c suis votre prisonnier sur parole. ' ' CHESTERFIELD. Quoi, milord! \ HAMILTON. J'ai tout entendu, de ce pavillon oĂč j'ai passĂ© la nuit. BARLETON{bas Ă Rondel. C'est un© dĂ©faite. CHESTERFIELD. Passer la nuit dans ce pavillon I pourquoi ne pas descendre droit au chĂąteau ? HAMILTON feignant de l'emharras}. Milord!.... JONES. Je vais vous dire, monseigneur >9 ĂI& Vers le temple de l'hymen» ArrĂTĂ«s pendant la nuit âą Pour nous /faire reconnaĂźtre , Il aurait fallu peut-ĂȘtre Se permettre un peu de bruit. J^aime mieux, a dit mon maĂźtre^ . Rester dans ee lieu champĂȘtre Que risquer de compromettre Le repos de mes amis ; D'ailleurs la nuit, en voyage , Milord n*est pas dans Pusage De rĂ©veiller les maris. RONDEL. Milord est biei^ honnĂȘte. HAMILTON. "VoilĂ justement ce que c'est. CHESTEOTIELD. Et peut-on savoir quel motif si pressĂ© tous amĂšne cette nuit dans mon chĂąteau ? HAMILTON. Un autre 9 mon cher parent 9 chercherait une dĂ©faite 9 une ruse moi je pourrais tous dire, par exeipple , que des crĂ©an^ ciers exigeans me mettent dans la nĂ©cessitĂ© de tous deman- der l'argent d'un pari que tous avez perdu ; mais je suis plus sincĂšre» et je tous avouerai franchement que c'est Tamour qui m'amĂšne chez tous. TOUS avec joie. L'amour 1. âąâą . il l'avoue I BARLETON Milord 9 soyez le bien Tenu.. RONDEL de Je suis enchantĂ© de faire connaissance avec un homme de votre mĂ©rite. CHESTERnELD de mĂȘme. Et quel est l'objet charmant qui tous a accordĂ© Ă©6tle nuit l'honneur d'une conversation ? BARLETON Ă Rondel. Conversation criminelle ! RONDEL Ă Barieton. C'est convenu. HAMILTON. Oh ! pou^ cela , milord , c'est un secret. 3o 4 ^ âą - V AiB Souft le voile heureux du mystĂšre y On peut faire parler son cĆur ; Mais un amant qui ne sait point se taire Ne mĂ©rite pas son bonheur. La felnme est la fleur fugitive Dont le soleil peut ternir Tincarnat La rose qu^Ă Tombre on cultive Conserve toujours son Ă©clat. RONDEL Ă Barleton . C'est ma femme qui est la rose; c'est coaTenu. BABLETON. Je n'ea conviens pas du tout. CUESTERFIELD aux deux lords. 1 J'a?ise un moyen qui ne peut manquer de tous conyaiocre allons au-deyantdu constable^ et revenons nous cacher aTcc lui dans ce pavillon. BARLETOM. Excellente idĂ©e ! RONDEL Ă Hamilton. MĂźlordy dans un instant vous allez ĂȘtre satisfait. 7/ /uz semblant de sortir. BAKLETON de mĂȘme . Encore quelques minutes , et ]e vous compterai les quatre mille guinĂ©es. CHESTERFIELD. Mon cousin 9 nous nous^reverrons je vais donner des or- dres pour qu'on vous reçoive au chĂąteau , ccMime vous le mĂ©ritez; et dĂšs qu'il fera jour chez ces ^mes , on vous prĂ©- sentera. ** . BABLETON revenant. DĂšs qu'il fera jour, milord, entendez- vous ? RONDEL rer enant. DĂšs qu'il fera jour; c'est convenu. {Ils sortent. SĂCNE XIV. HAMILTON, JONES. HAMILTON. Ces messieurs s'imaginent qu'ils vont rire k. mes dĂ©pens. 3i JOIHĂS. Ils le peuTenty si la justice s'en mĂȘle. VoilĂ une conversation ui vous coĂ»tera cher. HAMILTON. Et des preuves , imbĂ©cille ? JONES. Des preuves ! la lettre qu'ils ont trouvĂ©e. HAMILTON. Elle n'est pas signĂ©e. JONES. Yotre prĂ©sence dans le chĂąteau Ă une heure indue. HAMILTON. Il est grand jour ! mais que regardes-tu donc lĂ ? JONES. Si l'on ne nous tend pas quelque piĂšge ; et je vois que ces messieurs 5 au lieu d'entrer au chĂąteau, ont pris une allĂ©e dĂ©- tournĂ©e... les voilĂ qui parlent Ă un homme noir... milord^ fuyons.... c'est un constable. HAMILTON. A merveille. JONES. Les maris se dirigent avec lui vers ce pavillon. HAMILTON. On veut nous surprendre, Jones , tĂąche de t'introduire dans le chĂąteau et de faire savoir Ă ces dames. que leurs maris sont rentrĂ©s avec un constable!.. dis leur bien surtout que je suis parti. JONES. C'est bien; comptes sur mon adresse. // sort, HAMILTON seul. Ah ! mesdames , vous voulez me faire passer la nuit Ă la belle Ă©toile! Je vous garde une frayeur!... SCĂNE XV. HAMILTON , ENSUITE CHESTERFIELD, BARLETON, RONDEL9 le constable [entrant sous Le berceau, CHESTERFIELD. ^ Oui ; M. le constable , d'ici on peut tout voir et tout entendre. 39 HAMILTOiy. Oui; car }e les entends. CHESTERFIELD. Ăcrives, je tous en prie, la conversation d'HamĂźIton aTec nos ladys... afin de constater... le fait matĂ©riel. H AMXLTON Ă part . Singulier procĂšs-verbal 1 LE CONSTABLE. Je . comprends vous n'Ctes paji d'accord sur ce poiot... milord veut que ce soit vous,, et vous, vous voulez que ce soit milord... ou milord. BARLETON. Au contraire milord dit que c^est lui , et moi je soutiens que c'est moi. BONBEL. Moi aussi Je soutiens que c'est moĂź. HAMILTON riam Ă part. Qui est-ce qui dit le contraire P LE CONSTABLE. De par Saint-Georges , je n'ai encore rien tu de pareil. Ah ! ça , chacun d^ vous veut donc ĂȘtre absolument.*, et peut- ĂȘtre tous les trois ensemble. HAMILTON riatit. C'est convjttntt. RONI^X Silence. .. Hamilton est lĂ . CHESTERFIELD. Et ma femme va venir , il n'en faut pas douter. . Axa flu pied de nez» lu sont dUnteUigence Et , pour lui dire adieu , Ma femme , vers ce lieu , SecrĂštement s^avance. TOUS. Bu silence ! 33 SCĂNE XVĂ. LeshĂȘmis, HILADYBAaLETON, MILADYAOMDEL^ MILADT CHESTERFIELD. Les tkois femmes* Suite de Vain Quoi! nos Ă©poux Sonl prĂšs de nous ! Montrons assurance ' Et pruY CHESTERFIEUDr. Modelez ces bruyans Ă©clats* HAMlLTOm lia plus aimable , la plus belle ^ He fiie Ă jaimat^ sur ses p. MILADT CHfiSTEBFIBLD. Taisezovous {fiĂč^ ottpatlezplusbas. JiAAULTa]^. Non, miladj, non; c^est eo raia que yoas prĂ©tend imposer silence tcndresge c'estĂ tos genoux que je dois TOUS demander de faire mon bonheur. {Lise jette Ă ses genoux. CHESTEKFIELD criant. Goddem, je triomphe! mĂźiords^ tous nedevei mille goi- nĂ©es chacun. SCĂWE XIX. Les MĂEis sortant du pavillon. Tots Ă gtevis. CUOZXJK {de Pique'Assistte. I C*e8t affreux! c^est abominable! SĂ©ducteur, Ă©pouse coupable, r Par irous me V4>ir outragĂ© I Avant peu je serai vengĂ©. LES FEMMES. 7e8t affreux ! c^est abominable ! . Et milady n'est point coupable Un mari se croit outragĂ© ! MĂȘme Ă IHnstant quHl est vengé» LE CONSTABLE Ă Hanilton }. Milord; il m*est iapossĂźUe de nier le fait de la conyersatioĂ» orĂźminelle, et ^ai dressĂ© naoa procĂšs-Terha. ». i 'Kl.. " \ iw \ ' .\.. '4-* âąâą âą âą. . âąâą 0 âą lES DEUX OFFICIERS VADUEVILCE EN UN ACTE. Pau mm. D^TOIS CAcH..iTTiLEr Tb. ANNE, KEPBĂSEnrĂ POUR LA FKKHIĂRE FOIS , SUA LE THEATRE MJ V&UDEVtLLE, LE 37 SEflXHBHE iSa^* Phix 1 Fb. 60 Cest. PARIS. CITEZ QUOY, UBRArRE. ĂDITEUR DE PIĂCES DE THĂĂTRE, Boderard Saint-Martin, N*. 18 ; Et Chez BARBA , Libraire , Palais - Royal. 482». I PERSONNAGES. Acteurs. DOBNEVAL^ viei» liĂ«ute&ant gĂ©nĂ©ral , oncle de M"* de MĂźr- ville , ami de Sainval M. Guiilemin. MLRCOUR, sous le nom de jeune officier dĂ©mis- sionnaire , amant de M" de MirviUe M. FĂ©dĂ©. SAINVAL , ancien camarade de Mercour , chef d'escadron , brave, aimable et Ă©tourdi. ... M. Lafont. VICTOR , valet de Mercour, an- ' cĂźen soldat de son rĂ©giment , . M. VicĂŻoa. RASANT, perruquier du villag. M. Lepeintre jeune. M" DE MIRVILLE , jeune veuve , niĂšce de Domeval , amante de Mercour M"* Pauline-Geoffrot. JULIETTE , suivante de M»»* de MirviUe M"* Minette. Amis de M" de MirviUe. Villageois. La scĂšne est dans un çU^0ge des eni>Ăčons de Pans, t^^ 4uFaubovrg ttontmartra, LES DEUX OFFICIERS, VAtTDEVlJtLE EN UN ACTE. Le théùtre reprĂ©sente le parc de Mafiame de Mirnlle . yifs pre- mier et seççnd plans ssczqse je soisatadanedeMarrille, jetais faire eomm elle â iiioal d caUicz pas i la fin de prcsea- ler ^atre bofMfoet' Ujuii Ăąet mima pendamt tfmam dttmU, âŒILLAr*EMS. /& rĂ©phUnt h chĆur en y mettant Feipres^on^ et Ă la fin prĂ©terifent l ur-, branches tant h la fan , de maniĂšre fuc RiiĂȘuni e$i frappĂ© de tau* les cAUĂȘ, CHĆUR. R^riĂȘe de$ 5 uers ci-dessus y elcontinuaiioaeprĂšs ,tlu choa/ur par les vers suivants. Disposez d'noiiA, mettez-nons Ă rĂ«preuve^i Car vous avez tout ce qui plaĂźt , ÂŁr i \o\\» WĂ©iiez pas Teuve, MacUme, rien ne vous inanqu rait. RASAin*- Il y a trop A* action k prĂ©sent. {Prenant les branches et les jfftafii, Cfini Ă©gal f renthoosiasme ne peut pas nuire. . . ça riVnl pai malt foi de perruquier, ce sVa une petite fĂŽtç 'fimt peignĂ©e, on rcrra bien que j'y ai mis la niaiA. 5 SCĂNE II. Les MĂȘmes , JULIETTE. Bon jour. Rasant, bonjour^ toot le monde ; eh bien! mon- sieur l'ordonna iear, ioul est -il >rĂȘt pour ce soir ? RASANT. Tout j absolument tout , mademoiselle Juliette , les vio- lons sont avertis , les piĂšces de vins sont prĂȘtes Ă ĂȘtre per- cĂ©es , les jeunes filles sont parĂ©es ^ j'n'aĂź plus qu'les hommes Ă coiffer . JULIETTE. Oh ! vous ĂȘtes expĂ©ditif .^ RASANT. J^ai un grand talent. JULIETTE. Oui , pour faire des catogans. ... et autres belles choses de mĂȘme espĂšce. RASANT. N'attaquez pas mon savoir-faire. .rĂȘt pour ce soir ? RASANT. Tout , absolument tout , mademoiselle Juliette , les vio- lons sont avertis , les piĂšces de vins sont prĂȘtes Ă ĂȘtre per- cĂ©es , les jeunes filles sont parĂ©es ^ j'n'ai plus qu'les hommes Ă . coiffer. JULIETTE. Oh ! vous ĂȘtes expĂ©ditif .'^ RASANT. J^ai un grand talent. JULIETTE. Oui , pour faire des caK^gans. ... et autres belles choses de mĂȘme espĂšce. RASANT. N'attaquez pas mon savoir-faire. . veuve. . . c'est une ficre histoire celle-lĂ .. . etc^est ien moi . . . mais j'ai quittĂ© Paris , le mauvais goĂ»t m'en a chassĂ© , il n y a plus de simplicitĂ©. JULIETTE. Oui 9 parlez de votre simplicitĂ©. RASANT. Certainement* JULIETTE. Si vous pouviez, vous feriez porter de la poudre Ă tout le monde. Air Ah ! rendez grĂące Ă la nature. Les goĂ»ts simples dans tous les temps Ont lait la bas' de mon systĂšme ; Les bons papas, les grands-mamans Ont une coinure que j'aime. Maigre mon talent, mon renom. Si dans ce viJlag , je vous jure , Je fais encor' des aĂźles de pigeon. C'est pour imiter la nature. RAS\TVT. Oui , je fais lout pour xne rapj^rocher de la natare. . . et vous ĂȘtes si naturelle .... JULIETTE. Voyez -VOUS ça, la nature le tente. BASANT. J^ De le cache pas y c^est pour vous que je sois aimable , c'est pour vous que je soupire , poiur vous que je boa. frise; vous ĂȘtes mon Ăąmç... enfiu , c 'est vous qiĂ» Ćç ÂŁ inarcher. JULIETTE. Vous marchez pourtant bien ^out seul . RA3AĂIT. Oh ! mĂ©chante. JULIETTE. Pourquoi ne me dites-vous paa tout cela devant Victor? RASANT. Victor, ce maudit militaire dĂ©froquĂ© qui sert ipen^ieurde Saint-Simon? oh! mon dieu! je vous le dirais bien devant lui, si je voulais , mais il se fĂąche pour un rien ... ce n'est pas que ça ne me soit Ă©gal , je sui^ hr^ye comme un autre , et monsieur Victor f . âą scĂšne III. Les MĂMES, VICTOR. VICTOR. On parle dĂ© moi . RAJ5AST. Monsieur Victor est un homme que je respecte ĂźofimiiBeot VICTOR. Cest donc lĂ ^individu qui se perniet de me mettre sur le tapis pendant mon absence. RASANT , Ă paj-t. Est-il mauvaise tĂȘte , parce qiaMl a portĂ© dix ans mi ban- cal , et qu^Ăźl lui en est restĂ© quelque chose. VICTOR , faisant im geste . Hein! 7 Je t'en prie , ne te fĂąche pas. Ăllea treoAIĂ© pour moi, c est bon signe I s'il ne Tinflaen- VICTOR. C'est que si je m'y mets, je lui fais la barbe comme je l'ai faite aux ennemis l RASA]SiT j Ă part. Je n'veax rasĂ© de si prĂšs. /fauâŹqpeĂ»d^iit, mon amour. . âą VICTOR. Ton amour ? je te conseille de hii faire faire une contre- marche , parce i^ue . . . âą ' AASXNT. i Parce q[ne ... VICTOR. Allons, fais comme l'epnemi» tourne-moi l'dos. ' RASANT, Ă /lar/. C'est Ă©gal, j'irai rendre compte de mes prĂ©paratifs Ă ij^jine de Mirviile. Mi^demoiselle Juliette a da goĂ»t... Je ne dis qu'ça... En avant , vous autres. // sori ai>ec tes villageois^ enrĂ©pĂ«tani en chĆur Ah! quel plaisir y madame, ' Pour oĂŽtre amç , etc. SciĂĂź^E iV. JULIETTE , VICTOR. JULIETTE. ^b ^I mais, est-ce que us sommes quĂźes pour le moins . 4 DOaNEVAL. Sans doute, avec un coup d'Ă©pĂ©e,tou5 les torts dispa- raissent f et je me souviens . . âą SAiĂźrr-siMON. Et mon Ă©tat, monsieur, que j'ai perdu par suite de vos Ă©tourderies, ma dĂ©mission qu'il m'a fallu donner pour me soustraire aux poursuites d'un oncle furieux de la blessure de son neveu, la derniĂšre campagne que je n'ai pu faire, sont-ce U de ces toris qu'un coup d'Ă©pĂ©e doive effacer ? Air ifCLud, des Scythes, ^ans vous , monsieur, de notre jeune annĂ©e , J'aurais suivi les brillants Ă©tendards , A leur aspect, mon ardeur rallumĂ©e M'aurait conduit au milieu des basards ; 3 'aurais revu les nobles champs de Mars. Quelques lauriers cueillis par la victoire. Sans doute encor brilleraient sur mon front; Ah! le soldat qu'on arrache Ă la gloire, . I^e peut jamais pardonner cet affront. SAINVAL. Je suis loin de blĂąmer tes regrets , iskdĂ s en&t. . âą . SAI^T- SIMON, rinterrompant. Vous avez obtenu de l'avancement'. SAINYAL. Je suis, chef d'eseadron» SAINT-SIMON- Yous avez une .dĂ©coraĂ»on . SAINVAI^. J'ai celle de Thonneur. . . mais tof , ne- ki portes^tit pas aussi ? vos preuves Ă vobs aatres Ă©taient faites. Air // me faudrait quitter C empire* Assez long-tems votre vaillance Humilia l'orgueil Ă e. l'Ă©tranger, A notre tour on nous devait , je pense , L'honneur de voler au danger. SAINT-STMON.. J'aurais voulu du^ moins le partager. AuprĂšs dĂ© mes anciens services ,. D'autres encor pouvaient ĂŽtre placĂ©s,, {fiisJ^ En fait d*honneur ,. dĂ© cicatrices , Un vieux soldat n'en a jamais assez. Ter. i3 MaĂŻs je VOUS rends jas^ke, tous avez mĂ©ritĂ© toules vos rĂ©compenses, toutes. . . [hiĂź prenant la main et je ne vous en veux pas, maĂŻs je ne puis les voir ^ eĂźtes me rappellent tout ce que j'ai perdu. {Il sort SCĂNE VIII. Les MĂȘmes» exceptĂ© SAINT-SIMON. SAINVAL. Quel homme Ăź bĂhneval . BravĂ© homme t SAINVAL. Brave... fen rĂ©ponds. [ĂrrĂ©taiU Victor qui peut suivre son maĂźtre Oh Ăź toi, tu m'es nĂ©cessaire , va ra'attcndre. . âą // lui indique le chemin fui mĂšne chez. Mad, de MĂčville, VICTOR^, mettant la main Ă son bonnet Mais , mon commandant,. &l }e manque Ă Pappel. SAINVAL. ObĂ©is , il y va de Fhonneur de ton matlre. VICTOR . Giisi diffĂ©rent , je me risque. {Il sort. SCENE IX. DORNEVAL , SAINVAL. Ail \^ çà ^ ums , qĂ xi est ton desseitr ,^ - SAINVAL. Tous rapprendrez plus tard , DORNEVAL. Mais encore ... Je vous en prie, laĂźssez-moĂź mon secret, la dĂ©licatesse le veut. BORNEVAL. Je n'ai plus fien Ă dire. SAINVAL. Mon parti est pris , irrĂ©vocablement pris. ^ix es ^'une vivacitĂ© ^ d'une pĂ©tulance . i4 Je SUIS comme ça mol, gĂ©nĂ©ral , les reproches de Sainf- Simon m'oit blessĂ© vivement. . . et je sais comment je dois en tirer raison. Bien, j'aime cela, brave, sensible, lĂ©ger ^ Ă©toordĂź... la tĂȘte. . . c'est absolument PhĂźstoire de ma jeunesse, et 'e je me souviens que nous Ă©tions tous de mĂȘme. Air Vaud^ de la Somnambule. Comme aujourd'hui nous avions de la grĂące , Comme aujourd'hui nous avions du crĂ©ait. Comme aujourd'hui nous avions de l'audace. Comme aujourd'hui nous avions de l'esprit , Comme aujourd'hui nous Ă©tions trĂšs-capables De discom'ir sur les droits de chacun ; Comme aujourd'hui nous Ă©tions fort aimables , ÂŁt nul de nous n'avait le sens commun. SAINVAE. L^Ă©pigramme y est , gĂ©nĂ©ral . DORNEVĂt. Je me souviens que prĂšs de partir pour la guerre d^Ha* navre. ... SAINVAL. Ahl gĂ©nĂ©ral, de vieilles batailles vont-elles yoas faire oublier une jeune niĂšce ? DORNEVAL. Ton impatience me fait plaisir ; cependant avant de yoqs mettre en prĂ©sence , ne ferais-je pas bien de te dire comment ta peux lui plaire ? SAIl^YAL. Mais, en vĂ©ritĂ© , gĂ©nĂ©ral, vous me prenez donc pour im lecrue.^ DORMEYAL. C'est que ta es si Ă©tourdi. SAINYAL. Ătourdi ! quelle calomnie ! je n'ai jamais charmĂ© les femmes que par ma raison ; du moins en trouvent-elles tou- jours quelqu'une de m'aimer. DOHNEYAL. Parbleu, je le crois bien, des folles! . . mais ma niĂšce, tu ne la connais pas ; je t'ai cachĂ© jusqu'Ă son nom, j'ai roula i5 qae ta la jagcasscs par toi-mĂȘme et non sur sa rĂ©puta- tion . . . elle a un caractĂšre. s A IN VAL, vii^ement, SagC rĂ©flĂ©chi , tant mieux, je lui ferai tourner la tĂȘte; je parierais qu^elle ressemble Ă cette jeune veuve dont je me fis adorer il y a quatre ans , sous ce nom supposĂ©^ DORNEYAL. Tu as du goĂ»t pour les veuves ! . SAimrAL. Elle Ă©tait bonne , douce, tendre... iout le monde admirait sa conduite et moi , sĂ©duit aprĂšs Favoir charmĂ©e , j'allais peut-ĂȘtre- . . mais le coup d'Ă©pĂ©e de Mercour emporta tous mas sermens , et je lui rends grĂące , gĂ©nĂ©ral , je i*ii devrai le bonheur d'ĂȘtre votre neveu. DORNĂYAL. Allons , puisque tu es si sĂ»r de ton fait. SAIKYAL. Quelle qu^elle soit, je ne vous demande que de me laisser un quart d'heure avec elle ;... mais je vais d'abord terminer avec Victor. BORNEVAL. On ne peut donc jamais te tenir. SAINVAL. C'est indispensable , je voua rejoins dans l'instant, je ne TOUS ferai pas attendre. OOaTXEYAL. Air Tu t^as changer de costume et it emploi. Je t^attendrai , je veux te prĂ©senter. Et tu verras cette nlĂ«ce charmante , Tu ne pourras , j'en suis sĂ»r , rĂ©sister A sa grĂące aimame et piquante. ' SAINVAL. Yous m'enflammez par ce brillant portrait. Je crois d'avance au pouvoir de ses charmes; Et militaire k vaincre toujours prĂȘt.. Je suis prĂŽt Ă lui rendre les armes. ii Ensemble, DORNEVAL. Viens t'en mon cher, je veux te prĂ©senter, etc. 8AIN VAL. Oui 9 vous pourrez bientĂŽt me prĂ©senter, etc. Jhmevtai conduit SaĂźnoal qui sort d'un cĂŽtĂ© du iffiéà tre , et Madame de MhvUĂźe et Juiiette entrent de l'autre, SCĂNE X. I DORNEVAL , M DE MIRVILLE , JULIETTE. Mâą^ DE Miaviixs. Quoi , Juliette, tu veux qae j^oiiblie Mercour, parce qoe voilĂ quatre ans qu^il est parti. JULIETTE. Madame , nous ne le reverrons jamais. DORNEVAL Ah ! te voilĂ , ma chĂšre niĂšce. . . parbleu , noas Ă©tions snr le point de jouer aux barres , j^allaĂźs te chercher par lĂ . M"* DE MIRTILLE. Les prĂ©paratifs de la fĂȘte, mon cher oncle , m'ont forcĂ©e de sortir. noai^ETAL. ' Il n^ 2t pas de mal , je ne fais que d^arrĂźver , embrasse- tu ne pouvais m^attendre clouĂ©e sur ta chaise. âą . c'est juste, tu n*es pas dans les invalides, toi ! le tems produit sur toi uQ effet tout contraire. ~ ^ Air yaud. du Biscuit de Sat^oie. Chaque jour , de mes avantages Le tems me ravit une part ; Mais je pardonne ses outrages , Lorsque sur toi s DE MIRVILLE. Pardon , monsieur , Ă part, voiU qui est singulier. ! I 1 I . 1 I I 20 SklTHYM, Ă part. Je mens arec une assurance, M"^ nt. MiRviLtb, Ă part. En effet, Mercourn Ă©tait pas dĂ©corĂ©, haut. Y onsii*SLre^ pas un parent de ce nom , monsieur. SAlNVALi Duquel , madame P M"» DE MIAVILLE. Du nom de Mercour. SAmVAL. Non , madame. . . M" DE MIREILLE , Ă pari, Je m^y perds. . . celte assurance , ei cependant. . âą sainVal. Oserai- je vous demander, madame, quel est ceUercoar? M» DE tt^RVlLLE. M. de Mercour, nionsĂźeUr , Ă©tait capitaine de cavalerie, je Tai vu quelquefois. SAltĂŻVAL. Yous me mettez sur la voie . .* J'en ai souvent enlenda parler , et d'aprĂšs ce qu *on m'a dit Air Vaud, du Premier Prix, De vous mĂ©prendre k Tapparence Pent-Otre n'avez-yous pas tort; TioĂ»s a\Ăźor>s quelque ressemblance. M°» DĂ MiaviLLE. Vous vous ressembliez trĂšs-fort. SAIN VAL. Par jour il avait vingt querelles f C'Ă©tait un at>,'up suffisant; Ne cherchant qu'a trpmjer les belles. M" DE MIRVIUB, le regardant, sttns t Ă©couter. Oh ! 9 jĂ©tpijt \pus absalufnent. SAITĂŻVAL. Et sans doute, madame; i^vous adressait ses faoĂŻnniages. ' M* DE BIĂRVILLE. Les hommes parlent si facilement d aniQur- , SAlĂźfyAL. . ^,^i le dites-^vçus mĂźHuĂźres rartoat, ils sont lo *I comme cela , exceptĂ© moi, pourtant. Oh! je suis d'une cons- tance, et depuis dix-buĂźt mois que je vous adore... M"»e pÂŁ MlUVILLE. Depuis dix-huit fnoĂźs ? SA IN VA t. Oui^ madame, si je saiibien compter. Je vous vis au bal de la comtesse Anatole , et je ne cherchais que Toccasion de me dĂ©clarer quand il fallut partir pour l'armĂ©e Je ne pus vous revoir y mais ma fidĂ©litĂ© n'eO'Ă pas moins Ă©tĂ© exem- plaire, aucune de nos belles Ă©trangĂšres n'a fait impression sur mon cĆur Tout k votre souvenir, j'ai Ă©tĂ© galant, em- pressĂ© , tendre mĂȘme auprĂšs d'elles ; mais c'Ă©tait seulement Ă»our ne pas leur doqner une mauvaise idĂ©e des mĆurs rauçaises. Air ^ Julie. t De la valeur , de la galanterie , Partout la France avai; le prix. Il fallait bien encor dans VlbĂ©rie Soiilenii rhonneur du pays. Aussi sans que Ton nous en presse , ' Nous avons montrĂ© de grand cĆur. Aux maris, notre valeur, Aux femmes , nĂŽtre politesse. âą' * t' âą M"' DE MiaVUXE. En vĂ©ritĂ©. SAINT AL. Jugez donc de ma ioiĂš , lorsque prĂ©venant mes vĆux , YOtre oncle m'a offert de me prĂ©senter chez vous, et qu'il m'a mĂȘme laissĂ© entrevoir que plus tard l'hymep . . . U^^ DE MiRYILLE. Mon oncle vous aurait T. . SAINVAL. Il m'apprit que vous Ă©tiez veuve, libre de votre main... Pespoir est alors entrĂ© dans ntop aipe , je me sois dit je la verrai, je lui peindrai ma flamniie; ma fidĂ©litĂ© parlera pour moi , et si quelque, rival se, prĂ©sente , Mercour, par exem* pie, je le provoque, nous hoiis bĂątions, il succombe. . . je prends sa place. . . et triomphant, je tn'unis enfin Ă celle que j'aime pour la vie. ß» H»' DE UĂBVILIE. , VoiU ce qui s'appelle an vĂ©rilable roman. saihvaL. ' Il sera ooire hisioĂŻre, madame, et pour en hlter le Ă i- nouement , je vais trouver le gĂ©nĂ©ral. M"" OE MIRVILLE. Ceci, monsieur, passe la plaisanterie. SAINVAL. Je ne plaisanle point, madame, je rais lelroaver. M"" DE HIBVILLE. Air Mon ame Ă Fespoir s'abandonne. Vraiment , ma surprise est extrĂȘme. Alioas, madame, nalmez-Tous! Je Itii dirai que je vous aime. N"' DE MinvitxE. Ve craignez-vous poiut mon courroux? SAINVAL. Loin de craindre votre colĂšre, Je prĂ©tends vous faire plaisir; Car on est bien aise de plaire. MĂȘme a ceux que l'on veut hair. M"* DE MiavILLE. I Vraiment ma surprise est extrĂȘme, " isieur, de grĂące , arrĂȘtez-vous. ez ou craignez mon courroux. 1 Pourquoi cette surprix extrĂȘme? I Allons , madame , calmez- vous. [ Je lui dirai que je vous aime i redouter votre courroux. {SainpalsoH. SCĂNE xni. M" DE MIRVILLE , RASANT. RASAKT, voyant sortir SaĂčtnaf. Tiens , M. de Sainval ici ! C^^, M"* DE MiaVILLE. M. de Sainval^ dites-vous ? > RASANT. Oui, madame , jinais je viens vous rendre compte des prĂ©paratifs. ^ M>n DE MIRYILLE, vhement. Ce n'est pas cela. RASANT. Pardonnez-moi. H"> DE MlR VILLE, vwement. 4 Comment, ce jeune homme qui vient de me quitter^ TOUS le connaissez. RA5AHT. Si je le connais. . . je lui ai fait la barbe pendant trois mois Ă Paris. Mn» DE MIRYILLE. Il se nomme Sain val .^ RASANT. Tout comme. je m'appelle Rasant. C'Ă©tait un fier gaillard qui s'est rendu fameux isous plusieurs noiu.. Mais madame ne vent sans doute pas que je lui raconte, r. M"» DE MIRYILLE. Au contraire , parlez , je vous l'ordonne. V RASANT. Oh ! je ne demande pas mieux ; madame n'a pas besoin d'ordonner. . . Madame saura donc que la plus drĂŽle aven- ture qui lui soit arrivĂ©e pst celle qu'il eut il y a environ quatre ans sous le nom de Mercour. Mâąe DĂ MIRYILLE. MercQur, c'est lui. RASANT. La femme qu'il aimait alors . . . M"* DE MIRYILLE , Ă pari avec dĂ©pit. Qu'il aimait alors ! RASANT. Etait une. jeune veuve que je ne lui enWidis jamais dĂ©si- f;ner que par un nom de baptĂȘme. . . ce nom Ă©tait. . . Mâą DE MIRYILLE, vwement. Taisez-vous ! je ne Yeux pas le connattre. i H RASANT. fomine madame y ouĂąra, Ă part Est elle capriciedse, tout-Ă -i^heure que je D*y pensais pas , ^ m 'ordpnnĂąU de parler, et Ă prĂ©sent , que je suis eu train , elle me le dĂ©ieod. M" DE BI1RVILI^4 Ă part.' Il me trompait! quel dĂ©pit e sens lĂ l. . oser, sous an oom supposĂ©. . . je suis hotĂ© de ihoi. Elle sort SCĂNE , XI V. . RASANT , ensuite JULIETTE. RAYANT. Elle ne me remercie pas , seulement. JULIETTE, ariwant. Eh bien! madame n'est plus ici. Aasant. Oh ! vous avez lĂ une jolie maĂźtresse. Je rencontre ià »1W. de SaĂźnval. . âąâą^rffe est Ă©tonnĂ©e de ce que je le reconnais, elle m^intĂ©rroge sur son compte- . je vĂšu? me taire, elle m'ordonne de parler. Je lui raconte qu'il a sĂ©duit une jeune veuve, sons le npj»! dĂ© MĂ«rooar ;. elle me dĂ©fend de conti- nuer et sort furieuse, comme He petite maĂźtresse quon aurait coiffĂ©e tout dcĂź travers.. .. JUiiErrE. Ab ! mon cher Bas int, qa'est^^ ^P^ jamais est bien dur. M"* DE MIRVILLE. Qui parle de cela y mademoiselle . JULIETTE, Ă part. Ah ! mon dieu, elle ne Taiitie pas. haut, Je lui ai donc rĂ©pondu que vous aviez donnĂ© votre cĆur, qu'un autre le 39 3 jpossĂ«dait entiĂšrement , et que s'il faisait on avea dĂ©placĂ© , Yoas n'auriez poar lui qae du mĂ©pris . M"»» DE Ml R VILLE. Du mĂ©pris !.. oĂč donc ailez-vouschercher vos expressions, vous ĂȘtes aujourd'hui d'une impertinence. . . JULIETTE , Ă pari Elle Taime . . . j'avais raison . {haut, Mon dieu , madame , il est facile de rĂ©parer ma gaucherie- M» DE Ml R VILLE. Je ne vous ai pas jgarlĂ© de gaucherie , mademoiselle. JULiETTS. » Je Tais lui dire que je me suis trompĂ©e , que le cĆur de madame est libre , et qu'Ă force de soins , de constance peut- ĂȘtre . M" DE MIRVILLE. Restez, je vous l'ordonne. JULIETTE, Ă part. Allons , elle ne l'aime pas . âą . elle dĂ©fait on instant aprĂšs ce qu'elle a fait un instant avant. M>e DE MIRVILLE. Qui aurait pu croire que Sainval . . . JULIETTE. Moi , madame 9 je l'ai toujours cru. {Ă part, Il faut abso- lument perdre Sainval dans son esprit, {haut. Yous^ n% savez pas encore tout ce qu'il a fait? Mâą DE MIAVILLE. Dis, Juliette. JULIETTE Oui, pas de pitiĂ© pour lui ! eh bien ! apprenez que ce nom de Merconr sous lequel il vous faisait la cour, il y a quatre ans, Ă©tait le vĂ©ritable nom de M. de Saint-Simon. M"> DE MIR VILLE. De Saint-Simon ^ JULIETTE . Oui , madame , il le lui avait pris pour courtiser en toute sĂ»retĂ© les belles qu'il voulait tromper. Mais , indignĂ© de ce 3o Tol, M. de Mercoar lui en a demandĂ© raison, a'est battu arec lui et Ta blessĂ© si dĂ ngereosement qoe l'on a era long-lems qu'il n'en reviendrait pas . ' Quoi ! Saint-Simon âą âą . JUUEiTTE, Ă part. DĂ©cidĂ©ment elle Taime. {haut. Je tiens toat de Victor... vous savez comme il est amoureux de moi ; et ceriainemeDt il* ne voudrait pas me mentir. Il est digne de son maĂźtre; c'est que M. de Saint-Simon est brave autant qa'il est hon- nĂȘte ; il ne dit jamais que ce qa^il penseik . . Quand il est alla- jcbĂ© , c'est pour la vie . . . Je rĂ©pondrais de sa constance plus Ăne de la mienne* . âą il rougirait de tromper une iemme. ]'est un bomme extraordinaire. Ă pari. J'espĂšre qn'en voilĂ pour ses cinquante louis. Mn DB HIRVĂLLE. 11 est certain que Sainval mĂ©rite bien que je me renge . JULIETTE . C'est cela, madame , vengez-vous ! {Ă part' die Taime! M" DE MIRVILLE^ Juliette , va le cbercber f JULIETTE. Saint-Simon? M"e DE MIRVILLE. Non. JUIitÂŁTTJ&. Je veux dire Mercour. M» DE MIRMLLE. Pas davantage. Va me cbercber Sainval. JUtlETTE. PlaĂźt-il? M"^eurer? N'ai-je donc rien dte mieux, a fttĂźre ? J'ai tort de me dĂ©sespĂ©rer.,. En souriant qlmnd on peut plaire , Pourquoi pleurer ? 32 Ne poiS'je pas me venger Ă e Sainval , ne pnis-je pas f »- Appercevant St-Simon. Saint-Simon , ah! sa vae ne m'a jamais inspirĂ© tant d'intĂ©rĂȘt. SCĂNE XVII* M- DE MIRVILLE , SAINT-SIMON. SAINT-SIMON , arrv^ant sans poir madame de MĂŽvĂąUm Je n'y saarais tenir. . . il faut que y^ la voye encore , il fant. . . {^11 se trouve presqu^ en face de madame de MirçilĂźe. Ah! madame y pardon. M» DE KIRTILLE. Ahl mon Dica! Saint-Simon comme tous avez TaĂźr prĂ©oc- capĂ©. SAINT-SIMON. Il est vrai y madame, je songeais. . . Ă part aoec jme. Sainval n'est pas avec elle. M» DE MIRTILLE. Vous songiez! Ă quoi donc ? SAINT-SIMON. Je cherchais... M"> DE MIRVILLE. ÂŁh!bien, que cherchisz-vous ? SAINT-SIMON. Je venais vous faire mes adieux. M»* DE MIRVILLE, Wemoii. Vos adieux ! SAINT-SIMON âą Oui, madame , Sainval est ici, je n'y puis plus rester. M"'* DE MIRVILLE. Auriez-vous de la haine pour lui ? SAINT-SIMON. De la haine! non, cen^est pas le sentiment qu'il m'inspire. M" DE MIRVILLE. Vous m 'effrayez ; serait-ce le mĂ©pris i 33 Gardez-voas de le croire , madame , Sainval peat ĂȘtre lĂ©ger, Ă©tourdi, mais c'est un homme d'honneur, dire le contraire , serait le calomoier. Ai^^ DE HiRViLLEj, Qwemenin Bien, Saint Simon. {^Se remettant, J^ aime Ă entendre son Ă©ioge de votre bouche. SAINT-SIMON . S'il en Ă©tait autrement, je le redouterais moins , et je me Tois forcĂ© de perdre aujourd'hui un bien... Mâą IJE MIRVILLE. Auquel vous tenez. SAINT-SIMON. J'y li ensplus quĂ la vie. ^mt DÂŁ MIRVILtE. Eh bien , ne Tabandonnez donc pas , cherchez , peut- ^tre y a-t-ii un moyen. SAINT-SIMON. Un moyen ! non, madame, non, j'ai trop peu de bonheur. M»P PE MlRVlLLĂ. Si vous me disiez , si vous me mettiez Ă , mĂȘme de vous ^tre utile. SAINT-SIMON. Vous j madame... M»n DE MIRVILLE. Douiez-vous du plaisir que j'aurais Ă vous obliger j, ie ilis*je plus votre chĂšre voisine. SAINT-SIMON. Quelle espĂ©rance! mais non, Sainval pe cache passes prĂ©tentions... tout le monde sait dĂ©jĂ qu'il n^.est venu avec votre oncle que pour vous Ă©pouser. M*» DE MIRYILLE. Oui , monsieur. SAINT-SIMON. li ne me reste plus qu'Ă partir. {Fausse sortie, M>n DE MIRYILLE 9 avec douceur. Saint* Simon , n'oubliez pas qae je compte sur vous pour ce soir. SAiNT-siMON, revenant Pour ce soir. . . S'en allant Il suffit, madame, j'obĂ©if'ai, // sort d*un cĂŽtĂ©; SaĂ»wal entre vivemerU du cĂŽtĂ© oppose, SCĂNE XYIII* M»e DE MIR VILLE , SAINVAL SAlNVAL, Ă part. Elle rĂ©flĂ©chit , c'est bon signe. Haut Je m'empresse, madame, de me rendre Ă vos ordres. M"> DE BHR VILLE. Je vous en sais bon grĂ©. SAiNVAL. Ce dĂ©sir que vous avez dĂ© me voir est si flatteur , croyez pourtant qae je sqis bien loin d'en tirer vanitĂ©. Je vous offre l'image d'un homme que vous aimiez , que vous aimez en- core , voilĂ tout. Sans cette ressemblance , loin de dĂ©sirer ma prĂ©sence, peut-ĂȘtre ne daigneriez* vous pas mĂȘme m'ho- Qorer d'un regard. . . M"» BE MIRYILLE. Je l'avouerai , monsieur , cette ressemblance m^ofĂźre des harmes , il m'est doux de la retrouver en vous , et je ne ^appos9 pas que vous soyez assez cruel pour m'en faire un rime* 36 Comment donc, mada^ne , jouissez df to^t ceqo'dOe peot avoir d'agrĂ©able , mais ce plaisir ne pourra -t-ii flatter qac vos yeux '^' n'ira-t-il point jnsqn'Ă votre ame ? nourrĂźrez-yoos ton- jours des chagrifksqufĂź ne demandent qu'Ă s'envoler? et refuse- rez vous les consolations que Paniour le plus tendre me force Ă vous offrir. M»* DE mlLYlLLE. Moi , monsieur^ SAINVAL. Je ne vous reprocherai pas 1^ constance dont tous faites preuve , mais pouvez- vous perpĂ©tuer une chaĂźne que per- sonne ne vous aide Ă porter ? adorer toujours un ĂȘtre qui n^est plus. , Air F' Servante fus tifiĂ©^. Eh quoi ! toujours vous mettre Ă la orture Pour lui garatr artiouf!.. en vĂ©ritĂ©, Ce devĂŽir^-lĂ n'eĂźst pas dans 1^ nature. Du sexe entier i serait rejetĂ©. Vous devez , DE MIBVILLE. Ah ! nous parlions de vous. SAINT-SIMON , Ă part. De moi I avec Sainval , ah ! je suis condamnĂ©. 4o M" DE MiaVlLLE. Approchez et jugez nous. Quoi; vous le choisissez ! Ă part mt voilĂ en boĂties mains ! M"' DE MIRYJIXE. Il sait aimer, nous ne pouvons choisir anmeillear juge. JULIETTE, Ă Saint-Simon» Juge dans votre propre cause âą . allons, monsieur, un bofi arrĂȘt bien juste. Mellez-le moi hors de cour 1 SAINT-SIMON. Puisque vous Texigez. âą âą s AIN VAL. Monsieur le juge , vous vous pressez un peu , encore vous faudrait- il connaĂźtre la question . JULIETTE. C'est connu, monsieur est un infidĂšle , un trompeur, un volage, un perfide.. . . SAINVAL.. Mais supposez que je sois coupable de tous les torts dont on m'accuse , mon repenlir ne peut-il les effacer. . . Tamonr pardonne tout; et se montrer inexorable^ c'est prouver que l'on n'a jamais aimĂ©. Mâą DE SfiRViLLE, Ă Smnt-Simon. Serait-itvrai? SAINVAL. N'en doutez pas. HL^^ ĂźiB. MIRVILLE , Ă Scuni-Smon. Prononcez. JULIETTE , Ă Saint-Simon. Prononcez donc , monsieur âą SAINT-SIMON. Eh ! le puis'je quand moi-mĂȘme j'attends mon arrĂȘt. W^^ DE MIRVILLE. Eh bien , c'est donc k moi de me charger de la sentence. Mercour , je suis Ă vous - SAINVAL , /^r^/id/i^ le change» Ah ! madame ! VP^ DE MIRVILLE. J'ai dit, je crois, que j'Ă©tais Ă Mercour. SAINT-SIMON y transportĂ© p Est-il bien vrai ? 4' M" DE MIRVILLE, appuyant. Oui, Mercour, je suis Ă vous- SAINVAL, riant d'un rire forcĂ©. Ah ! ah ! oui^ oui, il parait que ce n'est pas mo! qui Ă©pouse. SCĂNE XXI. Les MĂȘmes, DORNEVAL. dorĂŻteval. A la fin je vous Irouve ! que diable , je veux bien rester seul, mais pas toute la journĂ©e pourtant. {Ă Sm'nQalle quart d heure est passĂ©. JULIETTE. C'est vrai , je crois mĂȘme qu'il a passĂ© un mauvais quart d'heure. DORNEVAL. Tu dis... SAINVAL. La vĂ©ritĂ© y je paie mes dettes et , parce que j'ai empruntĂ© son nom , monsieur me prend ma femme . DORNEVAL. . Monsieur de Saint-Simon ? Mâą DE MlRVfLLE. Est TĂ©poux que je choisis, si voulez bien me le permettre , mon oncle. SCENE XXII. On entend dans la couHsse un grand nombre de voix . Les MĂȘmes, RASANT, Ă la tĂȘte des vUlageois qui ont des bouquets» CHOEUR. Ah ! quel plaisir , Madame , etc Ils prĂ©sentent leurs bouquets, M"» de MIRYILLE. Mes amis, je vous remercie de votre compliment. DORNEVAL. Seulement vous saurez qu'il ne manque plus rien Ă ma niĂšce ^montranl Saint -Simon »,, car voilĂ son mari. Les deux Officiers. 6 4o M" DE MIRYILLE. Approchez et jugez noas. Quoi; vous le choisissez I Ă part tnt voilĂ en bonnes mains ! Mâą'' DE MIRVJliLE. Il sait aimer , nous ne pouvons choisir un meilleur juge. JULIETTE, Ă Saini-Smon» Juge dans votre propre cause . . allons, monsieur, mt boa arrĂȘt bien juste. Mcllez-le moi hors de cour SAINT-SIJIOK. Puisque vous l'exigez. . . s AIN VAL. Monsieur le juge , vous vous pressez un peu , encore vous faudrait-il connaĂźtre la question . JULIETTE. C'est connu, monsieur est un infidĂšle , un trompeur, on volage , un perfide* . âą . SAINVAL.. Mais supposez que je sois coupable de tous les torts dont on m'accuse , mon repentir ne peut-il les effacer. . . Tamcor pardonne tout; et se montrer inexorable^ c'est prouver qae Ton n'a jamais aimĂ© . Mâą DE SfiRViLLE, Ă Smnt-Simon. Serait-iJt vrai ? SAINYAL. N'en doutez pas. M" DE MIRVILLE , Ăš{ Saipi-SĂčnon. Prononcez . JULIETTE , Ă Saint-Simon. Prononcez donc, monsieur ^ SAINT-SIMON. Eh! le puis-je quand moi-mĂȘme j'attends mon arrĂȘt. Mâą^ DE MIRVILLE. Eh bien , c'e^t donc Ă moi de me charger de la senteocc- Mercour , je suis Ă vous . ski^y Ma f prenant le change* Ah ! madame ! M^^ DE MIRVILLE. J'ai dit, je crois, que j'Ă©tais Ă Mercour. SAINT-SIMON, iransportfip ÂŁst-il bien vrai ? 4' M" DE MIRVILLE, appuyant. Oui Mercour, je suis Ă vous- SAINVAL, riant dun rire forcĂ©. Ah! ah ! oui^ oai, il parait que ce n'est pas moi qai Ă©poase. SCĂNE XXI. Les MĂȘmes, DORNEVAL. douĂŻteval. A la fiu je vous trouve l que diable , Ăźe veux bien rester seul y mais pas toute la journĂ©e pourtant. Ă ^ai/ipa/ le quart d heure est passĂ©. JULIETTE. C'est vrai , je croĂźs mĂȘme qu'il a passĂ© un mauvais quart d'heure. DORNEYAL. Tu dis.. SAINVAL. La vĂ©ritĂ©, je paie mes dettes et , parce que j'ai empruntĂ© son nom ^ monsieur me prend ma femme . DORNEVAL. . Monsieur de Saint-Simon ? Mâą DE MIRVILLE. Est l'Ă©poux que je choisiSi si voulez bien me le permettre , mon oncle. SCENE XXII. On entend dans la couHsse un grand nombre de voix . Les MĂȘmes, RASANT, Ă la tĂȘte des villageois qui ont des bouquets. CHOEUR. Ah ! quel plaisir , Madame , etc lis prĂ©sentent leurs bouquets. M» DE MIRVILLE. Mes amis, je vous remercie de votre compliment. DORNEVAL. Seulement vous saurez qu'il ne manque pliĂźs rien k ma MĂŻiĂ©ceĂ^ montrant Saini -Simon*,, car voilĂ son mari. Les deux Officiers, 6 40 ViCToa I anwanl en courant. t^iace , place . . ^^ TOUS LES VILLAGEOIS. Tiens , c'est monsi^a^ Victor . âŒICTOH. Laissez moi donc, voas antres... Tenez , monsieor Sain^ yal, tenez. MRKETAL. Que t'apporle-l-Ăźl \k ? SAINVAL , aprĂšs a^dir dĂ©cachetĂ©' le paquet. C'est mon prĂ©sent de noces Ilre/nei un papier Ă Mercaur, Mercour , voilĂ comme e tne venge de Saitit-Sintdn . SAiNt-siMONy prend le papim' et le pntcouti avec une cunbsĂ Ăš marquĂ©e âą Que vois-je ! . je sais remis en activitĂ© . SAlNVALi Avec le grade de cbef d'escadron, . . . Oai^mon attui, mon oncle et moi nous l'avons sollicitĂ© pour toi , et tu Taurais reçu depuis long-lems , si nous avions connu le liett et ta retraite. SAINT-SIMON . Ah! Sainval, c'est malnten^lnt que je tĂ© eoĂčtiais YAtĂč. Vaud dĂ© TUre/ine' Ici auclle joie est la mienne , Je tiens ce Brevet dĂ©sirĂ© Ah ! déùbrmais , quoiqu'il advienne , Sur mon sort je suis rassurĂ©. fBis» Je prends une Ă©pouse chĂ©rie , Et s'il vient le jour deĂ© combats , Je puis encor y mener nos soldats; VoilĂ du bonheur pour la vie. SAINVAL' Dites-Hioi, gĂ©nĂ©ral vous souvebcz-Vons que pareille chose vous soit arrivĂ©e ? DORNĂVAL» Oui , je me souviens . . âą SAINVAL» Tant mieux; je ne serai pas sĂ©ui* RASANT , Ă» JĂ»HfĂ©Ue. Ah ! ^Ă mais et toi P 4 43 JULIETTE . Moi 9 je-tĂźens ma promesse. VoilĂ cekd que j'ùßme et que je prends pour mari. EUĂȘ^ donna su^ rase Ă Victor. Merci y ça me passe devanft le itea^» Air DORNBA^M.. CBefrainJ, Agissons SaDs façons^ Fiilcis et garçons. Balap^ns Et dansons Aux sons Des chansons ; Bannrfssons LE. ^on, la place est maudiie. C A NI VET, Ăa s'raĂźt dommagequ'il se coule, parce que c'est nu }>. entant... Mais pourcjuoi diable aussi a t-il en lard . quitter la partie de l'encadrement, pour s' mĂȘler aulettes et le briquet , rien que cela. Air Le briquet frappe la pierre. L' briquet sur 1' devant d' la jambe , Ăa TOUS r' pare un fantassin , Un p'tit air de spadassin Vous rend plus fcrrn', plus ingambe ; Et si partout r voltigeur , PrĂšs au beau sexe est vainqueur , C'est qu* pour enflammer un cĆur , Il s' sert de ses Ă©paulettes , Comme d'un morceau d'amadou , D' son schakos , comme d'un caillou , D' son plumet , comm' d'allumettes ; L' pompon fait aussi ^on jeu, Mais r briauet allum le feu , Oui p c'est r xitiquet qu'dlum' le feu. 8 Je connais les femmes, moi ^ sans qu^ça paraisse. An fait, c'esl flatteur pofur une bonne amie , de donner ic bras Ă on roililaire qui a tous ses agrĂ©mens . . . aussi ma Sophie va-t- elle ĂȘtre contente , quand elle saura que je passe aux yoiti- gcurs. Mademoiselle Sophie , c'est votre objet r. âą CANIVET. Un peu^ et pas d'affront encore pour la mfse^ l'air d'une bourgeoise ; plie Ă©tait bonne chez M. Rapin , c^est lĂ qu'elle a commencĂ© Ă vouloir de mai quand j'suis toaibĂ© an sort, c^est elle qui m'a fait nion sac , et puis j'neus aimons , quoi. quMes grenadiers de chez nous en ont fait un ' chanson ; si nous n'Ă©tions pas dans la rue , je vous la dirais. LABROSSE. Qu'est-ce que ça fait? d'ailleurs il ne passe personne. CANIVET. C'est que c'est d'un malin , voyez-vous? ça a Ă©tĂ© fait Ă la cantine, Ă la Carotte- Française » . . Au surplus, voilĂ ; vcos reprendrez le refrain en chĆur. Air jĂ ncien, y lu'appeir Ganivet , n'y a pas fong-terops que j' suis dans la troupe , J'ai Tamour dans- L' cĆur ^ Que c'est elV qiĂźi fait mon malheur ! J'en perds rappĂ«tit , que j' n'aim* plus la soupe ; Si ça continue y BientĂŽt je n'existerai plus ! Ali! mon commandai , donnez-moi z'uu CQUge d'sĂ©meste, IN'y a pas loin d'ici*. De la garnison Ă Paris. C'est histoir' scurment de r'voir ma maĂźtresse,, Je r'\iendrai bientĂŽt Me ranger dessous mes drapeaux! Ah/ si tu voulais, BeHe Soplii', rendre les arme». Je prendrais plaisir A poursuivre les ennemis ! Je leur prouverais que j' su% ua hfivu^ Urne i Et qu' dans rinfaut'rie^ Y a des fameux cadets aussi. 9 LA BRO&SE. ^Enc est trĂšs-bicn votre chanson . , je veux l'apprendre... Allons boire le vm blanc, la cbanlerezde nouveau Ă , tĂȘte reposĂ©e. CANIYET. Mfi ma SopUe donc, nfeoi qui la cherche^ ROTTIN. Puisque leur boutique n'est pas ouverte. Vous avez le temps. LABJIOSSE. Ăa n'sVa pas long; d'aillears, histoire sealeaimt de trinquer avec mes hussards. CANIVET, regardant iJss froHeurs. Ah! ces messieurs, ce sont.. . c est juste. * LABZIOSS^. Air Allons y lĂ gaitĂ©. Le vin blanc V matin , âą C'est certain , N' gĂąte pas r ttfint Camarade ,. Vncz boire un' razade ; Quand on a du cĆur. Demandez si Ton a peur D'un canon , Tout V mond' vous dira qu* non. Nous somm's fatiguĂ©s de frotter , Tout Ă l'heure vous allez chanter. CANIVET, Avec ça qu'il fait un' poussiĂ«re... {bu LAB ROSSE. Faut qu'on s' dĂ©saltĂšre. CHOEOR. Le vin blanc 1' matin, etc. Labrosse ; Ca/iiuet et les frotteurs sortent. LĂ Rue du Carrousel a '1 10 SCĂNE rv. ROUILLARDE, ROTTIN. ROUILLARBE. Dites donc, voisin , je crains irien que ce M. Rapin, arec son exposition , ne ous fasse da tort. ROTTIĂĂ. J'en ai peur aussi ; mais malgrĂ© ça nous risquons encore moins que le voisin avec ses canards , ses oies et ses dindons. ROUILLARDE. C'est Ă©gal, il faut lui faire nos rĂ©clamations. .. justement je l!entends. SCENE V. Les MĂȘmes, ^APIN» trois Commissionnaires /To/fon/ db tableaux sur leurs crochets. RAPIN. > Par ici, par ici , posez~moi cela Ă terre, et doucement, n^abiraons rien... c^est le dernier voyage.. t allons, la boulique qui nVst pas ouverte; paresseuse de Sophie... heureusement^ j'ai ma clef. . âą Entrez. Le5 CommĂčsionnoires entrent leurs tableaux , un seul reste en dehors,^ Pour celuĂź-U , je l'entrerai moi-mĂȘme vous ĂȘtes payĂ©, au revoir... Ah çà ! comment arrangerons-nous cette nouvelle pacotille de ta- bleaux ? ROTTIN , Ă part. Il parait qu'il y en a une fiĂšre collection. ROUILLARDE. C'est cetque j'allais dire. RAPIN. Ceux d'hier sont aussi bien que l'emplacement le per-^ mettait.' Comme patron de la case, j'ai placĂ© d'abord les miens en Ă©vidence, c'est trop jqste. . . Ă -propos, aarai-je assez de place pour ma grande bataille de Cannes .'' II aOUlLLARDE, Ă RottĂźn. Il parle de cannes ⹠⹠⹠ça vous regarde , tous qui avez 'e ntreprise. BAPIN. Je n Y pensais pas. . . je mettrai Cannes Ă la porte, et je garderai Grermanicas dans le fond. ROTTIN, Ă part. Plus de doates . . . soutenez-moi , confrĂšre, haut Ă Rapin, J'en sois bien fĂącbĂ© , monsieur, mais cela ne se peut pas. RAPIN, Ă©tonna. Quoi ! monsieur ? ROUILIARDE. Ce que vous venez de dire. RAPIN. Mais, messieurs, je n'ai pas Tavantage de vous connaĂźtre* ROTTIN. Monsieur , je me nomme Rottin. Et moi Rouillarde. ROTTIN. C'est moi qui ai affermĂ©* le dĂ©pĂŽt des sabres , des para- pluies et des cannes , monsieur , des cannes, entendez-vous ? Ă la porte du MusĂ©e , et je ne souffrirai pas que qui que soit aille sur mes brisĂ©es / RAPlN, Ă part. ÂŁn voilĂ une bbnne. haut,' J^ai parlĂ© , monsieur , de ma bataille de Cannes et de mon tableau de Germanicus; est- ce que vous ne connaissez pas ces deux sujets-lĂ ? ROTTIN. Non , monsieur , je ne suis pas payĂ© pour ça ! ROUILLARDE. Je devrais connaĂźtre ça , pourtant , moi. RAPIN. Air de la Sentinelle. Cbacun le sait , Cannes fut autrefois Un petit boure lout procbe de Yersaille; Un gĂ©nĂ©ral , ÂŁmeax cbez les Chinois , Sut y gagner la plus grande bataille ta Germanicitt iVit un priooe fldkmĂ nci ^ Qui succomba dans les champs de la gloire. Ces deux sujets sont beaux , vraimeot^ Je les tki traitĂ©s proprement ; Et VoilĂ comme oilli peint l'histoire ! 1I0ULLARDÂŁ. Et tans ĂȘtre trop carieux, oĂč verra- on cela f RAPIT9 Dans ma boutique, grĂące Ă MM, du Jury. BOTTIN. Ils vous ont refusĂ©. RAPII9. ^ Oui , monsieur t moi , deux centiĂšme , les plus beaux sujets de l'Ă©cole, et pourtant ils en ont reçu lĂ-haat. * Air de Tliibaut, CroĂ»te ! croĂ»te ! dans le Louvre Se dĂ©couvre A cba^uc pas ; CroĂ»te , croĂ»te , I^on , sans doute , Vous ne m'Ă©clipserçz pas. Quel est ce tableau d'une aiinft ^ C'st un coiribat , c'est certain * Car le blanc , le bleu , le jaune ^ S y disputent le terrain» CroĂ»te , croĂ»te , etc. Ennemi du grandiose y J^artout le genre se met ; En Teut-on savoir la cause ? C'est moins cher et plutĂŽt fait CroĂ»te y croĂ»te ^ etc. Enfin , galette ou tartine En tant d'endroits reparaĂźt , Que dans un temps, qe -famine , Chacun en paix redirait CroĂ»te , croĂ»te , etc. Au surplus, ma vengeance est ta . . . inontrant sa hĂčutUiue, Mes compagnons dlnfortune et de persĂ©cMion se sont li- guĂ©s avec nĂ oĂź. ROTTIW. En vĂ©ritĂ©. i3 ll\PIN. Ils m^ont confie leurs ouvr^iges et noas Ă©levons masĂ©e devant miiaĂ©e... nous verrons qui remportera. Nous n'avons louĂ© qu'une bontĂźque celte fois, niùßs k la prochaĂźne expo- sition, si Ton nous refuse encore» je loue le Champ de Mars ROTTIN. Eh bien ! oĂč accrocherez ;voas vos tableaux ? HAPIN. Oh! dans ce cas*U , on s* accroche h toutes les branches. Pardon si je vous Lisse, mais Theure s'avance » il faut que j^entre dans le sanctuaire ; Ă propos , Messieurs , en qualitĂ© de voisins , vous y avez de droit vos entrĂ©es gratis. ROUItl^ARDE. On payera donc ? RAPIN. Vingt centimes par personne , ce n'est pas cher ; il faut rentrer dans ses dĂ©penses , Ă ce soir , Messieurs. 7/5 rentrent chez eux. Au moment oĂč Rapin çĂč en fav^e autant, Sojthie parait sur le devant 'de la porte , en se frottant les yeux. SCENE VI. . RAPIN, SOPHIE. RAPm» Ah ! vous voilĂ , mademoiselle , parbleu , c'est fort b\eu-* reux , je commençais Ă dĂ©sespĂ©rer de vous voir Ă©veillĂ©e. SOPHIE. Ma foi , si vous n^aviez pas fait tant de tapage. RAPlif. Vous dormiriez Ă©neorĂš. SOPHIE. Ecoutez donc y gardienne de votre musĂ©e, je nVois guĂšre que les souris qui viennent le visiter. Cette nuit, elles m'ont livrĂ© bataille, et le matin/ je dors pour me ratrapper; si ça continue, j'IĂ©uxlaissVai manger vos vilaines figures. RAPIN y a^ec colĂšre. Parier aĂźAsi de mes ichefs-d'Ćuvrcs. { 4 SCĂNE VII, LesMĂȘhes, ADĂLE I ' ADĂLE. Mou Dieu , mon pĂšre , qn'dvez-vons donc ? HAPIH . Des vilaines figures. . - cette petite est d'une i^Ă lajĂźtle Puisque vous voilĂ , mademoiselle, soĂTez-iDDi, je vais vous iostaller Ă votre poste. SOPHIE. Comment, \ son poste. fiAPIN. Oui , c'est elle que je mets au Lureaa, elle recevra de amateurs la rĂ©tribution que j'ai fixĂ©e , et je soir sĂ»r ainsi de doubler ma spĂ©colation. ABĂLK . Quelle idĂ©e! EAPIM- Elle n'est pas si mauvaise. Allons, AdĂšle, aide-moi 1 porter ce tableau, pas si prends donc garde , sais'ta bien que tu portes CĂ©sar et sa fortune... }e l'ai pris» grand homme, au moment oĂč il passe le Babicoa, pov aller faire le siĂšge de Rouen. SOPHIE , bas Ă AdĂšle. TĂącbez de revenir , nous causerons. ' ADĂLE , de mĂȘme. Sois Iranquille- BAPtH, Ă Sophie. De vilaines figuras dans bion musĂ©e ! je ne te pardonnerii pas cela., vandale. // Mrt avec AdĂšle. SCENE TIII. SOPHIE , seule. Qu'est-ce qu'il a donc avec sa vandale , lui , liens , je sm bĂąte, vandale, c'est un nom anglais.,. ob! voilĂ ane belle i5 dame et un beau monsieur qui descendent de voiture et se dirigent par ici. J'ai bien peur que ce monde-lĂ n'entre pas chez mon maĂźtre. SCENE IX. SOPHIE, UN ĂLĂGANT, UNE ĂLĂGANTE. Afr de la BergĂšre chĂątelaine. l'Ă©lĂ©gant. VĂȘliez , venez , je vous supplie^ A vos dĂ©sirs il faut cĂ«der ; Venez en ces lieux , Emilie , Je suis heureux de vous guider. l'Ă©lĂ©gante. Beut-ĂŽtre, lorsquiri j'abuse De vos instans si prĂ©cieux ^ Quelque fiĂšre beautĂ© m'accuse D'encnaioer l'objet de ses vĆux. l'Ă©lĂ©gant. Contre cette plaisanterie Ah ! permettez-moi de m'armer , Vous savez trĂšs-bien , Emilie , * Qu'une autre ne peut me charmer ! Quoi ^vraiment, ma chĂšre Emilie, vous tenez Ă ce singu- lier projet ? l'Ă©lĂ©gakte . Que voulez-vous , Auguste ^ Toriginal me plaif. SOPHIE y Ă peut. Et le ridicule aussi, Ă en juger par le monsieur. L'ĂLĂGAirr. Je m'en suis toujours doutĂ© , mais visiter aujourd'hui le salon , un jour oĂč il est ouvert Ă tout le monde , c'est une horreur, et vous allez me perdre de rĂ©putation n'importe j je me dĂ©voue , mais je compte sur votre reconnaissance. Des conditions. i6 SOPHIE , Ă part. Sont-ils drĂŽles avec leur jargon. l'Ă©lĂȘgakt. Ecoutez donc , je suis bien aise d^avoir mes sĂąrelĂ©s , mon amour vous garantit, le^ rĂŽlres ... le moyen de ne pa ]!fisor , nme sious , Vous me parlez d'amour etd^ ognadaucej^ Taisez*voas^ Monsieur , taisez-vous. L'ĂLĂGANT. Oui , tout en vous me diarme ,'et je ne vous trouve qu'on a^aAl. l'Ă©lĂ©gante. Un dĂ©faut , lequel ? soPfifE , Ă fart* Ăa va se lrotiĂźller. l'Ă©lĂ©gant. C!effl cette ^sios pon* le spectacle gaulois , passion que vous .furtugez it pas mal. âą . ta "Rue du Carrousels i Ăź8 figure-toi donc /mon enfant , que ce sont des coqs qui se battent. SOPfllE. Vrai ment ! ah bien , ça doit ĂȘtre cocasse. l'Ă©lĂ©gant. Oui ^ ce serait drĂŽle , si ça finissait moins mal. Air F'oulant par ses Ćuvres complĂštes. AprĂšs une lulte cruelle. Un coq, d'un beau coup d'Ă«peron. Fait enfin sauter la cervelle De son malheureux compagnon. Il .faut voir applaudir la foule ^ Que l'avit ce terrible choc... SOPHIE. Dieu ! si j' voyais combattre tm coq , Ăa me donnerait la chair de poule ! l'ĂlĂ©gant. Le salon est probablement ouvert, entrons ; noas signe- rons la paix au pied de mon portrait. L^ĂLĂGANTE. Vous ĂȘtes au MusĂ©e ? l'Ă©lĂ©gant. Mon peintre me Ta fait espĂ©rer^ le catalojgae va nous et donner la certitude. Air de la BergĂšre, Mnsemble, L*ÂŁLĂGANT l'ĂLĂGAkYk. Venez , venez , etc. Allons , Auguste , a v6tre enviĂ© Puisque je vois qu'il faut cĂ©der, A votre amour je me confiĂ© , Et par vous me laisse guider. lis sortent, SCĂNE X. SOPHIE, seule. Sont-ils drAles. . * mais x^ est pas tout ça , ]e n'ai qa*Ă bien me tenir ; le chef-d'Ćuvre dp mon mattre qui % dis- paru, j'ai rapprochĂ© les autres pour qu^il ne s'aperçut de 19 rien » maĂŻs il a de honsyeax, et puis d'aiUeurs, sa peinture, ça sVoyait de loin , c^Ă©tait tout rouge. Je lui ai rendu un service et vous verre^ qu'il ne le sentira pas p pourtant ce n'est pas TintĂ©rĂȘt qui m'a fait agir*... si monsieur IjĂ«on , ce jeune peintre ^ qu'est amoureux de mams'elie , n'avait offert de l'argent ^ j'aurais. peut>Ă©lre acceptĂ©; mais j'aurais Ă©tĂ© furieuse... au fait, il m^a fait tant de com- jlimens. Air ; Du haUet des. PierrQts. n me disait mi, p'tite bonne amie , Laisse-moi prendre ce tableau ; Song' bien que , grĂące Ă lui , ma vie Doi^ briller d*un Ă©clat nouveau. J'eus grand tort de le lui permettre ; Mais aussi c'est bien ennuyeux , Qu'on u' puisse jamais , sans s* compromettre ^ Rien faire pour les amoureux. SOPHIE, LEON. SOPHIE* Justement c'est lui. LE019. Te voilĂ Sophie^ oĂč est AdĂšle ? SOPHIE . LĂ -dedans avec son pĂšre. LĂON. Ah ! Sophie ! SOPHIE. Ah l monsieur , voyons , que venez-vous faire ici f LĂON. Peut-on rester long-temps loin de ce qu'on aime. SOPHIE. Si vous y pensiez , ça sVait peut-ĂȘtre la mĂȘme chose. LĂON. ^ T penser , mais je ne fais que cela. SOPHIE. Eh bien, si j'ai un conseil Ă vous donner, c'est d^aller rĂ©flĂ©chir chez voof. M. Rapin est dans sa boutique depuis dix v 20 miDotes, Cl jeneteĂź en Ă©mate^ĂȘik Ă mf^gpĂčur^atperttvoit que son tremblement ĂȘe Ăźette n*est phn ctr pfete ; il va soft furwux , ett pwsqiie }e nitf sm*^ dĂ©rĂ©uéÚ , ĂąUfant qac Poraee UHube sur moi seiik; ^ Ne peĂčj-tff lai fafe uiĂŻe liiiioire, dĂźs4uĂź firenez garde de tous blessff. Oh! monsieur LĂ©on! t'eM justement Canivet^ moo amoureux qui vous a ^tt CAĂĂIYET . ĂŻfe n'Ă©tiez p^s dtetez gr^Ă»d!. *6ii est IWi^iiftrit/d»>hia*rertIelatdrtééchcite 21 LĂON. âą âą âą Yaas fĂąchjeriez'V0U3 d'une plabantgrier camarade > >'eai- bratsisais Sophie , parce qu/eUe m'a, rendu» un service* Sansdoate, Ganiret, monsieur est le jeune homaie en question. CAMtTfirr. Ton ne serait pas bien als^. » âą avec ça que j'connais le particulier. liON. Vous me connaisses ^ el commeatf C ANI VET . Un peu , voug ĂȘtes eacore un fameux baonbochenr^ tous avez l'air d^Ă©ti^o l'ami des rospicrs ; vimm le§ amenez dans les bouchons , et pendant qu'ils avalent le 61 en trois que vous payez, vous les dessinez pour aprĂšs les vendre aux marchands dlmages , oĂč c'qu'on les voit expiQsĂ©s Ă la porte. SOPHIE. Tu ras donc dĂ©jĂ vu T CANIVET. Encore Tautre jour, Ă PopĂźncourl, n^avez-vous pas allu- nĂ© sur la conversation , le tambour naĂźtre dv^ewiĂšme de hez nous. .âą c' brave homme, il y allait d' bonne foi ; raitĂ qĂ ^ deux joiif âą prĂša^ il 'est vccttmm trait pmr trait ur une estampe, oĂč c' que vous arez co Ve fr OAI de mMfe tn bas la politesse est fille de Thonneur , c'est vous dire [uelle est' nĂ©e française » ; aussi il se. propose de vous battre m ban , que c^est tout au plus si ça fra rot* compic. LĂON. Il a tort de se fĂącher. SOPHIE . Tiens ^ il se fĂąche parce qu'on le croque. Et cU'autre , oĂč il y a encore Ă©cris Ă ma respectable aĂšre 9 que je suis k ThĂąpilal, et qu'elle ait k m 'envoyer 2^0 de l'argent... vĂTement...» C'est dVous encore, malin, cSt- lĂ , c'est niai, parce qe lesparens apprennent Ă connaĂźtre les couleurs, ils voyent que c'est une farce que L'bĂŽpital,cs quand on leur demande quelque chose, ils n'envoient plu rien , partant dĂ©ficit. i LĂON. Calmez-Tous , mon camarade. CANIVET. Ohl je ne siJis pas le camarade*de ceux qui dĂ©tonrncotles parens d'envoyer de l'argent. LiON. Air^ Tnrenne» Esquissant de folles Ă©tudes , Ne pouvons-nous , braves soldats français ^ Tracer vos mĆurs, vos habitudes , ^ Et rire en crayonnant vos traits , Car nous ne vous blessons jamais '- Et pour l'honneur de la patrie , Peignant vos immortels travaux , Nous vous vengeons dans nos tableaux Des jeux de la lithographie. Ali surplus , j'irai trouver votre tamboor-mattre^ toot s'expliquera le verre h la main , et vous en serez , camarade. CANIVET. C'n' est pas de refus SOPHIE. D'ailleurs , monsieur vient , tu connais bien mademoisette AdĂšle. tile lui parie has. CANIVET. C'est pour ça, j'Ă©tais encore bon enfant de m' Ă©chauffer ; . pas de rancune, jeune bomme. a AFIN , en dehors, Sophie! Sophie! SOPHIE. Gare la bombe ! v'iĂ l'bourgeois , reste avec nous pour k bouquet^ plus on est , moins on a peur. CANIVET . Pas de'danger , je passe demain aux voltigeurs» SCENE XIII. Les MĂMES, RĂąPIN. BAPIN. Cest affreux , c^est Ă©pouvantable. . . a Sophie* Qu'est* ce qui est entrĂ© lĂ -dedans , mademoiselle ? SOPHIE, Ă part. RĂ©pondons ferme. HauL Personne , monsieur, que rous y moi , les ouvriers , voilĂ tout. UAPIN. Vous verrez que mon tableau a disparu tout seul. LĂON. On vous a pris un tableau, monsieur Rapin ? KAPm. Oui, monsieur , mon tremblement de terre de Lisbonne, l ça peut vous ĂȘtre agrĂ©able , rien que cela. . . mon plus >el ouvrage. LĂON. AprĂšs votre fille , monsieur Rapin. RAPIN. Il s'agit bien ici de ma fille , je donnerais tout au monde, aa fille elle-mĂȘme , pour le retrouver* LEON, çiçement Votre fille elle-mĂȘme... il se retrouvera, monsieur Rapin^ . se retrouvera. CiCNIVET. Dites-donc , M. Rapin , pourquoi est-c' que vous n* lites pas nietlre dans les Petiles-Ăfiiches ? AAPIN. Ah 1 c'est toi, Canivet , est-ce que j'ai le temps de rĂ©diger 06 annonce , et d'Ă©crire il a Ă©tĂ© perdu un tremblement de rre , etc. CANIVET. ÂŁh bien , est-^c'qu'ils n'Ă©criraient pas bien cela lĂ -bas ? SOPHIE. Da tout , il faut leur porter ça tout fait. CANIVET. Toat fait , c'est commode , ce journĂ l-lĂ est donc comiiie s maĂźtres cordoi^iiers du ĂźrĂ©giment*^ 43 Ăir VmkĂą. Ăe tUamnus vert. A travailler n' pouvant s' rĂ©soudre , I faut d'abord leur tailler V cuir ' Quand F cdir est taillĂ©, z'i faut Vtoudre , L* raelr' sur la forme /it puis V polir ; D* laisser tout faif', ils n sont pas chiches ; Mafis tfii*est-c* qy^Ă» V mal Ăź c'est Ts oitvttci^. J' vols ben matnt'uimt qu* le$ p'tHes affioheB , Ăa 8* fait comme un' pair' de aouliers. mAPitr. J'ai an melllear moyen , je vais chez le comni'isAire ; Canivet, tu es en uniforme 9 ren/ts-moi un service , installe- toi dans ma paierie , je tVn nomme, pendant moo absence, le conservateur et le surveillant. CANIYET- Si c -Ă©tait 4iis»i {bis C'est une Lorreur/ tans ma fureur, Vengeance, Wifl Gare an voleur ! SCĂNE .XIV. Les MĂilfis^ exc^ejptĂ© ĂIAPIN^ somfE. Ce^ lAr itj^ Ta JĂ©r'bir foa > sTl *iie rtfroiire pas 11 LĂON. Sois tranquille , on la lui rendfia. isoPHiE . Mais on sort duMiisĂ©^, CA2EIKrftT. ÂŁini, 9e mM flate -k mon {Mtste. 3& SCĂNE X„* . / I LEON, CANIVET, L'ĂLĂGANT, L'ĂLĂGANTE , Ăir VUe , fuyons Cette cohue Comme on se tue Daiis>oeft salbns*; On sidiĂ©mĂšne, On peul Ă . peine Se retirer Pour respirer, CANivÂŁX, Ă part. Faut qv»*y fas9^ mousser rcouiinerce de Paneieni patron. hoMi* y. MmsifmcSi et mesdamea, vous a'avez^ peiit-dire pas Ă©tĂ© conlens du grand salon , mais en voilĂ uo petit qui» est rempli de chefs -d'Ćavrest tapĂ©s*.... je n' voas dis qu'ça ; d'ailleurs, vous savz. i'proYerba , dans lestpetilerboicsu . . Air 'Quand papa Eapin mourra^ Messieurs» mesdAmes^ ntrez Dans Dot! salon de peinture i. J^ niV connais , et j vous jure Qu vous vous amuserez. Je crois qu' voiik ma faction finie , J' vais poser les arm's prĂšs d' ma Sophie. OBOBUB. Messieurs , mesdames , risquons * 13e voir cette masure y Des cbefe-d'oeuvre de peinture PiojUA nous amuserons. Ils entrent. L'Ăli»A;NTÂŁ. ÂŁiifiitfioni/v^lĂ 4BOrtis;de oe gouffre* Il a fallu tout mon courage pour ne pas y rester. L' ĂLĂGANTE . Quelle idĂ©e ai-je eue de venir au salon aujourd'hui. La rue du Carrousel. 4 26 .LĂON. Madame craint b foule ? l'Ă©lĂ©gante. C'est selon , monsieur , il y a foule et foule, l'Ă©lĂ©gant. Eh ! mais , c'est^ le petit LĂ©oni . . . bonjour, mon cher , travaillez toujours chez Girodet.** LĂON. Je ne suis plus ses leçons , mais je suis trop heureux de recevoir ses conseils. l'Ă©lĂ©gant. Bien , jeune homme , trĂšs bien , je sois de mĂȘme , moi ; il y a long- temps que j^ai quittĂ© BeauprĂ©, mon maĂźtre de grĂące , eh bien , si je n'allais pas le voir de temps en temps, je suis sĂ»r que je me rouillerais. CANIVET. C'est comme chez nous , si on ne se rafraĂźchissait pas de temps en temps d'un coup de sabre on ne serait pas Ă son aise. l'Ă©lĂ©gante. Je ne viens plus au salon que le samedi. LĂON. Ou le vendredi l'Ă©lĂ©gante. Tout au plus ; ce jour-lĂ , la sociĂ©tĂ© est dĂ©jĂ bien mĂȘlĂ©e. l'Ă©lĂ©gant. C'est clair , puisque le samedi est mieux , le vendredi est mai. Au surplus, je ne suis guĂšre tentĂ© de retourner Ă cette exposition. l'Ă©lĂ©gante. Pourquoi 4puc , je vous pric^* l'Ă©lĂ©gant. C'est si pitoyable. . . des tableaux d'un mĂ©diocre , et puis leurs sujets nationaux; je ne comprends rien Ă tout cela, moi. LĂON. Tant pis pour vous , mais au moins modĂ©rez vos critiques- Air Vaud. des Blouses, A chaque pas dans cette galerie , Vous pouvez voir, avec art reproduits, Les traits brillans qui , de notre patrie^ Font respecter le nom en tous pays. 27 La , Jeanne d'Arc , prĂ©voyant sa senteiitee , Conserve encor , dans le fond des cachots , Le calme heureux qui sied Ă l'innocence , Ella fiertd qui convient aux hĂ©ros. Par son courage intrĂ©pide et fidelle , Lk, de Harlay, devant des furieux , RamĂšne a l'ordre une troupe rchelle , Fait disparaĂźtre un Ă©dit factieux. Louis-le-Grand sur la toile respire , A ses cotĂ©s que d'illustres sujets ! Boileau, Villars , un pinceau qu'on admire. Gomme vos noms Ă©ternise vos traits. François premier Ă nos yeux se préï>ente , Et ce Chambord , tĂ©moin de ses loisirs, Offre a la fois k notre Ăąme contente. Douce espĂ©rance et nobles souvenirs. De ce cotĂ©, j'aperçois Henri Quatre, Prince , il soumet , pĂšre , il veut p rotĂ©ger ; Si les ligueurs le forcent Ă combattre. Sa main nourrit ceux qu'il vient assiĂ©ger. LĂ , plus d'un peintre, ivre de renommĂ©e, A retracĂ© dans maints et maints combats. Et les hauts faits de notre vieille armĂ©e , Et les exploits de nos jeunes soldats. A tout guerrier que la gloire accompagne , Vernet enfin , consacrant son pinceau ,' Montre k nos yeux le hcros de TEspagne, Et les vainqueurs du combat de Hanau. Dans vos arrĂȘts, censeurs, plus de prudence, On peut trouver , ne l'oublions jamais , » *' De beaux sujets dans Thistoire de France p De beaux talens chez les peintres français. l'Ă©lĂ©gante. VoilĂ bien l'enthoasiasme des artistes. l'Ă©lĂ©gant. Mon Dieu ! mon humeur ne provient que de ce que l'on a rejetĂ© mon portrait. l'Ă©lĂ©gante. C'est dans TintĂ©rĂ©t des dames que cette mesure aura Ă©tĂ© prise ... ou aura craint les ravages. l'Ă©lĂ©gant. Je puis dire cependant que la tenue Ă©tait soignĂ©e. ^8 Air Sbldatfrançais , fiĂ© et obscurs UAxmreurs, Jnlien}. Par le ZfĂ«phir niollement Lalanc^s y De longs clieveux environna icDt ma t^te » Et d'un manteau les plis pressĂ©s , DĂ«ro'baient ma taiĂŻle parfaite ; J'avais enfin le costume plein d*art .y Que doit avoir lamant de la nature. caKivet, J'en ai vu comme ça sur F bouFvard , Mais au salon il *&' peut qu' par liasard , On ne rçoiv' pas d' caricature. L'EIiEGANT. Ăa me contraria d'aillant plus ^ae presque tous les hommes cĂ©lĂšbres de r^po08ĂKoii j6'4-Ă©flĂ©ebi!s ^le m^afOiger est on tort ; que fKfUC ne i&a^wKe'iflĂ tfue {iii^fte, j'en trouverai cent autrlfs ^m m^adoreront , et je me console en diantatu Plas vlftv^ ĂąiĂ©mĂš air. En vain , une maĂźtresse Rejette ma t?etidresse , Je veux livrer mon cĆtir...re. ÂŁh bien ! et la finale , qu^est-ce que vous dites? l'Ă©lĂ©gant. Parce que 'ai dit cĆun. re^ vous allez me faire des ob- servations , maĂŻs c'est inultte , voyez- vous ; je suis blasĂ© Et monsieur le commissaire , Sans aucun soin , je TespĂšre , Retrouvera le tableau. RAPIN 9 apcrceoant LĂ©on et AdĂšU, Ah çà ! qu'est-ce que je vois. . . Monsieur encore ici et dĂšle qui TĂ©coute au lieu d'ĂȘtre Ă son poste. LĂON. Allons 9 M. Rapin , pas de colĂšre. IIAPIN. Pas d⏠colĂšre. . vous prenez bien votre temps , pour me mner ce conseil-lĂ .. il est bon lĂ avec son pas de colĂšre..* s'il me plaĂźt d'en avoir. ADELE. Mais 9 mon pĂšre. âą . BAPIN. Silence, mademoiselle. LĂON. Teciez, M. Rapin, au lieu de vous fĂącher, vous feriez en mieux d'entrer chez vous. Il y a une foule. . . RAPIN. La foule chez moi ... la foule qui admire mes ouvrages , vous ne me disiez pas ça plus tĂŽt. . . Ah! jeune homme! ine homme! toujours cette jalousie de mĂ©tier. I§âŹĂNÂŁ XYIII. votre letlre i. Que le suoces d'une lĂ©gĂ«re esquisse A quelquefois produit un grand tableau. CHOEUa. Tout est sujet de tableau dans la vie , Gbacun de nous tourk tour, bien ou mal. Du genre bumain peuple la galerie , Comme copie Ou comme original. FIN. BLANCHE ET ISOLIER VAUDEVILLE EN UN ACTE, Pah m. thkodore ^nne, KXFRĂ5BHTĂ POCK LA ĂREHIĂRE HIIS SDft hE THĂATHS DV VAUDEVILLE, LE 9 OCTOBBE 1834. Pbix 1 Fr, 50 Cent. PARIS , CHEZ QDOY, LIBRAIRE j ĂDITEUR DE PIĂCES DE THĂĂTRE, Bonlerard Saint-Martin, N*. 18 ; Et Chiz barba , Libsaikb , Pauis -Royal. 482». PĂ/ISONNJgES. ' Acteurs. ^ GĂRARD, pĂšre de Blanche. M. Gva^. ldUL,IJLA , jeone chevalier, parent da Comte If -4 ADALRIC , che^alien .' '/.["' ^ T'"^' BERTRAND, fou dAdalric .... M.'lhp^j. is^uRr'""' '" '"'"" âą ^"'- ^^-^^ l&AURE,siurairte de Blanche. . . , M'i Hubt CheraUers et iames de la suite du comte et de sa fiUc. seine s^f,^^ r^ dans k chĂąteau du cOnie Girard. Tous les e^pbdresnon revĂȘtus de la signature j, fEdiU^ seront rĂ©putĂ©s contrefaits. ' j / Ă â y »e du Faubourg Mo-taurtre, u. Moi , dans mon rang , je me trouve trĂšs bien , Je ne crains point les efforts de l'intrigue, Qu'envĂźrait-on a celui qui n'a rien. FiĂšvre d'amour est bien autre folie. On n'en guĂ©rit qu'aprĂšs de longs tourmens , FiĂšvre d'hymen produit la jalousie, Mais nos maris presque tous sont prudens. Tu peux m'en croire , hĂ©las ! dans ce bas monde. Chacun aurait besoin d'une leçon; Sur son voisin , souvent le voisin fronde , Et tous les fous nous prĂȘchent la raison. Cet homme heureux^ qui rĂȘve la richesse , Ce financier qui court aprĂšs l'esprit. Cet Ă©lĂ©gant qui vante sa maĂźtresse , Ce grand seigneur qui promet son crĂ©dit. Cette coquette , a qui le poids de l'Ăąge , Ne peut ĂŽter l'espoir de nous charmer, ÂŁt qui malgrĂ© les ans et leur ravage , Se croit encore faite pour enflammer; Ce parvenu , dont l'altiĂšre impudence , Poiur le prĂ©sent dĂ©daigne le passé» i 5 Ne sont-ils pas tous atteints de dĂ«mence , Pourtant ces gens m appel ent insensĂ©'. . * Aller, venir , passer gaiment ma vie. Rire de tout , voilĂ qijclle est ma loi ; Tu le vois bien , tel blĂąme ma folie , Sans rĂ«flĂ«chir qu'il est plus ibu que moi. ]SAUÂŁÂŁ. Ab ! çà , reviens-ta toujours amoureux ? BERTRAND f Je ne te dirai pas que je le suis comme un fou... dans ma position, cela n^aurait rien d extraordinaire. âąâą mais ta verras . âą . ISAURE. Je suis bien obligĂ©e de profiter de ce moment - ci pour tUnterroger. . . Depuis ton arrivĂ©e, c'est Ă qui s'emparera de toi , pour savoir ce qui t'est survenu pendant ta longue absence. ÂŁt ton matlre . . BERTRAHD. Est plus Ă©pris que jamais des charmes de notre jeune com- tesse Blanche. ISAURE . Et Isolier? BERTRANJ. C'est un joli' cavalier maintenant... tu verras comme il a profitĂ© ... Il ira loin sHI continue ... Ă peine ĂągĂ© de dix-neuf ans , ii est dĂ©jĂ citĂ© par sa vaillance , et s^il veut s*en don- ner la peine , et Ă©couter mes conseils , il pourra devenir aussi redoutable en amour quMl Test dans les combats. Cependant il a un fond de chagrin , i^est sĂ»r , et il serait Ă©pris de quel- que noble dame que ça ne m'Ă©tunnerait pas. . . Je me connais en tendresse... mais voici le pĂšre de ta jeune maĂźtresse, le comte GĂ©rard. ISAURE. Ah! çà , il est donc Ă©crit que je ne pourrai jamais avoir une conversation tout entiĂšre avec toi. BERTRAND. Que veux-tu ."*. . si la fatalitĂ© s'en mĂȘle. SCÂŁNÂŁ II. LE COMTE , ISAURE , BERTRANI> . Lf. COMTE. C'est toi, maĂźtre fou? qaĂ© dit ta marotte ce matin ? BEaTRAND;' Votre 8eĂźfi;neurie Ă©tant le premier personnage qae je reo' contre , je n ai. trouvĂ© encore matiĂšre Ă aocqne rĂ©flexion. . âą mais il faut espĂ©rer qu'ici les sujets ne manqueront pas. U serait par trop dur de rester long-tems dans Tinaction, et tout ce qui vous entoure , monseigneur , ne souffrira pas on pa- reil scandale âą LE COMTE. Ta fronderas donc toujours Ăź BERTRAMO. Que voulez- vous ? encore si cela corrigeait le riditule. , Air du premier prix» âą Fronder est une loi commune > Chaque instant nous le prouve assez , Mais sur les honneurs, la fortune^ Les traits arrivent Ă«moussĂ©s. J'espĂ«re aue sur la sottise , On a parlĂ© ', criĂ© , pestĂ© , fA les sots , quoique l'on eo djie , Sont tpujours en majoritĂ©. LE COMTE. 9ien rĂ©pHiqoĂ© . . . Parbleu , j'ai envie de te charger de flaire l'Ă©pithalame pour le mariage de ma fille... KSAURE. U Jiej'en i^^it f^ni-iu^ pas fh»s mA quN» !. LE COMTE. Isaure rĂ©pond du fou Bertrand. iSAURE. Sans doute , monseigneur , puisqu'elle TĂ©pousera si c'est votre bon plaisir. LE XXIliTE. Gomment donc I 7 BERTRAND. OoĂź , Isaare 9 mais il faat attendre encore an peu. ISAURE. Attendre . . . attendre . . . f^orez-Tons 9 monseigneur, que c^esl lĂ son refrain fav^ori . Air de T OpĂ©ra- CotniqwĂ. Je ne conçois pas au'aujourd'huĂź, D'attendre encore il me propose , Depuis trois ans , r&xĂ comme si J'avais > hĂ«las! feĂźt autre choses Trois ans d'attente , sans dĂ©tour. C'est trop , j e ne puis m'en dĂ©fendre , MetUMt la main sur son cĆur* ÂŁt Je sens tk que mon omonr N'a >lus le tems d'attendre. »* Z4E COMTE I sanriant» Ce n^est pas la faute de Bertrand , s'il a Ă©tĂ© absent si Ions- tems avec ton maĂźtre ; mais rassure - toi... Je te marierai le mĂȘme jour que ma fille . ISAURE, sautant* Ah! si nous pouvions signer ce soir*.. BERTRAND. Je vais âą monseigneur , Tooi'occuper de ccque vous me de- mandez . Le futur doit ĂȘtre quelque riche et puissant cheva- lier, beau, jeune y bien fait ; aimable , en un mot, douĂ© de tous les avantages . . . Ces grands seigneurs sont tous comme cela, et il n^aurait pas ces qualiĂ©s que je les lui donnerais. âąâą La poĂ©sie ne vit que de fiction . âą . Tai ustemept votre affaire fur mes tablettes. Mais j'aperçois mon mahre. LE COMTE , Ăi /four^ et Bertrand, Laissez - nous ... Ă Bertrand' toi , n'oublie pas ma de-> mande , je n'oublierai pas la rĂ©compense. BERTRAND. Monseigneur , les fous ne travaillent pas par ĂźntĂ©rÂŁt SSAURE , Ă part Ă Bertmnd. La rĂ©compense. . . cVst notre mariage. BERTRAND, Ă part. C'est possiUe. 8 ISAURE, i part. Comment, si cVsl possible. . . c'est sĂ»r. //y sortent.^ SCĂNE III^ ' LE COMTE , pais ADALRIC. LE COMTE, Ă part. Ce drĂŽle n'est pas sans esprit , el sa prĂ©tendae fob'e me semble un masque dont il se sert pour couvrir sa manie satyrique. ADALRIC. Je vous chercbaiSf seigneur; pardonnez Ă mon impa- tience, mais un amant, surtout Ă mon Ăągc^ ne rĂȘve que le bonbeur , et les espĂ©rances que je dois Ă vos bontĂ©s. . . LE COMTE. Vous aimez donc bi/en ma fille ? ADALRIC. En douter, seignenr, ce serait me faire une mortelle injure. LE COMTE. Adalric, vous savez nos conditions... votre demande m'bonore; votre naissance, votre fortune , TamitiĂ© qui me lie Ă votre pĂšre tout vous rend digne d^aspirer ^ la main de ma fille. ADALRIC. Souffrez donc que f^ose solliciter de sa bouche mĂ©mei l'aveu qui doit aire mon bonheur. LE COMTE. Je vous y autorise ; mais je crains un peu pour tous. ADALRIC. Et quel est donc, je vous prie^ Pobjet de cette crainte f LE COMTE. T Le bruit de vos aventures galantes est venu jusqa^id, TOUS le savez , les trouvĂšres de m>tre province les ont cĂ©lĂ©- brĂ©es dans leurs tensons, et ces tensons ont Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©s dans nos chĂąteaux. ADALRIC. Se pourrait-il que Tadorable Blanche penjĂąt 9 dans des rĂ©cits sourent exagĂ©rĂ©il, le gage d^un douloureux aveair. LE coMrs. Non, du moins je l'espĂšre. Il s'agĂźt d'une simple pr^^ren- lion , que vous dĂ©truirez , sans doute, et je suis d autaot plus disposĂ© Ă vous excuser , que celle lĂ©gĂšretĂ© que cet amour des belles est 1 histoire de tous nos preux cheiraliers. Air de RomagfiĂ©sie. Au cbamp d'honneur quelle ardeur nous enflamme; Quand on se bat pour un ĂȘtre adore ! Servir son prince , et dĂ©fendre sa dame^ Pour tout Français c'est un devoir sacrĂ©. Oui, le dĂ©sir qu exprime en son envie » Tout preux-guerrier par Tamour transportĂ© ; AprĂšs rhontieur de venger sa patrie, C'est 4'obteair le coeur de la beautĂ©. ADALRIC. Ah! si, jusqu^ Ă prĂ©sent, fai couru de beautĂ©s en beautĂ©s, si changeant Ă chaque instant de devises et de couleur, mon bras a tait triompher dans 'maints tournois les noms de tant de nobles dames, c'est que le moment d'aimer vĂ©ritablement n'Ă©tait point encore arrivĂ© Mais j 'ai vu votre adorable fille, et je suis fixĂ© pour toujours. Les PrĂȘcĂ©bens , ISOLIER. COMTE. Allons, vous plairez, je TespĂšrc. {Apercepant Ăźsolier. Ap- prochez, Isolier , votre prĂ©sent n'est jaitiais de trop ici. . . venez prendre part au bontieur que j'espĂšre vous annoncer bientĂŽt. . . Oui, si le plus cher, de mes vĆux est exaucĂ©, Adalric sera l'heureux Ă©pout de ma fille. ISOLIER. De ma cousine. . âą a ptĂčrt Quelle affreuse nouvelle! LE COMTE. SaiJs> doute , de votre coosine . * * qu*ar>donc cet Ă©vĂ©nement de M ex.raordiDasre. Bla nche. 2 lo Mais, seigneur , rien sans doute qae de bien natarel. .. instement. et je m'en rĂ©jouis* LE COMTE, Ă Adalrk. Je vous quitte et vais disposer ma fille Ă vous attendre. » Air Mon cĆur Ă V espoir s'abandonne. Par vous augmenter ma famille y Yoilk l'objet de tous mes vĆux ! Obtenez le cĆur de ma fille. ISOUE&, Ă part, HĂ«las I suis- je assez malheureux. ADALEIC. Dites-lui bien , je vous supplie. Qu'heureux de vivre Sdus sa loi / Je veux l'aimer toute la vie. .. ISO LIER y Ă part, L'aimera-t-il autant que moi. LE COMTE. Par vous augmenter ma famille , VoilĂ l'objet de tous mes vĆux / Obtenez le cĆur de ma fille Je n'en serai que plus heureux. ISOLIER , Ă part. Dans son cĆur l'espĂ©rance brille, ^nseml/le» { Tout s'arrange au grĂ© de ses vĆux ! Du comte il obtiendra la fille. HĂ©las! suis-je assez malheureux. ; ADAL&IG, OU Comfe, Dans mon cĆur l'espĂ©rance brille , ÂŁst-ilun destin plus heureux ! Etre l'Ă©poux de votre fille , Yoilk l'objet de tous mes vĆux. Le Comte sort. SCĂNE V. ADALRIC, ISOLIER. ADALRIC. Allons , le pĂšre est pour moi , et avec un peu d'adresse, il faudra bien que Blanche pense comme. son pĂšre... ^per^ " ceçant IsoRer gui portĂąt plongĂ© dans une profonde rĂ©oerĂč, Eh bien!. . Ah çà ! mon cher Isolier, qa'avez-vous donc?. . . pourquoi cette tristesse subite qui s^est emparĂ©e de vous de* puis notre retour dans ce chĂąteau P. . n'ĂȘtes- vous donc plus ce page si hardi prĂšs de toutes les femmes, ce chevalier qui m'a toujours disputĂ© avec le' prix de la bravoure , celui de l'inconstance et de la lĂ©gĂšretĂ©. ISOLIER. Ah ! mon cher Adalric . . . ADAtRIC. Quel ton lamentable ... je gage que vous pensez toujours Ă cette belle inconnue pour laquelle vous soupirez depuis si long-temps, et dont vous n'avez jamais voulu nous dĂ©- celer le nom et le rang. ISOLJER. Il est vrai. ADALRIC. Serait âą elle infĂźdelle ? ISOLIĂR. J'en ai peur. ADALRIC. Il faut vous en assurer. ISOLIER. Comment? puisque je n'ai pas osĂ© lui dire encore que je l'aimais/ ADALRIC. Vrai... Oh! par exemple^ mon cher ami, Ă quoi pensez- vous? vous ne m'aviez pas habituĂ© Ă vous voir cet excĂšs de timiditĂ©. ISOLflBR. AuprĂšs Ă ts autres femmes j'Ă©tais plus hardi, parce que ce n'Ă©tait point l'amour qui me conduisait Ă leur$ pieds ... je les trouvais jolies , je brĂ»lais de leur dire ce que j'Ă©prouvais , d'obtenir un retour souvent aussi passager que mon ivresse; mais ici ma position est bien diffĂ©rente. ADALRIC, Oh! vous aimez sĂ©rieusement, k ce qu'il paraĂźt? ISOLIER. Adalric, elle est si belle? 12. ADALRIC. R^i3oii Ă e plq3 poor parler. ISOLER. MaĂŻs paisqae je n'ose pas . . AH ! sHI ne s^agĂźssait qoe de me dĂ©clarer aoprĂšs de Idoles le^ femmes de ce chĂąieao. adalriç. Et TOUS venez de quitter la .cour de Charles VII , sĂź re- nommĂ©e par sa galanterie.^. Songez donc, moo cher, que vous aller faire rĂ©trograder P^mour. Chevalier , vous parlez bien lĂ©gĂšrement de ce /^^ntment si noble et si profond , de ce senlinieot qui, lorsqu'il repose sur un ĂȘtre digne de nos respects , Ă©lĂšve Tame et fait les grands hommes. Air Nouvffnu de Doche, Oui, de rameur, j'entends souvent mĂ©dire ; Hommes ingrats, bien loin de le blĂąmer , ' Reconnaissez plutĂŽt son noble empire , ÂŁt iivrez-^vous au doux plaisir d'aimer. i>oiirce d'honneur et souvent de gĂ©nie ^ Ce Dieu prĂ©side aux plus nobles travaux ! Tel qui jamais n'eĂ»t servi sa patrie. Doit a Camoufle surnom de hĂ©ros. Il redoutait les dangers , les alarmes , Il frĂ©missait au seuj aspect d'un camp! L'amour le guide , il a saisi les armes , Et des hasards il rexicnt triomphant. Loin d'avoir pu m' Ă©lancer dans la lice , Si par l'amour, je n'Ă©tais adoptĂ©. On me verrait encor page no\ ice , Au dernier rang, p^rmi tous rejei4^^. IfĂźaguĂšre eu En , maĂźtre de nos murailles , liorsqt!e l'Anglais voulait nous ass,ervi,r . Gharle Ă©loignĂ© du sĂ©jour des bntatiles. Sur ses dangers cherchait Ă s'Ă©toiTrdir. Du pau^ re en vain on dĂ©vastait le chaume. Au sein des bals , dans Sfi frivolitĂ© , Ch»rle riait , et jamais un ivyaume ffe se perdit avec plus de gattĂ© Pour rĂ©veiller ce dont Tindolcncc , Vers le plaisir se laissait 4irif ff i i3 En vain ses preux, modĂšles de vaillance , A chaque instant lui montraient le danger ! II rĂ«sibtiait , Ăgnbs parle, il s'Ă©lance , Dans les combats il va porter l'effroi; A son aspect l'Anglais fuit et la France Avt'C ivresse a reconnu son roi ! Telle est che^ nous la puissance des femmes , Qoc quelque attrait , que Ton donne aux laurieri, Si Ja bravoitre Ă©tait moins chĂšre aux dames , On compterait moins d'illustres guerriers. ADikLRiC. Tout cela 6t fort bin, mais croycz-m'i, Isofier. Air z Restez , restez troupe jolie. Devenez un peu moins timide, âą ^ Car c'est un tort , moi dieu merci ; Par le contraire , je irie guide , Cela m'a toujours rĂ©u>si. Je ne craignais point de disgrĂące , Je sais qu en amour , la beautĂ© Nous en veut moins de notre audace , Que de notre timiditĂ©. ISOUER. Mais jasqa'i^ prĂ©sent j 'a! suivi cette marche. AOALRIC. Eh bien ! il faut continuer ; vous avez tant de moyens pour plaire. âą . un homn^ Ă peine Ăąg^ de '9 ans, l'on cite partout pour sa valeur , que le Roi lui-mĂȘme a daignĂ© recevoir chevalier , et devant qui les Anglais ont fui constamitient , un homme qui n'a jamais paru dans un tournoi sans eu sortir vainqueur, et dont la discrĂ©tion, est aussi exemplaire que la fid^lil^. . quelle femme pourrait vous rĂ©sister?.. DĂ©clarez- vous ; si Ton vous repousse, pressez, priez , pleurez mĂȘme, s'il le faut. ISOLIER , Ă©tonnĂ©. Pleurer ! ADALRiC. ÂŁh bĂźenf oui, pleurer. ISOLIER. l'^yQmç qqjB e$ iiioy^n ae m'Ă©tait pas eiic4>fe comiu. ' S» ADALRIC. V^^ nfi s^ves pa3 pkarer Ă velostĂ«? 14 ISOLIER. Du loul. AnALHIC. Tani pis, il faudra apprendre. âą . c'eil encore an moyen de Ă©dHction ... Ici Urmei , mon cher , il n'y âą rien ao- desius de cota. . . Si voui Mvies combico de foii cela m'en arrivĂ©. ' , tSOLIER. A voua Ăź ADAULIC Oui, i moi ; mai* on vient. . . votre belle eat laoa dovit parmi la suite de Blanche. laoUER. Avec elle, oh! oui. adalhic. Voyoni , ion nom... ISOMER. Eit un myitĂ«re que je ne puii vou* rĂ©vĂ©ler. ADALlllâŹ, Ă pari. Tonjoura diicret ; que de dĂ©faota k corriger en lui . H rĂ©ierve pique ma curioailĂ©- isoLiEit , Ă paH. Alloni, do courage. scĂšne VI. LesPrĂ©cĂšders, blanche, LE COMTE, ISAURE, BtRTlVAND, Soiie. Air dv Doche. De notre jftnne ouvt^raine , CdldhrOMicil.'iJiltraiMl , 8i>uĂŻ Rca lui» , die UQui enchaĂźne , PariĂŻi vertus et ses bienfaits. tE rOHTB. Je voua taia grĂ© , met aniii, des marqnea d'aĂŻUcbeiMii' ALRIG. .Quelle idĂ©e vous faitĂšs^voiis' donc de maria^ ? rassora- vous de grĂące, un mari n'est point un tyra* ; crovez Ă on avenir plus flatteur. Depuis trots^ans je voiis aime , 1 absence n'a rien pu sur mon atfiour , et vouĂą vous offririez poiff la »7 reiaiĂšre fois aujonrd'hai , Ă mes regards ^ madaĂŻae , mie cet amour oe serait ni moins vif , ni moms sincĂšre. BLANCHE. Quoi! il naĂźtrait si brusquement .^ ASAUtlC. Oui^ madame. Chevalier^ tous exagĂ©rez trop ppur ĂȘtre sincĂšre. . - ADALRIC Croyes âą . âą BLANCHE. Vous chercherez peui-^trc k me persuader que je suis la seule femme que vous puissiez aiiner. ADALRIC. Oui, madame y connaissez mieux le cĆur d^un franc et loyal chevalier. Air Des dei^oirs de la Cket^alerie. . âą AuprĂšs de nous , de la galanterie Ghaqui! beaut'Ă© peut invoquer les lois , Mais notre amour n*est que pour une aime. Noire respect pour toutes k la fois. Sur cet aveu , ne formez aucuns douces. Oui chaqiic femme k nous peut se fmr , N'en servir qu'une^ et Jes dĂ©fendre toutes, Yoilk quel ei>t le sei*ment du guerrier. BL4NCHE. Il est impossiUe de se tk*er plus adroitement d^ane ques- tion indiscrĂšte. Au reste , le lieo que mon pĂšre dĂ©sire voir se former entrĂ© nous , est trop important pour ne pas donner maliĂšre Ă quelque rĂ©flexion; vous ne trouverez donc pas Ă©ton- nant, j'espĂšre, que sans rĂ©pondre* positivement encore k votre demande, j'ose vous prier de me permettre d'attendre quel- que temps. ADALRIC . Si c'est une Ă©preuve que vous desirez faire sur mon amour madame , die ne m'inspire aucune terreur; ma flamrne est trop vive et trop pure , pour pouvoir s'altĂ©rer ou s Ă©teindre mais de grĂące, quel terme assignez-vous k ma souffrance. ' Blanche, i8 BLANCHE. Je ne sais , votre conduite dĂ©cidera cette question. ADALRIC. Allons f arec toute mon impatience 9 ne me roilĂ gaĂšrei plus avancĂ© que ce pauvre Isolier. BLANCHE. Que voulez-vous dire ? ADALRIC. C'est une histoire tonte entiĂšre. âą âą celui-lĂ , par exemple, je vous le donne pour le phĂ©nix des amans prĂ©sens , passĂ©s et futurs , il est d'un platonisme effrayant. Figurez- vous , madame , que depuis quatre ans , il est amoureux , et qa il n'a pas encore osĂ© le dire Ă sa helle. BLANCHE. En vĂ©ritĂ©. ADALRIC VoilĂ qui est fort^ n'est-il pas vrai? c'est ce que je loi ai dit, et j'avoue que je lui croyais plus de hardiesse . . . mai» je m'aperçois que' cette conversation m'entraĂźne loin du hot que je m'Ă©tais proposĂ© d'atteindre. Je vous laisse , heureux si votre hooche daigne prononcer bientĂŽt une dĂ©cision ^ dont mon cĆur ait lieu de s'applaudir. Il sort, SCĂNE YIII BLANCHE , seule. Isolier aimerait ... ah ! si mon cĆur ne me flattait pas d'une fausse espĂ©rance , si j'Ă©tais l'objet de son choix. Ăir du Billet de Loterie, Depuis quatre ans , modĂšle de constance , Ce jeune preux est fixĂ© sans retour. Et les exploits de sa'haute vaillance y On les doit tous au amour. a"» COUPLET. S'il m'adorait, si cette ardeur extrĂȘme , A mes genoux s'exprimait sans dĂ©tour S'il mç disait Blanche , c'est toi que j'aime. . . J'aurais grand' peur de l'aimer k mon tour. C'est loi. 19 SGĂI^E IX. BLANCHE, ISOLIER. IS0LIÂŁR , Ă pari. * Voici rinstaiit de parler. BLANCHE . ÂŁh biea ! Isolier, pourquoi ne pas approcher f ISOLIER, s^ approchant. Ma cousine {Ă part. Quel embarras ! BLANCHE. Qn prĂ©tend que vous aimez. . . c'est sans doute Ă la cour du roi Char\es , que cet amour sera survenu P ISOLIER. Non , ma cousine. BLANCHE. Vous m^Ă©tonnez. . âą quoi , parmi toutes les beautĂ©s rĂ©u- nies auprĂšs d'AgnĂšs , aucune n'a pu toucher votre cĆur? ISOUER. J'aimais auparavant. BLANCHE. Et . âą . le nom de cette noble damoiselle,. ISOUER. Son nom. . . permettez-moi de le taire , je n'ai plus l'es- poir d'ĂȘtre aimĂ©. BLANCHE. Craindjriez'vous qu'un autre . . . ISOSIER. . On la marie. BLANCHE, Ă part» C'est moi. âą . {haut. habite-t-elle ce chĂąteau. ISOLIER . Oui, c'est ici Ă©galement qu'elle m'apparut pour la pr* miĂšre fois. / BLANCHE*. Pour la premiĂša^ fois. v 20 ISOLIEE. , Je Tenais d^Ă©lre prĂ©sentĂ© ao comte votre pĂšre , et en ma qualitĂ© de page^ieFaceonipagnaile soir an cercle desonillas-' Ire Ă©pouse. LĂ , je vis une jeune peu prĂšs de mon Ăąge ; son air plein de candeur , sa beautĂ© , tout dĂ©cida ma dĂ©faite Blanche fuk un mouvement ^ Isoiier reprend plm ĂčmidemcnU] Trop craintif pour oser parler, je renfermai dans mon cĆur le secret de cet amour , mais il m'Ă©leva an* dessus de moi mĂȘme , il me fit sentir que pour ĂȘtre digne d'elle» il fallait parcourir une carriĂšre d^honneur et de gloire, SĂšs-lors . e n eus point de repos que je ne fusse armĂ© che- valier , que quelques exploits n'aient bonorĂ© ma vie , soit dans les combats , soit dans les tournois , et que je ne l'eusse .fait proclamer la plus belie; F amoiir a doublĂ© mon cou- rage , j ai rĂ©ussi dans cette noble entreprise. Sans doute elle sait tout ce que vous avez fait pour la mĂ©riter. ISOUER 0 ĂŻ^on , ma cousine , mais sĂź elle avait pu Ă©pier en secret ma condiiĂźle» lire au fond de mon coeur , j'ai Ă©chappĂ© Ă toutes les sĂ©ductions, son souvenir Ă©tait un talisman contre l'inconstance. Osez donc le lui dire» isolieh. Son spect seul m'impose k on point. BLAKCHE. Comment ! aucun de ses regards» Air C Ă©tait Renaud de Montauban, Ah ! d'un regard peu content , si j'osais Lui demander un retour doux et tendre , CĂ©derai l-elle Ă mes projets ? fiL ANCHE. TĂąchez de vous twe comprendre. ISOLIER. par ce disicours, doĂźs-je me diriger? > 21 BLANCHE, timidement. Oui , TOtre amour, faites-le lui connaĂźtre, Et vous serez pJus avan»;Ă« , peut-ĂȘtre , Si vous asez l'interroger bis, ISOLIER , transporta et tombant aux pieds de Blanche, ÂŁh bĂźenl la timiditĂ© le cĂšde Ă Tamour; apprenez donc que cette femme, pour qui j^ai tout bravĂ©, que cette femme, devant laquelle tremble un cĆur , que Taspect de Teniiemi n 'a pu faire frĂ©mir que de courroux , c'est. . . BLANCUE . Eh bien ! SCĂISE \. ] BERTRAND gui depuis un instardĂ©coutaU dans le fond ^ s^ avance, BERTRAND. Je vous demande mille pardons^ mais je croyais trouver nion maĂźtre ici. ISOLIER , h part. Au diable Timportun^ pour le premier mouvement de hardiesse qui me prend , c'est avoir du malheur. Ah! Ber- frand, je me vengerai sur Isaure. BERTRAND , h part. J'ai dĂ©rangĂ© un tĂȘte Ă tĂ©re, c^estsĂ»r; pauvre Adalric ,^ yous ĂȘtes plus fou que moi. ISOLIER. Ma cousine^ je vous quitte, et vais rejoindre mon oncle. BLAKCHE. N ^abandonnez pas encore tout espoir. BERTRAND , h part. CVst cela^ en attendant mieux. BLANCHE . La dame que vous servez n'est peut-ĂȘtre pas aussi insen-" s\\Ă^ qu'elle le paraĂźt Ă vos yeux. ISOLIER . Je le dĂ©sire, et n*ose l'espĂ©rer. J/ wr/. 22 I SCENE XI. BERTRAND, BLANCHE. fiERTRAND. Parbleu , madame , je dois avouer que c'est un cJieva- lier bien intĂ©ressant que te sire Isolier. BLANCHE. Tu crois.. . BERTRAND. Si je le crois , parbleu , j^en suis sur. âą âą hardi prĂšs de toutes les femmes , timide auprĂšs d^une seule. . âą BLANCHE . D'une seule. . . BERTRAND. PrĂšs de la seule femme qu'il aime, c^est clair. . . prĂšs de vous. . . BLANCHE . De moi . . . maĂźtre fou. ^ BERTRAND. Allez, madame, tout fou que je suis, j'ai bien ya qpt c'Ă©tait vous qu'il aimait; on parle du discernement des fem- mes, de leur tact en amour, je suis aussi fin qu'elles..** depuis notre dĂ©part du chĂąteau, Tamour du sire Isolier n'est plus un secret, pour moi, cependant, je n'en ai jamais a r Je . BLANCHE. A quoi bon me fatiguer de cette plaisanterie . BERTRAND. Du moment oĂč vous ne voulez rien apprendre , je me tais; au fait , cela, vous convient peut-ĂȘtre , il ne faut pas dispa- ter des goĂ»ts. BLANCHE , souriant. Tu as raison . .. sĂ©rieusement. Quand Ă l'amour d^solier, j'ignore quel en est l'objet , et ne puis supposer que ce soit moi ; j'ai regardĂ© ce que tu m'as dit comme une saiUie .de fou , et te prie dorĂ©navant d'Ă©viter de nouvelles suppositions, quelles que soient tes idĂ©es Ă cet Ă©gard. Elie sort. > ^3 SCENE xn. BERTRAND , seul. Elle est piquĂ©e , parce que j'ai tout devinĂ©. . . Bertrand , mon ami ^ tous avez fait une sottise , heureusement ce n'est pas la premiĂšre , et il est probable que ce ne sera pas la derniĂšre... et mon trĂšs-honorĂ© maitre qui veut... que Tamour soit aveugle/ c'est trĂšs bien; mais que la mĂ©meinnrmitĂ© pĂšse sur rhymen , c'est trĂšs-mal ... et pourtant , soit de grĂ© , soit de force , ce mal est presque gĂ©nĂ©ral , que faire ? courber la tĂȘte et se soumettre au joug du prĂ©jugĂ©. Air Vaud. de lorRobe et les Bottes» Puisqu'il faut, dans 1& mariage. Que tĂŽt ou tard on prenne rang; Au lieu de bruit et de tapage , Montrons un silence prudent. RĂ©glons-nous sur ces bons apĂŽtres. Qui soufireut, sans ĂȘtre envieux, Que ce qu'ils ont fait chez les autres Leur soit rendu plus tard chez eux. SCĂNE XIII. BERTRAND, ADALRIC. AD\LBIC. Ab ! ab! maitre fou ^ te voilĂ les bras croisĂ©s , si tu savais ce qui t'arrive , tu ne saurais pas si tranquille. BERTRAND. Que vouleÂŁ-TOus dire f monseigneur? ADALRIC . Ce que je veux dire , qu'Isolier est lĂ , dans la grande ga- Jerle , qui lutine Isaure. BERTR AI9D . Isaure ! ADALRIC . ^ Elle ait une belle rĂ©sistance , je dois en convenir , mais ^'est Ă©gal y il en viendra Ă bout. 24 BERTRAND. Ăh! çà f mais c'est donc uo dĂ©mon que ce petit diable-U, et de deux. ADĂLRIG. Comment ^ il y en a une seconde ? BERTRAND. ^ Oui, monseigneur, il y en a une seconde, je ponmif mĂȘme dire une troisiĂšme, car il a dĂ©butĂ© et Ćatki parco»- ter fleurette Ă la petite Claire. ADALBIC, gatment Comme il y va , mais c'est dĂ©licienx. BLRTRAIVII. N'est-ce pas , monseignemr? APALRIC. ' Mais ris donc aussi, BEBTRAVPo Comment donc, sans doute, {Ă part. } N4>%s allons roir tout-Ă -rheure. ADALRIC . Et. .. est-il aimĂ©? BBRTRAirn. Oui , monseigneur ? ADALRiC- 1 Tu sais le nom de cette derniĂšre belle ? BERTRAND . Oui, monseigneur. ADALRIC. Et c'est. . . BERTRAND. C'est la jeune comtesse. ADAIJUC. . Blanche ! BERTRAND^ Riez donc , monseigneur, c'est vraiment dĂ©licieux ^n'ot- il pas vrai ? mais il ne faut pas que mes intĂ©rĂȘts soient tn danger, et je vole au secours dlsaure. S" arrĂȘtant et regar- dant. } Je n'irai pas loin , car la voici qui fiiit devant Isolier. 25 ADALRIC. tiolier aimerait Blanche , et en serait aime. BERTRAND. Je vais joliment lui parler Ă ce beaa monsieur.** ADALRIC. Non , il faut suivre cette aventure jusqu'au bout retirons- nous Ă TĂ©cart. BERTRAND. Comment, vous voulez que je voie de sang-froid. . âą ADALRIC Je te l'ordonne. BERTRAND. Au moinjs nous resterons Ă portĂ©e de tout voir 9 et de tout entendre. ADALRIC Sans doute. BERTR\ND, Ă part. Alors je ne risque rien ... les voici. //s se retirent Ă l'Ă©cart. SCĂNE XIV* Les PrĂ©cĂ©dens , dans h fond ^ ISAURE , ISOIJER* is AURE j fuyant devant Isoiier, Ah I çà , mais laissez-moi donc , qu'est-ce qui vous a pris si brusquementi" ISOLIER. Je ne te croyais pas si cruelle* ISAURE* Cruelle 9 moi, par exemple. âą. si c'est vrai... vous savei bien que j'aime Bertrand , ainsi . âą ' ISOUER* Qu'est-ce que cela fait. BERTRAND, Ă part. Allons I il est dĂ©jĂ dans le bon chemin* Blanche. 4 > J 26 UAUKE. Tient , qD*e*l-ce qoe celi fait ; eb bien I est-ce qoe tm croyez que Bertrand serait coulent , u. . . BEATHANn , Ă plat. Par Dieu non , je ne serais pas content I ISOLIER. Donne-moi nn baiser. ISADRE. Avant mon mariage I UOIIEE. C'est bien ceqoi en fait le charme, le beau mfrilc Ă l'obtenir aprĂšs. BEItTEARD , k part. Il n'est pas mal mauvais sujet comme cela. ISACRE. I4on , monsieur , vous ne l'aurez pas. ĂSOMES. Eb bien ! je le prendrai. ISAORE. C'est ce que nous verrons se ééfenĂąa^ je tous prĂ©nw que je vais crier. ISOUER. Air QiMtnd loi sortir de la cote. , Eu VRin Bertrand te prĂ©fhre, 1 Cet hjineu dĂ©pend de moi , Si je n'y consent, ma chĂšre, Bertrand ne peut Ătre ĂŻ toi. . ISIURE.' I Vous consentirez , j'espire. ISOLIEB. Un baiser, si non, ma foi. D'une autre il subitia loi. bĂčj ISIOBS.' En prendre une autre en mariage. ISOUEB. Pour un baiser je ctde , eh bien t.. Puis k me taire je m'engage. ISADRE, parlant. A vont taire , bien vrai , et Bertrand liĂ»-mĂ©na. 27 ISOLIER. Ohl Bertrand sartoot. BERTRAND. ÂŁlle capitule ,*je suis perdu ! ABALRIC Qae vois-je! Blanche. BERTRAND. Son ! la scĂšne va se changer. Adalnc eiUraine Bertrand , Ă»s disparaissent un instant. isiURE , avançant et finissant le couplet. Au fait, on n'en saura rien. ISOLIER. Non, non. Ton n'en saura rien. {^Au moment oĂ ii embrasse Isaure , Blanche parait devant hA SCENE XV. BLANCHE, ISOLIER, ISAURE, ADALRIC ET BERTRAND reparaissent dans le fond. BLANCHE. A merveille l ISAURE. Madame ! ISOLIER, Ă part* Ma cousine! je me suis fait une jolie affaire avec içna ven- geance contre Bertrand. BLANCHE. J^ai peine Ă croire ce que j^ai vu , je doute de ce f ai yu. ISAURE. Madame, je vous assure. BLANCHE. Taisez-vous ? ISAURE , Ă part. Allons , je parie que voilĂ encore mon mariage retardĂ©. âą faut'il que j'aie du malheur. 28 I BLĂ NCHB. VoilĂ donc ce jeune homme si doax , si timide , ce jeune homme qui n'osait parler d^amonr... c'est Ă miesaivanleqa'il adresse ses vĆux , et moi qui me flattais ... Air Ma sĆur et moi dans un naufrage. Vous chaDgez, je change de niĂ©iie. Et d'un autre comblant Fespoir , Certaine que je suis qu'il m airne^ » Je vais l'Ă©pouser dĂšs ce soir. ISOLIER, Ă part. ^ L'Ă«pouser, oh! revers funeste! BLANCHB. Oui , je vais lui donner ma foi. Ah! jugez si je vous dĂ©teste. ADĂLRIC , dans le fond. C'est trĂšs-agrĂ©able pour moi. BERTRAtiD. Monseigneur , on vous Ă©pouse par dĂ©pit. ADALRtC. Tais-toi. Impartant bas, Et fais ce que jetĂ© dis, BERTOAin âą f Quoi I vous voulez , malgrĂ© tout... ADALRIC, Va ! te dis~je. Bertrand sort. SCENE XTI. ADALRIC, BLANCHE, ISOLIER, ISAT7RE. BLANCHE, Ă Isaure, Quant Ă vous p, mademoiselle , vous ne m'appartenez plas. ISAURE. Quoi! madame, Ă part. M. le comte qui paraissait vouloir me marier , l'envie n'a qu'Ă lui en passer. ISOLIER . Ainsi donci Adalric. 29 BLA77CHE. Oai , chevalier y il sera mon Ă©poux ^ c'est le vĆa de mon pĂšre, et le mien. ADALRIC , s'aoançanU ^ Ah I madame , qu'ai- je entendu ? BLANCHE. Quoi^ seigneur^ vous nous Ă©coutiez! ADALRIC. Air tTAristipe» Le seul dĂ©sir d'exprimer mon ivresse. Je ravoucrai , me ranieniit ici Sans espĂ©rer qu'Ă ma vive tendresse Vous daigniez rJpondre aujourd'hui. Mais puisqu'enfin vous payez ma constance, Ah/ mon bonheur a commencĂ© dc'ja. BLANCHE, Ă part. Je n'aurais pas ainsi parlĂ©, je pense, Si j'avais pu prĂ©voir qu'il Ă©tait ia. O/i entend la ritournelle du chĆur suivant Mais quel est ce bruit? ISACRE. ^ C'est M. le Comte et tous ses vassaux. ISOLIER. Mon oncle ! BLAIHCHE. Mon pĂšre saurait-il dĂ©jĂ P. . ADALRIC. Oui, madame. ISAURE, Ă part. Pauvre Bertrand ! comment tout cela va-t-il tourner ? SCENE XYII. TOUS LES PERSONNAGES , CHOEUR. CHĆUR. -> % Chantons tous ce bonheur suprĂȘme, CĂ©lĂ©brons cet heureux hymen ; Il est si doux Ă ceqa'on aime , De pouvoir unir sou destin. 3o LE COBITE, Ă Adahic. Qa'ai-je appris, Chevalier? dois-jĂ© ajouter foi anxdirci de fie/rtrand? ADALRIG. Ooi , Seigneur , Isolier aime yotre fille ; et en est aimĂ©... Surprise d'Isoiier et de Blanche; celle-ci veut f interrompre; Ă» eontintie. Permettez , de grĂące. Madame ; Comte , j 'aurais Ă©tĂ© heureux de vous donner le doux nom de pĂšre , mais k bonheur de votre fille est Tobjet constant de vos dĂ©sirs..- vous-mĂȘme m'aviez imposĂ© celte condition ; puis-je donc tenir sa main d'un moment de dĂ©pit, et par cĂšl hymen assurer le malheur d'un homme que dans les camps j ai nommĂ© mon frĂšre d^armes- . âą Consentez, je vous supphe. LE COMTE, Ă Blanche. Pourquoi m'avoir fait, ce matin, un mystĂšre de Tamoar de votre cousin ? BLANCHE. Mon pĂšre, je ne l'ai connu qu'aujourd'hoL LE coirrÂŁ Air de Turenne. Je ne voulais, peur Ă©poux de ma fille , ' Qu'un chevalier dont le nom glorieux Vint augmenter l'Ă«clat de ma famille ; i Montrant Isolier. Sn lui tout sait combler mes vĆux. Il lui prend la main . Sur Fa venir de ma fille chĂ©rie Je me confie a votre cĆur ; ^ Car vous donner le soin de son bonheur^ C'est vous donner plus que ma vie. ADALRIG, Ă Bertrand. ÂŁh bien ! que dis-tu de ma conduite ? BERTRAND. Je dis, Monseigneur, que vous ĂȘtes moiiiis fou que je le craignais. LE COMTE, Ă Isaure. Isaure 9 nous allons signer le contrat de Blanche 3i iSAURE , saluant et prenant le hras de Bertrand. Grand merci f monseigneur. BERTRAND. Mais plos de baisers. ISAURE. C'Ă©tait par amour pour toi. BERTRAND. Vraiment. . . eh bien ! soit , mais soayiens-toi de la leçon. yJVDEFILLE. Air Vaud. des FrĂšres de Lait* LE COMTE, Ă Isolier, Pendant quatre ans votre rare constance A du destin dĂ«fiĂ« la rigueur ' Sur elle en vain fondant votre espĂ©rance , Vous vous taisiez... Aux rĂȘves du bonheur Allait bieptĂŽt succĂ©der la douleur. TimiditĂ© sied fort a la jeunesse; Mais en amour elle est hors de saison. Pour rĂ©ussir prĂšs de gente maĂźtresse. Soyez hardi y croyez-en ma leçon. ADALRIG. De ses attraits la jeune Hortense est fiĂšre , Et leur pouvoir pourtant est contestĂ©. D'oĂč vient qu'EglĂ©, moins belle, sait mieux plaire ^ Et que d'amans un essaim transportĂ© Yante partout sa erĂące et sa beautĂ©? C'est que d'EglĂ© le charme, le sourire. DĂ©cĂšle en tout un ange de raison. Yous qui vouiez nous plaire et nous sĂ©duire. Jeunes beautĂ©s , suivez cette leçon. BERTRAND. Pauvre, ignorĂ©e , je vis dans la misĂšre. Disait, un jour , un enfant d'Apollon ; Fais comme moi , lui rĂ©pond un confrĂšre. Chante , mon cher, quelque riche en renom , An poids de l'or il paiera ta chanson. BientĂŽt chez lui l'or coule en abondance ; HĂ©las ! ses vers en sont-ils meilleurs? non* âą âą Ifais seulement il n'aura pas , je pense , De son confrĂšre oid>UĂ© la leçon. 3a ISAURE. Un bon vieillard disait a bachcictte Claire ! Lucas vous chercbe chaque jour; Toujours il veut vous parler en cachette; Mais s'il obtient Faveu de votre amour. BientĂŽt aprĂšs il fuira sans retour. Ah ! je saurai, dit-elle, me dĂ©fendre^ ÂŁt peur appui je prendrai la raison. Mais de Lucas un regard fut si tendre^ Que ia pauvrette oublia la leçon. ISOLIER. En me voyant un aii dou^ et timide, Que de guerriers se rĂ©pĂ«taiect tout bas Trop jeune encor, 1-audace en vain le guide.. Si quelques faits ont illustre mon bras. C'est que leur gloire a diri'.Ă© mes pas. Oui , si tu veux qu'on cite ta vaillance g Disait mon pĂšre, imite le renom Des vieux guerriers dont s'honore la France Toilk^ mon fils, la plus belle leçon. BLANCHE^ au pubUc* D'un jeune auteur prĂšs de vous interprĂšte , Puisse ma voix le servir aujourd'hui ; PuissĂ©-je enfin n'ĂȘtre point indiscrĂšte , Et quand je viens vous implorer ici. Eh sa faveur obtenir votre appui En retraçant un temps oĂč de la France » Comme aujourd'hui, brillait le noble nom. Il a , messieurs , compte sur l'indulgence; Epargnez-liii quelque dure leçon. Fffl. J LE JOm DES NOCES , OU LA LETTRE INITIALE , COMĂDIE -TAUDJQYILLE ÂŁN VN ACTE; PAR MM. DUVERT et NICOLE. =L A ReprĂ©seĂ»tĂ©e pour la premiĂšre fois sur le Théùtre du Yanderille^ le 14 octobre i8a4* Prix 1 fr. 50 c. mnmtn/wtmwtmtH/tMwtttmnitMtnnnf^mt/vtm^ PARIS, iv GRAND MJlGASIlf DB PIECES DE THĂ©ATJIES ANCIENNES ET HODEENXS 9 CHEZ M*» HUET , LIBRAIRE , RUE DE ROHAN , n. ai. BARBA, Libraire , au Palais-Royal ; Et chez l DELAVIGNE , Libraire , rue BourgPAbbĂ© , passage de TAucre. 1824. i^^VW**^ VWW»!'»* VmxmWW^W»^'*' H„l>»WlWliWH»ruit d'uae voiture ; elle s'arrĂȘte Ă la porte... C'est un sapin , iens donc voir... Le cocher prend un sac de nuit... un para- âșluie. COMTOIS. Un chapeau Ă cornes ! C'est lui I ROSINE . Qui, lui ? COMTOIS. Mon ancien maĂźtre*. âą ce marchand retirĂ©... M. DorTĂIle; allons I n n'y a plus de doute , c'est lui qui Ă©pouse... Ha paa- yre maĂźtresse I ÂŁh bien ! voilĂ de ces goĂ»ts ^ de ces passioos qui TOUS dĂ©routent la tĂȘte la mieux organisĂ©e. ROSINE. Oh 1 la plaisante figure I II dispute arec le cocher. COMTOIS. le psfrie que c*esl pour le pour-boire... //rrce pur /a fenĂȘtre. Monsieur, Monsieur! c'est d*usage Ă Paris... Gai» la tas est de trente sols ; mais on en donne trente-deux. .. A ce trait-l^ seul je l'aurais reconnu. SCĂNE IL LES KĂSES DOKVILLE , portant nn sac de nuit et an parapitde. Air uaudev^ille de Michel et Christine» XHSEMBI^E. COMTOIS. ROSINE. Oui , c'est lui , Quoi ! Vest lui , Cest bien lui ; Quoi ! c'est loi ; Je reconnais la figure Quelle grotesque toumure ; Quel Ă©trange aventure ; Quelle Ă©trange aventure Madame a donc perdu l'esprit. Madame a donc perda resprit. DORVILLE. Me ToilĂ donc prĂšs de ma femme. ROSINE. Comtois y ce doit ĂȘtre une erreur ; Est-il possible que madame A ce iuagot donne son cĆur ? COMTOIS. Pourtant c'est lui dont me parle sa lettre , Oui , sur ce point }e ne puis m'abuser ÂŁst-ce Monsieur qui -vient pour Ă©pouser? DOKVILLE. Si vous voulez bien le permettre. DORVILLE. COMTOIS , ROSINE. Oui c'est lui [bis Oui c'est lui ^ Qui doit ĂȘtre Qui doit ĂȘtre Votre maĂźtre ; Notre maĂźtre ; Pour mari , Pour mari , Oui c'est lui. Quoi I c'est lui Que Madame prend aujourd'hui. Que Madame prend au jouriTiia- 7 DORVILLE . Mais 9 je ne me trompe pas... Je disais aussi t ToilĂ une Bgure que je connais ; c'est ce grand coquin de Comtois. ROSINE. Il te reconnaĂźt I s COMTOIS. Eh bien! ça prouve qu'il est physionomiste. Ă Dorviile Oui f monsieur f c'est bien moi... EnchantĂ© ae Theareux hasard.. âą DORVILLE. Tu es y Ă ce que je toĂźs » au service de madame de St- ValĂ©ry. COMTOIS. Depuis deux ans. DORVILLE. Alors 9 si tu te conduis bien, je te garde. COMTOIS. , Oh I Monsieur I c'est beaucoup d'honneur pour moi. DOR\ILIE. Et ma femme P oĂč est-elle P car^ comme je teTai dit ^ je viens f>our Ă©pouser ta maĂźtresse ; c'est une histoire , un roman ; e vais t'en faire la rĂ©capitulation gĂ©nĂ©rale. A la mort de son mari qui Ă©tait receveur dans notre dĂ©partement ^ elle prit le deuil... Ce sont de ces petites formalitĂ©s... Et puis, le noir lui va trĂšs-bien. Lorsque le dĂ©lai fut expirĂ© , je lui demandai sa main. Une tournure agrĂ©able, un Ăąge raisonnable, et dix mille livres de rente , ça ne se trouve pas partout. COMTOIS. Et elle consentit ? DORVILLE . Du tout ; refus net. COMTOIS. Mais alors, comment se fait-il ? DORVILLE. Elle quitte Troyes pour venir demeurer Ă Paris; je lui Ă©cris dix» vingt lettres charmantes ! Ah mon ami , on est bien Ă©lo- quent, lorsqu'on prend son cĆur pour chef de correspondance. Pas de rĂ©ponse ; je me dĂ©sespĂ©rais ; je voyais mon amour en Ă©tat de faillite ouverte, lorsque tout-Ă -coup âą c'Ă©tait avant-hier , je reçois une lettre de madame de St- ValĂ©ry... Elle me dit qu'elle n'a jamais cessĂ© de m'aimer, et qu'elle m'attend au- jourd'hui pour conclure notre mariage. 8 COMtOIS. SaTĂ©ritĂ©! DORVILLE. Au Il a donc fallu pour la gloire* L^heureux Ă©poux -Ae ta maĂźtresse Va jouir d^un bonheur total j Oui , sa lettre , de mon ivresse A complĂ©tĂ© le capital. De ses vertus f ai dressĂ© Pinyentaire , Bien ne saurait annuler mon ardeur ; Car pour jamais je sens que de mon cĆur Ses yeux seront commanditaires. ^c Il Ă©tait temps ^ il Ă©tait diablement temps! je dĂ©pĂ©rissais! Toe d'Ćil... Mon embonpoint est tombĂ© de prĂšs de Tin-». M I I âą ' âą âą' De votre argent , il faut dan^ to^sles .cas , Une moitiĂ© pour payer la j»^sticje ^ " âą âą L^autre moitiĂ© pour payer Ta vocal. I ' COMTOIS. âą , Oui , monsieur 9 et je le tiens pour ^i^ s'iji e/^t^rocat^ il est sur le chemin de la fortuiie. '^ .i , . DORVILLE. C'est trĂšs-possible; je 1§ lui sojjliaitp^e tout mon cĆur.... Mais 9 je jase-lĂ , et jene pense pas Ăą'piesenler mes hommages Ăą madame... Comtois ^ aniK^i^ce i^f^^^we^r Domile de Trojes. COMTOIS. et'hĂš' Vient qiie^ fort Ă " ihiris ; elle rie'pc». ^,. lyĂ©aocoli'p'/ear'iincßéllre qu'elle tĂ ^ii' fĂąfi^ rhĂŽ'nnvur tfe iiV'm- dreSbĂ©t-tei^atin , m'oi*dĂŽniie dĂšWoĂ»s'fecljevoĂźt-/si* vous' ar'rĂŻvek^ ĂąvĂ frt'el^l W'de toi» coniurre'Ă l'aĂź^pĂąrtĂ©meat jaĂčhe'ilii; pfemifei*VlĂŽ plue bel appnrlcm^nTtfe rhĂŽiel. '*\ " ! *' ,S . ry^^ '^^-jioKnLtE. '^âąâą'^^^- âą'->-" t L'appartement jaun9? oh! par exemple je lui sais grĂ© de son attention.... Ăh bienl/mt mi^ux^ ça me donnera le temps de rĂ©gulariser un peu m'a toilette.. .'Appartement jaune I c'est original, ce>.,j.. Ăą7V^'>Ăź}. R^lle.^.enfeai, ^W^I^W» me conduix'e a 1 apparieuient jaune;' Aift Dans cet asile {*'JvufnĂ©h Ă Montmorencj» '..1 ...\v ÂŁt,nM toilette ... .'il' i; -n 1 jL , r-^ âą 1 âą I Va se termin^er promp;e^lta .*. T Allons mu be{le âą . , , r ' i" ' - Aon»du'i^le/'-t'^-^ âąâąâą '... Conduis âą mon clier , TĂ©poux de ma maĂźtresse 9 A aoi logis c'est Ă toi de monter. âą ri-,., ;..âą;...,.., . , -COMTOIS., , .âąâ., .... . .. , ,.iSyU9P>f^b. je crois ^'uue .iclle X^icrĂšce^l. .*.âą ,» ..'. h'un tel Tarquiu n'a rien Ă redouter. Ăź '''? J . . i f I > ⊠.. ». I la U~ j Toa.. Va se tCTminer-i^fiwpIgWK al . ' I * Mdotom k mdn I . . Monloi» »PP'»ei-e-». " SĂĂTfE IIL ROSINE '^irtif^ 7. - Et ToilĂą son mari!.. Noa, je n'en leriensfas, \e ne pais pas lĂ© croire. .. Une femme Tcore, Ăźuliej riche... ÂŁUe qui pou- vait troQTer un i brillant parti... Je ne rois, pas en TĂ©ritĂ©^ Ă moins quVHen'aĂźl Ă©tĂ© cbBd3mnĂ©e par 110 jugrinen ta Ă©pouser cet homme-la... ÂŁh! maĂźsJ une Toitore s'arrĂȘte tncore Ăą la porte... Madame en descend.. âą Un Ăźeqj^ candicf l'alMrde; il liii offre hi main... A ta bonne heurC celĂ»-lĂ ^.. Je n* sais si e dois def ant cet Ă©tranger loi annoncer l'arriTĂ©e^... SCĂĂĆ IV. * - âą * ETGBKE, Had. de SAINT-YAtEaT^ ROSINE. ECGĂXE. Comment, madame, il esl possible qĆ yoqs ajex eo h bontĂ© de m'Ă©crire Ă Tro jes ; Totre lettre sera estĂ©e ao rdiat. Maa. de SAIĂfr-VALEtT. Ne m*aYĂei-TOos pas assurĂ©, le jour de vçtre derniĂšre tĂź- site k SaĂźnt^Germain, que tous paitirtes le foer âą nsĂȘme pour Trojes afin d'obtenic de Totic ende soft consentement Ă notre mariage ? SUGĂ?^E. Eo effet, en tous quittant^, ce Ăźoor-U, *allai arrĂȘter ma place Ă la malle-poste; buks un obstacle ioMifinoDlable est Il ireon -D>po8cr Ă >mon dĂ©part ; igui*et-f os qu'util tnonieQt de naoDter en voiture ri^neent j'ose -Ă©lever la voix. Ah 1 dUt^-znoĂąj peut^n de l'Ă©loquence PeiU-ioa jaiOAis faire un plua doux emploi» LĂ , dĂšs Tr,QDcht invoquant le gĂ©nie , D'un noble espoir Je mĂ©sens transportĂ© , hliĂ is^ plus heureux » je vois 1^ içalAWviiQ PĂąlir enjin devant la vĂ©ritĂ©^ L'infortunĂ© cesse d'ĂȘtre victime^ A mes accens il recouvre l'honneur.., 11 devient libr-e..^. et sujr le banc du ciime Je fais monter le calomniateur» Le jeune Ă©poux retrouvant son amante j Keste long-temps sur son sein appuyĂ©. Ses pleurs iHentĂąt mouillent ma main trmnblante* m Gardez votre or... abl je suis trop payĂ©. Ses deux enfans et leur m^re attendrie , Avec transport me pressent leurs bras Ea vĂ©ritĂ© , je crois que , de ma vie , le ne nue vm si fier d'ĂȘtre avocat. Ils sont beareux ! je rxHS que de ma vie Je ne me vis fti fier d'ĂȘtre avocat {Ăčh âą 1% ,,. yoilĂ ma jçïÚrc HarCcDaq^ Yoil4 le moiSf qai m-a reteoa i Paris; m'en Youlp^ encore ? Nad. de fiAiNT-VALERT. Voqs plaidez trop bien pour les .autres^ poar perdre TOtrc cause avec moi.... EUGENE. Mais ne croyez pas que^ pendant les deux jours que j'ai Ă©tĂ© retenu aux assises , j*aie nĂ©glige l'objet qui m'intĂ©resse le plus vivement; j*aĂź trouvĂ© le moment d'Ă©crire Ă mon oncle ma lettre a dĂ» lui parvenir hier ou anjourtl'hui pour lui annoncer un mariage qui fait tout mon bonheur... Quedira-t-il quand il saura que c'est vous que j'ai choisie, car tous tous rap- pelez.... ]Mac\ d'eSAlNT-VALEBY. Qu'il fut TOtre rĂTal, oui, ce bon monsieur DorTĂIle, me fit rinsigne honneur de rechercher ma main... Comment! maĂŻs il m'a ĂąccaMĂ© de ses lettres , depuis que je suis a Paris... C'est Ă mourir de rire... Son style Ă la fois sentimental et fi- nancier est tout-Ă -fait divertissant.. . Je TOUsl'aTais cachĂ© pour ne pas trop me faire Taloir...... EUGĂNE. Combien cette aimable prĂ©fĂ©rence me pĂ©nĂštre! Mad. de SAINT-VALERY. Du tout, mon cher EugĂšne, il ne faut pas m'en savoir grĂ©. J'aurais pu me faire un mĂ©rite de tous sacrifier un rival. }eune, aimable; maĂŻs Totre oncle, un homme qui ne vr- dans le mariage qu'une rĂšgle de compagnie et qui a pui.^ tous fees moyens de sĂ©duction dans le code de commerce; et puis, mon cher EugĂšne, il a cinquante ans, et, tout riche qiK est, c'est Ă mon aTĂźs un de ce s dĂ©fauts que le systĂšme des coDi* pensations ne saurait effacer. Air de l* AngĂ©lus Romagnesi» JJ*otat de Teuve a ses douceurs ; Vos goĂ»t», rien ne peut les contraindre; Poinl d^Ă©poux grondeur Jamais de jalousie Ă craindre dis. Votre oncle eĂ»t pu me plaire assez ; Mais prendre un mari d'un tel Ăąge , Ce serait, vous en convĂźendrtz , Pousser loin Tamour du veuvage. Enfin ma lettre sera doric restĂ©e Ă la poste... C'est an p^ malheur; puisque tous n'avez pas pu la reccTOĂr, je dois tc** 3 en dire I0 contenu. Elle tous annoiçait qu'obligpĂ©e de partir bientĂŽt pour laBretagne^ qĂč m'attend un vieux parent qui m'n Ă©levĂ©e, j*a?ai9 rĂ©solu que notre mariage aurait lieu au- jourd'hui* EUGĂNE. . Aujourd'hui! ĂŽ ma chĂšre Hortepsc tous comblez touĂ mes vĆuxi ROSINE {a part. Est-Ăźl possible? Mad. de SAl^^T-VALEllY. Je fais peut-ĂȘtre une folie. , . . EDGĂNE. Pouyez-Tous le. penser? mayieenliĂšre^jeTeuxIa consacrer Ă TOUS rendre heureuse. Mad. de SAINT-VALERY. Pas de .ermens, mon ami; mauvais moyen de conviction. Si on ne lescĂ»fpoint inventĂ©s 9 il n'y aurait jamais eu de parr jure. Mais nous perdons ici un temps prĂ©cieux, tandis que nous devons ĂȘtre Ă la mairie Ă deux heures. Je vais m'babilier; nos amis sei^ont'pfĂȘts. J'ai pensĂ© Ă tout, favais mĂȘme ordonnĂ©, prĂ©sumant que vous arriveriea ce matin dans le dĂ©sordre d'une toilette de voyage, qu'on vous doilnut rapparlemcnt du pre- mier; adieu , songez Ă ne pas vous faire attendre EUGĂNE. Air Ăź Partons y la lune nous Ă©claire» Pour moi quelle heureuse iouroĂ©e ! e vnis repeter en ce jour. Au pied de Tautel d'hymĂ©nĂ©e. Le doux serment de vous aimertonjours. j4 part* Courons acheter au plus vite , Et la corbeille y et les bijoux. j4 Mad. de S ValĂ©ry. Pour un instant, si je vous quitte , AhĂź c'est encox pour m'o couper de vous. ENSEMBLE. Pour nous quelle heureuse journĂ©e ! P»ji , nous allons rĂ©pĂ©ter en ce jour, Au pied de l*autcl d'hymĂ©nĂ©e^ Le doux serment de nous aimer toujours. '1 '. 0 ^ » M SCĂNE V. COMTOIS , ROSINE. {Comiots arrhe en fredonnant. ROSINE. Te ToĂźlĂ bieD gai. COMTOIS. Et j'ai raison de TStre... Apprends que je suis enUĂšremeot dans les bonnes grĂąces de monsieur Dorrille, et que , sĂ©ance tenante^ il m'a chargĂ© de l'achat des cadeaux de noces. De noces ? COMTOIS. Oui 9 de noces ; je voudrais bien sQTQio mademoisielley ce qu'il j a dsrisjble Ă une noce. R0J5JNE. Ob t rien , ri^n, surtout Ă oeUe 4e ton pjrĂ©teod^ tottlre. COMTOIS a$^se fiertĂ©. Qu^est^^oe & dire Aoeioe P MonsSeur D'or?ille est mon mattre, et je nĂ© souffrirai pas.. ROSINE. VoilĂ un beau mouTement et si je te disais que ton mon- sieur DorTille est une dupe, et son valet un sot- COMTOIS. Je n'en erolniis que la moitiĂ©. ROSINE. Si je te disais que ton futur maĂźtre^ cejui que ipadarae Ă©poux enfin , est prĂ©cisĂ©ment ce neveu que tu arrangeaissĂź bien toui- Ă -i'heure. COMTOIS. Pas possiblcĂ© ĂOSINE. Que ma maĂźtresse est id , que Toncle y est. je uc sais par quel et que je n'ai pas osĂ© annoncer son arrĂTĂȘca madame pour ne pas lui avouer labĂ©vuede monsieur Comtois» COMTOIS. Comment ce serait ce di^ne monsieur EugĂšne ?... Ah! je^. commence Ă it conyuiocre; roUĂ ta coosidĂ©raiioa li chauffe de place. âą ^ COMTOIS. . , . Quoi, CĂ©'tteĂ»tréßtre!. .RTaĂźs cmte lettre quS'l' eue.... ROSINE. C'Ă©st-^iH de qiie je ne imfĂąr icntiyr^Ăčdv^. ' ' cĂŽMrrbĂźS. . 11 aum touTa se jouer de mot,^ C'e^t boii^ tV es sfire q^e 1 n*esr j^sis itĂ» ^irĂź Ăšpdu^e. ^ i " , ' " . '. uosiNt '"* .'' '-' 1^arraitemeni;^Ă»re. cOMtĂKf. ' En ee ea*, j^»' lu? retĂź're maĂ»rb'ijEfctlĂŽb. 'Ahf j'Ă© sĂčĂźsr arf gwiffd âșquhĂŻ..i âŹ'edl!qti*ĂźirĂ dĂźt ĂĂŽsĂŻne, c'est soo j^rĂ©trtfer rndt.>. est restĂš-Wr..^ f oh^tti ? 'grAnd cfotiuĂźn , alori$ ; CĂŽitf foßùT, otf t injoriiĂš > nĂ© l^btrMĂźe pats; âą - ' ^ ^ âą ROSINfir. ' . ' ' ^ ' AfiR'Ăź JeregafHak IffaĂ»elĂźnctĂŻe, ' Otd ta eolĂ«te se tĂ©v^ĂźlTc ; Comtois Tiiy pUt de tort mĂ©tier , /EJts'il se pfeut ans 1» corbeUlU ^ âą FaiSidanfiec raniedu paniçr,, , 'âą V . C0MTOI& I!ife,iD^imgeoB6jiiis 'sa dĂ©pens» , ' Prouvons li^iqull ne faut iftmttk'w'. ^ * - .- i Vouloir rabaissct rimportaiice Et Tamour-propre des valets» * eicsembde. Oui, tacolĂšECy-euc* " ' ' On entend un coup ds sonnette'. Rosine entrĂ© dans L'upparte'^ ment de madame deSaint-f^ aUry. J, .. ' SCĂIVE ' Vi ' DORVILLE senl, une lettre Ă la ntain^ âŹonçnĂźt-'on' rien ^ ^ bKi»rVerĂźe- dĂ©s feitimes^? on BĂŽift de nqans'!..* ail»ndM arte par^WIe Ă©chĂ©ance po\iii» ĂŻ'Ă©p'cin^t'e' Ă U8 de dix lettrĂ©s! Il faut qu'elle ait conservĂ© un mĂ©mbrral en exact de- ocran amour 5 pbut que le sentiment ait Ă©tĂ© mime cela- tout Ă coup portĂ© Ă nouveau if est ^rai' qufe es lettres Ă©taient pressantes^' et le Ă tjle, c'est IliommĂ© , ditun^ philosophe de rantĂźquttĂ© ; je ' crois' que c^Ă©tait Ba- me. N'importe > le nonĂ n*y fort rien; En atten- âą TofiTre que vou^ B portait ma susdite, trop heureux s^i Votre cĆur daigne m'ea » accustr rĂ©ception par reYoĂŻir du courrier. » YoiiĂ ^.comme on Ă©crit ; ce n'est paslestyle'derios godelureaux ^'aujourd'hui... Des gaillards qui veulent se mOier U^Ă©crire des lettres d'amour, et qui seraient peut-ĂȘtre bien embarrassĂ©s $i onjeur disait tic rĂ©diger une lettre de voitui^.fjaussjj^ comme elle y a Ă©tĂ© seu- Mblel Ejle ^ attendu , ,,ç'ĂȘ$t vj-ai ; mais sa rĂ©ponse i'est pi* Ă©quivoque, la voili. Dorville^ vous eoocuiĂźssez de- », puis jçng-temps pour yuu^» Je croii hkvi qu'il y a long-temps..*. ObligĂ©e d'atjcribiepiĂ»t .vĂčiter, en t Bretagne , un parent qui m' Ă©levpe ,'j'ui rĂ©solu de ne partir » que mariĂ©e. Tou^ sera prĂȘt ,pour le 28. j. Ă»'est aujourd'hui. Faites donc en* .sorte d'arriver çc jour-lĂ ,.j .Je sens mon p cĆur battre d'avance ^ ri4Ă©e .seple de prĂ©senter Ă ma U" » mille celui auquel le bonheur de ma vie » Allonf. allons , je sCiis aimĂ© , j'arine duhs' lu fn$m proportion , tout 4 balance par appoint; mais quĂąnd'j'y pense, quel changemeci dans ma destinĂ©e! moi'^qui ai- >pasĂ© cinquante pour cent i mon existence ei^re une barrique dVau-de- vie et un sur^J de cochenille. * ' ' . ! ^IR Aux braves husscrds dlk'J.^'^. {}fauf aises t^tes* Dans les troia six » oui , f ai passĂ© ma vie y ' Fendanl vinj^t ans j au»To'irni a'eau-J[e -vie Ii'A^lĂ©riqu*eĂ©tle*CiiiitĂźl\enV^ *' ^ Qui par Vesprit parvict Ă b'cDxicllir Z>if âą .". ' ÂŁt cgtle foriurie-IĂ ^ grĂące- A mpa^9tH24ge.>Ae. passera pti les ipaĂźn;j de mon nevfm.,,il'cn./iuis fĂąchĂ© pour \oU' âąM. lĂźugĂšne, si vous compiies^suv mp spcĂźCessiori ; c'est un ac cleĂ lcontrĂ©-passer... Mais ma,^utijiren'anive pas, eisĂź^ con;- me l'a dit Comtois, nous terminons l-opĂ©raiion Ă deux heurf il m,Ă© semble que se ^pr^^t b/cnla moins^ue i^ oe pu^Ăąle?^ a^sisteic,.. DQRVl^LE, Il s'agĂźt de YOtre bonbeur..., Aye^rTOi^i pu peoser qie je lisserais Totre amour en apuSrancQ.^. Md, deST-rVAI^ERY. Vous d^gnei deiib oye pas blĂąmer.. âą DORVILLE. Hais comment donci j'approuye trĂ©a-fortTotre rĂ©solution .. . 5 i8 Wd. de ST-VALERY. Je craignais » je tous ravouerai , qu'aprĂšs yous ayoir a souTent tĂ©moigaĂ© mon Ă©loigoement pour un secood mariage, TOUS oeeoDseryassiez quelque resseotimeot. DORVILLE. Allons donc, belle dame, tout est oubliĂ©... Je me doutais bien que tĂŽt on tard nous finirions par un apurement de compte. L*amour est un terrible crĂ©aucier ; il faut toujours fi- nir par rĂ©gler ayec lui , et je m'estime heureux d'ĂȘtre ici son syndic ; et puis» royez-yous, ce mariage m*arrange d'autant mieuX que, par ce moyen-lĂ , je n'ai plus besoin de donner un sou Ă mon neveu. Mad. de ST-VALERY. " Croyez, monsieur, que l'intĂ©rĂȘt n'a point dictĂ© mon choix. Quant Ă votre fortune , j'imagine qu'il n'y prĂ©tend rien ; piais, si je pensais que notre mariage. pĂ»t lui aliĂ©ner TOtre amitiĂ© , je n'hĂ©siterais pas DORVILLE Ă party Est-elle gĂ©nĂ©reuse ! prendre ainsi la dĂ©fense d'un homme qu'elle n'a jamais vu. {Haut Ăcoutez donc, ma chĂšre Hortense, vous sentez bien que je ne vous dis pas cela sans ayoir mes raisons; si mon neveu est un mauvais sujet Mad. de ST-VALERY. Brisons-lĂ , M* DorviUe, je n'aime Ă entendre dire du mal de personne. DORVILLE Ă pan. ' C'est singulier l'intĂ©rĂȘt qu'elle lui porte, Ă madame deSt- Falery. Permettez donc. . je n'ai pas voulu tous fĂącher..* Mais, vous sentez biçn.!. devenant votre mari... il est bM que vous sachiez... sur son compte... Mad. de ST-VALERY. Je TOUS l'ai dit, monsieur,' quelles que soient tos disposi- tions Ă son Ă©gard , elles no changeront rien Ă l'attachemest que je porte et porterai toujours Ă mon mari.. DORVILLE. Vous ĂȘtes charmante... Vous saTcz bien que je n*aijamal eu le courage de tous rien refuser ; parlez, que f»at-il ÂŁĂąi pour vous ĂȘtre agrĂ©able P Mad. de ST-VALERY. Lui rendre votre amitiĂ©. I DORVILLE . Et lai assurer ma Buccession P Mad. de ST-VALERY. Ac^ ^ntraire, j'exige formellement qu'il y reoonce. DORVILLE. Eh bien t sur quel point discutons-nous donc ? Nous sommes parfaitement d'accord ; je l'aimerai valeur en moi-mĂȘme ; je ne lui refuse que ma bienyeilĂźance en 'espĂšces. . . Allons , je vois que nous nous entendons parfaitement permettez qiue jeMĂ©- pose en consignation un baiser sur cette jolie main , et que je Yousayise de mes dispositions; D'abord je meÂŁxe Ă Paris. Mad. de ST-VAIiERY. Ab I TOUS ayez le. dessein de vous fixer dans la capitale ? DORVILLE. Ouf, auprĂšs de vous, auprĂšs delĂ petite famille Ă venir... car je ne pensç pas que vqms ayez le dessein de quitter Paris, Mad. Ăše ST-VALERY. * âą âą âą Mais mon intention est d'aller passerquelque temps en Bre- tagne, pour annoncer moi-mĂȘme mon mariage Ăą ma famille , et lui prĂ©senter mon mari. DORVILLE. Bien vu , trĂšs-bien vu ; et quand partons^nou» B Mad. de Sf- VALERY. . . '.\ Ăą paru n est sans gĂȘne... Haut. Aton /mari'* dĂ©cidera. DORVILLE. DĂšs demain, si vous voulez ;' tenez, c'est aujourd'hui le aS , partons fin courant; d'ailleurs, vous savez bien, 'belle dame, que ce n'est pas moi qui m'opposerai. ... UaĂą. dfi ST-y ALEĂŻCi Ă part . JeVi>Ă©nsĂ©'bĂźen. âą' "âą -' ^'- âą - '' f^-^it-ni u; âą *"' ^' - âą âą ' ' âą DORVILLE.""" '-' '-' -^'' '^'^^^ i»'fĂź âą' Et que de tout temps, en f^lr de tendresse etdecomplai- s^noei, j^y4UA0Ă7OUivert,xhez moi, illin^jt,^. ^ , j Mad de ST-VALERY. = - ' > Ăź u Ăź- Vous ĂȘtes toujours .le m toe,]!lli; Dorville; j'admire vrai- "^Whajj^qu^efacjli^TOUspiacez uar.^o^ x^ff^^d^de C*e8t mon fort. k Ai» ; // sait tout , oui iĂŽUP, k/Ăči tout. ĂŻc ^dnt tout , hiiĂŻ tout -, oui tout , Tout en termes de comnierce ; A m^en servir je m^ezerce , Tisit le cotniherbie Ă«it -et ttMtt jgb^. dans Tsmant infidĂšle Je yoĂB .Un banqueroutier frauduleux IjaĂčsl'Ă© pdĂčĂŻ MiĂpĂ© par dĂą bille, Je 'vois iih caissier tosdhĂ©urĂ©Ăčk» Montre un luxe effrontĂ©^ Je me dis rc^est ttn cfomrte Quiti'estlpasaTl^Ă©. Je peins ^tout , etc. LUgoerant nie Foreneil enivre , ÂŁt qui prend des airs de savant , liToffre timage d^un gi-a^d Evrb Dont les folios sont en bhiac ; Tel auteur qui veut ĂȘtre Darns'tontastoociĂ« , âąBstHiĂą un boinfeiiĂš de^etere? Non ; c^est un douanier. Je peins tout 9 etc. PouĂ©' pvoovor n flamme mourtusey Un agent de change Ă Long'^hamps, PromĂšne^t-il une danseuse , ' ... 3Qu^inricht de diafotitks? Revenant Ă mbn terme , Je dis avec douleicB*, C'est un bilan niiadame^ ^^t^ttr *vtle MM ^^ serait le bĂ©nĂ©fice net. Mtid. de ST-VALERtr. Permettez 'qtfe je tbu^ faĂźdĂąe. C^ei^ 'iMi9f%ta^ilcflik%'qMlB cĂ©rĂ©monie aura lieu. Nous comptons sur TOtre exacUtuéÚ. * âą . Air PattdeptttĂš . de ST-VALERY. Srevtfa8'^ttc,Afe. SCĂNE vm. DORVIttĂ tW?/ " '" Elle est toujours charmante, et je ypĂź^g^ spo ^WlSf»]?^"' 3i s'est maintenu au mĂȘme taux; ma foi je craignais la naisse, sexe est si sujet Ă fluctuĂ«tions. Btifin me voilĂ en liquidation o elle, et j'espĂšre IneotdttiĂ©aliBĂ©r de itddeideiinoĂ ^ ir.... Mais Comtois ne revient Ăąs^ fet la corbeille, et tous accessoires.... Pourvu qu'il ne expirer le djlai ; , une fote ĂčiĂ nt , il;y'Ăą prescription '^o'flr Ă©feĂ tihdfe^lĂ ; . ⊠⹠⹠SCĂĂl^E DOETILLE , -isioĂźB'UĂAiiÂŁĂikĂ© m HOUTBAViis. us'i^ĂŽisMiacĂąifrĂŽES* . , . Notre z^ ' - »i- âąÂ»âą '⊠rToiMppeUe, JHotLB venons en cet instant . . . ,. Jtj»j4orferlĂ >W,Ă©^ik^ae 1- - \ Et la facture et les prĂ©sens. .E. MLonsieur , ce n^est pas l'usage chez nous. AiB Vent brĂ»lant d^ Arabie» . Dans nos riches boutiques , Tout se rĂšgle Ă Pinstant y Et nos moindres pratiques Payent toujours comptant. ĂŻ>ORVĂLLEĂ ^K. Chez elles tout le prouve ^ On me TaTait bien dit , \ Rien de ce qu^on y trouye ' ' Ne se donne Ă crldit. Puisqu'il faut en passer par lĂ ^ VoilĂ 10,000 f. en excellons lets de banque, etToilĂ l'appoint en numĂ©raire. ..-Comptez, L belle, comptez. LA MARCHANDE. C'est parfaitement juste, monsieur. ' DORVILLE A >flrt. AiA de Turenne, . puis qu'aujourd'hui je me marie , De ces caaeaux je dois payer le prix ; IKeu ! dĂ©penser ainsi quelle foĂe ! Un capital qu*on placerait Ă six ; . âą r . âą j Que bien des gens placeraient mĂȘme Ă dix ; . , Ce sacrifice , u faut pourtant le faire , Cest un tribut qii'on doit au sentiment ; ' Montrant son portefeuille» Je paye et je sens lĂ yraĂźment Que ma femme me deyient chĂšre âą Quand vous aares besoia da iQ09f^es^ açAt^ ^dres»! sur la fiictpre ; j*e5pĂšre que voua ie Toublierez pas. Won , meadtaioiteUtay non , loya» aa sjftiea^ "^otT/B zĂšle * Wons appettĂ© , Nous avons n ot instoat Qffiect II r^pQax fidĂšle. ÂŁt la facture et le^'^prĂ©sens, Des factures , etc* Des factures comme cela , laissent Ăąes traces dans la Q moira» et dans la caisse.... Rosine 5 Sosinel SCĂNE X. Tiens 9 ma belle enfant ^ porte tout-' c^ pQpr un iost^ dans mon appartement. rqsĂŻot. dorville. Ce n'est qu'un moOTemKWft 4a tr^Df it. L'ezpĂ©ditioD ^ l'adresse de ma femme . De YOtre... Ă part. Il paraĂźt qu'il croit toujours se d rier... Obi monsieur^ lĂ©s jotis bijoux f Prends bien garde de iien çhifionaer ; tieoa ^ tĂź^ns, porti plutĂŽt cela i nous deux , ear des objets de oe prix-lĂ . me coĂ»te diablemçnt plief ^ ra... R09INB. Air X Amis vpki l^-namtĂ ummi^e Vous auriez tort iitfiyaneic»lanoi]it^ Tout est fort beau 9 Mtpevbfi eo lisM* a5 DORVILLE . Oui , mais je suis effrayĂ© , je l'avoue , Da bordereau de ma fĂ©licite;. Mais faut-il donc regretter mes finances? Heureux qui peut dans le nĆad conjugal , ÂŁn repassant l'Ă©tat de ses dĂ©penses , Trouver du moins le bonheur pour total. Ils sortent» SCĂNE XI. EUGĂNE. Enfin I mes achats sonttermiaĂ©s... Eh bien ! n'en encore ici... >n m'ayait promis d'envoyer de Ces marchands sont 'une nĂ©gligeocet Ahl ToiiĂ la femme de chambre... elle a eut-ĂȘtre reçu... SCĂNE XII. EUGĂNE, ROSINE. EUGĂNE . A-t-on apportĂ© une corbeille » un Ă©crio? ^ ROSINE. Oui , monsieur ; est-ce que ce serait tous qui auriez envoyĂ© I EUGĂNE. Parbleu ! qui donc ? ROSINE tf/?art, .Et l'oncle , qui croĂźt... Ah ! mon Dieu, le pauvre homme ? ' ' EUGĂNE. OĂč a-t-on dĂ©posĂ© les cadeaux ? ,; ROSINE, Ils sont lĂ dans pet appartement. Ce monsieur qui vient tus dira ce qu'il en a fait. Sauve qui peut. {ElU iorten cqu- nt. tef SCĂNE XIIL DORVILLE, EUGĂNE. » âą EUGĂNE. Uon oncle ! 1t% JOVi\lLLEĂ part. Allons passer un habit plus dĂ©cent » et voyons fasqu^od mon nereu poussera l'entĂȘtement. {Au domestique, Dites Ă TOtit maĂźtresse que j'y vais dans un instant; et toi 5 songe que jetĂ© dĂ©fends.... SuĂźs-je ton oncle, ou ne le suis-je pas? ĂugĂšoe, EugĂšne 9 nous nous fĂącherons.... Je le prĂ©viens que nous nous fĂącherons. us dĂźsp^oser de le receTOĂr. SCĂNE XIX. ' LES MĂȘuES, LE TAMBOUR-MAITRE. âą LE TAMBOUR-MAITRE C'est pour avoir l'honneur de saluer monsieur le futur 5 et >ouhaĂźter za mon lieutenant une santĂ© indĂ©finie et une pros- pĂ©ritĂ© idemditof accompagnĂ©e de plusieurs autres... Tiens^ mais ce n*est pas mon lieutenant. Qa^est-ce , . - Il est bien son marĂź. âą ' * S3 I>0RVILLE {prĂ©sentant la cbHĂ©aĂźe Ă Mad, de Saint-Falety. PermoUez-m^l , a belle 4^^^. âąÂ» ' De TOUS oiTnr. âą Pieu ! Moo neveu. CHĆnK. âą ' ' Tout est 'fini 9 etc.' B0RVILLB. ' ^f>v G*e8t 9nnQ/v\pHfiĂźsf, Oui, U fĂźireur s'empare de mon Ăąme, PrĂšs de ma femme Qae vieiit-41 faire ici 7 DOBiriLu J Butant , . 11 me semble que je t'avais sigĂ»ffiĂš.... EUGĂNE, , MoD onde. mUe pardons y belle dame ; a'ust^ue je suis d'iiĂ eolĂrfi.. Mad. dĂ© St-YALERT. En effet, tous paraissez agitĂ©. DORV IliLE k EugĂšne . Tu me le paieras. . . A Mme. de Saint r' Vqle^y. Un^ Jbule d'importuns, les dani^ de Ifi haUe, I9 j^arde nationale, enfin toutes les tribulalions qui affligent un pauvre fiancĂ©... Mais i'ai entiĂšrement 3oidĂ© avec eux, et me VoitĂ totalĂšmĂŽnt'en me- sure... Nous pouYons partir quand ?ous voudres. Mad. de ST. VALERY. * ' .'. - * Partir? ÂŁt pourquoi faire? Non , mon cher monsieur Dor* ville, j'entena3 que personne ne nous quitte. C'qst icf que le repas et le bal sont prĂ©parĂ©s, et si vous nous avez matiquĂ© de parole lĂ -bas, j'espĂšre '^au moins qu'ioi vous ferez preuve de complaisance. . ' j .* DOR VILLE Surpris. Je vous ai manquĂ© ie paroL^ lĂ ^bas? Alais d*oi]i Yenez- vous donc? Mad. de ST-VALERY. ' De lamairie.. DOaVII^LE. Laissez-moi donc tranquille. . Mad. de ST-VALERY. D'uĂč vient donc votre Ă©tçnnementP \ 33 LE TAMBOUR MAITRE. Lieutenant, sensible Ă Totre politesse... C'est pour boire Ă la santĂ© de la yĂŽtre » et de celle de rotre aimable Ă©pouse. {Le tambour fait un mouvement de sa canne Ă la fenĂȘtre , Us tam- bours battent aux champs et les clarinettes jouent le mĂȘme air. DORVILLE. Quelle harmonie 1 Dieu I la jolie musique.! . COMTOIS. Et l'accompagnementV monsieur. DĂźrin» di?in, mon ami; on dirait du RossĂźni.... Mais Yoili les conTlyes qui yont se rĂ©unir... C'est le moment de prĂ©- senter les cadeaux, ayant le dĂ©part pour la mairie. Comtois Ta yite les chercher. âąâą lĂ , dans mon appartement? COMTOIS. Comment, monsieur, la corbeille est arrĂźyĂ©e? DORVILLE. Oui, mon cher, elle est superbe la corbeille, elle est su- perbe.... Un rose magnifique. COMTOIS {Ă part. Comment rose; mais je Tai commandĂ©e blanche. DORVILLE. Va donc; les yoilĂ qui approchent. COMTOIS. Ma foi, je n'y conçois rien; celui-lĂ n'est pas de mon fait. DORVILLE. Je jouis d'ayance de la surprise de ma femme* SCĂNE XX. EUGĂNE, Mad. de SAINT- VALERY , DORVILLE, gens de la noce, COMTOIS, ensuite , apportant la corbeille. CHĆuR. AxR de la walse de V Avare en goguettes* . Tout est fini {bis'. Enfin rhymen a couronnĂ© leur flamme^ . ^ Eue est sa femine > . - Il est bien son mari. / 5 DORVĂLLE {prĂ©sentanf la doHeiilt Ă Mad. de Saint- F'alety, PermoUez-mbI , n» bdle 4^afi , , . ^ De vous offrir. - !>»» âą Moo neveu. cBĆim. Tout est 'fini ^ etc.' BORVILLB. âą ^^^ C'est enoQrlĂŻĂ»Wy»> Oui, U fureur s'empare de moni Ăąme, prĂšs de ma jtemme Que vieat41 faire icil DOB VILLE CĂ JSugpm 11 me semble que je t'ayais rfgrrffiĂ©... . EUGĂNE, MoD oncle* I> Mttte pardons , belle dfttne ; e'Ă©ftt que }e suis d'tne oĂ©lĂšrfi*. . Mad. d St-VALERY. En effet, TOUS paraissez agile. DORVĂLLE A MkigĂšne. Tu me le paieras... {Ă Mkd. de ionle d'importuns, les dani^de iRhftlle, 1^ jjarde nationale, enfin toutes les tribulations qui affligent un jçauyre fiancĂ©... Mais }*ai entiĂšrement ;SoldĂ© arec eux, et me Voißà totalement en me- sure... Nous. pouTons partir quand ?ous Youdrez. Mad. de ST- VALĂRY. - ' âą'âą - Partir? Et pourquoi faire? Non , moq cher monMeur Por- Yille, j'entende que personne ne nous quifte. C'Qst icf que le repas et le bal sont prĂ©parĂ©s, et si tous nous avez inanquĂ© de parole lĂ -bas, j'espĂšre ;au moin? qu'ici vous ferez preuve de complaisance. . J * DORVĂLLE Surpris. Je vous ai m^ftqttĂ© de parolç lĂ ^bas? Mais d'Ă»iĂŻ venez- vous donc? Blad. de ST-VALERY. De lamairie^. . . DORVII^LE. Laissez-moi donc tr^oq^Ue. . Mad. deST-VALEHY. D'oĂč vient donc vocre Ă©tpnnementP 34 DORVILLE, Ce n'eat pas possible; je vous dis que tous tous trompez Mad. de ST-VALERY. Je TOUS jure i moasieur.. . DORVILLE. Qu*e8t-ceque vous ĂȘt69 allĂ© faire lĂ sans moi? Mad. de ST-VALERY. Me marier. DORVILLE ^rs de lui. Gomment; tous marier? Et avec qai donc? EUGĂNE. A?ec mot; mon oncle. DORVILLE. Oh I qaelie atrocitĂ© ! Gomment; madame; c'est raoo Qe?eQ le suis anĂ©anti... Aifisi donC; madame vous me trompiez! Mad. de ST-VALERY. Moi; monsieur? DGRVILl^. Cette lettre que tous in'ares Ă©crite? MĂ d. deST-VALERY. Je ne tous ai point Ă©crit. EIJGĂNE. âą âą âą > . . C'est moi; mon oncle.... qui tous ai annoncĂ©.... . . DORVILLE. », , , ' Il ef t fort celui-lĂ !.. Quand j*ai les preuves en maia . VoyeĂŻ; madame; dĂ©nierez-TOUS votre signature? Mad. de ST-VALERY. Celte lettre n'est pas Ă votre adresse. DORVILLE. VoyeĂŻ vous-mĂȘme, Monsieur E. Dorville Ă Troyes. EUGĂNE. Permettez; mon oncle; madame me croyait Ă Troyes > je me nomme EugĂšne. DORVILLE. *âą EugĂšne; Eustache; ahl malheureux Eustache ! EUGĂNE. âą Cette lettre vous a Ă©tĂ© remise par erreur. 35 I Md. de ST- VALERY. Ou plutĂŽt par suite de mon Ăštourderie ; c'est moi qui n'ai lis que la lettre initiale du prĂ©nom... Monsieur f combien je lis affligĂ©e de ce malentendu. DORVILLE. C'est UDe borreur, une abominationL. N009 madame> oonf, t neyoos pardonnerai jamais Une abrĂ©YĂźationde cett» nature^ .... Comment I moi qui aĂŻ payĂ© une corbeille magni&que^ et Ă©saltĂ©rĂš l^iDoitlĂ© de la garnison. EUGĂNE. Quoi , moa oncle y tous aTez^^.payĂ© ma corbeille DORVILLE. Non, de par tous les^ diables^ o-esibien aseez d'avoir payĂ© sllc-cĂź... que Comtois a achetĂ©e. COMTOIS Ă jDoivi/re. monsieur , vous tous trompez; cen* pportera la vĂŽtre ce soir... sans faute. DORVlfciE. '* Ilestp&ssibleĂź...M16ns, je puis dire que c'est moi qui suis ... Adieu, je repars pour TroyeS...i Garde ta femme, garde corbeille... Puisque tout est payĂ©..., Je ne rĂ©clam© rien... ais je n'oublierai pas le tour infĂąme.. ^1/ veut sortir, Eu^ ne et mad. de St- ValĂ©ry le retiennent» EUGENE. ... r'^ Mononcle, je vous uon, vous ne npusquitterez is sans nous rendre votre amilßé;» Mad. Ă e ST VALEKV 1 Qui poqvez-vous accuser.? Personne n'a voulu se jouer de >us... Le hasard seul vous a trompĂ©.; voudriez-vous nous » punir tous? , âą ^ DORVILLE. Allons , vous ĂȘtes une enchanteresse. Je veux bien oublier iĂźUtcela, i\ condition quetaut restera secret, s'il est possible, ĂŻ'Ăźe vois qu'il y a beaucoup de dames dans la confidence. * pari. Faisons contre fortune bon cĆur , car je devien- ßïisla fable de toute la Champagne, si on saVhĂźt. ... {Haut. igĂšne,je te pardonne,pUsqu'il le faut ; et si tu rends ta femme Ăźureuse , quoique j'aie beaucoup paye , je regarderai encore compte-lĂ comme soldant en ma faveur. EUGĂNE. A»^» je vous reconnais, mon oncle; accompagnez-nous en 36 Bretagne '.demain nous nĂŽu» mettonĂ en route; tu entends. Comtois. COMTOIS. Monsieur} tout sera prĂȘt. DORVILLE. YolOBtien; jii8tcn^tj*ai4sĂą teoouTf emeiig 4 efiĂź^ctuer dans le FkifttĂšrCfc. GOMTOI&, Ă Rotiruf. ÂŁt toi, ma diTine, tandis que M. tliĂ il>6 9t ĂȘou»feft amnes Teux-tu aussi conclure ? ^ rOSIMB. ^ Non, non; tu yas partir t^vec monsieur; attendons toa retoui*, car R ifie semble qu6 ki respoĂąsaUKtĂ© sei^aĂźt trop forte. COMTOW. Colnme to TOtidraĂš. TAUB8TIIXE. FI^ĂI'* J^ du v^9^et4illedu ĂhĂąt^ perdu. , ROMfie. Vous ^ĂŽ croĂčv^Arle tracĂąs'd^s Ă©Sftireft 'ĂŻl^mĂ©lĂšTgnĂ©s lakygU Jamais trop tĂŽt l^n ne peut arrĂTer» ,-âą'' COifTOdS. 9> C'est qu'avant vous il voulait arriver.» . Mad. de SAINT-VALERY {au public, ?uand on s'embarque , on s'expose au naufrage j uipeut fixer l'inconstance des flots? Par indulgence , ah! d'un frĂȘle Ă©quipage Voyez en nous les iremblans matelots {bis . Nos deux auteurs doivent craindre l'orage; Faibles rameurs pourront-ils le braver ? Ils sont tout prĂšs de toucher Ă la plage , . Vous seuls savez s'ils peuvent arriver. FIN. ĂMP, DE CĂ©RPENTlEK-MEIUCOURT, rue de Grenelle- St. HonorĂ©, n. b'gt » ' t âŠ1 Kl LES HABITS D'EMPRUNT. VAUDEVILLE EN UN ACTE, Pab mm. du vert et NICOLE, KEPRĂSBNTĂ POUR LA. PKEHIĂRE FOIS, 8t3R I,K TBĂATBB DU VAUDEVILLE , LE 4 NOVEMBRE iSa^- Prix 1 fr. 50 cent. PARIS, CHEZ QUOY, LIBRAIRE. ĂDITEUR DE PIĂCES DE THĂĂTRE, Bonleraril SaĂźnt-MarlĂźii , N*. i8 ; Et Chsz barba , LiBaAias , Palais - Royal. , 182». PERSONNAGES Acteurs. LEON , musicien M. Lafont. ERNEST , son ami M. Armand. DUROGHER , ancien marchand . M. Gossard. SAMiĂąON / tailleur M. Lepeintre jeunl TIMBRESEC , huissier M. Pitrot. M». DUFOUR , maitresse d'hĂŽtel garni '. M"*. Guillemin. FRANCIS , domestique de ThĂŽtel. M. JusriN. Plusieurs Recors. La ScĂšne se passe Ă Paris dans un H4iei garni. Tous les exemplaires non reyĂ©tus de la signature de l'Ediiear, seront rĂ©putĂ©s contrefaĂ s. ^^-'^ ^.r^ IMPRIMERIE DE HOCQUET Rue du Faubourg Montmartre , n. 4* LES HABITS D'EMPRUNT. VAUDEVILLE EN UN ACTE. Le Théùtre reprç'sçnie CmtĂ©neur d'une chambre dhĂ©tel garni. D^un cĂŽtĂ© un chet^aiet. Deux portes latĂ©rales, et une au fond. SCĂNE PRE]IIĂRE par ici. DUROCHER. Bien , madame , bien , je voa» suis âą . âą C-est que vous ĂȘtes d'une pĂ©Culance... Mâą DUFOUR.. Monsieur 9 c^esl que je tiens Ă ce que jamais 4es voyageurs qui me font Thonneur de descendre chez moi, n'aient rien Ă dĂ©sirer mon hĂŽtei est un des plus renommĂ©s du quar7 tier Saint- Jacques , et vous sentez qu'on a une rĂ©putation Ă soutenir. DUROCHER. Ce n'est pas moi qui porterai atteinte Ă la vĂŽtre, sous le rapport de l'agilitĂ© surtout. M> DUFOUR; . i Monsieur est-il pour iong-tea>ps Ă ^gr^s .'^ . DUROCHER. / * / Cela dĂ©pend. . .^e n'en sais trop rien. M"» DUFOUR. Je devine. ⹠» Monsieur vient Ă Paris pour solliciter. DUROCHER. Moi , madame , vous ne me connaissez guĂšre. Le mĂ©tier 4, de solliciteur est trop dur aujourd'hui'; la concurrence le tue. Je viens, au cpBiraire pour. âąâą Mais au fait, cela ne yoqs regarde pas. M* DUFOUR. Pardon 9 monsieur. DUROCHER. Il n\y a pas de mal . . âą Dites-moi tout uniment quel est le logement que tous me destinez. M» DUFOUR. Cette ckambre-lii ... le n - ^haut. Madame Dufour, il a suivi en cela mes intentions. M" DUFOUR. \ous avez eu tort. Tous ne favez pas le motif qui i3 n^amĂšoe ? je viens vous prier de me rendre un grand ser- rĂ©e. 1 LĂON. Parlez^ madame Dufour, je serai trop heureux. Mâąe DUVOUB. Je suis honteuse de vous importuner; mais vous savez* . . une femme seule. .. quand il est question de traiter une af- Caire judiciaire. . . j'ai un procĂšs avec un de mes voisins i pour nn mur , je tous conterai cela ; je vais dans ce mo- loent chez mon avouĂ© , et je viens vous prier de m^accom" pagnef. LEON , Ă pari. Elle est bien tombĂ©e, ^hauf, Madame Dufonr , je suis au dĂ©sespoir. M" BUFOUR. Comment ? LĂON . J'attends tout-Ă -Fheure... Ă pari. Je ne sais que lui dire. hmit, C^est une visife que je ne puis me dispenser de rece- voir, {Ă part. Maudit ErneSt , avoir tout vendu ! M"»* DUFOUR. Ah ! VOUS avez Tair embarrassĂ© ; je parie que ce que vous me dites lĂ n^est pas bien sincĂšre. ' LĂON. Vous me croiriez capable ... Mâąe DUFOUR. Avouez-le franchement , je parie que j'ai devinĂ© ; la toi- lette, n'est-ce pas ? ]LÂŁON , Ă part. Est-ce qu'elle saurait ?... Bjme DUFOUR. On ne veut pas faire toilette dĂšs le matin ^ c'est de mau- vais ton ; enfant que vous ĂȘtes, est-^ce que c'est une visite de cĂ©rĂ©monie ? Comme vous ĂȘtes lĂ , c'est tout ce qu'il faut... passez seulement un habit. LĂON , Ă part. Je crois bien, si j'en avais un... {haut. Encore une i4 fois, ma bonne dame Dafoar,j'en sais dĂ«solĂ© , mais fai promis Ă Ernest de l^attendre ici , et quand j'ai promis ^ Toyez~yoii5, c'est une chose sacrĂ©e ! Pour tout au monde je ne sortirais pas avant son retour. I{ contez! il y a moyen de tout arranger; je ne partirai pas avant une demi-heure ; si votre ami est rentrĂ©, je comp- terai^sur vous. LĂON. Soit ; croyez que je suis affligĂ©. . . et que c'esi vraiment une raison majeure âą . âą W^ DUFOUft. Air De la nouvelle tĂ©lĂ©graphique. Dans peu d'instans. Je vous attends. Oui, jusque la, j'espĂšre, PuissĂ©-je, pour guiaer mes pas , Obtenir votre bras. LEON. Je n'attends pour prouver ici» Mon dĂ©sir de vous plaire. Que le retour de nu>naiai , A part, âą Et surtout son habit. If me DUFOUB. Dans peu d'instans Je yous attends ; 1 Oui, jusque U/ j'espĂšre, a* ' I PuissĂ©-je, pour guider mes pas, S y Obtenir vo4re bras. ç> \ LEON. f^ I Dans un instant. Puisqu'on m'attend , Votre heureux locataire S'empressera, n'en doutez pas. D'accompagner vos pas. {^Madame Dufourt sori- SCĂNE „⹠LĂON, seul. YoĂźlĂ de ces Ă©vĂ©nement qui semblent faits pour moi- .- oh ! il est capable de ne renlrer que ce soir , et Dieu sait ce que pensera madame Dufour de ce refus; elle 3e doutera...* i5 ea vĂ©ritĂ© , j*en perds la tĂȘte ; maĂŻs qael mauvais gĂ©nie Ta poussĂ© Ă faire une pareille foiie ?. . . tout, absoioment tour. . n'en pas garder un seul. Encore, quand il rentrerait, j'y songe, je ne pourrais jamais mettre son habit.*, les manches me viendraient lĂ . . . non , ma position est san^s exemple. ^jĂ©percepont Durocher.' Mais quel est-ce monsieur? SCENE VI. LĂON, DUROCHER. DUROCilER. Ma foi , mon voisin , dussiez vous me trouver indiscret , je viens vous^ importuner un instant. . . arrivĂ© ce matin h Paris , je descends datis cet hĂŽtel » j^apprends que la cham- bre contĂźguie Ă la mienne ^ est habitĂ©e par un jeune homme aimahle. LĂON. Monsieur ... nUROCHÂŁR. Du tout , ne me remerciez pas ; ce n'est pas pour vous faire un compliment ; je ne sais pas si vous le mĂ©ritez. LĂON , Ă pari. VoilĂ un singulier original. BUROCHER Et c'est prĂ©cisĂ©ment pour m'en assurer, que je viens vous demander Ă faire votre connaissance ; je suis ici pour queU que temps ^'et je serai enchantĂ© que vous soyez de mes amis. LĂON. Monsieur , cette liaison ne peut que me faire beaucoup d'honneur , et si madame Dufour m'eĂ»t annoncĂ© un pareil voisinage , Je vous eusse Ă©pargnĂ© le sojn de me prĂ©venir. DUROCHER , Ă part. Pas mal cela. LĂON. Et puisque votre sĂ©jour paraĂźt devoir se prolonger quel- que temps , je serais flattĂ© que mes services pussent vous ĂȘtre agrĂ©ables. Vous vcaes visiter les curiositĂ©s de notre capitale f .;, DUROCHER. Du tout, ce que je viens chercher ici , n'est malheureuse^ i6 ment pas rare ; c'est an ntanyais sujet dont jMgnore la de- meore encore. LĂON. Je ponrraĂź mieux qu'on autre , peut ĂȘtre , vous aider Ă le dĂ«courrir; j'ai beaucoup de connaissances.... {Ă parL de ce genre-lĂ surtout. Tant mieux ! nous nous concerterons lĂ -dessus , et sĂźtcmu m'obligez 9 je ne suis point ingrat, peut-ĂȘtre Ă mon tour... je ne tous dis que cela. Ă pari, Il me plait, ce jeune bomme. ' Air de Julie, Monsieur, d'aprĂšs ma conjecture , Est un peintre, a ce que je voi. LĂON. Non , cet attirail de peinture Est k Fami qui demeure avec moi. A la musique je me livre. DUROCHER. Musicien ! peintre ! ah , mes ebers amis. Vous avez lĂ deux Ă«tats fort jolis , i h' Surtout lorsqu'on a de quoi vivre. ' * LiON. J^avouCy monsieur, qu'ils pourraient ĂȘtre plus lucratifs. Le goĂ»t de notre Ă©poque est sĂ©vĂšre ; quand on n'est pas on GĂ©rard ou un Boyeldieu, on vĂ©gĂšte ; le public est naturelle- ment ingrat ^ il ne tient compte de rien il ne se doute pai de la peine qu'on a pour lui prĂ©senter , mĂȘme un onvrage mĂ©diocre. . . et puis dans sa partie, mon ami ne peut pas m'Ă©tre utile ; notre genre est si diffĂ©rent . . . DUROCHER. Voyons, que vous manque-t -il pour rĂ©ussir ? avez-vous do talent F LĂON. Monsieur, je suis Ă©lĂšve du conservatoire, et je suis encore bien jeune. DUROCHER. Vous avez du talent , je le vois , car vous ĂȘtes modeste ; si vous n^cn aviez pas , vous feriea^ plus de bruit qu'un autre, c'est la rĂšgle , surtout en musique. Est-ce un protecteur qu'il vous faut ? t7 LÂŁON Sans doute. Si j^en avais on. . âą DUROCHER. Ecoatez , mon amĂź^ je sais brusqoe et j^aime Ă traiter les affaires rondement , vous avez l'air d'un bon sujet. . . vous avez besoin d^un appui, je. serai le vĂŽtre; cela vous con- vient-il ? LĂON. ÂŁn vĂ©rité» monsieur , je ne sais Ă quoi je dois..* BfUROCHER. Pas de rernercimens . . . que diable ! attendez donc que je yous aie rendu service \ voyons , que puis-je faire pour vous? parlez ; car je ne puis pas deviner ... LĂON, Ăh bien ! puisque vous me montrez tant de bontĂ© , je vous avoue qu'il me serait bien agrĂ©able de voir reprĂ©senter un ouvrage, dont j'ai composĂ© les paroles et la musique; depuis S ans il m'a Ă©tĂ© impossible de le faire jouer. BUAOGHER. Eh bien! je me charge de votre affaire; j'ai des protections. LĂON. Quoi y monsieur, vous seriez assez bon. ... DUROCHER . Comptez sur moL Justement, j'ai affaire, pour mon com- pte, auprĂšs du ministre. Vous m'y accompagnerez allons, ne perdez pas une minute, habiliez-vous , car je pars Ă l'ins- tant. LĂON ^ Ă part. En voici bien d'une autre, ^haui Quoi, monsieur., de suite ? DUROCEIER. Ă 1 instant mĂȘme . . je vous Tai dit , çjest ma maniĂšre. Les Habits d'emprunt 3 i8 LĂON, Ă pari. Est-on plus malheoreux .. oh ! si je le tenais I haut } sĂź yoas poariez diffĂ©rer un pea ? DUBOCHER. Ponrqaoi diffĂ©rer? mais qu'ayez-voas donc ?. . tous ĂȘtes dans une grande agitation. LĂON. En effet , monsieur, je ne suis pa^ Ă mon aise.. Il me serait impossiIle de sortir maintenant. DUROCHER. Asseyez-Tous donc !*. . mais pourquoi diable aussi restez- vous comme cela en chemise ? par le tems qu^il fait , cela suffit pour causer une maladie, passez-moi donc vtte on habit. . Voyons, oĂč mettez-vous les vĂŽtres ? je vais voos en apporter un. LĂON, tmfement. Mon , monsieur , non , c^est inutile ... je me sens mieux maintenant. DUROCHfiR. Etes-vous sujet Ă ces maUaises-lĂ ? LĂON. Non , monsieur , cVst depuis ce matin. âą . c^est la premiĂšre fois que je me trouve dans une pareille position, nUROCHER. Allons 9 allons , tĂąchez de vous remettre ; tenez , voilĂ iid visite qui vous arrive ; cela m^a Tair d^un tailleur. * LĂON. Il arrive bien celui-lĂ pour me demander de Targent. BUROCHER. Je TOUS laisse , habiUez vous. Dans dix minutes , noof partirons. LĂON. Comptez sur moi. {Ă pari Si je ponvab dĂ©termioei Samson. . . »9 SCENE YII. f LĂON, SAMSON. LĂON. . Eh ! c^est le cher monsieur Samson, SAMSON. loii-mĂȘmei monsiear LĂ©on, enchantĂ© de vous rencontrer! vOQS savez le motif qui m'amĂšne. // ttre un papier de sa poche. LĂON. Non, je ne devine pas. {Ă part Je ne le devine qoĂš trop. ' SAMSON. Comment , an musicien ; vous ne devinez pas ce qoe je vous apporte. LĂON. Qnd rapport ?.. SAMSOK. C'est bien lĂ le cas de dire que les gens d'esprit. . . A ir de VEcu de six francs.. Le dĂ©tail d'une fourniture Change de nom suivant l'Ă©tat ; Pour un marchand c'est ma facture. Mon mĂ©moire pour l'avocat y . Et pour le commis un Ă©tat. Partout mou esprit se dĂ©note ; Ici bas chacun a le sien ; Mais vous ĂȘtes musicien , ~ÂŁt pour vous ce n'est qu'une note. LĂON. TrĂšs-joli , trĂšs-joli , monsiear Samson ! Ă part. Que e iable t'emporte avec tes jeux de mots ! SAMSON. Ce n'est pas mauvais, n'est-ce pas ? eh bien ! j'en fais com- me cela toute la journĂ©e. . on ne . le dirait pas en me voyant ; Cela vous Ă©tonne ? pourtant cela m'a fait une^ certaine rĂ©pa tation dans ma partie ... 20 Pardon, monsieur Samson , je ne tous GonnaissaĂźs pas ce fonds d^Ă©mdition. samson C'est mon fort, nionsĂźear L^on. Mais je m'Ă©carte de l'objet de ma visile; il s'agit de celte petite piĂšce de prose, dont je sevais flattĂ© de toucher le montant. LĂON. Mon cher monsieur Samson , vous arrirez djms on bien mauvais moment, SAVSON. Ah ! c'est jouer de malheur ; depuis que je travaĂźlte pour TOUS, je n'ai pas encore pu en trouver un bon. nuaoCHEE 9,d^i^ ia coulisse. Voisin âą ĂȘtes- TOUS bientĂŽt prĂȘt ? LĂOlĂŻ, Encore un instant je vous prßç. SCENE irui. Les MĂȘHiEs, FRANĂOIS. FRiLNĂOiS. Monsieur LĂ©on, madame va partir. Il ent^ chez Durocher. . LEOn. Je suis Ă elle dans l'instant. Ă pari, M» Dufour qui m'attend d'un c6tĂ©> mon voisin de l'autre; j'en perdrai U tĂȘte , et ce misĂ©rable qui ne rentre pM SCENE IX. LĂON, SAMSON. t , SAM50N. DĂ©pĂȘchoi^Srnous de terminer^ puisque voits a^ez tant de monde qui vous attend. i 21 LĂON , aperceçnnt le }aqw!t que porte Samson, ^ Ah ! quelle idĂ«e^ si c'Ă©tait un hdbit. Ă Samson. Qu'est- e que vous portez doiic \k , monsieur Samsoo ? SAMSON. Ce sont4es gilets que je porte Ă un commis qui vient de perdre sa place ; il me les avait donnĂ©s Ă rĂ©trĂ©cir. LĂON , Ă part. Des gilets ! tout conspire contre moi. Allons ! tentons iin moyen dĂ©sespĂ©rĂ©. Haut. Tenez , monsieur Samson , voilĂ un habit bien fait. SAMSON. Vous trouvez. LĂON/ Quand vous voulez , vous travaillez comme un ange ; la couleur me piaii bien aussi. SAMSON. Vous avez le pareil , vous savez bien , votre avant-der-^ nier ; il est de la mĂȘme piĂšce. LĂON. . C'est singulier. oelui-ci me parait mieux ; oh! roĂ»s aVez beau dire, je le prĂ©fĂšre an mien. . . je suis sur qu'il mVait bien mieux ; c^est qu'en edei nous sommes Ă -peu-prĂšs de la mĂȘme corpulence. ^ SAM60N. Bah ! laissez donc , vous voulez rire. LĂON. Non , d'honneur ; oh ! cVst qu'il est faii dans la perfec- tion ; il ravir, je vous dis ? SAMSON. Je vous dis ^ mo! , que je sais plus gros que vous. LĂON. Mais moi je suis plus grand. Monsieur Samson , vous ĂȘtes un farceur, un vrai farceur. SAMSON. Est-il entĂȘtĂ© donc f mais c'est que je ieuz vous convain- cre.. . essayez-le. t " LEON, Ă paru O fortune! {^U oasse rhabii.] NĂ©cessitĂ©, gĂ©nie des mal- heureux ! tu as fait faire bren d'autres folies pardonne-moi celle-lĂ . Je suis Ă vous dans l'instant, // s^ Ă©chappe , Samson reste inierdĂ . 22 SCENE X. SAMSON , sad. Comment ! commenl ! comment ! il s*en ra arec moo habit. Moosiem^ LĂ©on! monsieur LĂ©on! mais c^est noe indignitĂ© ; prenez donc garde Ă i mon carnet d^Ă©chanlillons TOUS allez le perdre en courant comme cela* . . voilĂ on drMe de tour par exemple. SCĂNE XI. SAMSON, FRANĂOIS , 50iiiiiK de chez M. Dmncher, a»ec iM hahii sous bras» FRANĂOIS. Tiens , sois-je Ă©toordi , moi ? e yiens pour brosser cet habita et l^oublĂźe ma vergette. {lipase rkaĂ Ăč sur le dos tun fauteuil , et sort sans Ă©tree^>âŹrpĂ de Samson. SCĂNE XII. SAMSON , seuL pressĂ© apercei*ani poisqn^il a le mien , je puis bien prendre celui-ci. . . par exemple, ce n^est pas moi qui ai fait cet babit~lĂą, il est on pen trop dans le style de la friperie. Coi, maismes mesures et mes Ă©cbantillons qoi sont dans mespocbes; comment Tais-je faire ? c^est abominable , on tonr comme i^a. âą . me forcer 4 nsnrper an habit. En vĂ©ritĂ© , je ne le mets qu^en trembUnt, si on aulait me surprendre... Air de TĂŻtrenne, Quoi je prends sans dĂ©licatesse. Un habit qui n'est pas k moi ; Mais il a le mien , le temps presse , ^'Ă©cessitĂ©, di-on , D*a pas de loi. Mais an fait , d'oĂč vient mon effiroi ? De loyautĂ© fant-*il que je me pique ; Non ce n'est pas , sur mon honneur, * premiĂšre fois qu'un tailleur Porte le drap d'une pratique. _ Heureusement je connais l'escalier dĂ©robĂ©. ~ // sort' 25 DU ROCHER y sortant de chez ba en chemise. U ne me rapporte pas mon habit. . . ce gaillard-lĂ ! eh / garçon ! et mon habit. . . dĂ©pĂ©chez*vous donc, je sais pressĂ© d'ane pĂ©tition. LĂON. Lis donc cela. ERNEST. Voyons. ; . // iĂ . M, le Comte. . . Diable ! M. le Comte l c'est Ă un grand personnage. // contĂ ute. Toi un neoeu gui est un mauoaĂč suj^. . . U paratt qoe c'est an oncle qui Ă©crit. . âą . Tu conçois ? LĂON. Oai, style d'onde. ERIIEST , continuant Ă lire, V Je suis persuadĂ© que le sen^ice mĂ»Ăčaire seul pourra le car- » riger. Ce n'est qu'en l'Ă©loignant que je parviendrai Ă rĂ©gler sa 3i » coiduUe. » Le joli moyen 1 je parierais que cet oncle-lĂ est on imbĂ©cille. Ce n^est pas le mien qui ferait cela. LĂON. C'est ce qae ta ne sais pas. Continue donc. EENEST, lisant » TĂ se donc vous prier de iHmloir hĂŻefi luifeĂąĂčre rĂ©server une » place sur le bĂątiment qui est prĂšs de faire voile pour le SĂ©nĂ©- gai. » lĂJk bien ! il est bien genDil Tonde . . âą LĂON. Il parait que le nerea est un mauvais sojetl ERNEST NĂ©cessairement. Pour qu'on en vienne lĂ . . . Voyons donc la signature, tt Pierre Durocher* » mon oncle! ab, quelle horreur ! LĂON. Comment , ton oncle P ERNEST. Lui-mĂ©me Parbleu , je connais bien sa signature. Mais comment cette lettre se Irouve-^t-elle entre les mains de Samson?. . . mon oncle qui est Ă Lyon. LĂON. Le diable m'emporte i tout ce qui nous arrive aujourd^bui tient du prodige ERNEST. Prodige tant que tu voudras . âą âą Cette signature est bien la sienne ; et s'il a envoyĂ© une semblable lettre je suis un homme perdu Mais qu'a-t-ii Ă me reprocher? LĂON. Ecottte-donc. . . Certainement je n'approuve pas celte ri- gueur-lĂ ; mais il sait peut-ĂȘtre que tu as fait des dettes ; que tu as dĂ©sertĂ© la rue des Lombards. Tout cela ne Tautorise pas âą . âą M'envoyer Ă trois mille lieues d'ici* LĂON. Je conviens que c'est loin ; mais du moins itu es dispensĂ© de payer les frais de route. 3a EBNEST. C'est cela ; 3 m'affranchira avant dĂ©partir. Le joli afan- tage! lion. Mais, dis-moi P comment SĂąm$on a-t-Ăźl pu avoir cette lettre ? KaNEST. N'importe , ce n'est pas lĂ st que ce papier-lĂ f ' tÂŁĂŽN. Le mĂ©moire de Samson. . âą Est-ce que ce serait. . . Le tour serait unique . . . DuaocHEa. Qu'aurai-je donc faĂźtdte cette ĂŻtiire? {I! lĂ v un portefeiĂ lie de sa poche ^tten Cxfuopant H dĂ©roule un grandcarnei dĂ©choir tuions de draps. Qo^est- ce que cela veut dire ? IZ tare pviki^ tammemt de ses autres poches des mesures de papier,y LĂON. Allons, plus de doute. DUROCHEH. Grand Dieu ! je suis volĂ© , pillĂ©. . . . M»e DUFOUR. Comment, monsieur, chez moif 37 BUROCHER» Oui y chez voas ; mais roos m^en rĂ©pondez. âą . Mon por- tefeaille contenait quatre mille francs. Quatre mille francs ! SCENE xxyii. Les MÂŁmes, SAMSON. SAMSON. OaL, messieurs^ qoatre mĂźiie francs* . âą> et je tous ap-* porte Tappoint. Le compte est bien clair trois mille francs remis Ă M* Ernest^ trois cent trente francs soixante-quinze ceniiihes que voilĂ , et six cent soixante-neuf francs vingt- cinq centimes, montant Ă p mon mĂ©moire, que je vous remets avec le pour-acquit.' DUROCHER. C'est donc vous, malheureux, qui jfites le voleur? SĂIISON, aoec dignitĂ©. Monsieur , je suis tailleur ,*et la preuve de ma pro- bitĂ© , c'est que je rapporte Ă ces messieurs ce que j^ai trouvĂ© dans cet habit. DUROCHER. Dans cet habit? Mais, en effet, ce maftenreux a mon habit SAMSON. Votre habit? ERlĂŻEsT. Mon onde , 2q>paisez*vous ; c'est moi qui suis la cause de *oal ce qui vous arrive. nUROCHER. Toi! ÂŁRN!CST. Vous saurez tout ; mais , mon cher oncle , daignez ne pas w'accabler de votre colĂšre. J'ai des torts , j'en conviens ; je 38 V sois prit Ă loal faire pour vous proorer ma conrcrsĂźoa, tOQl , exceptĂ© Ă reioarner piler des drogues chez M. Dih rand. DUROCHEa. Eh bien, n'en parlons plos. Je pars demain poor Ljoo, ta me suivras ; lĂ , do moios , je te sonreillerai moi-mĂȘme. EENEST. Vous me voyez tout prĂȘt DUROCHER, Ă Samson, Ah! c^esl fort heureux. . . âą Mais ne me roidrez-rous pas moD habit f SAKSON. TrĂšs-volontiers S^il vous en^ allait d^antres^ voas trouverez mon adresse dans vos poehes , il y en a partoot. DUROCHER. Tenez, monsieur Samson , voiUi le vĂŽtre. ... Ă LĂ©on. Et vous 9 mon ami , faites-en aire , mais ne portez jamaĂź* ceux des autres ; c'est trop commun. rJUDEriLLE. Air Du yaud. de la Nina de la me Vivierme. C'est le lait des petits Ă©crits. Pour des costumes on bataille ; Et bien des gens ont des habitS' Qui ne sont pas faits Ă leur taille. A rire on pourrait s'apprĂȘter. Si , honteux d'avoir pu les prendre , Ceux qui sont fiers de les porter, A d'autres qu'on pourrait citer, Se voyaient forces de les rendre. BBNEST. Empruntant aussi des succĂšs ; Futerpe , dans son ^Ă»t bisarre, INous chante du mauvais Français , Sur la musique de Ptsarc. Chez Favart, Rtguard , BeauiĂčarcliais , 39 Vous trouves de l'esprit a prendre ; Bien que. ce soit k peu de frais, Arrangeurs n'empruntez jamais Ce que vous ne pourriez pas rendre. SAMSON. GrĂące aux soins de la fiicultĂ«^ PrĂšs de terminer sa carriĂšre ; Certain usurier patente , Disait a son heure derniĂšre De tant de choses qu'ici-bas , A droite^ k gauche, j'ai pu prendre. Surpris trop tĂŽt par le trĂ©pas , Pourquoi mon Ăąme est-elle , hĂ«las ! La premiĂšre qu'on me voit rendre ? LĂON. J'eus jadis un de mes cousins , Qui, n'en prĂ©voyant pas les suites , Au mĂ©nage de ses voisins , Fit quelques emprunts illicites. Mais des emprunts qu'il avait faits , Plus tard sa femme un peu trop tendre. Sut payer j usqu'aux intĂ©rĂȘts. . . Amoureux , n'empruntez jamais , Ce que votre femme peut rendre. M"** DĂŻTPOVRf au public. Quelqu'un de vous peut-ĂȘtre un jour , En dĂ©butant dans la carriĂšre , Gomme nos auteurs , a son tour, Fera quelque piĂšce lĂ©gĂšre ; Tremblant et de crainte et d'espoir , Leur place vous irez prendre >' A la vĂŽtre ib iront s'asseoir. Ah ! Messieurs , prĂȘtez-leur ce soir. Ce qu'alors ils pourront vous rendre. FIN. mm PROLOGUE, PAR M. FĂiJx^DUyERT , BES^ĂSĂlllllĂ sua I. THĂATaE DD VAUDEVILLE , LÂŁ 4 MOVEVBBS 182^ PkIX 50 CENTIMES. PARIS, CHEZ QDQY, LIBnJVIRE. ĂDITEUR DE PIĂCES DE THĂĂTRE, Boderard Saipt-Martin, N', i8 ; Et Chbz barba , Libkaiui , Paiiai* - AotĂ k. 482». NMMaiMMMMMMM SMMMMSSMSSMeSQaV» ^ âČyertissejuent. »» Le 4 novembre , jour de la Saint - ChĂąhles , Je Vaudeville donna une reprĂ©sentation extraordinaire'; quatre piĂšces nouvelles furent jouĂ©es dans la mĂȘme soirĂ©e. ChargĂ© par le Directeur de composer une scĂšne dont le but Ă©tait de prĂ©venir le Public qu'on avait interdit rentrĂ©e du parterre aux ciaqueurs gagĂ©s, je n'ai pas dĂ» refuser une tĂąche, difficile sans doute, mais agrĂ©able d'ailleurs , puis- qu'il s'agissait d'implorer l'indulgence du public en faveur des ouvrages de mes collaborateurs et du mien ; je Fai remplie, sinon avec succĂšs, du moins avec plaisir. La prĂ©cipitation avec laquelle ces vers ont Ă©tĂ© Ă©crits , puis- qu'ils sont l'ouvrage d'une soirĂ©e , peut seule justifier leur faiblesse, et il n'a fallu rien moins que la bienveillance qu'ont bien voulu me tĂ©moigner le parterre et les journaux Ă ce titre, pour me dĂ©terminer Ă les livrer Ă l'impression, et Ă les placer en tĂȘte des Habits d'Emprunt , Tune des piĂšces qui faisaient partie du spectacle. 1 F. DUVERT. Tous les exemplaĂ 'es non revĂȘtus de la signature de l'EdtleVi seront rĂ©putĂ©s contrefaits. 8 \ * mPRIMERIE DE HOCQUETy rue du Faubourg Montmartre» a. 4* -. ''-' ..^ Jusqu'oĂč peut se porter le courroux d'un claqueur. Voyez ces durillons, preuves dĂ© mes services. Voyez-les , jugez-noioi. Si, par leurs cicatrfcéér. De valeureux guerriers comptent ĂŻears ntibles faits ^ Nous , par nos durillons, nous comptons lĂȘs succĂšs. D'un théùtre rival quand les nombreux athlĂštes Accourraient en fureur assiĂ©ger nos banquettes ; J'ai protĂ©gĂ© nos diroĂźts , sous uh bras enheimi , J'ai failli perdre un oeil Ă Nicolas RĂ©mi. Ingi;ats, spngez-y bien , plus d'un manvais ouvrage, Soui^nu par nos ihains , s'est sauvĂ© au naufrage 6 Le nombre en est immense et grĂące Ă nos exploits j On voit le Mort Vivant renaĂźtre quelques fois. CLAIRE. Bon dieu ! monsieur Claquant y quelle brusque colĂšre ; Mais Ă votre chaçrin, moi, que pourrais-je faire ĂŻ Puisqu'on Ta dĂ©cidĂ© , ma foi , rĂ©signez-vous» CLAQUAin. Me rĂ©signer , 6 dieu ! CLAIRE. ModĂ©rez ce courroux. CLAQUANT. La fureur, je le sens, malgrĂ© moi me transporte, Les appuis du théùtre , on les meta la porte; Moi , surtout , du parterre on m'interdit l'accĂšs On veut, sans mon secours, obtenir des succĂšs. Mais vous n'en aurez piis , je vous le dis d'avance , Des Romains outragĂ©s redoutez la vengeance ; Je saurai bien tromper votre insolent espoir ; ^J'applaudis tous les jours , je sifflerai ce soir. CLAIRE. Ah ! VOUS ne voudrez pas... tĂźLAQUANT. ^ Sachez mieux me connaĂźtre» Oui, oui, je sifflerai... je serai seul peut-ĂȘtre, N'importe , je prĂ©tends, ici e vous le dis , Siffler sans nen entendre , amsi que j'applaudis* > CLAIRE. Vous n'exercerez pas cette injuste vengeance, Tout le monde ce soir a besoin d'indulgence ; Voulez-vous dĂ©soler nos malheureux auteurs ? CLAQUANT. Pourquoi veulent-ils donc chasser les connaisseurs ? CLAIRE. Vous, connaisseurs ?mon cher, sans vous faire une injure^ Vous ĂȘtes les boxeurs de la littĂ©rature* 7 CLAQUANT. ^âą^ 3uoi ! d'un appui certain vous voulez vous priver , Ălessieurs , impunĂ©ment on ne peut nous braver ; \.u Vaudeville enfin je veux chercher querelle , [^uisqu'aussi bien, ici, tout le monde s'en mĂȘle. 3ui, je veux, n'Ă©coutant que l'indignation. Vie joindre aux sectateurs de l'opposition ; Is ont conduit Momus au palais de justice , Is conspirent dans Tombre Ă saper l'Ă©difice ; Sfloi , je conspire aussi , mais Ă coups de sifflets , ^on dans l'ombre comme eux, mais au feu desquinquets. CLAIRE. Vlais que vous a donc fait ce pauvre Vaudeville ? 3n veut le tourmenter... eh ! laissez-le tranquille, yioi je l'aime , et la cause est facile Ă trouver , Jous son toĂźt paternel on me vit Ă©lever. L'on m'y voit fort souvent , et s'il faut vous le dire ; Ilhaque fois que j'y viens , moi, j'y vois toujours rire. LĂ , le goĂ»t iroscrivant l'ignoble calembourg , ^e prend point ses hĂ©ros Ă la halle , au faubourg Toujours avec bon ton > chez nous la gaĂźtĂ© brille, !lt la mĂšre en ces lieux peut conduire sa fille , ians craindre qu'un bon mot ,^ alarmant sa pudeur, Se vieiine sur son front imprimer la rougeur, ^'a-t-il pas quelques droits Ă l'estime j[ublique , [l lance sans blesser les traits de la critique ; Vu talent qui commence offrant un libre accĂšs , Oe nos jeunes auteurs il reçoit les essais. Lorsqu il fallut du sort rĂ©parer l'injustice , [1 s'Ă©lança toujours le premier dans la lice ; D'Euterpe ou de Thalie , un vĂ©tĂ©ran chĂ©ri, famais, jamais en vain n'implora son appui ; Et dans plus d'un théùtre, au jour de la retraite , 3n applaudit souvent aux sons de sa musette Fous n'ont pas fait ainsi ; mais sans les imiter, VIomus Ă rOdĂ©on n'a pas araint de chanter. Et l'humble Vaudeville , honorĂ© de l'Ă©preuve, V portĂ© son denier dans la main de la veuve , He se mĂȘle jamais des tracas de coulisse ; V Et du mal qu*on nous fai^ lou\de nous accuser , Il veut bien applaudir Ă qui sait Tamusera §^uanĂą ce soir le bon goĂ»t et la raison sĂ©vĂšre y Ă©uls obtiennent le droit de siĂ©g^er au parterre , Ah! croyez-moi, piittez, monsieur, ce grand courroux ^ Reprenez aujourd^nui des sentimens plus doux. N^allez pas provoquer une injuste cabale, Il ne faut qu^un mĂ©chant pour pervertir la salle ; Et le moindre sifflet, lancĂ© mai-Ă -propos , Pourrait, dans tous les coins, rencontrer des Ă©chos. Nos auteurs , nos acteurs , ont bien assez Ă faire ; Ah! alarmez pas contrĂ© eux les rigueurs du parterre. Et songez que toujours im esprit indulgent , Encourage le zĂšle , Ă dĂ©faut ae talent CLAQUANT. Mais je crois, en effet ^ votre cau^e assez bonne. Non, je ne veux ce sonr dĂ©sobliger personne , Vous mWez converti je me rends , c^ei^ est fait , Et pour vous applaudir, je vais prendre un billet. FIN. LE BETOUR A LA FERME, comĂ©dit-vaudeville eh un acte , Par mm. Achille DARTOIS ^BRISSET; KÂŁPĂ$ERtÂŁl, POtri Ll PBEHIĂKB FOIS, Ă. rUII, SDK LB TliAnS BU TAVDBVILLB, LB 4 SOTEHUB l8a4> pitix 1 fr. So cent. PARIS, POLLET, LlBKAlIlE^ĂmTEtiK DE PIĂCES DE TH^ATIIE, HtE DC TEUPLE, H. 36, VIS-A-VIS CELLE CUAPOH. 1834. J PERSONNAGES. dCTEVM. Mad. DÂŁRMEUIL,jeuD⏠épouse d'un riche propriĂ©taire M"* Dvssbrt. Mad. EIGfiARD, fermiĂšre M** Guillebuk. EMILIE, sa fille H"* Pavukb Geofpbot- CHĂRLOT , jeune yillageois, amou- reux d'Emilie M. FĂ©dĂ©. ROSE , femme-de-chambre M"* Minbtte. GERMAIN j yalet de M. Dermeuil , tous le nom de M. de M FohtbnĂąt. La scĂšne se passe au village. S'adresser Ă M. BeĂąrcovb , chef d'orchestre du Théùtre dv YaudeyiHe , pour ayoir la partition. Vu au ministĂšre de TinlĂ«rieuri conforme'ment Ă la dĂ©cisioi de & Ex. en date de ce jour. Paris, le 21 aoĂ»t i8ti4* Par ordre de Son Excelleacey I Le chef adjoint au bureau des théùtres , COUPART. DAYIDy IXPRIXXVBy RVX DU FAUBOUXG-POI8SOXHI&XX, Jl* I. LE RETOUR A LA FERME ĂȘ COMIĂDIE-VAUDEVILLE ĂN UN ACTE. Le Théùtre reprĂ©sente une place de village. A droite est la maison de madame Richard, ai^ec une porte et une fenĂȘtre donnant sur la place Ă gauche, un ber- ceau et un banc. »⹠SCĂNE PREMIĂRE. 4u le\fer du rideau , Chariot est sous la fenĂȘtre d^ Emilie; il est surpris par les villageois qui se rendent au trauail. CHARLOT^ soupirant. Sa fenĂȘtre est encore fermĂ©e. vy VILLAGEOIS , frappant sur l'Ă©paule de Chariot. Qu'est-ce que tu fais donc lĂ ^ Chariot? au lieu de oupĂźrer sous la fenĂ©ire de mam'zelle Emilie^ autrefois eannette ; tu f rais ben mieux , devaut qu'nous allions au ravail y d'nous chaut cr c' te ronde qu'on a faite pour ;lle^.... tu sais bien! CHAKLOT. C'est dit!.... elKnous entendra, Ă part Si je pouvais ni faire autant d' mal qu'ell* in en a fait!.... aux nllageois vous rĂ©pĂ©lercz tous!... d'abord, il faut vous nĂȘler, y ĂȘtes- vous?.... TOUS. Oui^ oui . CHARLOT. Vous-ĂȘfes mĂȘlĂ©s ! v' lĂ le premier couplet. Air Gentille bachelette de la BergĂšre chĂątelaine. Babct trĂšs-ignorante A touf donnait d' l'amonr ; Pour devenir savante, y% qu'elle part un beau jour. Le Retour Ă la Ferme. * i Pendant trois ans d'absence , Que d' choses elle apprit !âą . . Mais en gagnant d' la science » Que d'jchoses ell' perdit. Gardez votre ignorance , Fillett's de ce pays ; N'allez pas Ă Paris, {bis ^, TOUS , en dantanU Gardez TOtre Gardons notre ^'âą"c. FĂźllet's de ce pays , ^**"** pas Ă Paris. 6Ăą. N'allons *^ / ' CHABLOT. Peut-ĂȘtre d' sa naissance ÂŁ11' ne se souvient pas ; Les. jeux de son enfance 9 Sont pour cil' sans appas. Avec nous , plus de danse , D'ses compagn's ell' rougit ; Et mĂ©pris' leur prĂ©sence , Parc' qu'elle a trop d'es'pritf TOUS 9 en dansant. Gardez votre Gardons notre '^ Fillett's de ce pays ; N'aUez NaUons ?*âą ^ ^""⹠çA chaque refrain de la ronde , les pĆfscm fi une figure diffĂ©rente ; et au dernier refrain , Usfom une chatne au ils prolongent jusquĂ T arrivĂ©e de /w* dame Richard ^ en se trouvant sur plusieurs rangs. SCĂNE m. Les MĂȘmes, Mad. RICHARD. Macl. RICHARD , avec colĂšre. Pourquoi tout ce tapage de si bon matin? qu est-ce p vous faites ici^ vous autres? UN VILLAGEOIS. Nous chantons,.... madame Jlichard. 5 Mad. RICHARD. Vous chantez;.... vous chaulez !... la belle occupation! noi , j' voua dis q' vous n' devez pas chanter et d' vam la porte y surtout lorsqu^ ma fille repose ! CHARLOT. Ah! elle repose ! Mad. RICHARD. Aia On dit que je suis sans malice. Ma fille il toujours beaucoup d' peina Avant que le sommeil lui vienne , Hier au soir , en so couchant , ÂŁlle a l^ tout un gros romau I CHĂALOT. Un roman. » . Mad. RICHĂBD. t Gela VOUS l'ait rire I Mais , jamais , je puis yous le dire Aucun d* vous , comme ell' n'eli lira. . . .. CHARIOT. Nous nous endormons bien sans çà l M' est avis pourtant, qu'il est ben temps de s' lever..... I est vrai que pour c' qu'ell' fait ! Mad. RICHARD. Pour c' qu'elle fait!.... elk travaille plus que vous dus;.... c'est qu'elle est savante , elle ! TOUS. Oh! oui^ eUe est savante l UN VILLAGEOIS. Cala rend ben meilleur' fill', n'est-ce pas?'.... Mad. RICHARD. Que voulez-voiis dire? F-s VILLAGEOIS, r^pr^nciut Vair de la ronde , sortent en dansant et en se tenant deux h deux par dessous le bras. Gardez votre . Gardons notre ^ Fillett's de ce pays , N'allez pas N'allons pa ^ ^^"'^ 6 SCĂNE II. f Mad. BICHARD, CHARLOT. Mad. RICHAID. Ils enragent de voir not' fille si bien Ă©levĂ©e ; ils ont Fair de s*en moquer; dans le fond, ils crĂšvent d' dĂ©pit elle est si gentille , eir a tant d'esprit! CHARLOT. Surtout quand ell' en fait avec le monsieur du clilt- teau , n est-ce pas ! Mad. RICHARD. Oh ! c'est superbC; alors !..... et si seulement je F com- prenais !... CHARLOT. Il me semble Ă moi, qu'on n' doit goĂ»ter que c'-quo; comprend. MAD. RICHARD. Ah! ah! est-il bĂȘle!.... comm' si le goĂ»t Vlmagi- nation.... le... comment donc Emilie appelie-t-elle ça?... le gĂ©nie... ne suffisait pas... mais^ tu n'entendrais rien Ă tout ça t' es trop ignorant!.... CHARLOT. Ignorant!... ignorant!... j'en sais toujours assez, madame Richard , pour connaĂźtre, pour sentir toutcqe votr' conduite a d' blĂąmable ; m'aviez-vous promis o»i non la main de mam'zelle Jeannette... ? Mad. RICHARD. Eis donc Emilie!... CHARLOT. C'est ça , elle a changĂ© de nom... comme elle a chanj;*; d'amoureux ! Mad. RICHARD. Tu n' Inl Dlais pus., est-ce ma fanie? il fallait aller ira* 7 railler Ă Paris... ton pĂšre avait des Ă©cus, et il pouvait blea Paire comme raoĂź. Oui , mais il n'a pas voulu... qtie dTĂŽis n'a-t-il pas dit, m parlant de mes frĂšres et de moi Air d'Aristippe. Pourquoi du soc hĂ©rĂ©ditaire Eloigner leurs bras languissĂ us ^ ' Ce fer a fait vivre mon pĂšre r 11 fera vivre ilies enfans. Pourquoi chercher une route inconnue ? N'ont-ils donc pas , sans prendr" des chemins nouveaux ⊠La tcrr' pour porter leur charrue , Le ciel pour bĂ©nir leurs travaux. Mad. RICUAUD. Ma fille n aura pas de reproches Ă m' faire , et soik Ă©ducation...^ CHARLOT. Oh 1... ell' n'a rien Ă dĂ©sirer de c'cĂŽlĂ© lĂ ! Mad. RICHARD. J' crois bienĂź Air Je suis colĂšre et boudeuse. Eir vous parle politique , Histoir' , morale et dessin ; EU' rabonne botanique , CHARLOT. Et nĂ©glige le jardin. Son miroir est , je parie , D' ses meubl's le plus occupĂ©.. .. Mad. RICHĂED. Elle chante la prairie , CHARLOT. Et rest' sur un canapĂ©.. liad. RICHARD. Elle consulte V baromĂštre , Des livre* ell' us' les fcuilhts y. Vour composer une Itttic , \ 8 CHĂBLOT. Elle laiss' jeĂ»ner ses poulets. Dans un seul jour Ă©ll* barbouille Plus d' papier, qu' nous dans un an ; Et vous plant' lĂ sa quenouille Pour suĂTrc le fil d'un roman ! Mad. RICHĂID. Sa dana' fait perdre la tĂŽte , Saute-t-ell' , c'eat un plaisir ; Dans la walse elle est parfaitt , Et lĂ©ger* comme uifzĂ©phir... Nuir ne piroaett' mieux » je gage... CfellLOT. D' bonn' foi , croyev-TOny ici , Qa' tout cela , dana un mĂ©nage , Tourne bien pour un mari f... Mad. KICHAKD. AssurĂ©ment... ça tournera comme ça doit tourner I... CHARLOT. » Oui> eh bien! via ce que j'pense; elle ne vent plus de Jeannette pour son nom y ell'nS'eut plus de moi pour son mari ; craignez qu'ell' n'enrage d'ĂȘlr' vctr' fille. Mad. RICHARD. Halte-lĂ !... j*Ă»i donnd de rĂ«dication Ă ma fille, pour former son esprit , et non pour gĂąter son caractĂšre... je m' nomme madame Richard , v\ j*ai des fonds; parceqiic je n' suis qu'une ignorante, c' n'est pas nn' raison pour qu' mon enfant n'soit. qu'une bĂȘte jTaĂź envoyĂ©e en pension Ă Paris v ^H' y a appris tout ce qu'il est possible d'apprendre; ell' en revient avec nn QUtre esprit; mais son cĆur est toujours le mĂȘme ! CHARLOT. J'm'en aperçois... Mad RICHARD. Et via qrelqii'un, qui s'y connaĂźt mieux qn'toĂź 7 et qui sait apprĂ©cier tous les talents d'ma fille. 9 CHARLPT. C'est c'bel Ă©lĂ©gant du chĂąteau ; mettant ses mains Ă sort gilet du cĂŽtĂ© de V Ă©paule qui met toujours ses mains comme ça, qjiiand il n'est pas boutonnĂ© {les por- tant ensuite au collet de. son habit,,, ou Lien comme ça , quand il est boutonnĂ©... ouĂŻ ^ le v'iĂ un, bouquet h la main... Morgue!... quel mal me fait c'te figure lĂ !.. N'im- porte^ je veux rester, afin de le haĂŻr davantage. SCĂNE IV. Les MĂȘmes, GERMAIN , sous le nom de monsieur de Saint - Germain . GERMAIN, {il a un bouquet a la main, J'espĂšre que je ne ressemble plus Ă un valet; allons, Germain, fais honneur a l'habit de maĂźtre^ et prouve que tu as Ă©tĂ© quelquefois au Théùtre français. Mad. RICHARD, Ă Germain , auec respect. Vot' servante, monsieur de Saint- Germain!... GERMAIN, lorgnant. C'est la mĂšre d'Emilie, je croĂźs,,, {ai^ec protection Bonjour, madame Richard ; bonjour , et votre charmante fille, ce cher objet qie j'adore, madame Richard!... Mad. RICHARD. Que vous adorez... GERMAIN. Oui, que j'adore, parole d'honneur!... {Ă part j'en disais autant de Rose... {haut Je suis fou de votre ravis- sante EmiUe^ elle absorbe ... c'est Ă la lettre ; elle absorbe toutes les facultĂ©s de mon Ăąme, madame Richard!... AIR ht feu de son oeil Ă©lectrique , Aussi rapide que l'Ă©clair , Me cause un transport sympathique. Mad. RfCBĂiD , Ă Chorloi, Qu' dis*-to de ça f lO âą , Ă madame Richard, y dĂ» qn' ça n'est pas claĂF-f avBMĂiir.. PrĂšs d'eĂąe , je perds mon audace^ Je mets, ravi de ses attraits , Mon cĆur Ă ses pieds. âą . . ClAaLOT. A sa place L' diabr m'emport* , si je T ramassais^ GE&MAIir. Pense-t-ellek moi, marlame Richard?... est-elle aussi im- patiente que moi de voir ThymĂ©oĂ©e?.... madame Richard^ le tour de ThymĂ©nce est-il dĂ©cidĂ©ment arrivĂ©? Si vous m'en croyez y nous hĂąterons ce moment .fortanĂ«^ monsieiir Dermeuil >, icad. nicHĂRD.. Votre ami Ăź GEKMAIir. Oniy mon ami, monsieur Dermeuil doit bientĂŽt arri- ver ici avec sa jeune Ă©pouse; et je voudrais, avant son arrivĂ©e, en finir avec vous. liad. KICHAAO. Est-ce que sa prĂ©sence? GEEMAIIC. Sa prĂ©sence ne ferait qu'accroĂźtre mon bonheur! Mad. RICHARD. Vous ĂȘtes si bien avec lui. GERMAIir. Je suis avec liiĂź^ d^me maniĂšre... que vous ne vous fi- gurez pas... d'abord, je raccompagne presque partout; h table, il n* .serait pas Ă son aise, s'il ne m'avait pas Ă se^ cĂŽtĂ©s ; qiiand il se rĂ©veille le matin , la premiĂšre personne qiiil demande,... c'est moi; j'arrange ses affaires;... \t porte tant de marques de sa confiance!... Ăm yaudeuille du Courtisan dans l'emBarras. Il n'est en cela je vov\fi jure , Jamais gĂ©nĂ©reux Ă demi ; Il ne garde pas de mesure , 11 liad. IICHABB. C'est comme çaqu* doit ĂȘtre un ami. - Les marqu's dĂ© confianc' d'un tel homm Ont de quoi voas rendre orgueilleux* GBIMAin. Oui , mais souvent il men assomme i Et j'en ai plus que je ne veux. Tout bien considĂ©rĂ©, je veux ĂȘtre votre gendre quand il arrivera;.... le monde est mĂ©chant, je crains les propos âŹ1 part ; et cette maudite RoĂź>e qui compte sur mon amour Aaut, et puis la mĂ©salliance.... un hoanme de condition ! Mad. RICHA^PĂąD. Dam' monsieur de Saint Germain, il n'est pas donnĂ© Ă ^out r monde d'avoir vos maniĂšres. GE&HĂIN. Elles sont du dernier genre, je les ai Ă©tudiĂ©es au pre- mier théùtre de la capitale... Il y a lĂ un maĂźtre, je veux dire petit maĂźtre ^ qui est de la plus grande force sur 1^ goĂ»t... je VOI7S rĂ©ponds de former votre fille. CHĂRLOT. Eir m' semble pourtant bien formĂ©e. GERMAljy. D'ailleurs Emilie a des talents , des qualitĂ©s essentielles; et la dot que vous lui donnerez.... CHARLOT , Ă part. Y'ia les qualitĂ©s essentielles. Mad. RICHARD. C'te ferme m'appartient;.... et son produit GERMAIN. Je hais les gens qui prennent leur intĂ©rĂȘt pour guide ; qu'a-t'elle ?.... qn'a-t'il ? c'est ainsi qu'on entame au- jourd'hui tous les mariages Ceue ferme a l'air considĂ©- rable.... les bĂątimens sont en bon Ă©tat. Mad. RICHARD. En trĂšs-bon Ă©tal ; j'ai tout fait r'niettre Ă neuf, il n^y a pas six mois ! 1% GERMAIN. Il yen a qui vont jusii[u*Ă * s'infcMTin^ des espĂ©rances, qui cliercheni Ă connaĂźtre s'il nexiate pas des oncles , des tantes. CHABLOTy Ă part. C'est ça , il lui faudrait encore des oncles ^ des tantes. CERMAIN. Vous n'avez ni frĂšres , ni sĆurs , madame Richard?.... Mad. BICHABD. Oli ! si fait , j'ai deux frĂšres et trois sĆurs. GERMAIN. Ăh diable !.. et des neveux et des niĂšces sans doute!... Mad. RICHARD. Non. GERMAIN. Non , peste ! sans doute que l'esprit d'ordre , qui distingue toute votre famille , a fait prospĂ©rer leurs affaires J...., Mad. RICHARD. J'croĂźs ben, il en a fallu d'I'ordre ;... pour amasser la grosse fortune qu'ils.... GERMAIN. La grosse fortune qu'ils !.... Mad. RICHARD. Qu'ils ont perdu bien malheureusement. GERMAIN. Ail ! ils ont perdu cette grosse fortune ; diable !. ..tant pis!.... de sorte que mainienant Mfid. RICHARD. Ali ! par bonheur que maintenant il leur reste.... GERMAIN. Il leur reste ?... Mad. RICHARD. Du courage, une charrue et des bras.... &ERMA1N. Dos bras !.... ah! les bras leur restent ; alors, je les es fĂ©licite; cela n'empĂȘche pas^ madame Richard^ que voir* lĂźlle nç soit charmante.... J *3 SCĂNE V. Les MĂȘmes , EMILIE, Mad. RICHARD. Viens donc, ma chĂšre enfant , vient donc j ofi parle de toi ! GERMAIN. Mademoiselle !.... cette fraĂźchenr me dispense de la demande d'usage ; Ă part comme c est adroit pour ne pas lui demander comment elle se porte ! EMILIE. Je suis horriblement enrhumĂ©e depuis hier soir ; Tair est si humide dans ce village. CHARLOT. On s'y porte bien ^ pourtant Ă part et auec un soupir et si Ton n'y Ă©tait pas amoureux !... EMILIE y d^un air dĂ©daigneux. C^esi Chariot, je croĂźs? CHARLOT, d'un ton brusque. . Moi-mĂȘme , mam'zclle Jeannette !.... GERMAIN , Ă Chariot. C'est bon !... c'est bon !..âą permettez, mademoiselle Emilie , que je vous offre ces fleurs. EMILIE ^ prenant le bouquet et V attachant Ă son corset. Air Mais elle Ă©tait simple au village Romagnesi. Qu'Ă mâŹ8 yeux ces fleurs ont de prix ! Leur fraĂźcheur , leur Ă©clat m'enchaote I. . . Ă Ccrmain qui paratt les regarder, Vos regards en sont Ă©blouis. ... GSRMAlIf. Vous vous trompez , femme charmante ! Pouf vous ce bouquet arrangĂ© , Dans mes mains pouvait me sĂ©duire ; Mais Ă prĂ©sent, de place il a changĂ©. Et. ce n'est plus lui que j'admire 1. . . EMILIE. On n'est pas plus gulant !..^. i4 GEHMAiiTy Ă part. J'ai de Fesprit comme un fournissear... j'en fais ane dĂ©pense ! CHABLOT. MĂȘme air. Votr' compliment est on' leçon Pour moi vraiment des plus nouvelles , Et prouv' combien l'admiration A d' pouvoir sur l'esprit des belles. Je vois maint'nant par quel' raisons Ces biaax messieurs^ mieux qu' nous sav'ut les sĂ©duire, C'est qu'au villag' nous- les aimons, Et qu'Ă la ville on les admire I. . . GERMAur, Ă part. Je crois que ce paysan veut faire une application Iiaut. Soyez bien persuadĂ©e , charmante Emilie , que mon amour Ă©gale mon admiration ? Mad. RICHARD. M'est avis^ quVest par trop visible pour en douter. EMILIE^ Ă sa mĂšre. M'est avis ,..,. vous savez bien que nous Ă©tions conve- nus que dorĂ©navant > vous diriez Je ci'ois. CHARLOT f k part. AlTva ea remontrer Ă sa mĂšre , k prĂ©senjt. Mnd. RICHARD. Ăllonsy allons ! j'ferai plus d'alienlĂźon un'autr'foi s ve- nez , monsieur de Saint-Germain, Ă ĂmiUeSons avons affaire... . Ă Germain Air Mon cĆur Ă l'espoir s'abandonne. Oui f bientĂŽt vous serex mon gendre , Venez voir ma propriĂ©tĂ©. cxHMAiif, nwntrani Emilie. On a beau vouloir s'en dĂ©fendre ; PrĂšs d'elle on se sent arrĂȘtĂ©. Mad. RICHABD. Je suis trĂšs-ricbe, je m'en vanle. . GKAMAIlf. Ob ! comme je suis amoureux 1 Mad. aiCHAiD. J'ai plus de vin^ nill' irancs de rente ! i5 GBSMAIir. Belle-mĂšr* , je boĂ» tout en fhva. 1 iMiLiB , Ăą part. Ma mĂšre vent l'aToir poor gendre ; Il dit qu'il se sent transportĂ© ! D'un hommage si doux , si tendre » Mon orgueil doit ĂȘtre flattĂ© ! i CBAMAlir. Elle ne veut que moi pour gendre , ^; Allons voir sa propriĂ©tĂ© ; On a beau vouloir s'en dĂ©fendre , PrĂšs d'elle on se sent arrĂȘtĂ©. CHAALOT. Eli' grille de le voir son gendre , Et moi je n' suis plus Ă©coutĂ© ; cusniBLi. ^ Je suis sĂ»r que c' qui l' rend si tendrf C'est l'amour d' la propriĂ©tĂ©. Mad. aicHABD. Elle grill' de tous voir mon gendre , Venez Toir ma propriĂ©tĂ© ; montrant sa fille. Plus tard , et vous devez m'entendre 1 PrĂšs d'eir vous serez arrĂȘtĂ©. SCĂNE VI. CHARLOT , EMILIE. EMiLiEy gaiment, C*est de mariage qu^ils vont parler .,.. Chariot est toujours lĂ ;... il me fait de la peine , ce pauvre garçon;... Chariot^ vous vous en allez? CHĂRLOT. Rien n'me retient ici , mam'zelle; et d'ailleurs^ v'iĂ 1 heure de ma leçon qui s\ivance.^ EMILIE. Quelle leçon? CHĂRLOT. Pardine^ esl-ce que, dans l'espoir dVons plaire viVe- i6 ment y non^** non, de dV^nir savant, fne feuillette pas les livres aussi ^ moil EMILIE. Vous lisez ^ Chariot?..,* CHARLOT. Et la grammaire y faut voir comme j'y mords!.... oui; mademoiselle. Air Lejeii qui BrĂ»la mon visage, A m'instruire enfin je commence , Ghaqu' jour je suis plas avancĂ© ; Je sais faire la diffĂ©rence ÂŁt du prĂ©sent et du passĂ©. Ne croyez pas que Je l'ignore , Je sais que tous m'aviez charmĂ© ; Je sais que je vous aime encore , Je sais que vous m'avez aimĂ© l EMILIE. Continuez, et vous apprendrez a vous exprimer en bon français ! eu AU LOT Ah ! pour c'quĂź est d*ça, grĂące a Dieu, il n'y a pas be- soin d'aller en pension ! Aie /* trouvĂ©e Ă©tonnant qu ma gaĂźte t^ous offense. Quand j' dis qu'il font que la haine sommeille , Et que d' s'accorder » il est temps ; Aux paysans , quand je conseille De n' se mĂȘler que d' cultiver leurs champs l * PrĂšs d' ces champs que la paix protĂšge , Quand j' dis qu' l'enn'mi , s'il se montre jamais , Pour le chasser , doit tous nous trouver prĂȘts... âą Quoiqu'on n' m'ait pas mis an collĂšge » Il m' sembl' que j' parle en bon français i EMILIE. , O» ne peut qu'approuver de pareils sentimens ! CHAPtLOT. Si vous aviez voulu^ mam'zelle...... EMILIE. Si j'avais voulu ! CBARLOT. kkm'zeir Jcatmclte;... Emilie.... j'aurais pa apprcfii^r* I 17 de vous quelques - unes d' ces belles choses qu'on vous a enseignĂ©es Ă Paris, en Ă©cLange des connaissances que j'au- rais pu, moi, vous donner. EMILIE. Vous ! et que pourriez-vous me montrer Chariot ? CHAELOT. Dam! mamzeir, ça s'devĂźne ; sans doute que dans votr pension on n'vous a pas appris ca !. ... EMILIE. En pension, on apprend tant de choses. CHARLOT. Ali ! Jeannette ! coii^bien il y en a que vous ne savez plus. EMILIE^ Comment ! j'ai pourtant bonne mĂ©moire. CHARLOT. J'parĂźe qu'vous n'savez plus seulement c'petit pas que nous avions appris ensemIJc. EMILIE. Ce petit pas qui Ă©tait si baroque ? ah ! mon Dieu , si je le voulais ^ CHARLOT. Si VOUS le vouliez !... oh ! non , vous aviez l'air si bon ^ si timide , si naĂŻf y vous avez oubliĂ© tout ça ! EMILIE, "vi^emenU Et moi , je vous dis que je m'en souviens encore ! CHARLOT. De la chansonnette aussi ? EMILIE. De la chansonnette aussi. CHARLOT. * Eh ! bien > nous allons voir.... j'commence. Sur les couplets suwans ils dansent d'une maniera tout-Ă 'fĂčit paysanne. Cette danse doit ĂȘtre rĂ©glĂ©e ; elle produit un grand effet Ă la reprĂ©sentation. Air nouveau. Vive ma petite Jeannette ! EU' a tout c' qn'il faut pour tenter 1... C'est la plus gentille fillette , Bien que d' la voir , ça m' fait sauter. l^ Retour. fa chai^lot' bt ^mibib. Qui s'aime bien , toujours s'assemble 9 Que j* suis j on*Ă»t j auprĂšs de t o contente Quand nous danaons ensemble » Ăa f fait*y plaisir comme Ă moi l iMiLia. MĂȘme air. Quand nous dansons ainsi , ma mĂšre Vient queuqn' fois nous dire finissez ; Mais d'une gĂȘne si sĂ©vĂšre , Un jour nous s'rons dĂ©barrassĂ©s. tflllLII. Qu'il sera iouiL notre mĂ©nage I En vĂ©ritĂ© dĂ©jĂ j' m'y crois. Chariot, quand j' pari' de mariage j. Ga t' fait-y plaisir 'comme Ă moi t irSIlCBLI. . CHABLOT. Qu'il sera doux notre mĂ©nage 1 DrĂšs qu' jy pens' , ça m' met en Ă©moi. Jeannett', quand j* pari' de mariage ^ Ăa te fkit'j plaisir comme Ă moi F ^ lajin du couplet. Chariot^ emportĂ© par ses souvenirs ^ prend un baiser Ă Emilie, SCĂNE VIL Les . MĂȘmes , GERMAIN. GERMAIN. Lh bien ! que fait donc lĂ ce paysan ? EMILIE. Monsieur de Saint - Germain !.... se remettant Ce paysan , monsieur^ me rappelait une chanson que jaimiiis autrefois..... et je dansais sans y penser. GBBMAIK. Ăh ! je conçois ! le charme des souvenirs entraĂźne; j'ai aussi de ces momens lĂ . {Ă part Mais le diable m'emporte y s'ils me mettent le cĆur Ă la danse ! haut Paysan !.... c'est bon pour cette fois ; mais dorĂ«na^aiK c'est moi... cHĂRi,QT ^ ^e contraignant Ă p^ine. Vous ? Oui moi y et laissez*nous ! GHA&LOT , Ă pari. L'ingrate ! pas un mot ! haut Oui je vous laisse , mais en fait d'danse , jVous en remontrerai encore ^ j'en sais une qiiVous n 'connaissez pas ; et quand vous voudrez, je vous la fVai danser. GERMAlir. Qu'est-ce qui veut dire ? CHARLOT. Je dis que j'vous la frai danser ; entendez-vous, moo-^ sieur de Saint-Germain ? Ilsort, SCĂNE VIII. EMILIE, GERMAIN. CERMAIir. Heim !.... ce paysan a vrai nient Tair sentimental ; tout le monde s'en mĂȘle.... Quant a moi , belle Emilie, vous me voyez transportĂ© ^ l'avi; votre mĂšre se rend Ă nos dĂ©sirs ! loin des intrigues et du bruH j je vais donc , sous un toit champĂȘtre ^ fuir les vains plaisirs et goĂ»ter ceux que donne la nature. EMILIE. Que dites - vous ? comment ! vous voudriez vivre au milieu de ces paysans ! GERMAIN. Pourquoi non? moi, je suis comme ce fameux gĂ©nĂ©ral romain.... CĂ©sar, enfin ! Air Ce magistrat irrĂ©prochable» Dans an village p ce grand bomme , Aimait mieux ĂȘtre le premier » Que d'ĂȘtre le ccood Ă Rome t C'est vrai , je ae pui le nier I 20 Mais , malgrĂ© ce fait , Je rĂ©clame ; ÂŁt CĂ©sar bien certainement Aurait , si j'eusse Ă©tĂ© sa femme » PartagĂ© le commandement. GERMAIN y crparL Oh bien ! dans ce cas y je ne risque rien d^ obĂ©ir ; aussi bien j'y suis accoutumĂ©. EMILIE. Avez-vous pu croire que je consentisse ?.... quoi !.... je passerais ma vie avec des gens qui- ne savent pas parler ! Nous ne pourrions nous entendre... et puis , pas une con- tredanse nouvelle!.... jamais une walse ! Non, non, monsieur ; Paris , PiĂźrĂźs^. voilĂ ce qu'il nous faut hiibiierl Je veux frĂ©quenter les bals , les spectacles^ Tinstitut.... c*est nĂ©cessaire ! GERMAIN. NĂ©cessaire ? EMILIE. Oui , monsieur. Air Vive la lithographie. Je suis vive , trĂšs-lĂ©gĂšre , Et je ne danse pas mal ; 11 est donc trĂšs-nĂšcettairĂȘ Que j'aille d'abord au bal. La harpe est mon instrument , Il est donc absolument , NĂ©cetsairfi que souTCnt On juge de mon talent. L'Institut, que Ton rĂ©vĂšre. Tient sĂ©ance tous les mois ; J'irai c'est trĂšs-nĂ©cessaire De s'ennuyer quelquefois f Et le MusĂ©e , il me plait ; Puisque je dessine , il est NĂ©cessaire et naturel Que j'admire BaphaĂ«l. ' Je dis bien la comĂ©die , Nous la jouerons , Dieu merci ; J'aime Ă mt voir applaudie C'est ttĂši-nĂ©cestairc aussi. ai Pour dire vrai jusqu'au bout , J'ai des taleus , j'ai^lu goĂ»t ; Je veux qu'ils brillent partout ^ C'est nĂ©cestaire avant tout 1 GKBMAIN. D'aprĂšs tout ceci , j'espĂšre ^ Vous voyez , tendres parens , Combien il est nĂ©cessaire Qu'une femme ait des talens ! Ă part. VoilĂ qaĂź va mal, avec mes plans de reforme ! et je commence Ă voir que cette petite personne EMILIE. . . D'^ailleurs, n'aiirons-nons pas de quoi payer nos plaisirs ?" ma mĂšre a une fortune considĂ©rable. GEHMĂIIf. Vos raisons sonir excellentes.... nons habiterons Paris. Ă part. Allons voir ;m chĂąteau s*Ăźl n'y a rien de nou- veau cette Rose me donne une inquiĂ©tude ! Haut Char- mante Emilie, j'ai difierens ordres Ă donner ; dans un ins- tant, je reviens prĂšs de vous hĂąter le moment de ma fĂ©li- cite. Vous ne mL^en voulez pas^ aimaUe Emilie? Ă part, Ah Ăźle viJain pciiLt caractĂšre! {Haut en s'en allante On n'est pas plus aimable ! // sort, âą SCĂNE IX. EMILIE, seule. Voulmr rester dans ce village ! cela n'avait pas le sens commun. Oui, 1 on aura beau faire , jamais cette vie ne mĂš conviendra. Comment s'occuper ici ? ma harpe n'est plus du tout d'accord; mes crayons sont cassĂ©s; meslivres, je les connais toui ... regardant Les voilĂ lĂ bas.... leur travail a cessĂ© ; elles dansent dans la prai- rie... elles sont heureuses !... Chariot est avec elles... il m'oublie !..., Et moi , ai-je donc besoin d'eux pour me distraire ? employons ces talens qui me faisaient bril- ler Ă Paris. » Air du Concert Ă la cour, ArrangĂ© par Eeancoor. DĂ©jĂ rillasion dans Paris me ramĂšne » A montrer mes talens chacun vient mlnTĂter ; Le charme des beanz-arts , me sĂ©duit et m'entraĂźne On Ă©coute !... je vais chanter ! CHoiuA des KUlageoii dam la eoulĂźue , tur fair et Jeannat et CqGh, Aux jeux de son enfance , Que l'on a bis de plaisir l G' n'est qu'aux lieux d' sa naissance Qu'on peut bien bii s' rĂ©jouir, i MI LIE , avec dĂ©pit Mais leurs danses , leurs jeux m'interrompent sans cesse; Voyons dokic , et jugeons leur grĂące , leur adresĂ©e. {Les regardant, Les ToilĂ , les ToĂźiĂ 1 Tous en cadence , âą C'est cela , c'est cela ! se moquant. Les jolis pas ! riant, ah f ah I etc. Lorsque l'on a Cet air , cette Ă©lĂ©gance , Gomment peut-on s'amuser Ă la danse F riant avec dĂ©pit ahl ahl etc. j4 la^n du couplet prĂ©cĂ©dent, des villageois et villa- geoises formant la ch aine passent dans le fond iu, th éùlre, en dansant sur Vair chantĂ© par ĂmiUe, Ih so nt conduits par Chariot dont les signes indiquent gu' Emilie s'ennuie d'ĂȘtre seule. Ah l grands Dieux l C'est affreux ! Point de mesures; C'est toujours MĂȘmes tours ; Qu'ils sont donc lourds l riant ah! ahi ahl C'est Ă Paris, qu'on a d'autres tonrnurtSk ; C'est lĂ , Q u'on sait varier ses figures'} dansant, Tra^ la, la, la, Uyetc. 23 Ici une autre partie des villageois passent sur la, ri" tour,'? elle y comme Ă lajin du couplet prĂ©cĂ©dent* â âą Cette danse d'Emilie doit ĂȘtre trĂšs - gracieuse et contraster a\fec la danse paysanne quelle a dansĂ©e wec Chariot, Eu dansant , voulez-vouf Beaucoup de grĂąc^ En dansant^ voulez-vous Un air bien doux !âą . ^ die danse» ' Tra , la , la , la , la , etc. Mais en walsant il n'est rieo qu'oĂč n'efface l Regardez donc comme on passe Et repasse Tra , la 9 la la , la , etc* Oui 9 voilĂ comme il faut faire i ^our plaire , Oui , oui , voilĂ Gomme toujours on plaira* Elle se troui^e sous le berceau et s'assied mr le bane de gazon. SCĂNE X. EMILIE sous le berceau; Mad, DERMKIJU., ROSK, Madame, roĂźlĂą layemu' du e'iĂ tejti ; vo t% Mm airiv^/ Dis-moi , Rose , n'i»Wie pa Ă©m ut»^. ^uMi^wtU* id^M iUt descendre de vroitiire Ăą it^uirĂ©e du ulh^/i? n*i^Uf m% conU'Dle de notre pc^iU' ijt ometĂ itĂ e? pentrim ^iHf dé» htim plus rians ! pem-on retpjier mii^ f^ir ! H est certain^ iii;adafu*f , /U;i I w r^^AtĂ©t uiĂ©^rvĂ©'dUt'. le ne me tioiu^ j * ? *' ' * ''^' Ăź^/;i * ' BJfSIMBLS. a4 ROSB^ Ă madame DermeuĂŻl. Madame est icicn pays de connaissance ! Mad. DERMEUIL. Attends donc ! je crois..... oui^ c'est elle ma chĂšre Emilie ! elle ĂŻ embrasse pardonne moi de n'avoir pas reconnu de suite une amie de pension. Air du Barbier de SĂ©viUe. Rossini Moment heurenx Pour toutes deni ; Serait-ce une chimĂšre ! Non , c'est bien toi qui dans ces lieux , Viens t'offrir Ă mes yeux V Mad. DXBMBDIt. r Il te manquait naguĂšre Peu de chose pour ĂȘtre bien , Mais Ă prĂ©sent , ma chĂšre , Il ne te manque rien ! itniLiK , gaiment. Ah ! rĂ©ponds moi , ' toujours folie , toi F Mad. DxaMioii.. Je suis bienjoin yraiment , Gomme auparavant , De rire aujourd'hui ; J'ai » ma chĂšre , un mari l EMILIE. I3u mari!... EMILIE BT Mad. DOBMBBI&. Moment heureux 9 Four toutes deux , etc. KOSB. BiisBHBLB. { Moment heureux Pour toutes deux ; Serait-ce une chimĂšre? Non ; c'est elle qui dans ces lieux Vient s'offrir & ses yeux. ROSE ^ Ă part, J*espĂšre bientĂŽt avoir aussi un moment heureux. \ a5 Kad. DEKMEUIL. Par quel hasard fe trouves-tu daDS t;e village? Ah^ tn aa.^ns souvent parlĂ© d\me maison de campagne Est-ce jue ta famille?... EMILIE , si^ec embarras. Ma famille.... {se remettant Ma santĂ© , ma chĂšre, m'a conduite ici ; je suis venue respirer Tair de la cam2agne. Mad. DERMEUIL. Chez ta nourrice, peut-ĂȘtre? EMILIE, 9WâŹm,âŹnU Oui , une bonne fermiĂšre ; elle eut soin de ma premiĂšre enfance ; et je la regarde comme une seconde mĂšreiien, je vous plie ; Ici ^ l'on nous calomnie Nous sommes fiemmes partout ! ROSE y a part, Ă la bĂ»tme heure! je disais aussi.... Mad. DE RM EU IL, Ă Emilie, Je suis rnvie de cultiver ton amitiĂ© ; je reste ici toute 1 belle saison. EMILIE, ai^ec inquiĂ©tude. Comment cela ? Mad. DERMbUIL* DĂšs que je fus sortie de pension, j'^oosai monsieur Dec- meuil. Mad. RICHARD. L*propriĂ«taire du chĂąteau? VL9Ă* DKRJfJSUIL. ^ 11 sera ici demain. EMILIE, Ă part. Qu'ai-je fait?... i ROSE, Ă fnad. Richard. Vous avez dĂ«jadu voir arriver ici!*.. M;id. RICHARD. J'sats qui vous voijiez dire.. Ă p^tri C'est-Ăźi hea- reux!.... ma fiUe^ Tamie de iinaut simplement sa femme-di -chambre, et je me nomme lose GHARLOT. Pardon , mam^zelle Rose; vot' qualitĂ© u^est pas Ă©crite sur ot' figure ; c' n est pas comme vot' nom. AOSE^ Ă part. Il n'est point sot , ce jeune homme. CHARLOT. Et j' vous trouve assez jolie et assez brav'ment vĂštuc our faire une grand' dame. ROSE , Ă part. Il a des expressions... {haut Eh bĂźen^ voulez-vou^ me aire part de ce que vous avez Ă . dire Ă ma maĂźtresse? je >ourrai peut-ĂȘtre vous servir auprĂšs d'elle. CHARLOT. Vous ĂȘtes ben bonne^ mani'zelle , et vot' offre n'est pas de refus... Imaginez-vous qu'un' jeun' paysann"* m'ai- mait... m'aimait soupirant , coçime je Taime encore I Air F'ent brĂ»lant d'Arabie, D'ĂȘtre constant' c'te belle , Plus d' cent fois me jura ; Et T'iĂ que l'infidelle , N' s'en souYĂent plus dĂ©jĂ 1 Qu' j'ai d' malheur en partage, Mam'zelle , j' suis 1' premier , Qu'on trompe en ce Yiilage. ftOSB , lui rĂ©pondant iur le mĂȘme ton. Vous ne s'rez pas l' dernier. 3o CHARLOT . Ca n'peut pas m'consoler f perdre main'zelle Ăimlle ! ROSE. EmĂźHe ! une jeune personne qui demeure lĂ dans cette ferme ? CHARLOT. C'est sa mĂšre qu'en est la propriĂ©taire. ROSE. Sa mĂšre nourrice , vous voulez dire ? CHARLOT. Non pas ^ sa mĂšre tout de bon ! ROSE , a part. Elle a dit Ă madame,... c'est cela, mademoiselle EmiBie a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans la capitale , et maintenant !... {haut El c'est mademoiselle Emilie , mon ami , qui vous a trahi, abandonnĂ© ! Ah ! mon Dieu , oui ! / ROSE. C'est Ă©tonnant ! chaqne jour j'apprends de Douveau!^ traits d'inconstance !.... hommes comme femmes, on ne sait plus Ă qui se fier !.-. Je suis bien heureuse d'avoir choisi ce bon Germain.!... que de fois il m'a jurĂ© qui! m'aimait; eh vĂ©ritĂ© je me reproche de n'avoir pas assez de tendresse pour lui. Et puis ^ il croit tout ce que je lai dis c'est la perle des hommes.... c'est.... nuiis je re- viens a vous ; et pour qui vous a-t'on quittĂ©? CHARLOT. Pour un biau mossieu d' Paris.... ROSE, inquiĂšte* De Paris ! CHARLOT. Voifs l'connaissez bien , il est dĂ©jĂ ici ! ROSE , plus inquiĂšte. Ici! CHARLOT. Monsieur de Saint-Germain. ROSE. De Saint-Germain ! Ă part quel soupçon , est - ce que le traĂźtre !.... 3i âą * . ĂHARLOX» Le v'iĂ , Ăźl vient chercher Emilie !*,âą il est toujours a roder de ce cĂŽtĂ©^ quoi! ROSE ; elle va regarder Ă la cantonnade. Voyous, si de loin.... un hahit noir iinetournurç distinguĂ©e ;.... je ne le reconnais pas... cependant on dir vaĂźt.... venez avec moi... plaçons-nous de maniĂšre Ă Tob- server et ne bougez pas. Ils se meUent sous le berceau. SCĂNE XIII. GERMAIN, ROSE, CHARLOT , cachĂ©s derriĂšre l'arbre, GERMAIN^ se croyant seul» Allons^ allons^ dĂ©cidĂ©ment je renonce Ă la campagne^ et delĂ capitale, je reprends le chemin. ROSE , un peu haut. C'est Germain ! GERMAIN. Hein !... il m'avait semblĂ©... c'est l'Ă©cho !... Oiii^ c'est une rĂ©solution prise; c'est Kmilie qu'il me faut ; et ma foi nous mangerons l'argent de la mĂšre Richard h Paris.. . çt Rose ? cette pauvre Rose , qui m'aime et qui croyait! .... ah ! ah ! ah ! KO$ÂŁ , h part. Il rit ! GERHAIN. Il me semble entendre ses reproches , ses gĂ©Ćisse- mens ! ROSE , Ă part. Je suis furieuse ! GERMAIN. Que lui dirai - je pour la calmer 7 supposons qu'elle est lĂ hĂ© bien ! je lui dirai d'une voix bien touchante llose^ aimable Rose ; je suis coupable, bien coupable mais que voulez-vous !.... l'absence^ vos rigueurs,. .. Sa EOSE^ Ă part. Ah ! le menteur ! GERMAIN. Si j*ajoute Ă cela^ la crainte que j^avais de ne pas fĂąre ton bonheur y mon intĂ©rĂȘt; si je glisse quelques mots sur tes dĂ©fauts^ et sur certaines aventures qui lui sont arrivĂ©es! RosB, Ă part, Ăh! le scĂ©lĂ©rat! GERMAIN. Que ponrr»-t-elle... je vous le demande?... Que pourra- t-elle dire Ă cela? ROSE, paraissant brusquement. TraĂźtre ! mouaire! perfide ! GERMAIN. Rose ! c'est le diable ! ROSE. Tu ne mourras que par mes mains!... GERMAIN y en riant. Ah! ah! ah! conviens^ lĂ ^ bonnement, que ta as Ă©tĂ© bien attrapĂ©e!... ROSE. AttrapĂ©e ! GERMAIN. Je la connais , elle est capable de dire qu'elle n a pas Ă©tĂ© attrapĂ©e ! ROSE. Que vent-dire ce faquin? GERMAIN. Ce que je veux dire !.... c'est tout simple Ă part. Le diable m'emporte , si je sais oĂč j'ensuis ! Dereffromene, il y a peut-ĂȘtre encore de l'espoir. ROSE. Tu ne savais pas que j'Ă©tais la?... GERMAIN, ai^ec un grand sĂ©rieux. Je le savais!... ROSE. Tu prĂ©tends* GERMAIN. Je le savais^ te dĂźs-jc ma parole d'honneur!... Mon 33 cĆur l'avait devinĂ©e... C'Ă©tait une Ă©preuve Quelle colĂšre!.-^e a manquĂ© de m'Ă©trangler!... c est charimant!... on m aimĂ© pas comme cela ! EDSC. Tes finesses Tiennent trop tard! Et celte Emilie d^iit tu patlciisj/ib &ERMAlir. Allons^ Rose, allons donc... rends-loi justice; quand on t'a vue, peut-on... qui^ dioi... pour une... Ah! fi donc! ROSE. C'est ça, vante ta constance!.*. Mais tu te donnes une peine inutile... montrant Chariot, Ce jeune homme m'a tout contĂ©; je sais loot^ absolument tout! OERMAlIr. Que ne le disais-tu donc de Ă©uite !.... Que diable, tu me fab faire lĂ un tas de cames! Je vais avoir mon tour MadaĂčie vient d'arriver... Madame est ici !... et naoĂź ĂP qu'a tes geoouic... ROStt. Que faites vous, monsieur de Saint-Germain? vĂŽds allez- YOiis compromettre! ÂŁc Retour Ă la Ferme, 5 34 CEAMĂIir. Du tout^ je mets bas TĂ«tiquette.... je cours an chĂąteau... toi^ montre un peu de douceur, ne suis pas 'ton premier mouvement; tu sais par toi-mĂȘme combien la vertu est fragile.... et d'ailleurs la clĂ«mence... Rose lui dorme un soumet. Germain mettant la main sur sa joue» la clĂ©- menoe est la plus belle vertu! // sort,' SCĂNE XIV. CHARLOT , EOSE. CHĂBLOT. Quoi ! ce biau mossicu n'est qu'un ROSE. Quelle trahison!... moi lui pardonner! j'aurai bien plus de plaisir Ă me venger ! CHAALOT. U est certain qu'vous d'vez ĂȘtre offensĂ©e ! ROSE. M'oublier! me sacrifier Ă mademoiselle Emilie ! {ai^ec dĂ©pit Il me semble qu'elle n'a pourtant rien de bien re- marquable, cette demoiselle ! CHARLOT. Ah! t'nez, mam'zelle Rose, j'iui en vouions diantrement; et malgrĂ© ça^ j'conv'nons qu'elle est bien jolie. ROSE. Jolie^... jolie!... Elle est petite d'abord. CHARLOT. ' Mais quen tournure ! ROSE. Et brune!.... ah!.... vousm'direz peut-ĂȘtre qu'elle n'est pas brune? CHARLOT. Oui^ mais queu figure! ROSE. Une bonclie pincĂ©e..^ elle a toujours l'air de dire finissez {^» oui Ăš^ ,' . Q*elJe.e,;r§greMef? Ăź En attçf^^'^Pt^A ^H^^^.^^^Wt Dites Hp. wpt>^ e^ pj^ia aJUp? ;., 4'eB,rç^9!94s^ foint d* façon , J ' suis garçon ! % pi Air est brusque , j'en conviens. La rĂ©ponse doit Ăšir d'niĂȘme. Eli bien! donnez-moi un instant pour y rĂ©flĂ©chir CHAR LOT ^ J^ cours chercher la jeuness' du village > pour foi' ParrivĂ©e de madame per,nieuij ;.âąâąâą vous m' donnerez k la rĂ©ponse .... voilĂ qu'est dit. PiOSE , lui vfĂ©sentaM la main. VoilĂ qui est dit .... CHARLOT, lui tapant dans la main. Ăa y est 1 ROSE; retirant la main. Il est fort!... CBfARtĂT. C'est un' bonne idĂ©e que j'ai eue lĂ ! 3? Air Je- regardais* Madelineite. Pour servir notr* double colĂšre. Oui pren6i Ghtrlot pont Ă©pons. Ce ipariĂ ge est uae pierre , Dont la w^ice Tra 4eux coups. Quand un' par Ăd' vous ^biiadooue , Parlez-moi de c'te vengeance lĂ ! BQSB. Elle ne fait mourir personne I. . . CHIKLOT , prenant l'air tout~Ă -fait paysan. Ben du contraire... et j* n* dis qu* rĂą ! Pour servir potr' double colĂšre , etc. BOSB. J' crois , ^*^ccHik^B ipa colĂšre , Je. le choisirai pour Ă©poux ; Cç marĂźa^ est ue pierre , Pont la veogçaQce fait deux coups I ' SGĂNE XV. JiOSE, et SientĂ©t^hd. DKRMEUIL, EMILIE, Mad. RICHARD. ROSE. OuĂŻ, je rĂ«poUx^erai^ t le traĂźtre de Germain n^Ă«pouscra pas sa demoiselle Ăinille!... Voici madame... instruisons lĂ ! Elle s'approche de madame Dermeuil^ qui sort de la ferme M^daioxe!... Mad. RICHARD ^ suivant madame JPçrmeuiL SitĂŽt nous priver du plaisir de vQiis voir cheu nous !... j'espĂšre ben, madame, qu'un jour VQU9 nous accorderez plus d' temps. ' Mad. DÂŁRMBI»I1. Oui^ madame Riehafrd; je reviens toujours oĂč Ton m'a ^' bien reçue. » ROSE , Ă madame Dermeuil. Ma, \ / 38 ma rougeur... les discours de ma mĂšre ont tld lui dĂ©cou- vrir la vĂ©ritĂ© ! Mad. DERMEUiL, Ă pari ^ aprĂšs que Rose lui a parti J'avais bien devinĂ©... ah ! Emilie!... Emilie !... EMILIE y h part. Je n ose lever les yeux sur elle... Mad. DERMEUIL. Elle est toute interdite... e/fc s'approche d'Emilie avec bontĂ© Ma chĂšre amie ? tu ne me dis plus rien , qael peut ĂȘtre le motif d'une pareille froideiu* ? EMILIE. Madame ! Mad. nBKMEUlL, Pourquoi m'appelles-tu ainsi?., ne suis-je plus EugĂ©oie pour toi?... Emilie, mon cĆur, ici comme Ă la pension^ est toujours le mĂȘme avec intention ; je ne mĂ©connais point mes amis, Emilie. La foitupe et la brillante Ă©duca- tion seraient Ă craindre pour les jeunes personnes, si elles leur faisaient dĂ©daigner ceux que la nature et le cĆur leur ordonnent de chĂ©rir; si elles les ffiisaient rougir de h condition de leurs parens! EMILIE y a pari. Quelle leçon! Mad. DERMEuiL^ o^fCQ forc^. MĂ©connaĂźtre ses parens!,.. Air Qu'il soit puni , l'enfant coupable » Que sa naissance fait rougir; Le vice seul est mĂ©prisable , Et d'un nom pur on doit s'Ă©noigneilUr. De SCS talens on peut bien ĂȘtrefiĂšre >. S'instruire mĂȘme est un devoir ; , Mais avant tout , il faut savoir Que Ton doit honorer sa mĂšre. EMILIE. Ah! madame, pardonnez-moi... ne m'accablez-pas... Mad. RICHARD, a sa fille quipleure. Qu'est-ce que tout cela signifie? 39 SCĂNE XVI. Les MĂȘmes ^ CHARLOT^ jeunes Villageois et Villa- eoises. Am Nous accourons, etc. m Daignex r'ceToir dans ce beau jour , L'hommage du village , D' la reconnaissance et d' l'amour , '! C'est ici le Ă©jonr. iiad. BiAMEoii. , rtcevant la bouqueU* Mes amis , mon cĆur vous r'mercie ; Je veux long-temps garder tous ces bouquets. GHIKLOT. Bien plus long-temps, dans notre Ăąme attendrie , Je garderons l' souvenir de vos bienfaits ! CHĂALOT, en \f ayant Emilie , a part, La y'IĂ ... elle pleure... ah ! mondieu !... qu'est-ce ju'elle a donc?... Uad. OEAMĂUIL. Mes Ă tBis^ vous ĂȘtes tous invitĂ©s Ă venir au chĂąteau... ROSE. Oui^ tous; sans excepter la bonne madame Richard^ la fermiĂšre de mademoiselle Emilie !... CHARLOT. La fermiĂšre d'mam'zelle Emilie!... Mad. KICHARD. Comment , la fermiĂšre !... Vh^ement Ma fille !... EMILIE. Eh bien ! oui , l'orgueil m'a fait craindre de vous en- tendre me donner ce titre qu'il me devrait ĂŽtre si doux de porter ; j'ai rougi de vous nommer ma mĂšre!.., Mad. KICHARD* J'teferailen voir, orgueilleuse!.. viVe/ne/ir Ah! mon Dieu! mon Dieu ! un' fille Ă qui j'ai donnĂ© tant d' soins!., tu mĂ©connais ta mĂšre^ qu'est-ce que diraiĂźt donc ton pĂšre 4o s'il Ă©tait encore vivant!.... lui qai sVeposaĂźt sur moi poor Ă©lever ses enfans... Car Tpaiivre Ă»her homme, dieumerci^ y mi'disait toujours ma mĂ©les4oĂź d^tes enfĂąos; ⏠Vestpos d' mon ressort , et .Ă©dnquMes ; apprends-les Ă ben nous aimer ^ qu'noiis en soyons tiers un jour^ et quib puissent nous faire honneur dans Y monde et dans le village !.. . Jour d' Dicu^ si j Vme retenais ! EMILIE^ a\^ec une sorte d'Ă©garement. Vous avez raison ! j'ai payĂ© par Tingratltude les soins, , les dĂ©penses qu'entraĂźnĂšrent ma eune6ae.*. ah ! ma mĂšre... pourquoi ai-je Ă©tĂ© Ă Paris !âąâą Mad. RitiHAitn , *wement la repoussant. Tu npi'le reproches !..* EMILIE^ tĂčut en larmes* Pardon, pardon , ma mĂšre... la douleur m'Ă©gare, et je veux k vos genoux !... Mad. RICHARD j la prenant dans ses bras. RlĂšve - toi ! r'IĂšve - toi ! ma chĂšre enfant ; l'es par- donnĂ©e!., la vanitĂ© est ben permise aprĂšs tout Ă un' fille comme toi I... EMILIE.^ Non^ non , mon cĆur parle Ă prĂ©sent... Forgueil nĂ© touffe phissa voix... Ma mĂšref... iharlot!.., Mad. DEKMEtnt. C'est, sans donte., le prĂ©tendu dont tu me parlßûsloot- k-l'heure j Emilie ! EMILIE. Oui, madame... du moĂźns^ s'il y consent encore?... CHARLOT, lui prenant tendrement la main. Si j' consens!... ROSE, le tirant par l habit. J'espĂšre que vous ne consentirez pas.... CHARLOT. Ma foi, mam'zelle Rose^ il fallait vous dĂ©ciderions d'suite ; j'n'veux plus m'venger !... Ma petite Jahneiie, m'apprendras l' français! ' ROSE. .Compfez-donc sur lels hommes... je sois sans mari prĂ©sent! ta 4i GEAMĂiN^ en habit de valet , et gui , jusques lĂ , Ă©tait restĂ© derriĂšre ie$ paysans , se montra tout-Ă -coup. Me voilĂ !... Mad. EicHĂąiiD , aboyant Germain. Que voĂźs-je !.... ĂMILII. Un valet... Mad. ĂiGHĂKib. Et fai putcroĂźi^*..» Ma mĂšre.... itd» JDEJGiMSuiL , Ă Germainj Qu'est-ce que c'est ?.,- . Ah ! rien ^ madame > Ă©}isoiaHipeBtĂM ! c'est une baga- telle ! une plaisaiĂŻtĂ©ti^ entrĂ© ftosĂ© et moi, n'est-il pas vrai. Rose? 1RĂSĂ. Oui y oui y madame une lgatelle ^..».. Ă part Il faut l'excuser ^ j ae m^ marierais pas du tout ! oJSBJdAiir. D^ailleurs j c'est tftĂąi .eole iae j'adore i En tout cas y ton mĂ©rite mĂ© iranqĂčillisait ; il ne pou- vait te mener ĂŻicnlĂ»in ! La preuve , c'est „p^ j itei^qĂ«iit Ă 4bt* Mad. bĂĂ 'MtiEtrkL. Tu ne m'en veux pas^ tJnlĂźIßé ! iiMiLiEy viifethĂ©nl. Non ; tu m*as rendue Ă mcĂą-jnĂšme. Nous nous vĂ©rrohs ĂŻicĂź feotiintĂš iila pension ; et j'espĂšre que nous aurons toujours de lĂ ijoĂ«hioine. Le Retour H fa F^^mt. 4 4i VAVDEVILLE. iia de Doche* Mad. BICBABD. Quand mon mari, qui m'aimait Ibit , . Me proposa d'ĂȘtre sa femme ; Il me jora, dans sontransport^ D'ĂȘtre toujours galant , plein d' flamme. Il tint d'abord tous ses sermens, Et chaqu'jour il m' forçait d'y croire ; Mais r cher homm' , sur les derniers temps t M'avait plus du tout de mĂ©moire. osi. Le spectacle est fort de mon goĂ»t. J'aime Ă rire du ridicule ; ft*i* j'entends dire que partout Les auteurs pillent sans scrupule. Pour leurs scĂšnes » pour leurs couplets. Ah ! c'est une injure bien noire t Les auteurs ne pillent jamais. . âą Mais ils ont beaucoup de mĂ©uMirB. Tirent , pour ne rien oublier » Le mĂ©decin , l'homme d'afiEairts y L'af ocat qui, sur un papier. Va plaider des heures entiĂšres ! L'Ă©picier aussi pense atout. Et c'est une chose notoire , Qu'un apothicaire surtout Ne manque jamais de mĂ©moire* Mad. DimniL. L'ĂągĂ© des belles, franchement. Est trl's-diificile Ă surprendre ; Pour le savoir exactement, De bien bonne heure il dut s'y prendre^ Sans quoi la demande dĂ©plaĂźt , Et la rĂ©ponse est illusoire. . . PassĂ© trente ans, sur ce sujet $ Femme perd toujoun k laĂ©moĂ»re. 43 CBllLOT. Toot Ă mon peuple je nie dois , Je ^eux me mettre sous sa garde Ăź Oui, dit un prince, entourez-moi; Mes enfans , plus de hallebarde 1 ÂŁn arrivant , d' tous ses sujets Il fiĂ»t le bonheur et la gloire. Et ToilĂ comme un roi français Rend Ă©ternelle sa mĂ©moire. tfMiLiB , au publie. Bans ce Taudeville , ce soir , Si nous avons pu tous dĂ©plaire 9 Messieurs , e'est bien sans le vouloir. Oubliez-le. . . point de colĂšre l Mais si, par fois, nous avons sa Faire sourire l'auditoire 9 Messieurs , le moment est venu De nous prouver votre mĂ©moirt* FIN Le Libraire Pollet est Editeur des PiĂšces ci-^pres 5o 2i MicHiL ET Christine , âŒaudeville en i acte, de MM. Scribe et Dupin» . . . ^ . , i La Demoiselle i^t la Dame y ou Avant et AprĂšs , comĂ«die-vaudevilie iiti dit acte , par MM. &Ă©* pin et F. de Courcy. .... i Les deux Forçats , ou la MeuniĂšre do Puy-de- BAme f mĂ©lodrame n traĂźa actes, par MM. Boirie, Car* mouche et Poujol i L'auberge des Adrets > mĂ©lodrame en 3actea,par et Pol^anthe âą i Les Grisettes, vaudeville eu I acte, par MM. Scribe et Dupin 'i La VĂ©ritĂ© dans i» vi9r i, vaud. de MM. Scribe ,et MazĂ© res. i Le Retour^ ou la suite Ăše MicbtĂźl et Cbri»t>ii, -ranĂ©. en I acte, par MM. Scribe et Dupin. Le dernier jour de for* TUNE> vuudevillepar MM. Dupaty et Scribe, Rodolphe, ou Frcre et SĆur, drome, par MM. Scribe et MĂ©lfsviile. i 5o RossiNi A^ Paris, ou le Grand DĂźner, Ă -propos- vaudeville^ eu I acte, par MM. Scribe et MazĂšres,, , i 5o L'HĂ©ritiĂšre , vaud. en i acte, par MM. Scribe et G. Delavigne i 5o Le Coiffeur et le Per- ruquier , vaudeville en un acte, par MM. Scribe, MazĂ©res et Saint-Laurent, i 5o Le FondĂ© de Pouvoirs, vaudeville en lacte, par MM. Scribe et Carraouche i 5o La Mansarde des Artis- tes, vaudeville en i acte, par MM. Scribe , Dupin et Varner i 5o Le Letcester du fau- bourg, vaud. en i acte. % 5o I 5o 1 5o 1 par MM. Scribe et Car- '[ Hiouche i5o 5oLe Beau -FrĂšre, ou la VebVeĂ d i 4e Courcy i ^ LK BiliER srni l'herbe, tableau-vaudeville en on ate , par MM. Scribe et Melesville i 5» Ies adieux Ă uComftoiRi VvH^evIMe en un acte, par MM^cribet Melesville. i 5o Le CdMMtSSIONNAIRC , mĂ©- ilodrame eo 3 actes, par . irfM Ferd. Laloue et MĂ©- tiĂźsß»ßrt' 1 a5 LĂ BfULAl ET l'Afri- OAINCiiBĂ«ilodrame en 3 actes, par MM. FrĂ«dĂ©ricet Laquejrie i si La Petite Somnambule, vaudeville en un acte, par DupeutjetFerd. de Villeneuve i Le ChĂąteau de la Pou- larde , vaudeville en uo acte , par MM. Scribe, Dupin et Varner i 59 Le Bal ChampĂȘtre , oo les Grisettes Ă la Campagne, tableau-vaudeville en an acte, par MM. Scribe et Dupin I 5o Le Diamant , mĂ©lodrame en trois actes, pajr M. Victor Dorange i a5 Le Colonel de Hussards, mĂ©lodrame en trois actes, vanges. âą . . , i Si Le Parlementaire, cornĂ©- dic-vaudeville, en un acte, par MM. Scribe etMĂ©le»- ville I 5» L'iNSOUClAĂź^T LA RENCONTRE AU PORT, COMEDIE-VAUDEVILLE EN UN -yCTE , Pae MRĂ^SAINTHILAIRE^ET PAULIN ,âą REPRĂSENTĂ PODK LA. VREHIĂRE FOIS SUR LE mi VAUDEVILLE, LE ^ NOVEMBRE lH34> Prix \ fr. 50 cent. paris* Cbm BARBA, LIBRAIRE, VALAIS-ROYAL, DEBRIĂHB LE THĂATHE FRANĂAIS, M*. Si, ~ ,,^T,COĂR BES FPNTAIHES, V. J. PBASONNAGE JULES DĂRCOURT . . .C M. VILLIERS, .... licitail-oa M. DURAND D'HENNEBON, capitaine M~. GIRARD, hĂŽtesse. . ⊠Un garçon d'auberçe .... "âą'i'ne rĂ©pota' * _ iMPRIMEEIB -V . ^ .. V - Riic dĂźi Fauboui; ^^^ , .-^^sv^^ - L'INSOUCIANT C OMĂDIE- VAUDEVILLE. X^e th 4 Ce cher d'Hennebon ! . . . ainsi , tu attends le vent , toi P.. pourvu qu'il se dĂ©pĂȘche encore ; moi , j'attends ma chaise de poste, qui a versĂ© Ă l'entrĂ©e de U ville, j'allais si vĂźte; je craignais tant de ne plus trouver de bĂątiment pour les Ătat-Unis ! . . . heureusement j'arriveassez tĂŽt, et pour sur- croĂźt de bonne fortune, c'est sur le vaisseau d'un ami que je m'embarque. ^Ilse lĂšve. Tout est bien convenu, ma chaise ne peut tarder maintenant ; je la vends et nous partons. li y Toujours , si Je vent le permet. JULES ; Ăa va sans dire. o'hent^ebon. * C'est qae tu es d'une impatience. . . e te recomsaĂźs bien lĂ ; quand nous Ă©tions officiers ensemble , qui citait-on pour ĂȘtre le premier Ă table , Ă un duel ou Ă un rendeai-vous ? c'Ă©tait Jules Dercourt* JULES. C est vrai /oui, je jouissais alors d'une certaine rĂ©pata' tien j mais depuis, ab!.. ^ D'HÂŁNNÂŁB01!V, ' Bon 1 est-ce que tu te serais retirĂ© du monde? JULES, aQec un sĂ©rieux affectĂ©. ' HĂ©las oui. âą D^HENNEBOIT. En rĂ©ritĂ©P et y aurait-il dĂ© l'indiscrĂ©tion Ă te demander qui diable te force Ă t'ezpatrier ? JULES. L'amour, mon ami. . * -^ d'herneboh. Tu es encore amoureux ? JULES. Je t'en rĂ©ponds ^ c'est une histoire affreuse le pĂšre de celle que j'aime a prĂ©tendu . . . car ces pĂšres ont des idĂ©es, ĂźflhagĂźnc-toi qu'il a prĂ©tendu que j'arars trois dĂ©fauts qui devaieilt m'empĂȘcber d'entrer en mĂ©nage le T;n , le jeu, et les femmes ; il ajoutait que ma mauvais tĂȘte... et pomtant, il y avait un mois qu6 je ne m'Ă©tais battu quand j'ai fait sacon- tiaissance. . . mais on ne vous lient compte d'aucun sacrifice... A l'enteiidre enfin , ma n^auvaise tĂȘte l'effrayait pour l'ave- nir ; et il ne pouvait pas marier sa fille Ă un homme qui n'au- rait rien de si pressĂ© que d'en faire une veuve. Bref, -il m'a refusĂ© net, sous ces prĂ©textes frivoles, et a poussĂ© l'oubli dies convenances, jusqu'Ă ' conclure immĂ©diatement une autre imion. n'HENNEBON. ce pa»;. d'hennebon. Tu ne te bats? 6 JULES. Que lorsqu'on me déûe, d'hennebon. Tu ne bois plus ? JULES. Qu'Ă rheure des repas. b'hbnnbbon. Et ta constance ? JâŹLES. Ob ! des amants fidĂšles vTu vois en moi le modĂšle parfait ; Car si je parle encore amour aux belles , C'est pour^ne pas l'oublier totit»k*fait. Comme je te disais , parole dlioQneur , rĂ©forme com- plĂšte. . âą AmĂ©lie ne voudra pas le croire. ^Madame Girard appelle des domestiques , dans la coulisse. Qael bruit ! en- tends-^tu l'hĂŽtesse ? 6 la bavarde ! . âą . ah ! mais j'y songe , od vient probablement nous chercher ; le vent nous exauce , mon cher* n'HE^niEBON , regardant dans le fond. , Eh ! non , c'est un bĂątiment qui est entrĂ© dans le port. . * ' des voyageurs qui dĂ©barquent , ce n'est pas avec ce vent-lĂ , que nous partirons! . . . j'enrage 1 JULES» Et moi aussi , je Vassure ; ces retardf me dĂ©sespĂšrent. . . je te quitte un instant , entends-tu ; il faut .que j^aille Ă©crire Ă un oncle et Ă une tante , pour lesquels j'ai ordinairemeot beaucoup d'Ă©gards , et Ă qui j'ai oubliĂ© de faire mes adieux ; ces braves gens , c'est bien le moins qu'ils sachent oĂč trouver, leur hĂ©ritier si par hasard... et puis d'ailleurs. Air Cette petite est gentille et piquante. Dans LĂ©onide. D'dconomie , a prĂ©sent, je me pique > Mais je voudrais m'assurer cependant . Si mes parents n'ont pas , en AmĂ©rique y Quelque banquier pour leur correspondant; Je parlerai d*abord de ma sagesse ; Puis des cadeaux que parfois ils me font ; AprĂšs , tu sais... le respect... la tendresse... Attends-moi Ik ^ ça ne sera pas long. // entre dans sa chambre. 7 SCENE II. D'HENNEBON, seul. A merveille l eh, bien , aprĂšs avoir entenda ce gaillard-lĂ , avisez-vous donc de douter qu'il soit corrigĂ© .. ma foi, tout bien CQnsidĂ©rĂ©, il est heureux pour moi qu'il vienne aux Etats-Unis. Air De PrĂ©viUe et Taconnet, Pour entreprendre un semblable voyage , Je suis charmĂ© de Pavoir aujourd'hui ; Car je suis sĂ»r > que bien qu il soit trĂšs-sage. On ne doit pas s'ennuyer avec lui. Il me faudrait, tant sa tĂȘte est censĂ©e. Du mĂȘme genre y encor quelques Calons ; Et mon vaisseau , pendant la traversĂ©e , Ressemblerait aux Petites-Maisons. // tire de sa poche ce qu'il ha faut pour fiimer, SCENE III^ D'HENNEBON, M»* WILLIERS, DURAND. ^me WILLIER6 , Ă Durand gui heurte un oolet en passant dans la cour. Prenez garde , monsieur , vous allez vous blesser. DURAND. C'est Ă©gal, madame, ne faites pas attention d'HÂŁNNÂŁBON. Une femme ! diable P pas moyen. Il cache sa pipe, allons faire un tour sur la jettĂ©e. âą . je reviendrai chercher mon original f quand il en sera temps. DURAND. Entrons toujours . âą . nous finirons probablement par trouver quelqu'un , et tenez justement I D^Hennebon salue et sort, SCĂNE IV. . DURAND , M» ylLLlĂRS. DUBAND. . ' Il sWra , U parait qae-e me sniis trompĂ©. . . cet homme 8 J n^est pas de la maison... n^Ăźmporte, nous pouvons proyisoi- rement nous installer ici. // se frotte le coude, A»» TILUERS, Vous soufflez ; ttodmar. DtJRANli . Oui , un peu , lĂ . . . au coude âą . . mais ^^est Ă©gal ça se passera... si vous le dĂ©sirez, je vais encore chercher ThĂŽtesse. M" VItLĂERS. Non, je vous wmercĂźe, ma 'femme^e- chambre nous renverra. En vĂ©rilĂ© , monsiiĂ©ur, je ne saurais trop vous ex- primer ma reconnaissance .. En dĂ©barquant , vous me pressez d'accepter vĂŽtre main, vous m^ameuez dans cette auberge, et vous vous donnez une peine !.. On n'a pasphis d^obligeance pour im^pclrsonne que Ton ne coanaĂźl pas. DURXND. Je Vous demande bien pardon, je vous connais, madame. , M»e ViLidEBS. Moi? DUR AN D Il me semble que lorsqu'on a passĂ© trois mois dans le ' mĂ©niie* appartement ... Mâą viLIilERS, riani. Ah! oui , sur le vaisseau» . . il est vrai que le hasard. .. Il n^y Ă pas de hasard, 'madame '; si je me suis embarquĂ© avec vous, câŹSt que je Tai bienÂŁq^ flilif le .tiUa^,typa/S*7A9^ez v Ils craindraient aue leur passion Ne finit... avant le voyage. BUBA19D. La mienne est plus durable , comme vous voyez. M» VILUERS , oQec bontĂ©. Cessons ce badinage , e vous prie. DURAND. J'ai dĂ©jĂ eu l'honneur de vous dire que ce n'en Ă©tait pas un. * M"» yiLUERS. Quel est donc votre dessein ? DURĂKD. De... vous Ă©pouser , si cela peut vous ĂȘtre agrĂ©pble... une viixtERS. Ceci i en. c'est que tous mes garfon^i* . e vais vous expliquer pour- quoi on vous a fait attendre* * âą diiraud. Non , ça nouS' est Ă©gal ; il vaudrait mieux ocdonnĂšr de suite* âą 'âą r . ⹠» âą M">v QlRA»l>i Figurez vous y madame* - pour madame queije le dis , parce que je ne veux pa&'iui laisser croire que je tiens mal ma maison , car.. moi., d'abord* âą'. toul le monde con»* ^ nait Ă cet Ă©gard-lĂ . âą âą Comme je donc , madanieii mes garçons Ă©taient ailĂ©s chercher les malles d'un jeune t2 ' homme qui eslarrii^ ici ce matĂźn ettfoift la tbaise ilĂ©posfe .. ah ! mais , dame , aussi , il pressait tant le posliUon . . . Un loais pour boire , si j^arrive Ă temps! . »» et alor», comme on galope , une malheureuse orniĂšre . . . crac !.. Il est amou- reux, voyez-vous , madame ; il va rejoindre sa maĂźtresse... pne tĂȘte -folle , joli garçon ! la coqueluche des femmes !... . c'est son valet-de- chambre qui m'a confiĂ© tout cela. . . au- trement je ne saurais pas. . . car moi ^ d'abord , je dĂ©teste la curiositĂ©, et surtout les bavards. M" YILUERS. Et vous faites trĂšs- bien ! . âą mais nos appartemĂ©ns ? A rinstant , madame , Ă TinstaAt ! Avant tout, il y a une petite formalitĂ© Ă remplir voici le registre i» si vous voulez y mettre vos noms , prĂ©noms et qualitĂ©s. burAiĂŻd. " ^l>0nnez. // Sera* JĂȘĂčn-Nicoia^ DiTrand voyageih'. . . riche , j'imagine que ça peut passer pour une qualitĂ©^ ça , dans une auberge Ăź Mme GIRARD. Monsieur s'amuse. âą . et Ăšiddattre ?. .Madame a Tair bien soucieux, bien prĂ©occupĂ© ... ah ! c'est qu'il est un Ăąge oĂč... ^Montrant t endroit oĂč madame VUUcrs doĂ» . Ă©cnrg, Ici , madame . . . j'ai passĂ© par \h , moi , je connais 'toules les Ă©preuves du sentiment I ' . ^^ i» ' 'W^ y ilixwXi^^'^ prenant lĂ plume, ' OvĂ©Hef' Ă©criture 1 .> . Juies Bbrco vr^ 1 Oui , madame , oui . . . estr-ce que madame kf connaft ? if»» vrtliĂŻiRs. Kpp 9 *4tt lamiil^ scĂźulement^ Je .âą . . il est ici P ' M GIRARD. Sans doute , madame; c'est le jeune homme dont je vou parlais fOtt^iâș-Ăheorel> âą ^ 'l 'âą âŠ' âą; âą ' 'âąâąâą ' Il n'est donc pas changĂ© ! » ' ' { *- ' *' M»' GttfitRD- ' âŹ'eĂŻt le mĂȘme qui a la tĂ©tĂš si vive /le &9Ăšui^ s! ienflre , et ' une chaise de poste brisĂ©e..* Madame n'Ă©crit pas ? ]^CAvlt2LiiAS. Siiait y si fait ! Ă paH. Que rĂ©is&uaf BUBAKB , de mime. Eh bien ! madame ^ il n^y a qu^Ă en prendre xm autre. M^e viLLiERS , de mime Oui, monsieur^ des raisons,. des motifs lĂ©gitimes... croyez. . . DURAND , de mime. C'est Ă©gal , madame , il suffit que cela vous convienne.. . soyez tranquHle ! HL^^ GIRARD , Ă pari. Qu'est-ce quUls ont donc entr'euz ?. âą une dĂ©libĂ©ration. {Hauti II est biensluguliet* que madame hĂ©site Ă Ă©crire. DimAND. Que ItoĂ»rez-vous lĂ de singulier ?.! rien de plus naturel, au contraire , puisque madame est ma femme. M» GIRARD. Votre fernioSĂš? H» yiLLiÂŁRS y bas Ă Durand. Y songez»TOiiis , monsieur ? ^ duraud , de mĂȘme. Certainement , 'y songe ; n'est-ce pas la meilleure ma- niĂšre d'assurer votre incognito ? ^ , - - " " * M" GIRARD. Ah! madame est.,, c^estque monsieur ayant demandĂ© deux appartemens , je ne conçois pas. . âą DfJRAKb. ÂŁt qu'avez-vous besoin dĂ© concevoir ? si je ne veux pas gĂȘner ma femme , moi ; je suis bien le maitr^ , j'espĂšr^e. âą ; âą âą ^mt GIRARD. ' C'est tlitTĂ©rĂȘnt, c'e^t'dKTĂ«rent... Du moment ique inonsieur et madame. . . {A pari.' Il y a du mystĂšre lĂ -dessoĂ»s, UN GARĂON , dans la couli^e. . Madame Gir'ard ! . .. M» GIRARD. On y ^a. . . Yous excuserez , si j'ai soupçonnĂ© un ins- tant ; car moi , d^abord..,. au surplus, je lie me mĂȘle jamais des affaires dĂ©s autres. . . c'est bien i&ssez des siennes ; et Dieu merci , quand on s'en occupĂ© comme je fais . . âą ' tW GARĂON. Madame Girard! ^ . . . 1 âą âą âą On y va ! . . {!fTontrant la porte de dfĂ»it'e. Madame, voilĂ votre logement. . . Il est trĂšs-^propre, frĂšs-a^rĂ©, la vue sur le jardin. . . Quant Ă Monsieur, s^h veut prendre' uii peiĂź de i4 patiĂȘBce^ il aura une chambre d'un antre citĂ©, pnisqa^il pi- ratt ne pas tenir. âą . A» reste» ça le regarde I. âą . {Les domestiques parcdsseni portant des malles^ UN GARĂON. Madame Gir. . . Ab, voas voilĂ !. . . c'est les effets de M* Dercoort ; . âą . l^s malles sont toutes brisĂ©es ;âą . âą et noos avons eu assez de peine Ă les apporter jusqu'ici Quel numĂ©ro F ' M"> GIRARD. NumĂ©ro neuf, corridor vert* . .Vous voyez, madame que je ne vous trompais pas. {Le premier garçon oware le cowerde de sa malle en la rrchurgeant sur ses Ă©paules^ et le referme aus' sitĂ©t. Fais donc attention ! * . . ImbĂ©ciUe ! âą . . Tu demande- ras Ă ceModsiedr ses ordres pour le dĂźner, ĂȘntends-tu?. âą âąâą Ah, quelle tĂšte ! quelle tĂ©f e il faut avoir pour penser Ă taat de dĂ©tails ! Air Monsieur votre politesse. Pu ChĂąteau perdu. Je sors j maĂŻs je vous en prie , Groyes qu'ici vous serez bien ; Ckr dans mon hĂŽtellerie , On n attend jamais rien. M"*^ VILLlEĂ S, Ă pâŹai. Mon embarras est extrĂȘme. Surtout demeurez en repos , Vous l'avez vu par vous-mĂȘme , Je n'aime pas leSypropos. {j4 part^ Il y a du louche dans tout ^a , j'aurai Toeil sof eux. r Haut, Monsieur, Madame , j'ai 1 "honneur de voof saluer!. . . * ' Je sors f mais je vous en prie , Croyez , qu'ici vous serez bien ; Gar^ dans mon hĂŽtellerie , On n'attend jamais rien, urne yjxiuaa&yĂ part. Si par lui^ je suis trahie; . ^ il, y L'ingrat , je me le promets bien ; hnsembh. ^ taille. ... sa dĂ©marche ; et cependant cet accueil glacial!- âą âą ah ! ii faut absolument que j'eclĂ ircisse mes doutes. {AOaniĂč Durand. UoBsieur? ĂźVKk}nti y sans se iei>er. Monsieur? JULES. N'arrivez- vous pas des Etats-Unis? DURAND , se temettant Ă ihn^ Directement , monsiÚà f . JULE5, Ă part C^est bien elle haut Monsieur, je vous demaoĂąe pardon d'interrompre une lecture intĂ©ressante. . . DUHANO. Du tout... ce sont les journaux... se ÂŁailes pas attention. JULtS. C'est que... vous save^ saiis doute le nom de la dame qsi Ă©tait ici. tout-Ă -l'heure Ăź DUftAND. Oui , monsieur. . . . » ^ JULES. Et elle se DQtnme?. . DURAND. Madame DtiraĂ»d, monsieur, {11^ remet Ă lire. JULSS, Ă pctrt 19 Oh ! ae vous gĂąnez pas . . . Seulement, si vous aviez beaa* coup de questions Ă me faire, il vaudrait mieux me prĂ©venir de suite^ parce qu^alors je quitterais tout-Ă ^fait ces papiers... d'autant que ça m'est parfaitement Ă©gal. JULES. Deux mots, monsieur, et je cesse de vous importuner * Cette dame n'est- elle pas veuve ? DURAND. Non, monsieur, elle n'est pas veuve. JULES. Comptez donc sur quelque chose k prĂ©sent ! DURAND. PlaĂźt-il ? JULES- Et le mari est restĂ© en AmĂ©rique Ăź DUaAND. I4oD, monsieur, Ăźl est ici. JULES. Ici , dans cette auberge ? DUBAKD. Oui, monsieur, dans cette auberge, lise remet a lire, JULES, Ă pmrt. Je mV perds !.... ce nom de Durand... se serait-elle rema- riĂ©e P... DĂ©jĂ ... oh !.. non... Mais aussi , est*-ce bien. elle?. . . Ah !... cette incertitude me tue... la verrai... je lui parlerai... Je ne puis partir maintenant . .. non certainement, je ne piiis pas partir ... Il me faut au moins le tem^de m' assurer si c'est elle ;... si elle m'a IrahL..» j^.^.,, ehl bieo» que fecas^je?.* je n'en sais rien... Je.^ je perdrai la tĂ©te^ voilĂ ce qu'il y a de plus probable !... Air tTAnstippe, Il faut confondre la coquette , Et quitter pour jamais ces lieux 1 Mais afin qu elle me regrette , ; Montrons-nous parfait a ses yeux. Que dts-JB, loin definifidĂšle, Moi fuir 1... Ăh ! quand je le pourraij, ÂŁo cherchant Ă me venger d'elle , G*est moi seul que je punirais. Voyons, tĂąchons de trouver quelque chose de 'mieux. ' 20 SCĂNE IX. Les MĂȘmes, M GIRARD. Mâąc GIRARD. Monsieur, je viens de faire visiter votre chaise de poste.... elle est moins maltraitĂ©e qu^on ne l'avait cra dans le prin- cipe. JULES , bas Ă flf*>e Girard, Tous l'avez vue , vous , madame Girard ?.... M».e GIRARD. AssurĂ©ment, monsieur, puisque je vous explique qu'il n'y a qu'un ressort de cassĂ©.... Vous potirrez encore vous en servir... JULES , la tirant Ă - F Ă©cart. Quoi ĂŻ je vous parle de la dame qui loge lĂ \ elle est jolie, n^est-il pas vrai 't M"» GIRARD. - Charmante ! Monsieur , charmante \ le carossier prĂ©tend que vous en serez quitte Ă trĂšs-bon marchĂ©. JULES. Charmante !. . . oui , c'est ça. . . et son mari oĂč est-il.^ M"^ GIRARD, montrant Durand^ Son mari , le voilĂ , Monsieur. JULES. Lui ! je m^adressais bien. M" GIRARD, aoec mystĂšre. C 'est -Ă -dire , son mari , je ne rĂ©pondrais pas . . . parce qu^enfin on a des yeux et des oreilles . . âą JULES. Il n'est donc pas son mari f Quel bonheur ! M"' GIRARD , trĂšS'kaUjt. Ăh 1 monsieur, monsieur, ne me faites pas jaser quand je ne, dis rien ; je vous en prie en grĂące , jç ne voudrais pas pour tout au monde â qu'on me supposĂąt capable d'attaquer la rĂ©putation des personnes qui... car, moi d'abord... Ah ! grand ĂDieu ! revenons s'il vous plaĂźt Ă votre chaise de poste. Je vais sur-le-champ chercher un acquĂ©reur comme vous l'aviez 'demandĂ©^ , 21 BURXKD, se leQonU Vous avez une chaise Ă vendre ? Eh bien ! je FachĂšlc moi , jiistemeni il in^en faut une. . . autant celle-lĂ qu^une autre, ça m'est Ă©gal. Quel prix ? M"» GIRARD. Cinquante louis , Monsieur , du moins c'est le mot du vendeur ; Monsieur veut-il la voir ? JULES. Oui , sans doute. /^ pari. Oh ! s'il pouvait me rendre le service de s'en aller ! {^Haut Suivez madame Girard , Mon- sieur, et vous serez convaincu que je suis raisonnable.. . ressorts anglais , doubles soupentes, rones neuves, etc. ^ etc. D'ailleurs , vous jugerez par vous-mĂȘme ; un petit quart- d'heure suffira pour tout examiner DURAND C'est inutile . . . moi , je m'en rapporte Ă vous , voilĂ . // tire son portefeuille,' ' JULES, Ă part ' Quel homme I ^Haut. Non , Monsieur , non ; je ne souf- frirai pas. . une affaire de cette importance ne doit point se conclure aussi lĂ©gĂšrement, et vous me dĂ©sobligeriez beau- coup âą . . DURAND. C 'est diffĂ©rent, alors j 'y vais, Monsieur... mais c'est parce que vous le desirez, au moins, sans cela je serais restĂ© bien tranquillement avec vous , je vous en rĂ©ponds ? JULES , le reconduisant. Vous ĂȘtes trop honnĂȘte !.. 8GĂNE X. Les MĂȘmes , D'HENNEBON. d'hennEBON, dans le fond. Bonne nouvelle ! mon ami^ bonne nouvelle ! nous allons partir ! JULES, Ă part. Bon ! l'autre Ă prAh ! quelle lĂ©gĂšretĂ© ! quelle dĂ©pravation ! quelle audace, surtout!... Entrer en correspondance avec mie per- sonne qu'il ne connaĂźt pas^. qu'il a ĂŻ peine entrevue.^ je vou- drais bien savoir ce qo^ lui Ă©crire, par exemple ; il n^ a pas de cachet... Ah i' mon Dieu , la vo'Ă»k celte belle inconnue ; comme elle est agitĂ©e ! hum ! tout cela n'est pas clair. "^ âą âą âą i9\>diil>13i- ARJI Ă l» GIRARD , M"»» YILUERSw M"» TiLlJlERS. Ges^iAĂ©^sienrs Sont sortis F' Mâą CIRXRD. Sortis ? Non, madamĂ©f. Monsieur votrç mari n'est mtme pas trĂšs-loin; on l'a entraĂźnĂ©... "''ĂŻit^vBeitourtP ""'''''âą . ' " '"'"'^ ' , ' * 'âŹJ*âŹ?st prĂ«d^Ă©ttĂ«fit Ăźni Ju?' a tout ihis en kĂ in, AJ^r quelle tte, quelle tĂȘte! Si ce n'Ă©tail qae cela encore ll^i^ croĂź- ^7 riez-vous , madame , qu^ii a eu l'impertinence de tous Ă©crire? ^^ Mâą VILLIERS. Je m'y attendais ! » . . . , . _ , Madame s'y attendait!.... Ah I. ouĂŻ , la prĂ©somption duf jeune homme.. . Il paraĂźt que c'est un rendez-vous qu'il de- mande Ă madame, Ă ce cftnll rĂ ^a dit , au moins ; car , moi d'abord,.* maia j âą âą Ah! le voilĂ y ce trouble-mĂ©nage, ce joueur, ce..... Mon- sieur a besoin de quelque chose ? ' ' SCĂ«NĂ XIII. ' âą . - Ă i'kl5>' dticriia vie y Si vous rempĂȘche2»iaÂŁ.jpflint]ri> / - X ' m s \ ' âą âą .âąâąÂ»âą ⹠» ' ⹠» . . . . . I . 1 .' âą âą âą" 'Ăź f f âą fil . mit 32 SCĂNE XIV. JULES , seul. m Vous n^Ă©tes pas changĂ©, » Il lai sied bien de me parler ainsi.; qu'a-l-elle Ă me reprocher P. . Ah! si je dĂ©sire encore la Toir , c'est pour la confondre ; elle veut, en m'accasant, justifier son inconstance , son manque de foi . . . mais elle saura que je ne suis pas dupe de cette ruse. . . Frappons. . . {li frappe Ă la porte de Ai"* VĂźUkrs,' d'hekhebon, en dehors et frappant Ă Vouire porte, . Qu'est-ce que cela signifie?. . nous voilĂ enfermĂ©s yĂ - prĂ«sent. . . HolĂ , quelqu'un , Jules?. . {Il frappe plus fort, JULES. Oui; frappe , va. . . elle tient bien. {Il recommence Ă frap- per de son cĂątĂ©, Madame , veuillez m^entendre » je vous en conjure ! ' D^HENltEBON , continuant Ă Ă©branler la porte. Ah çà ! se moque-t-on de nous Ă la fin ? c'est une trĂšs-mau- vaise plaisanterie... Jules , Joies , viens donc nous ouvrir. JULES. C'est ça, leur ouvrir , ce serait bien la peine de les avoir enfermĂ©s .âąâą{il frappe de noweau. DUR AMD ^ en dehors. Heureusement ° Gi&Aan , dans la coulisse. ~. Ah! grand Dieu! qu'ai-je vu? Laurent Etienne! accon* rcz vtte. âą . il se sera blessĂ© trĂšs certainement. 33 JULES. . Ils viennent ici. âą âą c'est fini, je n'en rĂ©chapperai pas . . . jdlons , il Usai se rĂ©signer. > // pa s^ asseoir Ă drmte et prend son sowenĂč' pour se donner une contenance. SCĂNE XV. JULES, DURAND, M»* GIRARD. Mâą GIRARD, en passant dans le fond Appuyez-vons , monsieur , je vous en prie. DURAND. ' C^esA ioutite. Mâą GIRARD, entrant. Vous ĂȘtes bien sĂ»r que vous n^avez rien de cassĂ© ? . DURAI4D. Mais dam, non, je ne crois pas, du moins... tiens âą.. vous ĂȘtes ici, vous, monsieur. . . vous ne nous ayiie^ donc pas entendus tout Ă Theure ? / JULES. Moi, non, monsieur, j'arrive Ă Tinstautt M GIRARD j Ă part. Le menteur V ^ DURAND. C^est que vous ne savez pas . . . vous nous aviez enfermĂ©s, sans le vouloir. JULES y faisant des signes Ă madame Girard Vraiment? c est possible , je suis si distrait. Mâąe GIRARD^ Ă part. Est-il effrontĂ©! DURAKD, ^'' Vous entendez bien que quant Ă moi, çisi m'hĂ©lait Ă©gal. . , mais votre capitaine n'a ^as aussi bien pris la chose lui. . . avec ça qu'il perdait , ce qui ne le mettait pas de trĂšs-bonne bun^eur... vous avez pçrda auft^ ,. vous , niiais avec meilleure grĂące y. au moins > et j'espĂšre qu'entre nous , c'est sans' rancune.. L'Insouciante 5 34 JULES , ne pouQdni s'empiduT de rue. Commeot donc i mioo sieur ^ inais c'est vous qui pourriez ni^cn vouloir , car enfin nia distraction vous aÂŁ6rcĂ© de sortir par la fenĂȘtre^ Ă ce qu^Ăźi paraĂźt. Oui 9 je in suis mĂȘme Ă©corchĂ© un peu le genoa ; mais c'est Ă©gal... C'est que je n'ai pas encore la grande habitude de ce chemin-lĂ , voyez- vous , et en sautant. .. M»* GIRARD. Le fait est que monsieur pouvait se tuer. DURAND. Ohi tout au plus... ah ! çà , maintenant que votre ebaise est il moi , je vais en prendre possession , si vous le permet- tez. . . et puis visiter ma chambre aussi; car je ne sais pas seulement encore oĂč je. suis^logĂ©* . âą heureusement que Je TĂ^Y tiens pas beaucoup , et pourvu qu'on me mette quel- que part. . . . ' . âą . ^ JULES. Qu'est-ce Ă dire^ quelque parti . . et l'appartement de votre femme f DURAND. A propos, oui, c'est jusfe, ma femme, vous m'y faites penser. . âą . {A madame' GĂ©rard' Dites-moi donc , si par hasard, elle me deniandai^. ' JULES. Oh ! soyez tranquille , je lui tiendrai compagoie si vous le dĂ©sirez. ^ DURAND. Aurez-vous cette complaisance ? Oui , sans doute. - M" GIRARD , Ă paru En voici bien d^une autre , patirre cher hommie , Ă qui va~t-il s'adresser. Haut flh! quoi^ monsieur , vous vou- lez que votre Ăemme. ...... /Je vous demande un' peu- dcn^tioĂź vous vous mĂȘlez , ma- dame Girard? Que diaMe, iiionsieur sait bien ce qu'il a Ă faire ... il a envie de voir sa chambre , conduisez-le , et 35 faĂźtes -noas grĂące de vos reflexions ; nous n^en avons besoin jii Tun. ni Taatre. DURAND. C'est vrai .,, {A Jules. Je puis donc compter sur voas t !!"âą GIRARD 9 a^ec humeur. Comme vous voudrez^ messieurs , au surplus je m'en lave les mains , car moi d^abord ... JULES , ies reconduisant, / C'est, bien ^ c'est bieti ; allez , mo^^sieur , que je ne vous retienne pas 9 je remplirai vos intentions , je vous le promets. Madame Girard fait sortir Durand par la porte qui est au- dessus de celle de madame ViViers. Ma foi, je suis plus heu- reux que je ne l'espĂ©rais. . mais ^ qu'est-ce que tout cela signifiĂ© ? le peu d'empressement de monsieur Durand Ă se* trouver avec AmĂ©lie., seraient-ils vĂ©ritablement mariĂ©s? n'importe , profitons toujours de la libertĂ© qu'on me laisse et essayons encore. // pa Ă la portĂ© de madame Vdliers» âą d'hennebon. . Jules ! Jules i JULES. Allons , c'est comme un fait exprĂšs , je ne pourrai pas ĂȘtre un moment tranquille ... SCENE XVĂ. JULES , D'HENNEBON. d'hennebon y il est un peu finimĂ©. Eh! bien, viens-tu pour cette fois.*^ d'abord je te prĂ©-r viens» que je ne peux pas attendre une minute de plus. . . tout mon monde est Ă bord. JULES. Je conviens avec toi , mon ami , que ton devoir.. . mais c'est que , vois-tu , une affaire importante ! d'henneboiy. Laisse donc! encore quelque partie de piquet, arrosĂ©e de ton diable de punch , n'est-ce pas ? 36 JULES. Non , ma parole , c'est quelque ehose de trĂš^-sĂ©riem.. . je ne te demande qa*un quarh-d'heare. Pas une seconde ; adieu ! Comment, tu m^abandonnes dans un moment comme celnl'Ci. [A pari, Je ne sais plus que lui dire , tooi Haut. Tu nrabandonnes, quand je ne pujs me passer de toi... Jour une affaire. . . Ă pari oh ! c'est ça ! hauf une affaire ^honneur .âŠ* d'hennebow. Une affaire dlionncur ] ,. c^est diffĂ©rent alors;. . .aa fait, ^ ne peut pas se remettre ; mais quel est ton adversaire ? JULES. Ta seras bien Ă©tonnĂ© , va. {A part. Voyons , avec qui diable pourrai- je me battre ici ^. . Ah ! jy suis. . . oui , autant celui-lĂ qu^nn autre. {Haut. Tu sais ce monsieur Durand , pour lequel nous avons eu tant d'Ă©gards , et qui nous a gagqĂ© notre argent. . . aa contraire . il est de notoriĂ©tĂ© pu- blique qae je n ai plus un seul dĂ©faut , et Ă moins que la ca- lomnie âą M"» viLUERis. La calomnie âąâą comme si je n'avais pas ra moi-mĂȘme.. et , sans parler de ce duel , de cette partie de piquet de cin- quante louis, de ce punch, enfin.. pourrlez-rous mVxpli- quer , monsieur ^ ce que c'est que le mĂ©daillon de votre sou- venir P.. Allons , brodez bien vite un roman sur cette belle inconnue que vous allez , dit-on , rejoindre... je vous Ă©cou- terai avec plaisir... vous contez si bien !.. JULES. Mon mĂ©daillon... une belle inconnue ! . . Ăč part ah ! ah ! de la jalousie âą âą bravo ! . . âą Ă mon tour. haut et affectant de rembarras Eh ! quoi ! madame , vous auriez appris... M» VILUEBS. Tout , monsieur !.. \ JULES. Alors» c'est yainement que j'essayerais de feindre plus long-tems... il vaut mieux vous avouer de suite! la vĂ©ritĂ©!. M"> YlLLlĂRS. Ah! enfin !âą. EULES. J'en conviens donc , ce mĂ©daillon renferme , en effet , le portrait d'une personne qui peut disposer» Ă son grĂ©, de mon sort , et vers laquelle je dirigeais mes pas , lorsque vous avez paru ici ; mais » si vous la connaissiez , je crois que vous me trouveriez excusable âą'. .. . ll»e , VILLIERS. Excusable!.. JULES. Comment n'aurais-je pas Ă©tĂ© charmĂ© par elle ?.. Je ne vous Sarlerai pas de sa figure , vous en jugerez ^ans un instant.. fais son caractĂšre !.. si vous saviez combien elle a Ă©tĂ© bonne, indulgente pour moi !.. que 'de sages avis elle m'a donnĂ©s !.. je ne les suivais pas. toujours trĂšs-ei^actement ; eh bien ! c'est Ă©gal , elle ne se lassait pasl.. et puis elle n'Ă©tait pas dĂ©fiante » elle... quand je lui avai^ fait le rĂ©cit de.^nes fautes, elle n'en soupçonnait pas davantage... et tenez , si elle Ă©tait ici., Ă votre place., et qu'elle m'entendĂźt lui jurer , en tombant Ă ses genoux , que je lai suis ijestĂ© fidĂšle , que tous mes dĂ©fauts 4o ont disparu , qae je sais parfait enfin y, comme tous disiez toot-Ă -rheore.. on da moins peu s'en faut.. Ah ! mon AmĂ©lie est bien changĂ©e , ou elle n'hĂ©siterait pas Ă me confier le soin de son bonhear P. . 1I VILLIERS* AmĂ©lie , dites- vous ?.. JDJLJE5 , montrant le mĂ©daiUon awert» Tenez , madame / voyez et j'ugez-Yous ! Air Du Vcaid, du Baiser. Loin de vous , cette douce image A mon cçeur vous reprĂ©sentait ; De votre amour m'offrant un gage , Ce sourii^e me consolait. AuprĂšs de celle- que j'adore , Le portrait » comme auparavant ; Semble me dire j'aime encore. Mais est-il loujoyurs ressemblant ? M"B YiLUEas, a9tG 4^nĂȘm. Ah! Jules/.. JULES , hd baisant la mam. ChĂšre AmĂ©lie ! SCENE XVIII. TOUS LES PEBSONNAGES. M"^ GIRARD 9 entrant la premiĂšre. Non , messieurs ^ non , vous dis-je , on ne se battra pas !.. je ne puis souffrir que dans ma maison !.. que Tois-jeF.. n'entrez pas , monsieur , n'entrez pas ?.. DURAKD. Pourquoi donc ça? M» GIRARD. Ah ! . . vous pouvez entrer Ă cette heure ; h part, Dieu ! si le pauvre homme savait., il ne dirait pas que ça lui est Ă©gal.. haut madame ; votre place est retenue. M YIUIERS. ^ vous remercie 9 je n'en ai plus beftoisu 4i .^ , BURAKO, Ă Jules. Monsieur , on rient de me dire que je vous avals insultĂ© tantĂŽt, et que vous m^aviez provoquĂ©... Je ne sais pas du tout ce que ça signifie . il faut que nous nous soyons bien mal compris , car madame pon plus... mais c'est Ă©gal , ça n'empĂȘche pas , et si vous y tenez absolument. . âą ^ Non , monsieur , c'est inutile ; Ă prĂ©sent je suis satisfait !.. d'henkebon. CoiyiinemP sans qu'il te fasse rĂ©paration ? ça ne se passera pas ali^si , j^ai apportĂ© les armes . JULES Oui , eh bien ! tu \ts reroporieras ! . . d'hennebon. ÂŁst-il possible ?.. c'Ă©tait bien la peine de me faĂźreirester !. . JULES. Oh ! je ne te retiens plus... tu peux partir quand tuvoa- dras j... mais sans moi, par exemple!.. ]>'HÂŁN^WĂ«BON ÂŁn voici bien d'un autre !.. JULES. ÂŁh! mon Dieu/ tu es toujours Ă©tonnĂ©, toi! Qu'est-ce qae je t'ai dit que j'allais faire en AmĂ©rique .^-» chercher une femme charmante^ dont j'Ă©tais fou!.. Eh bien^ c'est madame qoe j'alkis chercher., y es-^tu maintenant?... d'hfni^ebok Oui , sans doute !.. Et moi aussi j'y suis... tout s'explique... voilĂ pourquoi madame m'avait priĂ©... c'est clair !.. {Ă Jules je vous fĂ©licite, nionsieur, il y a oien des gens qui voudraient ĂȘtre Ă votre ^ place- âąâą mais c'est Ă©gal» comme on dit chacun pour soi... et 1 puisque c'est vous qu'on prĂ©fĂšre je m'exĂ©cute de bonne grĂące..» Je disais bien aussi... je ne me irompç jĂ maU dans mea conjectures. ^ V Insouciant. $ 4o ont dispam, qoe je sais parfait enfin,, comme yons disiez toQt-Ă -rheure.. ou du moins peu s' en faut. Ah ! mon AmĂ©lie est bien changĂ©e , ou elle n^hĂ©siterait pas Ă me confier le soin de son bonheur P . . !!âą VILLlEaS* AmĂ©lie , dites- vous ?.. 3VIZS , montrant le mĂ©daillon owert. Tenez , madame / voyez et j'ngez-vons ! Air Du Kaud, du Baiser, Loin de vous , cette douce image A mou cçeur vous reprĂ©sentait ; De votre amour m'ofirant un gage , Ce sourire me consolait. AuprĂšs de celle que fadore , Le portrait » comme auparavant ; Semble me dire j'aime encore. Mais est-il toujours ressemblant ? lĂ^^ YlLUERS, a9ec akanĂ m. Ah! Jules/.. JULES , bd baisant la mam. ChĂšre AmĂ©lie ! 8GĂNE XVIII^ TOUS LES PEBSONNAGES. i M"^* GIRARD 9 entrant la premiĂšre» Non , messieurs , non , vous dis-je , on ne se battra pas !.. je ne pois souffrir que dans ma maison !.. que vois -je?., n'entrez pas , monsieur , n'entrez pas ?.. DURAKD. Pourquoi donc ça? Ah ! . âą voas pouvez entrer Ă cette heure ; Ă pari. Dieu ! si le pauvre homme savait., il ne dirait pas que ça lui est Ă©gal.. haut madame , votre place est retenue. M" VIUIERS. . . âą Je vous remercie , je n^en ai plus besoin. 4i .^ , Monsieur , on yient de me dire que je vous avais insaitĂ© tantĂŽt, et que vous m^aviez provoquĂ©... Je ne 3ais pas du tout ce que ça signifie . il faut que nous nous soyons I^ien mal compris , car madame pon plus... mais c'est Ă©gal , ça n'empĂȘche pas, et si vous y tenez aWolument. . âą ^ JD!LÂŁS. Non , monsieur , c^est inutile ; Ă prĂ©sent je suis satisfait !.. d'henkebon. CoinmemP sans qu'il te fasse rĂ©paration ? ça ne se passera pas aii!si , j'ai apportĂ© les armes . , 7ULES Oui , eh bien ! tu \e% remporteras ! . . d'hennebon, ÂŁst->il possible ?.. c'Ă©tait bien la peine de me faireirester Ăź. . JULES. Oh ! je ne te retiens plus... tu peux partir quand tu vou- dras \,.. mais sans moi, par exemple!.. b'hennĂ«bon* ÂŁn voici bien d'un autre ! âą âą , JULES. ÂŁh! mon Dieu / tu es toujours Ă©tonnĂ©, toi! Qu'est-ce que je l'ai dit que j'allais faire en AmĂ©rique .^*» chercher une femme charmante^ dont j'Ă©tais fou!.. Eh bien^ c'est madame qoe j'allais chercher., y es-tu maintenant p.. . d'hfni^ebok Oui , sans doute !.. . BUBAND. Et moi aussi j'y suis*. âą tout s'expliqjie... voilĂ pourquoi madame m'avait priĂ©... c'est clair !.. {Ă Jules je vous fĂ©licite, nionsieur, il y a bien des gens qui voudraient ĂȘtre Ă votre place.. âą mais c'est Ă©gal» comme on dit chacun pour soi... et , puisque c'est vous qu'on prĂ©fĂšre je m'exĂ©cute de bonne grĂące..» Je disais bien aussi... je ne me Irompç jĂ mds dans mea conjectures. / Vlnsouciant^ $ b^HEN lU&BON y tirwflt m montre. DĂ©jĂ 4eux heures 3 diable, il et lems de aocM dire adiea. iĂźsehre fa fnĂ m Ă Jules et va s^Ă©ioignerĂ© PUJIAM9» le reĂ©enani. XJn instant , ii\ too^ plaĂźt !. VotfĂ© Ăąmi ne s^embarque pas ; c^est trĂšs^bicD , maĂŻs ttioi , je ne rĂŽts plus trop ce qoe je pourrais faire .. ici^ et si monsieur voulait reprendre 5aL chaise de poste , ^t me cĂ©der sa place daos le âŒatsaĂša»... ComniĂšnt ^ monsieur ? Ă peine ao terme d'on pareil Toyage ». Que voulez-TOUs I madame?.. e refianderaĂź cela comme une promenade... un peu longue Ă la vĂ©ritĂ© . . mais c^est Ă©gal! . . ça distrait toujours , et je m'en retournerai tout bonnement coanne je suis venu* rAWEFILLB FINAL. Air Du Vaud, de la Samnamkule, M. DURAMp. Il faut partir, un autre a su vous plaire , ' Gomblez enfin les vĆux de mon rival ; Soyez heureux , e fuirai cette terre , Mais je le sens , ça ne m'est plus Ă©gal. Je dois chasser au phitĂŽt de mon ame Mon fol amour , puisqu'il vous a dcplu ; Je tĂącherai .. mais j'ai bteii peur , Madame^ De m'en aller comme je suis ^enu. M*** OIBABD. ^ Dans les tableaux , oĂč l'esprit de MoliĂšre PrĂȘta sa grĂące a l'austĂšre raisan , On applaudit ce qui doit toujours plaire , Sans ^profiter jamais de la leçon . Vient-on pour voir ces portraits du grand maĂźtre. OĂč les travers sont prĂ©sentĂ©s k vu. , C'est le voisin qu'on veut y reconnaĂźtre , Et Ton s'en va> comme on Ă©tait vesu JHLES. . Homme puissant , -que le succĂšs Ă©gare , Peoses-tu donc con^maoder an destĂąii ? ÂŁt toi, dont l'or use la main avare , ÂŁs-tu bien sĂ»r de le compter demain ? *>fc . 45 Sommefr-nouĂą grands , ne mĂ©prisons personne ; Riches, donnons , c'est un nrĂ©tĂ« rendu ; N'oublions pas que lorsaue iheure sonne y GObacun s'en ya comme il Ă©tait venu. DHBNNEBON. Plus de partis , le destin nous accorde Un Roi français , aui parcourant nos rangs , Par un sourire en oannit la discorde , Et dans son cĆur confond tous ses enfans. n nous Ta dit l'implorer , c'est lui plaire Et depuis lors , chacun de nous Ta vu ; Le malheureux qui quitte ce bon pĂšre , Ne s'en ya pas comme il Ă©tait venu. M»* VILUBRS5 a'' Public. Nos deux auteurs tremblaient pour cet onvrage. Et sans combattre ils auraient voulu fuir. J'ai cru pouvoir ranimer leur courage Ah / n'aUĂ©z pas , messieurs , me dĂ©mentir. Je leur ai dit aue*'avais l'assurance , Lorsqu'en ces lieux le public s'est rendu , Qu'il amenait avec lui l'indulgence , Et s'en irait comme il Ă©tait venu. FIN. MA flMMl SE MARIE VAUDEVILLE EN DU ACTE, Pi» MM. pnVEB'Ă^ET VIANADT, aBPRĂSElTTĂ POUR Lft PREJIIĂRE FOIS A PARIS, SUR LE THĂĂTRE DD VAUDEVILLE , LE 1 1 DĂCEUBRE ]8a4. Pkix 1 Fr. 60 Cent. . PARIS, CHEZ QVOY LIBRAIRE, ĂniTEUft DB FlĂCES DB THĂĂTRE, Boulevard Saint - MartĂD , N". i8 ; Et Chez barba, Libraire, Palais-Rotal. PERSONI^AGES, ACTEUBS. PHILIPPE M. FONTENAY. PremiĂšre entrĂ©e, un habit de voya- ge tildgant, bottes Ă rcvtis. Seconde entrĂ©e, costume d'Aubergiste, \este de chasse et casquette grise. GERVAIS, fermier M. LÂŁPÂŁINTaEJÂŁu^x Costume de Villageois, parĂ© sans bouquet. ĂLOI, fils de GervaĂźs M. GuĂ©nĂ©e. Coutume de mariĂ© de Village, un bouquet a la boutonniĂšre. M°. PHILIPPE , riche aubergiste. M°. Bras. Costume de Villageoise coquette . en grande parure , bouquet au cĂŽtĂ©. ANNETTE, niĂšce de mad. Philippe. WK Minette. CLAUDINE, sa sĆur cadette M". Huby. Villageois et Villageoises. * Nota. Pour faciliter la mise en scĂšne de cet ouvrage dans les DĂ«- partemĂ©ns , on a eu le soiu de placer le nom des Personnages en tĂŽte de chaque scĂšne , dans la position qu'ils doivent occu- per, relativement au' spectateur. Vu au ministĂšre de Flntcrieur, conformĂ©ment Ă la dĂ©cision de Son Excellence, en date de ce jour. Paris , le Q DĂ©cembre \%i^. Par ordre de Son Excellence , Le Chef- Adjoint , SignĂ© Coupart. 4 Tous les exemplaires non rĂ©pĂ©tas de la signature Ăąe f Editeur seront rĂ©putĂ©s contrefaits. ?^^ I IMPRIMERIE DE HOCQUET , / Rue du Faubourg Montmartre , N* 4 Eq amour mon coeur est bien neul. ELOI. Annett*. Ăź' le jur* , vous sVcz ma femme.» Anssttotque jeserai vet»L ANKBirVB. Que drtes^otis y. Eloi ? ^uoiqu il arrive , Ce vĆu^ par moi» ne s'ra jamais tbrmé» KLOI. Duoi I ifm»dĂ©sistZâŹpL ma iĂšmm*yĂźve?.. Ah ! vous hl m*aves amats aimĂ© f Il AMNETTE. Taisez-vous; Toici votre pĂšre et ma tante qui des- cendent. ĂLOI. Ils n'a\^Ăźent donc pas grand'chose Ă se dire !. t-il que j' lui rĂ©ponde ? Vous savez comme il est boudeur , Et comme il s'met d'mauvaise humeur ! i3 Il me semble dĂ©jĂ le voir qui me fait des gros yeux... Ăb ! bah! je me risque... Au fait, une contrc-dĂ tise, ça n' em- pĂȘche pas la fidĂ©litĂ© , car enfin. . . On peut danser avec tout F monde, ' Et pourtant n'aimer qu'un danseur ! Elle danse. 2'» COUPLET. . Oubliant mon premier scrupule , P'tit k p'tit je prends mon essor. Pour ne pas ĂȘtre ridicule , Un autre vient , j'accepte encor. Ma foi, que Marcel boude et gronde^ J' danse avec cbacun a la ronde ; Tous obtiennent la mĂȘm' faveur J* n'en manqu' pas une , ab ! quel bonheur / Et si Marcel h son retour s^avise de me dire pourquoi donc que t'as, dansĂ© avec celui-ci, pourquoi donc que t'as valsĂ© avec celui-lĂ ."*. . . Eh! bien, par exemple , en voilĂ une bonne , que je lui rĂ©pondrai. . . ÂŁt qu'est-ce que ça te fait .'^. . . On peut danser avec tout V monde. Et pourtant n'aimer qu'un danseur. Elle danse. J'entends, je crois, une voiture. . . ab Dieu ! le beau car- rosse ! . . . un laquais . . âą deux laquais . . . c'est le beau frĂšre.. . Ab! mon Dieu, il vient ici; et moi, qui suis toute seule. . . SCENE X. PHILIPPE, CLAUDINE. PHILIPPE. HĂ© !.. . personne .... CLiiUDilĂŻE , Ă part. Tiens, il ne me voit pas. . . Je n'ose pas lui parler. PHILIPPE. Ah ! dites-moi la jeune fille; madame Philippe f . âą CLAUDINE. Us ne sont qu'Ă deux pas d'ici y je vais prĂ©venir monsieur Gervais. PHILIPPE. Monsieur Gervais ... oĂč allez-vous ? . . âą CLAUDINE. Ils sont chez monsieur le maire; ce n'est qu'Ă deux pas d'ici; je vous dis. . . je reviens Ă l'instant. Elle sort en courant. ^4 SCENE XU PHILIPPE, seul. Atfendez donc . . ils sont chez monsieur le maire. âą . n paraĂźt qo'on me prend pour un autre... Eh/ bien, laot mĂźenx; cela pourra servir mon projet^d^intriguer un peu ma femme. Je suis curieux de la voir. Test assez drĂŽle Ăź revenir aprĂšs vingt ans d^absence , quand tout le monde peut-ĂȘtre me croĂźt mort ! . . . Surtout , si la nouvelle de mon naufrage est parvenue jusqu^ici. . .il rit, Ăh! ahl ah! heureusement mon changement de fortune n'a point perverti mon moraĂź.. toujours le mĂȘme, riant de tout et prenant le temps comme il vient . . . Air Dans ce castel, dame de haut Ugnag^, Toujours }oyeux, poursuivant la fortune p J'ai voyagĂ© tantĂŽt bleo , tantĂŽt mal } L'ambition, de sa voix importune. Parlait plus haut queTamour conjugal ; Et cependant , j'en jure stir mon Ăąme , L'absence ihĂȘme augmentait mon- plaisir ^ Faire fortune , et vivre loin d' sa fcnHne , Ah ! c'est doubler V bonheur de s'enrichir. Ma foi, je B'al pas donnĂ© de mes nouvelles ; toar-Ă -lonr pri- sonnier, naufragĂ©^ et puis. âą . Ă deux mille lieues, les occa* sions sont rares. . . Enfin, me voilĂ ^ assez pourvu d'argent et surtout d'expĂ©rience ; mais dĂ©goĂ»tĂ© pour toujours de la manie des voyages. Air du rondeau de la PĂ©nĂ©lope de la CitĂ©, Pour voir les travers Dont Tunivcrs âą Partout abonde , Est-il donc besoin D'aller ^ ma toi , courir si loin ? Tranquille et content. Et sanĂą aller auf bout du monde , Je pouvais pourtant , Dans mon pays en voir autant. J'ai vu FOttoman Dans un sĂ©rail doitrer sa belle , Quand^ pour de l'argent, L'euBuque itittoduisait Tamant. 5 J*ai vu le Romain ^ Four mettre fin 'Ăą sa querelle Percer son rival D*ufi coup de stylet. . * amicaL Tentendis souvent Citer TAnglais pour sa constance ; Je Fai vu pourtant If&Ă Ă re sa femme argent comptant Du Chinois hautain J^oi vu la stupĂde opulence ^ Dans un palanquin , Eclabousser le Mandarin. J*aĂź vu l'Espaenol ^ ĂD si bdraol y Chanter sa peine , Quand dans le logis > Son rival heureux est admis. J*ai vu TAlIemand , PrĂšs du tendre objet qui TenchaĂźne , Pousser galamment Des soupirs . d^a mou r . .. en f umanL J^ai vu , jten rĂ©ponds , De Laponnes » d'humeur lĂ©gĂšre Faire , sans façons, ' Des tours k leurs petits Lapons. Et les Patagous ^ Les plus grands maris de la terre , MalgrĂ© leurs six pies , Etre trompĂ©s par leurs moitiĂ©s. Pour voir les travers Dont Tunivers ^ etc. Aht çà , orienloiis-nous. . . Je sais chez moi, c'est Ăźncon- lestable. Personne ne me reconnaĂźtra. > . aies cheveux ^Ăźs^' mon embonpoint. ... je n^avais rien de tout cela quand je smn parti . . . c^est dĂ©jĂ une chance en ÂŁaveur de mon incognito... Aveecela, FĂ©talage dont Je me suis entourĂ© Ă©loignera encore les soupçons . âą âą Cette petite th^a bien laissĂ© entrevoir on moyen ; elle me prend pour an .aatre..* .mais quel nom idectiaiitre?. âą , i6 SCĂNE \I1. PHILIPPE , GERVAIS , CLAUDINE. CLAUDII9E. Le voilĂ , le voilĂ , tenez . GERVAIS. f Mon cher beaa-frĂšre ! PHILIPPE Ă part. Je suis le beaa-frĂšre de ce monsieur?. . . bon . âą . GERVAIS. Enfin, vous voilĂ ! . . âą PHILIPPE. Mais oui . . . oui . ^ . me voilĂ âą . âą Et comment se porte tout le monde ici? {Ă part, Je ne risque rien en gĂ©nĂ©ralisant. GERVAIS. Bien ! trĂšs-bien ! nous vous attendions avec une impa- tience. * . PHILIPPE. Je conçois . . . c'est naturel, {Ă part, Si je savais aa moins pourquoi Pon m'attend ! GERVAIS. Ab 1 ça , dites-moi , et ma sĆur ? elle n'a donc pas pu se dĂ©cider Ă venir ? PHILIPPE. Non, elle n'a pas voulu venir absolument. GERVAIS. Et le petit neveu ? PHILIPPE , Ă part. Ah! il y a un petit neveu?. . . haut, Mais il est gentil tout-Ă -fait, Ă part. VoilĂ un interrogatoire qui commence Ă me dĂ©router. GERVAIS. Il se porte bien? PHILIPPE. Ah! si vous le voyiez, il court comme on petit diable* GERVAIS. Il est bien prĂ©coce . . ^ Ă deux mois ! PHILIPPE, Ă part. Aye! . . . haut Quand je dis qu'il court. . . a hh ah! le beau-frĂšre qui prend cela Ă la lettre. . . il court. . âą sur les *^ "as de sa nourrice. t? GKRVAIS. Vou» ressemble-t-ii, au m^ins ? PHILIPPE, Ă fart» Il n'eo finira pas ! {Jm\U, Mais il y a qaelqae chose^. 'oaĂź , il y a qaelqae chose... dans le nez !. . . GERVAIS. C'est ce que ma sĆur m'Ă©crit. . . Ah ! çà , nous ayons Ă©tĂ© un peu pressĂ©s de terminer ; vous avez takit tardĂ© . . . Nus avons dĂ©jĂ passĂ© le contrat, mais Vous y signerez. PHIUPPE. Comment donc ! . âą . avec le plas grand plaisir ! . . . {^A part Il parait qae c'est an mariage. Haut Quand poor-^ rai'je prĂ©senter mes hommages Ă rotre jeune et jolie futare, quoique je n'aie pas l'avantage de la connaĂźtre. GEaVAlS. Comment , ma jeune et jolie future?. . Mais pas du tout; c>st mon fils qui se marie ! PHILIPPE. Ah! pardon, pardon!... c'est vral.. votre future.. âąâą befle-fille ! . . . GERVAIS. Vous antres fournisseurs vous ĂȘtes sujets aux distrac-^ lions !. . . PHILIPPE, Ă part, Bon ! je sais fournisseur. GERVAIS^ Ah! çà , sans façons, je vous laisse. . . On termine chez monsieur le maire ; je ne vous engage pas Ă venir , vous devez ĂȘtre fatiguĂ©. . .. Qaudine, faites rafraĂźchir monsieur, et ayez soin de ses domestiques. CLAUDINE. 1 piaçant sur la tabU une bouteHie et un verre y etc. VoilĂ qui est prĂȘt GEftVAIS. Votre arrivĂ©e fait un bruit dans le village... ce carosse... ces laquais C'est que voyez-voas , nous ne sommes pas habituĂ©s à ça ici. Air Ten guette un petit de mon Ăąge. Ces domestiqu s qui sont d'vant et derriĂšre , Tous couverts d'or , quel Ă©talage ils fontl.. Ah ! quel contraste avec vous » cher beau-irĂšre , Vous qui semblez et ^i simple et si rond ! Ma Femme. 3 i8 PHILIPPE. Mon cher ami , vous ignorez peut-ĂȘtre Qu' Tair important est i' partag' des laquais ; Et que , die tous temps , les valets Ont fait plus de bruit que leur maĂźtre^ GERVAIS. Allons, mettez "VOUS lĂ , je vous ramĂšne tout le monde dans un instant. A part, Je suis enchantĂ© de mon beau* frĂšre. . . moi. . âą Il a Pair d'un joyeux convive.. . âą lisort, SCENE XIII* CLAUDINE , PHIUPPE , Ă table. PHILIPPE f Ă part. Me voilĂ embarquĂ© dans une aventure assez singuliĂšre... ah! c^esl fort drĂŽle !... On me prend pour uB fournisseur.. . si je n'Ă©tais pas dans un village , je prendrais cela pour une Ă©pigramme. Ah I çà ! mais , d'aprĂšs tout ce qui se passe, je commence Ă croire que je ne suis plus chez moi. Faisons jaser un peu cette petite , ce ne doit pas ĂȘtre difficile , il est nĂ©cessaire que je me mette au fait. Prendre des renseigne- mens aprĂšs vingt ans d'absence, c'est hardi... n'importe... ma belle enfant ? venez ici. . . // lui fait signe de s^ approcfier^ CLAUDINE. Tiens ! . . . que me veut-il donc , ce monsieur ? on dirait qu'il me fait les yeux doux . . . Voyez donc ces vieux ! PHILIPPE. Ecoutez ! Ă©coutez ! . . . CLAUDINE^ Ă part. Comme il me regarde! .. . Haut. Me voilĂ monsieur. PHILIPPE. Vous ÂŁtes bien gentille. CLAUDINE. Monsieur est bien honnĂȘte ... PHIUPPE. Comment vous nommez-vous ? CLAUDINE. Claudine, monsieur. PHILIPPE. Eh bien , Claudine I âą . . dites moi ? . . . Mad^ame Philippe est toujours maĂźtresse de cetie maison ?.,. . 19 CLĂ UDINE. Oai f moDsĂźeur. PHILIPPE. Elle est bien heureuse d^avoir, pour achalander son au- berge , une aussi jolie petite servante. CLAUDINE, Ă /7arf. ' Servante ! il a^est*pas gĂ©nĂ© Haut. Monsieur > je suis de la famille. PHILIPPE , vwemerU De la famille !... ah ! mon Dieu !... Quel Ăąge avez-vous ? . . âą CLAUDII^E. J'ai dix-neuf ans. PHILIPPE , Ă part. Dix-neuf ans ! en voilĂ vingt que. . . CLAUDINE. . Et » je suis l'aĂźnĂ©e de ma sĆur Annette. PHILIPPE. Ah I il y a une sĆur Annette f CLAUDINE. Et deux frĂšres aussi. PHILIPPE. Et deux frĂšres. . . Diable !.. je n'oseplus pousser l'inter- rogatoire. {Haut. Vous appartenez Ă madame Philippe 9 probablement i* CLAUDINE. Oui y monsieur, je suis sa niĂšce. PHIUPPE , Ă part. Ah! je respire; je me sentais dĂ©jĂ la tĂȘte toute boulever- sĂ©e... Quand on revient de si loin ! CLAUDINE. Ma tante m'aime beaucoup ; elle dit que puisque'elle n'a pas d'enfans 1 elle veut me traiter comme sa fille. PHILIPPE. Et son inari , qu'est-il devenu ? / . CLAUDINE. Mon oncle Philippe I il' est morf^ PHILIPPE. Ah i il est mort ! CLAUDINE. Oh ! oui , il y a long -temps qu'on n'en parle plus. PHIUPPE. On n'en ... on n'en parle plus .^ CLAUDINE. Du tout. âą âą c'Ă©tait un $ans-souci , voyez-vous. . t'un ori- ginal . âą âą Ah! A ce que dit ma tante. PHIUPPB. Ah! c^est la tante qoi dit. . . Ă part. } Je m'en rengerar, GLAUDIlĂŻB. C'est une histoire ; il est parti ^ il a laissĂ©-lĂ sa femme ; mais le bateau a tournĂ© , vu qu'il faisait beaucoup de vent ; et puis il est tombĂ© Ă Teau ... et puis . . . VoilĂ . . . Oh ! ma tante l'a bien pleurĂ©. . . c'est vrai. . . PHILIPPE. Bah ! elle Ta pleurĂ© ? {A part. Cette bonne Magdelaioe ! CLAUDIT9E. Aussi , dit^elie souvent ^^elle serait morte de chagrin , si elle n'en avait pas pris un autre. ^ PBILIPPE , stupĂ©fait. Hein ! faites- mo! donc l'amitiĂ© de me rĂ©pĂ©ter cela. CLAVmUE. Vous devea bien le savoir , puisque vous venez pour la noce. PHILIPPE j Ă part. Ha femme se marie , et moi qui viens pour signer ao contrat Ah ! ah ! ah ! ah !.. . quelle aventure extraordi- naire. Haut, Ditesmoi, oĂč sont- ils maintenant ? CLAI7BINE. Mais , vous le savez bien ; ils sont allĂ©^ se marier Ă la mairie ; qu'est-ce que vous avez do»c Ă rire P PHILIPPE. Rien , rien ; je ris de quelque chose qui me passe par la lĂ©te. A part. li parah que c'est uni. . . . Ah ! çà , comment vais-e m'arranger au milieu de tout ça , avec ma qualitĂ© de beau-frĂšre du pĂšre du mari de ma femme. CLAUDINE , regardant Ă la croisĂ©e. Voici la noce qui revient ; ma tante sera enchantĂ©e de faire votre connaissance. > PHIUPPE. Il n'y a pas d'apparence. . . Diable ! . . . c>st qu'en y rĂ©- flĂ©chissant. . . je vais jouer un singulier personnage. . . Ma femme se marie ' c'est que cela peut aller loin. âą âą Ah! bah! nous verrons bien... voici tout lĂ© monde. . . je doute qu'on me reconnaisse. . . observons un peu madame la mariĂ©e, afin de savoir si je dois conserTçr mon titre d'onde y ou au pis aller; reprendre cehiĂź de mari. SCĂNE XĂV., ELOI , PHILIPPE , GERVAIS , M"» PHILIPPE ,. ANNETTE, CaavK dam ie fond. CHOEUR. ^ Air de JoconĂ Ă , Quel plaisir ! Quel plaisir pour nous commence! L' vin , la danse , Ce soir vont nous rĂ©jouir. CĂ©lĂ©brons leur mariage , Le doux nĆud qui les engage. Qiiel^ plaisir! eta PHILIPPE , Ă part. Le joli cotip-Ăą*oeil poar un mari ! . . Elle est encore bien conservĂ©e ma femme ; elle n'a pas dĂ©pĂ©ri du tout, du tout. Mâą PHILIPPE. Mon dieu qiie c^est ennuyeux ! il lĂŻous foudra encore re- tourner ce soir chez monsieur fe maire ; nous ne pourrons nous marier qu^Ă six heures. GERYAIS. n Ă©iaiit sorti je Tavais prĂ©vu ; ce n'est pas moi qui vous ai mis en retard.' M"»e PHIUPPE. !Ni moi non plus » j^Ă©ta^ prĂȘte. PHILIPPE Ă part. Puisque le mariage n^est pas fait , amusons-nous Ă sçs dĂ©pens. M" PHILIPPE. ' A propos f oĂč donc est monsieur votre beau-frĂšre ? OSRYAIS, Ah ! lĂ© voilĂ . . . Pardon , mon cher Docours , c^est ma- dame PiiĂźlippe , ma belle-fille. M" PHILIPPE^ Je suis bien dĂ©solĂ©e , monsieur , de ne m'ĂȘlre pas trou- vĂ©e,.. lEUe^le regarde fixement et rfste stupĂ©faite. par... parce. . que... je ne sais pas... PHI LIPPE , aç^ec une politesse ajfectee, Cachante, madame, de faire votre connaissance», et d^ ĂȘtre arrivĂ© assez tĂŽt , pour ĂȘtre tĂ©motĂ»si Ăąe votre mariage» 22 M» PHILIPPE^ Quelle voix ! Ah ! mon diea ; je n'en puis plus. Elle se troupe mal. } GEHYĂIS. Eh ! bien , qu'est-ce qu'elle a donc ? CLAUDIKE. Tiens , la mariĂ©e qui se trouve mal. ELOi , Ă part. Et moi aussi, il y a long-temps que je me trouvenial, et je n'en dis rien. PHiUP^ , Ă pari. Je crois qu'elle se doute de quelque chose. M»e PHILIPPE , Ă part. C'est lui âą . . c'est lui . . . CE R VAIS , Ă madame Philippe. Est-ce que vous connaissiez dĂ©jĂ mon beau-frĂšre. ^Ă Pht- hppe. Comment avez-vous donc connu ma bru ? PHIUPPE. Moi , je ne la connais pas ; je ne l'ai jamais vue ; ce ne sera rien ; c'est l'Ă©motion. . . le jour d un premier mariage. ELOI. Mais 9 pas du tout , mon oncle ; c'est une veuve ! PH I LiPP ÂŁ , Ă 5a femme. Madame , est-ce que par hasard ma prĂ©sence vous con- trarierait ? Parlez , ne vous gĂȘnez pas. âą . Je suis venu ici dans l'intention de ne dĂ©ranger personne, et si^ous croyez... C Fausse sortie. GERYAIS , te retenant. Mon cher beau-frĂšre , ne vous fĂąchez pas , c^est sans in- tention. A part, Je n'y comprends rien* A madame PhUippe. Allons , allons , madame Philippe , je ne vous conçois pas ! Est-ce ainsi que vous devez recevoir mon beau- frĂšre ? , M PHILIPPE, bas Ă Geroais% Etes-vous bien sĂ»r qu'il ait Ă©pousĂ© votre sĆur P GEEVAIS. VoilĂ une singuliĂšre question ! HL^^ PHILIPPE, Ă part. Il faut absolument que je lui parle ..- {A son mari, Mon- sieur... J'aurais quelque chose Ă vous dire... Je voudrais... PHILIPPE. Volontiers , madame ; si je puis vous ĂȘtre utile pour votre mariage* . âą Eh bien! expliquez-vous ! ^3 Mâą riant. ,Oui , madame lassure. GERVAiS'^ Ă M" Philippe, \^Non , c est une imposture ! {^MĂȘme jeu de scĂšne, ELOi , Ă Philippe, Son mari? PHILIPPE , Ă Gervais, Son mari ? GERVAis , Ă iW*** PhilippĂf. Vot' mari ? M»* HfflLtTPE. Mon mari ! Il reparaĂźt ici. GERVAIS. Il reparaĂźt ici. PHiLlPPB. Elle le veut ainsi. ELOI. II reparait ici. ELOI. Ah ! çà , voyons , entendoosoDOus. Miadame Philippe prĂ©- tend que vous ĂȘtes feu son mari i yous , vous prĂ©tendez que vous nePĂ©tes pas... Je comprends parfaitement votre raison ; mais moi, je tie puis pas ĂȘtre. victime d'oD mal en* tendu entre une femme et son dĂ©funt. . . elle vous recon- naĂźt poor son mari ; il faut c[tte vous le soyiez. . . moi je n'entre pas dao5 tout ça^ Tais- toi. ELOI ^ mettant son chapeau açec colĂšhe^ Je vous dis qu^ Je v^Dtre pa» dans tput'^Ă . Ensemble, 29 P^iUPPÂŁ. Allons , c'est assez, puisque ma prĂ«nence interrompt les plaisirs de la noce, je n^ Veux plus Ă©lre un trouble-fĂ©te ^ il je vais me retirer. .fausse sortie* Etoi , VarrĂȘtanty Comment il s'en va ; mais ce B^est pas ça du tout. . . Je , iTous dis que vons resterez.. . . PQILIPPK. Moi^ je te dis que je m'en vais , on mĂ© prend pour un re- irenant. âą . ÂŁUI. Mais y puisqu'elle vous reconnatt PHILIPPE. Allez, allez j monsieur le mariĂ©... allez consoler ma- dame Eloi y moi , je vais trouver mes gens , et faire dis- poser ma voiture pour mon dĂ©part. // sort. SCĂNE XVII. GERVAIS, M» PHILIPPE, ELOI. ^ Mâą5 PHILIPPE. Sa voiture 1 c'est Ă lui cette belle voiture ? * . EliOI. Sans doute i Et ces laquais . . . ces chevaux . . . Ăii 1 U est trĂšs-riche^ votre mari; mais il est fĂźtchĂ© , c'est clair ; il me trouve Ă. . âą prĂȘt Ă votts Ă©pouser , et Dieu sait si je voulais lui ftkĂźre ce thagrĂźn ! . . . . Il flsNitifQefelcTioie], . i^ji'il me pardonne h ,fiUe ^lUsartv» fiEavAf s , Ă parL DĂ©cidĂ©ment , je ne sais plus qu'en penser. Haut, Ma- dame Philippe , Ă©coutez-moi ... SCENE XVIII. ANNĂTĂE , GERVAIS , M'» PHILIPPE , ELOI. Maunte! ma tante! est-il possible... Votre mari est revenu . . . Est-ce vrai , Eloi ? thĂčL TrĂšs-vrai , ma petite Annette. . . Pourquoi donc veut-il partir ? 3o M> PHILIPPE. Il yail partir !âą âą âą GEavAiSy Ă pari. En voici bien d*ane aatre . âą ÂŁst-ce son mari ? est*cc mon beau-frĂšre? esUce toiu les deux ?. . . ANNETTE. Air Un homme pour faire un UMciot, n Tient d'com mander en sortant y Et ses chevaux et sa voiture ; II veut s'mettre en route k Tinstant. GBRVAI8. C'est un' singuliĂšre aventure ! M-e PHILIPPE. MalgrĂ© tout çù, j'n'en puis douter. C'est mon maiĂź, tout me Tassure. ELOI. Cependant il va vous quitter. M~ PHILIPPE. Raison de plus pour en ĂȘtr' sĂ»re âą Mais il ne partira pas, je m^y oppose. ELOI. Etmoiaossi! ANTOTTE. Et moi aussi ! M" PHIUPP^* Je cours le trouver... et s'Ăźl s'obstine encore,^ je changerai de langage* âą âą je l'accablerai de reproches. . . d'injures.. âą Il faudra bien qu'il reconnaisse sa femme. EikiHipoursortĂ '» On entend le brmi d'une voĂčure ç»Vfo^i et Claudine rentre en courant^ 4 SCENE XIXe GERYAIS, ĂLOI, ANNETTE, M- PHILIPPE, CLAUDINE. CLAUDINE.^ Il est parli. M"> pmiiPPE et oEavAis. Parti!... Je suis perdu ! i 3i CLAUDINE. / mon Diea, oui; voas pouvez roir sa voiture qui s^en a lĂąi-bas, cette voiture jaune; il est dedans. . . ÂŁLOi , Ă pari. Et moi aussi ! . . GERYAIS. AToas voyez bien , madame Philippe ... il faut que vous Ăźyez perdu la tĂȘte ; itie voilĂ brouillĂ© avec mon beau-frĂšre. Hâą PHILIPPE. XJn carosse, des laquais. . ça m'aurail-il bien Ă©tĂ©l et je A'ai pas pu attendre. .. Ou avais -jç la tĂȘte de son- ger Ă cet imbĂ©cille? c*est pourtant lui qui en est cause !. . . ĂLOI. ^ Tiens, neva-t-elle pas me chercher querelle 7 comme si c^Ă©taĂźt ma faute! ... GERYĂIS. Allons, ma bru, j'espĂšre qu'Ă prĂ©sent vous n'avez plus de doute y et qoe^vous n'oubliez pas que voici l'heure de retour- ner Ă la mairie. urne PHpLPPE. Au fait, si ce n'est pas ... on a vu des ressemblances ex* traordinaires. Je ne sais qu'en penser. GEaVAIS. ÂŁloi, prends la main de madame. M» PmLIPPE. Eh ! bien^ mon pauvre Eloi.. âą âą ĂLOI. O mon Dieu! mon Dieu ! la voilĂ qui me revient... M"» PHILIPPE. Cependant. . . ^apercepont Philippe qui retient. le voilĂ ! c'est lui! SCĂNE XX. CLAUDINE, GERVAIS, M PHILIPPE, PHILIPPE, ELOI, ANNETTE, CHGEUR dam le fond. Air De la noui^elle tĂ©lĂ©fp^hique. Cest lui , bu. C'est son marĂź. Oui y madame Est sa femme PbiUpp' tantĂŽt n'Ă©uit pas lĂ . Maintenant le voilĂ . 30 PQiUPPEw Quand rhymen allait l'engager. Tu m oubliais, in0 femme. J'ai voulu ie faire enrager. J'ai voulu me venger. CHOEUR. C'est lui, C^*^-i C'est son mari , etc. ÂŁL01 , Ă part. Je ressuscite. H* PHILIPPE. Mais, mon ami, que signifie ce nouveau dĂ©guĂźsemoitf PHILIPPE. C'est tantĂŽt que j'Ă©tais dĂ©guisĂ©. JUL^^ PHIUPPE. Comment ?. âą . et ta voiture T. . . ' PHILIPPÂŁ, Elle court, ma voiture.. . Que vous Ă©té» bons, rons antres! TOUS avez cru que ce bel Ă©quipage m'apparteoaĂźt ; je l'ai ren- contrĂ© sur la route. Comaie pĂ©tais un peu las , j ai priĂ© Je cocher de ine laiMcr monter dans sa voiture, en lui promet- tant qu^Ă la premiĂšre auberge ses chevaux et lui seraient hĂ©- bergĂ©s gratis. Je pouvais bien le lui assurer , il me condui- sait chez moi. M»* PHILIPPE. Est- il possible ?. . . est-ce bien toi f ĂLOt , Ă paru Tiens , elle est capable de ne plus le reconnaĂźtre Ă prĂ©senti PHILIPPE. Oui, ina chĂšre, ma fidĂšle compagne, c'est moi ! Je ne t'ai pas donnĂ© de mes igtoav^e$. M"" PHILIPPE, Tii as tp lort il f^lM m^,^rlrc PfilLIPi^E. ' A quoijcela t'aurait-it servi, Ă la distance qui nous sĂ©parait 1 Tour-4ltour ÂŁOrmH»er^t, soldat , fl^kHstier^ j'ai Ă©tĂ© toat ce qu'on peut ĂȘtre. . . . , . Pauvre ami t Et arrivant ici, j'Ă©tais biĂ©li id^Ă« Ae^btrjB tttĂ etttrĂ©e on pea brillante, et de m'amuseĂźr Ji v6s ßépeHi^. iMaispourvu qu'elles soient douces. D'un poĂšte tu n'as que la lune en tĂȘte. De mes rondeurs tu es K.O.! Tu t'entĂȘtes Ă te foutre de tout. Mais pourvu qu'elles soient douces. D'un esthĂšte tu n'as gardĂ© qu'un "air bĂȘte" Tout est beau si c'est "Vue de dos"!
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Demarco [Intro Demarco & Booba]YeahYeah, yeahDemarcoYeahRude boy town Rude boy townBad boy townOfficers strappedKill me nah[Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Couplet 1 Booba]Fatwa sur les balances, leurs chicots sur les phalangesTatouĂ© comme les triades, j'pars en musical JihadArmĂ© comme un comme ne peut nous arrĂȘter, violent comme l'histoire l'a Ă©tĂ©Je m'Ă©teindrai en brillant, t'extermine en riant,Disque de diamant, lourd est le bilan j'ai de fidĂšles clientsBakel City ma patrieParlons peu, coupe ton portable, enlĂšve la puce et la batterie [Pont 1 Demarco]YeahForvige me'a people, dem se detta de LizDem ods drugs out, dem wit de guns and LizDe war and violence, mi say dats officersWa-wat for wyle and peace[Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Couplet 2 Booba]J'suis sur l'avenue, OK. J'regarde les keufs dĂ©filerRoule un joint d'seum, dans la foulĂ©e, OKHors-de-portĂ©e, mort de rire, sans remordQuand j'Ă©coute les menaces de mort des forces de l'ordreNos vies n'ont pas de prix, les leurs ne sont pas trop chĂšresNous lions et dos argentĂ©s, eux cochons et phacochĂšresJ'ai vu cette blanche, gros cul p'tites hanchesJe pense qu'elle va prendre cher, j'aime comment elle se dĂ©hancheCoup de sifflet tacle Ă la ge-gor directLes tchoins en redemandent, elles kiffent le double dĂ©cimĂštreRĂ©flĂ©chir avant d'agir, c'est vrai je devrais m'y mettreJ'aime aller en boĂźte de nuit avec mon 9mm [Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Couplet 3 Booba]Grosse paire de couilles, toujours prĂȘt Ă tirer cartoucheJ'baise en solo, j'suis partout sauf dans les partouzesSmith & Wesson fait partie du staffMa couronne sur le ter-ter, j'fais l'taff comme Ronny TuriafOn est moins chers que les FarcsMon dĂ©partement n'arrive plus Ă compter les shlagsJ'suis un sale nĂ©gro car maman a Ă©pousĂ© un blackOccupe-toi des verres et de la glace, je ramĂšne le Jack le Jack[Pont 2 Demarco]Hold yourself and don't loseIf you feel you untouchable sa Life , you abuse itNeva right or wrong road, de shot will get youAnd you, so de lamb road me choose it [Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Outro Booba] moins 8, Z double 0AnimalsonsYeahBad Boy StreetBakel City Gang, biatch !B2OIziMarco, 92izi Oup's... Une erreur est survenue !Impossible de charger le player musique... Si vous utilisez un bloqueur de publicitĂ©s, merci d'essayer de recharger la page aprĂšs l'avoir PLAYER0023 Musiques populaires de Booba Paroles de la musique Bad Boy Street - Booba feat. Demarco [Intro Demarco & Booba]YeahYeah, yeahDemarcoYeahRude boy town Rude boy townBad boy townOfficers strappedKill me nah[Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Couplet 1 Booba]Fatwa sur les balances, leurs chicots sur les phalangesTatouĂ© comme les triades, j'pars en musical JihadArmĂ© comme un comme ne peut nous arrĂȘter, violent comme l'histoire l'a Ă©tĂ©Je m'Ă©teindrai en brillant, t'extermine en riant,Disque de diamant, lourd est le bilan j'ai de fidĂšles clientsBakel City ma patrieParlons peu, coupe ton portable, enlĂšve la puce et la batterie [Pont 1 Demarco]YeahForvige me'a people, dem se detta de LizDem ods drugs out, dem wit de guns and LizDe war and violence, mi say dats officersWa-wat for wyle and peace[Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Couplet 2 Booba]J'suis sur l'avenue, OK. J'regarde les keufs dĂ©filerRoule un joint d'seum, dans la foulĂ©e, OKHors-de-portĂ©e, mort de rire, sans remordQuand j'Ă©coute les menaces de mort des forces de l'ordreNos vies n'ont pas de prix, les leurs ne sont pas trop chĂšresNous lions et dos argentĂ©s, eux cochons et phacochĂšresJ'ai vu cette blanche, gros cul p'tites hanchesJe pense qu'elle va prendre cher, j'aime comment elle se dĂ©hancheCoup de sifflet tacle Ă la ge-gor directLes tchoins en redemandent, elles kiffent le double dĂ©cimĂštreRĂ©flĂ©chir avant d'agir, c'est vrai je devrais m'y mettreJ'aime aller en boĂźte de nuit avec mon 9mm [Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Couplet 3 Booba]Grosse paire de couilles, toujours prĂȘt Ă tirer cartoucheJ'baise en solo, j'suis partout sauf dans les partouzesSmith & Wesson fait partie du staffMa couronne sur le ter-ter, j'fais l'taff comme Ronny TuriafOn est moins chers que les FarcsMon dĂ©partement n'arrive plus Ă compter les shlagsJ'suis un sale nĂ©gro car maman a Ă©pousĂ© un blackOccupe-toi des verres et de la glace, je ramĂšne le Jack le Jack[Pont 2 Demarco]Hold yourself and don't loseIf you feel you untouchable sa Life , you abuse itNeva right or wrong road, de shot will get youAnd you, so de lamb road me choose it [Refrain Demarco]In a rude boy town, in a bad boy streetDa tops dem strapper and a free da policeBoy violate and amentate de beastTops dem strapper and a free da policeI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boyI saw dem rolling, de mandem bowlingDem will take you slowly, cah dem fear na rude boy[Outro Booba] moins 8, Z double 0AnimalsonsYeahBad Boy StreetBakel City Gang, biatch !B2OIziMarco, 92izi Tracklist de DeluxeEcoutez gratuitement et tĂ©lĂ©chargez Bad Boy Street - Booba feat. Demarco extrait de Deluxe [2008]. Partagez et commentez ! Pour tĂ©lĂ©charger "Bad Boy Street - Booba feat. Demarco", cliquez sur l'icone du store de votre choix. UZI - Meilleur qu'hierBigflo & Oli - Les autres câest nousGazo - KMTDJ Hamida - A la bien summer editionNaza - Big DaddyJul - Extraterrestre menu mobile HomeNewsRap FRHip-Hop/Rap USR&B/SoulVariĂ©tĂ©Pop/RockĂlectroAlternativeTOP MP3Top iTunesTop iTunes Rap/Hip-HopTop iTunes R&B/SoulTop iTunes VariĂ©tĂ©Top iTunes Pop/RockTop iTunes ElectroTop iTunes Singles Ă
Booba: Pourvu qu'elle m'aime
RĂ©flexion sur le verset du jour Ainsi la foi vient de ce quâon entend, et ce quâon entend vient de la parole de Christ. » Nous ne pouvons pas croire en Dieu sans les paroles de Dieu. Il est clair qu'apprendre Ă Ă©couter la voix de Dieu est de la plus haute importance. Nous savons tous que la Bible enregistre l'histoire d'une Samaritaine. Quand elle a entendu le Seigneur JĂ©sus dire Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant nâest pas ton mari. En cela tu as dit vrai » Jean 418, et dit aux gens Venez voir un homme qui mâa dit tout ce que jâai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » Jean 429. De ces versets, nous pouvons voir que la Samaritaine a rĂ©alisĂ© Ă partir des paroles du Seigneur JĂ©sus qu'Il est le Christ, car elle savait que seul Dieu peut veiller sur tout, connaĂźtre les secrets les plus intimes de l'homme, et peut dire toutes les choses qu'elle a faites. Personne d'autre que Dieu n'a une telle autoritĂ© et un tel pouvoir. Ainsi, lorsque le Seigneur JĂ©sus lui a parlĂ© de ses maris, elle a immĂ©diatement reconnu qu'Il est le Christ, le Messie. D'aprĂšs son expĂ©rience, on peut voir que sa sagesse Ă©tait qu'elle pouvait reconnaĂźtre la voix de Dieu et qu'une fois qu'elle a entendu la voix de Dieu, elle pouvait accepter la vĂ©ritĂ©, et ainsi gagner le salut du Seigneur JĂ©sus. D'ailleurs, nous pouvons voir dans la Bible que les gens, comme Pierre et NathanaĂ«l, ont aussi reconnu le Seigneur par Ses paroles et L'ont suivi. Quel genre d'inspiration ces faits peuvent-ils nous apporter, nous qui sommes dans les derniers jours ? Au moment crucial pour accueillir la seconde venue de JĂ©sus, nous devrions apprendre Ă Ă©couter la voix de Dieu comme la Samaritaine intelligente et Pierre. Alors, nous pouvons accueillir la seconde venue de JĂ©sus. Alors comment pouvons-nous reconnaĂźtre la voix de Dieu ? Je partage plusieurs principes pour reconnaĂźtre la voix de Dieu. 1, Toute la parole que Dieu exprime est la vĂ©ritĂ©, et peut ĂȘtre la vie de l'homme, pourvoir aux besoins de l'homme et donner Ă l'homme un chemin Ă suivre. 2, La parole de Dieu est porteuse d'autoritĂ© et de pouvoir, et est l'expression de Son tempĂ©rament. 3, La parole de Dieu peut rĂ©vĂ©ler le mystĂšre de Son oeuvre de gestion. 4, La parole de Dieu peut rĂ©vĂ©ler la corruption de l'homme et ses pensĂ©es les plus intimes. Vous pouvez consulter notre verset biblique du jour pour enrichir votre vie spirituelle.
Lerap français est dans la meeeerde, et c'est peu de le dire. Je rentrais chez moi en voiture quand j'ai zappĂ© sur skyrock (ouais la Radio Rap des DJEUN's !!) oĂč je suis tombĂ©e sur le cul sur la nouvelle chanson de BOOBA, ce grand poĂšte français contemporain.. Je n'ai pas pu m'empĂȘcher de vous faire partager ce pur moment de glamour.
Return to the blog of musictitiat95 Add this video to my blog chansson plus parole â 0 â0 Comment Posted on Tuesday, 16 June 2009 at 528 PM Comments Hearts Remix Comment Don't forget that insults, racism, etc. are forbidden by Skyrock's 'General Terms of Use' and that you can be identified by your IP address if someone makes a inWe need to verify that you are not a robot generating spam. Preceding post Next post
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